18 novembre : une bataille décisive célébrée par des manifestations en Haïti

 

Le 18 novembre est un jour férié en Haïti (Selebrasyon Batay Vètyè), on commémore la bataille de Vertières remportée par les anciens esclaves contre l’armée envoyée par Napoléon afin de rétablir l’esclavage aboli par la révolution française. Haïti était alors la partie occidentale de la colonie de Saint-Domingue. Cette victoire sur les troupes française a ouvert la voie à l’indépendance proclamée, par Jean-Jacques Dessalines, six semaines plus tard.

Cette année, le mouvement Kri nasyonal profite de cette journée pour organiser une mobilisation en vue de demander le départ du Premier ministre Ariel Henry. Le coordonnateur du mouvement, Léonard Jean Renald Naud, dénonce les actes abusifs des autorités étatiques qui font fortune à chaque problème que confronte le pays. La manifestation est divisée en 3 branches. La première part du Champ-de-Mars, la seconde de Pétion-Ville et la dernière du Centre-ville, pour se rencontrer au Carrefour de l’aéroport et se rendre devant les locaux du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Pillages, pénurie de carburants, hôpitaux fermés… les manifestants dénoncent une situation particulièrement désespérante.

Jadis, le Jour de la bataille de Vertières était également connu sous le nom de Jour de l'armée et la célébration était marquée par un grand défilé militaire. Au début des années 1990, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide a aboli les forces armées haïtiennes, car elles étaient connues pour leur brutalité.

Situé près de la ville du Cap dans le Nord d'Haïti, Vertières est le lieu de cette bataille décisive de l’histoire haïtienne.  Celle-ci a porté le coup décisif au corps expéditionnaire. Le 18 novembre 1803, les troupes françaises, déjà presque décimées par la maladie et la guerre, s’étaient retranchées au fort Vertières. Menée par le général Jean-Jacques Dessalines, l’armée indigène décide d’attaquer. Malgré l’armement lourd des soldats français, munis de canons, la brigade haïtienne dirigée par le général François Capois, surnommé Capois-La-Mort, continue d’avancer. Dépassées par les événements, les garnisons françaises menées par Rochambeau ont fini par se replier et à la tombée de la nuit, un accord est enfin signé entre les deux parties. Les hommes de Rochambeau reçoivent un délai de 10 jours pour quitter définitivement les lieux. Cette bataille marquera ainsi la fin d’une longue et sanglante guerre de reconquête coloniale tentée par Napoléon. Vertières est ainsi devenu un lieu de mémoire majeur pour les Haitiens, en symbolisant le chemin vers l’indépendance du pays. Sur le site de Vertières, un monument a été érigé et inauguré en 1954, à l'occasion du 150e anniversaire de l'indépendance haïtienne par une cérémonie spectaculaire, avec une reconstitution de la bataille qui a permis la proclamation de la première république noire de l’Histoire. Une indépendance qui sera toutefois très chèrement payée.

Un article de l'Almanach international

 

Le mémorial inauguré lors du 150e anniversaire de la bataille

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