L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

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20 septembre : la Thaïlande fête sa jeunesse et se souvient d'un jeune roi assassiné

Ce jour est dédié à deux rois, le premier Chulalongkorn, a régné une demi siècle et a eu plusieurs dizaines d’enfants ; le second, Ananda Mahidol, le roi enfant, a été mystérieusement assassiné à l’âge de 20 ans, il était devenu roi onze ans plutôt.

 
Mahidol, le jeune roi assassiné en 1946, et Bhumibol, son jeune frère, qui a régné jusqu’en 2016

Mahidol, le jeune roi assassiné en 1946, et Bhumibol, son jeune frère, qui a régné jusqu’en 2016

En Thaïlande, c’est la Journée nationale de la jeunesse (วันเยาวชนแห่งชาติ). Elle commémore les anniversaires de deux rois : Chulalongkorn et Ananda Mahidol. Le premier qui a régné au XIXe siècle sous le nom de Rama V a su empêcher la colonisation de son pays face aux ambitions françaises et anglaises. Roi très aimé, le 23 octobre, anniversaire de sa mort est aussi un jour férié.

Le Second, son petit-fils, est devenu roi en 1935 à l’âge de 9 ans alors qu'il était dans un collège en Suisse. Il est monté sur le trône à l'âge de 19 ans sous le nom de Rama VIII, en 1935. Six mois plus tard, il était assassiné dans des conditions mystérieuses. On l'a retrouvé mort dans son lit avec deux balles dans la tête. Le sort de ce très jeune roi, dont le meurtre n'a jamais été élucidé, est un sujet absolument tabou en Thaïlande, aujourd’hui encore. C'est son petit frère qui lui a succédé, Bhumibol, le père du roi actuel.

Septembre est aussi le mois où, en Thaïlande, on en registre le plus de naissances.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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vie parlementaire, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier vie parlementaire, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier

19 septembre : la Prinsjesdag, l'ouverture du Parlement néerlandais

Un jour important dans la vie politique néerlandaise car il marque l’ouverture de la nouvelle session parlementaire. D’autant plus important que les Pays-Bas sont en pleine campagne électorale en vue de législatives très disputées et très incertaines quant à leur issue.

 

Aujourd’hui au Pays-Bas, c’est la Fête du prince (Prinsjesdag), ne pas confondre avec la Koningsdag qui est la Journée du roi. C’est un jour important dans la vie politique néerlandaise car elle marque l’ouverture de la nouvelle session parlementaire. Le Prinsjesdag tombe chaque année le troisième mardi de septembre. Cette année, le roi Willem-Alexander se rend en voiture à la Grote Kerk de La Haye. La reine Máxima est assise à ses côtés, il prononce le discours du Trône (Troonrede). C'est ainsi qu'il ouvre la nouvelle année de travail du Sénat et de la Chambre des représentants. 

Cette année, la situation est un peu particulière : après la chute de Mark Rutte, le chef du gouvernement (libéral) au pouvoir depuis 2010, les élections législatives se tiendront le 22 novembre. Elles s’avèrent très disputées et très incertaines, des partis populistes ayant actuellement le vent en poupe.

Le monarque prononce un discours solennel à 13 heures du trône. Le chef du gouvernement annonce les plans pour la nouvelle année parlementaire et, après le déjeuner, le ministre des Finances propose le budget national de l'année suivante. Après la fin de cette cérémonie, le monarque régnant retourne au palais et salue la foule rassemblée depuis le balcon.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier 1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier

30 juillet : la fête du trône au Maroc

Ce 24e anniversaire de l'intronisation du roi Mohammed VI est jour férié. C’est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple

 

Ce 24e anniversaire de l'intronisation du roi Mohammed VI se déroule dans une période de flottement pour l’avenir un monarque qui est loin d'avoir tenu toutes ses promesses et qui semble fatigué de régner. À tel point qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il cède le trône à son fils, Moulay El Hassan, qui vient de fêter ses 20 ans. Mohammed VI Ben al-Hassan avait été déclaré officiellement roi le 30 juillet 1999.

Ce jour férié, chaque 30 juillet pour la Fête du trône (عيد العرش), est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple. En 2022, il avait prôné une réforme du code de la famille pour instaurer plus d’égalité entre les femmes et les hommes. Cette année, Mohammed VI a adressé son discours à la nation, retransmis sur les ondes de la radio et à la télévision à 21h, ce samedi 29 juillet. Il a appelé de ses vœux une normalisation des relations avec l’Algérie.

Ce dimanche après-midi, le roi préside une réception dans la ville de M’diq. Chef suprême et chef d’Etat-major général des Forces armées royales, Mohammed VI présidera, lundi après-midi au Palais royal de Tétouan, la cérémonie de prestation de serment par les officiers, nouveaux lauréats des différents écoles et instituts militaires, paramilitaires et civils. C’est, en effet, l’occasion pour le roi de recevoir les hauts dignitaires du royaume, de présider différentes manifestation, enfin d'accorder sa grâce à des condamnés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
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1963, Lesotho, monarchie, 17 juillet Bruno Teissier 1963, Lesotho, monarchie, 17 juillet Bruno Teissier

17 juillet : le roi du Lesotho fête ses 60 ans

Ce jour férié est un moment important pour le peuple Basotho qui apprécie son roi sans pouvoir. L’anniversaire du roi Letsie III, est un moment d'unité et de fierté au royaume du Lesotho. Une occasion d’oublier que ce pays est un des plus pauvres du monde où un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

 

Chaque année, ce jour est férié au Lesotho pour l’anniversaire du roi (King's Birthday). Le roi Letsie III, né le 17 juillet 1963, est un monarque populaire. Il n'a pas de pouvoir exécutif et ne peut pas s'immiscer dans les affaires politiques du royaume. Il est le gardien des traditions. C'est un homme très apprécié au Lesotho, même si certains souhaitent qu'il ait davantage de pouvoir. 

Son arrivée sur le trône a été assez mouvementée. Son père, en 30 ans de règne, Moshoeshoe II a été contraint deux fois à l'exil. À chaque fois, c’est son fils Letsie qui a occupé la fonction royale. Il est monté sur le trône en novembre 1990, alors que le Premier ministre Lekhanya entreprenait une réforme constitutionnelle vidant de ses pouvoirs la fonction royale. En 1992, Moshoeshoe II, revenu d'exil, mais refuse d'occuper une fonction royale qui ne serait qu'honorifique. Letsie III finit pourtant par abdiquer le 25 janvier 1995 en faveur de son père. Mais ce dernier se tue le 15 janvier 1996 dans un accident de voiture. Letsie III monte alors définitivement sur le trône avant d'être couronné officiellement le 31 octobre 1997. La constitution de 1993 dispose que le roi ne peut s'immiscer dans les affaires politiques du royaume.

La tradition de célébrer l'anniversaire du roi au Lesotho a commencé sous le premier monarque du pays, le roi Moshoeshoe I, qui a établi la nation basotho au début du 19e siècle. Au fil des ans, la célébration a évolué pour honorer le monarque régnant actuel.

Le jour de l'anniversaire du roi, les habitants du Lesotho se réunissent pour célébrer leur monarque et exprimer leur loyauté envers la famille royale. La journée est marquée par diverses festivités (spectacles culturels, musique, danse traditionnelle et défilés militaires). La célébration principale a lieu au Palais royal de la capitale Maseru, où le roi Letsie III prononce un discours à la nation. Cette occasion est également l'occasion pour le roi de décerner des honneurs et des récompenses à des citoyens méritants qui ont versé une contribution significative au pays.

En plus des célébrations nationales, les communautés locales du Lesotho célèbrent l'anniversaire du roi à leur manière. Des rassemblements traditionnels de village, connus sous le nom de pitešano, sont organisés pour rassembler les gens afin de célébrer la journée avec de la nourriture, de la musique et de la danse. Il est courant que les familles préparent un festin composé de plats basotho traditionnels comme le papa (bouillie de maïs), le moroho (légumes verts ressemblant à des épinards) et le lepu (tête de mouton bouillie). Ces rassemblements renforcent les liens communautaires et permettent aux gens de partager des histoires et des souvenirs du roi et de la famille royale. Le Lesotho est néanmoins un des pays les plus pauvres de la planète. Plus de 30% de sa population (2,2 millions), majoritairement rurale, vit aujourd’hui avec moins de 1,90 dollar par jour.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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23 juin : le jour du Grand-Duc, fête nationale du Luxembourg

L'anniversaire officiel du Grand-Duc est la fête nationale du Luxembourg. Elle est célébrée le 23 juin de chaque année, quelle que soit la date de naissance réelle du monarque régnant.

 

Dans certaines monarchies, l'anniversaire du souverain est un jour férié officiel. Au Luxembourg, l'anniversaire officiel du Grand-Duc est même la fête nationale du pays (Nationalfeierdag). Elle est célébrée le 23 juin de chaque année, quelle que soit la date de naissance réelle du monarque régnant.

L'anniversaire du souverain a été déclaré fête nationale du Luxembourg en 1947. Comme la Grande-Duchesse Charlotte, alors régnante, est née en janvier, la célébration a souvent été gâchée par le mauvais temps. C'est pourquoi en 1962, la date de son « anniversaire » fut fixée au 23 juin, veille de la Saint-Jean, du nom du prince héritier. Si le 23 juin tombe un dimanche, la célébration est reportée au 24 juin.

La célébration de l'anniversaire de S.A.R. le Grand-Duc débute la veille par une réception de la famille grand-ducale à l’Hôtel de ville, suivie d’une procession aux flambeaux (Fakelzuch) dans la soirée du 22 et d’un feu d’artifice (Freedefeier). Cette année, le populaire "Fakelzuch" commence à 21h20 près de la rue Beck à Groussgaass. De là, les quelque 2 500 participants sont conduits par la rue du Fossé jusqu'au Knuedler. La famille grand-ducale est attendue vers 21h30 pour suivre la retraite aux flambeaux en compagnie du bourgmestre Lydie Polfer, de l'échevin Serge Wilmes et Cie depuis la tribune devant la mairie.

Ensuite, le 23 juin, la journée commence par une cérémonie officielle au monument national de la Solidarité luxembourgeoise (Kanounenhiwwel), suivie du tir d'honneur de 21 coups de canon, tirés du Fetschenhaff, et d'un défilé militaire à 12h dans le quartier Kirchberg. Un Te Deum traditionnel est chanté à 16h dans la cathédrale Notre-Dame ainsi que dans toutes les églises du pys. Des concerts ont lieux un peu partout… Outre les célébrations officielles, il y a une grande fête pour les familles dans le parc de la ville tout au long de la fête nationale. Au "Spillfest", le Kinnekswiss se transforme en un gigantesque terrain de jeux de 10h à 18h.

L’héritier du trône et son épouse ont coutume de venir à Esch-sur-Alzette (la deuxième ville du pays) pour célébrer la Fête nationale avec la population, les associations locales et les scouts.

Ce Jour de la célébration officielle du jour anniversaire de la naissance du Grand-Duc est appelé par les luxembourgeois Groussherzogsgebuertsdag (le jour d’anniversaire du Grand-Duc). Les cérémonies sont retransmises sur RTL Télé Lëtzebuerg.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1953, Cambodge, monarchie, 14 mai Bruno Teissier 1953, Cambodge, monarchie, 14 mai Bruno Teissier

14 mai : les 70 ans de Norodom Sihamoni, roi du Cambodge

C’est un monarque un peu désenchanté qui célèbre aujourd’hui son anniversaire. Trois jours de festivités masquent la rigueur d’un régime autoritaire, réprimant toute opposition, mais sur lequel le roi Norodom Sihamoni n’a aucune prise.

 

Le jour est férié au Cambodge pour l’anniversaire du souverain (ព្រះរាជពិធីបុណ្យចម្រើនព្រះជន្ម ព្រះបាទនរោត្តមសីហមុនី). À cette occasion, de nombreux bâtiments gouvernementaux sont décorés des portraits du roi et du drapeau national. Ce soir du 14 mai, un impressionnant feu d'artifice a lieu devant le Palais Royal de Phnom Penh, la capitale du Cambodge. Les festivités durent trois jours, les Cambodgiens pour organiser des fêtes en famille ou entre amis. 

Roi sans pouvoir, sous un régime de dictature, Norodom Sihamoni est né le 14 mai 1953. Il est le fils du roi Norodom Sihanouk et de sa deuxième épouse Norodom Monineath Sihanouk. Son nom de Sihamoni est issu de la contraction de Sihanouk et Monineath. Il a passé la majeure partie de sa vie hors du Cambodge, notamment en France, de 1988 à 2001, où il enseignait la danse classique.

Il est devenu roi le 14 octobre 2004 après l’abdication de son père. S’il a été choisi parmi les fils du roi Sihanouk, c’est en raison de son caractère discret pouvant s’accommoder du régime autoritaire de l’indéboulonnable Hun Sen. Le roi n'est pas marié et n'a pas d'enfant. Celui qui pourrait être le prince héritier du Cambodge est Norodom Ravichak, le fils du demi-frère aîné du roi, décédé en 2021.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Norodom Sihamoni

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1967, 27 avril, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier 1967, 27 avril, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier

27 avril : les Hollandais fêtent leur roi

Pour la Journée du roi, la Hollande est toute pavoisée d'orange. La famille régnante sur les Pays-Bas descendant, en effet, des princes d’Orange… Le Koningsdag met le pays en fête.

 

Pour la Journée du roi (Koningsdag), la Hollande est toute pavoisée d'orange mais, cette année pour cause de pandémie, ce seront principalement les fenêtres et balcons qui le seront. La famille régnante sur les Pays-Bas descend, en effet, des princes d’Orange (ville du sud de la France). De fait, elle a, par homonymie, adopté la couleur orange comme symbole. C’est aussi la couleur de l’équipe nationale de football.

Ce matin, à 9 heures 45, toutes les cloches du royaume se mettent à sonner. À 10 heures, on est invité à chanter le Wilhelmus par la fenêtre, son balcon ou dans son jardin, comme c’était de cas les années du covid. Les musiciens du Royal Concertgebouw Orchestra font de même et espèrent que le plus de personnes possible y participent. L'orchestre met à disposition des partitions de l’hymne national néerlandais pour toutes sortes d'instruments : duos, trios, orchestres, chorales et accordéons. 

Ensuite, un peu après 10 heures, le roi délivre un court message diffusé sur les ondes. Au cours de la journée, des images de la célébration de la fête du roi par la famille royale sont partagées par le biais de la télévision, des banques d'images néerlandaises, des messages sur les réseaux sociaux de la maison royale et donc également de la plateforme www.koningsdagthuis.nl . Cette année, c’est à Rotterdam que la famille royale passe effectue une promenade dans les rues au milieu de ses sujets. Le Jour du roi se terminera à 16 heures en levant le verre pendant le National Toast. À Rotterdam, le festival Kralingse Bos offre une gigantesque manifestation musicale de 11h à 23h, avec pas moins de six scènes couvertes. 

Amsterdam, en particulier le quartier du Jordan, se transforme en un gigantesque vide-grenier, c’est l’occasion de chiner meubles vintage aux vêtements d'occasion. De grandes fêtes en famille se déroulent dans les parcs de la ville, notamment une grande kermesse au parc Vondel d’Amsterdam qui traditionnellement se termine en beuverie tard dans la nuit.

Pour célébrer un peu d'histoire du pays, buvez de l’Orange Bitter, ou de la soupe aux carottes, en mangeant de la mimolette, de la citrouille, des abricots farcis, de la tarte aux pêches, un smoothie à la mangue, de la salade d'oranges avec une vinaigrette balsamique… Aujourd’hui, la couleur orange doit être à l’honneur !

Willem-Alexander est né le 27 avril 1967, il a donc 56 ans aujourd’hui. Il est roi des Pays-Bas depuis le 30 avril 2013. Soit 10 ans de règne !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La famille royale (en 2014)

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1793, France, république, 21 janvier, révolution, monarchie Bruno Teissier 1793, France, république, 21 janvier, révolution, monarchie Bruno Teissier

21 janvier : le Jour de la tête de veau ou la Mémoire de Louis XVI

C’est une tradition vieille de 229 ans qui est à nouveau honorée cette année, en France, celle d’organiser des banquets où l’on sert de la tête de veau, pour célébrer la décapitation de Louis XVI, le 21 janvier 1793.

 

C’est une tradition vieille de 229 ans qui est à nouveau honorée cette année en France, celle des banquets où l’on sert de la tête de veau, pour célébrer la décapitation de Louis XVI, le 21 janvier 1793.  Il existe à Paris, un Club de la Tête de Veau, qui chaque 21 janvier, organise un banquet de ce type. Le restaurant Le Coq de la Maison Blanche, à Saint-Ouen, les a accueillis pendant des décennies, avant sa fermeture, récente.  Dans plusieurs villes de province, également, la tradition de ces banquets républicains s’est poursuivie jusqu’à nos jours (interrompu seulement en 2021 pour cause de covid).

La tradition remonte à 1794, quand le citoyen Romeau proposa, pour remplacer les fêtes religieuses, d’organiser, chaque 21 janvier, des banquets servant de la tête de cochon et chaque 14 juillet, de déguster un gâteau en forme de Bastille. Le gâteau du 14 juillet n’a pas pris mais la tradition, bien française, du banquet républicain à cette date anniversaire, a survécu jusqu’à nos jours, sauf que l’on est passé au milieu du XIXe siècle du cochon au veau.  La tête de cochon, c’était celle dont était affublé Louis XVI sous la plume des caricaturistes dans les premières années de la Révolution. La mode de la tête de veau est venue plus tard, d’Angleterre. Chaque 30 janvier, à Londres, les partisans de la monarchie constitutionnelle, y festoyaient à la tête de veau, arrosée de vin rouge pour célébrer la décapitation du roi Charles Ier, le 30 janvier 1649. L’habitude avait été prise de se moquer de ceux qui se rassemblaient chaque 30 janvier pour commémorer le décès de ce roi anglais catholique adepte d’une monarchie absolue. Cette cérémonie à la mémoire de Charles Ier est toujours organisée de nos jours au Banqueting House, mais le Calf’s head Club (club de la tête de veau) de Londres, créé pour se moquer, n’existe plus. Les Français, indécrottables républicains, ont adopté le symbole de la tête de veau, s’y sont tenus et l’on même parfois adapté. L’an dernier, la Cantine de Ménilmontant, à Paris, proposait un menu Tête de veau à la sauce gribiche, couscous vapeur à déguster pour se payer la tête de Bouteflika, le président algérien encore en place le 21 janvier 2020. En provinces, des confréries de la tête de veau et des associations de libres penseurs cultivent, eux aussi, la tradition républicaine héritée de la Révolution française. 

Ces derniers acharnés de la République sont moins nombreux qu’il y a un siècle. La république est un fait acquis. Ils croisent parfois les derniers royalistes, formant un autre groupuscule, mais bien rodés pour les célébrations. Le patron du restaurant Le Coq de la Maison Blanche racontait qu’il recevait aussiles 21 janvier, des royalistes qui sortent de la messe à la cathédrale de Saint-Denis sur le coup de 13 heures… Comme chaque année, ce 230e anniversaire est en effet l’occasion pour des personnes des beaux quartiers de la capitale de faire leur incursion annuelle dans le 93, car c’est à Saint-Denis que se trouve la nécropole royale. D’autres célébrations religieuses se déroulent en divers endroits, notamment à la Chapelle expiatoire à Paris, mais aussi, vers 10h, ainsi que place de la Concorde, lieu de l’exécution du roi. À 10h, une manifestation de l’Alliance royale à Saint-Germain l’Auxerrois, l’ancienne paroisse des rois de France. Toujours à Paris, le sanctuaire du catholicisme fondamentaliste, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, donne elle-aussi sa messe. La province participe bien sûr aux célébrations annuelles : à Toulon, ancien fief royaliste, une messe de requiem est célébrée en l’église Saint-François-de-Paule, comme chaque année. À Marseille, c’est en la basilique du Sacré-Cœur, avenue du Prado qu’une messe est dite à la demande de l'Union Royaliste Provençale (une branche de l’Action Française) et du Souvenir Bourbonien. À paris, l’Action Française organise chaque 21 janvier une marche aux flambeaux partant de l’église Saint-Roch dans le 1er arrondissement. À Poitiers, c’est en l'église Notre-Dame-la-Grande… Cette semaine, les bouchers ont eu une demande accrue de têtes de veau, un peu partout en France. Qu’en pensent "Les entêtés de la tête de veau", une association créée en Corrèze, la région où Jacques Chirac a débuté sans carrière politique ?

Mais, si vous n’aimez ni les messes en latin ni la tête de veau, et que vous êtes tout de même adepte des cérémonies groupusculaires, vous pouvez vous tout aussi bien célébrer la mémoire de Lénine, mort lui aussi un 21 janvier. À Moscou, ils sont encore quelques milliers à se rassembler près de la Place Rouge où chaque année son mausolée est fleuri. Mais, en France, les hommages se font aujourd’hui très discrets. Son souvenir s’estompe, la plaque mentionnant le domicile parisien de Lénine a été enlevée récemment de la façade de l’immeuble du 4 rue Marie-Rose, dans le 14e où il habita.

Le 21 janvier est aussi l’anniversaire de la mort de George Orwell, en 1950… « Il y a assez de causes réelles de conflits pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu de rugissements de spectateurs en furie. » écrivait-il. Il avait raison.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 janvier 2023

 
Louis XVI affublé d’une tête de cochon, une caricature de 1792

Louis XVI affublé d’un corps de cochon, une caricature de 1792

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1723, Népal, Fondateur du pays, monarchie Bruno Teissier 1723, Népal, Fondateur du pays, monarchie Bruno Teissier

11 janvier : les Népalais célèbrent le 300e anniversaire du fondateur du pays

Au Népal on célèbre Prithvi Narayan Shah, né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008. Aujourd’hui, le Népal est gouverné par une coalition de partis antimonarchistes, qui s’est finalement résolue, avant-hier, à faire cet anniversaire un jour férié.

 

Prithvi Narayan Shah est né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008.

Prithvi est un héros national, pourtant la célébration officielle de cet anniversaire n’était pas acquise, la décision de faire de ce 11 janvier un jour férié ayant été prise seulement… avant-hier. Ce jour a été férié au Népal de 1951 à 2006. Il a été supprimé lors de la révolution anti monarchiste qui a privé le dernier roi de ses pouvoirs et organisé la transition vers une république démocratique. Celle-ci a été instaurée le 28 mai 2008.

Mais, ce jour férié ayant été aboli, le district de Gorkha avait aussitôt proclamé une célébration locale en l’honneur de celui qui avait été son monarque. Prithvi Narayan Shah étaient, en effet, à la tête de ce petit royaume quand il s’est lancé à la conquête de la vingtaine de petits États qui, une fois réunis vont former, en 1768, le Royaume du Népal. À l’époque où le 11 janvier était férié, cette date était connue comme le Jour de l’Unité  (नेपाल एकीकरण दिवस).

Il faut dire que cette dynastie d’une incroyable longévité (1768-2008) s’est particulièrement mal terminée. Birendra, l’avant-dernier roi, est mort assassiné en 2001 lors d’un banquet en même temps que la reine, ses enfants, et une bonne partie de la famille. L’auteur du massacre n’était autre que le prince héritier, fils aîné du roi, qui participait au dîner et se suicidera. Très opportunément, Gyanendra, le frère du roi était absent du Palais. C’est lui qui va hériter du trône mais avec le soupçon d’avoir inspiré le massacre. Sitôt devenu roi, Gyanendra a suspendu le Parlement et rétabli une monarchie absolue (le Népal était une monarchie constitutionnelle depuis 1990). Tout cela s’est terminé par une révolution démocratique qui a éclaté en 2006... Malgré tout, cela n’empêche pas une partie des Népalais de rester nostalgique de la monarchie et de militer pour sa restauration. Chaque 11 janvier, pour le Prithivî Jayanti (l’anniversaire du fondateur), les monarchistes organisaient des célébrations, interdites par le nouveau pouvoir, ce qui provoquait des manifestations qui tournaient régulièrement à l’émeute.

Cette année, pour le tri centenaire du fondateur de la nation, la coalition gouvernementale (gauche extrême gauche très antimonarchique) a finalement cédé à la pression populaire qui, d’ailleurs, dépasse largement le cercle des agitateurs royalistes, et accepté de pour célébrer officielement l’événement. Le caractère annuel de ce jour férié, le 27 Poush du calendrier Népalais, qui tombe ce 11 janvier sera-t-il rétabli pour en faire une célébration nationale indépendante de la forme du régime politique ?

Prithvi Narayan Shah (पृथ्वी नारायण शाह), le fondateur du "grand" Népal, est né en 1723 à Gorkha c’était le fils du roi Nara Bhupal Shah et de sa seconde épouse, la reine Kaushalyawati. Après la mort de son père, Prithvi Narayan Shah monta sur le trône de Gorkha à l'âge de 20 ans le 3 avril 1743. Avant que ne commence la campagne d'unification, le Népal était divisé en une juxtaposition de petits royaumes au nombre de 22 et 24 États selon les époques, affaiblis par des rivalités internes et d’incessantes batailles entre eux.

Ayant créé le Népal (du sanskrit nipalaya qui signifie « au pied des montagnes »), Prithvi a fait de Katmandou la capitale du royaume du Népal mais tout en continuant à résider à Gorkha. Longtemps le Népal a continué à être appelé le royaume Gorkha, d’où l’attachement de la population de cette ville à la figure de Prithvi. Le gorkhalî, proche du hindi est devenu la langue commune du Népal sous le nom de népalî .

Prithvi Shah avait également surnommé le Népal « l'Asal Hindustan », ce qui signifie « la vraie terre des hindous », car le nord de l'Inde actuelle était à l’époque gouverné par les Moghols (des musulmans). Il a également conseillé aux Népalais de « ne jamais quitter le dharma traditionnel de leurs ancêtres ». Autrement dit, il a fermé le pays pour deux siècles, coupant le Tibet de tout contact avec l’Inde. Le Népal est resté fermé aux étrangers jusqu’en 1951.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Prithvi Narayan Shah, fondateur du Népal

Gorkha, départ de la marche au flambeau, le 9 janvier, pour arriver à Katmandou le 11 janvier

Manifestation royaliste devant la statue de Prithvi Shah, décorée de fleurs

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1961, 1971, Bahreïn, monarchie, 16 décembre Bruno Teissier 1961, 1971, Bahreïn, monarchie, 16 décembre Bruno Teissier

16 décembre : la fête nationale de Bahreïn

C’est l’anniversaire du couronnement du cheikh Issa Ibn Salman al-Khalifa au titre d’émir de Bahrein, le père du roi actuel, Hamad II. Une référence est faite également à l’indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni, même si la date ne coïncide pas.

 

Cette journée revêt une grande importance dans l'histoire du pays, car elle marque la libération du pays des Britanniques affirme-t-on à Bahrein. Le 16 décembre est souvent qualifié à tort de fête d’indépendance du petit émirat du Golfe persique, devenu en 2003 le Royaume de Bahreïn.

L’indépendance a a été obtenue des Britanniques le 15 août 1971 mais le mois d’août, en raison du climat extrême de la région, n’est pas très propice à des festivités. On le vit actuellement au Qatar, dont la fête nationale est célébrée le 18 décembre, doublée cette année d’une célébration du football, le mois de décembre est bien plus propice à une fête en plein air.

La date du 16 décembre est l’anniversaire du couronnement du cheikh Issa Ibn Salman al-Khalifa au titre d’émir de Bahrein, le 16 décembre 1961, suite au décès de son père. Il restera sur son trône jusqu’à sa mort en 1999. C’est lui qui a choisi cette date pour en faire la fête nationale de Bahreïn (العيد الوطني للبحرين). Et comme l’armée britannique a quitté définitivement l’archipel le 15 décembre 1971, la veille de la célébration du 16 décembre. Ce jour peut faire figure de véritable indépendance du pays.

Son fils et successeur, Hamed ben Issa Al Khalifa, couronné le 14 février 2002, n’a pas modifié la date de la fête nationale, il s’est contenté de rajouter un deuxième jour férié, le 17 décembre, afin que les festivités se répartissent sur deux jours.

Cette fête fait donc référence au long règne de l’émir Issa Ibn Salman (1961-1999), considéré comme le monarque modernisateur du pays. C’est à lui que l’on doit la transformation économique de Bahreïn en une nation moderne et un centre financier clé dans la région. Mais c’est aussi lui qui a dissous le Parlement pour imposer au pays son pouvoir absolu. Le Parlement a été rétabli par son successeur, Hamad II, le roi actuel, mais pas vraiment la démocratie. Le régime demeure très crispé face à toute expression de l’opposition, en particulier celle de la majorité chiite de la population (alors que la monarchie et les élites du royaume sont sunnites). Lors du Printemps arabe, en 2011, il avait fallu l’intervention sanglante de l’armée saoudienne pour que le roi Hamad ne vacille pas sur son trône. Les principaux mouvements d'opposition ont été dissous ; les dissidents sont emprisonnés et déchus de leur nationalité. En ce jour de fête nationale, le sujet n’est pas d’actualité.

Aujourd’hui c’est la fête,  le roi Hamad salue la population, les célébrations comprennent des feux d'artifice spectaculaires, des performances musicales en direct par de grands artistes arabes, des concours, des expositions et l'annonce de nouveaux projets par le gouvernement. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022

 
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1963, Maroc, monarchie Bruno Teissier 1963, Maroc, monarchie Bruno Teissier

21 août : fête de la jeunesse au Maroc

Mohammed VI, roi du Maroc fête son 59e anniversaire. Il est monté sur le trône le 30 juillet 1999. La journée est fériée et prétexte à une fête de la jeunesse. M6, un symbole pour la jeunesse marocaine ?

 

Mohammed VI, roi du Maroc fête son 59e anniversaire. Il est monté sur le trône le 30 juillet 1999. Ce 21 août est férié et prétexte à une Fête de la jeunesse (عيد الشباب). M6, un symbole pour la jeunesse marocaine ?

L'image du roi jeune et dynamique des années 2000 appartient aujourd'hui à un passé lointain !

Le Maroc est totalement tributaire de son roi pour fonctionner. Quand il est absent, comme c’est fréquemment le cas ces derniers temps, pour raison de santé, le pays avance au ralenti, voire peut être paralysé. Une situation qui laisse transparaitre la grande faiblesse des institutions marocaines. En ce jour de fête de la jeunesse, les regards de beaucoup se tournent vers le jeune prince, Moulay El Hassan, âgé de 19 ans, dont on attend avec impatience la majorité pour que le roi actuel lui cède le trône.

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le roi Mohamed VI et son fils aîné, le prince héritier Moulay el Hassan

Le roi Mohamed VI et son fils aîné, le prince héritier Moulay el Hassan

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1932, Thaïlande, monarchie, fête des mères, 12 août Bruno Teissier 1932, Thaïlande, monarchie, fête des mères, 12 août Bruno Teissier

12 août : les 90 ans de la reine Sirikit de Thaïlande

C’est l'anniversaire de la reine mère, une fête nationale en Thaïlande honorant la mère du roi actuel, Maha Vajiralongkorn.

 

L'anniversaire de la reine mère (วันเกิดแม่ราชินี) est celui de la reine Sirikit. C’est une fête nationale en Thaïlande honorant la mère du roi actuel, Maha Vajiralongkorn. 

La reine Sirikit est née le 12 août 1932 du prince Nakkhatra Mangkala Kitiyakara et de sa femme Mom Luang Bua Snidvongs. Le 28 avril 1950, elle a épousé Bhumibol Adulyadej, une semaine avant son couronnement officiel. Ils sont les parents du roi actuel, Maha Vajiralongkorn, dont les frasques ont terni le prestige de la monarchie. Le couple évoque, au contraire, pour les Thaïlandais, un âge d’or, une époque où le roi était respecté par ses sujets et les autres chefs d’États.

La célébration commence le 1er août (Journée de la femme thaïlandaise) et dure près de deux semaines, culminant le 12 août. Pendant les festivités, les rues sont décorées de portraits de Sirikit, de fleurs, de lumières colorées et de drapeaux nationaux. La célébration consiste aussi en des cérémonies d'allumage des bougies organisées dans tout le pays, des événements caritatifs, des feux d'artifice et d'autres activités en l'honneur de Sa Majesté la Reine.

Depuis 1976, l'anniversaire de la reine Sirikit est également célébré comme la fête des mères (วันแม่). Il est de coutume que les enfants thaïlandais offrent à leur mère de petits cadeaux décorés de jasmin, considéré comme la fleur de la reine.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1831, Belgique, 21 juillet, monarchie Bruno Teissier 1831, Belgique, 21 juillet, monarchie Bruno Teissier

21 juillet : la fête nationale belge retrouve ses traditions

Cette journée commémore le serment prêté par le premier roi des Belges, Léopold de Saxe-Cobourg, le 18 juillet 1831. Ce serment marquait la création d’une Belgique indépendante, sous le régime d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire.

 

Cette journée commémore le serment prêté par le premier roi des Belges, Léopold de Saxe-Cobourg, le 18 juillet 1831. Ce serment marquait la création d’une Belgique indépendante, sous le régime d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire.

Ce n'est qu'en 1890, sous le règne de Léopold II, que le 21 juillet est devenu la date officielle de la « fête nationale belge ». Le 21 juillet 2013 fut aussi la date choisie par le roi Albert II pour abdiquer en faveur de Philippe de Belgique. Philippe devint ainsi le deuxième roi des Belges à prêter le serment constitutionnel le jour de la Fête nationale.

Après deux ans de cérémonie perturbées par le covid19, la la fête nationale belge (Belgische nationale feestdag) retrouve ses traditions.

Les festivités débute la veille au soir, par le bal national, 'le plus grand bal populaire de Belgique', qui revient dès 19h00 sur la place du Jeu de balle, dans le quartier des Marolles à Bruxelles. A 20h a lieu un concert gratuit au Palais des Beaux-Arts (Bozar), retransmis à la radio et à la télévision.

Le 21 juillet, Bruxelles accueille à 10h le Te Deum en la cathédrale des Saints Michel et Gudule, chanté en présence du Roi et de la Reine ainsi que des corps constitués. Des Te Deum ont lieu en province, dont un à Liège et un autre à Gand en présence de membres de la famille royale.

La Fête au Parc débute simultanément en plein centre de Bruxelles mêlant, jusqu’à 20h, des stands militaires et des services de secours.

Le défilé débute, comme de coutume, à 16h00. Par ces temps de guerre en Europe, il "rend hommage à toutes les femmes et tous les hommes qui s’engagent au quotidien pur la sécurité de nos concitoyens", a indiqué Ludivine Dedonder.

Le volet aérien rassemble 18 avions – dont un Embraer Xingu français et un ravitailleur A330 MRTT provenant d’une unité multinationale à laquelle contribue la Belgique – et six hélicoptères, a ajouté la ministre.

 
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1974, Bhoutan, 2 juin, monarchie Bruno Teissier 1974, Bhoutan, 2 juin, monarchie Bruno Teissier

2 juin : le Bhoutan se souvient de son ancien roi

Le Bhoutan célèbre par un jour férié le jour du couronnement du quatrième Druk Gyalpo, le père du roi actuel. C’était le 2 juin 1974, il avait à peine 15 ans. L’ancien roi est aujourd’hui âgé de 66 ans.

 

Le Bhoutan célèbre par un jour férié le jour du couronnement du quatrième Druk Gyalpo. C’était le 2 juin 1974, soit deux ans être monté sur être trône à l’âge de 17 ans. L’ancien roi est aujourd’hui âgé de 66 ans.

Druk Gyalpo est le titre du roi du Bhoutan, qui peut être traduit par « roi dragon ». Le titre a été créé en 1963 après l'adoption d'une nouvelle constitution.

Le quatrième Druk Gyalpo s’appelait Jigme Singye Wangchuck (འཇིགས་མེད་སེང་གེ་དབང་ཕྱུག་). il est devenu le roi du Bhoutan en 1972, à la mort subite de son père, Jigme Dorji Wangchuck, et a dirigé le pays jusqu'à son abdication en 2006 au profit de son fils, Jigme Khesar Wangchuck, le roi actuel et cinquième Druk Gyalpo.

Le règne du quatrième Druk Gyalpo a modernisé le Bhoutan et l’a fermement établi comme nation indépendante et souveraine. Pendant son règne, le Bhoutan a commencé à esquisser un début de démocratisation et son bonheur national brut (une alternative au produit national brut) a été mis en avant.

 
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1980, Bhoutan, 21 février, monarchie Bruno Teissier 1980, Bhoutan, 21 février, monarchie Bruno Teissier

21 février : l’anniversaire du roi du Bhoutan 

Les trois premiers jours de cette semaine sont fériés au Bhoutan pour l’anniversaire du roi Jigme Khesar, le cinquième et actuel Druk Gyalpo (« Roi Dragon ») du Bhoutan

 

Les trois premiers jours de cette semaine sont fériés au Bhoutan dont les citoyens célèbrent l’anniversaire de leur roi Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, le cinquième et actuel Druk Gyalpo (« Roi Dragon ») du Bhoutan, né le 21 février 1980.

Il est roi depuis 2006, depuis que son père a abdiqué en faveur de son fils, deux ans plus tôt que prévu. La cérémonie officielle de couronnement a eu lieu le 1er novembre 2008. En 2011, il a épousé Jetsun Pema qui est devenue la reine consort du Bhoutan.

En 2016 est né le prince héritier Jigme Namgyel, fils aîné du roi Jigme Khesar et de la reine Jetsun Pema du Bhoutan. Il a un frère cadet, le prince Ugyen Wangchuck, né en mars 2020.

Jigme Singye Wangchuck est très populaire au Bhoutan, le "Roi du Peuple », dit-on souvent de lui. Il est connu pour ses réformes démocratiques, même si le pays n’est pas encore une démocratie. La célébration de l'anniversaire de King au Bhoutan commence le 21 février et dure trois jours qui sont fériés. 

En 2022, le roi Jigme Khesar fête ses 42 ans. Il y a deux ans pour ses 40 ans, le Premier ministre du Bhoutan Lotay Tshering avait demandé à ses compatriotes d'adopter des chiens errants et de planter des arbres comme cadeau d'anniversaire à leur roi.  

 
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2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier 2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier

13 octobre : 5 ans après sa mort, la Thaïlande pleure son roi

En 2016, se terminait le règne de plus d’un demi siècle du roi Bhumibol, père honoré du très fantasque monarque actuel.

 

Une minute de silence a lieu dans tout le pays à 15 h 52 pour marquer l'heure exacte à laquelle le roi Bhumibol est décédé le 13 octobre 2016, à l'âge de 88 ans, après une longue maladie. Le gouvernement invite tout le monde à porter du jaune en signe de respect. Pour marquer la journée de deuil, il est courant que les gens participent à des services communautaires tels que le nettoyage des routes ou des plages, le ramassage des ordures, la distribution de nourriture et d'autres bonnes actions. Le jour est férié (si le 13 octobre tombe un week-end, le lundi qui suit est férié). Les bars et lieux de divertissement sont fermés et la vente d'alcool est interdite toute la journée.

Chaque année, depuis 2017, les Thaïlandais, célèbre feu le roi Bhumibol Adulyadej, décédé le 13 octobre 2016. Connu sous le nom de Rama IX, il a régné sur la Thaïlande du 9 juin 1946 jusqu'à sa mort, faisant de lui le monarque ayant régné le plus longtemps dans l'histoire de la Thaïlande : plus de 50 ans. Il avait succédé à son frère aîné mystérieusement assassiné. Ce monarque constitutionnel a vécu 18 coups d'État et tentatives de coup d'État. Avec le temps, il s’est impliqué très largement dans la vie politique du pays, en appuyant les les forces les plus conservatrices, voire en approuvant la confiscation de la démocratie par l’armée à plusieurs reprises. Il était très honoré de son vivant, les Thaïlandais lui vouent aujourd’hui un culte d’autant plus appuyé qu’ils craignent son inquiétant successeur. La dynastie poursuit son cours.

 
L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

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1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier 1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier

20 août : le Maroc célèbre le combat du sultan Mohamed V pour l'indépendance

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, et son exil forcé par les autorités françaises. Cette date marque tournant dans la lutte pour l’indépendance.

 

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, son arrestation par les autorités françaises qui occupaient le Maroc et sa déportation, avec sa famille, vers la Corse puis vers Madagascar. Ce faisant, Paris écartait un sultan qui avait pris le parti des nationalistes prônant l’indépendance du pays, pour le remplacer par un cousin plus docile : Mohamed ben Arafa. Cet événement va provoquer un sursaut nationaliste du peuple marocain et le début du mouvement politique qui conduira à l’indépendance. Rétrospectivement, c’est le début d’un processus irrésistible de décolonisation du Maroc. Les Marocains célèbrent cette journée comme le Jour de la Révolution du Roi et du Peuple (ذكرى ثورة الملك والشعب).

Tout avait commencé quand le Palais, en coordination avec le mouvement nationaliste, avait présenté le 11 janvier 1944 le Manifeste de l’indépendance. Le discours du souverain lors de sa visite à Tanger, le 9 avril 1947, encourageant à la lutte pour l’indépendance, suivi d’importantes manifestations, notamment dans le nord du Maroc, avait convaincu le gouvernement français de neutraliser le monarque alaouite. Le soulèvement du 16 août 1953 dans l’Oriental déclencha la réaction de Paris : quatre jours plus tard, Mohamed V était destitué. On le sait, le coup de force des Français a provoqué l’inverse de ce qui était attendu. L’exil forcé du sultan a véritablement dopé le mouvement anticolonial. La France devra céder à la révolte des Marocains et se résoudre à faire revenir Mohamed V sur son trône. Il ne rentra que le 16 novembre 1955 et l’indépendance ne sera acquise que le 18 novembre 1956 avec la fin du protectorat français. Le sultan prendra alors le titre de roi du Maroc.

Traditionnellement, le roi Mohamed VI, petit-fils de Mohamed V, adresse un discours dans la soirée aux citoyens marocains. Le 20 août est aussi l’une de ces journées où le roi accorde sa grâce à des citoyens condamnés, souvent pour raisons politiques. Une manière de montrer que son régime, fut-il souvent arbitraire comme l’avait été Paris à l’égard du sultan, sait aussi lâcher du lest face à la contestation.

Deux autres dates célèbrent la marche vers l’indépendance du Maroc : le 11 janvier et le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

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1660, Royaume-Uni, 29 mai, monarchie Bruno Teissier 1660, Royaume-Uni, 29 mai, monarchie Bruno Teissier

29 mai : Royal Oak Day, une ancienne tradition monarchiste anglaise

C’est Royal Oak Day (ou Oak Apple Day) fut jadis un jour férié en Angleterre. Il commémorait la restauration de la monarchie le 29 mai 1660. Ce n’est plus jour férié officiel, mais il est toujours célébré de manière informelle dans certaines régions du pays.

 

C’est Royal Oak Day (ou Oak Apple Day) fut jadis un jour férié en Angleterre. Il commémorait la restauration de la monarchie le 29 mai 1660. Ce n’est plus jour férié officiel, mais il est toujours célébré de manière informelle dans certaines régions du pays.

Le port d'un brin de chêne (oak) à la boutonnière permettait de montrer que l’on était fidèle à la monarchie (restaurée en 1660). Certains monarchistes traditionalistes le font encore de nos jours pour Restauration day, le 29 mai.

On raconte, en effet, qu’en 1651, pendant la guerre civile anglaise, le futur Charles II d'Angleterre réussit à échapper aux troupes parlementaires de Cromwell, en se cachant dans un chêne du bois de Boscobel. On dit qu’un soldat parlementaire serait même passé sous l'arbre sans le remarquer. L'arbre sera honoré plus tard du titre de “chêne royal”. Après la restauration de la monarchie, le Parlement avait déclaré le 29 mai, jour anniversaire du roi (il est né le 29 mai 1630), jour férié officiel, nommé Royal Oak Day ou Oak Apple Day en mémoire de la cachette du futur roi. 

De nos jours, il est traditionnel pour les monarchistes de décorer leur maison avec des branches de chêne ou de porter un brin de chêne le 29 mai. Dans l'église All Saints de Northampton, une guirlande de pomme de chêne (oak apple), en fait la galle du chêne, est posée sur la statue de Charles II. Ce jour-là, il est de tradition de manger du pudding aux prunes. C’est le cas, en particulier au Royal Hospital de Chelsea, fondé par Charles II, un 29 mai, pour héberger les pensionnaires de l’armée. La Parade des pensionnaires de Chelsea a lieu ce même jour.

Chaque 29 mai, des événements ont toujours lieu à Upton-upon-Severn, dans le Worcestershire, à Marsh Gibbon, dans le Buckinghamshire, à Great Wishford, dans le Wiltshire (les villageois ramassent du bois dans la forêt de Grovely), à Aston-on-Clun, dans le Shropshire et à Membury, dans le Devon. La journée est généralement marquée par une reconstitution historique au Moseley Old Hall, dans les West Midlands, où subsiste l'une des maisons où Charles II s'est caché en 1651.

St Neot, village de Cornouaille, un 29 mai

À Fownhope, dans le Herefordshire, la Heart of Oak Society organise un événement annuel, où les membres de la société se rassemblent au pub local et défilent dans le village en tenant des bâtons décorés de fleurs et de feuilles de chêne, tout en suivant la bannière de la société et une fanfare. La marche se rend d'abord à l'église pour un service, puis aux maisons qui accueillent des rafraîchissements. La fête a connu un succès croissant ces dernières années. En 2021, des célébrations sont également prévues devant l'ancienne maison de Charles II du château de Windsor à Eton WIck.

Par tradition, les enfants mettaient chacun au défi de montrer son brin de chêne, faute de quoi, on se faisait pincer le derrière. C’est pour cela que ce jour est aussi connu sous le nom de Pinch-Bum-Day. Dans certaines régions d'Angleterre où les glands sont connues sous le nom de shick-shacks, le 29 mai est le Shick-Shack Day… les ethnologues y voient le maintient d’une une tradition païenne de culte des arbres à laquelle on aurait donné une nouvelle signification pour la rendre plus acceptable. C’est sans doute la raison de sa survie alors que le jour férié du Royal Oak Day a été aboli en 1859.

 
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1901, Japon, Seconde Guerre mondiale, 29 avril, monarchie Bruno Teissier 1901, Japon, Seconde Guerre mondiale, 29 avril, monarchie Bruno Teissier

29 avril : le jour où les Japonais honorent un criminel de guerre

Le 29 avril, c’est le Jour de l’ère de Showa, une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. C’est aussi le premier jour de la Golden Week, cette année fortement perturbée par la covid-19.

 

Le 29 avril, c’est le Jour de l’ère de Showa, ou Shōwa no hi (昭和の日) une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. Le jour est férié depuis 1985. Le 29 avril est l’anniversaire de l’empereur Hiro Hito, né en 1901. C’est l’un des grands criminels de la Seconde Guerre mondiale. Il fut épargné par les Américains qui l’ont laissé sur le trône dépouillé de tous ses pouvoirs. Seuls son premier ministre, Hideki Tojo, et quelques hauts dignitaires furent condamnés à mort et exécutés. Chaque année, au Japon, des manifestants dénoncent cette célébration du personnage qui a mené le Japon et l’ensemble de l’extrême orient, au désastre. De 1989 à 2006, le 29 avril avait été instituée une fête de la verdure (Midori no hi ) mais celle-ci ayant été déplacée au 4 mai, le 29 avril ne fait plus aujourd’hui référence qu’à l’empereur Hiro Hito. D’où la colère d’une partie de l’opinion publique.  D’autres, au contraire, se félicitent simplement d’être en congés ce jour-là.

Le 29 avril est en effet le premier d’une série de  jours fériés que l’on appelle la Golden Week (ゴールデンウィーク) et  que les Japonais attendent chaque année avec impatience. Lors de cette « semaine dorée » qui comprend quatre jours fériés répartis entre le 29 avril et le 6 mai, les écoles et les universités sont fermées, les entreprises tournent au ralenti et les routes aussi bien que les gares sont encombrées car les Japonais en profitent pour prendre plusieurs jours de congé. Cette année, le 29 avril étant un jeudi, en rajoutant 3 jours de congés, s’ouvre une période exceptionnelle de 11 jours de vacances. Las, comme la propagation des variants du coronavirus entraîne une hausse exponentielle des contaminations, l’état d’urgence vient d’être imposé à Tokyo et dans les départements de l’ouest du pays, au moins jusqu’au 11 mai. Ce qui va gâcher les traditionnelles vacances de printemps des Japonais.

 
Manifestation l’opposant à la célébration de Hiro Hito, à Tokyo, en 2016

Manifestation l’opposant à la célébration de Hiro Hito, à Tokyo, en 2016

Troupes japonaises, drapeau japonais impérial et drapeau nazi

Troupes japonaises, drapeau japonais impérial et drapeau nazi

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1921, Jordanie, 11 avril, monarchie Bruno Teissier 1921, Jordanie, 11 avril, monarchie Bruno Teissier

11 avril : le centenaire de la Jordanie sur fond de frictions dans la famille royale

La Jordanie fête son centenaire en tant qu’État. Un État encore sous tutelle britannique. Le pays n’était pas encore indépendant en 1921, il ne le sera qu’en 1946, mais ce 11 avril 2021, le pays a tenu à célébrer le centième anniversaire de la formation, par l’émir Abdallah, du tout premier gouvernement jordanien.

 

La Jordanie fête son centenaire en tant qu’État. Un État encore sous tutelle britannique. Le pays n’était pas encore indépendant en 1921, il ne le sera qu’en 1946, mais ce 11 avril 2021, le pays a tenu à célébrer le centième anniversaire de la formation, par l’émir Abdallah, du tout premier gouvernement jordanien.

On parle très peu de la Jordanie, laquelle s’est pourtant offert ces derniers jours une crise politique peu habituelle : la brouille entre le roi Abdallah (arrière-petit-fils de l’émir fondateur du pays) et son demi-frère, Hamzah. Comme il se doit, cette affaire de famille a été réglée promptement dans la discrétion des palais feutrés du royaume. C’est toutefois une crise politique qui pourrait bien ressurgir et avoir des répercussions sur la stabilité de ce pays fragile.

Il y a un siècle, bien peu auraient parié sur l’avenir politique de ce territoire inventé par les Anglais pour de simples raisons conjoncturelles. Le pays ne repose sur aucune réalité historique hormis de majestueuses ruines antiques dont le souvenir s’était totalement perdu. Ce bout de désert délimité par les Britanniques n’abritait au début du XXe siècle que quelques bourgades de quelques milliers d’habitants et des tribus bédouines nomades et réfractaires à l’idée de frontière. Aucune richesse connue à l’époque et aujourd’hui encore.

Pendant la Première guerre mondiale, Français et Anglais avaient fait la promesse aux élites locales de la création d’un grand royaume arabe bâti sur les décombres de l’Empire ottoman (alors alliés à l’Allemagne). Hussein, le chérif de La Mecque, de la famille des Hachémites, se voyait déjà le monarque de cet État qui aujourd’hui, grâce au pétrole, serait devenu une puissance incontestable.

On le sait, la promesse n’a pas été tenue. Elle ne devait de toute manière pas l’être puisque Français et Anglais se sont partagé secrètement la région dès 1916 (accords Sykes-Picot). La Syrie aux Français, tout le reste aux Anglais. En 1918, le chérif Hussein qui avait envoyé son fils Fayçal à la conférence de Versailles, le comprend très vite. On cherche alors des compensations. Sur un malentendu, Fayçal monte sur le trône de Damas. Il sera très vite chassé de Syrie par les Français qui ne voulaient gérer un royaume. Les Anglais lui proposent le trône d’Irak qui avait été promis son frère Abdallah. Pris de court on propose donc à ce dernier de venir régner à Amman, sur le petit territoire de Transjordanie délimité par les Anglais et qui n’avait pas du tout vocation de devenir un royaume. Damas et Bagdad avaient été des capitales arabes prestigieuses au Moyen Âge, Amman au contraire était une petite ville de province sans aucune prestance. Ce choix imposé ne fut pourtant pas le pire. La monarchie irakienne a été balayée quelques décennies plus tard alors qu’Amann est toujours la capitale d’une monarchie et la couronne sur la tête d’un descendant d’Abdallah.

À l’époque, ce petit pays a été baptisé Transjordanie, un nom inventé pour l’occasion car vu de Jérusalem où étaient établis les Anglais, ce territoire était situé de l’autre côté du fleuve Jourdain. En 1950, la Cisjordanie viendra agrandir le royaume qui désormais s’appellera Jordanie. On le sait, depuis 1967, la Cisjordanie est occupée par Israël, mais le pays réduit aujourd’hui à l’ancienne Transjordanie a conservé son nouveau nom.

Pourquoi avoir ainsi inventé un pays ? Ce territoire n’était, de fait, pas destiné en devenir un. Londres voulait juste créer un espace tampon pour stabiliser la géopolitique régionale. Devenant un petit royaume, cette zone tampon a parfaitement joué son rôle. Pour les Anglais, il fallait d’abord, borner le mandat britannique par rapport aux Français. Depuis Damas, ces derniers pouvaient avoir des visées sur la région.

Ensuite, il fallait surtout empêcher un éventuel royaume arabe dont l’idée n’était pas totalement abandonnée, d’atteindre la Méditerranée. Un émir du Nejd, de la famille des Séoud, commençait à élargir son influence. Sa conquête du ventre mou désertique de l’Arabie n’inquiétait guère. On n’avait pas conscience à l’époque de la richesse pétrolière de la région et de l’importance géopolitique qu’aurait cette matière un peu plus d’un demi-siècle plus tard. Il fallait surtout que Abdelaziz Ibn Séoud ne mette pas la main sur la Palestine, la région la plus riche à l’époque en raison de ses ressources en eaux. L’Arabie Séoudite sera créée en 1932, cantonnée par les Anglais au centre de la péninsule.

Enfin, les Anglais qui n’étaient pas avares de promesses avaient aussi promis en 1917 la constitution d’un « foyer national juif » en Palestine (déclaration Balfour). Ce n’était d’un courrier du ministre des Affaires étrangères britannique à un membre éminent de la communauté juive de Londres, mais cette missive a eu un tel impact politique que Londres a craint de se laisser déborder. Borner la Palestine au niveau du Jourdain paraissait plus prudent.

Finalement, c’est l’utilité géopolitique de ce territoire qui lui a valu de se pérenniser et de finalement, un quart de siècle plus tard, être admis aux Nations Unis comme État indépendant, le morcellement du Proche orient étant alors perçu comme définitif. La Jordanie a surmonté bien des crises. Le conflit israélo-palestinien a bien failli provoquer sa perte. Mais le roi Hussein, père du monarque actuel, a tenu bon. Mais cette question demeure sa principale fragilité. Comment exister face à la puissance israélienne sans avoir l’air de trahir les Palestiniens ? Eux-même constituent la majorité de la population, la plupart toujours considéré comme des réfugiés provisoires, même si on en est aujourd’hui à la troisième ou quatrième génération.

Et si, au contraire, la principale fragilité se nichait au cœur même du Palais royal ? Dans la brouille entre le roi Abdallah et son jeune demi-frère le prince Hamzah. Ce dernier était le préféré du roi Hussein, leur père commun, disparu en 1999. D’ailleurs, il lui ressemble tellement que la population en le voyant est prise de nostalgie. Les Jordaniens ont du mal à s’identifier à Abdallah, ce roi aux yeux bleus qu’ils trouvent bien trop occidentalisé. Hamzah ne complote pas vraiment contre son frère mais se plaît à écouter les doléances du peuple, notamment les critiques concernant la corruption des élites proche du Palais. Cela  de quoi profondément agacer Abdallah qui a ordonné la semaine dernière une série d’arrestations dans l’entourage du prince. À la mort du Hussein, Abdallah a hérité du trône et Hamzah du titre de prince héritier. Titre qui lui a été retiré par le roi au profit de son propre fils. La logique est dynastique mais l’humiliation a été grande pour le prince rebelle sûr de son soutien parmi le peuple. Mais comme en 1921, personne n’a intérêt à une déstabilisation de la région. Joe Biden s’est précipité la semaine dernière pour soutenir le monarque lequel s’était mis à dos Donald Trump. Depuis, tout est sous contrôle, affirme-t-il. Le centenaire du 11 avril peut être célébré de manière sereine. Au moins en façade.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
troupes dans Amann en avril 1921

troupes dans Amann en avril 1921

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