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Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier

6 septembre : les hindous célèbrent Krishna et leur Nouvel An

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. C’est l’une des plus grandes fêtes religieuses du monde, le nombre de personnes concernées approchant du milliard.

 

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti (कृष्णजन्माष्टमी, en sanskrit) est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. Krishna Janamashtami est célébré le huitième jour de la lune à moitié sombre du mois hindou de Sravana soit, selon les années, en juillet, en août ou début septembre comme en 2023. En Inde et au Bangladesh, c’est un jour férié, au Népal, une simple fête religieuse.

C’’est l’une des plus grandes fêtes religieuses au monde, car elle est célébrée par quelque neuf cent trente millions de personnes. Pour les fidèles, c'est Noël et le Nouvel An à la fois, un jour de profond renouveau spirituel et de célébration qui met un terme à l’année et en commence une nouvelle.

Les hindous célèbrent l'anniversaire de Krishna en jeûnant et en veillant jusqu'à minuit, moment précis de l'anniversaire de l'apparition de Krishna. à minuit, les prêtres écartent les rideaux pour révéler la divinité de Krishna fraîchement habillée sur un autel décoré et coloré. L’excitation monte et un kirtan (chant) entraînant s’ensuit. On danse et on s’échange des cadeaux.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2023

 

Le temple de Krishna Mandir sur la place Patan Durbar, à Katmandou, où se déroulent de grandes cérémonies, au moment de Krishna Janamashtami.

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1951, Népal, révolution, 19 février Bruno Teissier 1951, Népal, révolution, 19 février Bruno Teissier

19 février : la Journée de la démocratie au Népal, un pays où elle a rarement eu cours

Les Népalais célèbrent une révolution qui a mis fin à un système de premiers ministres héréditaires en 1951 mais qui n’a pas pour autant débouché sur la démocratie. Celle-ci, au Népal, est encore récente et bien hésitante.

 

Rastriya Prajatantra Diwas (राष्ट्रिय प्रजातन्त्र दिवस), la Journée nationale de la démocratie est célébrée à Tundikhel, dans le centre de Kathmandou, par un défilé militaire en présence des hauts responsables gouvernementaux et par des spectacles culturels. C’est un jour férié et chômé au Népal.

Cette Journée de la démocratie est présentée comme l’anniversaire de « l'entrée du Népal dans le monde moderne ». En 1951, un soulèvement populaire mettait fin à la dynastie des Rana qui régnaient sur le Népal depuis 1847.  Les Rana formaient un clan qui a monopolisé le pouvoir pendant plus d’un siècle avec le soutien des Anglais. Les rois du Népal avaient alors perdu tout pouvoir et étaient relégués à une fonction de représentation. Le chef du gouvernement portant le titre de rana était toujours un membre du clan issu de la famille râjput Shumsher, lesquels se cooptaient de manière à perpétuer leur pouvoir. Ce siècle des Rana est vu comme une période sombre dans l’histoire du Népal.

Quand en 1947, les Britanniques se sont retirés de l’Inde (devenue indépendante le 15 août), cette oligarchie a perdu son principal soutien extérieur. Le Parti du Congrès indien n’a eu de cesse que de les chasser du pouvoir en provoquant une révolution en 1950. C’est avec son soutien que le roi  Tribhuvan du Népal a finalement mis fin à leur pouvoir en janvier 1951. La primauté de la monarchie a été rétablie, tandis que le Congrès népalais obtenait la promesse que des représentants populaires élus seraient intégrés au nouveau gouvernement. C’est cet anniversaire que l’on célèbre chaque année au Népal par ce Jour de la démocratie.

Cela dit, cette révolution n’a pas pour autant instauré la démocratie. Loin de là, Il faudra attendre 1959 pour que le Népal connaissances ses premières élections parlementaires qui déboucheront sur un régime contesté par l’opposition. Dès 1960, le Népal connaît un retour à une monarchie absolue (celle du roi cette fois), qui a duré jusqu’en 1990, laissant la place à une monarchie constitutionnelle très chaotique, avec une alternance de régimes autoritaires et de crises gouvernementales sur fond de guérilla maoïste. Le Parlement a été suspendu encore une fois de 2002 à 2006. En 2008, le Népal est finalement devenu la République démocratique fédérale du Népal sans pour autant échapper l’instabilité gouvernementale. Si le régime actuel s’apparente à la démocratie, celle-ci a très peu existé depuis la révolution de 1951 que l’on commémore aujourd’hui.

Cette Journée nationale de la démocratie est célébrée chaque 7 Falgun, le septième jour du onzième mois de l’année du calendrier népalais, lequel débute à la mi-février pour se terminer à la mi-mars, soit le 19 février. En vérité, les autorités ont prévu trois jours de célébration, les 6, 7 et 8 du mois de Falgun, cette année 2079. En effet, le calendrier népalais a débuté en 57 avant J.-C., si bien que pour encore deux mois, nous sommes en 2079.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1723, Népal, Fondateur du pays, monarchie Bruno Teissier 1723, Népal, Fondateur du pays, monarchie Bruno Teissier

11 janvier : les Népalais célèbrent le 300e anniversaire du fondateur du pays

Au Népal on célèbre Prithvi Narayan Shah, né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008. Aujourd’hui, le Népal est gouverné par une coalition de partis antimonarchistes, qui s’est finalement résolue, avant-hier, à faire cet anniversaire un jour férié.

 

Prithvi Narayan Shah est né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008.

Prithvi est un héros national, pourtant la célébration officielle de cet anniversaire n’était pas acquise, la décision de faire de ce 11 janvier un jour férié ayant été prise seulement… avant-hier. Ce jour a été férié au Népal de 1951 à 2006. Il a été supprimé lors de la révolution anti monarchiste qui a privé le dernier roi de ses pouvoirs et organisé la transition vers une république démocratique. Celle-ci a été instaurée le 28 mai 2008.

Mais, ce jour férié ayant été aboli, le district de Gorkha avait aussitôt proclamé une célébration locale en l’honneur de celui qui avait été son monarque. Prithvi Narayan Shah étaient, en effet, à la tête de ce petit royaume quand il s’est lancé à la conquête de la vingtaine de petits États qui, une fois réunis vont former, en 1768, le Royaume du Népal. À l’époque où le 11 janvier était férié, cette date était connue comme le Jour de l’Unité  (नेपाल एकीकरण दिवस).

Il faut dire que cette dynastie d’une incroyable longévité (1768-2008) s’est particulièrement mal terminée. Birendra, l’avant-dernier roi, est mort assassiné en 2001 lors d’un banquet en même temps que la reine, ses enfants, et une bonne partie de la famille. L’auteur du massacre n’était autre que le prince héritier, fils aîné du roi, qui participait au dîner et se suicidera. Très opportunément, Gyanendra, le frère du roi était absent du Palais. C’est lui qui va hériter du trône mais avec le soupçon d’avoir inspiré le massacre. Sitôt devenu roi, Gyanendra a suspendu le Parlement et rétabli une monarchie absolue (le Népal était une monarchie constitutionnelle depuis 1990). Tout cela s’est terminé par une révolution démocratique qui a éclaté en 2006... Malgré tout, cela n’empêche pas une partie des Népalais de rester nostalgique de la monarchie et de militer pour sa restauration. Chaque 11 janvier, pour le Prithivî Jayanti (l’anniversaire du fondateur), les monarchistes organisaient des célébrations, interdites par le nouveau pouvoir, ce qui provoquait des manifestations qui tournaient régulièrement à l’émeute.

Cette année, pour le tri centenaire du fondateur de la nation, la coalition gouvernementale (gauche extrême gauche très antimonarchique) a finalement cédé à la pression populaire qui, d’ailleurs, dépasse largement le cercle des agitateurs royalistes, et accepté de pour célébrer officielement l’événement. Le caractère annuel de ce jour férié, le 27 Poush du calendrier Népalais, qui tombe ce 11 janvier sera-t-il rétabli pour en faire une célébration nationale indépendante de la forme du régime politique ?

Prithvi Narayan Shah (पृथ्वी नारायण शाह), le fondateur du "grand" Népal, est né en 1723 à Gorkha c’était le fils du roi Nara Bhupal Shah et de sa seconde épouse, la reine Kaushalyawati. Après la mort de son père, Prithvi Narayan Shah monta sur le trône de Gorkha à l'âge de 20 ans le 3 avril 1743. Avant que ne commence la campagne d'unification, le Népal était divisé en une juxtaposition de petits royaumes au nombre de 22 et 24 États selon les époques, affaiblis par des rivalités internes et d’incessantes batailles entre eux.

Ayant créé le Népal (du sanskrit nipalaya qui signifie « au pied des montagnes »), Prithvi a fait de Katmandou la capitale du royaume du Népal mais tout en continuant à résider à Gorkha. Longtemps le Népal a continué à être appelé le royaume Gorkha, d’où l’attachement de la population de cette ville à la figure de Prithvi. Le gorkhalî, proche du hindi est devenu la langue commune du Népal sous le nom de népalî .

Prithvi Shah avait également surnommé le Népal « l'Asal Hindustan », ce qui signifie « la vraie terre des hindous », car le nord de l'Inde actuelle était à l’époque gouverné par les Moghols (des musulmans). Il a également conseillé aux Népalais de « ne jamais quitter le dharma traditionnel de leurs ancêtres ». Autrement dit, il a fermé le pays pour deux siècles, coupant le Tibet de tout contact avec l’Inde. Le Népal est resté fermé aux étrangers jusqu’en 1951.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Prithvi Narayan Shah, fondateur du Népal

Gorkha, départ de la marche au flambeau, le 9 janvier, pour arriver à Katmandou le 11 janvier

Manifestation royaliste devant la statue de Prithvi Shah, décorée de fleurs

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1941, Népal, martyrs Bruno Teissier 1941, Népal, martyrs Bruno Teissier

29 janvier : le Népal célèbre ses martyrs 

Ces martyrs que le Népal honore d’un jour férié sont tous ceux qui ont perdu la vie en luttant contre le pouvoir absolu de la famille Rana qui a régné sur le Népal pendant plus d’un siècle (de 1846 à 1951), mais aussi tous les morts de la guerre civile qui s’est terminée en 2006.

 

Ces martyrs que le Népal honore d’un jour férié sont tous ceux qui ont perdu la vie en luttant contre le pouvoir absolu de la famille Rana qui a dirigé le Népal pendant plus d’un siècle (de 1846 à 1951), avec le soutien des Britanniques, ainsi que les victimes de la récente guerre civile. À cette époque, le roi était relégué à une simple poste de représentation, le pays était dirigé de manière autoritaire par une dynastie de premier ministre, les Rana.

Le premier martyr officiel est Lakhan Thapa Magar. Il fut le premier à se rebeller contre Jung Bahadur, le premier ministre qui a pris le pouvoir en 1846 et s’est arrogé le titre héréditaire de Rana. Sous cette lignée, autoritaire et très corrompue, toute dissidence était interdite, l’éducation a été volontairement négligée afin de maintenir le peuple sous sa coupe. Le titre de Rana a, finalement, été aboli en 1951, lors d’une révolution constitutionnelle et la dynastie de premiers ministre chassée du pouvoir. La liste des martyrs comprend également Dharma Bhakta Mathema, Gangalal Shrestha, Dashrath Chand et Shukraraj Shastri. Tous ont été exécutés fin janvier 1941. C’est cet anniversaire qui tombe le 16 Magh du calendrier népalais (soit le 29 ou le 30 janvier du calendrier grégorien) qui est célébré aujourd’hui comme le Jour des martyrs ou Shaheed Diwas ( सहिद दिवस ). Un cinquième révolutionnaire, Ramhari Sharma, leur est souvent associé. Il est qualifié de martyr vivant, car étant brahmane, il n'a pas été exécuté.

À ces martyrs historiques, on associe aussi les quelque 13 0000 Népalais qui ont perdu la vie pendant la guerre civile entre le camp monarchique et les rebelles maoïstes qui a ensanglanté le Népal de 1996 à 20006. C’est leur mémoire que la Journée des martyrs (Shahid divas) a été réactivée et rendue fériée et chômée.

La porte des Martyrs (Shahid gate), le monument aux martyrs, a été érigée à Katmandou, la capitale du Népal. Le premier ministre et les hauts fonctionnaires se doivent de visiter ce monument aussitôt après avoir prêté serment. De nombreux parcs et rues au Népal portent le nom des martyrs pour honorer leur contribution au développement du pays. Les commémorations durent généralement toute la semaine qui précède, à l’instar de la compétition de la ligue de football Shahid Memorial A-division, organisée par l'Association népalaise de football et qui dure une semaine, c'est-à-dire du 10 au 16 Magh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Shahid Gate, le monument aux martyrs de Katmandou

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Népal, 14 septembre, enfants Bruno Teissier Népal, 14 septembre, enfants Bruno Teissier

14 septembre : la fête des enfants au Népal, mais tous ne sont pas à la fête

Ce jour est férié depuis 1990 et fait l’objet de nombreuses festivités.


 

La Journée des enfants était autrefois célébrée le 19 août qui coïncidait avec l’anniversaire de la reine Ratna (née en 1928), la reine mère de 1972 à 2008. La reine Ratna était très connue pour son travail social et son aide aux enfants. La reine, veuve du roi Mahendra, est toujours en vie, mais, la monarchie népalaise a été abolie en 2008. Si bien que la Journée des enfants a été déplacée au 14 septembre (ou 15, les années bissextiles). La nouvelle date du Children's Day (बाल दिवस) qui correspond au Bhadra 29 du calendrier népali. Ce jour est férié depuis 1990 et fait l’objet de nombreuses festivités.

Le Népal est un pays très jeune : 40% de la population a moins de 16 ans. 4 enfants sur 10 travaillent  soit 3  millions d’enfants (dans la tranche 5 à 16 ans), souvent dans des activités très dangereuses comme la collecte des déchets, voire la prostitution. La moitié des filles sont mariées avant l’âge légal, parfois à 12 ans… Beaucoup de jeunes népalais n’ont pas vraiment d’enfance en réalité.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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