L’Almanach international

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1856, Nicaragua, bataille célèbre, 14 septembre Bruno Teissier 1856, Nicaragua, bataille célèbre, 14 septembre Bruno Teissier

14 septembre : le Nicaragua célèbre la chute de William Walker

Cette célébration très patriotique commémore une bataille pour l’indépendance du pays qui a eu lieu au milieu du XIXe siècle est une occasion pour le régime autoritaire de Daniel Ortega de conforter son pouvoir et d’asseoir sa propagande.

 

Chaque année, cette célébration très patriotique se déroule en fanfare avec les défilés très colorés des enfants des écoles et des étudiants, tout au moins ceux qui jouent le jeu de cette manifestation qui alimente la propagande du régime autoritaire de Daniel Ortega . Le président, son épouse et sa clique qui en profitent pour servir un discours sur la lutte contre un éternel ennemi nord-américain et conforter sur main mise sur le pays en supprimant les libertés publiques.

La bataille de l'hacienda San Jacinto, le 14 septembre 1856. Cette bataille a opposé les soldats de l'armée nicaraguayenne à des flibustiers américains menés par un certain William Walker. Celui-ci avait profité de la guerre civile entre conservateurs et libéraux pour s’imposer au pouvoir avec ses hommes et prendre le contrôle du pays. C’était compter sans la réaction patriotique du général José Dolores Estrada, qui avec 180 hommes a réussi à mettre en déroute les quelque 300 flibustiers. La bataille finale a eu lieu l'hacienda San Jacinto, à 42 km de Managua, le 14 septembre 1856. C’est cette victoire que l’on célèbre aujourd’hui. Le Día de la Batalla de San Jacinto est marqué par cérémonies de remise de prix, des levées du drapeau national et d'autres événements festifs qui préfigurent le Jour de l’indépendance, célébré demain, 15 septembre.

Le général Estrada est célébré comme un héros national, tandis que Walker qui a entré de reprendre le pouvoir dans d’autre pays d’Amérique centrale, il finira exécuté au Honduras par un peloton de l'armée hondurienne le 12 septembre 1860.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La cérémonie est l’occasion pour les caciques du parti sandiniste au pouvoir d’alimenter la propagande et de marquer le soutien au président Ortega

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11 avril : le Costa Rica fête son héros national

Costa Rica, pays sans armée, a pour héros national un soldat que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires.

 

On peut trouver paradoxal que le Costa Rica, pays sans armée, ait un soldat pour héros national que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires. Sa geste, en partie légendaire remonte, toutefois, au milieu du XIXe siècle. Il s’agissait de sauver le pays menacé par, William Walker, un chef de guerre américain qui tentait de mettre toute l’Amérique centrale sous sa coupe.

Le héros costaricain s’appelle Juan Santamaría, il est né le 29 août 1831. Il a rejoint l'armée de son pays lorsque le flibustier américain William Walker a conquis le Nicaragua et tenté de conquérir les autres pays d'Amérique centrale.

C’est le 11 avril 1856 que les troupes costaricaines ont affronté les forces nicaraguayennes dirigées par William Walker lors de la deuxième bataille de Rivas (c’est cet anniversaire que l’on célèbre aujourd’hui par un jour férié). Selon le récit traditionnel, le général José María Cañas a demandé à un volontaire de s'approcher de la forteresse des flibustiers et d'y mettre le feu. Santamaría s'est portée volontaire pour le faire et a réussi, provoquant la fuite de l'ennemi. Malheureusement, il a été mortellement blessé par des tirs de tireurs d'élite, mais son sacrifice a aidé les Costariciens à gagner.

L'anniversaire de sa mort au combat fut proclamé jour férié en 1891 : El día de Juan Santamaría. Il existe deux statues de Juan Santamaría au Costa Rica : l'une dans la capitale du pays, San José, et l'autre à Alajuela, sa ville natale, là où il a aussi perdu la vie. Autre hommage notoire, l’aéroport de la capitale porte le nom de Juan Santamaría.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Juan Santamaría armé d’une torche

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1856, Roumanie, Abolition de l'esclavage, 20 janvier Bruno Teissier 1856, Roumanie, Abolition de l'esclavage, 20 janvier Bruno Teissier

20 janvier : la Roumanie se penche sur son passé esclavagiste

La Roumanie célèbre la libération de ses esclaves, le 20 janvier 1856. La Roumanie n’a pas réalisé de conquêtes lointaines ni pratiqué la traite. Ses esclaves étaient les Tsiganes, arrivés au XIVe siècle et tombé en esclavage sous le joug des monastères et des boyars, les nobliaux locaux.

 

La Roumanie célèbre la libération de ses esclaves, le 20 janvier 1856. La Roumanie n’a pas réalisé de conquêtes lointaines ni pratiqué la traite. Ses esclaves étaient les Tsiganes, arrivés au XIVe siècle et tombés en esclavage sous le joug des monastères et des boyards, les nobliaux locaux.

« les Tsiganes naissent esclaves. Tout enfant né d'une mère esclave est esclave. Tout propriétaire a le droit de vendre ou de donner ses esclaves. Tout Tsigane sans propriétaire est la propriété du Prince… » affirme le Code pénal de la Valachie au début du XIXe siècle. Celui de la Moldavie est rédigé dans le même esprit. À époque, on comptait quelque 250 000 esclaves dans les principautés roumaines.

La Roumanie connaîtra une rechute, puisque le prince Curza rétabli l’esclavage en 1861, avant qu’il ne soit à nouveau aboli en 1864, définitivement cette fois. Mais c’est la date du 20 janvier que le gouvernement roumain a choisi en 2011 pour commémorer l’événement. En 2016, pour les 160 ans de l’abolition, le monastère Tismana qui fut l’un des premiers à posséder des esclaves, a fait poser une plaque commémorative. Réaction tardive dans un pays où le sujet est demeuré longtemps tabou car chacun avait le sentiment qu’e l’esclavage n’avait jamais été complètement aboli, au moins dans les têtes.

À leur libération, les Tsiganes, sans argent et privés de terre dans un pays à très majoritairement rural, sont restés longtemps encore dépendants de leurs maîtres. Pour leur échapper ils se sont entassés à la périphérie des villes où ils ne sortiront guère de leur marginalité et de leur misère. Ce qui est encore la condition de beaucoup de Roms (c’est ainsi qu’on les appelle aujourd’hui) au début du XXIe siècle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 janvier 2021

 
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