L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Danemark, Groenland, 6 janvier Bruno Teissier Danemark, Groenland, 6 janvier Bruno Teissier

6 janvier : au Groenland, pour Mitaarfik, on s’effraie avec humour

La fête des Mitaartut, célébrée le 6 janvier, au Groenland, est un mélange de culture indigène inuit et d'influence danoise. C’est une sorte de carnaval nocturne qui fait penser à Halloween, il s’agit avant tout d’effrayer, mais avec humour, un sens de la moquerie qui manque à la fête américaine.

 

La fête des Mitaartut, célébrée le 6 janvier, au Groenland, est un mélange de culture indigène inuit et d'influence danoise. C’est une sorte de carnaval nocturne (à cette saison, c’est la nuit) qui fait penser à Halloween, il s’agit avant tout d’effrayer, mais avec humour, un sens de la moquerie dont la fête américaine est dénuée.

Le 6 janvier marque l’Épiphanie (Kunngit Pingasut Ulluat en groenlandais), une fête chrétienne qui rend hommage au baptême de Jésus. Au Groenland, c'est aussi le jour principal de Mitaarfik, qui commence généralement la veille au soir. Cette tradition vieille de plusieurs siècles est basée sur la culture inuite et scandinave et a été célébrée à travers de nombreuses générations pour marquer la nouvelle année. Mitaarfik implique des performances principalement silencieuses, dirigées par un groupe de personnages appelés mitaartut (et un mitaartoq est une seule personne) qui portent des masques et effrayent ou taquinent les passants. Mitaarfik a été influencé par le christianisme (introduit au Groenland en 1721), comme les performances muettes impliquées dans la représentation scandinave des Trois Saints Rois. 

« Les Mitaartut sont des spectacles masqués silencieux qui rendent visite aux familles dans de nombreuses villes et colonies du Groenland peu après le Nouvel An, généralement à l'occasion de l'Épiphanie, le 6 janvier. Ces personnages mystérieux, appelés « mitaartoq » au singulier, frappent aux portes, entrent dans les maisons et communiquent sans paroles. Au lieu de cela, ils utilisent des gestes et des mouvements humoristiques qui correspondent à leurs déguisements. Les gens se moquent et se moquent souvent des choses amusantes que fait Mitaartut, mais ces acteurs discrets restent fidèles à leurs personnages.

À la fin de leur visite, les Mitaartut sont récompensés par des friandises telles que des gâteaux, des bonbons et des cigarettes. Mitaarneq , se traduit par « couper le visage », ce qui fait référence à la pratique consistant à étaler de la suie sur le visage et à le déformer avec des ficelles tendues d'une oreille à l'autre lorsque les masques ne sont pas utilisés. Les participants présentent également une variété de costumes et de masques imaginatifs, imitant parfois même des œuvres d'art célèbres comme Le Cri d'Edvard Munch. Les masques représentent un mélange d'esprits effrayants traditionnels et de thèmes contemporains, reflétant à la fois l'héritage culturel et les influences modernes. » Source l’Office du tourisme groenlandais.

Mitaarfik s’est implanté plus récemment à l’est du Groenland ou la fête a fait revivre certaines des anciennes coutumes comme Uaajeerneq, où les individus dansaient en représentation de diverses figures et animaux mythiques. L'Uaajeerneq est une ancienne tradition de danse du tambour et de spectacle dramatique où se mêlent l’humour et la peur.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 janvier 2024

 
Lire la suite
1030, Norvège, Danemark, Vies de saint, 29 juillet Bruno Teissier 1030, Norvège, Danemark, Vies de saint, 29 juillet Bruno Teissier

29 juillet : la Saint-Olav fêtée en Scandinavie

Les îles Féroé, province autonome du Danemark depuis 1948, célèbrent leur fête nationale et leur saint patron. Au même moment, à Trondheim, en Norvège, le festival Saint-Olav fête le patrimoine historique et religieux du pays. Saint Olav (ou Olaf) est aussi le patron de la Norvège.

 

Les îles Féroé, province autonome du Danemark depuis 1948, célèbrent, chaque 29 juillet, leur fête nationale et, en même temps, leur saint patron.

Au même moment, à Trondheim, en Norvège, le festival Saint-Olav fête le patrimoine historique et religieux du pays. Saint Olav (ou Olaf) est aussi le patron de la Norvège. Il est honoré principalement dans la cathédrale de Nidarosdomen, la plus grande du pays, où repose sa dépouille. C’est lui, Olav II Harldsson, qui avait institué le christianisme comme religion d’État en Norvège au début du XIe siècle. Le roi guerrier est le père fondateur du royaume de Norvège. Il est mort au combat, le 29 juillet 1030, en tentant de reprendre le contrôle de son pays sur lequel le roi de Danemark avait imposé son pouvoir. La Norvège ne recouvrera son indépendance qu’en… 1905.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
olaf.jpg
Lire la suite
1659, Danemark, prière Bruno Teissier 1659, Danemark, prière Bruno Teissier

5 mai : le dernier Grand Jour de Prières au Danemark

Au Danemark, le quatrième vendredi après Pâques était un jour férié et chômé depuis le XVIIe siècle. Suite à la guerre en Ukraine, le Grand Jour de Prière sera supprimé définitivement l’an prochain pour aider le pays à financer la hausse du budget de la défense.

 

Au Danemark, le quatrième vendredi après Pâques est un jour férié et chômé depuis le XVIIe siècle, ou plutôt, « était » car ce vendredi 5 mai 2023 est le dernier à l’être. En 2022, le gouvernement danois a annoncé sa suppression et le dictateur Vladimir Poutine peut en être tenu responsable. L’an dernier, le gouvernement avait en effet expliqué qu’une telle mesure permettrait de financer la hausse du budget de la défense de manière à atteindre les 2 % du PIB dès 2030, comme préconisé par l’OTAN, au lieu de 2033 comme prévu avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

L’Église luthérienne, encore très liée à l’État dans au Danemark, affiche son mécontentement  car cette journée est traditionnellement consacrée notamment aux confirmations des jeunes chrétiens. Il restera pour cela le jeudi de l’Ascension (Kristi himmelfartsdag) qui reste férié. Mais, la mobilisation est surtout venue des syndicats qui ont multiplié protestations et pétitions contre la mesure qui rallonge le temps de travail.

Ce Grand Jour de Prière (Store bededag)  avait été introduit en 1686 dans l'Église du Danemark par l'évêque de Seeland, Hans Bagger1, durant le règne de Christian V, pour remplacer plusieurs fêtes catholiques mineures ou locales qui avaient survécu à la Réforme protestante. Le but de l’époque était déjà de réduire le nombre de jours fériés. Selon l’ordonnance de 1686, le Store bededag commence la veille. À 18 heures, la plus grosse cloche de l'église devait sonner, puis "les échoppes, les caves et les auberges" qui vendaient des boissons devaient fermer. Le lendemain, tout le monde devait venir à l'église - à l'heure et sobre. Il fallait jeûner jusqu'à ce que tous les services soient terminés et s'abstenir de travailler, de jouer, de jouer et d'autres "vanités mondaines". Il était également interdit de voyager - cependant, à l'exception de ceux employés dans le service postal.

Autrefois, les citoyens et étudiants de Copenhague se promenaient sur les remparts de la ville la veille de la fête, pour honorer les nombreux étudiants qui étaient morts en défendant Copenhague lors de l’assaut de Copenhague par les Suédois, le 11 février 1659. Le soir précédant la fête, il était d'usage d'acheter et de manger du varme hveder, un pain traditionnel, car les boulangers étaient fermés les jours fériés et les gens achetaient du pain pour le lendemain.

Aujourd'hui, les remparts de la ville ont disparu et l’usage est plutôt de se promener le long de Langelinie sur le front de mer de Copenhague ou sur la fortification de Kastellet, mais la tradition s’était perdue. Il était surtout plus courant de profiter du week-end de trois jours pour s’évader loin de Copenhague ou simplement traverser l'Øresund pour faire ses course en Suède où la journée n’est pas fériée. Il reste toutefois un vendredi férié chaque année au Danemark, le Vendredi saint.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La tradition de la bourgeoisie de se promener sur les remparts la veille du Grand Jour de Prière est immortalisée dans le tableau d'Andreas Herman Hunæus På Københavns Vold la veille du Grand Jour de Prière de 1862. (Copenhagen City Museum)

La coutume d’acheter et de manger du varme hveder la veille du Grand Jour de Prière avait bien résisté.

Lire la suite

21 juin : solstice d'été et fête nationale du Groenland

Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est le solstice d'été, le jour le plus long de l'année et la fête nationale du Groënland (Ullortuneq)

 

Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est le solstice d'été, le jour le plus long de l'année. À des latitudes aussi élevées, que celle du Groenland, le changement des saisons est primordial pour la survie de la population. Cette année, il tombe à 5h31 du matin (heure de Paris). Dans la majeure partie du Groenland, c’est le soleil de minuit (24 heures de lumière du jour sans coucher de soleil).

C’est aussi le jour qui a été choisi en 1983 pour la fête nationale du Groenland, appelée Ullortuneq (ou Nationaldag, en danois). Le Groenland célèbre également la première présentation de son drapeau en 1985. Le cercle rouge symbolise le soleil de minuit et le blanc représente la neige et la glace.

Le jour de la fête nationale, une partie des habitants sortent leurs costumes traditionnels. On chante et danse, la bière coule à flots. À Nuuk, la capitale, on tire des coups de canon et le gouvernement défile. C’est aussi l’occasion de manifestations culturelles destinées à monter aux plus jeunes les techniques traditionnelles : chasse au phoque, kayak, danses au son du tambour… Après cela, tout le monde profite du kaffemik (la tradition du café), on prend un repas sous chapiteaux, on assiste à des chants choraux, des danses folkloriques et des matchs de football…

Au Kalaallit Nunaat (le Groënland en langue inuit) on célèbre aussi, chaque 21 juin, le jour où le Danemark lui a accordé un nouveau statut d'autonomie, c’était le 21 juin 2009. Cette autonomie élargie lui permet de gérer ses ressources naturelles. Un premier pas vers l’indépendance, même si la moitié des ressources provient toujours du Danemark. La grande île est toujours une dépendance du royaume du Danemark, mais elle n’appartient pas à l’Union européenne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
photo Kim Hansen

photo Kim Hansen

Groenland2.png
Lire la suite
Danemark, Drapeau, 1219, 15 juin Bruno Teissier Danemark, Drapeau, 1219, 15 juin Bruno Teissier

15 juin : le Danemark célèbre son drapeau

C’est le Valdemars Dag ou jour du drapeau, d’après une légende qui remonterait au XIIIe siècle

 

Au début du XIIIe siècle, le roi danois Valdemar Sejr (Valdemar le Victorieux)  mena son armée en croisade dans l'actuelle Estonie. Lors d'une bataille le 15 juin 1219, les Danois étaient sur la défensive quand soudain une bannière rouge avec une croix blanche tomba du ciel. En conséquence, la chance a changé de camp. Non seulement l’armée danoise a gagné, mais le Danemark avait désormais un drapeau.

La bataille de Lyndanisse, en 1219, contre l'Estonie a bien eu lieu, mais l’histoire du drapeau, on s’en doute, est totalement légendaire. Cela n’a pas empêché, en 2019, le Danemark de célébrer en grande pompe le 800e anniversaire de son drapeau. Celui-ci est appelé le Dannebrod (le drap des Danois). 

Le drapeau danois n'a pas toujours été danois. Lors des croisades européennes du XIe au XIIIe siècle au Proche Orient, un drapeau rouge avec une croix blanche était fréquemment utilisé, sans lien avec le Danemark. Il est devenu un drapeau danois vers le milieu du XIVe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens drapeaux nationaux du monde toujours en vigueur. Il fut adopté, à l’époque, par le roi danois Valdemar Atterdag, probablement inspiré par l'empereur romain germanique, Louis IV de Bavière, qui utilisait un drapeau similaire.

Depuis 1913, le drapeau et la légende de son origine, sont célébrés chaque année le 15 juin. Cette journée du drapeau est appelée Valdemars Dag (le jour de Valdemar). Ce jour-là, et ce n’est pas la seule occasion, le drapeau est hissé dans tout le pays. Les écoles, les organisations sportives et les troupes de scouts au Danemark organisent souvent des concours le 15 juin, également connu sous le nom de Jour du drapeau, au cours desquels ils reconstituent l'histoire du Dannebrog (le drapeau danois) et celle du roi Valdemar. Le drapeau rouge et blanc flotte partout ce jour-là.

Un autre évènement s’est produit un 15 juin, c’était en 1920, la récupération par le Danemark du Schleswig du Nord. Cette région qui était disputée par l’Allemagne et le Danemark, avait été à l’origine de deux guerres, en 1848 et en 1864. Elle a été finalement partagée entre les deux pays, après un référendum. L’évènement est célébré chaque année localement.

#Dannebrod #valdemarsdag

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
DK1.png
Dannebrog falder ned fra himlen under Volmerslaget ved Lyndanisse, œuvre du peintre danois, Christian August Lorentzn (1749–1828)

Dannebrog falder ned fra himlen under Volmerslaget ved Lyndanisse, œuvre du peintre danois, Christian August Lorentzn (1749–1828)

Lire la suite
1849, Danemark, 5 juin Bruno Teissier 1849, Danemark, 5 juin Bruno Teissier

5 juin : fête citoyenne au Danemark

C'est le Jour de la Constitution danoise (Grundlovsdag ) : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veux que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions. Si bien que cette demi-journée fériée prend la forme d’une grande fête à la fois patriotique et citoyenne.

 

C'est le Jour de la Constitution danoise (Grundlovsdag ) : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veut que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions. Si bien que cette demi-journée fériée (l’après-midi) prend la forme d’une grande fête à la fois patriotique et citoyenne. On fête donc aujourd’hui les 171 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915.

C’est un 5 juin, 1849, que le roi Frédéric VII a signé la première constitution, faisant ainsi du pays une monarchie constitutionnelle. La constitution a été complètement réécrite en 1866, puis en 1915, et plus récemment en 1953. Les promulgations de ces réécritures successives ont chaque fois eu lieu un 5 juin.

Le 5 juin est également la fête des pères au Danemark. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
dk.jpg
Lire la suite
1940, Danemark, monarchie Bruno Teissier 1940, Danemark, monarchie Bruno Teissier

16 avril : les Danois au balcon pour fêter leur reine

Aujourd’hui à midi, des centaines de milliers de Danois seront à leur balcon pour souhaiter un bon anniversaire à leur reine, Margrethe, qui fête ses 80 ans.

 

Aujourd’hui à midi, pile, des centaines de milliers de Danois seront à leur balcon pour souhaiter un bon anniversaire à leur reine, Margrethe, qui fête ses 80 ans. Ils y ont été invités par le groupe Facebook, Danmark synger for dronningen, un créé le 21 mars dernier au moment du confinement. Le 16 avril est férié au Danemark mais en raison de l’épidémie de coronavirus, ses sujets sont invités à rester chez eux, même si une partie des écoles a rouvert hier.

Au Danemark, les règles du confinement interdisent les rassemblements de plus de 10 personnes. Aussi toutes les festivités qui devaient réunir des membres des familles royales de toute l'Europe, ainsi que la population danoise dans les rue de Copenhague ont, bien sûr, été annulées. Margrethe II a demandé de ne pas lui envoyer de fleurs mais de plutôt de les faire parvenir aux personnes âgées, les plus touchées par l'épidémie. La Cour met aussi à leur disposition un livre d’or disponible exclusivement en ligne, distanciation sociale oblige.

La reine Margrethe II du Danemark, née le 16 avril 1940, est montée sur le trône en 1972, il y a 48 ans, soit un règne déjà deux fois plus long que celui de son père, le roi Frédérik IX. À l’âge de 31 ans, le 14 janvier 1972, elle a été la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne encore en place et aujourd’hui, elle n’entend pas laisser la place.

On aura une pensée pour son époux, toujours laissé à l’écart, un Français, le prince Henrik de Danemark, né Henri de Laborde de Monpezat, décédé le 13 février 2018 et dont le grand regret fut qu’on ne lui ait jamais accordé le titre de roi, alors que les épouses des monarques danois était désignées comme reines.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
La reine est photographiée avec l'héritier du trône, son fils aîné, Frederik et son petit-fils, le prince Christian, âgé de 14 ans.

La reine est photographiée avec l'héritier du trône, son fils aîné, Frederik et son petit-fils, le prince Christian, âgé de 14 ans.

Lire la suite