L’Almanach international

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1792, Brésil, 21 avril, héros national Bruno Teissier 1792, Brésil, 21 avril, héros national Bruno Teissier

21 avril : Tiradentes, l'arracheur de dents, héros de la nation brésilienne

Ce jour est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté, à la fin du XVIIIe siècle, de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. Ce jour célèbre l’exécution de Tiradentes (“l’arracheur de dents” car il a exercé la profession de dentiste), le 21 avril 1792.

 

Le 21 avril est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté à la fin du XVIIIe siècle de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. La révolte a d’abord été fiscale mais elle était aussi influencée par l’idéal de liberté que représente la Révolution française car on est en 1789. Cette tentative de soulèvement fera long feu car Joaquim José da Silva Xavier et ses compagnons seront trahis et arrêtés. Leur chef est surnommé Tiradentes (« l’arracheur de dents ») car il a exercé la profession de dentiste avant d’être mineur, commerçant puis militaire. Ses complices sont des notables. Lui seul est condamné à mort. Il est vrai qu’il a pris sur lui seul toute la responsabilité de la conspiration ce qui renforce son caractère héroïque. Cette révolte fiscale n’aboutira donc pas à l’indépendance du Brésil, comme ce fut le cas des États-Unis quelques années plus tôt.

L’exécution de Tiradentes n’interviendra que trois ans plus tard, le 21 avril 1792. Il est pendu puis démembré. Les différentes parties de son corps sont exposées dans plusieurs villes, notamment à Rio afin de dissuader toute autre tentative. Sa tête est exposée sur la place principale d’Ouro Preto, localité du Minas Geiras où il a été exécuté. La ville sera la première à lui dédier une statue en 1867. C’est en effet dans cet état qu’est né le mouvement appelé Inconfidência Mineira (Défiance du Minas Gerais). Traditionnellement, s’ouvre le 21 avril, une semaine dite de l’Inconfidencia, avec de nombreux bals populaires organisés par les écoles de sambas locales.

 En 1880, on fait de Tiradentes le patron de la nation brésilienne. Mais, il faut attendre 1965 pour que le 21 avril (le Dia de Tiradentes) soit déclaré jour férié et fête nationale dans tout le Brésil. Le nom de Tiradentes est inscrit dans le Panthéon brésilien de la patrie et de la liberté (connu sous le nom de Livre des héros de la patrie) depuis le 21 avril 1992, date du bicentenaire. Récupéré par les autorités, il est également considéré comme le patron de la police militaire d'État qui, chaque 21 avril, organise des fêtes dans tout le pays. Aujourd’hui, Tiradentes est de plus en plus représenté avec des caractéristiques similaires aux images les plus populaires du Christ. C’est l’un des rares héros nationaux, vénéré comme un martyr non seulement par la droite et la gauche, mais aussi par les gens de la rue.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024

 
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1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier 1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier

14 avril : l’anniversaire du Dr Ambedkar, l’un des fondateurs de l’Inde actuelle

Il a été l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures et à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations… Il n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années.

 

C’est le 134e anniversaire de Babasaheb Ambedkar et son aura n’a cessé de grandir ces dernières années. Cet homme, né dans un milieu défavorisé et qui sera l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures, à bénéficier d’une bouse pour étudier aux États-Unis et à Londres, puis à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. Il fut député, ministre de la Justice, du Travail… On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations. Très jeune, il a lutté contre le système des castes et, une fois au gouvernement, il a mis en place une discrimination positive en faveur des plus défavorisés.

Bhimrao Ramjo Ambedkar est né le 14 avril 1891 à Mhow (appelé aujourd'hui Ambedkar Nagar) dans le Madhya Pradesh. Son anniversaire a été fêté publiquement pour la première fois à Pune, en 1928, par ses partisans. Mais il a fallu attendre 1990, à la veille de son centenaire, pour que le Dr Ambdekar reçoive à titre posthume le Bharat Ratna, la plus haute distinction civile indienne. La période 1990-91 fut, en outre, déclarée « Année de la justice sociale ». Certains État de l’Inde célèbrent le 14-Avril une journée de l’équité. Babasaheb Ambedkar (son surnom) est particulièrement vénéré par les intouchables qu’il appelait les datits, dont il était (car sa famille était de la caste des Mahars) ; mais aussi des bouddhistes, car un an avant sa mort, en 1956, il s’était converti au Bouddhisme pour protester contre le maintien de l’esprit des castes (pourtant abolies par la constitution) et la sur-représentation des hautes castes au sommet de l’État. Il avait entraîné avec lui la conversion en masse de plusieurs centaines de milliers d’intouchables.

Ambedkar Jayanti n'est pas une fête nationale en Inde. Mais, c'est un jour férié dans 25 États et territoires de l'Union indienne (sur 36) , dont Andhra Pradesh , Bihar , Chandigarh , Chhattisgarh , Goa , Gujarat , Haryana , Himachal Pradesh , Jammu-et-Cachemire , Jharkhand , Karnataka , Kerala , Ladakh , Madhya Pradesh. , Maharashtra , Odisha , Pondichéry , Pendjab , Rajasthan , Sikkim , Tamil Nadu , Telangana , Uttarakhand , Uttar Pradesh , Bengale occidental…

Ces deux dernières décennies le culte d’Ambdekar a pris de l’ampleur. Le jour de son anniversaire, les gens se rassemblent devant les statues et les mémoriaux du Dr Ambedkar pour lui rendre hommage. Les autorités indiennes ont fini par s’y plier et à déclarer, localement, la journée du 14 avril comme fériée. Les écoles et les universités organisent des séminaires, des conférences et des discussions pour informer les jeunes générations sur la vie, les philosophies et les contributions d'Ambedkar. Les processions et rassemblements publics sont très courants dans le cadre des célébrations. On organise chaque année le marathon « Run for Ambdekar ». Des spectacles de danse et de musique traditionnelles illustrant les thèmes de l'égalité et de la justice sociale ajoutent une dimension culturelle aux célébrations. On prononce des discours et organise des débats sur des questions liées à la justice sociale et à la discrimination de caste.

Le Dr Ambdekar n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années. On célèbre aussi l’anniversaire de sa mort (Mahaparinirvan Diwas), chaque 6 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 avril 2024

 
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1795, Saint-Vincent-et-les Gr., héros national, 14 mars Bruno Teissier 1795, Saint-Vincent-et-les Gr., héros national, 14 mars Bruno Teissier

14 mars : Saint-Vincent-et-les Grenadines se souviennent de leurs racines garifunas

La Journée nationale des héros est l’anniversaire du chef Joseph Chatoyer, héros national. C’est aussi l’occasion de mettre en valeur la culture garinfuna, longtemps méprisée et ignorée.

 

Saint-Vincent-et-les Grenadines célèbre chaque 14 mars, la Journée nationale des héros (National Heroes' Day). La date de cette fête, instaurée en 2002, est l’anniversaire du chef Joseph Chatoyer, mort en 1795 pendant un conflit l’opposant aux Anglais. Ce leader garifuna a été érigé en héros national, une manière de revaloriser la culture garifuna longtemps méprisé par les colons anglais. Aujourd’hui, les Garifuna de Saint-Vincent sont en pleine renaissance culturelle, car tous n’ont pas été déportés. Ils sont encouragés par les visites des membres de la diaspora établis à New York, au Honduras, au Bélize, au Guatemala ou à Los Angeles.

Au fil des siècles, la possession des îles a été contestée par les Britanniques, les Français et les Espagnols et les Caraïbes qui vivaient sur les îles avant l'arrivée des colons ont longtemps résisté. En 1635, l’échouage de deux bateaux négrier a libéré sur l’île toute une cargaison d’esclave africain qui s’est répandu sur l’île et a provoqué un métissage ethnique et culturel original, les Garifunas sont des Caribéens noirs qui n’ont jamais été esclaves.

Lorsque les Britanniques tentèrent d'étendre leur présence sur l'île en 1772, la population indigène montra une fois de plus sa détermination à protéger ses terres en se rebellant lors de la première guerre caribéenne. Dirigés par Joseph Chatoyer, un chef garifuna local, les Caraïbes ont forcé les Britanniques à signer un traité de paix fixant les frontières entre les zones britanniques et caraïbes de l'île.

En 1795, des provocations mutuelles ont provoqué la Seconde Guerre Caraïbe. Le 14 mars 1795, Chatoyer tombe dans une embuscade et est tué par les troupes britanniques à Dorsetshire Hill. Si la guerre se poursuit jusqu'en octobre 1796, sous la conduite de son frère, la mort de Chatoyer s'avère être un moment clé. Les Garifunas sont vaincus et la majeure partie d’entre eux sera déportée… Un monument dédié à Chatoyer se dresse sur place, sur la colline du Dorsetshire, où il est mort. Dans le cadre de la célébration de la Journée des Héros, une cérémonie de dépôt de couronnes y est organisée. Chatoyer est aujourd’hui considéré comme le héros national de Saint-Vincent-et-les Grenadines. La Journée des héros nationaux célèbre tous ceux qui ont apporté leur contribution à la nation, Chatoyer n’est pas le seul.

Cette fête est l’occasion de mettre en valeur la culture caribéenne, elle se décline sur plusieurs jours avec la Bequia Regatta, le Gospel Fest, un théâtre de rue, un pèlerinage sur l'île de Balliceaux( où les Garifunas furent déportés par les Anglais après leur défaite)…

Certains vivent aujourd’hui au Bélize où ils sont fêtés chaque 19 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mars 2024

 

Festivités du 14 mars aux couleurs nationales des Garifunas

Peinture d'Agostino Brunias (commandée par Sir William Young), représentant des négociations entre des soldats britanniques et des Caraïbes noirs, 1773

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1973, Grenade, 19 octobre, héros national Bruno Teissier 1973, Grenade, 19 octobre, héros national Bruno Teissier

19 octobre : journée Maurice Bishop à la Grenade

Le gouvernement de la Grenade vient d’annoncer qu’à partir de cette année, 2023, le 19 octobre serait désormais un jour férié en hommage au premier ministre, Maurice Bishop assassiné le 19 octobre 1983, en même temps que plusieurs de ses ministres. C’était il y a 40 ans, jour pour jour.

 

Le gouvernement de la Grenade vient d’annoncer qu’à partir de cette année, 2023, le 19 octobre serait désormais un jour férié en hommage au premier ministre, Maurice Bishop assassiné le 19 octobre 1983, en même temps que plusieurs de ses ministres. C’était il y a 40 ans, jour pour jour. Ce nouveau jour férié est appelé la Journée nationale des héros (National Heroes Day). Cette journée est le début d’une période de cérémonies jusqu’au 25 octobre, autre jour férié, mais qui conduiront jusqu’au 7 février 2024, date du cinquantenaire de l’indépendance.

La Grenade a obtenu son indépendance de l'Angleterre le 7 février 1974. Sir Eric Gairy avait été nommé premier ministre, mais sa manière de gouverner a vite été impopulaire en raison de sa politique répressive. Le 13 mars 1979, le New Jewel Movement (NJM) de Maurice Bishop a pris le pouvoir lors d'une révolution sans effusion de sang alors que le dictateur Sir Eric Gairy était à l'étranger. Le Gouvernement populaire révolutionnaire (PRG) était né. L'administration était dirigée par le nouveau premier ministre Maurice Bishop. Bernard Coard était son vice-Premier ministre.  Maurice Bishop était inspiré par les dirigeant africains  Julius Nyerere, Robert Mugabe et Samora Machel. Rapidement, la Grenade s’est s’alignée sur Cuba, une décision très mal vue par les puissances occidentales. 

En 1983, les divisions internes éclatèrent au sein du PRG, Bishop fut assigné à résidence au cours de la première semaine d'octobre. Bernard Coard, l’ idéologue du régime qui prône un alignement sur l’URSS, prend alors le contrôle du PRG et instaure régime autoritaire.  Des manifestations s'ensuivirent sur l'île pour obtenir la libération de Bishop.  Le 19 octobre, Maurice Bishop est libéré par une foule de partisans. Mais quelques heures plus tard, l’armée intervient et tire sur la foule, tuant plusieurs personnes. Sommés de se rendre, Bishop et ses fidèles sont arrêtés et immédiatement fusillés à Fort Rupert (aujourd'hui Fort George).  L'emplacement de la dépouille de Maurice Bishop est encore inconnu à ce jour.  

Le 25 octobre, le président américain Ronald Reagan ordonnait l'invasion de la Grenade (Opération Urgent Fury) qui renverse aussitôt le Conseil militaire révolutionnaire. Coard sera emprisonné jusqu’en 2009.

Même si la figure de Maurice Bishop et le souvenir de son régime ne font pas l’unanimité à Grenade, l’anniversaire de sa mort a été érigée en jour férié. Les cérémonies débutent par un service œcuménique au Stade National à 9 heures. À 13 heures, les cloches des églises sonneront et cela sera suivi par une minute de silence. Dans la soirée, à partir de 19h, un hommage aux chandelles se déroulera sur le Carenge.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1865, Jamaïque, marronage, 19 octobre, héros national Bruno Teissier 1865, Jamaïque, marronage, 19 octobre, héros national Bruno Teissier

19 octobre : la Jamaïque honore ses héros

Le National Heroes Day est férié en Jamaïque, il commémore sept héros nationaux de l'histoire du pays. Ceux-ci sont au nombre de sept, dont une femme. Le plus célèbre d’entre eux est Marcus Garvey, héraut de la cause des Noirs aux États-Unis.

 

Le National Heroes Day est férié en Jamaïque, il commémore sept héros nationaux de l'histoire du pays. La célébration a été créée en 1968 pour remplacer l’anniversaire de la reine Élisabeth, souveraine de la puissance coloniale.

Le premier groupe de héros nationaux a été désigné en 1965, année de la célébration du centenaire de la rébellion de Morant Bay de 1865, moment mémorable de la lutte pour l'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne qui occupait l’île. Les premiers furent Paul Bogle, le chef des manifestants de la révolte de 1865 et Norman Manley, le militant indépendantiste des années 1920, décédé en 1969. On y ajoutera  le leader indépendantiste Alexander Bustamente (décédé en 1977) et le croisé panafricain Marcus Garvey (1887-1940). Ainsi que, Samuel Sharpe, le chef de la rébellion d'esclaves de la guerre baptiste de 1832… Et tout de même une femme, Nanny of the Maroons, dite la reine Nanny, qui prit la tête au XVIIIe siècle d’un groupe d’esclaves marrons défendant leur liberté.

La journée est marquée par diverses célébrations, notamment des cérémonies de lever du drapeau et de plantation d'arbres, des concerts et des services pour commémorer les héros. Des remises de prix ont également lieu chaque année pour honorer et récompenser ceux qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la Jamaïque et à la société jamaïcaine. La liste des héros n’est peut-être pas close.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
La Nanny des marrons

La Nanny des marrons

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1850, Argentine, 17 août, héros national Bruno Teissier 1850, Argentine, 17 août, héros national Bruno Teissier

17 août : le héros national argentin célébré à Buenos Aires et à Boulogne-sur-Mer

En Argentine, un jour férié célèbre José San Martín, le père de la Patrie, car il est l’origine de l’indépendance du pays. La ville où il est mort, Boulogne-sur-Mer, lui rend également hommage.

 

En Argentine, un jour férié célèbre José San Martín, le père de la Patrie, dit El Libertador, car  il est l’origine de l’indépendance du pays, en 1816, puis de la libération du Chili, en 1818, et du Pérou, en 1821. En désaccord avec Simon Bolivar, il doit s'exiler en Europe en 1824. Finalement, c’est en France, à Boulogne-sur-Mer qu’il décèdera le 17 août 1850. Ce port, qu’il avait découvert lors d’un aller-retour vers l’Angleterre fut son dernier domicile. Sa maison au 113 Grande Rue, a été rachetée par l’État argentin qui en avait fait, un temps, un consulat. C’est aujourd’hui un musée dédié au héros argentin, lequel a aussi une statue équestre, derrière la digue Sainte-Beuve.

C’est là qu’à chaque anniversaire de la mort de José San Martín, le 17 août, une délégation de l’ambassade argentine à Paris et des édiles locaux organisent une cérémonie en l’honneur du général. Une occasion d’entendre jouer l'hymne national argentin et la très martiale Marche de San Lorenzo. Cet héritage vaut à Boulogne-sur-Mer d'être connue de tous les petits écoliers argentins et de compter une ville homonyme dans la province de Buenos Aires.

En Argentine, José de San Martín lequel est traditionnellement fêté le troisième lundi du mois d’août de manière à offrir un week-end de trois jours aux Argentins, cette année, ce sera le 24 août. Ici l’anniversaire de sa mort est célébrée sous le nom d’Étape vers l'immortalité du général San Martin (Día Paso a la Immortidad del General José de San Martin), une fête laïque aux accents très religieux. Une cérémonie catholique est d’ailleurs organisée dans la cathédrale de Buenos Aires où il repose depuis 1880 dans une chapelle dédiée à ND de la Paix.

Boulogne-sur-Mer a aussi sa chapelle dédiée au grand homme, située dans la crypte de la basilique Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception où il a reposé quelques années avant d’être rapatrié dans sa terre natale. Une brève cérémonie lui est également offerte.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1758, États-Unis, 11 juin, héros national Bruno Teissier 1758, États-Unis, 11 juin, héros national Bruno Teissier

11 juin : honneur à Kamehameha fondateur du royaume d'Hawaï

Le 11 juin est férié chaque année à Hawaï en souvenir du roi Kamehameha, le chef qui a unifié l’archipel et s’est montré comme un habile diplomate. C’est lui a fondé le royaume d’Hawaï en 1810.

 

Le 11 juin est férié chaque année à Hawaï en souvenir du roi Kamehameha, le chef qui a unifié l’archipel et s’est montré comme un habile diplomate. C’est lui a fondé le royaume d’Hawaï en 1810 en s’imposant sur l’ensemble des îles. Il a su en préserver l’indépendance en jouant sur les rivalités des puissances frayant dans la région à l’époque, les Russes, les Américains et les Français. Cet équilibre durera le temps de quelques règnes jusqu’à la disparition du royaume en 1894 et l’annexion de la fragile république par les États-Unis en 1898. Il faudra encore attendre un peu plus d’un demi siècle pour que cette colonie américaine ne devienne un État américain.

Cette célébration du 11 juin ne date que de 1872, elle est le fait du roi Kamehameha V, arrière-petit fils du fondateur de la dynastie. Cette fête est marquée par la grande parade annuelle est annulée, ainsi que les trois jours de fête prévus, jusqu’au week-end (carnavals, foires, courses à pied, courses de chevaux et de vélo…). On se contentera de la traditionnelle cérémonie de drapage des statues du roi  avec des chaînes de fleurs (lei). Il y a quatre statues sur l’île, un autre à Las Vegas et le sixième à Washington, DC. Toutes font l’objet, chaque 11 juin, d’une cérémonie en l’honneur de celui que l’on qualifie de « Napoléon du Pacifique ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

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Le 11 juin célèbre la naissance du roi  Kamehameha, dont la date exacte est cependant inconnue. On suppose juste qu’il serait né en 1758, car il est question dans la tradition du passage d’une comète remarquable l’année de sa naissance, cette année-là c’était celle de Halley.

 
La statue de Kamehameha à Honolulu couverte de lei, chaînes de fleurs

La statue de Kamehameha à Honolulu couverte de lei, chaînes de fleurs

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1912, Corée du Nord, 15 avril, héros national Bruno Teissier 1912, Corée du Nord, 15 avril, héros national Bruno Teissier

15 avril : la Corée du Nord célèbre « l’éternel président » fondateur du pays, Kim Il-Sung

C’est le jour férié le plus important en Corée du Nord, il est suivi par deux autres jours chômés. La Corée marque l’anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur du régime, né le 15 avril 1912. La fête est célébrée sous le nom de Jour du soleil. C’est aussi le début du calendrier nord coréen qui est réputé commencer par la naissance de Kim Il-Sung.

 

C’est le jour férié le plus important en Corée du Nord, il est suivi par deux autres jours chômés. La Corée marque l’anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur du régime, né le 15 avril 1912. La fête est célébrée sous le nom de Jour du soleil ( 태양절 ). Kim Il-Sung étant le « soleil de la nation ». Son surnom, Il-Sung ( 일성 ) qui signifie « devenir le soleil » était déjà tout un programme. Il l’a adopté comme nom de guerre dès l’adolescence alors qu’il combattait, dans la clandestinité, l’occupation japonaise. Sa famille ayant fui en Mandchourie, il avait intégré les forces communistes chinoises qui s'organisaient au début des années 1930 pour combattre les Japonais. Il devient chef de guerre et gravit les grades au sein de l’Armée rouge. En septembre 1945, il débarque avec son groupe de résistants coréens à Pyongyang qui viennent de libérer les Soviétiques. C’est lui qui fonde l’Armée populaire de Corée. Quand la Corée se divisera, il deviendra le dirigeant de la Corée du Nord, un État totalitaire que préside aujourd’hui son petit-fils, Kim Jong-un.

Ce matin, les enfants des écoles reçoivent chacun un sac de bonbons en échange d’un « merci grand-père », prononcé en s’inclinant devant le portrait du fondateur du pays. Les écoliers et étudiants se voient aussi offrir un nouvel uniforme pour l’occasion. Dans la capitale, les fleurs s’amoncellent aux pieds de la statue du grand homme, fondateur du régime totalitaire. Des défilés militaires ont lieu chaque année et le 15 avril est l’occasion de présenter au monde les armes les plus sophistiquées du pays. Ce qui entraîne inévitablement commentaires et spéculations sur les capacités de nuisance du pays. La journée se termine par un feu d’artifice. Les autorités font en sorte qu’au moins ce jour-là, de la viande et de l’alcool soient disponibles pour tous. Histoire de faire oublier pour un jour les pénuries, voire la famine, qui accable régulièrement le pays. L'État essaie de maintenir un approvisionnement stable en électricité pour la journée pour permettre aux gens de  suivre les cérémonies à la télévision

En 2020, la Corée du Nord avait annulé presque toutes les célébrations du Jour du soleil, à cause de la pandémie de Covid-19. Le numéro un nord-coréen n'avait même pas effectué de visite au Palais du Soleil de Kumsusan pour rendre hommage au fondateur. Cette année 2023, les médias nord-coréens annoncent, au contraire, une grande variété d'événements culturels et sportifs pour marquer le 111e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le grand-père du dirigeant actuel Kim Jong-un. La Corée du Nord prétend ne pas avoir recensé de cas de coronavirus sur son sol, mais elle a tout de même imposé des contrôles stricts aux frontières et restreint les rassemblements ainsi que les mouvements de personnes pour conjurer l'épidémie.

1912, année de naissance de Kim Il-Sung est la première année du calendrier nord-coréen, ou de l’ère du « Juche » (autosuffisance) l’idéologie officielle du régime nord-coréen sur laquelle s’appuie du culte de la personnalité. L’année 2023 est donc l’an 111 de l’ère du Juche.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Image de propagande des années 1950

Image de propagande des années 1950

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1806, Mexique, président, héros national, 21 mars Bruno Teissier 1806, Mexique, président, héros national, 21 mars Bruno Teissier

21 mars : l’anniversaire de Benito Juárez, ancien président du Mexique

Ce président qui a dirigé le Mexique au XIXe siècle avec des idées libérales est célébré comme un héros national, en raison de sa résistance à l’invasion française et à l’Église catholique. Benito Juárez demeure aussi le seul président d’origine indienne, ce qui le rend conforme à l’image que le Mexique veut donner de lui-même. Son anniversaire fait l’objet d’un jour férié.

 

Benito Juárez est le seul président du Mexique dont l’anniversaire a suscité la création d’un jour férié. Il a enchaîné quatre mandats consécutifs entre 1861 et 1872. S’il a été proclamé héros national et Père de la Patrie, c’est d’abord pour avoir su résister à l’invasion française du Mexique (voir 5 mai) mais aussi pour sa politique libérale et laïque. Il a promulgué des lois relatives à la réforme agraire, à la liberté de la presse et à la séparation entre l'Église et l'État, il a retiré des privilèges à l'armée… Son intérêt pour le peuple mexicain s'est concrétisé dans les travaux publics, dans la création d'écoles primaires et supérieures...

S’il symbolise le Mexique plus que tout autre, c’est en raison de ses origines indiennes. Il est né le  21 mars 1806, à San Pablo Guelatao dans une vallée de la Sierra Madre. Enfant, il ne parlait que le zapotèque. C’était un fils de paysan. On raconte qu’ayant perdu une brebis, il se serait enfui et réfugié dans la ville d’Oaxaca, pour échapper à sa punition. Là, il a pris l’espagnol, il a fait des études, il est devenu avocat. Il a participé à toutes les luttes politiques au plus haut niveau de l’État. Il correspond tout à fait à l’image que le Mexique veut se donner : même un petit berger zapotèque peut espérer devenir un jour président de la république. Il est le symbole d’un pays qui se veut libéral (au sens américain du terme) et sans préjugés raciaux (contrastant ainsi avec son grand voisin du nord, où à son époque la moitié du pays s’est battue pour empêcher l’abolition de l’esclavage). Benito Juárez demeure toutefois, à ce jour, le seul président d’origine indienne.

Peu valorisé en France, en raison de sa participation à la déroute de l’armée française au Mexique, Benito Juárez est pourtant très connu des milieux progressistes dans le monde. En Italie, si le fils d’un forgeron socialiste fut baptisé en 1883 du prénom de Benito, c’est en hommage à la lutte anti-impérialiste menée par le président Juárez, il s’appelait Mussolini.

Ce mardi 21 mars, pour la Commémoration de la naissance de Benito Juárez (Conmemoración del natalicio de Benito Juárez), les écoliers et lycéens ont congés ainsi, bien sûr, que les enseignants. Mais, le jour férié qui offre chaque année un week-end prolongé à tous les Mexicains est tombé hier, le 20 mars. Pour que tous les travailleurs puissent en profiter chaque année il a été placé le troisième lundi de mars, c’est-à-dire hier. Comme les écoles et universités étaient aussi fermées le 18 mars, Cárdenas et Juárez, ont offert cette année cinq jours de vacances scolaires.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2023

 

détail d’une œuvre du muraliste mexicain Antonio González Orozco

Soldats et patriotes mexicains (droite) affrontant des troupes française envoyées par Napoléon III (gauche)

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1953, URSS, Géorgie, Russie, 5 mars, héros national Bruno Teissier 1953, URSS, Géorgie, Russie, 5 mars, héros national Bruno Teissier

5 mars : Staline, mort il y a 70 ans, se porte de mieux en mieux

Staline est mort le 5 mars 1953. Des milliers de personnes viennent lui rendre hommage, partout en Russie. La nostalgie de l’URSS est largement entretenue par le régime du dictateur Poutine. Lequel a encore, récemment, inauguré une nouvelle statue de son homologue soviétique.

 

Chaque année, pour l’anniversaire de la mort de Staline (годовщина смерти сталина), Vladimir Poutine évoque le grand homme, la Grande Guerre patriotique et la Grande Russie, dénommée URSS, sur laquelle il régnait. L’hymne soviétique, dans une version rénovée, est à nouveau utilisé. Une nouvelle statue de Staline a encore été inaugurée par Poutine en janvier 2023. L’image du dictateur soviétique a été complètement remise au goût du jour par le dictateur russe.

Chaque 5 mars, la foule des admirateurs du « Petit père des peuples » se presse dans un coin de la place Rouge pour lui rendre hommage. Staline est responsable de la mort et de la déportation de plusieurs de dizaines de millions de personnes. Et pourtant, il continue d’être admiré en Russie par une partie croissante de la population. Les mauvais

souvenirs sont désormais bannis des manuels scolaires. Il n’est plus question des purges (700 000 personnes exécutées rien qu’en 1937-1938) ni des déportations, du Goulag, des famines, de la censure et de la propagande. En décembre 2021, l’association Mémorial a été dissoute. C’est elle qui depuis les années 1980 avait courageusement raconté l’histoire des millions de victimes du dictateur soviétique. Que va faire Poutine de l’extraordinaire fond de documentation des exactions de Staline qu’elle avait constitué en quatre décennies d’investigation ? De Staline, la jeunesse ne doit connaître que sa gloire de co-vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et la puissance d’une URSS qui dominait un espace allant de l’Allemagne à la Mongolie. Selon un sondage de l’institut Levada publié en 2019, plus de 70% de la population russe estime que Staline a joué un rôle positif dans l’histoire du pays. Ils étaient deux fois moins nombreux au début des années 2000. Des nostalgiques de l’époque soviétique viennent ainsi fleurir tous les ans sa tombe sur la place Rouge, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 5 mars 1953. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire.

En décembre 2021, lors du traditionnel dernier tournoi de hockey de l’année, à Moscou, l'équipe russe est entrée sur la glace vêtue d'un uniforme soviétique, enthousiasmant un public qui agitait le drapeau soviétique. Nostalgie quand tu nous tiens ! Berlin 1953, Budapest 1956, Prague, 1968, Gdansk 1981,… Minsk 2020, Kiev 2022… la logique est la même aux yeux du bon peuple russe. 

 

En octobre 1961, le corps de Staline a été retiré du mausolée de Lénine, sur la place Rouge, à Moscou, pour être placé, plus modestement, dans la nécropole près du mur du Kremlin. C’est la que la foule de ses admirateurs lui rend hommage chaque 5 mars.

Le Parti communiste russe demeure très attaché à la figure du « Petit père des peuple »

 

En Géorgie, à Gori dans sa ville natale, on n’a déboulonné sa statue qu’en 2010. Pour finalement la ressortir en 2013 et la placer devant le musée qui a été constitué à sa gloire. Chaque 5 mars, des centaines de personnes viennent lui rendre hommage.  Une cérémonie est organisée dans une église, avant un bon repas pris dans le meilleur hôtel-restaurant de la ville, chez “Joseph”, bien sûr.  On peut y déguster les plats préférés de Staline et réserver sa chambre. 

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Un attachement quasi religieux pour certains

À Kaspisk, au Daghestan, une rue de la ville a été renommée en l'honneur de Staline… Staline est aussi largement fêté pour son anniversaire officiel, chaque 21 décembre ainsi que le 9 mai, journée où il est mis à l’honneur par Vladimir Poutine, lequel a pris ses distances avec Lénine qu’il accuse d’avoir entrainé la perte de l’URSS en en faisant dès l’origine un État fédéral, mais pour mieux valoriser Staline, le héros de Stalingrad. En janvier 2023, le dictateur Poutine inaugurait encore une nouvelle statue de son glorieux prédécesseur, c’était à Volgograd, l’ex-Stalingrad, bien sûr. Dans le discours que Poutine sert aux Russes, le vainqueur de 1945 a éclipsé le tyran de la Grande Terreur. S’attaquer à Staline revient, pour Poutine, à participer au complot ourdi par les Occidentaux visant à faire de la Russie un pays de second rang. Le discours de la Grande Patrie et de la Russie éternelle fonctionne sur la majeure partie de la population qui n’en a jamais connu d’autre. Le culte du grand homme n’est pas sans rappeler les sentiments qui animaient autrefois la paysannerie russe à l’égard du tsar Nicolas II.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Un pastiche qui en dit long sur la relation entre les deux hommes.

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28 janvier : Cuba fête l’anniversaire de son héros national

Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais d’un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba : José Marti fait figure de héros national. Cela dit, les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir.

 

Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais de José Marti, un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba. Mort lors de la bataille de Dos Rio, tué par les les Espagnols le 19 mai 1895, José Marti fait figure de héros de l’indépendance, son nom figure partout à Cuba. Chaque localité possède une statue ou au moins un buste du grand homme, il est célébré chaque 28 janvier par des cérémonies conclues par 21 salves de canon, tirées simultanément de la forteresse de San Carlos de la Cabaña, à La Havane. 

Le culte du fondateur du parti révolutionnaire cubain dont se réclamait Fidel Castro, ne faiblit pas. Il y a cinq ans, pour son 165e anniversaire, la ville de New York a offert à La Havane une réplique de la statue de José Martí qui  avait été érigée en 1965 dans le sud de Central Park, face au Ritz. Ce même jour, une gerbe de fleurs est déposée au nom du général d’armée Raul Castro Ruz dans le mausolée qui contient les restes de José Marti (1853-1895), au cimetière de Santa Ifigenia.

José Marti est mort au combat en 1895. Finalement les Espagnols ont été chassés trois ans plus tard, en 1898, très vite remplacés par… les États-uniens qui ont dominé l’île jusqu’en 1959.

Hier soir, 27 janvier, à partir de 21 h, a eu lieu une marche virtuelle aux flambeaux, convoquée avec les hashtag #AntorchasMartianas #IdealesDeLuz #JuvenilMartiano, pour fêter le 170e anniversaire de la naissance de José Martí. En raison de la situation sanitaire, il remplacera le défilé traditionnel des étudiants des marches de l'Université de La Havane au Fragua Martiana. Le 28 au matin, un hommage lui sera rendu à l’université de 10h à midi. On célèbre également le 64e anniversaire du Triomphe de la Révolution et le 34e anniversaire de la fondation du Mouvement des jeunes martiens (partisans de José Marti) , ainsi que de la Journée de l'identité latino-américaine.

Les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir. Ces cérémonies mémorielles ont quelque chose de surréaliste dans un pays qui connait aujourd’hui un exode massif faute de savoir se réformer.

 
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20 janvier : il y a 50 ans, Amilcar Cabral, héros des indépendances africaines, était assassiné

Ce leader de la lutte contre la colonisation portugaise a été exécuté avant que la Guinée-Bissau et le Cap-Vert, ses deux patries, obtiennent leur indépendance. Il fait figure de héros national pour ces deux pays comme pour l’ensemble du continent africain, l’extrême gauche lusophone et tous les mouvements anticoloniaux et décoloniaux.

 

Amílcar Cabral est né en 1924, à Bafatá Guinée portugaise (aujourd’hui Guinée Bissau) de parents originaires du Cap-Vert. C’est un héros africain des luttes pour l’indépendance, mais il est surtout célébré dans ces deux pays : le Cap-Vert et la Guinée-Bissau ont fait du 20 janvier (1973), anniversaire de son assassinat, la Journée des Héros (dia dos heróis). 

Après des études d’agronomie à Lisbonne, il est retour à son pays en 1952 pour s’engager dans la lutte contre la présence coloniale portugaise, en lien avec le Parti communiste portugais. En 1956, il fonde dans la clandestinité, avec Luís Cabral, son demi-frère (futur président de la République de Guinée-Bissau), Aristides Pereira (futur président de la République du Cap-Vert), Abilio Duarte (futur ministre et président de l’Assemblée nationale du Cap-Vert), le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert).

Le PAIGC se bat contre l'armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins devenus indépendants bien plus tôt, la Guinée Conakry et le Sénégal, depuis sa province de Casamance. Avec le soutien politique et matériel du bloc soviétique, Amílcar Cabral parvient peu à peu à contrôler le sud du pays, mettant en place de nouvelles structures politico-administratives dans les zones libérées.

Dans la nuit du 19 au 20 janvier 1973, Amilcar Cabral, de retour d’une réception à l’ambassade de Roumanie, succombe à des rafales de balles d’un commando devant son domicile à Conakry, en Guinée, alors qu’il rentrait seul, en compagnie de son épouse, Ana Maria Cabral. Il ne verra pas l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert qui n’interviendront que le 10 septembre 1974, soit quelques mois après le 25 avril portugais.

Amílcar Cabral appartenait, comme beaucoup de dirigeants nationalistes de sa génération, à la petite bourgeoisie métis qui selon le régime instauré par le Portugal, était juridiquement des indigènes assimilés, c’est-à-dire disposant des mêmes droits que les Portugais. C’est en jouant sur les rivalités entre Noirs et Métis que les commanditaires de son assassinat qu’il ont inspiré l’exécution de Cabral par des membres du PAIGC. Un demi-siècle est passé et on ne connaît pas véritablement les commanditaires. On soupçonne la PIDE, la police politique de la dictature portugaise de l’époque avec sans doute des complicités en Guinée. Ce qui n’empêche pas ce pays de commémorer, lui aussi, le cinquantenaire de la mort d’Amilcar Cabral.

Aujourd’hui, Amílcar Cabral demeure un personnage mythique, tel un véritable Che Guevara africain, de nombreuses rues portent sont noms, ainsi que des lycées, partout en Afrique. Une compétition de football, la Coupe Amílcar Cabral, regroupe des pays de la sous-région (de la Mauritanie à la Sierra Leone en passant par le Mali).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Détail d’un timbre poste de la république du Cap-Vert émis en 1976

Plaque de l'avenue Amilcar-Cabral, Saint-Denis en Seine-Saint-Denis

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30 décembre : le jour de Rizal aux Philippines

La journée est fériée et chômée aux Philippines, en l’honneur d’un jeune homme exécuté par les Espagnols en… 1896. Il s’agit de José Rizal, son nom est partout dans le pays : université, rues, parcs… son effigie orne les billets de banque et les pièces de monnaies…

 

La journée est fériée et chômée aux Philippines, en l’honneur d’un jeune homme exécuté par les Espagnols en… 1896. Il s’agit de José Rizal, son nom est partout dans le pays : université, rues, parcs… son effigie orne les billets de banque et les pièces de monnaies. Jeune médecin, il est mort à 35 ans, mais il a eu le temps de fonder des hôpitaux et des écoles, de parcourir le monde, d’apprendre une vingtaine de langues, dont le français, d’écrire plusieurs romans, notamment pour dénoncer la tyrannie de l’occupation espagnole depuis trois siècles et demi. Ce n’est pas un révolutionnaire, mais les Espagnols, en le fusillant l’ont traité comme tel. De son vivant, son nom était brandi comme un emblème de la révolte. Après sa mort, il sera considéré comme un héros national. La résistance aux Espagnols va s’amplifier jusqu’à ce qu’ils soient chassés de l’archipel en 1898, avec l’aide des États-Unis, qui en profiteront pour imposer leur propre administration au pays, jusqu’en… 1946.

Ce sont les Américains qui ont encouragé le culte de ce héros national de peur de voir en émerger d’autres, plus radicaux. Le Jour de Rizal est célébré depuis le 30 décembre 1898 comme un jour de deuil national. Afin de montrer qu'il était plus pro-philippins que les Espagnols, c’est le gouverneur général américain William Howard Taft qui a fait, en 1901, de Rizal un héros national philippin. L’année suivante, le 30 décembre est devenu un jour férié. C’est ce même jour, en 1937, que le tagalog a été promulgué langue nationale.

Les cérémonies du Rizal Day ont lieu au Rizal Park à Manille. Cela se déroule généralement tôt le matin, en principe sous la direction du président des Philippines (Rodrigo Duterte n’y a toutefois jamais participé). On procède à la levée du drapeau national sur le mât de l'indépendance (là où le drapeau philippin a été hissé le 4 juillet 1946, lorsque l'indépendance totale par rapport aux États-Unis a été enfin obtenue). Ensuite, c’est le dépôt d'une couronne au Monument Rizal. Le président fait aussi une adresse de fin d'année diffusée à la télévision.

Le 30 décembre est un jour symbolique. En 2000, des terroristes locaux liés à la Jemaah Islamyah, avaient perpétré une série d’attentats dans cinq zones du Grand Manille, faisant 22 morts et 100 blessés.

Ce jour étant situé entre Noël et le Jour de l’An, certains demandent que le jour férié soit déplacé au 19 juin (jour de la naissance de José Rizal) afin que les élèves et étudiants puissent participer aux cérémonies. La Chambre des représentants avait voté le changement en 2008, mais le Sénat a bloqué la réforme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Kirghizistan, épopée nationale, héros national Bruno Teissier Kirghizistan, épopée nationale, héros national Bruno Teissier

4 décembre : le Kirghizistan célèbre son épopée nationale

C’est le Jour de l'épopée Manas un poème épique que les Kirghizes considèrent aujourd’hui comme l’œuvre majeure de leur littérature ancienne et un fondement de leur identité culturelle.

 

Le 4 décembre 2013, l’Unesco inscrivait la trilogie Manas, Semetei, Seek sur la liste de du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. En 2015, en référence à cette reconnaissance, le gouvernement Kirghize déclarait le 4 décembre : Jour de l'épopée Manas (Манас дастаны), un poème épique de quelque 500 000 vers, que les Kirghizes considèrent aujourd’hui l’œuvre majeure de leur littérature ancienne. Cette célébration n’était pas la première. Déjà en 1995, les autorités locales, désormais libres de toutes références au marxisme-léninisme, avaient organisé des célébrations pour le 1000e anniversaire de ce long poème épique.

En vérité, l’âge de ce long poème, qualifié parfois de l’Iliade et l’Odyssée de l’Asie centrale, n’est connu précisément. Néanmoins, il ne peut pas être aussi ancien puisqu’il décrit des événements qui ont eu leu aux XVIe et XVIIe siècles. Cette épopée est composée de trois livres (le premier s'intitule "Manas", le deuxième épisode décrit les actes de son fils Semetei, et le troisième de son petit-fils Seitek (ou Seek). Pendant des siècles, elle a été transmise oralement à des générations successives de conteurs, appelés manasçı (Манасчы). Les manascis racontent ces histoires au travers d’un chant mélodique mais sans être accompagnés d'instruments de musique. Ils peuvent se relayer plusieurs jours d’affilée pour réciter d’un seul trait la totalité de l’épopée. Les premières transcriptions écrites ne datent que du milieu du XIXe siècle. Il en existe aujourd’hui plusieurs dizaines, complètes ou fragmentaires, avec des variantes et des évolutions d’un siècle à l’autre.

La principale innovation au XXe siècle est l’appropriation de cette épopée par les Kirghizes dont la nation est largement une invention de l’ère soviétique. Dans les premières transcriptions de l’épopée, Manas n’est pas qualifié de Kirghize mais de Nogaï. Les Nogaïs formaient un peuple turc nomade qui a eu son apogée aux XVe et XVIe siècles et dont il ne reste que des minorités éparpillées aujourd’hui de l’Anatolie au Kazakstan. À partir des années 1920, Manas est devenu Kirghize dans la totalité des récits. Aujourd’hui, Manas dont les statues équestres ont été érigées dans plusieurs villes, fait figure de héros national du Kirghizistan.

Contrairement aux figures de Genghiz Khan et de Timour, Manas n'est pas un personnage historique. Cet ancêtre mythique fait néanmoins la fierté des Kirghizes. Il est utilisé aussi bien par les gouvernements successifs, dès l’époque soviétique, que par ceux qui s’y opposent. À tel point que les autorités s’en prennent désormais aux manastchis et cherchant à brider leur discours pour en faire des relais de la propagande gouvernementale, sans vraiment y parvenir. Certains d’entre eux, en effet, ne se contentent pas de réciter ce qu’ils ont appris mais brodent sur les valeurs de luttes des glorieux ancêtres incitants les mécontents du régime à tenir tête à la dictature kirghize.

La fête du 4 décembre est marquée par divers événements culturels organisés dans tout le Kirghizistan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La statue de Manas à Bichkek, capitale du Kirghizistan

Ce billet de banque kirghize représente le tombeau de Manas, un lieu bien réel pour un personnage imaginaire

manascis (ou manastchis)

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1863, Philippines, 30 novembre, héros national Bruno Teissier 1863, Philippines, 30 novembre, héros national Bruno Teissier

30 novembre : la fête de Bonifacio, héros national philippin

Ce jour est férié aux Philippines en hommage à Andres Bonifacio, le père de la Révolution philippine contre les Espagnols. Comme ses prédécesseurs, c’est le président Marcos qui préside à la cérémonie nationale de ce 159e anniversaire de la naissance du héros. Mais, ce jour est aussi l’occasion de violentes manifestations anti gouvernementales.

 

Ce jour est férié aux Philippines depuis plus d’un siècle. Comme ses prédécesseurs, le président Ferdinand Marcos, dit Bongbong, préside la cérémonie nationale du 159e anniversaire de la naissance d’Andres Bonifacio au sanctuaire national du héros dans la ville historique de Caloocan.

Andres Bonifacio est né le 30 novembre 1863. Trois décennies plus tard, il a pris la tête de la révolution philippine contre les Espagnols qui dominaient l’archipel philippin depuis le XVIe siècle. En 1892, c’est lui qui fonde le célèbre Katipunan (ou le « Kataas-taasang, Kagalang-galangang Katipunan ng mga Anak ng Bayan »), une société secrète qui s'est transformée en un mouvement armé s’attaquant aux coloniaux espagnols. Bonifacio s’est imposé comme général de cette armée révolutionnaire de Katipunan. Cependant, un conflit interne à l’organisation l’a vivement opposé à un autre militant, Emilio Aguinaldo qui a fini par prendre le dessus. Après le renversement des Espagnols dont la puissance était déclinante, la convention de Tejeros a organisé un vote pour désigner celui qui sera le premier président des Philippines. À nouveau, c’est Aguinaldo qui a gagné face à Bonifacio, arrivé deuxième. Ce dernier a rejeté le résultat, évoquant une élection truquée, et a pris la tête d’une armée de rebelles qui a mis en place un gouvernement révolutionnaire. Si bien que Aguinaldo a fait arrêter Bonifacio, l’a fait jugé et exécuté le 10 mai 1897. Aguinaldo fera ensuite une carrière politique alambiquée, s’opposant puis collaborant avec les Américains qui imposent leur tutelle sur les Philippines, puis travaillant avec les occupants japonais… Avec le recul, c’est Andres Bonifacio, mort en martyr, qui restera dans la mémoire des Philippins. S’il est Honoré le jour anniversaire de sa naissance, le 30 novembre, et non celui de sa mort comme José Rizal, c’est qu’il a été mis à mort par ses compatriotes.

Dès 1901, ses partisans célébraient un Bonifacio Day qui deviendra officiel en 1921. Le président philippin dirige aujourd’hui les cérémonies de lever du drapeau et de dépôt de gerbe au "Monumento" qui revisitera et honorera le passé et Bonifacio, le plus prolétaire de tous les héros philippins.

La célébration de cette année 2022, dirigée par la Commission historique nationale des Philippines (NHCP), a pour slogan : Kabayanihan at Pagtindig sa Makabagong Panahon (Courage et réputation à l'ère moderne).

Les pouvoirs locaux organisent également des rites commémoratifs chaque 30 novembre au sanctuaire Andres Bonifacio à Tutuban, Manille ; au sanctuaire Spirit of Pinaglabanan à San Juan City ; au monument Bonifacio à Bonifacio Global City à Taguig City ; au monument Bonifacio à Cloverleaf, Quezon City et au Musée du procès à Maragondon, Cavite.

La célébration de la fête de Bonifacio l'année dernière avait permis la visite du réservoir souterrain d'El Deposito récemment restauré et la nouvelle exposition de diorama au Museo ng Katipunan à San Juan City, qui présente la bataille historique de San Juan del Monte.

Le « père de la révolution philippine » est toujours très présent dans le discours historiographique officiel. Mais Andres Bonifacio est aussi un leader révolutionnaire dont la figure est aussi brandie pour toute sorte de manifestations politiques anti gouvernementales. Certaines sont justement programmées le 30 novembre pour leur donner plus d’écho. Les plus grands rassemblements ont lieu dans la région métropolitaine de Manille. Par exemple, l’Alliance of Concerned Teachers organise, ce 30 novembre, un rassemblement à Liwasang Bonifacio pour demander une augmentation des salaires. Des manifestations sont également programmées dans la région de Mendiola, au palais de Malacanang, à la Plaza Miranda et à l'université des Philippines Diliman.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le leader révolutionnaire symbole des manifestations

Cérémonie locale en 2018

KKK : Kataas-taasang, Kagalang-galangang Katipunan ng mga Anak ng Bayan

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1987, Burkina Faso, 15 octobre, assassinat, héros national Bruno Teissier 1987, Burkina Faso, 15 octobre, assassinat, héros national Bruno Teissier

15 octobre : hommage au Che africain, l'homme intègre du Burkina

Il y a 35 ans Thomas Sankara était assassiné. Fidèles et parents se recueillent sur la tombe du « père de la nation burkinabé ». À ses côtés, reposent les « martyrs du 15 octobre » assassinés par un commando armé en même temps que lui en 1987, lors du coup d’État qui a mené Blaise Compaoré au pouvoir…

 

Il y a 35 ans, Thomas Sankara était assassiné. Fidèles et parents se recueillent sur la tombe du « père de la nation burkinabé » au cimetière de Dag-noën, près de Ouagadougou. À ses côtés reposent les « martyrs du 15 octobre » assassinés par un commando armé en même temps que lui en 1987, lors du coup d’État qui a mené Blaise Compaoré au pouvoir pour... 5 mandats successifs. L'ancien compagnon de Sankara a été renversé il y a 8 ans. Depuis, la dépouille de Sankara a été exhumée, les résultats de l'autopsie viennent d'être rendus public : il a été criblé de balle.

À 16 heures, un cortège défilera avenue Sankara, à Ouagadougou. La soirée se terminera en musique. Plusieurs soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), corps d’élite de l’armée burkinabé dont faisait partie Blaise Compaoré au moment du putsch de 1987, ont été inculpés . La justice va-t-elle rattraper l'ancien président ? Après des décennies de bataille judiciaire, le procès de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’est ouvert le 11 octobre 2021. Mais, en l’absence de Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire, et de Hyacinthe Kafando, le chef présumé du commando qui a tué Sankara. En revanche, Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara, est venue Montpellier où elle réside. Le procès s’est refermé le 10 mai 2022 avec le délibéré sur les intérêts civils. Un mois plut tôt, le 6 avril, trois des quatorze accusés avaient été condamnés à la prison à perpétuité dont l’ancien président Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando.

« Pour certains, le retournement de Compaoré contre son frère d’armes est à chercher du côté du voisin ivoirien. En 1985, Blaise se marie avec Chantal Terrasson de Fougères, une Ivoirienne proche de Félix Houphouët-Boigny, alors président de la Côte d’Ivoire, réputé pour sa proximité avec la France et pour son anti-communisme. Les agitations révolutionnaires du petit capitaine voisin agacent le chef de l’État, qui s’est lui-même décrit comme un "crocodile qui se nourrit de capitaines" ». (Morgane Le Cam, Le Monde, 14 octobre 2017)

En 2018, le 15 octobre, la première pierre d'un monument lui étant dédié, sur les lieux mêmes de son assassinat, était posée. Il a été inauguré en mars 2019. Cette même année, l’enquête est enfin relancée notamment grâce à la déclassification des archives françaises. Autre soupçon : y a-t-il eu une main libyenne dans l'assassinat du jeune capitaine ? Quid de l’action de la France ? La justice suit son cours : une première reconstitution des faits a été réalisée en février 2020.

Pour ce 35e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution, Thomas Sankara, la commémoration se tient ce samedi 15 octobre 2022 au mémorial Thomas Sankara. Elle est présidée par le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau chef de l’Etat, issu du putsch du 30 septembre dernier. Le thème de cette commémoration 2022 est "Passer le flambeau de la révolution à la jeunesse ".

Mise à jour 2022 : le 26 juillet 2022, Blaise Compaoré, condamné par contumace à perpétuité pour l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, en 1987, a demandé « pardon » à la famille de ce dernier, mais aussi à l’ensemble du « peuple burkinabé » pour « les souffrances » endurées pendant ses vingt-sept années au pouvoir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1961, Burundi, 13 octobre, héros national Bruno Teissier 1961, Burundi, 13 octobre, héros national Bruno Teissier

13 octobre : le Burundi se souvient de son prince, père de l'indépendance

Le 13 octobre 1961, le prince Rwagasore, Premier ministre du Burundi, était assassiné par un tireur embusqué, alors qu'il dinait dans un restaurant près du Lac Tanganyika. Le Burundi consacre cette journée à sa mémoire, avec comme arrière fond, la responsabilité de la Belgique.

 

Le 13 octobre 1961, le prince Rwagasore, Premier ministre du Burundi, était assassiné par un tireur embusqué, alors qu'il dînait dans un restaurant près du Lac Tanganyika. Le Burundi consacre cette journée à la mémoire de son “ héros de l’indépendance”. La responsabilité de la Belgique dans le meurtre de ce héros de l'indépendance plane depuis des années sur la Belgique sans n'avoir jamais été vraiment prouvée. Elle fait partie de l'imaginaire des Burundais et resurgit chaque 13 octobre pour la fête du prince Rwagasore qui est un jour férié au Burundi. Lors du 60e anniversersaire de l’indépendance du pays en juillet dernier, le président Evariste Ndayishimiye a une nouvelle fois fait savoir que « le Burundi attend toujours de la Belgique qu'elle reconnaisse son rôle dans l'assassinat en 1961 du père de son indépendance, le prince Louis Rwagasore ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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24 juillet : l'anniversaire de Simon Bolivar

Le jour est férié en Équateur, au Venezuela et en Bolivie (le pays qui porte son nom). Ce héros des indépendances sud-américaines est également fêté en Colombie où il est mort en 1830, l'année même de l'échec de son rêve d'une Amérique du Sud unifiée.

 

Le Día de Simón Bolívar est férié en Équateur, au Venezuela et en Bolivie (le pays qui porte son nom). Ce héros des indépendances sud-américaines, qui aurait 239 ans, est également fêté en Colombie où il est mort en 1830, l'année même de l'échec de son rêve d'une Amérique du Sud unifiée.

​​Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios Ponte y Blanco est né à Caracas le 24 juillet 1783. À son corps défendant, il a donné son nom à une révolution dite « bolivarienne » qui a totalement ruiné son pays natal. C’est le nom donné par ses partisans au mouvement de réformes et de redistribution de la rente pétrolière initié par Hugo Chávez au Venezuela après son arrivée au pouvoir. Cette appellation fait référence à Simón Bolívar et reprend certains de ses idéaux, mais elle a oublié les lois de l’économie. Faute d’avoir su investir, le Venezuela a sombré dans la pénurie et la violence.

Le héros américain sert aussi de figure à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques, un traité de commerce dit “socialiste” qui regroupe Cuba, le Venezuela, le Nicaragua, la Dominique, Antigua-et-Barbuda, l'Équateur, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès et la Grenade. La France aurait dû devenir le onzième membre de cette alliance si Jean-Luc Mélenchon avait remporté les élections présidentielles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1918, Afrique du Sud, 18 juillet, héros national Bruno Teissier 1918, Afrique du Sud, 18 juillet, héros national Bruno Teissier

18 juillet : Mandela Day

Aujourd'hui, les Nations Unies vous invitent à consacrer 67 minutes de votre temps à aider vos semblables en hommages aux valeurs défendues par l'ancien président sud-africain pendant les 67 années de sa carrière politique (dont 27 ans passés en prison)…

 

Aujourd'hui, les Nations Unies vous invitent à consacrer 67 minutes de votre temps à aider vos semblables en hommage aux valeurs défendues par l'ancien président sud-africain pendant les 67 années de sa carrière politique (dont 27 ans passés en prison).

Parmi les bonnes actions prévues aujourd'hui pour le Mandela Day, un concert est organisé dans les rues du Cap à partir de midi, heure locale : 67 musiciens placés dans différents quartiers joueront pendant soixante-sept minutes.

La Journée Nelson Mandela a été créée par l’ONU en 2009, elle correspond à l’anniversaire de la naissance du leader sud-africain, né en 1918. À 8h05 précises, tous les enfants des écoles sud-africaines entonneront un chant en son honneur.

Sept ans après sa mort, et vingt-deux ans après la fin de son mandat de Président de la nation arc-en-ciel, le combat du prix Nobel de la Paix 1994 n’est pas terminé. La liberté a été acquise par la majorité noire, mais les inégalités sont désormais plus importantes qu’à l’époque de l’apartheid.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1867, Finlande, 4 juin, héros national Bruno Teissier 1867, Finlande, 4 juin, héros national Bruno Teissier

4 juin : la Finlande célèbre l'anniversaire de son héros national

L’anniversaire du maréchal Mannerheim, considéré comme le plus grand homme d’État finlandais. Une figure tutélaire invoquée par ces temps de menaces pour l’indépendance du pays.

 

Aujourd’hui, les édifices publics sont pavoisés aux couleurs du pays, c’est l’anniversaire d’un homme que l’ont parfois comparé à De Gaulle : Carl Gustaf Emil Mannerheim, né le 4 juin 1867. Le héros de l’indépendance de la Finlande.

Rien ne le prédestinait à devenir le héros des Fnlandais. Il est né dans une famille d’origine allemande qui a émigré en Suède puis qui s’est établie dans le Duché de Finlande, tombé sous la domination russe. De sa famille maternelle, de la petite noblesse suédoise, il a hérité du titre de baron. Enfant, il parlait le suédois et l’allemand. Il a pris le français comme toute personne d’un certain rang et le russe car il a intégré l’armée du tsar.  Établi à Saint-Pétersbourg, il a épousé une riche noble d'origine russo-serbe. Officier de l’armée impériale russe, il a participé à la guerre russo-japonaise de 1905. Très proche de la cour, il a eu une place d'honneur lors du couronnement du tsar Nicolas II. Ensuite, il est envoyé en mission en Chine et au Tibet.

Engagé sur le front Austro-hongrois pendant la Grande Guerre, il est finalement démis de ses fonctions par le gouvernement russe issu de la révolution de février 1917 car jugé trop proche du régime du tsar. Il  décide alors de prendre sa retraite et de retourner en Finlande, le pays où il est né. Il se met à apprendre le finnois.

La Finlande qui a déclaré son indépendance le 6 décembre 1917, peu après la révolution d’Octobre en Russie. Mais, elle sombre dans la guerre civile entre les rouges qui veulent une révolution comme à Petrograd et les blancs qui s’y opposent. Mannerheim, naturellement se range derrière ces derniers, mais sans souvenir les plus radicaux qui refusent même l’indépendance reconnue par Lénine. Mannerheim est en France et en Angleterre quand les blancs, vainqueurs, règlent leurs comptes dans le sang avec les rouges. Il essaye de faire reconnaître le pays par les puissances alliées. Rappelé, iI accepte de revenir en Finlande et devient régent du pays, pour quelques mois. En 1919, sa défaite aux élections le pousse à quitter la vie politique. En 1933, il est promu maréchal par le gouvernement. Des ligues d’extrême droite le poussent à prendre le pouvoir mais ce conservateur résiste à la tentation.

En 1939, pressentant l’imminence d’une agression de la Russie, il obtient du gouvernement la direction de l’armée nationale. Moscou déclenche la guerre le 30 novembre, la résistance des Finlandais est héroïque mais, après l'écrasement de la Pologne par l’URSS, le poids de cette dernière devient considérable sur la petite Finlande. Le 12 mars 1940, un armistice met fin à la terrible Guerre d’hiver. Mannerheim reste à la tête de l’armée.

La Finlande se retrouve ensuite engagée aux côtés de l’Allemagne nazie contre l’URSS, c’est la guerre dite de continuation (1941-1944). Le gouvernement accorde à Mannerheim le titre unique de maréchal de Finlande (Suomen Marsalkka). Celui-ci se garde se trop se rapprocher des Allemands tout en gardant contact avec les Soviétiques. Son souci est l’indépendance de la Finlande, laquelle préservée mais en cédant à la Russie une portion de son territoire. En août 1944, Carl Gustaf Emil Mannerheim est élu président de la République. C’est lui qui signera l’armistice. Finalement, la Finlande sera le seul État frontalier de l’URSS à préserver son indépendance et son modèle de société, mais au prix d’une stricte neutralité. Une ténacité qu’elle doit notamment à Mannerheim. Pendant la guerre, le maréchal a aussi, par son autorité, épargné aux juifs de Finlande toute discrimination ce que peu de dirigeants de pays alliés des Allemands ont eu le courage d’imposer.

C’est cette neutralité à la finlandaise que la folle guerre en Ukraine lancée par le dictateur Poutine est en train de remettre en cause. Les deux tiers des Finlandais sont aujourd’hui favorables à une intégration à l’OTAN, chose impossible il y a encore quelques mois et même au plus fort de la guerre froide.

Mort en 1951, en Suisse, il est considéré comme le plus grand homme d’État finlandais. Depuis 1942, la date anniversaire de Mannerheim (Mannerheimin kiitospuhe syntymäpäivillä), le 4 juin, est célébrée en Finlande comme « jour du drapeau » par les forces de défense finlandaises.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Timbre émis à l’occasion du 150e anniversaire de Mannerheim

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