L’Almanach international

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27 février : la République dominicaine commémore son indépendance en plein carnaval

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Il commémore la déclaration d’indépendance de 1844 à l’égard de Haïti.

 

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Dans la soirée un feu d’artifice marque le Jour de l'indépendance (Día de la Independencia Nacional de la República Dominicana). Cette année, c’est le 180e anniversaire de la déclaration d’indépendance.

C’est de l’occupation haïtienne que Saint-Domingue s’est libérée le 27 février 1844, échappant en même temps aux velléités françaises d’imposer à nouveau son protectorat. L’île d’Hispaniola avait été partagée entre la France et l’Espagne à l’époque coloniale et avait ensuite été réunifiée sous l’égide de la France en 1795. Plus pour très longtemps car la partie occidentale s’était révoltée et avait proclamé son indépendance le 1er janvier 1804 sous le nom de république de Haïti. Et en 1808, Saint-Domingue a été rendu par la France à l’Espagne. Mais, en 1821, secouant le joug espagnol, elle proclamait à son tour son indépendance, mais Haïti en profita pour occuper la partie orientale de l’île et Saint-Domingue a vécu 22 ans sous occupation haïtienne.

La lutte de Saint-Domingue pour l'indépendance à l’égard de Haïti a commencé en 1838, lorsque Juan Pablo Duarte a fondé La Trinitaria, une société secrète qui lutta contre occupation haïtienne et pour établir un État indépendant dans la partie orientale de l’île. De son côté, le commerçant et homme politique Buenaventura Báez entamait des négociations avec le consul de France pour rétablir un protectorat français dans l'ancienne colonie espagnole de Saint-Domingue. C’est pour devancer Báez, que La Trinitaria déclara l’indépendance à l’égard d’Haïti le 27 février 1844. C’est cette déclaration qui est commémorée aujourd’hui bien qu’elle ait débouché sur une dictature qui a final a manœuvré pour céder le pays à l’Espagne.

Haïti écarté, les ambitions françaises découragées, Saint-Domingue devra en effet lutter contre les tentatives espagnoles de reprendre le contrôle de l’île. En mars 1861, à la demande du dictateur Pedro Santana, l’Espagne annexe officiellement la République dominicaine. Cette proclamation marqua le début d'un soulèvement qui conduisit à la guerre d'indépendance dominicaine. Finalement, la reine Isabelle II d’Espagne annulera l'annexion et l'indépendance est restaurée avec le départ des dernières troupes espagnoles le 10 juillet 1865.

Des trois indépendances, celle de 1821, avortée ; celle de 1844, qui débouche sur une dictature qui offrira le pays à l’Espagne ; et celle, définitive, de 1865, c’est la deuxième qui a été retenue pour célébrer l’indépendance de la République dominicaine. Le Jour de l'Indépendance est un jour férié. Il est marqué par le discours du président et des cérémonies de commémoration honorant les héros de la guerre d'indépendance.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 février 2024

 
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1863, restauration, République dominicaine, 16 août Bruno Teissier 1863, restauration, République dominicaine, 16 août Bruno Teissier

16 août : célébration nationale en République dominicaine

Le 16 août est une fête nationale en République dominicaine, en souvenir de la restauration de son indépendance, il y a 160 ans, jour pour jour. Cette année, elle est endeuillée par une catastrophe qui a fait au moins une dizaine de morts.

 

Le 16 août est une fête nationale en République dominicaine, en souvenir de la restauration de son indépendance, il y a 160 ans, jour pour jour. C’est aussi le jour où le président dominicain prête serment tous les quatre ans. Ce sera le cas l’an prochain, le 16 août 2024.

La République dominicaine occupe la partie orientale de l’île d’Hispanolia, qu’elle partage avec Haïti, cette première république noire qui s’était libéré en 1804, le 1er janvier. La République dominicaine avait proclamé son indépendance d'Haïti en 1844, au grand dam de cette dernière. Les Haïtiens prétendaient, en effet, que depuis le traité de Bâle en 1795, l'île était une et indivisible et s'opposaient donc à l'indépendance du territoire qu'ils avaient toujours revendiqué et gouverné de1822 à 1844. Mais cette première république proclamée le 27 février 1844, basée sur Saint-Domingue a subi les assauts de l’Espagne qui qui a tenté, à partir de 1861, de recoloniser cette partie de l’île. Cette mainmise de Madrid a été largement rejetée par la population locale, ce qui a finalement conduit à une guérilla contre les autorités coloniales.

Le 16 août 1863, un nouveau groupe de 14 hommes sous la direction de Santiago Rodríguez fait un raid audacieux sur la colline de Capotillo (Dajabón) et hisse le drapeau dominicain. Cette action, connue sous le nom de Grito de Capotillo, a marqué le début de la guerre. Parmi les membres figuraient Benito Monción, Juan Antonio Polanco (frère aîné du général Gaspar Polanco) et Pedro Antonio Pimentel, entre autres. Le guerrier expérimenté Gaspar Polanco se tient cette fois à leurs côtés et arrive avec eux aux abords de la ville de Santiago, assiégée par des milliers d'hommes.

Le président de la République dominicaine, Luis Abinader , ne parlera plus au pays ce 16 août, Jour de la restauration (Día de la Restauración), comme prévu dans la province de Pedernales. Il a participé à une messe à la cathédrale Nuestra Señora de la Consolación , à San Cristóbal, ce mercredi en mémoire des victimes de l'explosion d'hier dans une entreprise située avenue Padre Ayala a fait 10 morts et 11 personnes portées disparues. En outre, 59 autres personnes ont été blessées. La catastrophe a touché plus d'une dizaine de véhicules, ainsi que différents bâtiments, qui ont été détruits. Cette année, elle endeuille les célébrations du 16 août.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Une journée de ferveur patriotique

Le monument à la Restauration, Cerro de Capotillo, Dajabón.

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1960, République dominicaine, Femmes, ONU, 25 novembre Bruno Teissier 1960, République dominicaine, Femmes, ONU, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre :  la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Cette journée internationale fixée par l’ONU fait référence à un triple assassinat perpétré il y a 62 ans par le dictateur de la République dominicaine. Sa coïncidence avec la fête des catherinettes tient du hasard.

 

La question se pose avec plus ou moins d’acuité selon les régions du monde mais aucun pays n’est vraiment épargné. C’est en 1993 que l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la « Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes » dans laquelle elle définit les actes de violence dirigés contre le sexe féminin ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Le 17 décembre 1999, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies proclame finalement le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. L'ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public au problème de cette journée comme une célébration internationale.

Un Européen de culture catholique pourrait penser que la journée avait été fixée le 25 novembre en raison de la fête des catherinettes. Laquelle pouvait être vue comme un élément de violence psychologique puisqu’elle constituait une injonction de se marier avant ses 25 ans… En réalité, la date fait référence à une histoire bien plus tragique : l’élimination de trois opposantes au dictateur dominicain, Rafael Trujillo. Il s’agit de Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, trois sœurs dont le véhicule a été arrêté sur la route de Puerto Playa à Saint-Domingue par les hommes de main du dictateur. La rafale de balle les ayant épargnées, elles ont été assassinées à la machette, remise dans leur voiture avec leur chauffeur et le véhicule a été précipité du haut d’une falaise. C’était le 25 novembre 1960. Soit, six mois avant que le dictateur ne meure, à son tour, assassiné d’une rafale de mitraillette, lui aussi lors d’une embuscade sur une route.

C’est en 1981 que des militants en faveur des droits des femmes ont choisi la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du président de la République dominicaine. L’ONU reprendra cette date à son compte. La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes donne, en fait, le coup d'envoi de 16 jours d'activisme qui se termineront le 10 décembre, jour de la commémoration de la Journée internationale des droits humains. Ce même jour, hasard du calendrier, Annie Ernaux recevra le prix Nobel de littérature pour une œuvre empreinte de féminisme.

Un article de l'Almanach international

 

billet de 200 pesos de la République dominicaine

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26 janvier : la République dominicaine célèbre Juan Pablo Duarte

C’est le 209e anniversaire de l’un des trois Padres de la Patria, les fondateurs et héros nationaux de la République dominicaine.

 

C’est un des trois Padres de la Patria, fondateurs et héros nationaux de la République dominicaine, avec Francisco del Rosario Sánchez et Ramón Matías Mella. Son anniversaire (Día del natalicio del Padre de la Patria Juan Pablo Duarte), chaque 26 janvier, est un jour férié.

Juan Pablo Duarte y Diez est né le 26 janvier 1813 à Saint-Domingue. À l'époque, la Capitainerie Générale de Saint-Domingue appartenait à l'Espagne. En 1821, l'élite créole a vaincu les colonialistes espagnols et a établi la République espagnole d'Haïti. Ainsi commença l'occupation haïtienne de Saint-Domingue.

En 1838, Duarte et un groupe de jeunes ont fondé La Trinitaria, une société patriotique secrète, pour obtenir l'indépendance à l’égard d'Haïti et établir la République dominicaine en tant qu'État souverain. Dans les années suivantes, Duarte et d'autres membres de La Trinitaria se sont alliés à d'autres révolutionnaires qui les ont aidés à diffuser les idées de libération.

Enfin, en 1844, la République dominicaine est devenue un État indépendant. Duarte s'est vu offrir la présidence, mais il a refusé et a insisté sur des élections démocratiques.

L'anniversaire de Duarte est observé comme un jour officiel du souvenir et un jour férié en République dominicaine. Ce jour-là, diverses cérémonies sont organisées pour honorer la mémoire du héros national. La plus importante a lieu dans le parc de l'Indépendance à Saint-Domingue, la capitale du pays. Duarte est aussi célébré par la levée du drapeau national, devant des représentant du gouvernement, puis par un Te Deum à la cathédrale et un dépôt de couronne à sa statue. Cette année, 2022, le Jour de Duarte tombant un mercredi, la journée chômée a été déplacée au lundi  24 janvier. En revanche les hommages des autorités ont bien lieu ce 26 janvier.

 
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