L’Almanach international

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2 décembre : la gloire de Napoléon

Les élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr célèbrent chaque 2 décembre la victoire militaire du fondateur de leur établissement : l’empereur Napoléon Ier. Ils sont bien les seuls, car les autorités françaises restent très réticentes à glorifier la geste napoléonienne. En revanche, en République tchèque, on organise chaque année, à Slavkov u Brna (Austerlitz), une reconstitution de la célèbre bataille en costume d’époque à laquelle participent un millier de figurants venus de toute l’Europe.

 

Les élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr célèbrent chaque 2 décembre la victoire militaire du fondateur de leur établissement : l’empereur Napoléon Ier. La tradition remonte au Second Empire quand le 1er décembre au soir avait lieu une bataille de polochons dans les dortoirs de l’établissement et le lendemain une veillée aux flambeaux. À partir de 1920, la direction de l’école a autorisé une reconstitution de la bataille qui se déroule aujourd’hui à grande échelle sur les terrains de Coëtquidan chaque 2 décembre. La bataille ainsi mythifiée est bien sûr celle d’Austerlitz, en 1805, la plus brillante des victoires de l’Empereur face aux armées autrichienne et russe, que la Prusse s’apprêtait à rejoindre. Les lettres du nom de la bataille servent même de calendrier à l’école : A pour octobre, U pour novembre, S pour décembre… Ainsi les saint-cyriens fêtent aujourd’hui le « 2S ». L’an un de l’école étant 1805, ainsi dans le langage saint-cyrien, on ne parle pas du 2 décembre 2023 mais du « 2S 218 », soit l’année 218 à partir d’Austerlitz. Partout dans le monde où ils se trouvent, les officiers issus de Saint-Cyr célèbrent la glorieuse victoire. Le 1er décembre, selon le calendrier catholique, est la fête du Bienheureux Père Charles de Foucauld, confesseur de la Foi et également ancien élève de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Il est souvent associé aux célébrations de cette école où règne toujours une poignée d'étudiants ultra conservateurs, volontiers traditionalistes et fasciné également par l’épopée coloniale.

Au lendemain de la bataille, dans sa proclamation à ses soldats, Napoléon avait écrit : « Je vous ramènerai en France. Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe ». La promesse ne sera tenue qu’en 1806, et il faudra 36 ans pour que l’Arc de Triomphe de l’Étoile soit achevé. Napoléon n’en profitera que pour le retour de ses cendres. Aujourd’hui, le monument n’est plus perçu comme ayant été construit à sa gloire. La République en a fait un symbole patriotique. Ce soir, toutefois, c’est bien sûr une délégation de l’école de Saint-Cyr qui va ranimer la flamme. Une tradition qui n’a que cent ans d’âge et qui n’a rien à voir avec la geste napoléonienne.

La journée du 2 décembre est doublement  liée à l’Empereur, puisque c’est ce même jour qu’il s’était lui-même couronné empereur dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pour son sacre, il avait fait venir de Rome le pape Pie VII. C’était en 1804, il y a 219 ans aujourd’hui.

Les passionnés des Bonaparte célèbrent aussi le neveu, Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la république le 2 décembre 1851 et couronné empereur, sous le nom de Napoléon III, l’année suivante, le 2 décembre bien sûr, la date n’avait pas été choisie au hasard.

Voilà une journée à la gloire des Bonaparte. Mais est-ce par malice que l’ONU a placé le 2 décembre une Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage ? Sachant que Napoléon, s’il a largement repris à son compte l’héritage de la Révolution de 1789 dont il a fait profiter une partie de l’Europe, il en a renié au moins un en rétablissant l’esclavage que la révolution avait aboli huit ans plus tôt, en 1794.

Napoléon, on le sait a aussi sa part d’ombre, on lui reproche toutes ses guerres qui ont fait tant de morts partout en Europe, notamment en Espagne, au point que les autorités françaises ont souvent renoncé à célébrer la gloire napoléonienne. En 2005, Jacques Chirac et Dominique de Villepin, alors au pouvoir, ont préféré boycotter  le 200e anniversaire d'Austerlitz, à la grande surprise de beaucoup de Français. La célébration française était pourtant tout à fait exceptionnelle. Les Anglais qui célèbrent chaque année la bataille de Trafalgar ont bien moins de scrupule.

En République tchèque, on organise chaque année, à Slavkov u Brna (Austerlitz), une reconstitution de la célèbre bataille en costumes d’époque. Un millier de passionnés, viennent tous les ans d’une quinzaine de pays, pour honorer la mémoire de ceux qui sont tombés à Austerlitz (18 000 morts tout de même !). La seule variante, depuis 2022, c’est que faute de visas, les ressortissants russes ne peuvent plus se joindre à la célébration.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er décembre 2023

 

La bataille d'Austerlitz (détail) par François Gérard, Musée de Trianon

Le monument aux morts du plateau de Pratzen (où s’est déroulé la bataille), en mémoire des soldats russes, autrichiens et français tombés le 2 décembre 1805. 

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1945, Indonésie, 10 novembre, bataille célèbre Bruno Teissier 1945, Indonésie, 10 novembre, bataille célèbre Bruno Teissier

10 novembre : la Journée des héros en Indonésie

Chaque 10 novembre, à l’occasion du Jour des Héros, les autorités indonésiennes décernent le titre de Héros national à des personnalités particulièrement méritantes. Le même jour d’autres titres et décorations moins prestigieux sont également distribué. La date du 10 novembre fait référence à la bataille de Surabaya, en 1945.

 

Chaque 10 novembre, à l’occasion du Jour des Héros (Hari Pahlawan), les autorités indonésiennes décernent le titre de Héros national à des personnalités particulièrement méritantes. Le même jour d’autres titres et décorations moins prestigieux sont également distribué. La date du 10 novembre fait référence à la bataille de Surabaya, en 1945.

Le 27 octobre 1945, les troupes britanniques entrent dans la ville de Surabaya, au nord de Java, avec pour mission de désarmer les forces d’occupation japonaise qui pouvaient y demeurer alors que le Japon avait capitulé le 15 août 1945. Deux jours plus tard, le 17 août l’Indonésie avait proclamé son indépendance. En réaction, un groupe de Néerlandais est parvenu à hisser le drapeau des Pays-Bas sur l’hôtel Yamato, à Surabaya. L’Indonésie était jusque-là une colonie néerlandaise. Ce geste a suscité la colère des habitants de Surabaya qui ont considéré que les Néerlandais insultaient à la fois leur déclaration d’indépendance et leur drapeau rouge et blanc. L’arrivée des Anglais a fait penser à la population que ces derniers étaient venus pour préparer le retour des Hollandais que les Japonais avaient chassé en occupant le pays de mars 1942 à août 1945. Dans cette ambiance très tendue, un officier britannique, le général de brigade Mallaby, est tué dans des circonstances assez floues (sa voiture a été attaquée, l’acte n’a pas été revendiqué).  Les anglais réagissent par un ultimatum demandant à tous les dirigeants et citoyens armés de venir se présenter, de déposer les armes et de se rendre les mains levées. La date limite de l’ultimatum était fixé au 10 novembre 1945, à 6 heures du matin. Cet ultimatum auquel les Indonésien ne sont pas plié a mis la population de Surabaya en colère. Les combats ont éclaté le jour-même. La guerre entre les deux camps a duré environ trois semaines. Les combats ont fait des milliers de victimes. Les pertes indonésiennes sont estimées à 16 000 personnes et celles les Britanniques à environ 2 000 hommes. Ce sont les victimes indonésiennes du 10 novembre 1945 et des jours suivants qui sont honorées aujourd’hui.

Cette bataille est l’un des symboles de la résistance indonésienne à la colonisation hollandaise. Les Pays-Bas attendront, en effet, plus de quatre ans avant de reconnaître l’indépendance de l’Indonésie proclamée le 17 août 1945. Les premiers héros désignés lors des commémorations du 10-Novembre, devenue une célébration nationale, furent des figures de la résistance tombées lors de cette bataille. Actuellement, les héros nationaux sont au nombre de 170. Récemment, le président Joko Widodo (Jokowi) en a rajouté six.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 novembre 2023

 

Commémoration philatélique à l’occasion du 10e anniversaire de la bataille de Surabaya

Un dessin animé japonais évoque cette bataille (voir la bande annonce en anglais)

Le monument dédié à la la bataille de Surabaya

Aujourd'hui sur l’ancien hôtel Yamato, flotte le drapeau rouge et blanc de l’Indonésie

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1410, Pologne, Lituanie, bataille célèbre, 15 juillet Bruno Teissier 1410, Pologne, Lituanie, bataille célèbre, 15 juillet Bruno Teissier

15 juillet : l’anniversaire de la bataille de Grunwald

Chaque année, des milliers de personnes se rassemblent le 15 juillet, ou autour de cette date, pour reconstituer, avec des costumes d’époque, une bataille célèbre qui figure dans tous les livres d’Histoire des petits écoliers polonais ou lituaniens. On fête cette année le 613e anniversaire de la bataille de Grunwald du 15 juillet 1410, devenue le symbole de la réaction de tout un pays face à une agression extérieure.

 

Chaque année, des milliers de personnes se rassemblent le 15 juillet, ou autour de cette date, pour reconstituer, avec des costumes d’époque, une bataille célèbre qui figure dans tous les livres d’Histoire des petits écoliers polonais ou lituaniens. On fête cette année le 613e anniversaire de la bataille de Grunwald.

Le 15 juillet 1410, plus de 50 000 chevaliers, fantassins et artilleurs polonais et lituaniens se sont battus dans le nord de la Pologne afin de repousser les chevaliers teutoniques, un ordre militaire et religieux allemand qui tentait d’imposer son pouvoir à l’ensemble de la région. Les Polono-lituaniens on réussit à prendre par surprise le bastion de l'Ordre à Marienburg (aujourd'hui Malbork) et l’orde a été écrasé à l'aube du 15 juillet dans les champs près de Tannenberg et Grunwald. La bataille est considérée depuis comme l'une des plus importantes de l'Histoire de la Pologne. En 1411, l'Ordre a dû payer une indemnité substantielle contre l’instauration de la Paix. Cette défaite signera le début de son déclin. Les 51 étendards teutoniques capturés ce jour-là furent partagés entre les rois Ladislas et Witold. Ils ornèrent désormais les cathédrales de Wawel et Wilno,

Cette bataille a ressurgi au XIXe siècle dans le récit national polonais, en témoignent les fêtes de Grunwald organisées à Cracovie en 1910 et l’impressionnante reconstitution de la bataille en 2010 pour le 600e anniversaire devant des dizaines de milliers de spectateurs. La charge émotionnelle entourant cette bataille a culminé au début des années 1990, à l’époque où l’Allemagne hésitait à reconnaître la frontière Oder-Neisse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1388, Suisse, bataille célèbre Bruno Teissier 1388, Suisse, bataille célèbre Bruno Teissier

6 avril : la célébration d’une victoire suisse contre l’Autriche

Cette fête se limite au canton suisse de Glaris où la journée est fériée. Mais la date est importante pour toute la confédération. On célèbre une victoire contre les Autrichiens, à la bataille de Näfels en 1388. Par la suite, la Suisse n’a plus été harcelée par les Habsbourg et Glaris est devenu un membre de la confédération.

 


C’est une fête très locale, puisqu’elle se limite au canton suisse de Glaris où la journée est fériée et chômée, mais la date est importante pour toute la confédération. On célèbre une victoire contre les Autrichiens, à la bataille de Näfels (Schlacht bei Näfels) en 1388. La fête cantonale est avant tout marquée par une double procession, la Näfelser ride.

Comme chaque premier jeudi d'avril depuis 1835 (à moins qu'il ne tombe pendant la semaine sainte), à 7h15, des personnalités locales accompagnées de musiciens, avec des tambourins, des membres du club de chant et des habitants de Glaris, certains en uniforme de l’armée suisse, partent de l'armurerie de Glaris en direction de la localité de Näfels. Au même moment, un cortège catholique, conduit par des porteurs de Croix et des porte-drapeaux, part de l'église Saint-Fridolin de Glaris également vers Näfels. Les deux processions se rejoignent à Schneisingen dans la plaine. Là, une cérémonie commence par le discours du gouverneur du canton, se poursuit par de la musique et des chants en présence du gouvernement cantonal. On célèbre également Fridolin de Säckingen, le saint protecteur du canton, à qui on attribue la victoire militaire.

Au XIVe siècle, la Suisse ne regroupait encore qu’une demi-douzaine de cantons et l’Autriche, dirigée par les Habsbourg, bataillait pour ne pas perdre le contrôle de la région.  En mars 1387, Glaris s’est déclarée libre de la tutelle autrichienne , mais les Habsbourg ne voulaient pas lâcher ce fief. Début 1388, deux armées autrichiennes ont marché sur Glaris pour l’empêcher de s’intégrer à la confédération. Le 9 avril 1388 , la principale armée autrichienne attaque Näfels. La garnison locale a tenu un moment, mais finalement a dû se retirer, laissant les Autrichiens s'emparer de la forteresse. Cependant, au lieu de tenir Näfels, l'armée autrichienne s'est répandue dans toute la vallée pour piller les fermes et les villages. Mais dans la soirée, profitant du brouillard et des chutes de neige, les Glaronais ont lancé une contre-attaque prenant les Autrichiens par surprise. Désorganisés, ces derniers ont fui vers Weesen. Alors que les soldats autrichiens se repliaient, le pont sur la Linth s'est effondré sous le poids des soldats et plusieurs centaines d’entre eux se sont noyées dans la rivière. Après cette déroute, les Autrichiens ont cessé d’attaquer la confédération helvétique.

Une année après la bataille, une trêve de 7 ans est signée entre les deux parties. De plus, à la suite de cette bataille, Glaris a obtenu un statut égal à celui des autres membres de la Confédération des VIII cantons. Pour commémorer leur victoire, les Glaronais érigèrent en 1389 une chapelle au Sendlen et institutèent une fête en l'honneur de Fridolin leur saint patron. C’est son effigie qui figure aujourd’hui encore sur le drapeau de canton de Glaris.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La Näfelser ride (photo Samuel Truempy)

Schlacht bei Näfels, miniature de 1513 (Luzerner Schilling, Faksimile Verlag Luzern)

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1803, Haïti, bataille célèbre, 18 novembre Bruno Teissier 1803, Haïti, bataille célèbre, 18 novembre Bruno Teissier

18 novembre : une bataille décisive célébrée par des manifestations en Haïti

Le 18 novembre est un jour férié en Haïti, on commémore la bataille de Vertières de 1803 remportée par les anciens esclaves contre l’armée envoyée par Napoléon afin de rétablir l’esclavage. Cette victoire permettra, six semaines plus tard, la naissance de la première république noire de l’Histoire.

 

Le 18 novembre est un jour férié en Haïti (Selebrasyon Batay Vètyè), on commémore la bataille de Vertières remportée par les anciens esclaves contre l’armée envoyée par Napoléon afin de rétablir l’esclavage aboli par la révolution française. Haïti était alors la partie occidentale de la colonie de Saint-Domingue. Cette victoire sur les troupes française a ouvert la voie à l’indépendance proclamée, par Jean-Jacques Dessalines, six semaines plus tard.

Cette année, le mouvement Kri nasyonal profite de cette journée pour organiser une mobilisation en vue de demander le départ du Premier ministre Ariel Henry. Le coordonnateur du mouvement, Léonard Jean Renald Naud, dénonce les actes abusifs des autorités étatiques qui font fortune à chaque problème que confronte le pays. La manifestation est divisée en 3 branches. La première part du Champ-de-Mars, la seconde de Pétion-Ville et la dernière du Centre-ville, pour se rencontrer au Carrefour de l’aéroport et se rendre devant les locaux du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Pillages, pénurie de carburants, hôpitaux fermés… les manifestants dénoncent une situation particulièrement désespérante.

Jadis, le Jour de la bataille de Vertières était également connu sous le nom de Jour de l'armée et la célébration était marquée par un grand défilé militaire. Au début des années 1990, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide a aboli les forces armées haïtiennes, car elles étaient connues pour leur brutalité.

Situé près de la ville du Cap dans le Nord d'Haïti, Vertières est le lieu de cette bataille décisive de l’histoire haïtienne.  Celle-ci a porté le coup décisif au corps expéditionnaire. Le 18 novembre 1803, les troupes françaises, déjà presque décimées par la maladie et la guerre, s’étaient retranchées au fort Vertières. Menée par le général Jean-Jacques Dessalines, l’armée indigène décide d’attaquer. Malgré l’armement lourd des soldats français, munis de canons, la brigade haïtienne dirigée par le général François Capois, surnommé Capois-La-Mort, continue d’avancer. Dépassées par les événements, les garnisons françaises menées par Rochambeau ont fini par se replier et à la tombée de la nuit, un accord est enfin signé entre les deux parties. Les hommes de Rochambeau reçoivent un délai de 10 jours pour quitter définitivement les lieux. Cette bataille marquera ainsi la fin d’une longue et sanglante guerre de reconquête coloniale tentée par Napoléon. Vertières est ainsi devenu un lieu de mémoire majeur pour les Haitiens, en symbolisant le chemin vers l’indépendance du pays. Sur le site de Vertières, un monument a été érigé et inauguré en 1954, à l'occasion du 150e anniversaire de l'indépendance haïtienne par une cérémonie spectaculaire, avec une reconstitution de la bataille qui a permis la proclamation de la première république noire de l’Histoire. Une indépendance qui sera toutefois très chèrement payée.

Un article de l'Almanach international

 

Le mémorial inauguré lors du 150e anniversaire de la bataille

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1856, Nicaragua, bataille célèbre, 14 septembre Bruno Teissier 1856, Nicaragua, bataille célèbre, 14 septembre Bruno Teissier

14 septembre : le Nicaragua célèbre la chute de William Walker

Cette célébration très patriotique commémore une bataille pour l’indépendance du pays qui a eu lieu au milieu du XIXe siècle est une occasion pour le régime autoritaire de Daniel Ortega de conforter son pouvoir et d’asseoir sa propagande.

 

Chaque année, cette célébration très patriotique se déroule en fanfare avec les défilés très colorés des enfants des écoles et des étudiants, tout au moins ceux qui jouent le jeu de cette manifestation qui alimente la propagande du régime autoritaire de Daniel Ortega . Le président, son épouse et sa clique qui en profitent pour servir un discours sur la lutte contre un éternel ennemi nord-américain et conforter sur main mise sur le pays en supprimant les libertés publiques.

La bataille de l'hacienda San Jacinto, le 14 septembre 1856. Cette bataille a opposé les soldats de l'armée nicaraguayenne à des flibustiers américains menés par un certain William Walker. Celui-ci avait profité de la guerre civile entre conservateurs et libéraux pour s’imposer au pouvoir avec ses hommes et prendre le contrôle du pays. C’était compter sans la réaction patriotique du général José Dolores Estrada, qui avec 180 hommes a réussi à mettre en déroute les quelque 300 flibustiers. La bataille finale a eu lieu l'hacienda San Jacinto, à 42 km de Managua, le 14 septembre 1856. C’est cette victoire que l’on célèbre aujourd’hui. Le Día de la Batalla de San Jacinto est marqué par cérémonies de remise de prix, des levées du drapeau national et d'autres événements festifs qui préfigurent le Jour de l’indépendance, célébré demain, 15 septembre.

Le général Estrada est célébré comme un héros national, tandis que Walker qui a entré de reprendre le pouvoir dans d’autre pays d’Amérique centrale, il finira exécuté au Honduras par un peloton de l'armée hondurienne le 12 septembre 1860.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La cérémonie est l’occasion pour les caciques du parti sandiniste au pouvoir d’alimenter la propagande et de marquer le soutien au président Ortega

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1798, Bélize, bataille célèbre, 10 septembre Bruno Teissier 1798, Bélize, bataille célèbre, 10 septembre Bruno Teissier

10 septembre : le Bélize célèbre le jour où il est devenu anglais

Ce jour férié (St George's Caye Day) célèbre le jour où le futur Honduras britannique a obtenu son indépendance de l'Espagne en 1798.

 

Ce jour férié (St George's Caye Day) célèbre le jour où le Bélize a obtenu son indépendance de l'Espagne en 1798.

Ce territoire maya avait été colonisé au XVIe siècle par les Espagnols. Lesquels ont été harcelés par des pirates anglais et écossais, connus sous le nom de Baymen. Les Espagnols les ont finalement autorisés à s’établir en échange de la fin de la piraterie. Mais, encouragés par Les échos de la Révolutions française, les Baymen ont fini par chasser les Espagnols lors de la bataille de Saint George’s Caye dont la journée décisive a été le 10 septembre 1798. Cette journée est fête nationale depuis 1898.

En dépit de plusieurs tentatives les Espagnols ne parviendront jamais à reprendre ce territoire qui va être absorbé par l’Empire britannique. La véritable indépendance de ce qui était appelé autrefois le Honduras britannique a été très tardive puisqu’elle n’a été acquise qu’en 1981, le 21 septembre. Le Bélize est toujours membre du Commonwealth et a pour chef d’État un certain Charles III. Le Belize est seul pays anglophone d'Amérique centrale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1922, Turquie, bataille célèbre, 30 août Bruno Teissier 1922, Turquie, bataille célèbre, 30 août Bruno Teissier

30 août : il y a un siècle, les Turcs écrasaient les Grecs

Le Jour de la Victoire est un jour férié en Turquie qui commémore la victoire de la bataille de Dumlupınar, la dernière bataille de la guerre gréco-turque, le 30 août 1922. Une victoire qui permit, quelques mois plus tard, la naissance de la république de Turquie.

 

Le Jour de la Victoire (Zafer Bayramı) est un jour férié en Turquie qui commémore la victoire de la bataille de Dumlupınar, la dernière bataille de la guerre gréco-turque de 1922.

L’armée grecque occupait une partie de l’Anatolie occidentale, depuis son débarquement le 15 mai à Smyrne (Izmir) avec l’autorisation des Alliés. Athènes voulait intégrer tous les Grecs vivant depuis des siècles au bord de la mer Égée au Royaume de Grèce. Les Turcs, après la défaite et le démantèlement de l’Empire ottoman, avaient repris le combat sous la conduite de Mustapha Kemal. La dernière offensive a été lancée le 26 août, elle se terminera le 30 août 1922 par la victoire finale des forces turque. Il y a exactement un siècle aujourd’hui.

Cet anniversaire de la victoire a été célébré pour la première fois en 1926, comme le Jour du commandant en chef (le futur Atatürk), à Dumlupınar, près du village de Val, dans la province de Kütahya. C’est à partir de 1926 que le 30 août est devenu le Jour de la Victoire.  Ce jour-là les écoles militaires organisaient leur cérémonie de remise des diplômes. Les célébrations ont pris de l’importance à partir des années 1960 avec la participation des enfants des écoles et le dépôt d’une gerbe au monument dédié à Atatürk dans chaque ville et village. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan et son tournant ultranationaliste, la journée a pris une dimension particulière, exacerbé cette année avec le centenaire de l’ultime bataille contre les Grecs et à quelques mois des élections générales en Turquie et des célébrations du centenaire de la république turque dont la naissance, en 1923, a été permise par la victoire du 30 août 1922. Cette défaite a été vécu par les Grecs comme la Grande Catastrophe (Μεγάλη Καταστροφή) puisque qu’ils ont été chassé massivement de la côte orientale de la mer Égée..

Dans la capitale, les cérémonies commencent à 07 heures le 30 août et se terminent à minuit. À midi, vingt et un tirs retentissent. Traditionnellement, pendant la journée, le président visite Anıtkabir (le mausolée d’Atatürk) et y dépose une couronne de fleurs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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6 juin : le Memorial Day de la Corée du Sud

Ce jour du souvenir célèbre les morts au combat et fait référence à une bataille fameuse qui fut un tournant de la lutte contre l’occupation japonaise.

 

Chaque 6 juin à 10 heures, une sirène retentit dans tout le pays, annonçant une minute de silence et de recueillement. Le drapeau national flotte un peu partout durant cette journée de deuil. Ce Jour du Souvenir (현충일) est un jour férié coréen, institué en 1956, qui commémore ceux qui sont morts pendant leur service militaire pendant des guerres ou des batailles, principalement pendant la guerre de Corée. Pendant ce conflit, la Corée du Sud était soutenue par une force de l'ONU dirigée par les États-Unis, tandis que la Chine et l'Union soviétique se battaient pour la Corée du Nord.

Le 6 juin 2021, le gouvernement a remis ce mardi à titre posthume la plus haute distinction honorifique sud-coréenne à Hong Beom-do, un symbole de cette lutte anti coloniale qui est aussi le héros de la communauté coréenne du Kazakhstan (les Coréens déportés en 1937 par Staline, dont Hong Beom-do). Leur descendants sont au nombre de 100 000 toujours présent au Kazakstan.

La date du 6 juin fait référence à la bataille de Fengwudong (봉오동 전투) qui a oocosé les milices indépendantiste aux forces japonaises qui occupaient le pays et a eu lieu les 6 et 7 juin 1920. Cette bataille marqua un tournant de la lutte anti-coloniale.

De son côté, la Corée du Nord célèbre chaque 6 juin, la Journée de la Fondation de l'Union des enfants coréens est un jour férié. C’est le jour où les nouveaux enfants de 9 ou 10 n’as sont admis dans les rangs de l'Union (un mouvement d’embrigadement de la jeunesse en fondé par Kim Il-Sung, le 6 juin 1946). À 15 ans, les adolescents nord-coréens rejoignent ensuite la Ligue de la jeunesse.

 

Timbre émis à l’occasion du centenaire de la bataille de Fengwudong

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1918, Arménie, bataille célèbre, 26 mai Bruno Teissier 1918, Arménie, bataille célèbre, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : les Arméniens célèbrent la victoire de Sardarapat qui permit l’existence d’une république d’Arménie

L’issue de cette bataille de Sardarapat aurait été différente, il est fort probable qu’il n’existerait pas aujourd’hui une petite république d’Arménie aux confins de l’Anatolie et du Caucase.

 

L’issue de cette bataille de Sardarapat (Սարդարապատի ճակատամարտ) aurait été différente, il est fort probable qu’il n’existerait pas aujourd’hui une petite république d’Arménie aux confins de l’Anatolie et du Caucase.

La Révolution d’Octobre en 1917, a entraîné un désengagement des troupes russes qui ont quitté les territoires qu’elles occupaient en Arménie occidentale après la déroute des Ottomans. Profitant de cette nouvelle situation, les autorités turques ont décidé de lancer une offensive pour reprendre non seulement l'Arménie occidentale, mais aussi l'Arménie orientale et même toute la Transcaucasie, que la Russie avait intégré à son empire un siècle plus tôt.

Violant l'accord de cessez-le-feu signé avec les Russes en 1917, les troupes turques ont donc attaqué et occupé Yerznka, Erzurum, Sarighamish, Kars et, le 15 mai, Alexandropol (aujourd’hui Gyumri). Les Arméniens reculaient sous la pression d'une armée turque de 100 000 hommes dirigée par Vehib Pacha. Leurs 20 000 soldats et officiers arméniens n’étaient armés que de vieux fusils et mitrailleuses de l'armée russe. La bataille a duré 9 jours du 21 au 28 mai 1918. Les Turcs finirent par être repoussés par les Arméniens qui jouaient leur survie. L’Arménie orientale était le refuge de nombreux survivants du génocide de 1915. Il est probable qu’une occupation de toute la Transcausie par les armées turques aurait provoqué l’anéantissement du peuple arménien.

La victoire de Sardarapat (ou Sardarabad) a une énorme signification pour l'Arménie. La population arménienne dans la partie nord de la vallée de l'Ararat a été sauvée du génocide turc, une partie importante de l'Arménie orientale a été sauvée de la conquête turque et les conditions ont été créées pour la création d’un État arménien : le 28 mai 1918, la République d'Arménie était proclamée.

Le 26 mai 1918, une journée du souvenir a été instituée en l'honneur de la victoire à la bataille de Sardarapat et de la défaite de l'armée turque.  La bataille héroïque de Sardarapat est souvent appelée "Avarayr du XXe siècle".

Chaque année, le 26 mai, une cérémonie se déroule au mémorial construit en 1968 pour le 50e anniversaire de la bataille. En 2014, la rue menant au mémorial de Sardarapat a été baptisée Mosves Silikyan, et celle rue menant du village d'Araks au musée de Sardarapat porte le nom de Daniel Bek-Pirumyan, autre acteur majeur de la victoire, avec Tovmas Nazarbekyan.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

 

Mémorial dédié à la victoire arménienne à la bataille de Sardarapat à Nos Armavic (Sardarapat) près d’Araks , en Arménie

Commémoration

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1811, Uruguay, bataille célèbre, 18 mai Bruno Teissier 1811, Uruguay, bataille célèbre, 18 mai Bruno Teissier

18 mai : le Jour de la bataille de Las Piedras en Uruguay

Un épisode majeur de la guerre d'indépendance vis à vis de l'Espagne, en 1811

 

Le 18 mai est le Jour de la bataille de Las Piedras (día de la Batalla de Las Piedras) en Uruguay. Il s'agit d'un jour férié officiel, mais qui ne concerne que les écoles et les fonctionnaires.

La bataille de Las Pierdras a eu lieu le 18 mai 1811 dans le cadre de la guerre d'indépendance vis à vis de l'Espagne. Cette bataille considérée comme un tournant dans la révolution, qui impliquait l'Uruguay, l'Argentine et le Paraguay.

L'armée uruguayenne de 1 000 hommes était dirigée par José Gervasio Artigas, qui devint plus tard un héros national. La bataille n'a duré qu'une journée, mais elle s'est soldée par une victoire totale des révolutionnaires. Après la bataille, Artigas prononça sa célèbre phrase « Guéris les blessés, miséricorde aux vaincus » (Curad a los heridos, clemencia para los vencidos). Cette décision faisait référence aux prisonniers espagnols et aux soldats blessés, et elle était très inhabituelle à cette époque.

Après la bataille, seules Colonia del Sacramento et Montevideo sont restées sous le contrôle des royalistes, les partisans de la monarchie espagnole. Ils ont finalement été pris par le général Carlos María de Alvear le 20 juin 1814.

C’est aussi la Journée nationale de l'armée, laquelle fête son 211e anniversaire.

 

La bataille de Las Piedras - Reddition de Posadas, œuvre de Juan Luis Blanes,

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1954, Vietnam, bataille célèbre, Victoire militaire, 7 mai Bruno Teissier 1954, Vietnam, bataille célèbre, Victoire militaire, 7 mai Bruno Teissier

7 mai : les Vietnamiens célèbrent leur victoire de Dien Bien Phu

Les Vietnamiens célèbrent leur victoire sur les forces françaises, le 7 ami 1954, une étape déterminante vers l’indépendance du pays.

 

Le Jour de la victoire de Dien Bien Phu (Ngày Chiến thắng Điện Biên Phủ) est observé au Vietnam le 7 mai. Il célèbre la victoire du Vietnam sur les forces françaises en 1954, une étape déterminante vers l’indépendance.

En 1945, le Vietnam a déclaré son indépendance de la France, ce que malheureusement la France n’a pas accepté, préférant s’engager dans une guerre d'Indochine. Celle-ci a officiellement débuté le 19 décembre 1946, bien que les combats entre les forces du Viet Minh et leurs adversaires français eussent commencé en septembre 1945.

Les Français se sont laissé encercler et assiéger par le Viet Minh à partir du 13 mars 1954. Le Viet Minh a bombardé les positions françaises par une série d'assauts. L'assaut massif final contre les unités françaises restantes a eu lieu le 7 mai 1954. La garnison est tombée et la bataille de Dien Bien Phu a abouti à une défaite complète de la France. Peu de temps après, un nouveau gouvernement français, sous la conduite de Mendes-France, accepte le retrait d'Indochine.

La victoire du Viet Minh à la bataille de Dien Bien Phu a engendré la signature des accords de Genève qui mirent fin à la guerre et ont temporairement divisé le Vietnam au 17e parallèle.

En France, cette défaite reste le symbole d’une guerre à la fois meurtrière, destructrice et inutile.

 
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11 avril : le Costa Rica fête son héros national

Costa Rica, pays sans armée, a pour héros national un soldat que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires.

 

On peut trouver paradoxal que le Costa Rica, pays sans armée, ait un soldat pour héros national que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires. Sa geste, en partie légendaire remonte, toutefois, au milieu du XIXe siècle. Il s’agissait de sauver le pays menacé par, William Walker, un chef de guerre américain qui tentait de mettre toute l’Amérique centrale sous sa coupe.

Le héros costaricain s’appelle Juan Santamaría, il est né le 29 août 1831. Il a rejoint l'armée de son pays lorsque le flibustier américain William Walker a conquis le Nicaragua et tenté de conquérir les autres pays d'Amérique centrale.

C’est le 11 avril 1856 que les troupes costaricaines ont affronté les forces nicaraguayennes dirigées par William Walker lors de la deuxième bataille de Rivas (c’est cet anniversaire que l’on célèbre aujourd’hui par un jour férié). Selon le récit traditionnel, le général José María Cañas a demandé à un volontaire de s'approcher de la forteresse des flibustiers et d'y mettre le feu. Santamaría s'est portée volontaire pour le faire et a réussi, provoquant la fuite de l'ennemi. Malheureusement, il a été mortellement blessé par des tirs de tireurs d'élite, mais son sacrifice a aidé les Costariciens à gagner.

L'anniversaire de sa mort au combat fut proclamé jour férié en 1891 : El día de Juan Santamaría. Il existe deux statues de Juan Santamaría au Costa Rica : l'une dans la capitale du pays, San José, et l'autre à Alajuela, sa ville natale, là où il a aussi perdu la vie. Autre hommage notoire, l’aéroport de la capitale porte le nom de Juan Santamaría.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Juan Santamaría armé d’une torche

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9 avril : le Canada est né il a 105 ans à Vimy dans le Pas-de-Calais

Il a 100 ans, la France offrait un terrain au Canada pour construire un mémorial sur le site de la bataille de la crête de Vimy (9-12 avril 1917), cette victoire est devenue mythique dans l’imaginaire national canadien. Elle est commémorée chaque 9 avril.

 

Près de Vimy, au nord d’Arras, s’est déroulée du 9 au 12 avril 1917 une bataille, devenue mythique avec le temps, où les forces anglo-canadiennes ont fait céder les positions allemandes. Sur 30 000 hommes, plus de 10 600 Canadiens ont été tués ou blessés pendant l’assaut. 

« C’est par leur sacrifice que le Canada est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles. Et, en ce sens, le Canada est né ici  ! » proclamait le premier ministre du Canada Justin Trudeau, lors du 100e anniversaire de la bataille de Vimy, le 9 avril 2017.

La crête de Vimy est un escarpement de 9 km de long exceptionnellement proéminent, une colline qui s’élève au milieu de la campagne à découvert au nord de la ville d’Arras. Les Allemands en avaient fait une solide position défensive qui comportait un réseau complexe de tranchées et de tunnels, protégée par des soldats allemands très bien entraînés disposant de mitrailleuses et de pièces d'artillerie. Elle avait fait l’objet de plusieurs attaques françaises causant plus de 100 000 morts en pure perte.

La bataille de la crête de Vimy a débuté à 5 h 30, le lundi de Pâques 9 avril 1917. La première vague, formée de 15 000 à 20 000 soldats canadiens, dont un bon nombre d’hommes lourdement chargés, avança dans la neige et la giboulée en direction du tir meurtrier des mitrailleuses. Les Allemands ont fini par céder et reculer, au prix de 3600 morts côté canadien.

Ce n’était pas la première victoire canadienne de la Première guerre mondiale, ni la dernière. Elle n’a pas été un tournant de la guerre, mais le souvenir de cette bataille est devenu au fil du temps le symbole du sacrifice des soldats du jeune Dominion, encore majoritairement encadrés par des officiers anglais.

Il y a un siècle, en 1922, la France a donné un terrain au Canada, sur le site de la bataille où fut construit un majestueux mémorial dominant la campagne. Ce lieu magique qui sert de monuments aux morts à l’ensemble des soldats canadiens morts, très loin de chez eux, pendant la Première guerre mondiale. 11 285 soldats canadiens morts à la guerre n’ont pas de sépulture, leurs noms sont gravés autour des fondations. Le monument national a grandement participé au mythe de la bataille de Vimy, il figure aujourd’hui sur les billets de 20 dollars canadiens.

À la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada, un pays d'à peine huit millions d'habitants, avait fourni plus de 650 000 hommes et femmes en uniforme. Le bilan final des victimes a été très lourd pour notre pays : plus de 66 000 Canadiens ont été tués et plus de 170 000 ont été blessés. C’est à eux tous que rend hommage la date du 9 avril qui est marquée chaque année par des cérémonies et un discours du Premier ministre canadien.

Canada était indépendant depuis 1867, mais sa politique étrangère était encore gérée depuis Londres. D’ailleurs les Canadiens français, avaient été plus rétifs que leurs homologues anglophones à se laisser embarquer dans une guerre décidée pilotée depuis Londres. La participation à la Grande guerre n’a pas été ce grand moment de communion nationale qu’on a pu le dire, mais elle a contribué à l’émancipation du Canada par rapport à l’Angleterre. Mais tout en conservant le monarque. Le roi Édouard VIII était présent à l’inauguration du mémorial en 1936, entouré de près de 100 000 invités. Élisabeth II viendra le réinaugurer, le 9 avril 2007, après restauration. Dans l’imaginaire national canadien, la bataille de Vimy est la première victoire proprement canadienne de l’histoire.

Le Jour de la crête de Vimy (Vimy Ridge Day) est célébré par des cérémonies, chaque année le 9 avril, notamment des dépôts de couronnes, qui ont généralement lieu au Mémorial national de guerre du Canada à Ottawa. Les mêmes cérémonies ont lieu en France au Mémorial national du Canada à Vimy et dans d'autres régions du Canada. Selon la loi, le drapeau canadien est mis en berne sur la tour de la paix de la colline du Parlement à Ottawa.

 

Soldats canadiens revenant de la crête de Vimy, en France, en mai 1917 ( W.I. Castle/ministère de la Défense nationale /Bibliothèque et Archives Canada/ PA-001332)


Le Mémorial national du Canada à Vimy, œuvre du sculpteur canadien Walter Seymour Allward

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