L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
25 octobre : la fête de l'armée roumaine
La mise en valeur de l’armée se joue aujourd’hui dans un contexte de guerre, Roumanie se retrouvant aux avant-postes de la défense de l’Europe sur le flanc sud-est de l’OTAN. La date du 25 octobre rappelle de la reconquête, en 1944, de la Transylvanie du Nord qui avait été rattachée à la Hongrie.
Chaque 25 octobre, la Roumanie célèbre son armée. La date commémore la reconquête du territoire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 25 octobre 1944.
Le 23 août 1944, le dictateur roumain, Ion Antonescu qui avait soutenu l'Allemagne nazie, est renversé par une coalition des forces d’opposition rassemblée par le roi Michel Ier. Aussitôt, l’armée roumaine s’est retournée contre la Wehrmacht. Avec l’aide des Soviétiques, elle est partie à la reconquête de son territoire occupé par les Allemands et en particulier des provinces cédées à la Hongrie fasciste. Le 25 octobre 1944 est la date de la reconquête de Carei, la dernière ville avant la frontière hongroise. Ce jour était également l’anniversaire du roi Michel.
La date symbole donc la reconquête du territoire, en particulier celle de la Transylvanie, disputée avec la Hongrie. En revanche, la Roumanie ne récupèrera pas toutes ses provinces d’avant la guerre : l’URSS ne lui restituera pas ce qui est devenu l’actuelle Moldavie, ainsi que la partie de la Bucovine aujourd’hui intégrée à l’Ukraine. La célébration du 25 octobre a été créée en 1959, il ne fallait pas à l’époque fâcher Moscou.
La Journée des forces armées roumaines, également connue sous le nom de Journée de l’armée roumaine (Ziua Armatei Române), n’est pas un jour férié, mais elle est encore largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des cérémonies solennelles, des défilés militaires notamment à Bucarest où l’armée défile jusqu’à l’arc de triomphe.
Cette journée est aussi l’occasion de célébrer l’armée actuelle. Actuellement, un millier de soldats roumains sont impliqués dans des missions internationales, sous les auspices de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU et de type coalition. Jusqu’à récemment, le contingent le plus important, 693 hommes, était déployé en Afghanistan, sous les auspices de l'OTAN, dans le cadre de la mission Resolute Support. La première action de l’armée roumaine hors des frontières nationales, après 1990, a commencé le 8 mars 1996, avec des contingents des armées des États membres et partenaires de l'OTAN, sur le théâtre d'opérations en Bosnie-Herzégovine, avec le 96e bataillon de génie. . En 2000, l'armée roumaine a commencé à participer à la mission de l'OTAN KFOR dans la province du Kosovo, avec du personnel et, plus tard, avec des sous-unités spécialisées au niveau de l’entreprise. La Roumanie a participé, avec 838 soldats, entre juillet 2003 et 31 juillet 2009, aux efforts internationaux pour la stabilisation de l'Irak, tant au sein de la Force multinationale (MNF-I) qu'au sein de la mission OTAN d'entraînement des forces de sécurité irakiennes. Au cours des missions sur les théâtres d'opérations, 30 soldats roumains sont morts et plus de 140 autres ont été blessés.
Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, la Roumanie se retrouve aux avant-postes de la défense de l’Europe sur le flanc sud-est de l’OTAN. Son armée est aujourd’hui épaulée par la France et les États-Unis.
Le Programme de ce 25 octobre 2025
À Bucarest : 10 h, Tombe du Soldat inconnu, au parc Carol Ier – Cérémonie militaire et religieuse de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs, suivie de la relève de la garde à l'aéroport de Bucarest. Des avions militaires de l'armée de l'air roumaine survolent le monument.
- 12h, Monument aux Héros de la Patrie de la Seconde Guerre mondiale, devant l'Université de Défense nationale "Carol Ier" - Cérémonie militaire et religieuse de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs.
- 12h, Monument aux Héros tombés sur les théâtres d'opérations et sur le territoire de Roumanie, devant le Palais national des enfants - Cérémonie militaire et religieuse de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs.
- 17h, Parc Cișmigiu - Concert de la musique représentative du ministère de la Défense nationale.
- 19h, procession aux flambeaux le long du parcours du palais du Cercle militaire national, Calea Victoriei, Blvd. Regina Elisabeta, Blvd. Mihail Kogălniceanu, Splaiul Independêi, Blvd. Eroilor Sanitari, Str. Professeur Docteur Gheorghe Marinescu, Route de Cotroceni, Boulevard Iuliu Maniu, Boulevard Général Paul Teodorescu, Boulevard Timișoara, Quartier Général de la 30e Brigade de la Garde « Mihai Viteazul ».
Dans le reste du pays :
- 10h, Cluj-Napoca , Monument roumain « Gloire du Soldat » sur la Place Avram Iancu - Cérémonie de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs.
- 11h, Iași , 15e Brigade Mécanisée Podu Înalt - Cérémonie militaire et religieuse de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs. 19h - Procession aux flambeaux le long du parcours du Musée de l'Union, Place de l'Union, Boulevard Ștefan cel Mare, Palais de la Culture.
- 10h, Satu Mare , Monument au Soldat Roumain - Cérémonie de dépôt de gerbes et de guirlandes de fleurs.
- 12h30, Păuliș, Monument aux Héros : Cérémonie de dépôt de gerbe et de fleurs.
- 13h, Carei, à l'ensemble monumental « Gloire du Soldat Roumain » : Cérémonie de dépôt de gerbe et de fleurs, arrivée du « Relais des Vétérans Invictus ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2025
24 octobre : le 80e anniversaire des Nations unies
Pour célébrer ce 80e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies, certains bâtiments, ponts, musées et monuments sont éclairés en bleu - la couleur officielle des Nations Unies - ce 24 octobre 2025. Mais c’est un anniversaire bien amer que fête aujourd’hui, l’ONU.
C’est un anniversaire bien amer qui est fêté aujourd’hui, alors que s’est ouverte cette semaine la 80e Assemblée générale des Nations Unies. Celle-ci réunit comme chaque année les dirigeants mondiaux, experts et membres de la société civile, pour une édition placée sous le thème « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ». Mais l’organisation doit affronter des coupes budgétaires et des plans sociaux dus à la désaffection de nombreux membre à commencer par les États-Unis qui ont réduit drastiquement leur contribution.
L’ONU est marginalisée par les grandes puissances, accusée d’impuissance face aux crimes, aux génocides et aux guerres, notamment à cause de l’inaction du Conseil de sécurité l'ONU, paralysé sur des conflits majeurs comme Gaza et l’Ukraine par le droit de veto de ses membres permanents. Mais elle reste malgré tout considérée comme plus que jamais indispensable en raison de son travail de terrain, comme la distribution d’aide alimentaire à plus de 100 millions de personnes dans 120 pays l’an dernier par le Programme alimentaire mondial qui a apporté une aide alimentaire ; ou la présence de milliers de Casques bleus déployés pour protéger des civils dans des zones de conflit, même si là où ils seraient très utiles comme en Palestine pour protéger les populations civiles, Israël et les États-Unis lui en interdisent l’entrée. L’efficacité de l’ONU reste à désirer, admet António Guterres, le secrétaire général, mais, il faut s’en convaincre, si elle n’existait pas le monde serait bien pire.
Au printemps 1945, des représentants de 50 pays s’étaient réunis à San Francisco pour mettre la dernière main à une Charte des Nations unies. Le 24 octobre marque le jour où un nombre suffisant de ratifications ont été réunies pour lancer officiellement la nouvelle organisation. La nouvelle institution mondiale, qui émergeait du chaos et des ravages de la seconde guerre mondiale, visait « à préserver les générations futures du fléau de la guerre, à proclamer de nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’Homme, à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ». Dans le monde entier, c’est l’occasion de tenir des réunions et d’organiser des expositions sur les réalisations et les objectifs de l’organisation. En 1971, l’ONU a recommandé que le 24 octobre soit célébré comme un jour férié par les États membres, mais très peu l’ont adopté.
La Journée des Nations Unies (UN Day) marque l'anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies le 24 octobre 1945. Célébrée chaque année, elle offre l'occasion de réaffirmer les buts et principes de la Charte des Nations Unies qui la guident depuis 80 ans.
Cependant, cette année, l’ONU fête tristement cet anniversaire, les États-Unis se sont retirés de l’Unesco en 2019, de l’OMS en 2020, en pleine pandémie de Covid-19… Cet activisme forcené de Trump, Netanyahou, Poutine et quelques autres contre le multilatéralisme affaibli financièrement et politiquement l’organisation mondiale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2025
23 octobre : hommage à Chulalongkorn, le roi bien-aimé des Thaïlandais
Le 23 octobre est un jour férié en Thaïlande depuis la mort, en 1910, du roi Chulalongkorn, monté sur le trône en 1868. Ce grand monarque réformiste a su protéger le Siam de la colonisation, les Thaïlandais lui vouent un véritable culte.
Le 23 octobre est un jour férié en Thaïlande depuis la mort en 1910 du roi Chulalongkorn, monté sur le trône en 1868 sous le nom de Rama V. La place du palais royal à Bangkok, où trône sa statue équestre, inaugurée en 1908, est couverte de gerbes de fleurs, roses de préférence. Son portrait est affiché un peu partout dans le pays. Chulalongkorn, l’arrière-grand-père du roi actuel, est une quasi-divinité en Thaïlande.
Les organisations gouvernementales et les administrations sont fermées le Jour de Chulalongkorn ou Jour de Piyamaharaj (วันปิยมหาราช), jour du "grand roi bien-aimé" (Wan Piya Maharaj). Cette année, le gouvernement a voulu faire un geste : les autoroutes seront gratuites toute la journée.
Chulalongkorn a su préserver son royaume, le Siam à l’époque, des ambitions coloniales de l’Angleterre et de la France, même il a dû céder quelques portions de territoire à cette dernière. D’ailleurs, les litiges territoriaux actuels entre le Cambodge et la Thaïlande y ont leur origine.
Si Chulalongkorn est tant aimé des Thaïlandais, c’est aussi pour avoir réformé et modernisé son pays : réforme de l’éducation, création d’une université, abolition de l’esclavage (1895), construction du chemin de fer, réorganisation de l’armée… Il fut le premier roi à entreprendre des voyages à l’étranger, à Singapour, en Inde et en Europe, notamment deux fois en France.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2025
La couleur qui est associée à Chulalongkornest le rose, car il est né un mardi.
22 octobre : conflit de mémoire et de légitimité au Cachemire
Les conflits de mémoire font partie de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’une “Journée noire du Jammu-et-Cachemire”, observée chaque 22 octobre.
Les conflits de mémoire sont un élément important de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’une Journée noire du Jammu-et-Cachemire (Black Day of Jammu and Kashmir) pour contrer le discours du Pakistan. Ce dernier célèbre chaque 27 octobre, une Journée noire du Cachemire, mais aussi chaque 24 octobre, la Journée de l'Azad Cachemire ainsi qu’une Journée de solidarité avec le Cachemire (chaque 5 février) qui s’adresse à la partie de la province contrôlée par l’Inde
Cette date du 22 octobre fait référence au jour de 1947 où des tribus armées venues du Pakistan ont envahi le Cachemire quelques semaines après la partition de l’Inde britannique. Même si des escarmouches avaient déjà eu lieu début octobre, cet événement est considéré comme le début du premier conflit indo-pakistanais (1947-1948).
Le Cachemire avait été intégré à l’Union indienne, sous le nom de Jammu-et-Cachemire (on lui a adjoint des régions non musulmanes afin de réduire la proportion des musulmans, laquelle n’est plus que des deux tiers aujourd’hui) mais avec un statut spécial d’autonomie. Ce statut lui a été brutalement retiré en le 5 août 2019 par le gouvernement ultranationaliste de l’Inde. L’année suivante, l’Inde brandissait sa Journée du 22-Octobre pour tenter de légitimer sa démarche.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025
Les différentes zones d’occupation du Cachemire : Pakistan (vert), Inde (orange), Chine (marron).
21 octobre : la mémoire du massacre de Kragujevac en Serbie
Le Jour du souvenir des victimes serbes de la Seconde Guerre mondiale se souvient des victimes de l’occupation nazie. La date du 21 octobre fait référence au massacre de Kragujevac, en 1941, perpétrée par l’armée allemande.
Le Jour du souvenir des victimes serbes de la Seconde Guerre mondiale (Дан сећања на српске жртве у Другом светском рату) honore la mémoire de ceux qui sont morts sur le champ de bataille, ont été tués dans des camps de concentration ou abattus par des soldats allemands, ou sont morts de faim pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas un jour férié.
La date du 21 octobre fait référence au massacre de Kragujevac, en 1941. Pour venger la mort de 10 soldats allemands mort lors d’affrontement avec la résistance, près de la ville de Kragujevac, les Allemands y ont massacré entre 2 300 et 5 000 civils, principalement des Serbes et des Roms. Ce fut l´un des plus grands massacres de civils perpétrés par l´armée régulière allemande (et non la SS.)
La Journée nationale de commémoration, n’a été instituée qu’en 2012, n'est pas un jour férié. Mais chaque 21 octobre, depuis 1953 une cérémonie solennelle a lieu au parc commémoratif de Šumarice, près de Kragujevac. À Kragujevac, les habitants font une veillée le soir du 20 octobre. Un musée du 21-Octobre, fondé en 1976, perpétue le souvenir de ce massacre.
Le lycée de la ville, le plus ancien de Serbie, a été particulièrement concerné : plusieurs classes et leur enseignant font partie des victimes. Chaque année, depuis 1971, plusieurs milliers de personnes assistent à la Grande Heure scolaire (Великог школског часа), avant des dépôts gerbes de fleurs sur les tombes des élèves et des enseignants exécutés.
Depuis 1975, le Festival de musique de chambre « Pèlerinage d'octobre » (Октобру хододарје) (OKTOH) se déroule dans l’enceinte du lycée de Kragujevac. De jeunes musiciens du pays et du monde entier interprètent des œuvres classiques à la mémoire des citoyens exécutés. À ce jour, environ 2 000 artistes y ont participé. Environ 200 concerts ont été organisés, soit une moyenne de six concerts par an, et 28 000 personnes y ont assisté.
Dans la mémoire populaire yougoslave, le massacre de Kragujevac est devenu le symbole de la brutalité de l'occupation allemande. Il a été comparé à la destruction par les Allemands du village tchécoslovaque de Lidice en juin 1942 et au massacre du village français d'Oradour-sur-Glane en juin 1944.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2025
Les Allemands arrêtent des habitants de Kragujevac pour les exécuter. Parmi eux, de nombreux élèves du lycée.
19 octobre : la Marche du drapeau tunisien
Une association organise une marche du drapeau dans les rues de Tunis. C’est la dixième édition et le 198e anniversaire du drapeau tunisien.
Comme chaque année, depuis 2015, l’association « Tourathna » (Notre Patrimoine) organise la manifestation Kharjet El-‘Alam (la Sortie du drapeau), pour célébrer le 198e anniversaire de la création du drapeau tunisien.
Cette marche part du Théâtre municipal de Tunis pour se rendre à la statue d’Ibn Khaldoun. Les participants brandissent le drapeau national au son de l’hymne national, accompagnés par les majorettes de Ksar Hellal. Le programme de cette édition comprend aussi des ateliers de dessin pour enfants, une exposition d’arts plastiques sur l’histoire du drapeau, ainsi que la prestation d’une chorale d’enfants devant le Théâtre municipal.
C’est à la suite de bataille de Navarin (20 octobre 1827) où la flotte tunisienne a été décimée, que Hussein II Bey, le souverain tunisien, décida la création d’un drapeau pour la flotte tunisienne afin de la distinguer des autres flottes, la date exacte de sa décision n’est pas connue, c’est pour cela qu’on a retenu la date de la bataille pour dater le drapeau. Cet anniversaire est fêté chaque année lors du week-end le plus proche du 20 octobre.
Le drapeau tunisien ne sera toutefois officialisé par le bey qu’en 1831. Il n’a pas été modifié depuis cette date. Il passe, de ce fait, pour être est le quatrième plus vieux drapeau du monde après les drapeaux écossais, danois et français. C’est le plus ancien drapeau du monde arabo-musulman.
Il est rouge avec un disque blanc où figurent des symboles de l’islam : une étoile rouge à cinq branches entourée d'un croissant rouge. La couleur rouge est directement inspirée du drapeau ottoman, dont la Turquie a hérité. Pour se distinguer du drapeau turc, les motifs musulmans du drapeau tunisien ont été figurés en blancs. Sa description figure dans la constitution de 1959, puis de celle de 2014. Ce n’est qu’en 1999 qu’une loi lui a donné les côtes exactes de sa fabrication.
Les jours où la parade du drapeau sur les bâtiments publics est obligatoire de par la loi sont les suivants : 20 mars, 9 avril, 25 juillet, 15 octobre, 17 décembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2025
20 octobre : la Jamaïque honore ses héros
Le National Heroes Day est férié en Jamaïque, il commémore sept héros nationaux de l'histoire du pays. Ceux-ci sont au nombre de sept, dont une femme. Le plus célèbre d’entre eux est Marcus Garvey, héraut de la cause des Noirs aux États-Unis.
Le National Heroes Day est férié en Jamaïque, il commémore sept héros nationaux de l'histoire du pays. La célébration a été créée en 1968 pour remplacer l’anniversaire de la reine Élisabeth, souveraine de la puissance coloniale.
Le premier groupe de héros nationaux a été désigné en 1965, année de la célébration du centenaire de la rébellion de Morant Bay de 1865, moment mémorable de la lutte pour l'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne qui occupait l’île. Les premiers furent Paul Bogle, le chef des manifestants de la révolte de 1865 et Norman Manley, le militant indépendantiste des années 1920, décédé en 1969. On y ajoutera le leader indépendantiste Alexander Bustamente (décédé en 1977) et le croisé panafricain Marcus Garvey (1887-1940). Ainsi que, Samuel Sharpe, le chef de la rébellion d'esclaves de la guerre baptiste de 1832… Et tout de même une femme, Nanny of the Maroons, dite la reine Nanny, qui prit la tête au XVIIIe siècle d’un groupe d’esclaves marrons défendant leur liberté.
La Journée des Héros nationaux, qui tombe le troisième lundi d’octobre, est marquée par diverses célébrations, notamment des cérémonies de lever du drapeau et de plantation d'arbres, des concerts et des services pour commémorer les héros. Des remises de prix ont également lieu chaque année pour honorer et récompenser ceux qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la Jamaïque et à la société jamaïcaine. La liste des héros n’est peut-être pas close.
Au fil des années, la journée s'est transformée en Semaine du patrimoine national (National Heritage Week). Le lundi de la Journée des héros nationaux clôt la semaine.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2025
La Nanny des marrons
19 octobre : la fête nationale de Niué
Niué, une île du Pacifique où vivent quelque 1700 Polynésiens, a obtenu son autonomie le 19 octobre 1974. Cet anniversaire est sa fête nationale.
Niué est une île du Pacifique où vivent quelque 1700 Polynésiens qui furent colonisés par les Anglais avant d’être confiés en 1901 à la Nouvelle Zélande. Le 19 octobre 1974, l’île a conclu un accord de libre association avec la Nouvelle-Zélande.
Cette année, Niué célèbre pour la 50e fois sa constitution et son autonomie, c’est sa fête nationale. La cérémonie officielle débute tôt le matin, lorsque les drapeaux néo-zélandais et niuéens sont hissés pour souligner les relations qui demeurent entre les deux nations. Le Premier ministre prononce un discours solennel. Les festivités de la Fête de la Constitution (Constitution Day) se poursuivent toute la journée avec des courses de canoë, de la musique, de la bonne cuisine.
En tant qu'État autonome, toujours sous la couronne britannique, Niué dispose aujourd’hui de sa propre politique étrangère. Le pays est reconnu comme État non-membre par l'Organisation des Nations unies (ONU).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025
18 octobre : jour de prière en Zambie
Chaque année, le 18 octobre, la Zambie s'arrête pour prier, jeûner et réfléchir. Les drapeaux sont en berne, le pays est censé faire une pause politique… les détracteurs de cet exercice crient à l’hypocrisie du pouvoir.
Chaque année, le 18 octobre, la Zambie s'arrête pour prier, jeûner et réfléchir. Les drapeaux sont en berne, des hymnes résonnent dans les églises… les bars et restaurants sont fermés, comme la plupart des lieux publics, c’est la Journée nationale de prière, de jeûne et de réconciliation (National Day of Prayer, Fasting and Reconciliation) elle a été conçue comme une pause dans la vie politique et pour ramener le pays sur le chemin de l'unité et de l'ordre constitutionnel.
Elle a été instaurée en 2015 par Edgar Chagwa Lungu, le président de l’époque. Cette année-là, le kwacha zambien a chuté de 45 % par rapport au dollar américain en raison d'une chute brutale du prix du cuivre, principal produit d'exportation de la Zambie. Le 18 octobre 2015, un grand rassemblement de prière a eu lieu au stade des Héros de Lusaka, la capitale zambienne. Cette journée a été instaurée chaque année, le 18 octobre.
Les opposants au régime autoritaire Edgar Lungu (2015-2021), l’accusaient chaque année de chercher à détourner l’attention de la population des difficultés économiques du pays. C’était le cas de son rival Hakainde Hichilema, le président actuel, qui lui a succédé en 2021 et qui a repris à son compte la journée créée par son rival politique. Si, en 2025, le cuivre se porte mieux, la Zambie a été frappée l’an dernier par une terrible sécheresse dont elle peine à se remettre. Pas sûr que des prières suffiront à relever le pays.
La population réclame avant tout que le président cesse de peser sur le pouvoir judiciaire, la police et la commission électorale, pour que ces institutions puissent agir en toute indépendance ce qui restaurerait la confiance plus efficacement que des journées de prière. On attend surtout du président qu’il mette fin à la corruption, au népotisme, au tribalisme et au gaspillage d’argent public au profit de quelques-uns, plutôt que de se faire photographier chaque 18 octobre en train de prier pour l’avenir du pays et de remplir stade de la capitale pour des heures de discours lénifiants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2025
17 octobre : Haïti se souvient de Dessalines, son héros national
Chaque année, le gouvernement haïtien marque l’anniversaire de la mort de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne, le héros victorieux de la lutte contre l’esclavage.
Chaque année, le gouvernement haïtien marque l’anniversaire de la mort de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne, qui a été assassiné au Pont-Rouge le 17 octobre 1806, par des diverses cérémonies, notamment un dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument érigé en mémoire du héros, au Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH). Cet hommage est complété par une messe de requiem est chantée en son honneur dans la cathédrale du Cap-Haïtien.
Jean-Jacques Dessalines, ancien esclave affranchi était devenu un officier de l’armée française avant de se retourner contre les forces françaises venues mater la révolte des esclaves. En juin 1802, à la suite de la capture, par trahison, de Toussaint Louverture, il est devenu le meneur de la révolution. C’est lui qui ensuite proclame l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804 et qui se proclamera empereur quelques mois plus tard sous le nom de Jacques Ier. Il va mettre en place un régime autoritaire, bien loin des idéaux de liberté pour lequel il s’était battu. Mais aujourd’hui, c’est surtout l’image du héros de l’indépendance, vainqueur de la bataille de Verrières, le 18 novembre 1803, que l’on veut retenir ainsi que l’homme qui a remis en cause l'esclavage. Ce qui fait de lui un symbole de résistance pour toutes les nations opprimées.
Contesté par certains officiers de l'armée, Dessalines est assassiné le 17 octobre 1806, en compagnie de son ami et général Charlotin Marcadieu, à la suite d'une conspiration, laissant ainsi le pouvoir à ses assassins, qui abolissent l'empire et chassent du pays la famille Dessalines.
Les conflits politiques qui ont occasionné l’assassinat du premier chef d’État haïtien Jean-Jacques Dessalines ne lui ont pas permis d’avoir des funérailles dignes de son titre : après son assassinat, son corps fut abandonné et enterré sans sépulture. Il a fallu attendre jusqu’en 1845 sous la présidence de Rivière Hérard pour que l’image héroïque de Dessalines soit réhabilitée. L’hommage fait au héros de l’indépendance ne sera institué de manière définitive et officielle qu’en 1875. Il y a 150 ans cette année.
Considéré comme le « père fondateur d'Haïti », il voit ensuite son nom donné en 1903 à l'hymne national haïtien, La Dessalinienne, écrite par Justin Lhérisson.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2025
16 octobre : les Polonais célèbrent leur pape
Depuis 2005, année de la mort du pape Jean-Paul II, la Pologne célèbre officiellement chaque 16 octobre, l’élection en 1978 de l’archevêque de Cracovie, le cardinal Karol Wojtyła comme pape des catholiques.
Depuis 2005, année de la mort du pape Jean-Paul II, la Pologne célèbre chaque 16 octobre, l’élection en 1978 de l’archevêque de Cracovie, le cardinal Karol Wojtyła comme pape des catholiques. Cette journée du pape Jean-Paul II (Dzień Papieża Jana Pawła II ) a été instituée jour férié par la Diète (parlement) polonaise le 27 juillet 2005.
Son pontificat avait commencé par un appel, ce 22 octobre 1978 lors de sa messe d’intronisation. « N’ayez pas peur ! » lance le nouveau souverain pontife à la foule réuni sur la place Saint-Pierre. On était en pleine guerre froide, le ton était donné. L’Église polonaise sera le fer de lance de la contestation de la dictature communiste. Le pape polonais s’en fera l’écho mais il oubliera que des régimes d’extrême droite se réclamant de l’Église catholique pouvaient être tout aussi oppressifs. Par exemple, ses liens avec le général Pinochet, le dictateur chilien, avaient beaucoup choqué en son temps. Il lui avait chaleureusement rendu visite et était allé jusqu’à lui envoyer une lettre de félicitations à l’occasion de son anniversaire de mariage. Jean Paul II n’a jamais condamné les dictatures en Amérique latine, à l’exception de Cuba. Les critiques ne se limitent pas à ce manichéisme politique, Jean-Paul II est aussi appliqué tout au long de ses 27 ans de règne à passer sous silence le problème des prêtres pédophiles et leurs dizaines de milliers de victimes à travers le monde. Son refus d’encourager le recours aux préservatifs en Afrique, alors que le SIDA faisait des ravages est un autre reproche que l’on fait à ce pape conservateur. Mais beaucoup de Polonais n’ont que faire de ce bilan pour le moins mitigé, même s’ils ont déserté les églises, ils voient d’abord en lui celui qui les a encourager à se libérer.
Quant à l’Église polonaise, elle célèbre depuis 2001 l’anniversaire de l’élection de Jean-Paul II le dimanche précédent, cette année le 12 octobre. L'événement est coordonné par la Fondation « Dzieło Nowego Tysiąclecia ». Durant cette Journée pontificale (Dzień Papieski), des fonds sont collectés pour des bourses d'études destinées à de jeunes Polonais talentueux issus de familles défavorisées et démunies. Cette année, la thématique de cette 25e journée pontificale est “Saint Jean-Paul II. Prophète de l'espérance”. Ce pape a en effet été canonisé par le Vatican 9 ans après sa mort.
Cette fête est propre à la Pologne qui commémore également son décès, chaque 2 avril. Le Vatican, de son côté, célèbre chaque année l’anniversaire de son intronisation, le 22 octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2025
Karol Wojtyła devenu de Jean-Paul II sur le balcon de la basilique Saint-Pierre le jour de son élection
15 octobre : Cayenne en fête
Chaque année, l’anniversaire de la "municipalisation" officielle de Cayenne, chef-lieu de la Guyane française, est l’occasion de festivités.
C’est en 1879, un 15 octobre, que les autorités françaises ont institué des municipalités en Guyane, ce territoire sud-américain occupé par la France depuis plusieurs siècles. Comme en métropole, le suffrage inverser masculin permettait de désigner les dirigeants. Une première dans ce territoire. Qui servait de bagne. La principale localité de la Guyane française est Cayenne, elle en deviendra le chef-lieu.
C’est cet anniversaire que Cayenne a choisi pour faire la fête. Depuis les années 1960, la ville est en effervescence pendant une partie du mois d’octobre, avec chaque année un point culminant le 15 octobre. Autrefois, parmi les incontournables il y avait le concours de baraques : Les habitants décoraient et personnalisaient des baraques en vue d’un prestigieux concours, ce qui animait la place des Palmistes et créait une ambiance festive et lumineuse. S’y ajoutait des spectacles comme le gymkana (épreuves de dextérité pour conducteurs de motos ou de voitures), étaient organisés sur la place principale, attirant de nombreux spectateurs.
Cette année, les festivités ont débuté le 5 octobre avec le cross Cépérou ; puis le 8 octobre, un "pique-nique intergénérationnel" à la Pointe Buzaré. Le 10, la Canopée des sciences a organisé son "quartier en fête", à la cité Médan. Le 11 octobre, rendez-vous était donné au bal konvwé au Grand palace. Le 15 octobre, pour la fête de Cayenne, un grand concert de jazz marque la la 146e année de la "municipalisation" officielle de Cayenne. Enfin, le festival cinématographique de la Toile des Palmistes revient du 20 octobre au 1er novembre.
Toutefois, la grande période de fête reste le carnaval de Cayenne, chaque année, au mois de février.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025
14 octobre : le Jour de la libération du Sud Yémen
Au Yémen, le Jour de la libération ou Révolution du 14 octobre, rappelle le début du soulèvement contre le colonisateur britannique, en 1963.
Selon le calendrier officiel des fêtes nationales, c’est aujourd’hui le Jour de la libération ou Révolution du 14 octobre (ثورة 14 أكتوبر - ويكيبيديا). Ce jour férié fait référence au début du soulèvement du mont Radfan contre le colonisateur britannique, le 14 octobre 1963. Ce jour-là, le Front de libération nationale et le Front de libération du Yémen du Sud occupé avaient lancé la lutte armée contre la mainmise britannique sur la région depuis 129 ans. L'insurrection a duré quatre ans et a abouti à l’indépendance de la République populaire du Yémen du Sud, le 30 novembre 1967.
Lorsque, le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud furent unifiés et formèrent un seul État, la République du Yémen, le 14 octobre fut déclaré jour férié.
Dix ans de guerre civile ont fractionné le pays en plusieurs fiefs. Malgré tout, le 14-Octobre est toujours célébré en particulier à Aden, l’ancienne capitale du Sud, aujourd’hui contrôlé par un Conseil de transition du Sud qui affirme représenter la continuité gouvernementale face aux divers groupes rebelles, en particulier les houthis qui contrôle le nord du pays et la capitale de Yémen réunifié. Cette Journée de la libération, ainsi appelée révolution contre le colonialisme britannique dans la partie sud du pays (الثورة على الاستعمار البريطاني في الجزء الجنوبي من الوطن), est l’occasion chaque année de défilés militaires et de discours patriotiques.
La Révolution d'octobre 1963 était le prolongement de la Révolution du 26 septembre 1962 dans le nord du pays contre le régime de l'imamat. Il faudra toutefois attendre 1990 pour que les deux Yémens s’unissent avant de se rediviser à nouveau sur fond de guerre civile (et internationale).
La révolution du Nord fut non seulement une source d'inspiration, mais offrit également une base arrière solide aux révolutionnaires du Sud, où de nombreuses cellules de résistance furent créées et entraînées à Ta'izz et Sanaa. Le soutien du président égyptien Gamal Abdel Nasser à la révolution du Nord s’étendit également à celle du Sud, fournissant une couverture régionale et un soutien logistique et politique qui se révéla crucial dans les premiers temps.
Le 14 octobre 1963, Rajeh bin Ghaleb Labouza, commandant du Front de libération dans la région de Radfan, annonça le début d'une lutte armée contre les forces britanniques. La célèbre bataille d'Al-Dharba fut la première opération militaire au cours de laquelle les révolutionnaires affrontèrent courageusement les forces britanniques. Les opérations des fedayins s'étendirent rapidement à Aden et à d'autres régions. La Grande-Bretagne, consciente du danger de cette rébellion, déploya d'importantes forces et imposa la loi martiale. Labouza, chef de la révolution de Radfan, fut surnommé « Le Vert », devenant ainsi un symbole de la résistance.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025
13 octobre : la journée de Colomb ou celle des peuples autochtones ?
Aux États-Unis, cette journée de célébration de Christophe Colomb, qui fâche les Amérindiens, était à l’origine destinée à valoriser l’héritage italo-américain et non à célébrer la colonisation d’un continent. Aujourd’hui, Donald Trump occultant les autochtones, se contente de fêter un « géant de la civilisation occidentale ».
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les Amérindiens vivant aux États-Unis se sont insurgés contre le Jour de Colomb (Columbus Day), déclarant que la « découverte de l’Amérique » par un Européen, était pour eux un jour de deuil. Pourtant, à l’origine, ce jour férié n’était pas destiné à célébrer la colonisation d’un continent mais à valoriser l’héritage italo-américain, ainsi que la présence catholique dans un pays dominé par les protestants. Sans être une fête reconnue, le Columbus Day était fêté dès le XIXe par les migrants italiens confrontés à la discrimination et des vagues de violences anti-italiennes. Pour atténuer les tensions, le gouvernement américain a institué en 1892 " le jour de la découverte " à l'occasion du 400e anniversaire de l'arrivée des navires espagnols dans les Caraïbes. Mais c’est le président Franklin D. Roosevelt, en 1934, qui en fait officiellement un jour férié national placé le 12 octobre (comme en Espagne). Cette décision est due notamment au lobbying des Italiens mais aussi des Chevaliers de Colomb (Knights of Columbus), un mouvement catholique de bienfaisance. En Italie une Giornata nazionale di Cristoforo Colombo est célébrée chaque 12 octobre depuis 2004. Au États-Unis, en 1971, on est passé du 12 octobre au deuxième lundi d’octobre, qui cette année tombe le 13, sous forme d’un un jour férié fédéral.
Le Jour de Colomb est un jour férié fédéral, ce qui signifie que les fonctionnaires fédéraux bénéficient normalement d'un jour de congé payé. Cette année, de nombreux bureaux fédéraux sont déjà fermés en raison de la paralysie continue du gouvernement à cause de l’incurie de la gestion du président Trump.
Ce jour férié tombe le deuxième lundi d'octobre dans tous ces États, à l'exception de l'État de Washington (où il est resté le 12 octobre) et de Porto Rico (le 19 novembre). Mais seuls 20 États et deux territoires font de la fête de Christophe Colomb un jour férié payé pour les fonctionnaires. Dans les autres, ils ne sont pas payés.
En raison de la controverse liée à la célébration de la « découverte » de l’Amérique, plusieurs États célèbrent le même jour une Journée des peuples autochtones (Indigenous Peoples' Day ou Native American Day) C’est le cas de l’Alabama (l’American Indian Heritage Day, co-célébré avec Columbus Day et un Fraternal Day) ; Hawaï (dès 1988) ; le Maine ; le Minnesota ; le Nebraska (co-célébré avec le Columbus Day) ; le Nouveau Mexique, Porto Rico (avec le Jour de la découverte de l'Amérique) ; le Rhode Island (co-célébré avec le Columbus Day) ; le Dakota du Sud (appelé Journée des Amérindiens et fêté le 19 novembre) ; le Vermont et Washington DC. En Californie, les deux journées (Columbus et Native) sont célébrées mais cela dépend chaque année de la décision du gouverneur… Au total, 17 États et le District de Columbia célèbrent des jours fériés en hommage aux Amérindiens le deuxième lundi d'octobre. Dans six États seulement, la journée est payée. Enfin certains États célèbrent les Amérindiens à une autre date, généralement en septembre. C’est le cas de l’Oklahoma célèbre également une Journée des Indiens, célébrée le premier samedi suivant la pleine lune de septembre.
En 2021, le président Joe Biden avait décidé de célébrer simultanément les deux journées, une première dans l'histoire des États-Unis. On pouvait s’en douter, Donald Trump n’a pas repris cet usage. Il se contente aujourd’hui de célébrer Christophe Colomb, un « géant de la civilisation occidentale » selon sa déclaration du 10 octobre 2025.
Le Delaware et le Vermont ont complètement abandonné le Columbus Day et accordent aux fonctionnaires un jour férié flottant (ils peuvent donc prendre congé le jour de leur choix). Dans le Tennessee le Columbus Day est le plus souvent déplacé au vendredi suivant Thanksgiving, ce qui permet un week-end de quatre jours. Enfin, certains États, comme le Mississippi ou la Caroline du Sud, ne fête plus rien le deuxième lundi d’octobre.
Cette fête est l’occasion de parades dans les rues de plusieurs américaines. À New York, la Columbus Day Parade a lieu depuis 1915 le long de la célèbre 5e avenue à la hauteur de la 44e rue, jusqu’au niveau de la 86e rue, de 11h30 à 15h. Environ 35 000 personnes participent à la parade : il y a des groupes, des chars, des navires et des marines. Chaque année, la parade attire environ un million de personnes. À Washington, une cérémonie officielle est organisée au mémorial de Christophe Colomb, devant la gare de l’Union.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 octobre 2025
Défilé du Columbus Day à New York en 2009 (photo Jazz Guy)
Célébration du Native American Day à Berkeley, Californie
12 octobre : la Journée californienne de la libre-pensée
À Sacramento, capitale de la Californie, la Journée de la libre-pensée est l’occasion d’une grande fête en plein air connue sous le nom de Festival de la raison.
Les États-Unis, même sous Donald Trump, réservent parfois de bonnes surprises. Chaque 12 octobre, on y célèbre la libre-pensée, une notion qui n’est pas évidente dans ce pays où la pensée religieuse est largement dominante. À l’échelle nationale la Journée de la libre-pensée (Freethought Day) demeure discrète mais à Sacramento, capitale de la Californie, c’est l’occasion d’une grande fête connue sous le nom de Festival de la raison (Festival of Reason). Cet événement annuel sous la forme d’un grand rassemblement en plein air, propose des spectacles et des conférences sur des thèmes tels que la séparation de l’Église et de l’État, la justice sociale, la liberté d’expression et de pensée, l’engagement civique, l’enthousiasme pour la science… Tout ce que ce déteste l’Amérique de Trump. La fête se déroule de 11h à 17h30 ce dimanche 12 octobre, devant le Capitole de l'État de Californie. Il est retransmis en direct sur Facebook, YouTube et X.
En 2016, l'événement a été rebaptisé « Journée californienne de la libre-pensée », California Freethought Day (CFD). Le thème de 2025 est « Une nation, indivisible : liberté et justice pour tous » alors que le pays est confronté l'attaque de l'administration actuelle contre les communautés marginalisées et la montée d’un nationalisme chrétien le plus rétrograde.
La date du 12 octobre est celle d’une lettre, envoyée en 1692 par William Phips, gouverneur de la province de la Baie du Massachusetts aux autorités britanniques. Il y expliquait que les procès des sorcières de Salem étaient en train de sombrer dans une impasse car les accusations ne reposaient que sur des rumeurs, des préjugés et que l’on disposait d’aucune preuve tangible permettant de condamner les pauvres femmes qui étaient soupçonnées d’être des sorcières. Huit d’entre elles avaient déjà été exécutés et William Phips faisait part de son « cas de conscience ». Ce procès qui prendra ainsi un tour nouveau grâce au sursaut de liberté de conscience du gouverneur de la colonie. Les dernières femmes mises en cause seront graciées en mai 1693.
Il est bon de ne jamais oublier cet épisode car les États-Unis sont régulièrement sujets à des poussées de violentes chasses aux sorcières difficilement contrôlables.
Au XIXe siècle, l’American Secular Union avait fait d’une fleur, la pensée, son symbole en raison de l’homonymie qui existe dans la langue française. Cette organisation qui prônait la laïcité aux États-Unis a disparu il y a longtemps. La Journée californienne de la libre-pensée a repris son symbole floral pour en faire son logo.
Voir le site internet de l’événement du 12 octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 octobre 2025
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 septembre 2025
11 octobre : la fête arménienne des Saints-Traducteurs
La Fête des Saints Traducteurs (Սուրբ Թարգմանչաց տոն) est à la fois une fête nationale et et une fête religieuse arménienne. Elle est célébrée le samedi suivant le quatrième dimanche de la fête de la Sainte Croix . Elle commémore la première traduction de la Bible en arménien, le mouvement des traducteurs et les débuts de l'érudition arménienne. L'Église apostolique arménienne célèbre la mémoire de six traducteurs sous le nom de « Saints Traducteurs, Nos Pères » : Mesrop Machtots, ses disciples : Yeghishe, Movses Khorenatsi, David le Victorieux, ainsi que Grigor Narekatsi et Nerses Shnorhali. La première œuvre littéraire traduite en arménien fut bien sûr la Bible. Cela pris entre 25 et 30 ans. Jusque-là les Arméniens devaient se référer à des textes en grecs ou en syriaques. Mesrop Machtots envoya certains d'entre eux dans les grands pôles culturels de l'Orient antique qu'étaient Édesse, Constantinople, Athènes, Antioche ou encore Alexandrie afin d'en rapporter des traductions des ouvrages qui ne se trouvaient pas en Arménie.
La date de la fête pour les prochaines années : 10 octobre (2026), 9 octobre (2027), 14 octobre (2028), 13 octobre (2029), 12 octobre (2030).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 octobre 2025
11 octobre : la journée du coming out
Ce jour-là, aux États-Unis et dans quelques autres pays, gays, lesbiennes et transsexuels sont encouragés à avouer publiquement leur homosexualité. Une occasion aussi de se souvenir qu’en France, l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1982 par le ministre de la Justice Robert Badinter…
La journée du coming out est marquée tous les ans le 11 octobre dans le monde anglo-saxon principalement mais pas seulement. Ce jour-là, gays, lesbiennes, bis, trans, queer… sont encouragés à rendre publique leur homosexualité.
Aux États-Unis, le National Coming Out Day (NCOD) est observé depuis 1988, c’est l’anniversaire de la « marche sur Washington pour les droits des gays et lesbiennes » qui se tint le 11 octobre 1987 et réunit 500 000 personnes. On était en pleine épidémie de sida et sous la présidence Reagan. L’année suivante, sous l’impulsion du psychologue Robert Eichberg et de la militante Jean O’Leary, le 11 octobre, jour anniversaire, des milliers de personnes avaient avoué leur homosexualité dans la presse américaine. C’est ainsi qu’est né le NCOD, dont on célèbre le 37e anniversaire dans une Amérique de Trump qui a bien régressé sur la question.
NCOD est conçu pour sensibiliser au mouvement des droits civiques LGBTQ+ et pour célébrer le fait de sortir et de vivre une vie ouverte et libre. Ce jour-là, des défilés, des rassemblements et d'autres événements et activités sont organisés. Les participants (à la fois des individus LQBTQ+ et des alliés hétérosexuels) portent des symboles LGBTQ+ tels que des drapeaux arc-en-ciel et des bagues de liberté.
Même si les marches des Fiertés, inaugurées à New York en 1970, constituent aujourd’hui des rendez-vous souvent plus adaptés aux calendriers locaux, partout où c’est possible. Le Coming out day n’a jamais cessé d’être marqué dans de nombreux pays, surtout anglo-saxons. Par exemple, à Pasadena, en Californie, un grand rassemblement ouverte à tous, se déroule de 11h à 13h au Memorial Park, lieu de rassemblement incontournable, réputé pour ses événements communautaires. À Philadelphie, un festival se déroulera dimanche 12 octobre, sous le thème « À voix haute, devant : protection du pouvoir et fierté », le festival de 2025 est un appel à la communauté LGBTQ+ pour se rassembler et « établir une nouvelle norme pour une fierté inclusive et dirigée par la communauté ».
On rappellera qu’« en France, l’homosexualité ne sera dépénalisée qu’en 1982 par le ministre de la Justice Robert Badinter. En 1998, le coming out politique est incarné par Bertrand Delanoë, premier homme politique français à révéler publiquement son homosexualité, avant d’être élu maire de Paris, en 2000. Il faudra ensuite attendre 2013 pour que la loi « Mariage pour tous » légalise le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe.» (extrait d’un article d’Aimée Le Goff, Têtu, 10 octobre 2023).
Depuis 2013, la France a évolué de manière très paradoxale. On a une extrême droite qui s’affiche de plus en plus gay-friendly, avec une cheffe de parti vivant de manière notable avec une femme, des députés, comme Sébastien Chenu ou Jean-Philippe Tanguy, qui on fait leur coming out, alors qu’en son temps, Florian Philippot n’avait pas osé sauter le pas de lui-même, un Jordan Bardella qui entretien l’ambiguïté… En revanche, à l’extrême gauche, on se montre au contraire bien plus frileux qu’on ne le fut, de façon de ménager une clientèle de plus en plus conservatrice en la matière. Les extrêmes mis à part, la question s’est largement banalisée dans le reste de la population et la manif contre le “mariage pour tous” semble appartenir à un temps très ancien. Nombre de ses participants ont depuis admis regretter leur participation.
En ce 11 octobre, il ne faut pas oublier que les relations homosexuelles sont punies par la loi dans 67 États sur 193 et qu’elles sont encore passibles de peine de mort dans douze d’entre eux : Afghanistan, Arabie saoudite, Bruneï, Émirats arabes unis, Iran, Mauritanie, Nigeria, Pakistan, Qatar, Soudan, Somalie, Yémen.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 octobre 2025
Le logo du NCOD conçu par Keith Haring
10 octobre : Journée mondiale contre la peine de mort
Instituée en 2002, cette journée est officiellement soutenue par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. Tous les pays d’Europe ont en effet aboli la peine de mort à l’exception de la Biélorussie et de la Russie. Ailleurs dans le monde, c’est l’Asie, la Chine en tête, qui la pratique le plus.
En France, la peine de mort a été abolie le 9 octobre 1981, suite à l’accession de la gauche au pouvoir. C’est l’anniversaire de cette abolition qui, cette année, a été choisi pour l’entrée au Panthéon de son principal promoteur, Robert Badinter. Mais, d’ordinaire, cette date ne fait guère l’objet d’une célébration.
À l’échelle internationale, c’est le 10 octobre qu’est organisée chaque année, une Journée mondiale contre la peine de mort. Elle a été instituée en 2002 par la Coalition mondiale contre la peine de mort (un collectif d’ONG, d’avocats, de syndicats…). Cette journée est aujourd’hui officiellement soutenue par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. Tous les pays d’Europe ont en effet aboli la peine de mort à l’exception de la Biélorussie et de la Russie.
Le 31 décembre 2024, le Zimbabwe a aboli la peine de mort en droit, devenant ainsi le 30e pays d’Afrique à le faire. Cela a porté le nombre total d’États abolitionnistes à 123 dans le monde (sur 193 siègeant à l’ONU). Certains pays, comme ceux du Maghreb, ne l’ont pas aboli mais ne la pratique plus. Elle est largement abolie en Amérique sauf aux États-Unis où la moitié des États l’ont conservé, Cuba, Guyana, Belize. Elle a été abolie en Australie, Nouvelle-Zélande et dans le Pacifique (sauf Tonga où elle n’est plus appliquée)
En revanche, en Asie, seuls quatre pays l’ont aboli pour tous les crimes : le Népal, le Bhoutan, le Cambodge et les Philippines. Les cinq États qui exécutent le plus dans le monde sont la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Yémen.
Ce qui est rare pour une journée internationale, la date du 10 octobre ne fait référence à aucun évènement particulier. Le thème de cette 23e journée est « La peine de mort ne protège personne. »
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 octobre 2025
9 octobre : aux États-Unis, on célèbre l’arrivée des Vikings
En 1825, un 9 octobre, les premiers Norvégiens arrivaient aux États-Unis. En 1925, le centenaire de l’évènement a permis de célébrer Leif Erikson comme vrai découvreur de l’Amérique, même si le très contesté Colombus Day est toujours fêté.
En 1825, un 9 octobre, les premiers Norvégiens arrivaient aux États-Unis. En 1925, le centenaire de l’évènement a permis de célébrer Leif Erikson comme vrai découvreur de l’Amérique, même si le très contesté Colombus Day est toujours fêté (cette année le 13 octobre prochain).
C’est au XIXe siècle, que l’on a commencé à raconter que les premiers découvreurs de l’Amérique n’étaient pas Christophe Colomb et ses équipages mais des Vikings, une hypothèse qui sera confirmée plus tard par l’archéologie, sauf que ces navigateurs n’avaient sans doute pas conscience de leur « découverte » puisqu’à leur retour en Europe, la nouvelle ne s’est pas répandue. Cela n’a pas dissuadé, en 1925, le président américain Calving Coolidge de reconnaître Leif Erikson comme le vrai découvreur de l'Amérique. Cinq ans plus tard, le Wisconsin a officiellement adopté une Journée Leif Erikson comme jour férié. En 1964, le président Lyndon B. Johnson a instauré cette célébration nationale que d’autres présidents ont imitée, mais de manière discrète.
Au détour d’une expédition au Groenland, Leif Erikson (Leifur Eiríksson, son nom islandais) aurait atteint autour de l’an 1000 une terre appelée Vinland dans les sagas et qui semble être l’île de Terre-Neuve. Mais bien sûr, on ignore la date exacte.
Le choix du 9 octobre pour le Leif Erikson Day est l’anniversaire de l’arrivée dans le port de New York, le 9 octobre 1825, du navire Restauration provenant de Stavanger en Norvège, marquant le début d'une immigration organisée de la Norvège vers les États-Unis.
Pour les Américains d'origine scandinave (environ 80 millions de personnes) et les immigrants nordiques aux États-Unis. Cette histoire rappelée chaque 9 octobre est un marqueur identitaire fort. Plusieurs statues de Leif Erikson ont ainsi été érigées en sa mémoire notamment dans le Minnesota et le Wisconsin où ils sont nombreux.
Localement la Journée de Leif Erikson est aussi célébrée à Las Vegas, au Nevada. Westby, au Wisconsin , et Norway, au Michigan sous forme de festivals. Des commémorations ont eu lieu également au Canada, notamment à Edmonton, en Alberta, et à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard. Leif Erikson est aussi célébré en Norvège et en Islande mais pas le 9 octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 octobre 2025
Leif Erikson, œuvre de John K. Daniels (1948) devant le capitole du Minnesota
8 octobre : il y a 34 ans la Croatie enterrait la Yougoslavie
La Croatie célèbre l’anniversaire de son indépendance arrachée en 1991 et la disparition de la Yougoslavie qui en a résulté. Mais aussi le début d’une terrible guerre.
La Croatie célèbre l’anniversaire de son indépendance, arrachée en 1991, et la disparition de la Yougoslavie qui en a résulté. Slovénie et Croatie avaient déjà proclamé leur souveraineté le 25 juin 1991 (jour célébré comme fête nationale par les deux pays), ce qui avait déclenché une guerre avec la Serbie. Le 7 juillet, Zagreb avait finalement accepté un moratoire de trois mois qui s’était terminé le 7 octobre.
Le 8 octobre 1991, l’armée fédérale (en réalité serbe) qui occupe une partie de la Croatie bombarde le palais présidentiel de Zagreb, tentant d’éliminer à la fois le président croate Franco Tudjman et Stipe Mesic, le président de la Fédération yougoslave, présent sur les lieux. Ce dernier étant d’origine croate, comme le premier ministre yougoslave Ante Marcovic, n’avait plus le soutien des Serbes., mené par le leader d’extrême droite Slobodan Milosevic. Le Parlement croate, réuni dans un lieu tenu secret proclame alors l’indépendance de la Croatie, alors qu’au nord du pays, Vukovar est assiégée et au sud, Dubrovnik bombardée. Ce n’était que le début d’une terrible guerre qui allait ravager une Yougoslavie déclarée morte. Quelques mois plus tard, la Commission d'arbitrage internationale présidée par Robert Badinter confirmera la mort de la Fédération yougoslave.
Depuis 2020, le 8 octobre, désormais Jour du Parlement croate (Dan Hrvatskog sabora), n’est plus un jour férié, seulement une journée commémorative. La dénomination de “Jour de l’indépendance” (Dana neovisnosti) a été attribué au 25 juin.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 octobre 2025