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1552, Inde, Espagne, France, Langues, 3 décembre, vie de saint Bruno Teissier 1552, Inde, Espagne, France, Langues, 3 décembre, vie de saint Bruno Teissier

3 décembre : François-Xavier, le basque voyageur

C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de François Xavier. Pour les catholiques, il est à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme, de la langue langue basque, de la Navarre et de la Mongolie…

 

C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de son saint-patron, conservées dans l’église du Bon-Jésus. Mais l’exposition des reliques de saint François Xavier n’a lieu que tous les dix ans et elle attire pendant un mois et demi des millions de pèlerins (la prochaine est prévue en 2034). Rarement homme, à son époque, aura voyagé autant que François Xavier, ce qui lui vaut, pour les catholiques, d’être à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme et de...  la Mongolie.

Né en 1506, en Navarre dans une famille noble, c’est au cours de ses études de théologie à la Sorbonne qu’il rencontre Ignace de Loyola. Ensemble ils fondent la Compagnie de Jésus (les Jésuites) en 1534. Puis François-Xavier est ordonné prêtre en 1537. Trois ans plus tard, il embarque pour Goa ville indienne à partir de laquelle il parcourra, dix ans durant, une partie du sous-continent indien et de l’Asie du Sud-Est, jusqu’à Taïwan et au Japon. Partout, il établit des communautés chrétiennes. Il meurt en 1552 et l’on dit qu’il aurait prononcé ses dernières paroles dans sa langue maternelle, le basque. C’est pour cette raison que le 3 décembre est aussi la fête de l’euskara, la langue basque.

La Journée internationale de la langue basque (Euskararen Nazioarteko Eguna) a été institutionnalisée en 1995 par le gouvernement basque espagnol et l’Académie basque. C’est un peu la fête nationale du Pays basque depuis que la fête du 25 octobre a été abolie.

La Saint-François-Xavier est aussi la Journée de la Navarre (Día de Navarra). François-Xavier fut officiellement proclamé saint patron de la Navarre en 1624 ; et son copatron, avec saint Firmin (San Fermín) en 1657. En 1985, le parlement de Navarre déclara officiellement le 3 décembre, Journée de la Navarre. Mais sans en faire un jour chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2025

 
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Un 3 décembre, dans une rue de Saint-Sébastien, au Pays basque

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1622, Inde, héros national, 24 novembre Bruno Teissier 1622, Inde, héros national, 24 novembre Bruno Teissier

24 novembre : l’État indien d’Assam célèbre un héros qui ne déplait pas à Modi

Le 24 novembre est l’anniversaire de Lachit, un commandant militaire du royaume d’Ahom (dont l’État indien de l’Assam a hérité). La mémoire de sa résistance aux Moghols n’est pas pour déplaire au très national-hindouiste premier ministre de l’Inde, Narendra Modi.

 

Le 24 novembre est l’anniversaire de Lachit Borphukan (Lachit Divas), un commandant militaire de l’ancien royaume d’Âhom dont l’État indien de l’Assam a hérité. Il était né en 1622. Son 400e anniversaire, 2022, avait donné lieu à de grandes célébrations aussi bien en Assam qu’à New Delhi. Le président indien de l’époque, Shri Ram Nath Kovind, était venu en Assam pour poser la première pierre d’un mémorial et d’une statue en bronze de 45 mètres de haut du commandant. Le gouvernement de l'Assam a également annoncé la création d’un musée afin de faire connaître au plus grand nombre l’histoire héroïque de Lachit.

Le principal fait d’armes de Lachit est d’avoir remporté une bataille navale, sur le fleuve Brahmapoutre, avec une simple flottille de sept navires face aux vaisseaux de l’Empire moghol. Cette bataille de Saraighat, en 1671, permettra la survie du petit royaume d’Âhom, lequel échappera à la domination des Moghols, dont l’État s’étendait sur tout le nord de l’Inde et au-delà, du Bengale jusqu’à Kaboul. Cette mémoire de la résistance aux Moghols n’est pas pour déplaire au très national-hindouiste premier ministre de l’Inde, Narendra Modi qui chaque année commémore le courage de Lachit Borphukan face à un puissant empire musulman. En 2022, un méga-événement de trois jours avait d’ailleurs été organisé à New Delhi autour du 24-Novembre. 

La bataille de Saraighat en 1671 demeure l’épisode central du récit de Lachit Barphukan, mais son rôle historique commence bien avant ce combat. Il consacra des années à renforcer l’armée âhom, à rétablir la discipline et à redonner confiance aux soldats démoralisés par des revers. Son génie résidait non seulement dans la préparation militaire, mais aussi dans sa compréhension du contexte émotionnel du peuple, rappelant aux habitants de l’Âhom que leur identité, leur liberté et la continuité de leur culture dépendaient de leur volonté collective de défendre leur patrie. Tel est le discours qui est diffusé chaque 24 novembre par les autorités de l’État d’Assam lequel a fait du Jour de Lachit (Lachit Divas) une fête patriotique.

Depuis 1999, à l’Académie nationale de défense (NDA), on décerne chaque 24 novembre, une médaille d’or Lachit Barphukan au meilleur cadet afin que les braves soldats indiens puissent s’inspirer de ce guerrier.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2025

Mémorial de la bataille de Saraighat sur le Brahmapoutre

Le commandant Lachit mourut un an après la célèbre bataille. Ses restes furent déposés sous ce tombeau (Maidam) construit par Swargadeo Udayaditya Singha en 1672 à Hoolungapara, à 16 km à l'est de la ville de Jorhat.

 
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1917, Inde, 19 novembre Bruno Teissier 1917, Inde, 19 novembre Bruno Teissier

19 novembre : la Journée de l’intégration nationale en Inde

Ce jour, qui est aussi l’anniversaire d’Indira Gandhi, est le premier d’une semaine de valorisation des minorités de l’Inde et de sa diversité culturelle. Une préoccupation qui est à l’opposé de la politique nationaliste et intolérante de Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014.

 

C’est une semaine (कौमी एकता सप्ताह 19 से 25) paradoxale qui débute aujourd’hui dans l’Union Indienne, ce pays dont son premier ministre, Narendra Modi, exacerbe depuis son arrivée au pouvoir les penchants nationalistes hindous et l’intolérance à l’égard des minorités, en particulier la communauté musulmane. Si cette célébration intéresse peu le pouvoir central, il y a de nombreuses initiatives locales dans de nombreux États pour la faire vivre.

Cette semaine débute le 19 novembre par le National Integration Day (Quami Ekta Divas). Ce jour est aussi l’anniversaire d’Indira Gandhi, née le 19  novembre 1917. C’est en 1967, pour son 50e anniversaire, alors qu’elle venait d’arriver à la tête du gouvernement, que cette célébration a été lancée. Cette première journée du 19 novembre insiste sur l’unité nationale d’un pays qui a la taille démographique d’un continent et qui se présente comme une mosaïque de peuples et de cultures.

Le 20 novembre, le deuxième jour de la semaine Quami Ekta est la Journée du bien-être des minorités, il a une visée sociale. Le 21 novembre est la Journée de l'harmonie linguistique dont le but est de promouvoir les très nombreuses langues régionales de l'Inde. Le 22 novembre est le Jour des classes les plus défavorisées. Le 23 novembre est désigné comme la Journée de l'unité culturelle dont il faut faire la promotion en dépit de la diversité culturelle que connaît le pays. Le 24 novembre, c’est la Journée de la femme, l’occasion pour les femmes d'exprimer leurs pensées et leurs émotions et de montrer leurs compétences au monde afin qu'elles puissent prouver qu'elles ne sont pas faites pour seconder les hommes. Le 25 novembre, dernier jour de la semaine, la Journée de la conservation, se concentre l'importance des ressources naturelles et la manière de les préserver les conserver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2022

 
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1928, Inde, martyrs, 17 novembre Bruno Teissier 1928, Inde, martyrs, 17 novembre Bruno Teissier

17 novembre : le Jour des Martyrs de l’Odisha

L'Odisha, un État du Nord-Est de l’Inde, célèbre le 17 novembre comme le Jour des Martyrs en mémoire du célèbre combattant pour la liberté, Lala Lajpat Rai, à l'occasion de l'anniversaire de sa mort en 1928.

 

L'Odisha, un État du Nord-Est de l’Inde, célèbre le 17 novembre comme le Jour des Martyrs (Shaheed Diwas) en mémoire du célèbre combattant pour la liberté, Lala Lajpat Rai, à l'occasion de l'anniversaire de sa mort.

Également connu sous le nom de « Lion du Pendjab », Lala Lajpat Rai a joué un rôle déterminant dans l’obtention de l’indépendance de l'Inde.

En octobre 1928, le gouvernement britannique créa une commission sur laquelle aucun Indien ne figurait. Lala Lajpat Rai mena une marche silencieuse et non violente en signe de protestation et, en réponse, la police britannique chargea à coups de matraque. Comme beaucoup d’autres manifestants, Lala Lajpat Rai fut grièvement blessé. On se souvient de ces paroles : « Je déclare que les coups qui m'ont été portés aujourd'hui seront les derniers clous dans le cercueil de la domination britannique en Inde. » Bien qu’il mourut d'une crise cardiaque, le 17 novembre 1928, ses partisans sont convaincu que les coups portés par la polices l’ont achevé. Lala Lajpat Rai été érigé en martyr de la cause de l’indépendance qui ne sera acquise qu’en 1947. Sa mort est commémorée comme la Journée des Martyrs en Odisha.

Intellectuel indien, Lala Lajpat Rai avait fait ses études de droit à Lahore (aujourd’hui au Pakistan). Il a également contribué à la création de l'école anglo-védique Dayananda. Il a aussi vécu à New York, où il a fondé un journal, avait écrit de nombreux livres : The Story of My Deportation (1908), Arya Samaj (1915), The United States of America: A Hindu's Impression (1916), Young India (1916), Unhappy India (1928) et England's Debt to India (1917).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 novembre 2025

 
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1947, Inde, Cachemire, 22 octobre Bruno Teissier 1947, Inde, Cachemire, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : conflit de mémoire et de légitimité au Cachemire

Les conflits de mémoire font partie de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’uneJournée noire du Jammu-et-Cachemire”, observée chaque 22 octobre.

 

Les conflits de mémoire sont un élément important de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’une Journée noire du Jammu-et-Cachemire (Black Day of Jammu and Kashmir) pour contrer le discours du Pakistan. Ce dernier célèbre chaque 27 octobre, une Journée noire du Cachemire, mais aussi chaque 24 octobre, la Journée de l'Azad Cachemire ainsi qu’une Journée de solidarité avec le Cachemire (chaque 5 février) qui s’adresse à la partie de la province contrôlée par l’Inde

Cette date du 22 octobre fait référence au jour de 1947 où des tribus armées venues du Pakistan ont envahi le Cachemire quelques semaines après la partition de l’Inde britannique. Même si des escarmouches avaient déjà eu lieu début octobre, cet événement est considéré comme le début du premier conflit indo-pakistanais (1947-1948).

Le Cachemire avait été intégré à l’Union indienne, sous le nom de Jammu-et-Cachemire (on lui a adjoint des régions non musulmanes afin de réduire la proportion des musulmans, laquelle n’est plus que des deux tiers aujourd’hui) mais avec un statut spécial d’autonomie. Ce statut lui a été brutalement retiré en le 5 août 2019 par le gouvernement ultranationaliste de l’Inde. L’année suivante, l’Inde brandissait sa Journée du 22-Octobre pour tenter de légitimer sa démarche.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025

Les différentes zones d’occupation du Cachemire : Pakistan (vert), Inde (orange), Chine (marron).

 
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1888, Inde, Enseignants, 5 octobre Bruno Teissier 1888, Inde, Enseignants, 5 octobre Bruno Teissier

5 septembre : les Indiens célèbrent leurs enseignants

Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 137 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération.

 

Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 137 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération. Radhakrishnan avait été le premier Indien à être nommé professeur à Oxford. Plus tard, il a été recteur de l’université de Delhi, puis président de la République. En son honneur, l’Inde célèbre les enseignants chaque 5 septembre.

Lorsque Radhakrishnan a été élu président de l’Inde, en 1962, ses étudiants lui ont demandé de l'autoriser à célébrer son anniversaire. Radhakrishnan a suggéré qu'ils célèbrent plutôt le 5 septembre comme la Journée des enseignants (शिक्षक दिवस). Il était convaincu que les enseignants devraient être les meilleurs esprits de l'Inde.

La Journée des enseignants n'est pas un jour de congé dans les écoles indiennes. Les enfants viennent à l'école comme d'habitude, mais les cours sont remplacés par diverses activités festives. Dans certaines écoles, les élèves remplacent les enseignants le temps d’une journée.

À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 septembre 2024

 
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1863, Inde, Kerala, 28 août Bruno Teissier 1863, Inde, Kerala, 28 août Bruno Teissier

28 août : l'anniversaire de Mahatma Ayyankali au Kerala

C’est l'anniversaire du Mahatma Ayyaankali, un célèbre réformateur social qui s'est battu pour les droits des intouchables dans l'État princier de Travancore au XIXe siècle.

 

Ayyankali Jayanti est un jour férié de l'État indien du Kerala. Le 28 août. est l'anniversaire du Mahatma Ayyaankali, un célèbre réformateur social qui s'est battu pour les droits des intouchables dans l'État princier de Travancore.

Mahatma Ayyankali est né le 28 août 1863 dans l'État princier de Travancore, qui couvrait des parties du Kerala et du Tamil Nadu modernes. Ses parents appartiennent à la communauté Pulayar, considérée comme intouchable dans le système des castes indien. Ils étaient relativement aisés car ils possédaient des terres, mais ils étaient toujours intouchables.

Ayyankali s’est battu pour obtenir la liberté de circulation des intouchables – ce qu’ils obtiendront en 1900 seulement – Il s’est aussi mobilisé pour que tous les enfants, y compris les filles, puissent fréquenter les écoles.

Mahatma Ayyankali est considéré comme l'un des réformateurs sociaux les plus influents du Kerala, c'est pourquoi son anniversaire a été déclaré jour férié. Le 28 août, les responsables du Kerala et les descendants du Mahatma participent à une cérémonie en l'honneur d'Ayyankali qui se tient à son monument de Thiruvananthapuram.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 août 2025

 
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1863, Inde, Langues, 29 août Bruno Teissier 1863, Inde, Langues, 29 août Bruno Teissier

29 août : la journée du tégoulou, la deuxième langue de l’Inde

La Journée de la langue telugu est célébrée le 29 août de chaque année dans l'État d'Andhra Pradesh, un État de l’Union indienne. C’est aussi l'anniversaire du poète telugu Gidugu Venkata Ramamurthy.

 

La Journée de la langue télougou ou Telugu bhasha dinotsavam (తెలుగు భాషా దినోత్సవం) est célébrée le 29 août de chaque année dans l'État d'Andhra Pradesh, un État de l’Union indienne. Cette date a été choisie pour coïncider avec l'anniversaire du poète telugu Gidugu Venkata Ramamurthy  qui est né le 29 août 1863. C’est l’un des premiers linguistes de l’époque de l’occupation britannique. Il est connu pour avoir préconisé l'utilisation d'une langue compréhensible pour l'homme du commun et s'est opposé à l'utilisation d'une langue savante. Grâce aux efforts de Ramamurrty, le télougou parlé a été standardisé et accepté par le monde littéraire. Ce Telougou moderne est aujourd’hui celui de l’enseignement, y compris la mue milieu universitaire.

De nos jours, le télougou moderne est aussi utilisé dans d’autres États : avec 90 millions de locuteurs, c’est la deuxième langue régionale de l’Inde, sa présence demeure très forte en Orissa, au Tamil Nadu, au Karnataka ou à Pondichéry. En Andhra Pradesh dont c’est la langue nationale, différents événements et activités sont organisés pour célébrer la Journée de la langue telugu. Les élèves lisent des poèmes et des histoires en telugu. Chacun a la possibilité de visiter une exposition, consacrée à cette langue.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 août 2025

 
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1639, Inde, fondation de ville, 22 août Bruno Teissier 1639, Inde, fondation de ville, 22 août Bruno Teissier

22 août : la ville de Madras (Chennai) fête son anniversaire

La ville aurait été officiellement fondée le 22 août 1639 par des Hollandais. Depuis 2004, elle célèbre tous les ans son anniversaire.

 

La fondation de Madras a été célébrée pour la première fois en 1939 , à l’occasion du 300e anniversaire de la ville, avec le parrainage du gouvernement britannique. Une autre célébration à grande échelle a eu lieu en 1989 (le 350e anniversaire). L'idée de célébrer chaque année la fondation de Madras est née en 2004 lors d'une réunion des administrateurs de la Chennai Heritage Foundation. Bien que la ville s'appelle Chennai depuis 1996, l’appellation de la fête, Madras Day (மெட்ராஸ் தினம்), a conservé le nom original de la ville en signe de respect pour son histoire et son patrimoine. 

La ville aurait été officiellement fondée le 22 août 1639 par des Hollandais. Ce jour-là, Andrew Cogan et Francis Day de la Compagnie des Indes orientales auraient acheté le village de Madraspatnam au vice-roi de l'empire Vijayanagar. On pense que le nom de Madras est dérivé du nom du village.

La programmation comprenait des expositions, des conférences, des débats, des lectures de poésie, des concerts, des défilés, des festivals gastronomiques, des quiz et des concours, des émissions de radio et de télévision, et plus encore.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 août 2025

 
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Inde, chrétiens, 3 juillet, vie de saint Bruno Teissier Inde, chrétiens, 3 juillet, vie de saint Bruno Teissier

3 juillet : le culte de saint Thomas en Inde

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens orientaux se disent « fils de saint Thomas ». On le fête le 3 juillet.

 

Les catholiques célèbrent saint Thomas. L’apôtre est particulièrement fêté en Syrie et en Inde.

C’est à Chennai (ex-Madras), dans le sanctuaire marial de Notre-Dame de l’Espérance, édifié en 1523 par les Portugais, qu’est fêté aujourd’hui saint Thomas, sur le lieu même de son martyre. Mais on célèbre aussi le saint apôtre dans une autre église de Chennai, la basilique Saint-Thomas, qui abrite dans une crypte, sous l’autel principal, le tombeau du saint et une partie de ses reliques. Une partie seulement car l’essentiel des reliques aurait été transporté à Édesse (Actuelle Ourfa), en Turquie, au IIIe siècle.

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas, appelé Didyme (jumeau), serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens du Proche-Orient (Syrie, Irak, Turquie et Iran), aussi bien que ceux de l’Inde, se disent « fils de saint Thomas ». Il est fêté le 3 juillet.

Les chrétiens ne représentent que 2,3% de la population indienne, soit environ 30 millions de fidèles (dont la moitié de catholiques), essentiellement dans le sud du pays. L’Église catholique en Inde est souvent prise pour cible par des fondamentalistes hindous qui l’accusent de déstabiliser le système des castes en attirant à elle les dalits (les hors-castes ou intouchables).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2025

 

Église catholique dans la région des Backwaters au Kerala, Inde

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1986, Inde, fête locale, 30 juin Bruno Teissier 1986, Inde, fête locale, 30 juin Bruno Teissier

30 juin : l’anniversaire de la paix au Mizoram

Remna Ni est une fête officielle dans l'État indien du Mizoram. Elle est célébrée le 30 juin pour commémorer la signature de l'accord de paix du Mizoram de 1986, qui a mis fin à l'insurrection et à la violence et a donné naissance à l'État du Mizoram.

 

Le Mizoram est un tout petit État indien, d’un peu plus d’un million d’habitants, les Mizos, presque tous chrétiens. La région des collines de Lushai habitée par le peuple Mizo a été annexée par l'Empire britannique en 1870. Après l'indépendance de l’Inde en 1947, elle a été incorporée à l'État d'Assam.

En 1959, le Mizoram a été durement touché par le mautam (la mort du bambou), un phénomène écologique qui se produit deux fois par siècle et provoquait jadis une  famine généralisée. Ce phénomène est causé par la floraison du bambou Melocanna baccifera , dont la floraison est presque entièrement synchrone tous les 48-50 ans. Après la floraison, le bambou laisse de nombreuses graines, riche en protéines dont les rats noirs se nourrissent, provoquant une explosion de leur population. Lorsqu'il n'y a plus de graines de bambou, les rats envahissaient les champs et dévoraient les récoltes. Le fléau de 1958-59 provoqua un soulèvement rural au cours duquel le peuple indigène mizo lança une rébellion violente de 20 ans contre le gouvernement.

Des Mizos les plus âgés avaient en mémoires le mautam de 1911, ils tentèrent d'alerter le gouvernement de l'Assam, mais leurs avertissements furent considérés comme des superstitions. Face à l'inaction des gouvernements de l'État et fédéral, Pu Laldenga, militant mizo, fonda le Front national mizo contre la famine afin de venir en aide aux zones les plus touchées par la famine et de protester contre l'inaction des autorités officielles.

En 1961, le Front national mizo contre la famine devint le Front national mizo (FNM), un parti politique présidé par Laldenga. Cinq ans plus tard, le FNM déclara son indépendance de l'Inde et lança un soulèvement armé. Bien que la révolte fût rapidement réprimée par le gouvernement indien, le FNM poursuivit ses activités insurrectionnelles pendant vingt ans.

L'accord de paix du Mizoram a été signé par la Force multinationale (MNF), le gouvernement du Mizoram et le gouvernement indien le 30 juin 1986. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui sous le nom de Remna Ni, l’une des deux grandes fêtes officielles du Mizoram avec l’anniversaire de l’État. Car le Mizoram ne deviendra officiellement un État que le 20 février 1987.

Depuis, le Mizoram vit en paix, hormis les conséquence d’un différend frontalier qui l’oppose à l’Assam. Début août 2021, des affrontements par balles entre policiers des deux États ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

Quant aux problèmes liés aux rats, ils sont réapparus au Mizoram en 2006-2008. Les récoltes ont subi d’énormes dégâts, avec des rendements à leur plus bas niveau en 30 ans. Mais les rendements se sont redressés rapidement pour atteindre des niveaux normaux en 2009. Rendez-vous vers 2054-2056…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 juin 2025

Signature des accords du 30 juin 1986

 
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Inde, terrorisme, 21 mai, 1991 Bruno Teissier Inde, terrorisme, 21 mai, 1991 Bruno Teissier

21 mai : la Journée antiterroriste en Inde

Cette journée n’a rien à voir avec le terrorisme pakistanais, elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991, par une femme kamikaze tamoule.

 

L’Inde a été frappé récemment par une attaque terroriste faisant 26 victimes, perpétrée au Cachemire par un commando d’origine pakistanaise. Cela fait un quart de siècle, depuis l’attaque de juillet 2001, déjà au Cachemire indien, qui fait 12 morts, que le terrorisme frappe cette région et même un peu plus.

Cette Journée antiterroriste (आतंकवाद विरोधी दिवस) est toutefois plus ancienne. Elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991. Une femme s’était approchée de lui, se pencha pour lui toucher les pieds et fit exploser une ceinture d'explosifs dissimulée sous sa robe. L'explosion tua Rajiv Gandhi, la kamikaze tamoule, ainsi que 25 autres personnes. La séquence actuelle, qui n’a plus rien à voir avec la situation au Sri Lanka, a provoqué une dangereuse tension entre l’Inde et la Pakistan. Cet Anti-Terrorism Day du 21 mai ne peut que relancer l’hostilité de l’Inde à l’égard de son voisin.

Ce Journée vise avant tout à sensibiliser le public au caractère destructeur et antisocial du terrorisme, et à encourager l'unité contre la violence et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Elle est également l'occasion de rendre hommage aux victimes du terrorisme et à leurs familles pour leurs sacrifices.

À cette occasion, de nombreuses ONG et organisations sociales et culturelles organisent également leurs propres programmes pour mettre en lumière les effets néfastes de la violence et du terrorisme. L'engagement antiterroriste et antiviolence est pris dans tous les services gouvernementaux, entreprises publiques et autres institutions publiques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2025

 
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Inde, fête religieuse Bruno Teissier Inde, fête religieuse Bruno Teissier

10 avril :  Mahavir Jayanti, la fête la plus importante du jaïnisme

Également connue sous le nom de Mahavir Janma Kalyanak, c’est la fête majeure du jaïnisme. Elle célèbre l'anniversaire de Jina Mahavira, son chef spirituel le plus vénéré, un contemporain de Bouddha.

 

Mahavir Jayanti, également connu sous le nom de Mahavir Janma Kalyanak, est la fête majeure du jaïnisme, une religion minoritaire de l’Inde et de ses 10 millions d’adeptes. Elle célèbre l'anniversaire de Jina Mahavira, chef spirituel vénéré et 24e tirthankara (personne ayant atteint l'illumination, un sage). Les deux écoles du jaïnisme, Digambar et Swetambara se disputent sur l’année exacte de naissance de Mahavira entre 599 av. J.-C. ou 615 av. JC. Mais toutes les deux s’accorent sur la date exacte de sa naissance : le 13 du mois de Chaitra (dans le calendrier hindou). Une date qui tombe en mars ou en avril du calendrier grégorien. L’époque où il aurait vécu, sa biographie telle est racontée et son enseignement sont très proches de celui du Bouddha.

Lors de la célébration, l'icône de Mahavira est portée sur un char lors d'une procession festive appelée Ratha Jatra. Ensuite, celle-ci fait l’objet d’un bain rituel et une onction (abhisheka). Durant la journée, la plupart des Jaïns récitent des mantras et des prières, méditent, assistent à des sermons et participent à des missions caritatives comme sauver des vaches de l'abattoir (les jaïns sont strictement végétariens) ou aider à nourrir les pauvres.

C’est la seule fête jaïne à être reconnue par le gouvernement indien qui en a fait un jour férié national. C'est un jour férié pour le gouvernement et les écoles dans le Maharashtra ainsi que dans les états du Bihar, Chhattisgarh, Delhi, Gujarat, Haryana, Jammu and Kashmir, Jharkhand, Karnataka, Maharashtra, Madhya pradesh, Mizoram, Nagaland, Punjab, Rajasthan, Tamil Nadu, Uttarakhand, Uttar Pradesh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2025

 
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1936, Inde, fête régionale, 1er avril Bruno Teissier 1936, Inde, fête régionale, 1er avril Bruno Teissier

1er avril : l’Odisha fête son anniversaire

La Journée de l'Odisha fête la séparation, le 1er avril 1936, des provinces du Bihar et de l’Orissa. Aujourd'hui, deux États pauvres de l’est de l’Inde. L’Orissa est ensuite devenu l’Odhisa.

 

La Journée d'Odisha (Odisha Divas ou Utkala Dibasa) fête la séparation des provinces du Bihar et de l’Orissa, le 1er avril 1936. Ces deux provinces ont formé en 1947 deux États de l’Union indienne. Ce sont d’ailleurs les seuls qui existaient avant l’indépendance. La superficie de l’Orissa a doublé en 1950. Cet État de l’est de l’Inde est aussi le premier à avoir été créé consciemment sur une base linguistique, celle de l’odia (autrefois appelée oriya), sa langue nationale. Et en 2010, l’Orissa a changé son nom en Odisha, plus conforme à la prononciation en odia.

Cette date du 1er avril fait aussi référence à la séparation par les autorités britanniques, le 1er avril 1912, de la province du Bihar et Orissa de celle du Bengale, plus au nord. L’Odisha fut un royaume puissant appelé Kalinga qui est tombé sous la coupe du sultan du Bengale au XVIe siècle et des Moghols, puis des Britanniques au XVIIIe siècle.

Utkala Dibasa (ou Odisha Dibasa ou encore Vishuva Milan) est une véritable fête nationale locale, le jour est férié, on tire des feux d’artifice. Des chants autochtones célébrant l'esprit de l'Odisha sont interprétés lors d'événements organisés par le gouvernement de l'Odisha. Cette journée est également connue sous le nom de Journée de la Fondation d'Odisha et de Vishuva Milan.

Le héros de la journée s’appelle Madhusudan Das. Cet avocat réformateur avait fondé en 1903, l’ Utkal Sammilani, un mouvement politique objectif principal était d'unifier les régions parlant l'odia en une seule province. C’est ce projet national qui est à l’origine de l’État d’Odhisa, fondé un demi siècle plus tard.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mars 2025

Les œuvres d’art en sable de l’artiste Sudarsan Pattnaik sur la plage de Puri sont devenues une coutume à l'occasion d'Utkala Dibasa.

 
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Inde, Nouvel an Bruno Teissier Inde, Nouvel an Bruno Teissier

30 mars : c’est Ugadi, le Nouvel an de l’Inde du Sud

Ugadi ou Yugadi, également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie « début de l'année), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête est principalement célébrée dans les États indiens d'Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka.

 

Ugadi (en télougou : ఉగాది) ou Yugadi (en kannada : ಯುಗಾದಿ), également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie “début de l'année”), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête, en rapport avec le solstice de printemps, est principalement célébrée dans les États indiens d' Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka. Le premier jour de chaque année, qui est aussi le premier jour du mois de chaitra, est appelé « Ugadi », composé de yuga, “âge” ou “année” en sanscrit, et ādi qui signifie “début”.

Au Maharashtra, à Goa et même à l’île Maurice, cette fête est connue sous le nom de Gudi Padwa (en marathe : गुढीपाडवा, en konkanais : गुडीपाडवो). À Bali, elle porte de le nom de Nyepi est fêtée les 29 et 30 mars de 2025. On entre dans l’année 1947 du calendrier balinais. La date de ce Nouvel an de l’Inde du Sud, tombe chaque année à la fin du mois de mars ou début avril.

Ugadi ou Gudi Padwa est l’occasion de repas en famille, d’échanges de cadeaux et de visites au temple. Les jours précédents, on aura préparé la nouvelle année en notoyant la maison et en faisant l’acquisition de vêtements neufs. Le plat spécial préparé pour ce jour-là est le pachadi est un plat festif remarquable qui combine toutes les saveurs : sucré, acide, salé, amer, astringent et piquant. Dans les traditions hindoues telugu et kannada, c'est un rappel symbolique à ce à quoi qu'il faut s'attendre pour la nouvelle année (un mélange d'humeurs différentes (tristesse, joie, colère, peur, dégoût, surprise), afin d’en tirer le meilleur parti.

Les prochaines dates d’Ugadi : 20 mars 2026, 7 avril 2027, 27 mars 2028…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mars 2025

Le pachali du Jour de l’An

 
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Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier

14 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…

 

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.

Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.

En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !

Les prochaines dates : 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2025

 
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1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier 1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier

27 février : la journée de la langue marathi

L’État indien du Maharashtra chercher à promouvoir sa langue officielle, le marathi, très peu connue en dépit de ses quelque 100 millions de locuteurs.

 

Le marathi est la troisième ou quatrième langue de l’Inde, sans doute la quinzième mondiale. Mais en dépit de quelque 100 millions de locuteurs, elle demeure très peu connue, d’où le souci des autorités de l’État du Maharashtra, dont c’est la langue officielle, de la promouvoir lors d’une célébration annuelle. Celle-ci a lieu chaque 27 février, c’est la Journée de la langue marathi ou Marathi Bhasha Divas (मराठी भाषा दिवस)

La date retenue est celle de l’anniversaire d’un écrivain Vishnu Vāman Shirwādkar (1912-1999), connu sous le nom de Kusumagraj et qui l’a particulièrement illustré à travers ses poèmes, romans, pièces de théâtres, essais… L'une de ses œuvres les plus connues est Vishaka, un recueil de poèmes publié en 1942 qui a inspiré le mouvement indépendantiste indien. Il est aujourd'hui considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature indienne. C’est juste après sa disparition que le gouvernement du Maharashtra a décidé de créer cette journée, sous le nom de Marathi Rajbhasha Gaurav Din ("मराठी राजभाषा अधिनियम), la Journée de la fierté de la langue marathi.

Samedi dernier, le ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a adressé ses meilleurs vœux aux habitants de l'État et les a exhortés à accroître l'utilisation du marathi dans leur vie quotidienne, car la langue nationale de l’État est en concurrence avec l’hindi qui fait de plus en plus office de lingea  Franca de l’Union indienne, mais aussi de l’anglais, lui aussi indispensable à un certain niveau. À Bombay, principale métropole de l’État, le marathi  cohabite également avec une dizaine d’autres langues.

La célébration du 27 février comprend également un discours prononcé par le gouverneur de l'État (représentant honorifique du président de l’Inde). En 2019, le discours du gouverneur n'a pas été traduit en marathi, le ministre en chef de l’époque, Devendra Fadnavis, avait dû s’excuser pour cette gaffe, qualifiée de problème grave à la Chambre.

La langue marathi est la langue officielle de l'État indien du Maharashtra depuis 1964 et est également parlée dans d'autres régions de l'Inde, notamment Goa, au Karnataka et au Madhya Pradesh. C'est l'une des langues les plus anciennes et les plus parlées du pays et possède une riche histoire littéraire remontant au XIIIe siècle. La littérature marathi est une riche mosaïque de poésie, de théâtre et de prose et a joué un rôle important dans la formation de l'identité culturelle du Maharashtra.

Au moment de l’indépendance, une État bilingue marathi-gujarati avec Bombay pour capitale, avait été fondé. Mais, un mouvement nationaliste marathe s’est levé pour réclamer un État fondé sur la seule la guerre marathi.  Le 1er mai 1960, l'État de Bombay a été dissous et divisé sur des bases linguistiques. La seule frustration aujourd’hui, c’est que la partie occidentale du Karnataka, de langue marathi, chape au nouvel État créé, le Maharashtra.

En 2016, deux prix spéciaux ont été institués par le gouvernement pour les personnes prenant des initiatives pour promouvoir la littérature marathi. Ce lundi 27 février 2023, un récital de chansons marathi a été organisé au Chembur Mahila Samaj Hall. Le groupe musical Megh Malhar de Jyoti More interpréte un programme de chansons marathi à partir de 17 heures.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2023

 

Kusumagraj, l’écrivain né un 27 février

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1991, Bangladesh, Inde, fête du printemps Bruno Teissier 1991, Bangladesh, Inde, fête du printemps Bruno Teissier

13-14 février : Pohela Falgun, le premier jour du printemps des Bengalis

Pohela Falgun est le premier jour du printemps du mois de Falgun, le onzième mois du calendrier bengali.  Après la sécheresse de l'hiver, de nouvelles feuilles commencent à pousser sur les arbres et la nature orne les branches de nouvelles fleurs colorées comme les vêtements traditionnels que portent les jeunes gens ce jour-là.

 

En bengali, pohela signifie « premier » et Falgun est le onzième mois du calendrier bengali. Au Bangladesh Pohela Falgun (পহেলা ফাল্গুন) tombait autrefois le 13 février, mais depuis une modification locale du calendrier bengali (en 2020), elle est célébrée le 14 février, soit le même jour que la Saint-valentin. Depuis les deux fêtes ont tendance à fusionner chez les Bangalais. D’autant que l’une a été inventée alors que l’autre commençait seulement être connue en Asie. En effet, Pohela Falgun est une fête récente, elle a été lancée en 1991 par des étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Dhaka, capitale du Bangladesh où ont lieu chaque année divers événements culturels.

Pohela Falgun est également fêtée en Inde et connue sous le nom de Basanta Utsab (বসন্ত উৎসব, littéralement, la « Fête du Printemps ») au Bengale Occidental mais aussi dans les autres États indiens qui ne sont pas de culture bengalie, notamment l'Assam, le Tripura, le Jharkhand et l'Orrisa. En Inde, on a conservé la date du 13 février.

Pohela Falgun est le premier jour du printemps. Après la sécheresse de l'hiver, de nouvelles feuilles commencent à pousser à nouveau sur les arbres et la nature orne les branches de nouvelles fleurs colorées. Les femmes ont pris l’habitude de s’habiller de saris de couleur bashonti (jaune ou orange) et ornées d'ornements floraux, tandis que les garçons portent des panjabis colorés. Vêtus de tenues traditionnelles, les gens, surtout les jeunes, se pressaient en grand nombre dans les magasins de fleurs et les lieux de sortie. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 février 2025

 
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Inde, Hindouisme Bruno Teissier Inde, Hindouisme Bruno Teissier

11 février : Thaipusam, la fête tamoule de la pleine lune

Thaipusam est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai. C'est un événement important pour les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de quelques autres pays. 

 

Thaipusam (தைப்பூசம்) est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai (fin janvier-début février du calendrier grégorien). Cette fête est connues sous le nom de Thaipooyam (en tamoul) ou de Thaippooyam (en malayalam). C'est un événement important dans les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de certains autres pays. Thaipusam est un jour férié à Maurice ainsi qu’au Tamil Nadu, au Kerala et à Pondichéry.

Selon la légende, la fête de Thaipusam commémore l'une des batailles entre les Asura et les Deva. Les Asura et les Deva sont deux classes d'êtres divins dans la mythologie hindoue, ces derniers étant considérés comme plus bienveillants. À un moment donné, les Devas ont été vaincus à plusieurs reprises par les Asura, alors ils se sont approchés de Shiva et lui ont demandé son aide. Shiva accéda à leur demande et créa Skanda, un puissant guerrier qui devint le chef des forces célestes et vainquit le maléfique asura Surapadma.

Thaipusam commémore l'occasion où Parvati, l'épouse de Shiva, a donné à Skanda une lance qu'il a utilisée pour tuer Surapadma. Skanda, également connu sous le nom de Murugan, est vénéré comme le dieu de la guerre dans l'hindouisme. Thaipusam est la célébration de ses victoires. Le rituel central du festival est le Kavadi Attam (« danse du fardeau »). Il symbolise un sacrifice à Murugan en signe de gratitude et en demande d'aide et de protection.

Certains fidèles prient et jeûnent 48 jours précédant la fête. Le jour de la fête, ils se rasent la tête et entreprennent un pèlerinage en portant un fardeau physique nommé kavadi. Il existe différents types de kavadi, le plus simple étant un simple pot de lait, souvent en métal. Mais la plupart des kavadi ressemblent à des dais décorés de fleurs et de plumes de paon. Ils sont portés par les fidèles sur leurs épaules jusqu'au temple.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 février 2025

La fête de Thaipusam à Singapour où vit une importante communauté tamoule (photo : William Cho) 

 
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Inde, 8 février Bruno Teissier Inde, 8 février Bruno Teissier

8 février : le jour de la demande en mariage en Inde

Aujourd'hui, en Inde, pour une classe moyenne urbaine et connectée au reste du monde, c’est Propose Day, le Jour de la demande en mariage, deuxième jour de la semaine de la Saint-Valentin, une fête honnie par les autorités.

 

Les Indiens comme un peu partout dans le monde ont adopté la Saint-Valentin. En Inde, cette fête désuète en Occident, est prise très au sérieux dans une partie de la population, la classe moyenne urbaine et connectée au reste du monde. Mais, dans les milieux conservateurs, le 14-Février est vue comme une fête qui va à l’encontre de la culture indienne. À tel point que des extrémistes hindouistes font régulièrement des descentes dans les magasins pour brûler les cartes de vœux et détruire fleurs de la Saint-Valentin. 

Est-ce par réaction, qu’en Inde ceux qui célèbrent cette fête, la déclinent sur toute une semaine du 7 au 14 février ? Hier c'était la « Journée de la Rose », le jour où l'on offre des roses à son amoureuse(eux) potentielle. Aujourd’hui, 8 février, deuxième jour de la fameuse semaine, c’est Propose Day, la Journée de la proposition (la demande en mariage), प्रपोज डे (en hindi), প্রস্তাব দিবস (en bengali), ਪ੍ਰਸਤਾਵ ਦਿਵਸ (en penjabi)… La demande ne se fait pas à légère. En Inde, la plupart des mariages sont arrangés entre deux familles qui y consacrent des efforts et des ressources financières considérables tant pour leur préparation que pour leur célébration.

La semaine de la Saint-Valentin se poursuit avec la journée où on s’offre des chocolats (9 février) ou des nounours (10 février), la peluche étant un symbole de réconfort et d’attention. Le 11 février est plus sérieux, c’est la Journée des promesses ; suivi de la Journée des câlins (12 février) puis des baisers (13 février)… Là, on s’approche de l’indécence. Un simple baiser en public pour être l’objet de poursuite pour « acte obscène ». C’est une des missions de la police indienne que de veiller aux « bonnes mœurs ». Dans ce pays toute relation sexuelle avant le mariage est totalement prohibée. L’Inde a produit le Kamasutra et les sculptures érotiques de Khajuraho, mais la colonisation anglaise a rendu le pays très pudibond. Quand les autorités indiennes font référence aux traditions, c’est à celles héritées de la morale victorienne et non la culture indienne ancienne qu’elles font allusion.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 février 2025

 
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