L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
13 novembre : la commémoration du terrorisme
Lors d’une grande cérémonie où la musique a toute sa place, l’hommage aux victimes du 13-Novembre se déroule dans le nouveau jardin du souvenir aménagé derrière l’Hôtel de Ville de Paris. La mémoire du terrorisme s’institutionnalise.
Lors d’une grande cérémonie où la musique a toute sa place, l’hommage aux victimes du 13-Novembre se déroule dans le nouveau jardin du souvenir aménagé derrière l’Hôtel de Ville de Paris, en présence d’Anne Hidalgo et d’Emmanuel Macron. Six stèles de granit y symbolisent chacun des lieux des attentats du 13 novembre 2015 (le Stade de France à Saint-Denis, La Belle Équipe, Le Petit Cambodge et Le Carillon, La Bonne bière et Casa Nostra, Le Comptoir Voltaire et Le Bataclan à Paris). C’est sur ces stèles qu’ont été gravés les noms des 132 victimes. Un espace de mémoire et de recueillement a également été aménagé place de la République, pour une semaine, afin que chacun puisse déposer un message, une fleur ou toute autre participation au deuil collectif.
Notre Histoire est parsemée d’attentats qui visaient principalement les dirigeants, l’idée de cibler volontairement la foule anonyme remonte à un demi-siècle. L’attaque contre le Drugstore Publicis Saint-Germain-des-Prés, en plein cœur du 6e arrondissement, le 15 septembre 1974, avait marqué les esprits : une grenade lancée dans la foule (2 morts, 34 blessés).
Notre mémoire, heureusement ne les retient pas toutes : il a eu 80 attaques meurtrières dans Paris au cours du demi-siècle. Qui se souvient de l’attentat du boulevard Sébastopol, en juin 1976, qui fit quatre morts ? Il était le fait d’une « brigade révolutionnaire » qui a visé une agence d’intérim pour dénoncer la précarisation de l’emploi. Aucune plaque ne rend hommage aux victimes, on a même oublié l’adresse exacte de l’attentat.
Les premières plaques commémoratives apparaissent avec les attentats antisémites de la rue Copernic (16e) et le 9 août 1982 contre le restaurant Jo Goldenberg, rue des Rosiers (4e), elles sont le fait d’organisations juives. Le restaurant avait pendant des décennies, conservé la trace des impacts de balles sur sa vitrine, le magasin de vêtements qui lui a succédé en 2010 a tout effacé.
Le Grand Véfour (1er arrond.), autre restaurant parisien ciblé par un attentat, en 1983, n’a cultivé aucune mémoire visible sur place. Françoise Rudetski, l’une des victimes d’Action directe, est à l’origine de l’association SOS Attentats, qui a permis de faire advenir la prise en charge des victimes du terrorisme par les pouvoirs publics. C’est cette association qui fera placer en 1989, une plaque à la mémoire des victimes de l’attentat islamiste de la rue de Rennes (6e), qui a eu lieu trois ans plus tôt.
Finalement, sur décision du président Macron, un Musée-mémorial du terrorisme, devrait voir le jour en 2027 dans le 13e arrondissement. Le musée sera consacré à l'ensemble des victimes et des actes de terroristes depuis 1974, date de l’attentat du drugstore Publicis.
Dans d’autres pays, on célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la gentillesse. Elle aurait pu servit d’antidote au 13-Novembre français. Mémoire de l’horreur et éloge de la gentillesse n’étaient si antagonistes. Les Français ont relégué cette dernière à une autre date (3 novembre) où elle ne ne bénéficie pas de l’élan mondial. Dommage.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2025
Logotype dont le slogan et le graphisme est dérivé de celui, créé par Joachim Roncin pour la mobilisation « Je suis Charlie »
12 novembre : Taïwan honore le père de la Chine moderne
Taiwan célèbre l’anniversaire de Sun Yat Sen, le « père de la Chine moderne ». Une cérémonie lui est dédiée au fastueux mémorial qui lui a été construit dans le centre de Taïpeh. Mais, qu’a-t-il à voir avec Taiwan ? Se demande une partie de plus en plus grande de la population ?
À Taïwan, on célèbre toujours l’anniversaire de Sun Yat Sen (孙中山诞辰), le « père de la Chine moderne » (1866-1925), ce n’est plus un jour férié mais une commémoration officielle.
Une cérémonie lui est dédiée au fastueux mémorial qui lui a été construit dans le centre de Taïpeh. Mais, la commémoration n’est pas du goût de tout le monde. En quoi le fondateur, en 1912, d’une république chinoise centrée sur la ville Nankin, à une époque où l’île de Formose (devenue Taïwan) était une possession japonaise, peut-il concerner les autochtones de l’île ? Et même la grande majorité des chinois Hans installés à Taïwan depuis les XVIIe et XVIIIe siècle ?
Timbre taïwanais émis en 1965 pour le centenaire de Sun Yat Sen
Avec l’arrivée des indépendantistes au pouvoir à Taipeh, cette commémoration, instituée en 1926, a été mise en sourdine et le 12 novembre n’est plus un jour chômé depuis 2016. Certains proposent même de supprimer tous les portraits géants de Sun Yat Sen dans le pays.
Le KMT, principal parti d’opposition, toujours adepte du concept d’une seule Chine, propose au contraire de rétablir ce jour férié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2020
11 novembre : la Journée du féminisme en Belgique
Cette année, la Journée du féminisme met l’accent sur les inégalités socio-économiques : Les choix politiques pénalisent particulièrement les femmes en Belgique et dans le monde.
Éclipsée médiatiquement par les commémorations du 11-Novembre, la 54e Journée du féminisme (Dag van het feminisme) a un écho limité, pourtant elle se tient chaque 11 novembre depuis plus d’un demi-siècle. Jusqu’en 2022, la date était connue comme Journée nationale des femmes (Nationale Vrouwendag). En fait de nationale, la journée est surtout flamande, elle se déroule chaque année dans une ville différente, toujours en Flandre. Pour l’édition 2025, c’est à Anvers chez Lucy's Antwerp, Paleisstraat 39-41 à partir de 10h30.
La date du 11 novembre est un hasard du calendrier de Simone de Beauvoir qui était libre ce jour-là, pour répondre à l’invitation de Germaine Greer, autre pionnière du féminisme. Le Jour du Souvenir étant férié en Belgique, comme en France, cela permettait aussi au plus grand monde de venir participer à l’évènement organisé par la VOK (Association des organisations de femmes). La foule est si nombreuse que Simone de Beauvoir a peiné à monter sur scène. Face au micro, elle a exhorté les femmes à prendre leur destin en main : « J’ai toujours cru qu'un régime social différent favoriserait l'émancipation. Lors de mes voyages dans les pays de l'Est et en Chine, j'ai constaté que les hommes y détenaient encore le dernier mot. Cela m'a convaincue que seules les femmes pouvaient changer les choses. Elles devaient prendre leur émancipation en main. » Depuis, cet événement fondateur, l’organisation féministe Furia organise chaque 11 novembre une Journée féministe avec une thématique qui change chaque année.
Cette année, la Journée du féminisme met l’accent sur les inégalités socio-économiques : « Les choix politiques pénalisent particulièrement les femmes en Belgique et dans le monde. Le travail non rémunéré – soins aux personnes dépendantes, tâches ménagères, éducation des enfants – est rarement reconnu. Lorsqu'il est effectué à domicile, il est gratuit et pénalisé par une réduction de leurs pensions ; lorsqu’il est rémunéré, il l’est souvent pour de faibles salaires et dans des conditions précaires. De plus, ce travail pèse de manière disproportionnée sur les femmes en situation de vulnérabilité : femmes peu instruites, femmes de couleur, femmes sans papiers, etc. »
Ce constat n’est pas propre à la Belgique. En France, à partir de ce lundi 10 novembre, à 11 heures, 31 minutes et 22 secondes exactement, les femmes travaillent « gratuitement », et ce jusqu’à la fin de l’année, en raison des inégalités salariales persistantes. À temps de travail identique, les Françaises gagnent 14,2 % de moins que les hommes en moyenne. C’est ce chiffre qui a été utilisé pour calculer la date symbolique du 10 novembre 2025. Ce pourcentage est comparable en Allemagne, au Pays-Bas ou au Royaume-Uni. En revanche, il est beaucoup plus faible en Belgique (7 %) qui, avec le Luxembourg, fait figure de bon élève en la matière. Mais peut-être pas s’agissant du partage des tâches ménagères…
En Belgique, il a de nombreux sujets à débattre et de situation à améliorer. Furia s’oppose à une société où les inégalités se creusent, y compris entre les femmes elles-mêmes. Cette journée rassemble féministes et personnes partageant les mêmes idées.
À l’échelle internationale, c’est le 8 mars ou autour de cette date que l’on aborde tous ces sujets et bien d’autres concernant le droits des femmes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2025
10 novembre : les oies et lanternes de la Saint-Martin
Dans les pays germaniques, le soir du 10 novembre, veille de la Saint-Martin, il est d’usage de déguster une oie rôtie et d’organiser des processions de lanternes.
Dans les pays germaniques, de l’Autriche (Martinsdag) à la Suède (Mårtensafton), le soir du 10 novembre, veille de la Saint-Martin, il est d’usage de déguster une oie rôtie. En Alsace, on l’appelle la Sàmàrtegànz (oie de la Saint-Martin).
À la mi-novembre, les oies sont au summum de leur engraissement naturel, après avoir profité des récoltes d’automne (maïs, herbes, etc.). C’était aussi le moment où, autrefois, les paysans payaient la dîme ou le métayage (un impôt en nature) à leur seigneur ou propriétaire terrien, ce qui pouvait se faire, au moins partiellement, sous forme d’oies.
Une légende se rattache à cette pratique. On raconte qu’au IVe siècle, les habitants de Tours avaient choisi comme évêque, une moine nommé Martin, un ancien militaire romain converti au christianisme. Mais celui-ci, ne s’estimant pas légitime, refusait. Pour échapper à sa nomination, il se serait caché dans une volière. Mais il fut trahi par les cris stridents des oies… Une histoire inspirée des Oies sacrée du Capitole de Rome. Y voyant un signe de Dieu, Martin a fini par accepter le poste mais la légende veut que désormais les oies soient punies de leur trahison à la Saint-Martin.
Saint Martin est mort le 8 novembre 397, mais il fut enterré le 11 novembre date retenue par l’Église pour fêter solennellement saint Martin de Tours. Néanmoins, selon l’usage populaire la fête, la veille soir est marquée par des processions de lanternes (Martinszug) qui, en Rhénanie, peuvent rassembler des milliers de personnes, ou, en Suisse et en Autriche, des retraites aux flambeaux.
Ce soir-là, les enfants vont de maison en maison, chacun avec sa lanterne ou son lampion, et chantent des chansons en échange de sucreries comme on le fait pour Halloween ou la Saint-Nicolas, dans d’autres régions.
Dans les régions protestantes du nord de l’Allemagne, cette pratique, appelée Martinisingen, associe aussi la figure de Martin Luther, né le 10 novembre 1483 et baptisé le lendemain.
En France, hormis en Alsace, la Saint-Martin est plutôt associée au cochon.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2024
9 novembre : jour de deuil au Royaume-uni
Les Britanniques commémorent ce dimanche, leurs morts à la guerre. C’est le Jour du souvenir (Remembrance Day).
Au Royaume-uni, c’est le Jour du souvenir (Remembrance Day) .
Le Remembrance Sunday, son autre appellation, était autrefois célébré le 11 novembre. Afin de supprimer un jour férié, il a été déplacé au le dimanche le plus proche de l’anniversaire de l’armistice de 1918. Ce jour-là, en présence du premier ministre ainsi que d’anciens combattants, le roi, en principe, dépose un bouquet de coquelicots au cénotaphe du Whitehall à Londres.
Des coquelicots artificiels bien sûr (car ce n’est pas la saison). Ils sont appelés coquelicots du souvenir (Remembrance Poppy) et sont vendus par l'association des anciens combattants de la Royal British Legion. Le coquelicot (poppy, en anglais ) fait référence au poème In Flanders Fields du Canadien John McCrae, évoquant les champs de Flandre rougi au sang des soldats de la Première Guerre mondiale. À Londres, les bâtiments publics seront illuminés en rouge pendant la nuit de ce dimanche.
Les prochaines date : 8 novembre 2026, 14 novembre 2027…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2025
Dépôts de gerbes par des parlementaires lors de la cérémonie du Souvenir au Cénotaphe de Whitehall, à Londres, en 2010. (Photo : Sergent Dan Harmer, RLC/MOD)
9 novembre : le jour du destin des Allemands
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, amorçant la fin de la Guerre froide. Une date idéale pour célébrer un pays réconcilié, mais impossible d’en faire la fête nationale de l’Allemagne réunifiée… car le 9 novembre évoque d’autres journées, plus sombres pour certaines. Cette date demeure aujourd’hui encore très chargée de sens et de visions antagonistes aussi bien de l’Histoire allemande que de l’actualité internationale.
Il y a 36 ans, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait mettant fin à 50 années d’antagonisme entre les deux Allemagnes et amorçant la fin de la Guerre froide. L’évènement s’est produit vers 19 heures, à quelques heures près, l’Allemagne aurait pu célébrer chaque 10 novembre son unité retrouvée, mais l’histoire en a voulu autrement. La voilà assignée au 9 novembre, date qui n’est pas devenue la fête nationale que certains auraient souhaitée car elle est bien trop chargée d’histoire.
En 1938, le 9 novembre, c’était la « Nuit de cristal », le pogrom contre les juifs organisé par Goebbels. Le prétexte était l’agression d’un fonctionnaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris par un jeune juif allemand. Mais la date de cette nuit d’enfer qui marque le début de la Shoah, n’avait pas été choisie au hasard. C’était le jour anniversaire de la tentative de putsch par Adolf Hitler, en 1923, à Munich. Et, si ce dernier avait tenté un coup de force précisément un 9 novembre, c’était parce que la république dite de Weimar, fondée le 9 novembre 1918 et honnie par l’extrême droite, fêtait ce jour-là ses 5 ans.
Le même 9 novembre 1918, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg proclamaient en parallèle une République socialiste allemande qui ne dura que quelques mois… Une date symbolique donc, tout au long du XXe siècle.
Si on remonte un peu le temps, le 9 novembre est aussi la date de l’exécution du parlementaire allemand libéral, Robert Blum, par les contre-révolutionnaires, après l’insurrection viennoise d’octobre 1848… C’est un peu comme si une seule date racontait l’histoire récente de l’Allemagne. Cette date a été baptisée Schicksalstag, le jour du Destin ! Le gouvernement lui préféra donc le 3 octobre, date officielle de la réunification en 1990.
Finalement, la fête nationale de l’Allemagne a été fixée le 3 octobre, en référence une journée de 1990 qui n’évoque rien de fort, si ce n’est l’officialisation d’une réunification déjà en cours et réalisée à marche forcée, qui laisse un goût amer. Aujourd’hui, une partie de l’opinion est persuadée qu’une troisième voie était possible, que la RDA , dégagée de la tutelle de Moscou, si on lui en avait laissé le temps aurait pu concilier démocratie et socialisme.
Le 9 novembre n’est pas totalement occulté. La date a été choisie par le Conseil de l’Europe pour célébrer l'anniversaire du début des pogroms de masse en Europe, connus sous le nom de Kristallnacht (Nuit de cristal) ou de Novemberpogrome. C’est aujourd’hui la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme. À ne pas confondre avec la Journée internationale contre le racisme et le fascisme, marquée chaque 23 mars.
Aux États-Unis, dans les milieux conservateurs, on célèbre l’anniversaire de la chute du mur de Berlin comme une victoire sur le communisme. Dans, ce but, une Journée mondiale de la liberté (World Freedom Day) a été instaurée en 2001, mais son écho demeure limité car elle fait référence à une histoire déjà ancienne. Les mêmes se réjouissent aujourd’hui du retour de Trump au pouvoir.
À Berlin, a date du 9 novembre demeure très chargée de sens et de visions antagonistes aussi bien de l’Histoire allemande que de l’actualité internationale.
L’extrême droite tente toujours de s’approprier le 9 novembre. Le groupe d'extrême droite « Wir für Deutschland » (Nous pour l'Allemagne) qui voulait organiser une « marche du deuil pour les victimes de la politique », que les autorités berlinoises ont interdit à plusieurs reprises.
À l’autre extrémité de l’échiquier politique, on commémore à 18h , Ernst-Zinna-Weg 1, la révolution de 1918. Une veillée contre le fascisme a également lieu place de la Révolution de mars.
À 14h30, Tempelhofer Damm 227, une manifestation a pour thème : « Souvenons-nous des victimes de la Nuit de Cristal - plus jamais la guerre, plus jamais le fascisme ! » De 20h15 à 21h30, une marche commémore la même terrible nuit : Grosse Hamburger Str. 31 (AK, porte Sophienkirche) - Große Hamburger Str. - Auguststr. - Tucholskystr. - Oranienburger Str. - Krauskickstr. - Grande Hamburger Str. 27 (EK, ancien cimetière juif).
L’actualité n’est pas oubliée : à 16h, Wegelystrasse. 1 « Ne détournez pas le regard » est un événement visant à sensibiliser le public aux souffrances causées au Moyen-Orient par la guerre de Gaza. L'accent est mis sur la réconciliation entre les deux parties et sur un appel au respect des droits humains et du droit international. Les noms d'enfants israéliens et palestiniens tués pendant le conflit sont lus à haute voix.
En écho au 9 novembre 1989, des pacifistes se regroupent place de la République avec pour mots d’ordre : « Pour la liberté et la démocratie populaire – pour la paix intérieure et internationale – pour un avenir digne d'être vécu pour tous, par la mise en œuvre concrète des accords de Potsdam, parties II et III, conformément à l'article 139 de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne (RFA), en procédant à la dénazification et à la démilitarisation de l'État-nation allemand au regard du droit international, ce qui n'a pas encore eu lieu, afin de conclure les traités de paix manquants avec plus de 54 nations belligérantes – dont 192 membres de l'ONU – pour la fin définitive de la Seconde Guerre mondiale, qui se poursuit encore aujourd'hui par le recours à des stratagèmes perfides et malveillants (article 24 de la Convention de La Haye) ! Par ailleurs, le débat public sur le statut juridique de l'État-nation allemand, de la RFA et de la RDA au regard du droit international se poursuit depuis 1990. » Un discours pacifiste ambigu qui ne manquera de satisfaire Moscou.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2025
8 novembre : souvenir des purges staliniennes au Kirghizistan
Le souvenir de la révolution d’Octobre, célébrée hier par quelques nostalgiques, et celui des purges staliniennes s’estompent en se fondant dans les Journées de l’histoire et du souvenir des ancêtres du Kirghizistan, marquées ces 7 et 8 novembre.
Les 7 et 8 novembre sont fériés au Kirghizistan. Le 7 novembre l’était autrefois en référence à la révolution d’Octobre. Quelques nostalgique y restent attachés mais, en 2017, date a été rebaptisée Journée des ancêtres. Le 8 novembre, a été déclarée, en 2000, Journée du souvenir des victimes des répressions politiques (Саясий репрессиянын курмандыктарын эскерүү күнү) en souvenir des exécutions par les autorités soviétiques les 5, 7 et 8 novembre 1938, d’une centaine d'intellectuels kirghizes présentés comme des ennemis du peuple et des nationalistes.
Les corps de 137 intellectuels kirghiz, fusillés en 1938, ont été retrouvés en 1991 à Chon-Tash, sur les flancs de la montagne près de Bichkek, puis inhumés de nouveau. C’est la journaliste Bubyuira Kydyralieva qui a révélé la localisation du charnier, information qu’elle tenait de son père. Parmi eux on a trouvé des personnages emblématiques du peuple kirghiz comme Zhusup Abdrakhmanov, Kasym Tynystanov ou Bayaly Isakeev, victimes des répressions brutales de Staline en 1937-1938. Parmi elles figuraient des scientifiques, des enseignants, des hommes politiques et des écrivains. L’une des victimes était Torokul Aïtmatov, le père du célèbre écrivain kirghiz Tchingiz Aïtmatov.
Le lieu a été rebaptisé « Ata-Beyit ». En 2000, on y a construit un mémorial national. Les dépouilles de Tchingiz Aïtmatov et des victimes des attentats du 7 avril 2010 y reposent également. Le président du Kirghizistan et les membres du gouvernement viennent chaque année y déposer des fleurs.
Aujourd’hui les 7 et 8 novembre sont désignées comme les Journées de l’histoire et du souvenir des ancêtres (Тарых жана ата-бабаларды эскерүү күндөрү). La focale a été élargie. désormais, la cérémonie commémorative retrace l'histoire du peuple kirghize et les événements marquants de son passé. Elle se conclue par une lecture du Coran et une bénédiction en mémoire des ancêtres qui ont combattu pour pour l'État kirghize et des victimes des événements historiques (de manière plus large).
Selon le code du travail de la République kirghize, les 7 et 8 novembre sont des jours fériés. Mais ces jours sont considérés comme des jours ouvrables et la journée de travail est seulement réduite d'une heure.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2025
7 et 8 novembre, les Journées de l’histoire et du souvenir des ancêtres
Ata-Beyit
7 novembre : 366 ans après, le traité des Pyrénées divise encore
Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Des centaines de manifestants, parfois des milliers, se rassemblent place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 366 ans et formuler des revendications culturelles.
Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Ce soir le Casal de Perpinyà ouvre ses portes pour une soirée exceptionnelle. Au programme : châtaignes, vin nouveau et, surtout, le concert de Dos Pardalets. Le grand rassemblement annuel, place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 366 ans, aura lieu demain, 8 novembre à partir de 16 heures.
Le Traité des Pyrénées a été conclu entre la France et l’Espagne le 7 novembre 1659 pour mettre fin à 25 ans de guerre entre les couronnes de France et d’Espagne. Le traité a été signé sur un territoire demeuré neutre entre les deux pays jusqu’à nos jours, l’île des Faisans sur le fleuve Bidassoa qui sépare les deux pays. Les monarques étaient représentés par leurs premiers ministres, Mazarin et don Luis de Haro. On pourra noter que cette frontière entre les deux pays est de loin la plus ancienne.
Les catalanistes dénoncent aujourd’hui un traité des Pyrénées qui a séparé la Catalogne en deux. Ils déplorent le déclin de la Catalogne française (le Roussillon), en proie au chômage, dont la capitale, Perpignan est tombée dans l’escarcelle de l’extrême droite. Cette situation contraste avec le dynamisme de Barcelone et de la Catalogne. Faute d’une indépendance de la Catalogne, peu probable, et de la modification d’une aussi vieille frontière (une des plus anciennes d’Europe), encore moins probable, les militants régionalistes réclament un statut d’autonomie comparable à celui de la Corse. Le manifeste de la Diada réclame de nouveau un statut particulier pour la Catalogne Nord, la ratification par l’État français de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et dénonce les entraves que met l’État à l’essor du développement de l’enseignement en catalan sur le territoire. Les manifestants réclament aussi l’ouverture des frontières au col de Banyuls et en Cerdagne, au nom du droit de la libre circulation des personnes en Europe. #DiadaCatNord
Depuis qu’en 2020, elle a été remportée par l’extrême droite, la municipalité de Perpignan tente de freiner au maximum toute fête ou célébration catalaniste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2025
“Effaçons le traité des Pyrénées”
6 novembre : le cinquantenaire de la Marche verte des Marocains
Au Maroc, le cinquantenaire de sa Marche verte fait l’objet de grandes célébrations patriotiques. Donald Trump vient d’offrir au royaume un vote au Conseil de sécurité. Mais cette victoire diplomatique du Maroc, si elle semble mettre fin au conflit du Sahara occidental, est-elle pour autant une bonne nouvelle pour l’équilibre du monde ?
Cet après-midi, à 16h, le Grand Stade de Tanger accueille une célébration patriotique. Comme l’an dernier, 35 000 enfants sont réunis pour célébrer le 50e anniversaire de la Marche verte (ذكرى المسيرة الخضراء). Ces enfants choisis dans divers établissements scolaires publics ou privés, sont accompagnés par parents et grands-parents, ainsi que d’une bonne partie de la population de la ville. Ce soir le roi Mohamed VI va s’adresser à la nation. Son discours sera diffusé sur les ondes à partir de 21 heures. Le jour est férié au Maroc.
En 1975, le roi du Maroc Hassan II dont le trône était chancelant appelait son pays à marcher sur le Sahara occidental alors occupé par l’Espagne ; 350 000 Marocains répondirent à l’appel et fut envoyé par bus entiers « récupérer ces terres historiquement marocaines » sera sa cause sacrée et justifiera, pendant des années, de faire taire toute opposition à son régime autoritaire.
50 ans plus tard, le ressort patriotique fonctionne toujours, c’est tout un pays qui se retrouve aujourd’hui derrière son drapeau pour commémorer un événement fédérateur et historique : la Marche verte. Les « anciens » lancent le début des cérémonies en témoignant de ce qu’ils ont vécu et de l’importance de cette marche pacifique et sans arme. De fait, toutes les villes du pays vont voir défiler des foules brandissent d’une main le Coran, de l’autre le drapeau marocain, ni arme ni violence mais des prières et des chants patriotiques.
Le coup de bluff a formidablement réussi : le territoire est aujourd’hui intégré au royaume du Maroc, avec le temps passe plus s’amenuisait le risque que cette annexion unilatérale soit remise en question. Mais, quel coût ! Depuis plusieurs décennies l’économie du Maroc entretient à grands frais des forces d’occupation et des transferts massifs d’argents destinés à acheter la paix sociale sur le territoire, au détriment d’autres régions du Maroc. Quel coût politique aussi ! Puisque cet argument patriotique a permis à la monarchie d’établir un régime autoritaire qui n’a connu que de récents aménagements.
La patience a payé : pour ce cinquantenaire, les États-Unis ont offert, ce 31 octobre au Maroc un vote au Conseil de sécurité de l’ONU consacrant explicitement le plan d’autonomie marocain comme socle des négociations futures sur le Sahara-Occidental. La France l’avait fait il y a un an, l’Espagne, un peu plus tôt… C’est une formidable victoire diplomatique que fête le Maroc ce 6 novembre. D’ailleurs, à partir de l’an prochain, le 31 octobre sera également un jour férié.
Pour le droit international, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle : s’il suffit de revendiquer des droits historiques pour réclamer et occuper un territoire, on comprend que la Russie et la Chine n’aient pas bloqué cette résolution très opportune pour leurs ambitions en Ukraine, au Tibet, à Taïwan… pour Israël, en Palestine ; la Turquie à Chypre… À noter toute fois : l’invasion marocaine du 6 novembre 1975, s’est faite sans armes et même si l’armée marocaine a pris ensuite position sur ce territoire, les Sahraouis réfractaires à leur marocanisation, s’ils sont passés à la trappe de l’Histoire, ils n’ont pas été massacrés comme le sont les Ukrainiens ou les Palestiniens. Comme quoi le soft power employé par le Maroc peut être plus payant eux yeux de l’opinion mondiale que le hard power des régimes guerriers.
Parmi les événements de ce cinquantenaire de la Marche verte
Du 4 au 8 novembre 2025 : une « Caravane historique » reliant Casablanca → Tarfaya → Laâyoune, avec plus de 50 véhicules d’exception et 110 participants, sur les traces de la Marche Verte.
Du 1er au 13 novembre 2025 : la 16ᵉ édition du Raid Tanja‑Lagouira, un « voyage de mémoire » de Tanger à Lagouira, avec des étapes dans les provinces du Sud.
Du 7 au 8 novembre 2025 : une conférence internationale à ENCG Dakhla sous le thème « De la Marche verte à la Marche du développement : cinquante ans de transformations et défis futurs dans les provinces du Sud ».
Du 3 au 9 novembre 2025 à Tan‑Tan, sous le thème « Tan-Tan… cinquante ans après la Marche Verte : héritage, intégration et ambition », avec spectacles, mapping, village de la Marche Verte, animations pour enfants.
Le 9 novembre 2025 à L’Olympia (Paris) : soirée culturelle et artistique marocaine (musique, mode, humour) en hommage à la Marche Verte.
Concours national de chansons « Hommage à la Marche Verte », ouvert aux jeunes Marocains, pour soumettre une œuvre originale.
Une émission philatélique spéciale pour ce cinquantenaire et une exposition « La Marche Verte : Mémoire et développement à travers les timbres-poste ».
Lire : Géopolitique du Maroc de Kader Abderrahim
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2025
5 novembre : la journée de la langue rromani
C’est la Journée mondiale de la langue rromani, un événement reconnu par l’UNESCO. On compterait entre 4 et 5 millions de locuteurs de cette langue dont la visibilité est faible compte tenu de leur éparpillement.
Dans le monde, c’est en Roumanie que la langue rromani est la plus parlée (environ un million de locuteurs), elle n’a pourtant rien à voir avec le roumain. C’est la langue des Tziganes, elle se rapproche du sindhi ou du penjabi, ce qui laisse penser que les Rroms (ou Roms) qui ont essaimé un peu partout dans le monde seraient originaires du nord de l’Inde. Il existe 17 dialectes du romani (ou rromani) mais les locuteurs de différents dialectes peuvent se comprendre entre eux. Un travail considérable a été mené en vue de créer une langue standard, mais dans l’usage elle n’existe pas encore.
La Journée mondiale de la langue romani (Mashkarthemutno dive e romane chibyako) qui est célébrée aujourd’hui fait référence à la date de la présentation à Zagreb du premier dictionnaire romani-croate et croate-romani, le 5 novembre 2008. À cette occasion, des représentants de la communauté rromani et des responsables croates ont signé une charte déclarant le 5 novembre Journée de la langue romani en Croatie. L’année suivante, le 5 novembre est devenue la Journée mondiale de la langue rromani, un événement reconnu par l’UNESCO. On compterait entre 4 et 5 millions de locuteurs de cette langue dont la visibilité est faible compte tenu de leur éparpillement.
L’Institut européen des arts et de la culture roms (ERIAC), en partenariat avec la Division des Roms et Gens du voyage du Conseil de l’Europe, présente la 6e Conférence internationale « Préserver la langue romani ». La conférence se tient ce 5 novembre 2025 dans les locaux de l’ERIAC à Berlin
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
4 novembre : le royaume des Tonga fête son 180e anniversaire
La Chine offre ce 4 novembre un somptueux feu d’artifice pour l’anniversaire du royaume de Tonga dont c’est la fête nationale.
C’est aujourd’hui la fête nationale du royaume des Tonga (Tonga National Day), un petit État composé de quelques dizaines d’îles du Pacifique sud. Chaque 4 novembre, on y commémore l’intronisation du premier roi, George Tupou Ier.
Jusque-là, l’archipel était divisé en autant de chefferies que l’île. L’un des chefs locaux, Taufa’ahau, originaire de la petite île de Ha’apai, est parvenu peu à peu à unifier les chefferies en imposant son autorité avec une série de guerres. Après la défaite du dernier chef indépendant en 1852, il devient le chef incontesté de l’ensemble des îles Tonga. Avant cette date, il s’était fait baptiser George et était monté sur le trône le 4 décembre 1845, jour de son anniversaire (il est né en 1797). Son règne a duré près d’un demi siècle, au cours duquel il a aboli l’esclavage et instauré un régime parlementaire (en 1875, un 4 décembre évidement). Il est mort à 95 ans en laissant le trône à son arrière-petit-fils : George Topou II. Ce dernier aura une fille, Salote Topou III qui règnera, elle aussi, pendant près d’un demi siècle, jusqu’en 1965… Le roi actuel, Tupou VI, monté sur le trône en 2012, est son lointain descendant.
Aujourd’hui, 4 novembre, c’est à la fois le 180e anniversaire du pays et le 150e de sa constitution (l’une des plus anciennes du monde), le jour est férié. La fête est marquée chaque année par spectacles de danse et de musique. Longtemps cette journée était connue sous l’appellation de Tonga Constitution Day, en 2006, c’est devenu le Tonga National Day.
Voici le programme des festivités de ce 4 novembre 2025
9h00-10h00 : Cérémonie de pose de la première pierre du nouveau bâtiment de l’Assemblée législative, domaine royal de Talangaholo
11h30-12h30 : Cérémonie du souvenir, dépôt de gerbes, tombeaux royaux
13h00-14h00 : Déjeuner royal, Mala'e Pangai
15h00 : Marches, Itinéraire : Mala'ekula - Chemin Laifone - Chemin Tafa' ahau - Chemin Vuna Est - Zone de dispersion désignée, Kolofo'ou
19h00-20h00 : Allumage traditionnel des flambeaux (Tutupakanava) : défilé des écoles secondaires et supérieures
20h15 : Feu d’artifice tiré par l’ambassade de la République populaire de Chine, sur le front de mer de Nuku’alofa. Merci les Chinois !
Les cérémonies ont commencé dès vendredi et plusieurs événements culturels et sportifs ont eu lieu au Tonga High School Indoor Stadium, le nouveau grand stade sportif du pays, construit par la Chine et inauguré par le roi l’an dernier. Le pays est endetté à l’égard de Pékin, mais la grande puissance n’est pas pressée de se faire rembourser, pourvu qu’elle continue à être la bienvenue aux îles Tonga.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 novembre 2025
Le roi George Tupou Ier
Sa Majesté Tupou VI le jour de son couronnement
3 novembre : qui se souvient d’Yitzhak Rabin ?
Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin a lieu chaque année en Israël, le 12 Heshvan, jour de son assassinat, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce 3 novembre. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles encore le nom d’Yitzhak Rabin ?
Autrefois, jusqu’en 2019, les soirs de shabbat à l’approche du 12 Heshvan, des rassemblements commémoratifs se produisaient sur ce qui est devenu la place Yitzhaz Rabin à Tel Aviv. Des intellectuels, des religieux, des politiques prenaient la parole. Des artistes se produisaient… Ces rassemblements avaient cessé faute de participants, faute de militant pour la paix suffisamment nombreux pour les maintenir, et cela bien avant que ne se produise le 7-Octobre. Yitzhak Rabin et son engagement pour un monde meilleur, sont bien oubliés depuis longtemps. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles son nom ?
Lueur d’espoir : après 5 ans d’interruption, un grand rassemblement s’est produit samedi 1er novembre 2025 près du mémorial Rabin, rue Ibn Gabirol à Tel Aviv : 150 000 personnes ont assisté à ce rassemblement qui a débuté par l'interprétation du Chant du Mal et qui s'est conclu par une minute de silence à 21h45, heure du meurtre, suivie de l'interprétation du Chant de la Paix par Miri Aloni. « Un homme a été assassiné ; il est de notre devoir de veiller à ce que son idéal reste vivant », a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, à la tête du parti de centre-gauche Yesh Atid, qui a aussi affirmé que les forces d’extrême droite « dénaturent l'essence même du judaïsme. Elles transforment une fois de plus le judaïsme en violence, en meurtrier, en haine interne, en quelque chose qui nous divise. » Bien que le rassemblement ait principalement pour but de rendre hommage à Rabin, certains discours étaient ouvertement politiques. De nombreux participants brandissaient des drapeaux israéliens et portaient des insignes de Yesh Atid et du parti de gauche Les Démocrates.
Le 4 novembre 1995, il y a 30 ans, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin était assassiné par un extrémiste juif, sur la place des Rois d'Israël à Tel Aviv, à la fin d’un rassemblement qui avait pour titre « Oui à la paix, non à la violence ».
Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin (יום הזיכרון ליצחק רבין) a lieu chaque année le douzième jour du mois de Heshvan, jour de l'assassinat d’Yitzhak Rabin, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce lundi 3 novembre 2025. La cérémonie se déroule au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où l’ancien Premier ministre est enterré. Comme les années précédentes, Netanhayou n’assiste pas à cet hommage.
Le 13 septembre 1993, Rabin avait signé l’accord de « Déclaration de principes » concernant la reconnaissance mutuelle entre Israël et les Palestiniens et l'autonomie gouvernementale à Gaza et à Jéricho, lors d’une cérémonie solennelle tenue sur les pelouses de la Maison Blanche avec la participation du président des États-Unis, Bill Clinton, et le chef de l'OLP, Yasser Arafat. Pour sa participation au processus d’Oslo, Yitzhak Rabin avait reçu le prix Nobel de la paix. C’est aussi cet engagement pour la paix qui lui a coûté la vie. Aujourd’hui son assassin, Yigal amir, ultranationaliste juif, est vénéré en héros par une frange de l’extrême droite qui soutien le gouvernement. Régulièrement, ses partisans demandent sa libération.
Chaque année les écoles se devaient s’engager un processus éducatif pour décortiquer le processus qui a abouti à l’assassinat de celui qui avait engagé le processus de paix avec les Palestiniens. En Réalité, très peu le fond encore aujourd’hui, et surtout depuis le 7-Octobre. La culture de la paix est singulièrement absente des programmes scolaires de ces 30 dernières années.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
Photo prise quelques minutes avant son assasinat
2 novembre : Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes
Pour la seule année 2024, 124 journalistes ont été tués dans le monde, dont 85 par l'armée israélienne. D’autres pays comme le Soudan, l’Ukraine, le Pakistan, le Mexique… demeurent dangereux. La date de cette journée internationale, instituée par l’ONU, a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Gislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
Selon Reporters sans frontières (RSF), plus de 145 journalistes ont été tués par l’armée israélienne depuis octobre 2023, dont au moins 35 ciblés ou tués en raison de leur travail. La bande de Gaza est devenue la région la plus dangereuse au monde pour les journalistes, concentrant un tiers des journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2024-2025. C’est pour dénoncer l’impunité de tels crimes qu’a été instaurée par l’ONU la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes.
Pour la seule année 2024, 124 journalistes ont été tués dans le monde, dont 85 par l'armée israélienne. Les autres pays dangereux sont les pays en guerre : Soudan, Ukraine mais aussi le Pakistan, le Mexique…
À l’échelle mondiale, au cours des quatorze dernières années (2006-2024), plus de 1700 journalistes ont été tués pour avoir voulu couvrir des évènements et informer le public. Dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis. L'impunité mène à un plus grand nombre d'assassinats et représente souvent un symptôme d'aggravation des conflits et d'effondrement des systèmes de droit et de justice.
Ce chiffre n’inclut pas les nombreux autres journalistes qui, quotidiennement, subissent des agressions non mortelles, y compris la torture, la disparition forcée, la détention arbitraire, l’intimidation et le harcèlement, que ce soit en situation de conflit ou non. En outre, il existe, pour les femmes journalistes, des risques spécifiques, notamment les agressions sexuelles.
C’est en 2013 que l’ONU a créé cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes (International Day to End Impunity for Crimes against Journalists). La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Gislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
L’ONU exhorte également les États Membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en faire rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Elle demande, en outre, aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue. Un vœu pieux dans beaucoup d’États.
#ENDimpunity #journosafe
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2025
1er novembre : l’anniversaire du couronnement du roi du Bhoutan
Ce jour est férié au Bhoutan. On y célèbre l'anniversaire du couronnement de Jigme Khesar Wangchuck, le cinquième roi du pays.
Ce jour est férié au Bhoutan. On y célèbre l'anniversaire du couronnement (ཁྲི་མངའ་གསོལ་གྱི་དུས་དྲན།) de Jigme Khesar Wangchuck, cinquième et actuel Druk Gyalpo (Roi Dragon) qui est le titre officiel du roi du Bhoutan. Celui-ci est monté sur le trône en novembre 2008, il devenait le plus jeune monarque régnant au monde. À cette date, il avait déjà l’a charge du petit royaume depuis près de deux ans puisque son père, Jigme Singye Wangchuck, a abdiqué é en décembre 2006.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 octobre 2025
31 octobre : la Journée de Saci, le lutin brésilien anti-impérialiste
L’objet de cette fête qui puise dans le folklore métissé du Brésil est de faire concurrence à Halloween en adoptant la même date.
Comment tenter de faire barrage à Halloween, cette fête importée d’une puissance impérialiste ? En fouillant le folklore local pour mettre en valeur une figure locale qui puisse lui faire concurrence. C’est ce qu’ont fait les Brésiliens en créant une Journée Saci (Dia do Saci). Le choix du 31 octobre pour cette fête est délibéré, c’est le jour où l'on célèbre Halloween aux États-Unis, une fête qui attire chaque année davantage d'enfants brésiliens. Cette Journée Saci vise à faire découvrir aux enfants que le Brésil possède lui aussi ses mythes, ses légendes, sa tradition orale. Pour le moment c’est encore largement un vœu pieux, mais les autorités s’y attellent avec conviction. L’État de São Paulo avait ouvert la voie dès 2004, la fête a été ensuite adoptée à l’échelle du Brésil, par une loi votée en 2014.
Le Saci, ou Saci Pererê, est un personnage bien connu du folklore brésilien, une sorte de lutin ou d’elfe qui habite les forêts. Comme un troll, il peut n’être qu’un simplement farceur ou carrément un personnage maléfique qui peut porter malheur. Il convient de s’en méfier.
Au Brésil, les peuples indigènes croient en des êtres « magiques » qui protègent les forêts. Ce sont les Tupi-Guarani, peuple vivant au nord-est du Rio Grande, qui seraient à l’origine de la diffusion de Saci à tout le Brésil. Le personnage est apparu en XVIIIe siècle en réaction à la conquête européenne. Il est présenté comme un petit rebelle. Initialement, les histoires mettant en scène Saci, racontaient différents tours de passe-passe pour ridiculiser les colons portugais et perturber leur invasion.
Les descendants d’esclaves se le sont appropriés et ont fait de lui un jeune garçon noir qui a perdu une jambe en faisant de la capoeira, une image qui prévaut aujourd’hui. Il a aussi emprunté à la culture africaine, le pito, une sorte de pipe, appelée aussi cachimbo. De la mythologie européenne, il a hérité du pileus, un bonnet rouge porté par les trasgos (des êtres enchantés du folklore du Trás-os-Montes, région du nord du Portugal). Saci est un pur produit du métissage brésilien. Il a été popularisé au début du XXe siècle par un livre de l'écrivain Monteiro Lobato (1882-1948) qui a connu un grand succès auprès des enfants.
Son bonnet rouge (carapuça) lui donnerait des pouvoirs magiques, notamment la capacité d’apparaître et de disparaître. S'il n'est jamais vraiment mal intentionné, il ne rate pas non plus une bonne espièglerie. Il est très malin et fait souvent des mauvais coups : il adore faire peur aux animaux dans les pâturages, réveiller les gens avec des farces. Roublard, il est toujours à la recherche de tours pendables à jouer à tous ceux qui l’entourent. Il désoriente les voyageurs dans la forêt, il fait des nœuds avec la queue des chevaux, il dévisse les salières etc.
Saci Pererê est aussi représenté comme un protecteur des plantes et des herbes médicinales, un gardien de secret et de connaissances ancestrales. Il prend soin des herbes sacrées en jouant des tours et en distrayant ceux qui s’avisent de les cueillir sans sa permission.
L'idée de cette Journée de Saci a été lancée par la Société des observateurs de Saci (SOCACI) en 2003, dans la municipalité de São Luiz do Paraitinga (SP), connue pour ses traditions axées sur la culture populaire. Ses membres ont les premiers évoqué la possibilité de créer un événement en opposition à « Halloween », comme ils l'écrivent dans leurs manifestes. La proposition a été accueillie favorablement par les conseillers municipaux, puis les députés locaux et s'est répandue dans tout le Brésil.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2025
30 octobre : la Mischief Night, nuit de chahut aux États-Unis
Ce soir dans le monde anglo-saxon, principalement aux États-Unis, c’est la Mischief Night (la nuit des méfaits), propice aux farces d’enfants et d’adolescents. Appelée aussi Devil’s Night (la nuit du diable), elle occasionne souvent des violents dérapages.
Ce soir dans le monde anglo-saxon, principalement aux États-Unis, c’est la Mischief Night (la nuit des méfaits), propice aux farces d’enfants et d’adolescents. Appelée aussi Devil’s Night (la nuit du diable), elle occasionne souvent des violents dérapages. Mais, le plus souvent, le chahut consiste à lancer des œufs sur les voitures ou de la farine sur les passants ou encore de décorer arbres et jardins avec du papier toilette… Les épiceries locales refusent souvent de vendre des œufs aux enfants et aux adolescents au moment d'Halloween pour cette raison.
Aux États-Unis, la tradition de la Mischief Night est liée à Halloween, les journaux américains ont commencé à en parler dans les années 1930 et 1940. On dit que la coutume serait née de la Grande Dépression – le mardi noir (le 29 octobre 1929) ayant eu lieu juste avant Halloween – et que, par la suite, la menace de guerre aurait encouragé à la fois la tendance au vandalisme et l’aspiration à une tradition moins contrôlée que la fête du 31 octobre. C’est à Detroit, au début des années 1980, que les choses ont pris une tournure vraiment violente. En 1984, il y a eu plus de 800 incendies déclarés au cours des trois jours précédant Halloween et, en 1986, un couvre-feu a été imposé à toute personne de moins de 18 ans. À la fin des années 1980, la ville a commencé à recruter des bénévoles pour aider à prévenir les incendies d'Halloween. À la Nouvelle-Orléans, où la tradition carnavalesque est séculaire, on mélange également réjouissances et violence aveugle, les défilés Mischief Night font intervenir des chars et des costumes thématiques préparés de longue date. Mais les participants s’adonnent volontiers au vandalisme et à des incendies ciblés.
En Ontario, la soirée du 30 octobre est appelée Cabbage Night (Nuit de Chou) faisait référence à la coutume de piller les jardins locaux à la recherche des restes de choux pourris et de les jeter pour semer le désordre dans le quartier. Dans certaines régions des États-Unis, également communément connue sous le nom de Mat Night (Nuit du chou). Au Québec, dans les quartiers anglophones, s’est développée une tradition de vol de paillassons lors de cette Nuit du Diable.
Le Royaume-Uni, connaît une tradition semblable, mais généralement, c’est le 4 novembre, veille du Guy Fawkes Day, même si le 30 octobre n’est pas oublié, notamment dans la région de Liverpool où la police est sur les dents, dans certains quartiers, ce jour-là. Au Pays de Galles, la nuit des méfaits est appelée Noson Ddrygioni et en Écosse, Oidhche nan Cleas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2025
Photo : Philip Schatz / Flickr
29 octobre : ne pas oublier Mehdi Ben Barka et Robert Boulin
Il y a 60 ans, Mehdi Ben Barka, était enlevé boulevard Saint-Germain, à Paris par des policiers français et conduit dans une villa appartenant à un truand. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé. Celui de Robert Boulin, autre disparu du 29 octobre, a été retrouvé, mais son assassinat a été maquillé en suicide…
En ce jour anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, un rassemblement se produit devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris, lieu de son enlèvement par des policiers français. Il fut conduit dans une villa de Fontenay-le-Vicomte, dans l’Essonne appartenant à un truand. Chaque année, il est d’usage de se retrouver à 18 heures sur le lieu même où il a été vu pour la dernière fois. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé (tout comme celui de Jamal Khashoggi disparu au consulat saoudien d’Istanbul en octobre 2018).
Dans le cas de Ben Barka, c’était il y a 60 ans, jour pour jour, le 29 octobre 1965. On sait aujourd’hui que l’opération a été menée avec la complicité des services marocains venus spécialement à Paris. L’affaire n’a pas été totalement élucidée. Le sera-t-elle jamais ? Mehdi Ben Barka était le principal opposant politique au roi Hassan II dont le régime virait nettement à l’autoritarisme. Leader tiers-mondiste et panafricaniste, il pouvait gêner les intérêts français en Afrique. Sa famille ne cesse de dénoncer une absence de volonté des deux pays pour faire éclater la vérité. Le sit-in de ce jour est organisé par l’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, avec le soutien de nombreuses associations marocaines et européennes des droits de l’homme. Une nouvelle instruction a été lancée, à l’initiative d’un juge français, en 2005, quarante ans après les faits. Elle est toujours en cours !
Rhita Bennani, la veuve de Mehdi Ben Barka est décédé à Paris, le 26 juin 2024, à l’âge de 92 ans. Elle et ses enfants demandent depuis des décennies ce qui est arrivé à leur mari et père, et où se trouve sa sépulture. Ils espèrent qu’Emmanuel Macron reconnaisse enfin la responsabilité de la France, comme il l’a fait dans le cas de Maurice Audin. « Le secret-défense ne doit pas servir à couvrir des erreurs ou des dérapages des services dans des cas où il y a eu mort d’homme. Les familles ont le droit de savoir et il faudrait s’interroger sur ce point » explique Bachir Ben Barka qui a lancé un nouvel appel au président français et au roi du Maroc.
D’autres familles sont concernées : celle de Robert Boulin, assassiné en 1979, également un 29 octobre. Initialement classée comme un suicide, l'affaire a été rouverte en 2015 pour « enlèvement » et « assassinat » suite aux nombreuses incohérences relevées. Il y a cinq ans, le 29 octobre 2019, 14 journalistes ayant enquêté sur la mort de Robert Boulin ont adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, demandant la déclassification des archives des services de renseignement français et américains concernant cette affaire. Le 29 octobre 2024, Fabienne Boulin Burgeat, la veuve de l’homme politique assassiné, s’est rendue une nouvelle fois au Tribunal de Versailles pour demander à la juge d'instruction en charge du dossier Boulin, "ce qu'elle compte faire" à la lumière des avancées récentes.
On peut aussi citer l’affaire du juge Bernard Borrel, tué à Djibouti en 1995 ; celle des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Vernon, tués au Mali en 2013 ; celle des victimes du Bugaled Breiz (5 morts), ce chalutier breton qui a coulé subitement en 2004 ; celle des victimes du crash du vol Ajaccio-Nice (95 morts) en 1968 ou encore de celle de l’explosion de la Maison des Têtes (13 morts) à Toulon en 1989. Le classement d’un dossier en secret-défense empêche sa consultation avant cent ans !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2025
photo B. Teissier
28 octobre : la mémoire controversée de la Seconde Guerre mondiale en Ukraine
Officiellement, c’est la Journée de la libération de l'Ukraine des envahisseurs fascistes. Mais l’Ukraine a-t-elle est été libérée du fasciste en 1944 ou en 1991, se demandent les détracteurs de cette célébration ?
En vertu d’un décret du président Viktor Iouchtchenko, pris en 2009, le 28 octobre est célébré comme Journée de la libération de l'Ukraine des envahisseurs fascistes (День визволення України від нацистських загарбників). Des commémorations sont organisées dans tout le pays pour honorer la mémoire des quelque neuf millions de victimes de la Seconde Guerre mondiale, en Ukraine.
Cette commémoration est très contestée par de nombreux Ukrainiens soucieux de la vérité historique, et notamment par Institut ukrainien de la mémoire nationale (UINP). Ce dernier œuvre à l’abrogation de ce décret car il est basé, selon lui, sur un récit soviétique et mythifié de la Seconde Guerre mondiale.
D’abord, la date est inexacte, ce qui est typique des commémorations soviétiques. Si la ville de Oujhorod, en Trancarpatie, a bien été libérée le 28 octobre 1944, les combats dans cette région durèrent jusqu'aux 25 et 26 novembre, date à laquelle les occupants nazis furent finalement chassés d'Ukraine.
L’intitulé lui-même est contesté : « libération des envahisseurs fascistes ». L’UINP propose son remplacement par « expulsion des occupants nazis ». En effet, l’automne 1944 n’a pas été marqué la libération de l'Ukraine, mais par le remplacement d’une occupation par une autre. Selon la nouvelle vision de l’Histoire qu’ont les Ukrainiens, libérés du poids de la censure russe, la véritable libération de l’Ukraine n’est intervenue qu’en 1991, à la faveur de la disparition de l’URSS.
De plus, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Ukraine est beaucoup plus complexe, certains Ukrainiens ont été mobilisés de force dans l'armée hongroise, pendant l'occupation de la Transcarpatie, et d’autres ont été intégrés à l’armée roumaine pendant l’occupation de la Bucovine. Des Ukrainiens ont aussi combattu du côté des nazis dans la division SS « Galicie ». D’autres sont morts au sein de l’Armée rouge en libérant le territoire de l’URSS. D’autres encore, ont perdu la vie les armes à la mains en tentant de résister à cette même Armée rouge. Et, il n’y a pas que les morts au combat, la population civile a été très affectée par le conflit. Entre 1941 et 1944, plus d’un million de juifs ukrainiens ont été assassinés dans le cadre d’une politique d’extermination mise en œuvre par les Allemands mais, localement, avec la participation de certaines forces ukrainiennes, notamment l’Armée insurrectionnelle ukrainienne…
Une date consensuelle pour solder cette période et rendre hommage à toutes les victimes du second conflit mondial ne sera pas aisée à trouver quand l’Ukraine aura recouvré un peu de sérénité pour en débattre. Les Russes, en restaurant à la virgule près, le récit soviétique, ont refermé le couvercle de l’Histoire. Les Ukrainiens sont, eux, soucieux se forger une mémoire plus proche de la vérité historique ce qui est toujours plus compliqué que de cultiver des légendes comme le font leurs voisins du Nord.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 octobre 2025
« L’Ukraine est libre ! » annonce cette image de la propagande soviétique
L’Armée rouge traverse un village ukrainien
27 octobre : le jour férié d’octobre des Irlandais
L’Irlande est un des rares pays catholiques où la Toussaint n’est pas fériée, aussi a-t-on rajouté au calendrier ce “jour férié d’octobre” qui est surtout l’occasion de célébrer Halloween.
En Irlande, le jour férié d’octobre (October Bank Holiday ou Lá Saoire i Mí Dheireadh Fómhair) est observé le dernier lundi d'octobre. En Europe occidentale, c’est le lendemain de la fin de l’heure d’été. Ce jour férié a été créé en 1977, pour offrir une pause entre la longue période d’août à Noël et pour s’aligner sur les jours fériés d’automne qui existent dans d’autres pays européens. Car l’Irlande est un des rares pays catholiques où la Toussaint n’est pas un jour férié.
Les administrations publiques, les banques et de nombreux commerces, notamment en zone rurale, sont fermés pour la journée. Les écoles sont généralement en vacances scolaires. Les transports en commun fonctionnent généralement selon l’horaire du dimanche.
En revanche, les commerces, pubs, restaurants et lieux de divertissement des zones urbaines restent généralement ouverts. Car les villes organisent des défilés, des feux d’artifice, des feux de joie, des spectacles costumés et des marchés thématiques. Ce jour férié est aujourd’hui étroitement associé aux célébrations d’Halloween (Lá Saoire Oíche Shamhna). En effet, ces derniers jours d’octobre coïncidaient avec l’ancienne fête celtique de Samhain, qui marquait la fin des récoltes et le début de l’hiver. Samhain était une période liminaire où la frontière entre les vivants et les morts était censée s’estomper, d’où le folklore qui a été créé autour d’Halloween.
Les futures dates de ce jour férié variable sont le 26 octobre 2026, le 25 octobre 2027, le 29 octobre 2028, le 28 octobre 2029, le 27 octobre 2030…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 octobre 2025
26 octobre : les Îles Cook commémorent l'introduction du christianisme
Cette journée Journée nationale de l'évangile (National Gospel Day) est un jour férié qui commémore l'introduction du christianisme aux Îles Cook par un missionnaire britannique, John Williams, le 26 octobre 1821.
Cette journée Journée nationale de l'évangile (National Gospel Day) est un jour férié qui commémore l'introduction du christianisme aux Îles Cook par un missionnaire britannique, John Williams, en 1821. Cette année comme il tombe un dimanche, ce lundi sera également férié. C’est demain, en effet, que se déroulera le concours Nuku (interprétation du drame biblique). L'hôte du concours Nuku de cette année est l'église chrétienne des îles Matavera Cook. L'événement se tiendra sur le stade de Matavera à côté de l'école Takitumu, à partir de 9h.
Le révérend John Williams s'engagea bénévolement auprès de la London Missionary Society en 1816. Avec sa femme, il embarqua pour Tahiti afin d'y travailler. On le pressa de se rendre à Roratonga, où il embarqua avec sa femme et quelques évangélistes tahitiens, mais il découvrit l'île d'Aitutaki, où il débarqua le 26 octobre 1821. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui.
Le christianisme se répandit très rapidement sur l'île et les insulaires rejetèrent leurs idoles. En 1823, Williams ouvrit la première église chrétienne de l'île. D'Aitutaki, le christianisme se répandit sur les îles d'Atiu, Mauke, Mitiaro et enfin Rarotonga, objectif ultime du voyage de Williams.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2025