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1947, Inde, Cachemire, 22 octobre Bruno Teissier 1947, Inde, Cachemire, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : conflit de mémoire et de légitimité au Cachemire

Les conflits de mémoire font partie de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’uneJournée noire du Jammu-et-Cachemire”, observée chaque 22 octobre.

 

Les conflits de mémoire sont un élément important de la guerre hybride qui oppose l’Inde et le Pakistan, à propos du Cachemire. Le dernier épisode en date est l’instauration, en 2020, par le gouvernement Narendra Modi, d’une Journée noire du Jammu-et-Cachemire (Black Day of Jammu and Kashmir) pour contrer le discours du Pakistan. Ce dernier célèbre chaque 27 octobre, une Journée noire du Cachemire, mais aussi chaque 24 octobre, la Journée de l'Azad Cachemire ainsi qu’une Journée de solidarité avec le Cachemire (chaque 5 février) qui s’adresse à la partie de la province contrôlée par l’Inde

Cette date du 22 octobre fait référence au jour de 1947 où des tribus armées venues du Pakistan ont envahi le Cachemire quelques semaines après la partition de l’Inde britannique. Même si des escarmouches avaient déjà eu lieu début octobre, cet événement est considéré comme le début du premier conflit indo-pakistanais (1947-1948).

Le Cachemire avait été intégré à l’Union indienne, sous le nom de Jammu-et-Cachemire (on lui a adjoint des régions non musulmanes afin de réduire la proportion des musulmans, laquelle n’est plus que des deux tiers aujourd’hui) mais avec un statut spécial d’autonomie. Ce statut lui a été brutalement retiré en le 5 août 2019 par le gouvernement ultranationaliste de l’Inde. L’année suivante, l’Inde brandissait sa Journée du 22-Octobre pour tenter de légitimer sa démarche.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025

Les différentes zones d’occupation du Cachemire : Pakistan (vert), Inde (orange), Chine (marron).

 
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Autriche, vin, 22 octobre Bruno Teissier Autriche, vin, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : l’Autriche célèbre son vin mousseux

La Journée du vin mousseux autrichien (Tag des österreichischen Sekts) est célébrée chaque 22 octobre et ouvre la haute saison du vin en Autriche. Traité de Versailles (1919) ayant interdit aux Autrichiens l’appellation de « champagne », il fallu trouver un autre nom : sekt s’est imposé rapidement.

 

La Journée du vin mousseux autrichien (Tag des österreichischen Sekts) est célébrée chaque 22 octobre et ouvre la haute saison du vin en Autriche. Au total, ce sont environ 12 millions de bouteilles de vins mousseux qui sont consommées d'ici la fin de l'année, ce qui correspond à environ 45% de la consommation annuelle totale.

L’introduction de ce type de vin en Autriche est due à Robert Alwin Schlumberger. Après avoir été maître de chai dans la maison de champagne Ruinart (à Reims, en Champagne). Il est rentré dans son pays en 1842 pour y produire le champagne Schlumberger à Bad Vöslau, aujourd’hui en Basse-Autriche.

L’une des dispositions du Traité de Versailles (1919) suite à la défaite de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, a été d’interdire l’appellation de « champagne » à tout vin mousseux produit hors de la Champagne. Et depuis 1995, on ne peut même plus parler de « méthode champenoise » hors de sa région d’origine (seulement de « méthode traditionnelle »). Il a fallu trouver une autre appellation pour le vin pétillant autrichien. « Sekt » s’est imposé vers 1925, on connaît mal son origine. Sans doute est-ce une germanisation du terme de secco, en italien, ou sec, en français.

Le 26 janvier 2022, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur, qui prévoit le changement de nom du vin mousseux autrichien d'origine protégée (AOP) en « Sekt Austria », réservé à la seule Autriche vinicole.

Le Sekt Austria Tag marque le début de la période la plus pétillante de l’année : de nombreux producteurs de vins mousseux ouvrent les portes de leurs caves aux visiteurs, cette année c’est du vendredi 18 octobre au mardi 22 octobre 2024.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 octobre 2024

photo : Christine Miess (Sekt Austria)

 
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1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier 1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier

22 octobre : en Indonésie, la Journée de l’islam santri

Cette fête à la fois patriotique et religieuse, de création récente, participe à la transformation de l’islam local plutôt tolérant en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

 

Aujourd’hui, en Indonésie, c’est la Journée nationale du santri (Hari Santri nasional).  Cette fête est récente, elle a été créée par décret en 2005. Elle a une dimension à la fois patriotique, car elle rappelle un appel au djihad contre le colonisateur, et religieuse. Elle participe à la transformation de l’islam local en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

L’islam traditionnel en Indonésie est un mélange d’hindouisme et d’anciennes croyances animistes. À cet islam syncrétique et tolérant, celui des abangan, s’oppose celui des santri qui pratiquent une version plus orthodoxe et plus austère de l'islam appliqué à la lecture du Coran.

Le santri a joué un rôle important dans le mouvement d'indépendance indonésien. Ce ne fut pas le seul. Des mouvements communistes et nationalistes ont aussi joué un rôle déterminant, mais ce n’est pas eux qui sont mis en valeur par cette fête du 22 octobre. En 1926, un groupe de santri a formé Nahdlatul Ulama (la renaissance des oulémas), la plus grande organisation islamique indépendante au monde avec 30 millions de membres aujourd’hui. Suite à la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie, ses membres ont déclaré que la lutte contre les forces coloniales néerlandaises était une guerre sainte et obligatoire pour tous les musulmans. La date du 22 octobre rappelle l’appel au djihad lancé en 1945 par Hasjim Asy'ari (1871-1947) contre les armées alliées, vainqueurs des Japonais.

Paradoxalement, c’est sous le président  Joko Widodo (alias Jokowi), élu en 2014 et réélu en 2019 qu’a été créée cette journée des santri (qui n’est pas un jour férié). Candidat démocrate et moderniste, il a été élu à la tête de l’Indonésie contre Prabowo Subianto, un général en retraite conservateur,  proche des milieux islamistes. Mais la pression de l’armée et des forces de l’ordre sur le régime est telle que Jokowi a dû céder à des mesures conservatrices, comme le renforcent des lois réprimant le blasphème, par exemple, et même faire entrer Prabowo Subianto dans son gouvernement, comme ministre de la Défense. La journée du 22 octobre participe, hélas, de ce combat culturel et religieux à l’encontre de la démocratie, de la tolérance et de la modernité. Un combat qui divise la société indonésienne. Contrairement à ce qui s’opère dans d’autres pays, c’est la population citadine qui s’enfonce aujourd’hui dans le conservatisme alors que les campagnes demeurent plus ouvertes et plus tolérantes sur le plan religieux (à l’exception de quelques régions comme la très rigoriste province d’Aceh). Cela dit, l’islam santri est partagé entre le réformisme de la Muhammadiyah et le traditionalisme du Nahdlatul Ulama.  Ces dernières années, c’est le courant traditionaliste qui semble prendre le dessus.

La cérémonie nationale de la Journée nationale du santri (HNS) se déroule au Monument national (Monas), de Jakarta. Une autre célébration a lieu également  au pensionnat islamique de Tebuireng, district de Jombang dont le cimetière abrite la tombe du fondateur des Nahdlatul Ulama, KH Hasyim Asy'ari.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2023

 
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22 octobre : en mémoire des fusillés de Nantes, Châteaubriant et du Mont-Valérien

Le 22 octobre 1941, vingt-sept otages, sélectionnés par Vichy, sont fusillés par les nazis à Châteaubriant, dont le lycéen Guy Môquet, âgé de 17 ans, seize otages sont assassinés à Nantes, et cinq autres au Mont-Valérien, près de Paris. Un hommage leur est rendu chaque année.

 

Le 20 octobre 1941, un membre de la Résistance venu de Paris, abat le lieutenant-colonel allemand Hotz, à Nantes. Les représailles de l’armée allemande, occupant la France, seront terribles. Le général von Stülpnagel annonce que 50 otages devront être exécutés dans la journée, et le choix est laissé au gouvernement de Vichy sur une liste de personnes détenues.

Vingt-sept otages, choisis par Pierre Pucheu, ministre français de l’Intérieur, sont fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant, dont le lycéen Guy Môquet, âgé de 17 ans, seize otages sont assassinés à Nantes, et cinq autres au Mont-Valérien, dont Jean-Pierre Timbaud, Charles Michels, Pierre Guéguin… tous communistes, tous étaient des résistants actifs. « Cela a permis d’éviter de laisser fusiller cinquante bons Français » dira le ministre.

Chaque année, une veillée se tient le soir du 21 octobre, à Nantes devant le monument des 50 otages. Ce samedi 22 octobre, un dépôt de gerbe au monument des 50 otages à 10 h est suivi d’une cérémonie au champ de tir du Bêle où furent exécutés 16 otages nantais et d’un dépôt de gerbe au cimetière de la Chauvinière où reposent les corps de plusieurs fusillés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2022

 
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Égypte, 22 octobre, soleil Bruno Teissier Égypte, 22 octobre, soleil Bruno Teissier

22 octobre : le soleil illumine le pharaon Ramsès II

Ce matin à l'aube le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Ce phénomène ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an : le 22 octobre et le 22 février.

 

Ce matin à l'aube le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Ce phénomène ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an : le 22 octobre et le 22 février. Au fil des ans, il est devenu une attraction touristique majeure, accompagnée de spectacles et de différentes manifestations désignés sous l'appellation de Festival d'Abou Simbel.

Ce phénomène se produisait autrefois les 20 octobre et 20 février ; mais, on se souvient que le temple a été entièrement démonté entre 1966 et 1970 pour éviter d'être noyé dans le lac Nasser. Il a été remonté un peu plus haut, à peu près selon la même orientation, mais en définitive pas totalement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2020

 
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1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier 1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : la mémoire d'un pontificat controversé

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans).

 

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans). Une messe en sa mémoire est célébrée aujourd’hui dans tous les diocèses, spécialement à Rome, en la basilique Saint-Pierre et en la basilique Saint-Jean de Latran dont il était l’évêque comme tous ses prédécesseurs.

C’est finalement le 22 octobre qui a été retenu pour fêter Jean-Paul II, date de l’inauguration de son pontificat (il fut élu le 16 octobre 1978 mais intronisé le 22) et non la date de sa « naissance au ciel » (dies natalis), c’est-à-dire sa mort. C’est donc bien le pontificat de Jean-Paul II qui est reconnu à travers cette célébration (malgré toutes les critiques que l’on a pu formuler !) et pas seulement les vertus de l’homme Karol Wojtila.

Jean Paul II qui a œuvré à déstabiliser les dictature communiste n’a, au contraire, jamais condamné les dictatures d’extrême droite en Amérique latine, sous prétexte qu’elles se réclamait du catholicisme. Il a écarté tout au long de son pontificat tout clergé progressiste. Son refus d’encourager le recours aux préservatifs en Afrique, alors que le SIDA faisait des ravages est un autre reproche que l’on fait à ce pape conservateur. Il a fait preuve d’une rigueur moraliste et familialiste en décalage complet avec l’évolution de la société qui a beaucoup coûté à l’Église catholique en terme d’influence. Au cours de son long règne, une partie de l’Amérique latine a basculé vers des sectes protestantes et l’Europe, y compris la Pologne, a largement déserté les églises. S’il a su galvaniser les foules par ses talent d’orateur et mobiliser la jeunesse catholique. Ces élans ont été vain pour relancer une Église qui n’est plus en phase avec la société. Les critiques ne se limitent pas à son conservatisme et à son manichéisme politique, Jean-Paul II s’est aussi appliqué à passer sous silence le problème des prêtres pédophiles et leurs dizaines de milliers de victimes à travers le monde.

Jean-Paul II, qui offrait à la fin de sa vie l’image du martyr collant parfaitement avec l’approche catholique du christianisme, a été canonisé de manière express, neuf ans, à peine, après sa mort, survenue le 2 avril 2005.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2019

 
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