L’Almanach international

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1083, Hongrie, 20 août, Célébration patriotique Bruno Teissier 1083, Hongrie, 20 août, Célébration patriotique Bruno Teissier

20 août : la Saint-Étienne, fête nationale hongroise

Les Hongrois célèbrent aujourd’hui l’anniversaire de saint Étienne (Szent Istvan), premier roi de Hongrie (1000-1038), fondateur de l’État et évangélisateur du pays.

 

Les Hongrois célèbrent aujourd’hui l’anniversaire de saint Étienne (Szent Istvan ünnepe), premier roi de Hongrie (1000-1038), fondateur de l’État et évangélisateur du pays. Le 20-Août est aussi la Fête de la fondation de l’État (Államalapítás ünnepe).

Une série de manifestations marque l’événement dont la traditionnelle procession en costume d’époque portant la Sainte Dextre (relique de la main de saint Étienne), véritable trésor national. Un pain spécial est cuit à cette occasion, souvenir d’une époque (après-guerre) où l’on a voulu remplacer une fête religieuse par une fête des moissons et l’habitude a perduré. Le Danube est au cœur de la fête avec une gigantesque parade fluviale puis une parade aérienne au-dessus du fleuve, occasion pour des pilotes chevronnés de donner des frissons à une foule massée sur les berges du fleuve. C’est de là qu’on aura la meilleure vue, ce soir, sur le feu d’artifice qui est comme le point d’orgue de cette fête qui envahit aussi les rues de la ville et donne lieu aux journées de l’artisanat local dans le quartier du château de Buda. Entre tradition et modernité, les Hongrois ont fait de cette fête nationale finalement assez récente (1891) une occasion de célébrer leur saint patron, leur constitution et leur savoir-faire !

Le 20 août correspond à l’anniversaire de sa canonisation en 1083. Pour le Vatican, la fête de saint Étienne de Hongrie est le 16 août. Mais, le saint Étienne le plus connu en Occident n’est pas celui des Hongrois, mais celui qui se fête le 26 décembre.

La Constitution de 2012 mentionne que la Hongrie, depuis sa fondation par le roi Étienne, fait partie de l'Europe chrétienne. Cette nouvelle constitution, qui resteint le champs démocratique, fait référence à Dieu, au chistianisme et à la famille traditionnelle (les pilers de la propagande du régime autoritaire mis en place par Viktor Orban). La Hongrie est l’une des plus jeunes nations en Europe, moins de mille ans ! D’où, sans doute, le nationalisme chatouilleux des Hongrois et leur tropisme oriental prononcé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier 1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier

20 août : les Estoniens fêtent leur indépendance

Le 20 août 1991, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS… Depuis 1992, le 20 août est un jour férié en Estonie.

 

Le 19 août 1991, alors que Moscou est en pleine tentative de putsch (les durs du régime soviétique tentant de renverser Gorbatchev), le soviet suprême de la petite Estonie, après de longs débats, finit par voter le rétablissement de l’indépendance de 1918 (24 février). Il est 23h03. L’armée soviétique qui est entrée en Estonie le matin même, hésite pendant plusieurs heures, avant de renoncer à prendre d’assaut la tour de la télévision défendue par les citoyens. Finalement, le 20 août, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS, laquelle se résoudra le 6 septembre à reconnaître l’émancipation de l’Estonie. Ébranlée par le putsch raté, l’URSS va finalement disparaître le 25 décembre de la même année. L’armée russe ne quittera toutefois la république balte que 3 ans plus tard.

Le 20 août est, depuis 1992, un jour férié en Estonie. La journée est connue comme le Jour du rétablissement de l'indépendance (Taasiseseisvumispäev). En Russie, le souvenir de l’émancipation de l’un des nombreux peuples qui lui été soumise est vécu par les nationalistes comme l’une des nombreuses humiliations subie depuis 30 ans et que l’invasion de l’Ukraine était sensé laver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier 1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier

20 août : le Maroc célèbre le combat du sultan Mohamed V pour l'indépendance

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, et son exil forcé par les autorités françaises. Cette date marque tournant dans la lutte pour l’indépendance.

 

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, son arrestation par les autorités françaises qui occupaient le Maroc et sa déportation, avec sa famille, vers la Corse puis vers Madagascar. Ce faisant, Paris écartait un sultan qui avait pris le parti des nationalistes prônant l’indépendance du pays, pour le remplacer par un cousin plus docile : Mohamed ben Arafa. Cet événement va provoquer un sursaut nationaliste du peuple marocain et le début du mouvement politique qui conduira à l’indépendance. Rétrospectivement, c’est le début d’un processus irrésistible de décolonisation du Maroc. Les Marocains célèbrent cette journée comme le Jour de la Révolution du Roi et du Peuple (ذكرى ثورة الملك والشعب).

Tout avait commencé quand le Palais, en coordination avec le mouvement nationaliste, avait présenté le 11 janvier 1944 le Manifeste de l’indépendance. Le discours du souverain lors de sa visite à Tanger, le 9 avril 1947, encourageant à la lutte pour l’indépendance, suivi d’importantes manifestations, notamment dans le nord du Maroc, avait convaincu le gouvernement français de neutraliser le monarque alaouite. Le soulèvement du 16 août 1953 dans l’Oriental déclencha la réaction de Paris : quatre jours plus tard, Mohamed V était destitué. On le sait, le coup de force des Français a provoqué l’inverse de ce qui était attendu. L’exil forcé du sultan a véritablement dopé le mouvement anticolonial. La France devra céder à la révolte des Marocains et se résoudre à faire revenir Mohamed V sur son trône. Il ne rentra que le 16 novembre 1955 et l’indépendance ne sera acquise que le 18 novembre 1956 avec la fin du protectorat français. Le sultan prendra alors le titre de roi du Maroc.

Traditionnellement, le roi Mohamed VI, petit-fils de Mohamed V, adresse un discours dans la soirée aux citoyens marocains. Le 20 août est aussi l’une de ces journées où le roi accorde sa grâce à des citoyens condamnés, souvent pour raisons politiques. Une manière de montrer que son régime, fut-il souvent arbitraire comme l’avait été Paris à l’égard du sultan, sait aussi lâcher du lest face à la contestation.

Deux autres dates célèbrent la marche vers l’indépendance du Maroc : le 11 janvier et le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

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