L’Almanach international

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1873, Suriname, Pays-Bas, immigration, 5 juin Bruno Teissier 1873, Suriname, Pays-Bas, immigration, 5 juin Bruno Teissier

5 juin : le Suriname célèbre l’arrivée des Indiens

Les premiers Indiens sont arrivés au Suriname il y a 150 ans, jour pour jour, pour remplacer les esclaves noirs libérés la même année. Aujourd’hui, ils représentent plus du quart de la population du pays et sont aussi présents aux Pays-Bas où la journée est également fêtée chaque année.

 

Chaque 5 juin, au Suriname, on fête l’arrivée des Indiens (Prawas Din). Le premier navire, nommé Lalla Roch, transportant un groupe de 399 travailleurs indiens est arrivé le 5 juin 1873 dans le port de Paramaribo, la capitale du Suriname. Cet anniversaire, le Prawas Din (ou Surinaamse Immigratiedag)  est célébré chaque année. 2023 est une année spéciale, puisqu’on fête les 150 ans de la communauté indienne (ou hindoustani-surinamaise) qui représente environ  27% de la population du pays.

C’’est en 1863 que les Hollandais ont aboli l’esclavage dans leur colonie du Suriname, mais une période de transition de dix ans a été accordée aux propriétaires d’esclaves, c'est pourquoi les esclaves n'ont été réellement libérés qu'en 1873. Pour faire face au manque de main-d’œuvre, les Néerlandais ont organisé l'immigration de travailleurs contractuels des Indes néerlandaises (Indonésie actuelle) et surtout de l'Inde (par le biais d'un accord avec les Britanniques). Ces travailleurs engagés n’ont été guère mieux traités que des esclaves : les contractuels ont été exploités, maltraités et humiliés dans les plantations surinamaises. Le Museum Vlaardingen (situé près de Rotterdam) signale que plus de cinq mille jeunes ont péri pendant la période de l’« engagisme » colonial. D'autres études concluent que sur les quelque 34 000 hindoustanis amenés, un sur six n'a pas survécu à la première période de contrat de cinq ans. Les contractuels hindoustani ont émigré au Suriname entre 1873 et 1916. La grande majorité est restée dans l'ancienne colonie néerlandaise après l'expiration du contrat de cinq ans. La période de travail sous contrat hindou a pris fin en 1916 après les protestations de nationalistes indiens menés par Gandhi.

Ceux-ci représentaient quelque 38% des habitants du Suriname au moment de l’indépendance (en 1975), ils sont moins nombreux aujourd’hui car nombre d’entre eux ont émigré aux Pays-Bas où le Prawas Din est également célébré chaque 5 juin. Les « Hindoestanen »  forment aujourd’hui une communauté de 170 000 personnes soit 1% de la population des Pays-Bas. La Haye leur a dédié un monument en 2004, sur Hobbemaplein, où se déroule une cérémonie  chaque 5 juin pour la Fête de l’immigration (Aparwasi Divas). Pour ce 150e anniversaire de grandes festivités ont eu lieu ce dimanche à La Haye.

La même fête est célébrée à Trinidad et Tobago chaque 30 mai et à l’île Maurice les 30 novembre. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier. Au Suriname, on célèbre aussi en 2023, les 160 ans de l’abolition de l’esclavage et les 170 ans de l’arrivée des Chinois.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

À Paramaribo, l'événement central des célébration est le dépôt de fleurs sur la statue de Baba et Mai. Ce monument symbolise le premier homme et la première femme indienne à avoir foulé le sol du Suriname.

L’annonce des célébrations de 2023 aux Pays-Bas

Le logo de la célébration au Suriname

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1954, immigration, Outre-mer, Pays-Bas Bruno Teissier 1954, immigration, Outre-mer, Pays-Bas Bruno Teissier

15 décembre : aux Pays-Bas, la journée des nouveaux naturalisés et de l'Outre-mer

Les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Le même jour, le pays célèbre ses liens avec ses territoire d’Outre-mer.

 

Chaque 15 décembre, les Néerlandais célèbrent la Fête du Royaume (Koninkrijksdag). Ce n'est pas un jour férié mais les bâtiments gouvernementaux arborent le drapeau des Pays-Bas associé à un fanion orange.

Depuis 2008, le 15 décembre a pris une dimension particulière en devenant la Journée de la naturalisation (Naturalisatiedag), qui était autrefois célébrée le 24 août. C’est le 15 décembre que les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Ce qui donne lieu à des cérémonies festives.

La célébration du Jour du Royaume est liée à la signature de la Charte du Royaume des Pays-Bas par la reine Juliana le 15 décembre 1954. La Charte établit les relations entre les Pays-Bas et ses territoires d’outre-mer des Caraïbes : Aruba, Curaçao et Sint Marteen. Il s'agit du principal document juridique du royaume et des trois pays des Caraïbes qui lui sont subordonnés.

La célébration du Jour du Royaume est traditionnellement marquée par des concerts gratuits, organisés pour célébrer les relations entre les Pays-Bas et ses anciens ou actuels territoires d'outre-mer : Suriname, Antilles néerlandaises et Nouvelle-Guinée néerlandaise.

 
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1834, Maurice, immigration, 2 novembre Bruno Teissier 1834, Maurice, immigration, 2 novembre Bruno Teissier

2 novembre : l'île Maurice se souvient de l'arrivée des Indiens

Ce jour férié commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs indiens le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.

 

Ce jour férié du 2 novembre commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs engagés (Arrival of indentured laborers) le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.

En février 1835, l'esclavage est aboli à Maurice. Cela a créé une demande de main-d'œuvre de remplacement dans les plantations. La solution était d'utiliser des travailleurs sous contrat. La condition des ouvriers agricoles n’était pas pour autant améliorée, mais une fois leur contrat terminé ils étaient libres et se sont établis dans l’île. Anticipant la fin de l’esclavage, les Anglais ont fait venir les premiers coolies (c’est ainsi qu’ils les appelaient) dès 1834. Ainsi, entre 1834 et 1920, quelque 700 000 d'immigrants sous contrat (ouvriers et leurs familles) sont arrivés à Maurice, dont 97 % en provenance des Indes britanniques. Certains sont arrivés comme commerçants, hommes d’affaires ou marchands, mais la majorité n’étaient que de simples travailleurs.

Si bien qu’aujourd’hui, environ les deux tiers de la population de Maurice ont des racines indiennes (les trois quarts sont hindous, un quart est musulman). À partir de six ans, tous les enfants mauriciens doivent apprendre une troisième langue à l'école (outre le français et l’anglais obligatoires), les langues les plus choisies sont l’hindi, l’ourdou (pour les musulmans), le tamoul, le marathi… La plupart des fêtes hindoues sont des jours fériés à Maurice. L'influence indienne se fait sentir dans la culture, la cuisine et les arts… 

Cet état de fait n’est pas spécifique à Maurice, les Indiens sont également nombreux à la Réunion, sur la côte orientale de l’Afrique, à Singapour, en Malaisie… Mais seules Maurice, Guyana et Trinité-et-Tobago ont un jour férié célébrant l’arrivée des Indiens. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.

Les migrants débarquaient dans un dépôt situé dans le port de Port Louis, où ils passaient deux jours. Construit en 1849, il a été classé monument national en 1989, sous le nom d’Apravasi Ghat. Depuis 2006, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. C’est aujourd’hui un musée mémorial de l’arrivée des Indiens à Maurice. Chaque 2 novembre des cérémonies s’y déroulent.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2021

 

œuvre de l'artiste mauricien Raouf Oderuth, représentant les premiers ouvriers indiens voyant l'île depuis un navire en 1834

Visuel mural du Apravasi Ghat

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1812, Argentine, 4 septembre, immigration Bruno Teissier 1812, Argentine, 4 septembre, immigration Bruno Teissier

4 septembre : l’Argentine célèbre les immigrants

Le 4 septembre 1812, le gouvernement offrait asile et protection à tous ceux qui souhaitaient s’installer dans le pays. Cette offre d’accueil sera réintégrée dans la constitution de 1853. Il est un fait, que de 1857 à 1940, l’Argentine a connu une grande vague d’immigration…

 

Une blague courante affirme que « les Mexicains descendent des Aztèques, que les Péruviens descendent des Incas mais que les Argentins, eux, descendent des bateaux. » Cela dit, seraient-ils tous des immigrants (blancs) comme les Argentins se plaisent à le laisser entendre ?

Le 4 septembre 1812, le gouvernement offrait asile et protection à tous ceux qui souhaitaient s’installer dans le pays. Cette offre d’accueil sera même réintégrée dans la constitution de 1853. Et, il est un fait, que de 1857 à 1940, l’Argentine a connu une grande vague d’immigration en provenance d’Europe, plus de 6 millions et demi de personnes (45% d’Italiens, 31% d’Espagnols, mais aussi des Français, Polonais, Juifs de l’Empire russe, Arabes de l’Empire ottoman, Allemands...) formant un véritable melting-pot propre à la région de Buenos Aires. En province, domine plutôt une population métisse d’ascendance indigène. Mais, les Argentins ne sont pas tous européens, ni blancs, 4 à 5 % d’entre eux sont d’ascendance africaine, bien oubliés du discours identitaire.

El Día del Inmigrante est célébré depuis 1949, selon une décision du président Juan Domingo Perón, lorsque l'Office national des migrations a été créé. L'événement principal de la fête est un festival national des immigrants. Cet événement se déroule traditionnellement dans la ville d'Oberá dont la population de la ville se compose principalement de nombreuses colonies d'immigrants, venus de Suède, de France, de Norvège, de Finlande, de Russie, d'Allemagne, d'Angleterre, du Liban et du Danemark. Des immigrants de 40 pays vivent dans cette ville. Tout le monde peut découvrir, ce jour-là, les traditions culturelles de différentes nations.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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