L’Almanach international

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1879, Bulgarie, marine Bruno Teissier 1879, Bulgarie, marine Bruno Teissier

13 août : la Journée de la marine bulgare

En Bulgarie, la Journée de la Marine est célébrée le deuxième dimanche d'août. C'est l'aboutissement de la traditionnelle Semaine nationale de la Mer. La date de la fête a été choisie pour commémorer la création de la marine bulgare en 1879.

 

En Bulgarie, la Journée de la Marine (ден на флота) est célébrée le deuxième dimanche d'août. C'est l'aboutissement de la traditionnelle Semaine nationale de la Mer (Национална седмица на морето). La date de la fête a été choisie pour commémorer la création de la marine bulgare en 1879.

Le 12 août 1879, la marine bulgare a été créée sous le nom de "Flotte du Danube et unité navale" dans la ville de Ruse. Mais, la flotte n’a célébré sa première fête que bien plus tard - en 1914, et non pas le jour de son anniversaire, mais le 21 novembre - date à laquelle l'escouade de torpilles a vaincu le croiseur turc Hamidie lors d'une bataille navale en 1912. L’année suivante, 1915 La flotte organisait la fête en dehors de son cadre avec la participation du public de Varna, mais la date était le 2 août - jour du couronnement du roi Ferdinand. Les années suivantes, ce sera à nouveau le 21 novembre.

Après 1944 et jusqu'en 1956, seul le jour de la marine soviétique était célébré : le 31 juillet. Ce n'est qu'en 1956 que la date de sa création a été fixée au 12 août, avec la précision qu'il doit être célébré le deuxième dimanche du mois d’août, autrement dit aujourd’hui, 13 août 2023.

Cette année, la Journée de la marine, à laquelle sont traditionnellement associées des manœuvres militaires, se déroule en 2023 dans un contexte particulièrement tendu. La mer Noire étant devenue depuis quelques semaines, l’épicentre du conflit engendré par l’agression de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1879, Bolivie Bruno Teissier 1879, Bolivie Bruno Teissier

23 mars : les Boliviens ne se consolent pas d'avoir perdu la mer

Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de La Paz. Le Bolivie célèbre la mer, la mer perdue il y a près d’un siècle est demi. Aujourd’hui, le pays est enclavé à l’intérieur du sous-continent, à plusieurs centaines de kilomètres du littoral confisqué. Le peuple bolivien ne s’en est jamais remis.

 

Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de La Paz. Chaque 23 mars, le pays fête la mer, ou plutôt pleure la mer qu'elle a perdue, car aujourd’hui, la Bolivie est un pays enclavé à l’intérieur du sous-continent. Le littoral perdu est situé à plusieurs centaines de kilomètres. Cela, depuis 142 ans, les Boliviens ne l’ont jamais accepté.

Jusqu’en 1879, la Bolivie possédait une province qui s’ouvrait sur le Pacifique, avec un littoral long de 400 km, située entre le Pérou et le Chili. Cette région lui a été confisquée par le Chili, vainqueur de la « guerre du Pacifi­que ». Depuis, la Bolivie ne rêve que de récupérer son accès à la mer. En 2013, le président Morales a une fois encore porté l’affaire devant la justice internationale en poursuivant le Chili devant la CIJ de La Haye. Ce fut l’un des plus importants procès internationaux de ce début du XXIe siècle. Le 23 mars 2018, le président avait fait dérouler le plus long drapeau du monde sur plus de 200 km, sur l'autoroute qui relie les départements de La Paz et d'Oruro en mobilisant pour cela 4 000 membres de la marine bolivienne. Car la Bolivie a bien une marine militaire… La réponse, finalement, est tombée en octobre 2018, en défaveur de la Bolivie. Le Chili, selon le tribunal de La Haye, ne lui doit rien. Ce n’est que partie remise, pense-t-on à La Paz…

Certes, les ports d’Arica et d’Iquique, devenus chiliens, sont ouverts aux échanges de marchandises avec la Bolivie. Le Pérou, qui avait appuyé La Paz lors du conflit de 1879, lui a même concédé 5 km de plages, près de la frontière chilienne, en vue d’y aménager des installations portuaires. Rien n’y fait, la mer fait partie intégrante de l’imaginaire national. Le Día del Mar (Jour de la mer) permet, chaque 23 mars, date de l’ultime bataille de la guerre du Pacifique contre le Chili, de rassembler la nation vers un objectif commun, fut-il chimérique.

La principale cérémonie se déroule à La Paz, le matin du 23 mars sur la place Abaroa que les autorités ont fait restaurer ces derniers jours afin de mieux accueillir la manifestation. L’après-midi, un défilé militaire parcourt les avenues 16 de julio et Mariscal Santa Cruz jusqu'à la Plaza de los Héroes. Puis, l’urne contenant les restes d’Eduardo Abaroa, héros de la guerre du Pacifique, est sortie de l’église San Francisco pour être conduite place Eduardo Abaroa où elle est honorée telle la dépouille d’un saint.

À Santa Cruz, l’autre grande ville du pays, l'un des plus grands projets immobiliers d'Amérique latine, est en cours de construction. On y construit le deuxième plus grand lagon artificiel au monde dans une copropriété privée. Le complexe d'habitation et la lagune sont promus avec le slogan « la mer devant votre maison ». On se console comme on peut.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Le 23 mars 2018, on déroulait un drapeau long de 196,5 kilomètres

Le 23 mars 2018, on déroulait un drapeau long de 196,5 kilomètres

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1879, Géorgie, Russie, URSS, 21 décembre Bruno Teissier 1879, Géorgie, Russie, URSS, 21 décembre Bruno Teissier

21 décembre : l'anniversaire de Staline, gloire de la Russie éternelle

À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant fortement encouragé par le régime de Poutine.

 

En Russie, le dictateur est revenu vraiment en grâce depuis quelques années. À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant. L'extrême droite voue elle aussi un culte à ce personnage qui avait fait de la Russie l'une des deux grandes puissances mondiales. Petit à petit, le voilà réhabilité par le régime de Poutine, même s'il ne l'avoue pas ouvertement. Il a été devancé par la population russe qui admet avoir une image plutôt positive de l'ancien leader communiste. Poutine qui ne critique jamais Staline, lui sait gré de la grandeur de la Russie à l’époque de son règne, au mépris de 10 à 20 millions de morts, mais en Russie, on tâche d’oublier les victimes, seul compte le prestige du pays. Plus aucune rue ne porte son nom, mais la tombe de Staline est fleurie chaque 21 décembre, comme chaque 3 mars pour l’anniversaire de sa mort. Ici ou là des statues de Staline sont réapparues.

Le 9 mai, fin de la « Grande Guerre patriotique » est une autre occasion de célébrer très officiellement Staline et Poutine ne s’en prive pas. La ville de Stalingrad, aujourd’hui Volgograd, pourrait même retrouver son nom. On en parle. Lançant sa guerre contre l’Ukraine en prétendant anéantir des nazis, Vladimir Poutine a cru endosser le costume de celui qu’il considère comme un héros de la Russie éternelle. Erreur tragique, la fin de Poutine risque d’être plus pitoyable encore que celle de Staline.

Le 21 décembre est la date officielle de l'anniversaire du « Petit père des peuples », celle qui est cultivée par ses admirateur. En réalité, Ioseb Besarionis dze Jughashvili, dit Staline est né à Gori, en Géorgie, le 6 décembre 1878 du calendrier julien, soit le 18 décembre du calendrier Grégorien et non le 21 décembre 1879 comme indiqué par les autorités. Ce glissement de quelques jours et d’une année date de l’époque où il était un révolutionnaire clandestin, vivant sous des faux noms, une manière de préserver son anonymat. Officiellement, on fête donc son 143e anniversaire.

 
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Militants communistes

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Moscou, en famille pour visiter sa tombe

À Gori, sa ville natale, quelques vieux nostalgiques

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1838, 1879, 1961, Afrique du Sud, 16 décembre Bruno Teissier 1838, 1879, 1961, Afrique du Sud, 16 décembre Bruno Teissier

16 décembre : Comment la date la plus controversée du calendrier sud-africain est devenue le jour de la réconciliation

C’était la date la plus controversée du calendrier sud-africain. Appelée autrefois le “Jour du vœu”, elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine.

 

Ce mercredi, 16 décembre est férié en Afrique du Sud, longtemps cette date a été un moment de tensions politiques et de ressentiments. Appelée autrefois le Jour du vœu (Day of the Vow), elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. Cette rivière fut soudainement rouge de sang car plus de 3 000 Zoulous y furent massacrés contre seulement 3 blessés dans les rangs adverses, celui des Boers, les colons blancs que l’ont appelé aujourd’hui les Afrikaners. Le 16 décembre est leur date sacrée, elle est fériée depuis plus d’un siècle. Ils célèbrent chaque année le « pacte » conclu avec Dieu . C’est un 16 décembre, en 1949, qu’a été inauguré le monument des Voortrekker à Pretoria, juste après la mise en place du régime d’apartheid. 

De leur côté, ce même jour, les Zoulous commémorent le Dingaan’s Day, en souvenir de la victoire de leur roi Dingane sur les troupes britanniques en 1879. La bataille a eu lieu un 22 janvier, mais pour rien au monde, ils n’auraient laissé aux Afrikaners le monopole du 16 décembre. 

Enfin, l’ANC, le parti au pouvoir, qui fut le fer de lance contre l’apartheid, commémore la création en 1961 de son organisation militaire (Umkhonto we Sizwe), un 16 décembre, la date n’avait pas été choisie au hasard. Le groupe a lancé la lutte armée contre le gouvernement de l'apartheid. Les premiers actes de résistance violente contre les dirigeants de l'apartheid ont également eu lieu ce même 16 décembre 1961.

En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine : Le Jour de la réconciliation (The Day of Reconciliation).  C’est un 16 décembre que la statue de Mandela a été inaugurée à Pretoria en 2003. Chaque année, des défilés et des festivités sont organisés dans tout le pays. La fête est aussi l’occasion de célébrer les groupes culturels minoritaires en Afrique du Sud, tels que le peuple San.

Cela dit, le 16 décembre, au cœur de l’été austral, est le premier d’une série de jours fériés avec le 25 et le 26 décembre puis le 1er janvier. De nombreuses entreprises ferment leurs portes en cette période de congés estivaux. Pour beaucoup de Sud-Africains, la réconciliation va se jouer à la plage.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022

 
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C’est un 16 décembre que la statue de Mandela a été inaugurée à Pretoria en 2003

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1879, Indonésie, Femmes, 21 avril Bruno Teissier 1879, Indonésie, Femmes, 21 avril Bruno Teissier

21 avril : l’Indonésie fête l’émancipation des femmes

On l’appelle aussi la Journée Kartini (Hari Kartini) car cette Journée de l'émancipation des femmes célèbre l’anniversaire de Raden Ajeng Kartini, la première féministe indonésienne, née un 21 avril.

 

On l’appelle aussi la Journée de Kartini (Hari Kartini) car cette Journée de l'émancipation des femmes célèbre l’anniversaire de Raden Ajeng Kartini, la première féministe indonésienne. C’est elle qui avait ouvert les premières écoles primaires pour les filles en 1903. C’est la raison pour laquelle la journée du 21 avril est surtout célébrée dans les écoles, lycées et universités. Le Jour de Kartini, les étudiantes et les enseignantes se parent de la kebaya traditionnelle. Pour faire bonne mesure, les étudiants et les enseignants de sexe masculin s'habillent en batik. On s’échange des Selamat hari Kartini !

Cette journée a été instaurée en 1964 par le très progressiste président Sukarno. Il partageait le désir de voir des femmes libérées des lois et croyances répressives. C’est lui qui fait de Kartini une héroïne nationale. Son successeur le conservateur Suharto a tenté de donner à la journée une coloration plus traditionaliste. Depuis, on organise ce jour-là des défilés de mode, des concours de cuisine et d'arrangements floraux. Dans certains milieux, toutefois, on a continué à cultiver un idéal féministe aujourd’hui remis en cause par un regain d’activisme religieux musulman.

Kartini est née le 21 avril 1879 dans une famille aristocratique javanaise avec une forte tradition intellectuelle. À l'époque, Java était dirigée par l'administration coloniale néerlandaise. Son père lui a permis d'aller à l'école, où elle a appris à parler néerlandais. À l'âge de 12 ans, cependant, elle a dû quitter l'école, mais a continué à lire des livres pour en apprendre le plus possible.

En lisant les journaux néerlandais, elle s'est intéressée aux questions de l'émancipation des femmes et à d'autres problèmes de la société indonésienne. Elle considère le mouvement féministe comme une partie d'un mouvement sociopolitique plus large. En 1903, elle a dû contracter un mariage arrangé. Son mari était un homme compréhensif et l'aida à créer une école pour femmes. Kartini est décédée le 17 septembre 1904, à la suite de la naissance de son fils. 

#kartiniday - Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1879, Chili, Pérou, Batailles navales, naufrage Bruno Teissier 1879, Chili, Pérou, Batailles navales, naufrage Bruno Teissier

21 mai : la Journée des gloires maritimes

Chaque ville chilienne organise un défilé militaire chaque 21 mai, mais au Chili, l’épicentre des cérémonies se déroule généralement à Valparaiso, sur la Plaza Sotomajor, où se trouve le Monument aux héros d’Iquique…

 

Cette journée, El Día de las Glorias Navales, commémore une défaite du Chili. C’est l’anniversaire de la bataille navale d’Iquique qui s’est déroulée le 21 mai 1879, il y a 140 ans jour pour jour, un épisode de la guerre du Pacifique qui a opposé le Chili à la coalition du Pérou et de la Bolivie. En dépit de cette défaite devant un port péruvien, le Chili a finalement gagné cette guerre et agrandi son territoire aux dépens de la Bolivie qui perdra tout accès à l’océan.

Chaque 21 mai, toute ville chilienne se doit d’organiser un défilé, mais l’épicentre des cérémonies se déroule généralement à Valparaiso, sur la Plaza Sotomajor, où se trouve le Monument aux héros d’Iquique (photo).

Hier soir, un Te Deum a été joué dans la cathédrale d’Iquique, port du Pérou devant lequel s’est déroulée la bataille. Le 21 au matin, l'acte solennel a lieu sur la Plaza Capitán Prat, en présence des autorités régionales et de la marine nationale. Peu avant midi, on organise un pèlerinage nautique jusqu’à la bouée qui marque le point exact du naufrage de la corvette Esmeralda, suivi par de nombreux bateaux, ornées de drapeaux pour la circonstance. À 12h10 précise (synchronisé avec Valparaiso, Santiago et Talcahuano), un hommage est rendu à l’Esmeralda, avec les honneurs de sifflets, clairons et de 21 armes à feu. L'hommage se termine par le lancement d'offrandes florales à la mer.

 
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