L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1921, Mongolie, armée, Homme fort Bruno Teissier 1921, Mongolie, armée, Homme fort Bruno Teissier

18 mars : la journée de l’homme et du soldat en Mongolie

L’anniversaire de la création de l’Armée mongole, en 1921, sert de prétexte à une journée de célébration des hommes, dix jours après la journée des femmes, avec comme en Russie, une coloration militaire et viriliste pour cette journée commémorative.

 

Après avoir fêté les femmes le 8 mars, la Mongolie célèbre la Journée de l'homme et du soldat (Эрэгтэйчүүд, цэргүүдийн баяр) le 18 mars. Cette journée très martiale est calquée sur celle du 23 février en Russie. Sauf qu’en Mongolie, la référence militaire est beaucoup plus évidente puisque c’est l’anniversaire de la création de l'Armée populaire mongole en 1921. À l’époque, elle l’avait été sous l’égide de l’Armée rouge soviétique, mais aujourd’hui la Mongolie est obtenue son indépendance et s’assure à avoir des relations équilibrées avec ses deux voisins, la Russie et la Chine.

Cette journée spéciale a été instaurée en 1946, mais la loi de 2003 sur les jours fériés et les jours commémoratifs désigne le 18-Mars seulement comme la « Journée militaire mongole ». L’habitude ancienne de fêter les hommes, pas seulement les soldats, a été conservée. Ce jour-là, les hommes peuvent recevoir des cadeaux, si toutefois, ils ont eu une attention pour leur conjointe, leurs sœurs, leurs cousines ou leurs collègues, le 8 mars dernier. Différentes compétitions sur le thème militaire sont organisées entre hommes ; par exemple, les écoles peuvent organiser des compétitions de marche entre étudiants. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 mars 2024

 
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2002, Sierra Leone, 18 février, armée Bruno Teissier 2002, Sierra Leone, 18 février, armée Bruno Teissier

18 février : la journée des forces armée de la Sierra Leone

La Journée des forces armées est célébrée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements présidés par le président de la Sierra Leone. Elle rappelle la fin d’une décennie de guerre civile qui s’est achevée en janvier 2002.

 

La Journée des forces armées (Sierra Leone armed force day) est célébrée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements présidés par le président de la Sierra Leone.

En janvier 2002, l'ancien président Alhaji Dr Ahmed Tejan Kabbah avait déclaré à Krio que la guerre était finie et que le 18 février serait désormais un jour férié national sous le nom de Jour des forces armées. Cette guerre civile, pour le contrôle des zones diamantifères, a ravagé le pays de mars 1991 au 18 janvier 2002. Elle a causé la mort de 100 000 à 200 000 personnes, et le déplacement de plus de deux millions des Sierra-léonais (soit le tiers de la population de l'époque). On déplora nombreuses mutilations, ainsi que l'emploi massif d’enfants soldat. Le pays a subi trois coups d’État militaire pendant cette période… Il était important de tourner la page de cette terrible époque et de réformer les forces armées.

En janvier 2002, la paix a officiellement été conclue. Les militaires britanniques présents en Sierra Leone ne se sont pas contentés d'assumer les tâches d'évacuation des civils. Ils se sont lancés dans une « réforme du secteur de la sécurité » (RSS), concernant aussi bien la police et l'armée que la justice, sans être requis par le pouvoir sierra-léonais ni par l'ONU. Aujourd’hui, les Forces armées de la République de Sierra Leone (RSLAF) forment une armée professionnelle, ce qui signifie qu'il n'y a pas de conscription. Elle est supervisée par le ministère de la Défense et de la Sécurité nationale de la Sierra Leone.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 février 2024

 
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1970, Nigeria, 15 janvier, armée Bruno Teissier 1970, Nigeria, 15 janvier, armée Bruno Teissier

15 janvier : le Jour du souvenir des forces armées au Nigéria

Ce jour commémore de la fin de la guerre civile qui avait mis en péril l'unité du Nigeria. La célébration ne se limite pas à ce conflit. On n’oublie pas les derniers survivants de la Seconde Guerre mondiale, mais on honore aussi tous les soldats tués ces dernières années en luttant contre le terrorisme islamique ou le grand banditisme.

 

Longtemps le Nigeria a célébré le 11-Novembre, une commémoration héritée de la colonisation britannique. Depuis 1970, le Jour du souvenir des forces armées (Armed Forces Remembrance Day) fait référence à un conflit local et non plus à la Grande guerre en Europe. Après la victoire des forces  gouvernement ales contre les troupes du Biafra le 15 janvier 1970, le 11-Novembre a été retiré du calendrier du Commonwealth des Nations et a été remplacé par le 15-Janvier en commémoration de la fin de la guerre civile nigériane qui avait mis en péril l'unité du Nigeria. La célébration ne se limite pas à ce conflit. Le gouvernement célèbre des hommes « tombés en héros ». On n’oublie pas les derniers survivants de la Seconde Guerre mondiale, mais on honore aussi tous les soldats tués ces dernières années en luttant contre le terrorisme islamique ou le grand banditisme.

Cette journée est aussi l’occasion pour les familles de formuler des revendications. Par exemple, l’association des veuves de soldats en a profité pour s’adresser à la Première Dame Oluremi Tinubu ainsi qu’aux forces armées pour réclamer, une fois de plus, une aide aux familles des victimes du crash de l’avion Hercules C130 survenu le 26 décembre 1992, il a plus de 31 ans.

Des événements ont lieu aux niveaux fédéral, étatique et local. Plus de deux mois avant le 15 janvier, le ministère de la Défense inaugure un comité national de planification composé de 25 hommes pour les préparatifs de la célébration de l'AFRD (Armed Forces Remembrance Day). Les défilés militaires impliquent souvent la participation d'une garde d'honneur de l' armée nigériane, de la marine nigériane et de l'armée de l'air nigériane. Le point culminant de tous les événements organisés est la cérémonie de dépôt de couronnes organisée par le président du Nigeria au cénotaphe national d'Eagle Square à Abuja . 36 cénotaphes fédéraux sont également des lieux où se déroulent des cérémonies spéciales de l'AFRD. Une place particulière est également accordée à la Légion nigériane, une association d'anciens combattants qui organise de nombreux événements lors de cette journée aux côtés du gouvernement.

Les forces armées Nigérianes célèbrent aussi un Jour de l’Armée, le 6 juillet qui fait référence au début de la guerre civile au Nigeria, en 1967. Quant aux Biafrais, c’est le 30 mai qu’ils commémorent leur cause et leurs morts dans la terrible guerre de 1967 à 1970.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 janvier 2024

 
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1918, Lituanie, armée, 23 novembre Bruno Teissier 1918, Lituanie, armée, 23 novembre Bruno Teissier

23 novembre : la Lituanie fête son armée

La Journée des forces armées lituaniennes est l’anniversaire de la création de l’armée, le 23 novembre 1918, soit cinq jours tout juste après la déclaration d’indépendance de la Lituanie. Depuis 2022, cette journée a pris une dimension particulière, la Lituanie étant sur la ligne de front face à une Russie menace l’Europe.

 

La Journée des forces armées lituaniennes (Lietuvos kariuomenės diena) est l’anniversaire de la création de l’armée, le 23 novembre 1918, soit cinq jours tout juste après la déclaration d’indépendance de la Lituanie. Cette journée prend une dimension particulière avec le contexte régional actuel, la Lituanie étant sur la ligne de front. « À l'heure où un ennemi féroce attaque et ravage l'Ukraine, nous devons clairement comprendre que notre pays est également la cible des ambitions impériales de la Russie », déclarait le président Gitanas Nausėda, le 22 novembre 2022. Un an après la situation n’a pas changé.

Les célébrations durent plusieurs jours. Cette année, le principal défilé militaire a été reporté au 25 novembre, à 12h. Il rassemblera 14 000 soldats lituaniens et des 'équipements militaires de l'armée lituanienne ainsi que des membres des forces alliées de l'OTAN. Il aura lieu sur l'avenue Konstitucijos à Vilnius. Les invités de l'événement verront plus de 100 unités d'équipement militaire : véhicules de combat d'infanterie de l'armée lituanienne "Vilkas", obusier automoteur "PzH 2000", systèmes de défense aérienne "NASAMS", véhicules blindés tout-terrain "JLTV", les chars "Abrams" des alliés des États-Unis, les véhicules de combat d'infanterie Bradley, l'obusier automoteur Paladin, les chars Leopard de l'armée allemande, les véhicules de combat d'infanterie Puma et Marder et de nombreux autres équipements militaires. En survolant l'avenue Konstitucijos, les invités et les participants de l'événement seront accueillis par des avions et des avions de combat de l'armée de l'air effectuant la mission de police aérienne de l'OTAN en Lituanie. La célébration se terminera par la chanson Kanonada composée par Marijonas Mikutavičius et offerte à l'armée lituanienne.

Comme à chaque anniversaire de l'armée, le prix Lietuvos karžygio est décerné. Il récompense des actes altruistes, nobles ou risqués.

L'armée lituanienne est née dans des conditions difficiles : la Première Guerre mondiale étant terminée, l'armée allemande se retirait des territoires de l’empire russe qu’elle occupait, mais l’Armée rouge marchait déjà sur ses traces pour tenter d’occuper le terrain. Il fallait faire vite pour ne pas retomber sous le joug des Russes. Dès 1917, au sein de l’armée russe, un syndicat des officiers lituaniens s’était constitué. Ce qui avait permis de créer rapidement des unités distinctes : un bataillon lituanien d'un millier et demi de soldats se forme à Vitebsk, un bataillon de réserve à Smolensk, un bataillon lituanien à Rovno, un bataillon Vytautas le Grand en Sibérie et d'autres. Le syndicat et les unités ont été contraints de se dissoudre après la Révolution d'Octobre, mais cela a facilité la constitution d’une armée nationale, sitôt la guerre officiellement terminée. Cette armée ne lui sera pas d’un grand secours quand Staline décidera en 1940 d’occuper les pays baltes.

Aujourd’hui, compte tenu de la position stratégique de la Lituanie face à une Russie qui menace l’Europe, des exercices « Iron Wolf » sont organisés chaque année au printemps et en automne, ils visent à évaluer l'état de préparation au combat des bataillons appartenant à la brigade d'infanterie « Iron Wolf ». Quelque 3 600 soldats et 550 unités d'équipement militaire - chars, véhicules de combat d'infanterie, véhicules blindés, canons d'artillerie, transports de ravitaillement et administratifs - participeront à l'entraînement de deux semaines sur les terrains d'entraînement de Gaižiūnai et du général Silvestro Žukauskas et dans leurs environs. Des militaires de Lituanie et de sept autres pays de l'OTAN (Belgique, République tchèque, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Luxembourg et États-Unis) participent à l'exercice.

Du 13 au 21 novembre, dans toute la Lituanie, les soldats se rendent dans les écoles et lycées, où ils présentent l'armée lituanienne, la profession militaire et partagent leurs expériences personnelles. Le pays qui n’a plus de service militaire veut susciter des vocations.

Des événements festifs ont également lieu dans les autres villes de Lituanie. L’anniversaire de l'armée est également célébré dans les missions militaires étrangères, dans les quartiers généraux militaires internationaux et même, à l’étranger, là où servent des soldats lituaniens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 novembre 2023

 
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Grèce, armée, orthodoxes, 21 novembre Bruno Teissier Grèce, armée, orthodoxes, 21 novembre Bruno Teissier

21 novembre : l’armée grecque sous la protection de Marie

La religion est partout présente en Grèce, fêtes nationales  et célébrations religieuses sont toujours étroitement associées. C’est le cas de la Journée des Forces armées qui est célébrée en Grèce le 21 novembre, jour la Présentation de Marie au Temple, une des douze fêtes religieuses les plus importantes pour l’Église grecque.

 

La religion est partout présente en Grèce, fêtes nationales  et célébrations religieuses sont toujours étroitement associées. C’est le cas de la Journée des Forces armées (Ημέρα Ενόπλων Δυνάμεων) qui est célébrée en Grèce le 21 novembre, jour la Présentation de Marie au Temple  (Παρουσίαση της Παρθένου Μαρίας), une des douze fêtes religieuses les plus importantes pour l’Église grecque.

Cela n’a pas toujours été le cas. Longtemps, l’armées grecque a été célébrée le 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge, une autre fête dédiée à Marie. Mais pendant la dictature militaire, de 1967 à 1974, elle avait été déplacée au 29 août, sous le nom de « Journée de la vertu militaire des Grecs ». Lors de célébrations martiales au stade Panathénaïque, la junte commémorait l’écrasement des maquis communistes du Gramos, en 1949, qui avait mis fin à la guerre civile. C’est en 1975, au retour de la démocratie, que la Journée des Forces armées a été placée le 21 novembre, la Vierge étant la sainte patronne des Forces armées grecques.

La journée débute à 8h. par une cérémonie de levée officielle du drapeau national sur l’Acropole, suivi d’une doxologie, à 10h30 en la cathédrale d'Athènes, présidée par l’archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, Hieronymou II, en présence de la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou. Celle-ci se rend ensuite sur la tombe du soldat inconnu, place Syntagma, pour y déposer une gerbe à 11h30. En fin d’après-midi, à 17h09, descente officielle du drapeau du rocher de l’Acropole. À Athènes, la journée se termine par un concert retransmis en direct sur le site de l’État-major de La Défense nationale.

À cette occasion, une exposition des activités des Forces Armées et une présentation des écoles militaires se déroulent dans l'espace polyvalent de la station de métro "Syntagma". Elle s'adresse en particulier aux étudiants de tous niveaux d'enseignement, leur offrant une occasion unique de les informer sur la possibilité de faire carrière dans les Forces armées dans le cadre de leur orientation professionnelle. Dans le contexte de grande tension en Méditerranée orientale, l’armée joue un rôle très important en Grèce. Avec plus de 4% de son PIB consacrés aux dépenses militaires, la Grèce est le pays de l’Union européenne qui dépense le plus pour sa défense. Elle est aussi un des rares États européens à ne pas avoir supprimé le service militaire. En 2021, elle l’a fait passer de 9 à 12 mois. Car face aux menaces croissantes de la Turquie en mer Égée, la protection de la Vierge pourrait ne pas suffire.

La Présentation de Marie au Temple est l’une des rares fêtes célébrées le même jour par les chrétientés occidentales et orientales. Mais, il s’agit d’une fête non canonique, en effet, les Évangiles ne disent rien de l’enfance de Marie, la mère de Jésus. À la demande des fidèles, il a fallu postérieurement en inventer une. La tradition raconte que les parents de Marie, Anne et Joachim, décidèrent de présenter Marie au Temple juif car ils voulaient remercier Dieu de la naissance de leur fille alors qu’ils étaient âgés et ne pensaient plus pouvoir avoir d’enfant. Des auteurs inconnus donnent de nombreux détails de l’événement… En Orient, la fête est attestée dès le VIe siècle, mais le Vatican a attendu 1372 pour instaurer cette célébration qui demeure confidentielle dans le catholicisme. En revanche, dans le monde orthodoxe, en particulier en Grèce, elle fait partie des douze fêtes importantes qui rythme l’année religieuse. Elle est connue sous le nom de L'Entrée de la Vierge [au Temple] (Εισόδια της Θεοτόκου) ou de Présentation de la Vierge Marie (Παρουσίαση της Παρθένου Μαρίας). Beaucoup de localités, comme La Canée en Crète, lui réserve des festivités importantes. Quand à la sagesse paysanne, elle assure que le temps qui fait le 21 novembre se prolongera les quarante jours suivants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 novembre 2023

 

La Présentation de la Vierge Marie, par Le Titien (1534-1538), Musée de l’Académie, Venise

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2017, Russie, armée, 21 août Bruno Teissier 2017, Russie, armée, 21 août Bruno Teissier

21 août : en Russie, la fête des officiers sur fond de déroute militaire

En Russie, la Journée des officiers russes ne date que de 2017, elle a été placée la veille de la Journée du drapeau, célébrée chaque 22 août. Le désastre de la guerre en Ukraine ne peut que rendre morose cette fête annuelle.

 

Cette Journée des officiers russes (день российского офицера) ne date que de 2017, elle a été placée la veille de la Journée du drapeau. Depuis, chaque année, le président du présidium de l'organisation "Officiers de Russie" s'adresse ses félicitations aux officiers. Cette année, alors que l’armée russe est totalement enlisée dans l’est de l’Ukraine, il est bien difficile de trouver un sujet pour se réjouir.

En Russie, le grade d'officier est apparu au XVIIe siècle, sous le règne de Pierre Ier. Ce tsar a formé un corps d'officiers, qui ne comprenait que des représentants de la noblesse. C’est une époque où ce grade pouvait s’acheter. À la fin du XIXe siècle, l'obtention du grade d'officier devient accessible aux militaires dépourvus d’origine noble, au seul mérite au mérite militaire comme, en principe, dans toutes les armées modernes. Les officiers avaient alors un code d'honneur non écrit qui réglementait le comportement du personnel militaire dans la société. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1943, Macédoine du Nord, armée, 18 août Bruno Teissier 1943, Macédoine du Nord, armée, 18 août Bruno Teissier

18 août : la fête de l'armée macédonienne du Nord

La Macédoine du Nord célèbre son armée chaque 18 août. La date de cette fête de l’armée macédonienne commémore la création du bataillon Mirče Acev en 1943, il y a 80 ans.

 

La Macédoine du Nord célèbre son armée chaque 18 août. La date de cette fête de l’armée macédonienne (ден на македонската војска) commémore la création du bataillon Mirče Acev en 1943. 

Mirče Acev  avait pris la tête de la résistance communiste en Macédoine du Vardar pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par les forces d’occupation bulgares, il est mort en prison le 4 janvier 1943. Quand s’est formé le premier bataillon de partisans macédoniens, il a été baptisé Mirče Acev (баталјонот Мирче Ацев), en honneur de celui qui sera déclaré héros national  yougoslave en 1945. Ce bataillon créé le 18 août 1943, est à l’origine de l'Armée populaire de libération de Macédoine (Народноослободителна војска на Македонија) qui a combattu les forces de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale et se fondra ensuite dans l’Armée yougoslave. L'armée macédonienne sous sa forme moderne a été fondée en 1992, après l'indépendance du pays vis-à-vis de la Yougoslavie. Ce sont aujourd’hui les forces armées de la République de Macédoine du Nord. 

Le 18 août n’est pas férié, mais la journée est traditionnellement marquée par un défilé militaire et diverses cérémonies, en particulier pour ce 80e anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Partisans macédoniens pendant la Seconde Guerre mondiale

Partisans macédoniens pendant la Seconde Guerre mondiale

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1916, Jordanie, armée, 10 juin Bruno Teissier 1916, Jordanie, armée, 10 juin Bruno Teissier

10 juin : la Jordanie fête son armée

Le 10 juin, la Jordanie célèbre la Journée de l'armée qui commémore l'anniversaire du début de la grande révolte arabe dans l'Empire ottoman en 1916.

 

Le 10 juin, la Jordanie célèbre la Journée de l'armée, qui commémore l'anniversaire du début de la grande révolte arabe dans l'Empire ottoman en 1916.

Au début du XXe siècle, le territoire de l'actuel Royaume hachémite de Jordanie faisait partie de l'Empire ottoman. À cette époque, l'idéologie du nationalisme arabe a commencé à se développer. Au milieu de la Première Guerre mondiale, Sharif Hussein bin Ali a lancé une révolte contre l'Empire ottoman. La révolte arabe a commencé le 10 juin 1916. Le soulèvement a duré deux ans et a été suivi par la partition de l'empire ottoman et la création de l'émirat de Transjordanie.

La révolte arabe a commencé le 10 juin 1916, lorsque les partisans de Hussein ont attaqué la garnison ottomane de la ville de La Mecque. Le soulèvement a duré deux ans et a été suivi par la partition de l'Empire ottoman et la création de l'émirat de Transjordanie.

L’armée royale jordanienne, également appelée armée arabe (الْجَيْشُ الْعَرَبيُّ , Al-Jaysh Al-Arabi) n’a été formée qu’en 1920, on pense qu'elle tire ses origines des forces hachémites qui ont participé à la révolte.

Le prince héritier Hussein, est reçu au mémorial des martyrs par le chef d'état-major interarmées, le général de division Yousef Huneiti, et dépose une gerbe au monument du soldat inconnu.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, armée, 12 mai Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, armée, 12 mai Bruno Teissier

12 mai : les Serbes de Bosnie célèbrent leur bien peu glorieuse armée

C’est une armée qui est tout sauf glorieuse en raison du nombre de crimes de guerre commis pendant ses années d’activité, qui est glorifiée aujourd’hui par les autorités de la Republika Srpska, l’entité autonome serbe de la Bosnie-Herzégovine.

 

Cette date du 12 mai est avec le 9 janvier, considérée par les autorités serbes de Bosnie-Herzégovine, comme l’une des plus importantes de l’histoire de l’entité serbe qui revendique son autonomie. C’est l’anniversaire de la formation de l’Armée de la Republika Srpska (Војска Републике Српске, abrégée en « VRS »), le 12 mai 1992, sur les décombres de l’Armée yougoslave en pleine déliquescence.

La possession de cette force a permis aux autorités nationalistes locales de faire valoir ses vues lors des accords de Dayton, le 21 novembre 1995. Cette armée qui a eu jusqu’à 185 000 hommes, n’existe plus aujourd’hui. Le 1er janvier 2006, elle s’est intégrée à l’Armée de la république de Bosnie-Herzégovine, dont elle est aujourd’hui une composante. La Republika Srpska continue néanmoins d’en célébrer chaque année l’anniversaire, sous le nom de Journée de l'armée de la Republika Srpska et du troisième régiment d'infanterie (Дан Војске Републике Српске и Трећег пјешадијског пука). Ce jour-là, les forces armées présentent localement organisent des cérémonies. L’Église, toujours proche du pouvoir, prévoit des offices religieux. Des messes sont dites pour les 23 000 soldats tombés pendant le conflit yougoslave. Les militaires ouvrent les casernes aux habitants et notamment aux enfants des écoles. Comme en Serbie et en Russie, la chose militaire est largement valorisée par les nationalistes qui occupent le pouvoir. Milorad Dodik, le Premier ministre (extrême droite) de la Republika Srpska  se désole chaque 12 mai de la disparition de cette armée, laquelle a pourtant commis de nombreux massacres.

Son commandant en chef, Ratko Mladić, surnommé le boucher des Balkans, a été condamné à la prison à perpétuité par le TPIY pour génocide et crime de guerre, en particulier le bombardement de population civile à Sarajevo et le terrible massacre de Srebrenica. L’épopée guerrière de cette armée est tout sauf glorieuse en raison du nombre de crimes de guerre commis pendant ses années d’activité. Les autorités serbes préfèrent taire cette réalité et célébrer le mythe d’une armée patriotique qui aurait défendu le peuple serbe.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2023

 
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1992, Kazakhstan, armée Bruno Teissier 1992, Kazakhstan, armée Bruno Teissier

7 mai  : la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan

Célébrée pour la première fois en 2013, cette journée marque la volonté du Kazakhstan de s’émanciper à l’emprise de la Russie de Poutine. La guerre en Ukraine a, depuis peu, franchement accéléré la prise de distance à l’égard de Moscou. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.

 

En créant cette Journée des défenseurs de la patrie (Отан қорғаушылар күні), célébrée pour la première fois en 2013, le Kazakhstan voulait marquer son émancipation à l’égard de la Russie de Poutine. Jusque-là, on célébrait la date du 23 février, héritée de l’URSS. Le président du Kazakhstan de l’époque, Nursultan Nazarbaev avait décidé de couper symboliquement tous les liens avec le passé soviétique du pays et avait déplacé la fête au 7 mai. Cette date est l’anniversaire du décret du 7 mai 1992 qui faisait passer les forces armées stationnées sur le territoire du Kazakhstan, ainsi que leurs biens, sous le contrôle de la république Kazakhe. En somme, on célèbre chaque 7 mai, la création des Forces armées de la république du Kazakhstan.

Traditionnellement, la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan était célébrée avec des défilés militaires mais le dernier a eu lieu en 2019. Depuis 2020, on se contente de cérémonies solennelles, de concerts et autres événements festifs. À cette occasion, le président décerne des décorations militaires aux militaires qui ont fait preuve d'une bravoure et d'un dévouement exceptionnels au service du pays. Les célébrations se concluent par des feux d'artifice festifs à Astana, la capitale nationale du Kazakhstan.

Cette dixième journée des défenseurs de la patrie a lieu alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d’un an. La Russie ayant démontré sa faiblesse, le Kazakhstan a, depuis, multiplié depuis les signes d’une volonté d’échapper à l’emprise de Moscou, laquelle était encore intacte en janvier 2022 quand Poutine intervenait militairement pour conforter le régime du président Tokaïev. Celui-ci ne s’est pourtant pas privé de critiquer l’agression russe de l’Ukraine et de se tourner ensuite vers la Chine, en passe de devenir le principal partenaire du Kazakhstan. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1944, Vietnam, armée, 22 décembre Bruno Teissier 1944, Vietnam, armée, 22 décembre Bruno Teissier

22 décembre : l’anniversaire de l’armée populaire du Vietnam

C’est dans un Vietnam occupé à la fois par les Français et les Japonais, le 22 décembre 1944, qu’une première brigade armée du Việt Minh a été créée. Cet anniversaire est aujourd’hui célébré comme la Journée de La Défense nationale du Vietnam.

 

Dans un Vietnam occupé à la fois par les Français et les Japonais, le Việt Minh, un front de résistance vietnamien formé autour du Parti communiste, tente d’obtenir l’indépendance du pays. En septembre 1944, la décision est prise de lancer la lutte armée et Hô Chi Minh, un des dirigeants du PC, demande à Vo Nguyen Giap de former des brigades de propagande armée. La première brigade, forte de 34 hommes sommairement armés, est créée le 22 décembre 1944, dans la forêt du district de Nguyen Binh, province de Cao Bang. Ainsi est née l'Armée populaire vietnamienne (APV) dont on fête aujourd’hui le 78e anniversaire. C’est la Journée de l'Armée populaire (ngày quân đội nhân dân).

Le slogan de l'APV, inscrit sur le son drapeau, est « Déterminé à gagner » (Quyết thắng). Elle a tenu parole. Cette armée, toujours victorieuse, a vaincu les Français (1954), les Américains (1975) et même les Chinois (1979). Le Vietnam est aujourd’hui une puissance militaire redoutée dans la région et sa population est régulièrement entrainée à la défense du pays.

Le 22 décembre est appelé, Journée de la Défense nationale (Ngày quốc phòng) depuis 1989, année de l’évacuation du Cambodge, la dernière intervention de l’APV. La fête est observée dans tout le pays avec des discours publics évoquant l’héroïsme du peuple vietnamien, des cérémonies solennelles, des défilés militaires, des concerts et des spectacles… Malgré son importance, la Journée de l'Armée populaire n'est pas un jour férié, c'est simplement une célébration.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le traditionnel défilé militaire

Vo Nguyen Giap (debout) avec Hô Chi Minh

La journée est l’occasion de faire visiter les casernes aux enfants des écoles.

Cet anniversaire est l’occasion de faire la fête, ici en Allemagne, en 2022, dans la communauté vietnamienne.

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Russie, armée, 15 novembre Bruno Teissier Russie, armée, 15 novembre Bruno Teissier

15 novembre : la 30e fête des conscrits russes par temps de guerre

C’est la Journée panrusse du conscrit alors que la conscription d’automne bat son plein. Le service militaire russe, dangereux par nature, est particulièrement meurtrier par temps de guerre.

 

Dans ce pays où le patriotisme se nourrit de militarisme, alimenté par le culte des héros de la « Grande guerre patriotique » (la Seconde Guerre mondiale), on a inventé, en 1992, une fête des conscrits chaque 15 novembre. C’est la Journée panrusse du conscrit (Всероссийский день призывника), alors que la conscription d’automne bat son plein (cette année elle a été retardée d’un mois). D’ordinaire, divers événements sont organisés par les commissariats militaires (agences administratives militaires locales), notamment des excursions dans les unités militaires, des visites de musées et des expositions d'armes. Les commissariats militaires travaillent également avec les parents des conscrits et organisent pour eux des réunions éducatives.

Même en temps de paix, les familles des jeunes de 18 à 27 ans vivent cette période avec anxiété tant l’armée russe est réputée pour maltraiter ses jeunes recrues. Cela était déjà le cas à l’époque soviétique quand les rituels de bizutage, appelé dedovshchina (дедовщина), faisaient de nombreuses victimes. L’Union des comités de mères de soldats, une ONG qui se faisait entendre dans les années 1990, du temps où la parole s’était libérée, est aujourd’hui totalement bâillonnée. Le bizutage reste un problème majeur avec le risque d’être envoyé sur le front. L’inquiétude pourtant est d’autant plus vive que le dictateur Poutine a signé, le 5 novembre 2022, un décret autorisant aux personnes reconnues coupables de crimes graves, violences, meurtre, d'être mobilisées dans l'armée russe. Les persécutions des jeunes recrues s’ajoutent aux conditions matérielles lamentables de l’armée russe : manque de nourriture, de vêtements d’hiver…

La loi russe, en principe, interdit de déployer des conscrits en opérations hors des frontières du pays. Mais comme récemment, la Russie a annexé une partie de l’Ukraine, de nombreux conscrits ont été envoyés comme chair à canon sur le front ukrainien. Des centaines d’entre eux sont morts dans le Donbass et les familles sont toujours sans nouvelles. La participation des conscrits à la guerre n’est pas nouvelle. Les mères de soldats, à l’époque où elles pouvaient s’exprimer, avaient dénoncé la mort de 14 000 soldats lors de la première guerre tchétchène – dont au moins la moitié d’entre eux étaient des conscrits.

Déjà à l’époque soviétiques, les jeunes de 18 à 27 ans tentaient toutes les astuces pour éviter le service militaire ou au moins le retarder à une période moins dangereuse. Certains reprennent des études, achètent des certificats médicaux, voire dans l’urgence, épouse des mères célibataires pour se retrouver chargé de famille. En dernier recours certains préfèrent les deux ans d’emprisonnement prévus par le Code pénal, plutôt qu’une année sous les drapeaux.

Les autorités russes affirment disposer d’une armée d’un million d’hommes, mais en comptant les 300 000 conscrits effectuant, en ce moment, leur service militaire.

Chaque année, pour la Journée du conscrit (Путешествие призывника), on organise des rencontres solennelles avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, les derniers encore en vie, ou avec des participants à des opérations antiterroristes. Des défilés militaires et des manifestations des forces spéciales peuvent également être organisées ce jour-là.

Un article de l'Almanach international

 

Un ordre de mobilisation

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1945, Chine, 3 septembre, Victoire militaire, armée, Taïwan Bruno Teissier 1945, Chine, 3 septembre, Victoire militaire, armée, Taïwan Bruno Teissier

3 septembre : le Jour de la victoire de la Chine sur le Japon

La Journée de la victoire sur le Japon (l’anniversaire de la capitulation de 1945) et à Taïwan, la Journée des forces armées.

 

Le document de reddition du Japon a été signé le 2 septembre 1945 (ou 3 septembre selon le fuseau horaire) à bord de l'USS Missouri , un navire de guerre américain ancré dans la baie de Tokyo. 

Après la capitulation officielle du Japon, le gouvernement nationaliste de la République de Chine a annoncé trois jours de célébrations pour fêter la capitulation du Japon, à partir du 3 septembre. Entre 1946 et 1949, le 3 septembre a été célébré comme le Jour de la victoire de la guerre de résistance contre le Japon.

En 1949, le Parti communiste chinois a proclamé la République populaire de Chine sur le territoire de la Chine continentale. Le gouvernement nationaliste s'est retiré du continent et s'est installé à Taiwan. La RPC a continué à célébrer le 3 septembre comme la Journée de la victoire sur le Japon (战胜日本日), alors qu'à Taïwan cette date est, depuis 1955, célébrée comme la Journée des forces armées (9武装部队日), mais ce n’est pas un jour férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1871, Guatemala, armée, 30 juin Bruno Teissier 1871, Guatemala, armée, 30 juin Bruno Teissier

30 juin : le Guatemala fête son armée

La date du 30 juin n’a rien de militaire à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui, en 1871, a mis fin à une dictature

 

La date du 30 juin n’a rien de militaire, à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui a mis fin à une dictature : celle mise en place par le président Rafael Carrera et poursuivie par son successeur, le maréchal Vincente Cerna. Cette administration dite de la Conservadora a été renversée par les dirigeants libéraux Miguel Garcia Granados et Justo Rufino Barrios le 30 juin 1871.

La date est associée à un bon souvenir puisque le coup d'État a ouvert la voie à la présidence Justo Rufino Barrios. Celui-ci a mis en œuvre de vastes réformes agraires, qui ont conduit à l'épanouissement national. 12 ans d’une présidence réussie. L'anniversaire du soulèvement de 1871 a été longtemps célébré comme le Jour de la Révolution.

Plus tard, le 30 juin a été renommé Jour de l'Armée (Día del Ejército) car le général Justo Rufino Barrios a aussi fondé et organisé les Forces armées guatémaltèques, dotant le pays d'une académie militaire avec formation d'officiers professionnels. Il est également à l’origine de l’École polytechnique, fondée en 1873. La célébration de la Journée de l'armée est marquée par un défilé militaire annuel, généralement organisé à Guatemala City.

Ce jour est férié. Les Guatémaltèques peuvent cette année profiter d'un long week-end à l'occasion de la fête du 30 juin, jour de l'armée.

 
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2014, Russie, armée, 27 février Bruno Teissier 2014, Russie, armée, 27 février Bruno Teissier

27 février : la Journée des forces d’opérations spéciales russes

Vladimir Poutine n'a pas expliqué son choix du 27 février comme date de la Journée des forces d'opérations spéciales mais elle coïncide avec le début du processus d’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, le 27 février 2014, précisément…

 

C’est une journée professionnelle créée par Poutine en 2015 pour rendre hommage aux forces spéciales créées discrètement en 2009 et officialisées par le décret n°103 du 26 février 2015. Ces troupes sont organisées, entraînées et équipées pour utiliser des méthodes de combat qui ne sont pas celles des forces conventionnelles : reconnaissance et sabotage, opérations de subversion, contre-terrorisme, contre-sabotage, contre-espionnage, actions partisanes ou anti-partisanes, cyber attaques… En ce moment même, les forces spéciales russes, pour certaines camouflées derrières des uniformes de l’armée ukrainienne, procèdent au sabotage de tous les points stratégique de la ville de Kiev afin de préparer l’entrée de l’armée régulière russe. Certaines unité ont probablement pour mission d’assassiner le président Zelensky…

Vladimir Poutine n'a pas expliqué son choix du 27 février comme date de la Journée des forces d'opérations spéciales (день сил специальных операций), mais cette date coïncide avec le début du processus d’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. Le 27 février 2014, précisément, des hommes armés en tenue de camouflage banalisée ont pris le contrôle du bâtiment du Conseil suprême et du gouvernement de la République autonome de Crimée, qui à l'époque faisait partie de l'Ukraine, et les jours suivants au-dessus de l'aéroport de Simferopol et autres installations stratégiques de la péninsule. Ils ont opéré en se comportant « très poliment » vis-à-vis de la population locale. Personne n’était dupe de leur provenance mais comme il convenait de ne pas en parler, on s’est contenté de les qualifier de « gens polis ». Si bien que le 27 février est aussi, autant par dérision que par autocensure (typique des régimes totalitaires), qualifiée de « Journée des gens polis » (« День вежливых людей »). Pas sûr que ceux qui ont pour mission de saboter les défenses de l’Ukraine aient le même sens de la politesse. Cette technique d’infiltration parfaitement rodée est appelée la maskirovka.

Ce sont les mêmes “hommes vert” (en tenu militaire mais sans aucun insigne distinctif) qui ont organisé quelques semaines plus tard, le référendum d’indépendance de la Crimée que les opposants à l’emprise russe sur le territoire, ont boycotté (d’où le score soviétique du résultat).

Les opérations spéciales ne sont pas que militaires, ces “gens polis” font aussi de l’entrisme dans les partis politiques occidentaux, surtout de droite ou d’extrême droite mais pas uniquement, ainsi que dans les milieux du journalisme notamment parmi les soit-disant experts en géopolitique qui nous servent le discours du Kremlin. La guerre de Poutine, comme aux plus beaux jours de l’URSS dont il se réclame, est aussi, et avant tout, une guerre des idées : il s’agit de saper tout esprit libéral et démocratique. À ses yeux, depuis 2014, l’Ukraine glissait franchement sur la mauvaise (celle de la démocratie) d’où son agression militaire. L’agitprop russe n’ayant pas suffi à anéantir la nation ukrainienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La Journée des "gens polis" célébrée à Simferopol (Crimée) devant le monument qui leur est consacré

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1992, Arménie, armée Bruno Teissier 1992, Arménie, armée Bruno Teissier

28 janvier : les 30 ans de l’armée de la République d’Arménie

Le Jour des forces armées, jour férié, est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992. Depuis la défaite de 2020, face à l’Azerbaïdjan, l’ambiance de cette journée a totalement changée.

 

Depuis 2001, l’Arménie célèbre son armée par un jour férié (et chômé depuis 2003). Le Jour des forces armées (Բանակի օր) est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992, soit un mois après la disparition de l’URSS et quatre mois après la déclaration d’indépendance de l’Arménie. Néanmoins, des forces armées arméniennes s’étaient déjà constituées dès février 1988 afin de défendre l’autonomie du Haut-Karabagh. Les deux entités, l’Arménie et le Haut-Karabagh, auront ensuite deux armées distinctes.

Jusqu’en 2020, cette journée de l’armée était l’occasion de défilés militaires triomphants. Avec le choc de la défaite, novembre 2020, de l’armée de défense de l’Astrakh (Haut-Karabakh) épaulée par l’armée arménienne face à l’armée azerbaïdjanaise, appuyée par la Turquie, l’ambiance de la journée du 28 janvier a totalement changé. Aujourd’hui, harcelée aux frontières par les forces azerbaïdjanaises, l’armée arménienne est franchement sur la défensive.

« La situation résultant de la dernière guerre bouleverse un fragile équilibre que la partie arménienne tenait pour acquis. Habituées à un schéma de guerre de tranchée et forte de son avantage sur le terrain, l’armée arménienne et l’armée de défense de l’Artsakh s’étaient retranchées derrière une sorte de ligne Maginot le long d’un territoire re- connu comme azerbaïdjanais. La nouvelle carte issue du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 complexifie considérablement la défense du territoire. »

« Si l’Arménie n’est pas restée les bras croisés pendant que l’Azerbaïdjan poursuivait son effort de guerre, la guerre de l’automne 2020 a toutefois révélé les failles de la stratégie de défense d’Erevan. En premier lieu l’armée arménienne a négligé l’émergence d’une nouvelle doctrine d’emploi de drones et de munitions téléopérées dont l’usage massif durant le récent conflit a démontré la constante évolution. De même, les défenses sol-air (DSA) arméniennes frappées d’obsolescence se sont révélées inadaptées face à l’offensive turco-azerbaïdjanaise. 

L’Arménie a fondé sa capacité de dissuasion sur le couple défense populaire-missile à longue portée. Pour cela l’armée de conscription, ajoutée à l’appel aux volontaires et aux forces d’autodéfense de l’Artsakh, aurait pu stopper l’agression comme ce fut le cas lors de la courte guerre d’avril 2016. Mais la guerre de 2020 a montré que cette stratégie était frappée  » (deux extraits de la Géopolitique de l’Arménie de Tigrane Yégavian)

Le point sur la situation : une interview de Tigrane Yégavian

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

 
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1954, Japon, armée, 1er novembre Bruno Teissier 1954, Japon, armée, 1er novembre Bruno Teissier

1er novembre : le Japon célèbre ses forces armées

C’est la Journée des Forces d’autodéfense qui remplacent depuis 1954 l’armée japonaise. En dépit de possibilités d’action limitées, c’est une des armées les plus puissantes du monde.

 

Le Japon célèbre son armée ou plutôt ses Forces d’autodéfense, car le Japon vaincu en 1945 est réputé ne pas avoir d’armée. « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation » affirme la constitution de 1947 qui lui a été dictée par le vainqueur américain. Cet article 9 de la loi fondamentale, initialement présenté comme une interdiction totale d'avoir une armée a été réinterprétée en 1954 comme une simple interdiction de comportements offensifs, laissant au Japon le droit d'avoir des troupes exclusivement pour la défense du pays. La géopolitique régionale avait évolué, en pleine guerre froide, il devenait important pour les Occidentaux que le Japon puisse tenir tête à l’URSS ou à la Chine. Face à cette dernière les enjeux géostratégiques sont de plus en plus pressants depuis quelques années. D’ailleurs, l’ancien premier ministre, Shinzō Abe (2012-2020) n’a eu de cesse que d’évoquer la suppression totale de l’article 9 afin que le Japon retrouve sa pleine liberté militaire. Mais, jusqu’à présent, personne ni au Japon ni parmi ses alliés n’a osé sauter le pas de transformer ce qui est connu comme les Japan Self-Defense Forces (JSDF) (自衛隊) en une véritable armée dont la puissance actuelle la classerait parmi les cinq premières du monde. Cela dit, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, une loi de 2001 permet toutefois au JSDF de contribuer aux efforts internationaux de prévention et d'éradication du terrorisme. La formulation est suffisamment large pour permettre une grande latitude dans son interprétation. Aujourd’hui, seul le Parti communiste japonais est pour une lecture stricte de l’article 9, c’est-à-dire un désarmement total du pays.

Le drapeau de l’armée impériale, qui a servi de drapeau de guerre de 1870 à 1945 et qui fut interdit en 1945, n’a pas connu un très long purgatoire, puisqu’il a été réintroduit en 1954 comme pavillon des Forces d’autodéfense du Japon. Il est aussi l’étendard de l’extrême droite japonaise nostalgique et militariste.

La Journée des Forces d’autodéfense (自衛隊音楽まつり) a eu lieu pour la première fois en 1966, elle avait été fixée au 1er juillet (date anniversaire des JSDF, fondées le 1er juillet 1954). Il a finalement été décidé de déplacer la célébration au 1er novembre, car le 1er juillet tombe pendant la saison des typhons et le mauvais temps perturbait fréquemment les célébrations. Le 1er novembre n'est pas un jour férié et le défilé honorant les SDF a généralement lieu durant la dernière semaine d'octobre. Tous les trois ans est organisée la Grande parade des Forces d’autodéfense (自衛隊記念日 観閲式). Cette année, comme en 2020, pour des raisons sanitaires, les cérémonies ont lieu sur les bases militaires sans aucun spectateur.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1944, Roumanie, armée, Seconde Guerre mondiale, 25 octobre Bruno Teissier 1944, Roumanie, armée, Seconde Guerre mondiale, 25 octobre Bruno Teissier

25 octobre : la fête de l'armée roumaine

La date rappelle de la reconquête sur les nazis, en 1944, de Carei, la dernière ville avant la frontière hongroise. Ce jour était également l’anniversaire du roi Michel.

 

Chaque 25 octobre, la Roumanie célèbre son armée. La date commémore la reconquête du territoire à la fin de de la Seconde Guerre mondiale, le 25 octobre 1944.

Le 23 août 1944, le dictateur roumain, Ion Antonescu qui avait soutenu l'Allemagne nazie, est renversé par une coalition des forces d’opposition rassemblée par le roi Michel Ier. Aussitôt, l’armée roumaine s’est retournée contre la Wehrmacht. Avec l’aide des Soviétiques, elle est partie à la reconquête de son territoire occupé par les Allemands et en particulier des provinces cédées à la Hongrie fasciste. Le 25 octobre 1944 est la date de la reconquête de Carei, la dernière ville avant la frontière hongroise. Ce jour était également l’anniversaire du roi Michel.

La date symbole donc la reconquête du territoire, en particulier celle de la Transylvanie, disputée avec la Hongrie. En revanche, la Roumanie ne récupèrera pas toutes ses provinces d’avant la guerre : l’URSS ne lui restituera pas ce qui est devenu l’actuelle Moldavie, ainsi que la partie de la Bucovine aujourd’hui intégrée à l’Ukraine. La célébration du 25 octobre a été créée en 1959, il ne fallait pas à l’époque fâcher Moscou. 

La Journée des forces armées roumaines, également connue sous le nom de Journée de l'armée roumaine (Ziua Armatei Române), n'est pas un jour férié, mais elle est encore largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des cérémonies solennelles, des défilés militaires notamment à Bucarest où l’armée défile jusqu’à l’arc de triomphe. 

Cette journée est aussi l’occasion de célébrer l’armée actuelle. Actuellement, un millier de soldats roumains sont impliqués dans des missions internationales, sous les auspices de l'OTAN, de l'UE, de l'ONU et de type coalition. Jusqu’à récemment, le contingent le plus important, 693 hommes, était déployé en Afghanistan, sous les auspices de l'OTAN, dans le cadre de la mission Resolute Support. La première action de l'armée roumaine hors des frontières nationales, après 1990, a commencé le 8 mars 1996, avec des contingents des armées des États membres et partenaires de l'OTAN, sur le théâtre d'opérations en Bosnie-Herzégovine, avec le 96e bataillon de génie. . En 2000, l'armée roumaine a commencé à participer à la mission de l'OTAN KFOR dans la province du Kosovo, avec du personnel et, plus tard, avec des sous-unités spécialisées au niveau de l'entreprise. La Roumanie a participé, avec 838 soldats, entre juillet 2003 et 31 juillet 2009, aux efforts internationaux pour la stabilisation de l'Irak, tant au sein de la Force multinationale (MNF-I) qu'au sein de la mission OTAN d'entraînement des forces de sécurité irakiennes. Au cours des missions sur les théâtres d'opérations, 30 soldats roumains sont morts et plus de 140 autres ont été blessés. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 octobre 2021

 
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Iran, chiisme, armée Bruno Teissier Iran, chiisme, armée Bruno Teissier

9 octobre : l’Iran célèbre ses pasdarans, protecteurs du régime des mollahs

C’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique , un corps de soldats d’élite créé par le Khomeiny.

 

Nous sommes le 17 Mehr du calendrier iranien, c’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique (Sepah-e Pasdaran-e Enghelab-e Islami) qui honore le corps d’élite créé par le Khomeiny dès sa prise de pouvoir pour faire contrepoids à l’armée officielle, l’Artesh, dont il se méfiait. La constitution a ensuite entériné les deux armées. L’une protège le pays de toute agression extérieure. L’autre, celle des pasdarans (les gardiens de la révolution), défend le régime, en appuyant les éléments les plus conservateurs, et assure des missions spéciales à l’étrangers contre les ennemis du régime. Pour cela a été Al-Qods, une milice spéciale qui porte le nom de Jérusalem, en arabe. Pour assurer l’indépendance des pasdarans, le président Rasfandjani les avait autorisés à participer à activités lucratives. Favorisés par le régime, les gardiens qui seraient quelque 150 000, ont bâti un véritable empire industriel, une sorte d’État dans l’État qui les rend très puissants.

Pour leur donner une légitimité historique, les pasdarans sont célébrés le jour anniversaire de l’imam Hussein, le second fils d’Ali (gendre du prophète), mort en martyr en 680 lors de la fameuse bataille de Kerbala. Considéré comme le troisième imam chiite, il avait refusé de prêter allégeance au calife Yazid. Le destin tragique de Hussein est à l’origine du chiisme. L’anniversaire de sa mort est commémorée chaque année. Celle de sa naissance sert de Journée des pasdarans (روز سپاه پاسداران انقلاب اسلامی). Quel meilleur symbole pour légitimer ce corps d’armée au service de la théocratie iranienne ?

 
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armée, Russie Bruno Teissier armée, Russie Bruno Teissier

19 septembre : la Russie célèbre les créateurs d'armes

La Saint-Michel du calendrier orthodoxe est l’occasion pour les Russes de célébrer des créateurs d'armes

 

La Journée des armuriers (День создателей оружия) est une fête professionnelle célébrée en Russie le 19 septembre. La première célébration a eu lieu le 19 septembre 2012.

En mai 2010, le Premier ministre russe Vladimir Poutine visitait une usine d'armement dans la ville d'Ijevsk, quand  il a rencontré Mikhail Kalachnikov, un célèbre inventeur russe et concepteur d'armes légères, notamment le légendaire fusil d'assaut AK-47. Kalachnikov a demandé à Poutine d'établir une fête professionnelle pour les concepteurs d'armes russes. Cette demande a été soutenue par l'Union des concepteurs d'armes russes.

La Journée des créateurs d'armes a été officiellement créée par le président Dmitri Medvedev en 2011. La date du 19 septembre a été choisie car ce jour-là, l'Église orthodoxe russe honore l'archange Michel. Celui-ci n’est-il pas vénéré comme Archistrategos (Арчи Стратегос), le commandant suprême des armées célestes ?

Comme la plupart des jours fériés professionnels russes, le 19 septembre reste un jour ouvrable. Il est surtout célébré dans les villes et villages qui ont des usines d'armement, comme Ijevsk, Barnaul, Novossibirsk, Toula, Kovrov, ainsi qu’au sommet de l’État.


Le développement de la production d'armes à feu avec le soutien de l'État a commencé dans les années 1470, avec l'implantation à Moscou d'un canon, puis d'une poudrière, de fonderies et d’usines de salpêtre, ainsi que de moulins à poudre. Au XVIe siècle, l'armée russe était l'une des plus équipées en artillerie.

C’est sous le tsar Pierre le Grand, que la production de masse d'armes a été organisée, avec le soutien de spécialistes européens. En 1701, la fabrique d'armes Olonets (Petrovsky) est fondée. En 1707, l’usine Dvor qui commence à produire à Saint-Pétersbourg. Et en 1712, commence l'histoire de la légendaire fabrique d'armes de Tula. En 1721, une usine de production d'armes a été ouverte à Sestroretsk…

Le mois de septembre est associé à l'Armurerie du Kremlin de Moscou - le lieu le plus important aux XVIe-XVIIe siècles pour la production et le stockage d'armes en Russie. Bien que la date exacte de la création de l’entrepôt lui-même soit inconnue, le poste d'armurier a été mentionné pour la première fois en septembre 1508.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Mikhail Kalachnikov (1919-2013)

Mikhail Kalachnikov (1919-2013)

La mitraillette PPSh de Georgiy Shpagin

La mitraillette PPSh de Georgiy Shpagin

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