L’Almanach international

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1er avril : le nouvel an assyrien, la plus ancienne fête du monde

Le Nouvel An assyrien (Kha b-Nisan) est célébré chaque année le 1er avril dans tous les pays où résident les Assyro-Chaldéens, tel qu’on les appelle en France.

 

Le Nouvel An assyrien (Kha b-Nisan ou Akitu) est célébré chaque année le 1er avril dans tous les pays où résident les Assyro-Chaldéens, ainsi qu’on les appelle en France.

Des habitants de la Mésopotamie se sont distingués de leurs voisins zoroastriens ou juifs, le jour où ils ont adopté le christianisme. Ils ont toujours formé une minorité opprimée, surtout depuis que la région a embrassé très majoritairement l’islam comme religion dominante et officielle. Pendant la Première Guerre mondiale, comme les Arméniens, ils ont subi un génocide qui aurait pu les faire disparaître si la diaspora n’avait pas pris le relais de la préservation de leurs particularismes. Ils ont presque disparu de Turquie, seules subsistent des communautés notables de chrétiens d’Orient dans le nord de l’Irak et de la Syrie ainsi qu’en Iran. Mais, on les retrouve aussi au Liban, en Jordanie, en Arménie, aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne…

Pour cette nation sans État, la célébration du nouvel an est un élément identitaire fort. La date du nouvel an assyrien repose sur le fait que cette fête du printemps, à l’instar de Nowrouz, était fixée le 21 mars selon le calendrier julien. Dans l’Antiquité, le solstice du printemps était l’occasion de célébrer Tammouz, dieu de l’agriculture et Isthar, déesse nourricière, incarnation de la fertilité et de la fécondité. L’adoption du calendrier grégorien, l’a fait glisser au 1er avril. Les Assyriens, dont les racines sont très anciennes possèdent leur propre calendrier qui commence en l’an 4750 av. J.-C. De notre calendrier. De fait, ce 1er avril, les Assyro-Chaldéens entrent dans leur 6774e année. Ce qui fait de cette fête, la plus ancienne au monde.

Dans l'impossibilité de se regrouper, en raison de l'insécurité, dans leurs anciennes capitales de Babylone ou Ninive, les Assyriens parviennent à célébrer leur fête au Kurdistan, en Arménie ou surtout en diaspora. Cette fête est marquée par des défilés en costume traditionnels et des pique-niques, si le temps le permet. Cette fête d’origine païenne, appelée Akitu, durait autrefois 12 jours, du 20 mars au 1er avril du calendrier grégorien. C’est un marqueur identitaire des chrétiens d’Orient.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mars 2024

Le 1er avril 2022, à Erbil, Kurdistan irakien

 
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chrétiens Bruno Teissier chrétiens Bruno Teissier

28 mars : le Jeudi saint des chrétiens

Selon les Évangiles, le Jeudi saint est le jour de la Cène, le dernier repas du Christ pris avec ses apôtres la veille de sa mort. C’est en somme la première messe de l’Histoire du christianisme. Ce jour est férié dans le monde hispanique et dans l’Europe nordique.

 

La date du Jeudi saint varie avec celle de Pâques. Selon les Évangiles, c’est le jour de la Cène, le dernier repas du Christ pris avec ses apôtres la veille de sa mort. C’est en somme la première messe de l’Histoire du christianisme. Selon le récit des écritures saintes, Jésus aurait, en signe d’humilité, procédé au lavement des pieds de ses 12 apôtres. Ce geste très transgressif à l’époque, car réservé aux esclaves, est reproduit lors des messes dites ce jour.

Le Jeudi saint (Jueves Santo) est un jour férié et chômé dans les pays d’Amérique latine de l’Argentine au Mexique (sauf au  Brésil), aux Philippines (Huwebes Santo) bien sûr ainsi qu’en Espagne (sauf en Catalogue et à Valence), à Malte. Il est également férié dans des pays luthériens comme la Norvège, l’Islande, le Danemark et la Finlande. Certains Lander allemand offrent un jour férié à leur fonctionnaire. Au Royaume-Uni, ils avaient une demi-journée jusqu’à ce que le gouvernement Cameron ne la leur supprime en 2012.

Dans certains pays, comme aux Philippines ou à Malte (is-seba' visti), les gens observent encore la vieille tradition de visiter sept églises le soir du Jeudi Saint. Au Kérala, en Inde, la minorité chrétienne en visite quatorze ce soir-là, en vue de Pesaha (പെസഹ),. En République tchèque et en Slovaquie, les gens utilisent généralement les premiers légumes verts frais pour préparer les repas de fête. C’est pourquoi le Jeudi Saint (Zelený čtvrtek) est souvent appelé « Jeudi vert » dans ces pays ; Gründonnerstag en Allemagne. En Suède, le Jeudi saint (skärtorsdagen) est associé aux sorcières selon le folklore ancien. Les enfants se déguisent en sorcières et vont de maison en maison pour obtenir des pièces de monnaie ou des bonbons.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 mars 2024

La Cène, œuvre de de Dirk Bouts (1464)

Le lavement des pied, par Duccio di Buoninsegna (1311)

 
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Noël, 24 décembre, chrétiens Bruno Teissier Noël, 24 décembre, chrétiens Bruno Teissier

24 décembre : la veille de Noël, une grande partie du monde s'échange des cadeaux

Au fil des années, le soir de Noël (ou le lendemain matin) est devenu la principale occasion de s’échanger des cadeaux. La coutume, toutefois, est relativement récente.

 

Au fil des années, le soir de Noël (ou le lendemain matin)  est devenu la principale occasion de s’échanger des cadeaux, même les Chinois et les Japonais s’y sont mis. La coutume, toutefois, est relativement récente, même dans le monde chrétien où les cadeaux s’offraient le 6 décembre ou le 6 janvier selon les régions ou encore pour le jour de l’An, mais autrefois, jamais à Noël.

La tradition a commencé à poindre dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec l’invention des coutumes de Noël, telles qu’on les connaît aujourd’hui. On doit cela à la bourgeoisie anglaise qui a fait d’une fête religieuse, Noël, une fête familiale, visant en particulier les enfants auxquels la société de l’époque commençait à s’intéresser.

La coutume a vite traversé la Manche et en décembre 1893, Le Bon Marché, le grand magasin parisien, inaugurait la première vitrine de Noël. C’est à la même époque, que la figure de Saint Nicolas a inspiré la création du Père Noël, dont l’image sera récupérée au début du XXe siècle par la firme Coca-Cola qui lui donnera une notoriété mondiale. C’est ainsi, qu’en un siècle, la nuit du 24 au 25 décembre s’est imposée comme la principale date de distribution des cadeaux. Cette coutume s’est surtout installée après la Seconde Guerre mondiale pour devenir peu à peu incontournable dans tous les pays à la fin du XXe siècle.

Longtemps dans l’est de la France et dans tout le monde germanique, c’était le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas, que l’on offrait cadeaux et friandises aux enfants. La date existe toujours, mais elle est aujourd’hui bien moins importante que Noël. Dans d’autres régions de France, c’était au jour de l’An, selon une tradition qui remonte aux Romains, que les enfants recevaient des étrennes. Le mot provient de Strenia, le nom de la déesse romaine fêtée le premier jour de l’année. En Grèce, c’est toujours le 1er janvier, jour de la Saint-Basile de Césarée que l’on s’offre des présents. Mais en Russie, c’est traditionnellement dans la nuit du 6 au 7 janvier que sont déposés les cadeaux.

Selon la coutume religieuse, l’échange de cadeaux rappelle les offrandes des Rois mages au Jésus nouveau né. C’est la raison pour laquelle, les enfants espagnols ne recevaient leurs cadeaux que dans la nuit du 5 au 6 janvier, avec l’arrivée des Rois mages. En Italie, c’est la même nuit qu’une sorcière du nom de Befana, dépose des présents destinés aux enfants. Befana serait une déformation du mot Épiphanie. Ces coutumes existent toujours, mais en Italie comme en Espagne, le poids symbolique de Noël a pris le dessus pour les dernières générations d’enfants. Seuls les Arméniens sont restés fidèles à la nuit du 5 au 6 janvier, assimilée à leur nuit de Noël. Mais pour ne pas frustrer leurs enfants, ils marquent aussi le 24 décembre.

Pour contrer l’hégémonie symbolique du Père Noël, l’Église catholique a longtemps suggéré de faire dire aux enfants que c’était le Petit Jésus qui distribuait des cadeaux. L’argument n’a guère tenu et l’Église a fini par abdiquer face au personnage hégémonique. Noël est aujourd’hui une fête mondialisée au point que même les Iraniens ou les Coréens s’échangent eux aussi des cadeaux à Noël, perçu comme une coutume occidentale, à vocation consumériste, sans signification culturelle ou religieuse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 décembre 2023

 

Une mosaïque du Vie siècle dans une église de Ravenne, Italie

La befana

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chrétiens Bruno Teissier chrétiens Bruno Teissier

3 décembre : l’Avent en attendant Noël

Ce dimanche est le premier dimanche de l’Avent pour les Églises chrétiennes utilisant le calendrier grégorien (catholiques, luthériens, anglicans et une partie des orthodoxes). C’est le début d’une période, l’Avent, qui se terminera la veille de Noël.

 

Ce dimanche est le premier dimanche de l’Avent pour les Églises chrétiennes utilisant le calendrier grégorien (catholiques, luthériens, anglicans et une partie des orthodoxes). L’Avent débute le quatrième dimanche avant Noël et marque aussi le début de l’année liturgique. La date du 3 décembre est la plus tardive possible, car l’Avent peut aussi débuter fin novembre. De fait, l’Avent 2023 sera particulièrement court : 22 jours contre 28, l’année dernière. Cela dit, les calendriers de Noël, vendus dans le commerce, proposant une image ou de plus en plus souvent un chocolat, commencent tous au 1er décembre qui est la date intemporelle de l’Avent dans le monde laïque, et ne proposent que 24 cases. Plutôt que des cases à ouvrir, en Allemagne, on allume une bougie chaque dimanche, un rituel qui n’est pas sans rappeler la fête juive de Hanoucca qui se déroule à la même période.

Jadis, l’Avent commençait juste après 11 novembre, jour de la Saint-Martin, et faisait l’objet d’un jeûne, trois jours par semaine. L’Église occidentale a réduit l’Avent à quatre semaines au lieu de six et aujourd’hui ne préconise ni jeûne ni abstinence pendant cette période d’attente de Noël. En revanche, les Églises orientales ont conservé un Jeûne de la Nativité qui débute le 15 décembre (du calendrier grégorien) pour se terminer le 6 janvier. Sauf chez les melkites où ce jeûne commence le 10 décembre et les Arméniens qui jeûnent, en principe, du 30 décembre au 5 janvier.

Avent vient du latin Adventus (arrivée). Jadis, le français l’écrivait Advent, orthographe transmise à l’anglais qui l’a conservé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2023

 
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Inde, chrétiens, Vies de saint, 3 juillet Bruno Teissier Inde, chrétiens, Vies de saint, 3 juillet Bruno Teissier

3 juillet : le culte de saint Thomas en Inde

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens orientaux se disent « fils de saint Thomas ». On le fête le 3 juillet.

 

Les catholiques célèbrent saint Thomas. L’apôtre est particulièrement fêté en Syrie et en Inde.

C’est à Chennai (ex-Madras), dans le sanctuaire marial de Notre-Dame de l’Espérance, édifié en 1523 par les Portugais, qu’est fêté aujourd’hui saint Thomas, sur le lieu même de son martyre. Mais on célèbre aussi le saint apôtre dans une autre église de Chennai, la basilique Saint-Thomas, qui abrite dans une crypte, sous l’autel principal, le tombeau du saint et une partie de ses reliques. Une partie seulement car l’essentiel des reliques aurait été transporté à Édesse (Actuelle Ourfa), en Turquie, au IIIe siècle.

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas, appelé Didyme (jumeau), serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens du Proche-Orient (Syrie, Irak, Turquie et Iran), aussi bien que ceux de l’Inde, se disent « fils de saint Thomas ». Il est fêté le 3 juillet.

Les chrétiens ne représentent que 2,3% de la population indienne, soit environ 30 millions de fidèles (dont la moitié de catholiques), essentiellement dans le sud du pays. L’Église catholique en Inde est souvent prise pour cible par des fondamentalistes hindous qui l’accusent de déstabiliser le système des castes en attirant à elle les dalits (les hors-castes ou intouchables).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2023

 

Église catholique dans la région des Backwaters au Kerala, Inde

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France, Jamaïque, Pérou, fête des pêcheurs, chrétiens Bruno Teissier France, Jamaïque, Pérou, fête des pêcheurs, chrétiens Bruno Teissier

29 juin : c’est la Saint-Pierre, la fête des pêcheurs

Dans les ports de Provence et du Languedoc, la Saint-Pierre est la fête des pêcheurs, occasion d’une procession traditionnelle transportant la statue de saint Pierre de l’église jusqu’au port. Cette fête est également très populaire sur les côtes latino-américaine, notamment au Pérou et en Équateur, mais aussi dans les Caraïbes.

 

Dans les ports de Provence et du Languedoc, la Saint-Pierre est la fête des pêcheurs, occasion d’une procession traditionnelle transportant la statue de saint Pierre de l’église jusqu’au port, comme c’est le cas à Antibes, à Sète, à Nice ou au Grau du Roi. Le 28 au soir, dans le petit port de Gruissan, la sérénade traverse les rues du village avec la « musicalité maritime » bien connue du réveil gruissanais. Le lendemain, c’est le « jour de gloire ». Le cortège part de la Prud’homie, jusqu’à l’église Notre Dame de l’Assomption pour célébrer la grand’messe. C’est là, que les pêcheurs gruissanais portent la barque d’apparat (symbolisant le travail) et un cierge allumé (qui exprime la foi) jusqu’au buste du saint placé dans le chœur de l’église. 

Certaines localités, comme Cassis, la Seyne-sur-Mer ou Antibes, ont cependant déplacé la fête au dernier week-end de juin, ce qui permet aux festivités de s’ouvrir par un feu d’artifice le vendredi soir et de se terminer le dimanche soir par une grande sardinade et une soirée dansante. À Agde, pour des raisons touristiques, la fête a même été reportée au premier week-end de juillet. Cette année, elle débutera le vendredi 7 juillet avec arrivée de la statue de Saint-Pierre à 21h par le fleuve Hérault avec animations, danses traditionnelles, peña… Place de la Marine. Le lendemain, au Grau d’aide, la sardinade sera accompagnée de musiques gitanes. Le dimanche, une gerbe sera jetée à l’eau en mémoire des pêcheurs disparus en mer. À Nice, la fête de la Festa de San Peïre (en nissart), débute par une messe à l'église Notre-Dame-du-Port puis se poursuit par une procession des pêcheurs depuis l’église jusqu'au port rythmée par des musiques et des danses folkloriques.

Dans les Caraïbes, principalement à la Jamaïque, une Journée internationale des pêcheurs est célébrée chaque 29 juin. Saint Pierre, l'un des douze premiers apôtres et le premier évêque de Rome, était à l'origine un pêcheur du lac de Tibériade. Pour cette raison, il est vénéré comme le saint patron des pêcheurs. Chaque 29 juin, l'Église catholique célèbre dans une même fête liturgique les apôtres saint Pierre et saint Paul. Le choix d'une seule date pour célébrer ces deux grandes figures s'est opéré après la réforme liturgique en 1970. Jusque-là, saint Pierre était fêté le 29 juin et saint Paul le lendemain.

De fait la Saint-Pierre et Saint-Paul est un jour férié dans certains pays catholiques : Malte, Chili, Pérou, Italie, Colombie et dans certains cantons suisses. Sur la côte péruvienne, dans les ports de Chorillos et de Lurin, la figure de saint Pierre est venue se superposer à celle du dieu fondateur Naylamp lors de cérémonie visant à bénir l’eau pour une bonne pêche tout au long de l’année. La a San Pedro y San Pablo est également très fêtée en Équateur.

Simon (alias Pierre) était le fils de Jonas, vivait à Capharnaüm où il est pêcheur sur le lac de Tibériade, avec son frère André. Un jour, il a rencontré Jésus qui lui a dit : « Suis-Moi, Je te ferai pêcheur d’hommes. » Il décida alors de tout quitter pour le suivre. Jésus lui donnera le nom araméen de « Képha », mot qui signifie « rocher » qui deviendra « Petrus » en latin, puis « Pierre » en français. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église » (Matthieu, XVI, 17). 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La San Pedro y San Pablo en Équateur

Saint Pierre, patron des pêcheurs

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1886, Ouganda, 3 juin, chrétiens Bruno Teissier 1886, Ouganda, 3 juin, chrétiens Bruno Teissier

3 juin : la journée des martyrs en Ouganda

La date fait référence à l’exécution sur un bûcher, le 3 juin 1886, de 31 jeunes gens, des pages du roi Mwanga furieux qu’ils se refusent à lui depuis qu’ils ont été convertis par des missionnaires chrétiens. Chaque 3 juin, se déroulent un pèlerinage et une commémoration très ambiguë, dans un pays où la situation des homosexuels est l’une des pires du monde. Une nouvelle loi promulguée la semaine dernière aggrave encore les peines encourues.

 

Voilà un jour férié très ambigu, à la fois une cérémonie catholique et une fête civile de l’Ouganda qui participe à la propagande anti-gay de ce pays particulièrement sévère en la matière.

La date fait référence à l’exécution, le 3 juin 1886, de 31 jeunes gens, principalement des pages du roi Mwanga furieux qu’ils se refusent à lui depuis qu’ils ont été convertis par des missionnaires. Ce jour-là, ont été sacrifiés sur un bûcher 13 catholiques, 13 protestants et 5 non chrétiens. Ce roi homosexuel voyait ses sujets lui échapper après être passé dans les mains des missionnaires européens auxquels son prédécesseur avait ouvert les portes du puissant royaume du Buganda (futur Ouganda). Pendant sept mois, il va ordonner une série d’exécutions qui se déroulaient sur le site de Namungongo, à 15 km de Kampala. C’est là que les catholiques ont construit une basilique qui chaque 3 juin, attire plusieurs centaines de milliers de personnes venues de toute l’Afrique orientale. Elle avait même été visitée par le pape Jean Paul II en 1984. Les martyrs avaient été canonisés en 1964 par Paul VI, au cours du concile Vatican II. Le plus jeune avait treize ans, il est aujourd’hui honoré comme saint Kizibo, le patron des jeunesses d’Afrique selon le Vatican. Le pape François est également venu en 2014. À Namungongo existe aussi des sanctuaires anglican et musulman (seul un gros tiers de la population ougandaise est catholique). Parmi les martyrs de l’époque figure aussi quelques musulmans.

Le grand pèlerinage de Namungongo attire chaque 3 juin plus d’un demi-million de personnes qui viennent du Kenya, du Rwanda, de Tanzanie et de tout l'Ouganda pour participer à la fête des martyrs ougandais. Beaucoup d'autres suivent la célébration à la télévision nationale.

La journée demeure un jour férié civil, exploité de manière ambiguë par un pouvoir qui, par ailleurs, réserve une des pires conditions aux homosexuels dans le monde. Les lois qui s’appliquent en Ouganda sont directement héritées de celles de l’Angleterre au XIXe. En mars 2023, une nouvelle loi avait été votée, faisant de l’homosexualité un crime. Devant le tollé international, une nouvelle mouture de la loi a été promulguée le 29 mai 2023, précisant que le « fait d’être homosexuel » n’était pas un crime, mais que seules les relations sexuelles l’étaient. Dans la nouvelle version du texte, les parlementaires ont maintenu, contre une disposition faisant de « l’homosexualité aggravée » un crime capital, ce qui signifie que les récidivistes pourraient être condamnés à mort. En Ouganda, la peine capitale n’est plus appliquée mais n’a jamais été abrogée. Ce qui inquiète particulièrement les organisations de défense des droits des homosexuels, c’est que selon cette nouvelle loi, quiconque « promeut sciemment l’homosexualité » encourt jusqu’à vingt ans de prison.

« Les sources montrent que l’homosexualité est courante au Buganda à la fin du XIXe siècle. La plupart des sources datent la diffusion de l’homosexualité de l’arrivée des Arabes au Buganda. (…) Les rois sur lesquels nous avons suffisamment d’informations (Mwanga, 1884-1897, Mutesa, 1856-1884 et peut-être Suna, c. 1830-1856 et Kamanya, c. 1812-c. 1830) sont bisexuels. (…) Les pages sont généralement des adolescents qui sont envoyés par leurs parents, leurs maîtres ou leurs patrons pour servir le roi. Le parrain espère que le page saura attirer la faveur du roi et en fera bénéficier son entourage. Fils de chefs se mêlent à de jeunes esclaves dans un univers très concurrentiel et violent. Les pages n’ont pas accès aux épouses de leur maître. L’augmentation du nombre d’épouses rend le contrôle de leur fidélité problématique, malgré le recours à une violence extrême. L’homosexualité est encouragée délibérément parmi les pages pour qu’ils soient moins tentés de trahir leur maître. Les pages royaux occupent une place fondamentale dans l’organisation politique du royaume du Buganda. C’est parmi les anciens pages que sont choisis les futurs chefs qui gouverneront le pays. » extrait d’un article de Henri Médard (auteur de Croissance et crises de la royauté du Buganda au XIXe siècle).

La Journée des martyrs (Uganda Martyrs Day) est aussi l’occasion de commémorer le refus de la soumission à un tyran. Et l’Ouganda en a connu d’autres, hormis Mwanga dont le renversement par les Anglais a été le prétexte à la colonisation du royaume du Burganda. On se souvient de Milton Obote et surtout du fantasque et sanguinaire Idi Amin Dada. Lequel avait aussi fait exécuter un archevêque anglican. Quant au président actuel, Yoweri Museveni…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le roi Mwanga

Le roi Mwanga, despote homosexuel et icône gay que les autorités ougandaises cherchent à effacer de la mémoire du pays

L'Archevêque de Kampala célèbre la Fête des Saints Martyrs Innocents au Sanctuaire Catholique Namugongo

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451, Arménie, Bataille célèbre, chrétiens Bruno Teissier 451, Arménie, Bataille célèbre, chrétiens Bruno Teissier

16 février : les Arméniens fêtent saint Vartan Mamikonian, héros national

Chaque année, le jeudi qui précède le début du Carême, l’Église apostolique arménienne célèbre la fête de Vardanantz. Cette fête rappelle une bataille décisive qui eut lieu au Ve siècle, contre les Perses.

 

Chaque année, le jeudi qui précède le début du Carême, l’Église apostolique arménienne célèbre la fête de Vardanantz (Վարդանանց).

Cette fête rappelle une bataille décisive qui eut lieu au Ve siècle. Quelques années auparavant, en 428, l’Arménie était tombé sous la domination de la Perse dirigée par la dynastie Sassanide. En 449, Yazdgard II, le roi de Perse, décide d’imposer sa religion à tous ses sujets, autrement dit d’imposer le zoroastrisme. Or l’Arménie est un pays chrétien depuis le début du Ive siècle, c’est même le premier pays au monde à avoir embrassé cette religion nouvelle de manière officielle. Après s’être réunis, les seigneurs arméniens décident de ne pas renier leur foi. Pour les Perses, il s’agissait de détourner les Arméniens de l’influence de Constantinople où le christianisme a déjà pris pied. En 451, le roi des Perses engage donc son armée contre celle qui a été levée par les grandes familles arméniennes et dont Vartan Mamikonian a pris la tête. Lui-même, sept grands seigneurs et un millier de soldats arméniens sont tués dans la bataille qui eut lieu le 26 mai 451 sur le champ d’Avaraïr, dans les plaines de Vaspouragan. Les Arméniens ont été écrasés par une armée de 200 000 hommes, les Byzantins appelés à l’aide sont arrivés trop tard. Mais leur résistance héroïque va dissuader les Sassanides de chercher à les convertir. Par le traité de Nvarsak, en 484, les Arméniens ont fini par obtenir  officiellement la liberté de culte.

Vartan Mamikonian a été canonisé par l’Église apostolique arménienne. Laquelle considère que grâce au martyre des saints Vardanank les Arméniens ont pu échapper à leur assimilation. Cette célébration des Vardanants est ainsi autant une fête religieuse qu’une commémoration nationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 février 2023

 

Image pieuse du XIXe siècle

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Arménie, Noël, chrétiens, 6 janvier, Épiphanie Bruno Teissier Arménie, Noël, chrétiens, 6 janvier, Épiphanie Bruno Teissier

6 janvier : les Arméniens fêtent la Théophanie, improprement assimilée à Noël

Les Arméniens célèbrent le même jour la nativité et le baptême du Christ. Cette fête, comme chez les orthodoxes, est appelée Théophanie. Elle est, en fait, beaucoup importante que Noël.

 

Les Arméniens ne fêtent pas véritablement Noël. Les chrétiens des premiers temps ne se préoccupaient pas de la date de naissance du Christ dont on ignore tout, même l’année précise. Seule la date de son baptême était célébrée, l’Épiphanie, placée le 6 janvier. L’Arménie est le premier État à avoir adopté le christianisme de manière officielle, en 301. La fête de Noël n’avait pas encore été inventée. Elle le sera à Rome, au milieu du IVe siècle, et placé le 25 décembre pour remplacer des cultes païens.

C’est en octobre 451, lors d’un concile réuni à Chalcédoine (Kadıköy, aujourd’hui, un quartier de la rive asiatique d'Istanbul) que les fêtes de la nativité et du baptême du Christ ont été définitivement séparées. Il fut décidé que désormais, on fêterait Noël et l’Épiphanie à des dates distinctes (25 décembre et 6 janvier). La seconde des deux fêtes étant, à l’époque, de loin la plus importante. Or, l'Église apostolique Arménienne n'a pas pu participer à ce concile. Les Arméniens venaient d’être écrasés par les Perses à la bataille d’Avarayr (ou Vartanantz, mai 451). Constantinople avait refusé de leur venir en aide.

Les Arméniens n’ont pas adopté les décisions de ce concile, auquel, ils n’étaient sans doute pas invités. La plus importante portait sur la nature du Christ dont il avait été décidé de faire « une seule personne en deux natures ». Une autre conséquence est que les Arméniens continuent de célébrer le même jour nativité (Ծնունտ) et baptême du Christ. Cette fête, comme chez les orthodoxes, est appelée Théophanie (աստվածահայտնություն).

En Arménie, les plus religieux observent un jeûne de sept jours qui se termine le soir du 5 janvier par un repas léger, le khetum ('Խթում’). Un repas plus riche, à base de poisson et de riz pilaf aux raisins secs est préparé pour le lendemain. Les Arméniens éclairent leurs maisons et leurs églises avec des bougies pour illuminer la fin des jours sombres et des longues nuits. Pour la Théophanie, le matin du 6 janvier, le prêtre plonge la croix dans l'eau, qui est censée symboliser la descente de Jésus-Christ dans le Jourdain pour le baptême, et verse de la myrrhe dessus. Ensuite, les fidèles s'avancent pour embrasser la croix. La plupart de ceux qui assistent à la liturgie du matin rapportent de l'eau bénite chez eux parce qu'ils croient en sa capacité à guérir les maux physiques et spirituels.

À Jérusalem et à Tiflis, où l’Église arménienne est restée fidèle au calendrier julien, la Théophanie est célébrée le 19 janvier du calendrier grégorien.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 janvier 2023

Pour en savoir plus sur l’Église arménienne lire Géopolitique de l’Arménie

 
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Islande, Vies de saint, chrétiens, 23 décembre, Noël Bruno Teissier Islande, Vies de saint, chrétiens, 23 décembre, Noël Bruno Teissier

23 décembre : les Islandais préparent Noël

Pour les Islandais, c’est aujourd'hui la Saint-Thorlak, du nom d'un évêque du XIIe siècle, l’unique saint du pays. Ce jour marque localement le début des préparatifs de Noël. On nettoie toute la maison et on prépare le fameux hangiket, plat à base de mouton fumé, qui sera consommé pour le réveillon.  

 

Pour les Islandais, c’est aujourd'hui la Saint-Thorlak, du nom de  Thorlakur Thorhallsson (Þorlákur Þórhallsson), un évêque du XIIe siècle dont les Islandais ont fait leur saint patron, mais le Vatican a attendu 1984 pour le reconnaître.  La principale coutume est de manger un simple repas de skata, la raie faisandée, plat traditionnel du 23 décembre en Islande pour marquer le deuil de l’unique saint du pays.

Ce jour marque aussi localement le début des préparatifs de Noël qui est connu en Islande sous le nom de Jól (ou Yule), l’ancien nom des fêtes de fin d’année liées au solstice d’hiver. On nettoie toute la maison et on prépare le fameux hangiket (ou Hangikjöt), plat à base de mouton fumé, qui sera consommé pour le réveillon.  L'arbre de Jól (Noël) est généralement décoré ce jour-là. C'est également une grande journée de shopping pour les cadeaux de dernière minute, les magasins restant ouverts jusqu'à minuit.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 décembre 2022

 
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France, 15 août, chrétiens Bruno Teissier France, 15 août, chrétiens Bruno Teissier

15 août : l'Assomption, ancienne fête nationale de la France

En France, le 15 août est devenue la fête nationale en 1688, suite à un vœu de Louis XIII et le demeurera jusqu’en 1830 (exception faite de la période révolutionnaire), et même en 1869.

 

L’Assomption est une fête mariale du calendrier liturgique des catholiques mais ce fut aussi une fête nationale.

En France, le 15 août est devenue la fête nationale en 1638, suite à un vœu de Louis XIII et le demeurera jusqu’en 1830 (exception faite de la période révolutionnaire). Pour s’approprier cette tradition, Napoléon Ier n’a pas hésité à instaurer en 1806 une Saint-Napoléon (qui n’existe pas dans le martyrologue du Vatican) et à la placer le 15 août. L’objectif était d’orienter cette fête sur le culte sa personne, par chance, Napoléon Bonaparte était né... un 15 août de 1769.

Sous Louis-Philippe, on célébrait les Journées des 27, 28 et 29 juillet, ainsi que la Saint-Philippe (1er mai).

Le Second Empire rétablit le culte de la Saint-Napoléon, le 15 août. Ce sera à nouveau la fête nationale de la France, jusqu’en 1869. Aujourd’hui, seule la ville d’Ajaccio continue à célébrer, ce jour-là, l’enfant du pays. En 1880, la fête nationale a été placée le 14 juillet, elle demeure à cette date.

Du point de vu religieux, c’est la principale fête mariale du calendrier liturgique catholique aussi bien qu’orthodoxe (ces derniers parlent de Dormition plutôt que d’Assomption). Processions, méditations, rassemblements, messes vont se succéder en France où l’on ne compte pas moins d’un sanctuaire marial par diocèse. L’Assomption célèbre tout à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la Vierge. Célébrée dès le IVe siècle à Antioche puis, le siècle suivant, en Palestine, la fête de l’Assomption a été fixée au 15 août par l’empereur byzantin Maurice (582-603). En 813, cette date a été adoptée par l’Empire de Charlemagne. Mais, ce n’est qu’en 1950 qu’elle deviendra un dogme dans l’Église catholique de Rome alors qu’il n’y a pas de base scripturaire l’attestant. Cette fête ne repose, en fait, que sur la tradition populaire. D’ailleurs, les calvinistes et les luthériens rejettent ce dogme. Quant aux méthodistes, ils ne vouent aucun culte à la Vierge.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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26 juillet : le grand pardon de Saint-Anne à Auray

Les chrétiens vénèrent sainte Anne, la mère de la Vierge Marie. C’est la sainte patronne des Bretons. Ce jour est celui du grand pèlerinage annuel en son honneur dans la ville bretonne d’Auray.

 

Les chrétiens vénèrent sainte Anne, la mère de la Vierge Marie. C’est la sainte patronne des Bretons.

C’est jour de Grand Pardon à Sainte-Anne d’Auray, une forme typiquement bretonne de pèlerinage et une des manifestations les plus traditionnelles de la foi populaire en Bretagne. L’appel du bourdon pour les vêpres a marqué, hier, le début des célébrations. Puis, en début de soirée, une procession aux flambeaux a reproduit les « marches de la lumière » telles que les décrivent les premiers témoins des apparitions de sainte Anne. Ce pèlerinage s’inscrit, depuis l’origine, dans une démarche pénitentielle et les chrétiens, qui vont se rassembler aujourd’hui pour la grande célébration autour de la statue de la sainte, viennent se faire pardonner leurs péchés, y donner comme y recevoir le pardon (d’où le nom de la fête), se réconcilier enfin. Sa grande popularité (plus de 20 000 pèlerins y sont attendus), la vénération particulière à sainte Anne, patronne de la Bretagne, en font un des principaux pèlerinages dans toute la région d’où son nom de Grand Pardon. Presque toutes les églises bretonnes ont leur statue de sainte Anne et bon nombre de chapelles, de villages et de lieux-dits sont placés sous son vocable.

Sainte Anne, mère de Marie, serait apparue, à plusieurs reprises, entre 1623 et 1625, à un jeune paysan du nom d’Yvon Nicolazic. Elle se serait adressée à lui en breton et lui aurait demandé de restaurer une chapelle détruite qui lui était autrefois dédiée, à l’emplacement même de la découverte d’une statue de la sainte. Ainsi commença, en août 1625, le premier pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray qui accueille depuis cette époque près de 800 000 pèlerins par an. Jean-Paul II fut l’un d’eux en 1996. Le culte de sainte Anne a grandi en Orient d’abord, dans le rayonnement de celui de la Vierge Marie. Il semblerait qu’il soit lié, en Bretagne à la première évangélisation de l’Armorique, aux VIIe et VIIIe siècles, « Ana » désignant une divinité celtique auparavant vénérée dans la région, qui aurait favorisé l’extension du culte de la mère de Marie.

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La basilique Sainte-Anne

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22 juillet, chrétiens, Vies de saint Bruno Teissier 22 juillet, chrétiens, Vies de saint Bruno Teissier

22 juillet : la Provence fête sainte Marie Madeleine

Les chrétiens d’Occident comme d’Orient célèbrent Marie de Magdala, ou Marie Madeleine, disciple de Jésus.

 

Les chrétiens d’Occident comme d’Orient célèbrent Marie de Magdala, ou Marie Madeleine, disciple de Jésus.

Comme chaque année, la paroisse de Saint-Maximin et l’association Santo Madaleno fêtent Marie-Madeleine, leur sainte patronne. À cette occasion, on expose les reliques de la sainte lors d’une grande procession, au pied du massif de la Sainte-Baume puis, à nouveau, dans les rues de Saint-Maximin où elles rejoindront l’imposante basilique gothique qui les conserve précieusement. Si l’Histoire en a gardé peu de traces, il est certain que la Provincia Romana (la Provence) a été évangélisée dès la seconde moitié du premier siècle. La tradition orale nous a transmis les noms de Lazare, Trophime, Salomé, Maximin et Marie-Madeleine. Cette dernière aurait passé les trente dernières années de sa vie dans une grotte du massif de la Sainte-Baume. Sœur de Marthe et de Lazare, elle est décrite comme une pécheresse jusqu’à sa rencontre avec Jésus qu’elle décide de suivre. Elle sera à ses côtés sur le Golgotha lors de la crucifixion, assistera à la mise au tombeau et sera une des premières à le voir ressuscité.

La basilique de Vézelay, dans l’Yonne, est aussi sous le patronage de Marie-Madeleine dont elle s’est longtemps disputé les reliques avec Saint-Maximin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La grotte de la Sainte-Baume

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1er mars : c'est mardi gras, la fin du carnaval

Une fête populaire héritée des festivités romaines marquant la fin de l’hiver. Dans de nombreux pays, c’est le dernier jour du carnaval !

 

Pour les chrétiens d’Occident, c’est Mardi gras ! Une fête populaire héritée des festivités romaines marquant la fin de l’hiver. Dans de nombreux pays, c’est le dernier jour du carnaval !

Comme son nom l’indique le Mardi gras est un jour d’abondance où les excès, en particulier alimentaires, sont normalement permis : viande, graisse et œufs avant les 40 jours de jeûne à venir. C’est ce que dit la tradition car la réalité est toute autre et, si l’usage veut que l’on déguste toutes sortes de beignets ce jour-là : bugnes en région lyonnaise, oreillettes languedociennes ou merveilles provençales, bottereaux angevins ou nantais, crêpes quelquefois, on en oublie parfois la raison.

Mardi gras reste avant tout la fin du carnaval, l’apothéose après trois jours ou une semaine de fête à tout rompre, le moment où l’on va brûler Monsieur Carnaval ou tout autre symbole de ces quelques jours où, sous le masque et à l’abri du costume, on pouvait tout se permettre ! le mot même de carnaval vient de l’italien carne (viande) et levare (ôter) et c’est donc bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui, « faire gras », c’est-à-dire manger de la viande et tout aliment riche aujourd’hui, avant de s’en abstenir demain et dans les deux jours à venir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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10 février : le naufrage de Saint Paul, fête religieuse et nationale à Malte

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel et qu’il a évangélisé leur pays, la commémoration de l’événement est un jour férié et chômé.

 

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel (et non au large des côtes croates comme l’affirment les historiens) et qu’il a évangélisé les îles. Cet événement est considéré comme l'un des plus grands moments de l'histoire de Malte au point que la Fête du naufrage de Saint Paul (San Pawl Nawfragu) a été déclarée jour férié officiel. La célébration principale a lieu, bien sûr, en l'église du Naufrage de Saint-Paul à La Valette, la capitale de Malte, avec deux messes successives à 7h et 8h suivi d’une grande procession. Chaque 10 février, l’effigie en bois de l'apôtre Paul (une statue du XVIIe siècle) défile dans les rues de la ville, sous les applaudissements du public et les confettis lancés des fenêtres.  À 12h00, c’est le tir des canons de la batterie de salut pour commémorer la fête du naufrage de St Paul (Feast of St. Paul's Shipwreck). Après la cérémonie religieuse, la procession prend vite l’allure d’un véritable carnaval parcourant la capitale.

En effet, selon la légende, saint Paul (Paul de Tarse) aurait fait naufrage à Malte, en l’an 60. Il venait de passer deux années en prison à Césarée, siège de l’autorité romaine en Palestine et naviguait vers Rome pour être jugé (comme citoyen romain), en compagnie d’autres prisonniers. Une terrible tempête se déchaîna qui laissa penser à l’équipage aussi bien qu’aux prisonniers que le naufrage était inévitable et son issue fatale. Mais Paul les rassura et leur dit : « Vous sortirez tous sains et saufs de ce naufrage. Cette nuit, un ange m’est apparu et m’a dit : « Paul, tu n’as rien à craindre ; il faut que tu comparaisses devant l’empereur romain. Et Dieu sauvera tous tes compagnons » » De fait, les 276 occupants du bateau parvinrent à rejoindre la côte maltaise sans dommage, selon les promesses de l’ange ! Trois mois plus tard, Paul était embarqué sur un autre bateau vers Rome où il devait être jugé puis décapité.

Le passage de Paul à Malte, s’il fut bref, a laissé de nombreuses traces et on lui attribue plusieurs miracles. Ainsi, accueilli à Mdina, dans le palais du gouverneur romain Publius, il guérit miraculeusement le père de ce dernier de la dysenterie. Publius se convertit et devient le premier évêque catholique de Malte. Mais Paul prêcha aussi l’Évangile à une population qui affluait, intriguée par cet homme, tout à la fois faiseur de miracles et ardent prédicateur !

De nos jours, la figure de saint Paul hante encore l’archipel, à commencer par l’imposante statue du saint, érigée en 1845 sur la côte même où le bateau échoua. Patron de Malte bien sûr et de différentes paroisses de l’île, on visite les catacombes qui portent son nom mais qui datent des IVe et Ve siècles tout près de la grotte où il séjourna durant trois mois. Légende ou pas, il est avéré que Malte fut la première colonie romaine à se convertir au christianisme.

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Éthiopie, chrétiens, Épiphanie, orthodoxes Bruno Teissier Éthiopie, chrétiens, Épiphanie, orthodoxes Bruno Teissier

19 janvier : les Éthiopiens fêtent Timket dans un climat très tendu

Timket (ou Timqat) célèbre le baptême du christ, c’est l’Épiphanie de l’Église orthodoxe locale, une véritable fête nationale en Éthiopie.

 

Les trois couleurs du drapeau éthiopien pavoisent les rues des grandes villes du pays, c’est Timket, la célébration chrétienne la plus importante de l’année. En Éthiopie, les chrétiens représentent qu’une petite moitié de la population (contre un tiers de musulmans) mais cette cérémonie qui dure trois jours est quasiment une fête nationale, chômée dans la plupart des régions. 

Timket (ou Timqat) célèbre le baptême du christ, c’est l’Épiphanie selon l’Église orthodoxe locale, laquelle comme celle des Russes ou des Coptes, suit un calendrier religieux calqué sur le calendrier julien, lequel est en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien.

Cette année, comme en 2021, Timket est fêté dans une ambiance très martiale. Le pays vit depuis plus d’un an sous la menace d’une guerre civile généralisée. La situation est très tendues, notamment à Gondar, une ville où les célébrations de l’Épiphanie sont les plus remarquables. Gondar est située au nord du pays non loin du Tigré que les forces pro-gouvernementales assiègent depuis décembre.

Timket (ጥምቀት) se déroule sur trois jours. Le 18 janvier, appelé Ketera, est le jour des préparatifs. Ce jour-là, les tabots, des coffres en bois symbolisant l'Arche d'Alliance (que l’Église d’Éthiopie prétend détenir) sont sortis des églises, enveloppés de tissu et de soie. Au cours d’une cérémonie grandiose, le prêtre le plus ancien de chaque église conduit la procession jusqu’à la rivière ou à un bassin (timkete-bahir), en portant les tabots sur la tête.

Le tabot symbolise les coffres contenant les tablettes sur lesquelles les 10 commandements ont été écrits et présentés à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï. Les participants passent la nuit à prier et à chanter lors de différents offices, dont la liturgie eucharistique. 

La messe commence aux petites heures du matin du 19 janvier, le jour du baptême (timket) proprement dit et se poursuit jusqu'à environ 7 heures du matin. Les habitants portent des vêtements blancs et se couvrent la tête de foulards. Après la messe, des discours sont prononcés par des personnalités importantes de l’Église et l'eau est bénie. Des participants se plongent ensuite dans l'eau, renouvelant les vœux qu'ils ont prononcés lors du baptême.

Le troisième et dernier jour de Timkat, le 20 janvier. Les tabots qui avaient été portés à l'eau sont ramenés aux églises lors d’une procession similaire.

En 2019, les cérémonies du Timket, ont été inscrites sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

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5 janvier : les Espagnols accueillent les Rois mages

Ce soir en cette veille d'Épiphanie, il convient de bien recevoir les Rois mages, car dans la nuit, ce sont eux qui vont distribuer les cadeaux aux enfants, du moins c’est ce qu’on leur raconte en Espagne.

 

Ce soir, en cette veille d'Épiphanie, il convient de bien recevoir les Rois mages, car dans la nuit, ce sont eux qui vont distribuer les cadeaux aux enfants, du moins c’est ce qu’on leur raconte en Espagne. Depuis la fin du XIXe siècle, les municipalités organisent chaque année une « cavalcade des Rois mages » (cabalgata de los Reyes Mágos) particulièrement populaire à Barcelone où le défilé est suivi par des milliers de personnes.

Les figurants arrivent par bateau vers 15h30 heures, à ce moment, 21 coups de canons sont tirés du fort de Monjuic. Les Rois mages et leur suite composée de musiciens en costumes, de saltimbanques en tout genre, remontent les Ramblas jusqu’à la place de Catalogne, tout en distribuant des friandises.

Voici l’itinéraire pour ce 5 janvier 2022 : Le public ne pourra pas assister à cette arrivée, ceci étant l'une des restrictions du défilé 2022. Pour le public, le défilé débute à 18.15, avenue Marqués de l'Argentera - Pla de Palau- Paseo de Isabelle II - Via Laietana - Place Urquinaona - Fontanelle - Place de Catalogne - Pelai - Place de l'Université - Ronda de Sant Antoni - Sépulvéda - Avenida del Paral - Place d'Espagne - arrivée : Avenida de la Reina Maria Cristina (Avenida de Rius i Taulet), vers 21h.

En France, Perpignan organise aussi sa cavalcade qui va du Castillet au parvis de la cathédrale où l'on distribue des chocolats chauds.

À Madrid, chaque quartier a son défilé auquel participent aussi les maires d'arrondissement et le personnel politique. La télévision publique (TVE)  en diffuse les images en direct.

Ce soir, les enfants sont invités à se coucher tôt, en laissant leurs chaussures près de la fenêtre, sans oublier de prévoir un bol d’eau pour les chameaux et quelques friandises pour les Rois mages. Demain, au réveil, ils trouveront des cadeaux, en complément de ceux qu’ils ont déjà reçus à Noël, et mangeront du Roscon de Reyes, une brioche aux fruits confits.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 janvier 2022

 
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chrétiens, 25 décembre, Noël Bruno Teissier chrétiens, 25 décembre, Noël Bruno Teissier

25 décembre : dans le monde entier, ou presque, c'est Noël !

Cette fête chrétienne commémore la naissance du Christ. La date n'est certainement pas celle de la naissance de Jésus dont l'année même n'est pas connue.

 

Cette fête chrétienne commémore la naissance du Christ. La date n'est certainement pas celle de la naissance de Jésus dont l'année elle-même n'est pas connue avec certitude. Au vu des éléments historiques et de ce que nous en disent les Évangiles, de l'an 5 av. JC à l'an 5 ap. JC semble être la fourchette la plus probable. Quant au 25 décembre, il correspond à celle du culte du dieu Mithra, dieu de la lumière, très populaire à l'époque et qu'il s'agissait de concurrencer. C'est au IVe siècle que cette date fut choisie, antérieurement, elle avait été fixée au 6 janvier, une date que seuls les Arméniens ont conservé.

Avec le temps, Noël est devenue une fête vraiment internationale. Au Japon, on s'offre des cadeaux ; en Iran, on décore les vitrines de Pères Noël ; au Pakistan, le jour est férié, comme dans d'autres pays musulmans : le Bangladesh ou Indonésie ; c'est aussi le cas à Taïwan, en Inde en Birmanie, à Singapour... autant de pays où, pourtant, les chrétiens sont très minoritaires. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 décembre 2021

 
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L’ayatollah Khamenei chez lui, à droite le portrait de Khomeiny, à gauche le sapin de Noël

À Séoul, Corée

Décorations de Noël dans une rue de Dakar

Un sapin de Noël fait de pelote de laine exposé rue Qianmen à Pékin

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1226, Géorgie, 13 novembre, chrétiens Bruno Teissier 1226, Géorgie, 13 novembre, chrétiens Bruno Teissier

13 novembre : la mémoire de cent mille martyrs géorgiens

Cérémonie religieuse et nationale en souvenir d’un massacre de chrétiens perpétré au XIIIe siècle

 

Chaque 13 novembre, à Tbilissi, la foule, guidée par les plus hautes autorités religieuses, se rend sur le pont qui enjambe le fleuve Mtkvari pour commémorer la mort des 100 000 martyrs chrétiens de Tbilissi décapités par les musulmans en 1226 pour avoir refusé de renier leur religion. Cette célébration est à la fois religieuse et nationale. La Géorgie, petit État en mal de reconnaissance, se souvient de sa grandeur passée, notamment de la brillante Géorgie médiévale qui dominait la région jusqu’aux invasions turques perses et mongoles du XIIIe siècle y mette un terme. 

À l’automne 1225, la Géorgie est attaquée par Jalal ad-Din, roi du Khwarezm (un État turco-perse), qui fuit devant l’avance des armées mongoles. Les armées géorgiennes subissent une lourde défaite à la bataille de Garni en août 1225 et, pendant que la reine Rousoudan et la cour s’enfuient à Koutaïssi en Iméréthie, la capitale Tiflis (ancien nom de Tbilissi) est prise le 9 mars 1226 grâce à la trahison d’une partie de la population musulmane. La population chrétienne qui refuse de se convertir à l’islam est massacrée et les églises détruites. Rapidement, les Géorgiens pourront reprendre le contrôle de leur capitale. Le royaume de Géorgie va encore exister pendant deux siècles et demi mais son apogée appartient au passé.

Selon une chronique anonyme, Jalal a fait détruire la cathédrale de Sioni. Les icônes de la Vierge Marie et du Christ ont été placées sur le pont au-dessus de la rivière, on força les chrétiens à les piétiner. Ceux qui refusaient de profaner les icônes, ont été immédiatement décapités. On ne connaît pas de nombre exact de morts, le nombre indiqué dans la chronique médiévale géorgienne peut être traduit par « dix mille ». L’Église orthodoxe géorgienne invite néanmoins à célébrer la Journée du souvenir de 100 000 martyrs ( ასი ათასი მოწამე), fête religieuse importante en Géorgie qui a été placée le 31 octobre du calendrier julien, c’est-à-dire le 13 novembre du calendrier géorgien. 

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1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier 1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier

5 mars : fête protestante en Polynésie française

En Polynésie, ce jour est férié. Les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

 

En Polynésie, ce jour est férié depuis 1978. Pour la 224e année consécutive, les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : messes solennelles dans des lieux de culte bondés, chorales somptueuses mais aussi danses et chants traditionnels vont marquer cette journée du souvenir, c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

En effet, c’est le 5 mars 1797 à la Pointe Vénus, sur la côte est de l’île de Tahiti que débarquèrent du Duff, 18 missionnaires protestants issus de la London Missionary Society. Un monument commémorant l’événement y a été, depuis, érigé. Les Anglais parcouraient alors les mers du sud et leur vision des populations polynésiennes est très marquée par les descriptions qu’en on fait les explorateurs tels Walli, Cook, Bligh ou Bougain­ville. Les mœurs de ces sociétés, notamment leur grande liberté sexuelle les encouragèrent à aller les convertir et à réformer leur mode de vie dans le sens de la morale conservatrice de l’Angleterre victorienne. Le protectorat français, imposé progressivement à l’ensemble des îles, à partir de 1843, n’y changera rien. La communauté protestante reste aujourd’hui l’une des plus importantes communautés religieuses en Polynésie française. Aujourd’hui, les catholiques se mêlent à la fête qui est devenue une grande rencontre œcuménique.

La moitié des Polynésiens se réclament de l’Église protestante ma’ohi, majoritaire aux îles Australes et de la Société. Un tiers est catholique, principalement aux Marquises, dans l’est des Tuamotu, aux Gambier. Les mormons, arrivés en 1844, représenterait 7 % de la population, l’Église adventiste du 7e Jour, 6 %, la religion sanito, 2 %… Les vieilles croyances n’ont pas disparu pour autant, les divinités locales cohabitent sans problème avec celles dont parle la Bible traduite en tahitien dès 1836.

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