16 février : les Arméniens fêtent saint Vartan Mamikonian, héros national

 

Chaque année, le jeudi qui précède le début du Carême, l’Église apostolique arménienne célèbre la fête de Vardanantz (Վարդանանց).

Cette fête rappelle une bataille décisive qui eut lieu au Ve siècle. Quelques années auparavant, en 428, l’Arménie était tombé sous la domination de la Perse dirigée par la dynastie Sassanide. En 449, Yazdgard II, le roi de Perse, décide d’imposer sa religion à tous ses sujets, autrement dit d’imposer le zoroastrisme. Or l’Arménie est un pays chrétien depuis le début du Ive siècle, c’est même le premier pays au monde à avoir embrassé cette religion nouvelle de manière officielle. Après s’être réunis, les seigneurs arméniens décident de ne pas renier leur foi. Pour les Perses, il s’agissait de détourner les Arméniens de l’influence de Constantinople où le christianisme a déjà pris pied. En 451, le roi des Perses engage donc son armée contre celle qui a été levée par les grandes familles arméniennes et dont Vartan Mamikonian a pris la tête. Lui-même, sept grands seigneurs et un millier de soldats arméniens sont tués dans la bataille qui eut lieu le 26 mai 451 sur le champ d’Avaraïr, dans les plaines de Vaspouragan. Les Arméniens ont été écrasés par une armée de 200 000 hommes, les Byzantins appelés à l’aide sont arrivés trop tard. Mais leur résistance héroïque va dissuader les Sassanides de chercher à les convertir. Par le traité de Nvarsak, en 484, les Arméniens ont fini par obtenir  officiellement la liberté de culte.

Vartan Mamikonian a été canonisé par l’Église apostolique arménienne. Laquelle considère que grâce au martyre des saints Vardanank les Arméniens ont pu échapper à leur assimilation. Cette célébration des Vardanants est ainsi autant une fête religieuse qu’une commémoration nationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 février 2023

 

Image pieuse du XIXe siècle

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