L’Almanach international

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Irlande, Vies de saint Bruno Teissier Irlande, Vies de saint Bruno Teissier

17 mars : la Saint-Patrick, fête mondialisée

Ce n’est pas l’Irlande seule mais une communauté entière d’Irlandais de par le monde qui célèbre aujourd’hui leur saint patron et réaffirment haut et fort son appartenance irlandaise et combien ils sont « proud to be Irish » (fiers d’être irlandais). De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis quelques années la seule diaspora irlandaise…

 

Ce n’est pas l’Irlande seule mais une communauté entière d’Irlandais, de par le monde, qui célèbre aujourd’hui leur saint patron et réaffirment haut et fort son appartenance irlandaise et combien ils sont « proud to be Irish » (fiers d’être irlandais). De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis de nombreuses années la seule diaspora irlandaise.

À Dublin, débutent cinq jours de fête où se mêlent carnaval, musique à tous les coins de rue, théâtre, feux d’artifice, défilé de plus de quatre mille participants devant un million de spectateurs dit-on, sans compter des pubs ouverts nuit et jour où l’on peut déguster tout ce que l’Irlande a de meilleur en termes de boissons alcoolisées : bières et surtout la fameuse Guinness, véritable symbole national, la Beamish ou la Caffrey’s, whiskeys Bushmills ou Midleton de renommée mondiale et le nom moins célèbre irish coffee.

Cette fête a traversé les frontières pour donner lieu à des manifestations parfois surprenantes. Outre Atlantique, C’est la ville de New-York qui abrite la plus grande parade le long de la 5e Avenue, au pied de la cathédrale néo-gothique St Patrick devant plus de deux millions de spectateurs tandis que la colonie irlandaise de San Francisco défile derrière la statue de St Patrick qui trône sur un char habillé de vert, couleur de l’Irlande, comme la plupart des participants à la fête. À Chicago, la rivière du même nom qui traverse la ville est, elle aussi, colorée en vert !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mars 2024

 
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1937, Irlande, 29 décembre Bruno Teissier 1937, Irlande, 29 décembre Bruno Teissier

29 décembre : les Irlandais célèbrent leur constitution

Les Irlandais commémorent l’entrée en vigueur, le 29 décembre 1937, de leur constitution. C’est la plus ancienne de l’Union européenne. Elle a été modifiée pour entrer dans le cadre de l’Accord du Vendredi saint, mais celui-ci a été fragilisé par le Brexit…

 

C’est Constitution Day en Irlande : chaque 29 décembre les Irlandais commémorent l’entrée en vigueur, le 29 décembre 1937, de leur constitution (Bunreacht na hÉireann). Ce jeune État est donc doté de la plus ancienne constitution de l’Union européenne. Elle remplaçait celle de l’État libre d’Irlande, 1922, mal perçue car découlant du traité anglo-irlandais qui n’a pas fait l’unanimité parmi les Irlandais. Cette nouvelle constitution non plus puisqu’elle n’a été approuvée par référendum que par 56% des votants, le 1er juillet 1937.

Ce texte a été rédigé en deux versions, irlandaise et anglaise, qui se contredisent à plusieurs reprises. C’est bien sûr la première qui prime. D’ailleurs, le pays doit constitutionnellement s’appeler Eire et non plus Ireland (Irlande), ce qui, en fait, est resté très théorique. L’article 8 prévoit que la langue anglaise est reconnue comme deuxième langue officielle, après l’irlandais, en principe. Toute la nomenclature politique est ainsi établie dans la principale langue officielle de l’île : un chef de gouvernement est appelé Taoiseach (article 28) et le parlement national nommé Oireachtas (article 15). Celui-ci a une chambre basse dominante directement élue connue sous le nom de Dáil Éireann  (article 16) et une chambre haute Seanad Éireann (article 18). Les appellations des partis politiques sont également pour la plupart connue en irlandais.

Parmi les avancées de cette constitution, on peut noter le droit de vote accordé aux femmes. Mais il est contrebalancé par  l’article 41.2, dénoncé par les féministes car il assimile la féminité à la maternité et précise, en outre, que la vie d’une femme est « au foyer » : « l’État reconnaît que, par sa vie au foyer, la femme apporte à l’État un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint » et que, par conséquent, celui-ci « s’efforce de veiller à ce que les mères ne soient pas obligées par les nécessités économiques à travailler en négligeant les devoirs de leurs foyers ».

En vertu de l'article 40.6.1 de la Constitution, le blasphème était passible d'une amende de 25 000 euros. Mais cette disposition a été, heureusement, abrogée par référendum en 2018.

Tel qu'il a été promulgué à l'origine, en 1937, l'article 2 affirmait que « toute l'île d'Irlande, ses îles et les mers territoriales » formaient un seul « territoire national », tandis que l'article 3 affirmait que l'Oireachtas avait le droit « d'exercer sa juridiction sur l'ensemble de ce territoire ». Ces articles ont offensé des représentants d'Irlande du Nord, qui considéraient cela comme une revendication extraterritoriale illégale.

Aux termes de l’accord dit du Vendredi saint (1998), les articles 2 et 3 ont été modifiés pour supprimer toute référence à un « territoire national » et pour déclarer qu'une Irlande unie ne devrait être autorisée qu'avec le consentement des majorités dans les deux juridictions de l'île. Toutefois, les articles modifiés s’appliquent aussi à la population d'Irlande du Nord, lui reconnaissant le droit de faire « partie de la nation irlandaise » et d'avoir la citoyenneté irlandaise. Cependant, l'article 9.2 limite désormais cela aux personnes dont au moins un parent est citoyen irlandais. Le problème, c’est qu’avec le Brexit, l’Accord du Vendredi saint se retrouve fragilisé. Dès 2021, plusieurs organisations nord-irlandaises unionistes ont déclaré ne plus apporter leur soutien à cet accord.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 décembre 2023

 
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Royaume-Uni, Irlande, Fêtes traditionnelles, 1er mai Bruno Teissier Royaume-Uni, Irlande, Fêtes traditionnelles, 1er mai Bruno Teissier

1er mai : les anciens Celtes célébraient la sortie définitive de l'hiver

Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies.

 

Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens Celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies. Contrairement à beaucoup de fêtes païennes qui furent christianisées, Beltane ne fut pas remplacée par une fête chrétienne. De fait, on la considérait comme démoniaque et était connue sous le nom de « nuit des sorcières ». La nuit de Walpurgis, célébrée dans le monde nordique et germanique en est un héritage, tout comme le Beltane Fire Festival qui se déroule chaque année à Édimbourg, en Écosse. D’ailleurs, le nom du 1er mai en gaélique écossais est Bealltainn.  Quant au nom du mois de mai en gaélique irlandais, c’est Bealtaine. En Touraine, l'association Les Feux de Beltaine qui organise chaque année un éco-festival costumé en l'honneur de cette fête. Dans diverses régions d’Angleterre ou d’Écosse, cette fête a pris une coloration très touristique.

Ce rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort et la renaissance. Elle est totalement l’inverse d’une autre fête celte qui se déroule à l’automne : Samhain (31 octobre/ 1er novembre).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Fête de Beltaine dans le Hampshire, Angleterre

Fête de Beltaine dans le Hampshire, Angleterre

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1998, Royaume-Uni, Irlande, 10 avril Bruno Teissier 1998, Royaume-Uni, Irlande, 10 avril Bruno Teissier

10 avril : les 25 ans de l'accord du Vendredi saint

L’Irlande du Nord commémore chaque année l’accord du Vendredi saint, signé le 10 avril 1998 et qui avait mis fin à trois décennies de violences entre catholiques et protestants.  Cette année la célébration de son 25e anniversaire se fait en présence du président américain Joe Biden, qui s'identifie comme un Américain d'origine irlandaise, ainsi que de  l'ancien président Bill Clinton.

 

L’Irlande du Nord commémore chaque année l’Accord du Vendredi saint (The Good Friday Agreement), signé le 10 avril 1998. Cet accord avait mis fin à trois décennies de violences entre catholiques et protestants (1969-1998) à l’origine de la mort de quelque 3500 personnes.  Cette année la célébration de son 25e anniversaire se fait en présence du président américain Joe Biden, qui s'identifie comme un Américain d'origine irlandaise, ainsi que de  l'ancien président Bill Clinton. Tous deux sont présents à Belfast ce 10 avril 2023.

L’accord (appelé officiellement Belfast Agreement) stipulait que l'Irlande du Nord pouvait à tout moment rejoindre la République d'Irlande si la majorité des personnes des deux côtés votaient pour. L'accord a également donné à l'Irlande du Nord son propre organe politique, l'Assemblée d'Irlande du Nord, et a fondé le British Irish Council, une plate-forme pour les relations futures entre les deux pays. Les groupes paramilitaires ont reçu l'ordre de détruire leurs armes et les prisonniers accusés de crimes violents liés au conflit ont été libérés. Un référendum sur l'accord a eu lieu en mai de la même année et 94% des électeurs d'Irlande du Nord et 71% de ceux d'Irlande ont voté en sa faveur.

L’accord du Vendredi saint avait estompé la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et la république d’Irlande, calmant ainsi la fureur des Irlandais qui ne supportaient plus la tutelle de Londres. La décolonisation de l’Irlande en 1921 n’avait, en effet, pas été totale puisque le Royaume-Uni a conservé le contrôle d’une province, l’Ulster, celle où les colons anglais (ou Écossais) étaient le plus nombreux. Ces derniers sont protestants alors que les Irlandais sont catholiques d’où le maintient de deux communautés distinctes et antagonistes. Les mariages mixtes étant rares et mal perçus.

Avec le Brexit, la logique aurait voulu que l’Irlande du Nord quitte totalement l’Union européenne et qu’une frontière physique soit rétablie entre les deux parties de l’Irlande puisque le Royaume-Uni quitte le marché commun. C’était rétablir la situation d’avant 1998, en pire puisqu’à l’époque les deux pays étaient dans l’UE. Raviver la guerre civile était impensable. Laisser la frontière ouverte l’était tout autant. D’où l’idée d’instaurer les contrôles entre l’Irlande du Nord et la Grande Bretagne. Ce que Boris Johnson, de mauvaise grâce, a dû finalement accepter. Les dispositions sont entrées en vigueur le 1er janvier. et en même temps, les premiers cafouillages, retard de livraison... Les protestants de la province sont furieux car Londres leur avait promis qu’il n’en serait pas ainsi. Ils se sentent trahis, coupés de leur pays.

À Dublin, on voit au contraire se réaliser un pas de plus vers la réunification de l’Irlande. Quant aux Américains, ils font pression pour que les accords du Vendredi saint ne soient pas sacrifiés sur l’autel du Brexit. Beaucoup, outre Atlantique se sentent très concernés par ce qui se passe en Ulster, à commencer par Joe Biden d’origine irlandaise, comme 33 millions d’Américains du Nord. En février 2023, des diplomates ont proposé le cadre de Windsor, qui a été accueilli avec un optimisme prudent. Selon le nouveau protocole, des contrôles auraient toujours lieu dans les ports d'Irlande du Nord, mais uniquement pour les marchandises qui se dirigent vers l'Irlande ou d'autres pays européens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2023

 

L'accord a été signé le Vendredi saint (d'où son nom), le 10 avril 1998 par le Premier ministre britannique de l'époque, Tony Blair, le secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord Mo Mowlam, le Taoiseach irlandais Bertie Ahern et le ministre irlandais des Affaires étrangères, David Andrews. Il a été approuvé par les électeurs d'Irlande du Nord et de la République lors de deux référendums qui se sont tenus le 22 mai 1998, avant d'entrer en vigueur le 2 décembre 1999.

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26 décembre : la Saint-Étienne, la fête qui prolonge Noël

La Saint-Étienne est fériée dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques et orthodoxes. C’est une fête d’origine païenne en lien avec le solstice d’hiver, devenue une célébration du mercantilisme et une occasion de rencontres sportives.

 

D’origine païenne, Noël a toujours été une fête plus importante dans les mondes germanique et celtique que dans le monde latin, la célébration s’y fait sur deux jours : la Saint-Étienne est un jour férié dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques (Irlande, Luxembourg, Pologne…). En France, le 26 décembre n’est férié qu’en Moselle (Schdéffesdaa) et en Alsace (Steffesdaa) ; c’est un héritage de leur annexion par l’Allemagne entre 1871 et 1918, où le Stefanitag est férié. En Suisse, la Saint-Étienne n’est pas fériée dans les cantons francophones. Dans le monde latin, la journée n’est fériée qu’en Italie, Catalogne et Baléares. C’est aussi le cas de certains pays orthodoxes (Grèce, Roumanie, Bulgarie).

Chaque 26 décembre, on célèbre saint Étienne, un prédicateur juif du Ier siècle qui passe pour avoir été le premier martyr du christianisme. Il a été accusé de blasphème, reconnu coupable par les autorités juives et lapidé à mort. Les Grecs le dénomment Stéphanos (Στέφανος, « le Couronné »). Bonne fête donc aussi aux Stéphane, Esteban, Steve, Stefanos, Étiennette, Stéphanie, Steffi, Fanny, Fanette...

En Catalogne, la Saint-Étienne (Sant Esteve) est une fête traditionnelle célébrée avec un grand repas. Celui-ci comprend généralement des cannellonis permettant de recycler les restes du repas de Noël (généralement de la dinde ou du chapon). 

En Autriche, en Bavière et en Suisse alémanique, les coutumes de la fête prévoient la bénédiction des chevaux et des promenades à cheval lors de cérémonies. Localement, Stephen est le saint patron des chevaux.

En Irlande, le 26 décembre est connu sous le nom de Wren Day (Lá an Dreoilín). Des coutumes d’origine celtique, sans doute liées au solstice d’hiver, invite à se déguiser en costume de paille pour parader dans les villages après avoir capturé un roitelet (wren). Cet oiseau est connu pour son habitude de chanter même au milieu de l'hiver, ce qui en a fait un symbole de la continuité de la nature même au cœur de l’hiver. À cette saison, il se fait entendre dans les ajoncs, d’où la paille répandue aujourd’hui dans les rues des villages de la péninsule de Dingle, en Irlande, qui ont gardé vivante cette coutume festive, sauf que de nos jours, on ne capture plus les roitelets pour les exhiber de maison en maison.

Les gens, ainsi déguisés de paille sont connus sous le nom de wrenboys ou de mummers. Ils peuvent aussi s’habillent de vieux vêtements et aller de porte en porte, chantant, dansant et jouant de la musique, en échange d’un petit cadeau ou quelques sous. En effet, dans le monde anglo-saxon, St Stephen's Day, le 26 décembre est appelé Boxing Day. Au XIXe siècle, nombre d'églises conservaient l'argent de la quête dans des boîtes, qui étaient ouvertes le jour de Noël. Le lendemain, l'argent était distribué aux nécessiteux. C’était aussi le jour où les familles riches autorisaient leurs domestiques à rendre visite à leurs familles le lendemain de Noël et donnaient à chacun une boîte contenant des cadeaux et un peu d’argent. Boxing Day a pris aujourd’hui un tout autre sens…

En Afrique du Sud, le 26 décembre est appelé Day of Goodwill. C’est le Family Day au Vanuatu, le National Day of Thanksgiving aux Îles Salomon…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2022

 

Dans un village d’Irlande, comté de Kerry

Bénédiction des chevaux à la sortie de la messe, en Carinthie

La lapidation de saint Étienne par Annibale Carracci (début XVIIe siècle), Le Louvre

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Irlande, Vies de saint Bruno Teissier Irlande, Vies de saint Bruno Teissier

31 juillet : le Reek Sunday des Irlandais, jour de pèlerinage au Croagh Patrick

Un pèlerinage est organisé en l'honneur de Saint Patrick dans le comté de Mayo, en Irlande.

 

Le dernier dimanche de juillet, le Reek Sunday (Domhnach na Cruaiche) des milliers de pèlerins gravissent la montagne la plus sacrée d'Irlande, Croagh Patrick (764 mètres) dans le comté de Mayo.

Ce pèlerinage est organisé en l'honneur de saint Patrick qui aurait passé quarante jours à jeûner sur la montagne au Ve siècle. Des messes ont lieu au sommet, où se trouve une petite chapelle. Certains escaladent la montagne pieds nus, comme un acte de pénitence. D’autre suivent tout un rituel qui implique de prier en marchant dans le sens du soleil autour des caractéristiques de la montagne : sept fois autour du cairn de Leacht Benáin ( tombe de Benan ), quinze fois autour du périmètre circulaire du sommet, sept fois autour de Leaba Phádraig (lit de Patrick), puis sept fois fois autour de trois anciens cairns funéraires connus sous le nom de Reilig Mhuire (cimetière de Marie).  Jusqu'en 1970, il était de tradition pour les pèlerins de gravir la montagne après le coucher du soleil.

Le pèlerinage, dit aussi du Garland Sunday, a lieu chaque année depuis au moins 1 500 ans. Il est probable qu'il soit antérieur au christianisme et était à l'origine un rituel associé au festival de Lughnasadh . Entre 15 000 et 30 000 pèlerins y participent (sur un total annuel de plus de 100 000) conduit par l’archevêque de Tuam mène l'ascension chaque année.

 
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1690, Royaume-Uni, Irlande, 12 juillet Bruno Teissier 1690, Royaume-Uni, Irlande, 12 juillet Bruno Teissier

12 juillet : parades orangistes en Irlande du Nord

Les protestants d’Irlande du Nord commémorent l'ultime bataille, en 1690, qui a permis d'imposer leur domination sur l’Irlande. Aujourd’hui, ont lieu les plus importantes des parades orangistes. Des centaines de milliers de partisans de la couronne d’Angleterre y célèbrent la victoire de Guillaume d’Orange.

 

Les nuits dernières ont été chaudes entre catholiques et protestants dans plusieurs localités d'Ulster. La police a été attaquée par des jeunes jetant des briques et des bouteilles pour la deuxième journée consécutive à Belfast avant les feux de joie du 11 juillet qui sont allumés à minuit. La journée du 12 juillet ne l’est pas moins dans l'ambiance tendue du  Breixit qui a polarisé la population de la province, d’autant que la bière coule à flots dès le matin. Les protestants commémorent l'ultime bataille, en 1690, qui a permis de s'imposer leur domination sur l’Irlande.

Le 12 juillet (Twelfth), en effet, ont lieu les plus importantes des parades orangistes organisées ces jours-ci en Irlande du Nord. Des centaines de milliers de partisans de la couronne d’Angleterre y célèbrent la victoire de Guillaume d’Orange sur le roi catholique Jacques II Stuart lors de la bataille de la Boyne, en 1690, qui permit aux protestants d’asseoir leur domination sur l’Irlande. Pour marquer Orange Day, les maisons des protestants sont décorées de rubans orange. L’ordre Orangiste rassemble quelque 100 000 personnes, réparties dans 140 loges. Aujourd’hui, pour la parade, ils ont coiffé un chapeau melon et défilent parapluie à la main, une étole orange sur les épaules. Le parcours des parades comprend toujours la traversée de quartiers catholiques, comme Ormeau Road à Belfast, histoire de bien montrer qui domine dans ce pays. Ces provocations engendrent inévitablement des échauffourées, voire des violences entre nationalistes (catholiques) et loyalistes (protestants). Ainsi va la vie en Irlande en dépit des accords de paix signés il y a un peu plus de deux décennies, bien fragilisés par le Brexit.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Orange Parade 12 juillet 2016, Belfast Donegall Place

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1922, Irlande, Écrivain, 16 juin Bruno Teissier 1922, Irlande, Écrivain, 16 juin Bruno Teissier

16 juin : Dublin célèbre les 100 ans d'Ulysse

Journée de célébration spéciale en Irlande puisque chaque 16 juin, on rend hommage à un enfant du pays, l’écrivain James Joyce et à une de ses œuvres en particulier, Ulysse, écrite en 1922, dont l’action se passe à Dublin un 16 juin.

 

Journée de célébration spéciale en Irlande puisque chaque 16 juin, on rend hommage à un enfant du pays, l’écrivain James Joyce et à une de ses œuvres en particulier, Ulysse, écrite en 1922, dont l’action se passe à Dublin un 16 juin. Il y a 100 ans jour pour jour ! Comme son héros, Léopold Bloom, qui a pour habitude de se promener dans la ville et d’en décrire, non sans un certain réalisme, la vie quotidienne, les Dublinois vont suivre l’itinéraire du personnage, s’habiller en tenue d’époque et, moments forts de ce « Bloomsday » (Lá Bloom, Bloom's Day), lire en public des extraits de cette œuvre et d’autres écrits de Joyce. Bien sûr, on est en Irlande et la bière va couler à flots toute la journée. Restaurants et pubs vont proposer des menus à thème. Bonne humeur et convivialité assurées !

Considéré comme l’un des plus grands talents littéraires de l’Irlande, James Joyce (1882-1941), poète et romancier, passera une partie de sa vie hors des frontières de l’Irlande, à parcourir l’Europe, notamment la France qui deviendra son port d’attache et le lieu de sa reconnaissance. Longtemps ignoré par la critique, c’est avec Ulysse qu’il connaît la gloire et devient une référence pour la littérature d’avant-garde.

#bloomsday

 
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1916, Irlande, Eamon de Valera Bruno Teissier 1916, Irlande, Eamon de Valera Bruno Teissier

17-18 avril : commémoration irlandaise des Pâques sanglantes de 1916

Cette année, cette célébration a lieu à la veille d’un vote historique en Ulster : le Sinn Féin (parti prenant une Irlande réunifié) pourrait pour la première fois accéder au pouvoir dans la province d’Irlande du nord.

 

Comme chaque année, le week-end de Pâques, les Irlandais célèbrent aujourd’hui ce qu’ils considèrent comme les fondements de la création de l'État irlandais. En 1916, le jour de Pâques, une insurrection contre la domination anglaise avait tenté de proclamer une république d’Irlande. Une révolution ratée qui n’a duré que six jours et n’a abouti qu’à l’exécution sommaire des principaux leaders républicains irlandais, à l’exception d’Eamon de Valera, protégé par sa nationalité américaine.

Toutefois, depuis cette date, les Irlandais commémorent chaque année l’Insurrection de Pâques (Éirí Amach na Cásca ou Easter Rising). Cet évènement est un véritable symbole, puisqu’elle leur ayant permis d’accéder, par la suite, à l’indépendance (partielle) de leur pays. Partielle parce que l’Irlande du nord est toujours sous domination britannique. 

Cette année, cette célébration prend une dimension particulière en Ulster où on est, pense-t-on, à la veille d’un vote historique. En Irlande du nord, le Brexit est venu bouleverser la donne : les partis protestants (et loyalistes à l’égard de Londres) sont aujourd’hui en perte de vitesse. Le 5 mai prochain, le  Sinn Féin  pourrait pour la première fois accéder au pouvoir dans la province d’Irlande du nord. Ce parti a toujours fait campagne pour la réunification du pays, sachant que la démographie et la démocratie évoluent favorablement, la disparition de l’Irlande du Nord et son intégration dans l’Eire semblent plus que jamais inéluctables.

Le Sinn Féin (le parti républicain partisan de l’unification de l’Irlande), historiquement associé à l'IRA (l’armée républicaine irlandaise), a été pendant des décennies écarté du pouvoir mais après le cessez-le-feu de 2005, ses membres se sont engagés à participer pacifiquement à la politique par le biais des élections à l'assemblée d’Irlande du Nord. Ce revirement politique a été obtenu par le retour à une gestion décentralisée de la province, en 1998 (accord du Vendredi saint). Si le Sinn Féin l’emporte le 5 mai 2022, après la victoire du parti national écossais à Holyrood, deux composantes du pays qui seraient alors dirigées par des partis prônant une sortie du Royaume-Uni !

Cette commémoration à Belfast du 106e anniversaire de l'Insurrection de Pâques 1916 se fait en ordre dispersé, notamment par divers cortèges se rendant au cimetière de Milltown. Certaines organisations s’y rendront le 17, d’autre le 18 avril. Par ailleurs, ce week-end une commémoration marque aussi le 50e anniversaire du meurtre du chef officiel de l'IRA, Joe McCann. Il a été abattu à l’âge 24 ans par deux membres de la police royale.  Ses funérailles, le 18 avril 1972, avaient réuni des milliers de personnes en deuil. Il a fallu attendre décembre 2016 pour que les deux policiers soient arrêtés et inculpés pour son meurtre. Leur procès s’est ouvert en avril 2021 seulement…

 
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1972, Irlande, Royaume-Uni, massacre Bruno Teissier 1972, Irlande, Royaume-Uni, massacre Bruno Teissier

30 janvier : il y a 50 ans, le Bloody Sunday en Irlande du Nord

Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’il défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972. Le souvenir d’un passé révolu ? Pas sûr, car le Brexit ne fait que raviver les inquiétudes et les rancœurs.

 

Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’ils défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972 pour demander l’égalité des droits entre catholiques et protestants en Irlande du Nord. La manifestation était organisée par la Northern Ireland Civil Rights Association également pour protester contre l’internement sans procès de nationalistes irlandais dans des camps de détention.

Le souvenir d’un passé révolu ? L’explosion d’une voiture piégée  à Londonderry, le 19 janvier 2019, attribué l’attaque à un groupe républicain dissident, puis la mort par balle d’une jeune journaliste, en avril, est le signe que tout peut reprendre en cas de remise en cause l’accord de 1998  (dit du Vendredi Saint) entre républicains nationalistes (les catholiques) et loyalistes unionistes (les protestants). Londres a longtemps tergiversé mais, finalement, le Brexit n’a pas remis en cause cet accord, tout au moins officiellement.

En 2021, la marche annuelle a été annulée, l’Irlande du nord vivant sous un régime de confinement dû au covid. Ces dernières années, la marche annuelle dans le quartier catholique de Londonderry (Irlande du Nord) attirait moins de monde qu’autrefois. Non que s’estompe le souvenir des 14 manifestants tués pour les droits civiques, des adolescents pour la plupart, mais, Londres a fini par accepter une enquête, dont le rapport a conclu à l’entière responsabilité des soldats anglais. Ce qui a poussé le Premier ministre David Cameron, en 2010, à présenter des excuses et offrir une indemnisation aux familles... 38 ans après le drame. Les familles réclament toujours un procès de tous les responsables. La justice britannique ne poursuit pour le moment qu’un seul soldat qui a obtenu de conserver l’anonymat. 50 ans après le massacre, le procès est toujours en cours… Ces atermoiements sont d’autant plus incompréhensibles que le régiment de parachutistes chargé de l'opération était aussi responsable du massacre à Belfast de 11 personnes dans des circonstances semblables en août 1971.

Une minute de silence est traditionnellement observée, chaque dernier dimanche de janvier, devant le monument dédié au Bloody Sunday (« dimanche sanglant »), le “Bloody Sunday Obelisk Memorial,” 25 Rossville St, Bogside, Londonderry BT48 6LP.

Le Bloody Sunday appartient au passé mais personne n’a oublié, car toute la ville était dehors ce jour-là, le nombre de témoins encore vivants est encore considérable. Ce qui a profondément changé, 50 ans plus tard, c’est qu’aujourd’hui, les catholiques proportionnellement plus nombreux sont sortis des ghettos. Ce sont les protestants qui, à présent, sont sur la défensive. Avec le Brexit, ils ont le sentiment d’avoir été fragilisés. La tension est toujours palpable à Derry (Londonderry pour les unionistes). Pariculièrement en ce début d’année 2022, à l’approche des élections du mois de mai où, pour la première fois, le Sinn Féin, un parti prônant la réunification de l’Irlande, pourrait l’emporter.

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poésie, Royaume-Uni, Irlande, Littérature Bruno Teissier poésie, Royaume-Uni, Irlande, Littérature Bruno Teissier

7 octobre : la journée de la poésie au Royaume-uni et en Irlande

Cette année le thème de la Journée de la poésie est tout simplement, le choix. Choisissez un poème et partagez-le.

 

La Journée nationale de la poésie (National Poetry Day) est un événement annuel lancé en 1994 par le philanthrope, éditeur et entrepreneur britannique William Sieghart et La Forward Arts Foundation. 

Cette journée permet à des poètes, des éditeurs, des bibliothèques, des écoles, des bibliothèques, des mairies, des opérateurs ferroviaires, des pubs, des cafés et des organisations culturelles de travailler ensemble pour développer l'audience de la poésie, en partenariat avec la BBC, les associations de libraires et Gardners Books.

Cette année le thème de la Journée de la poésie est tout simplement, le choix. Choisissez un poème et partagez-le. Voici le site officiel de la journée : nationalpoetryday.co.uk/

#nationalpoetryday

 
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1er février : une fête celte, devenue chrétienne, célèbre le retour du soleil et l’éveil de la nature

Les anciens celtes fêtaient Imbolc, une fête de purification et de la fécondité, qui marquait le début de la fin de l’hiver ou les prémices du printemps. On est à mi-chemin entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps. Une déesse était associée à cette célébration : Brigid.

 

Les anciens celtes fêtaient Imbolc, une fête de purification et de la fécondité, qui marquait le début de la fin de l’hiver ou les prémices du printemps. On est à mi-chemin entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps. Une déesse était associée à cette célébration : Brigid. Une divinité récupérée par les Chrétiens au moment de l’évangélisation de l’Irlande. Ils en feront sainte Brigitte, fêtée bien sûr le 1er février.

La petite ville irlandaise de Kirlande organise chaque année une semaine de festivités, la Feile bride, en l’honneur de Sainte Brigitte, native du lieu, également patronne de l’Irlande (avec St Patrick). Visite de la ville monastique, conférences, retraites de prière, ateliers de fabrication de la fameuse croix de Sainte-Brigitte mais aussi soirée  musicale et dansante, il y en a pour tous les goûts et tous les âges. Le 1er février est depuis très longtemps un jour de fête : en Irlande, cette ancienne fête païenne célébrait à la fois le renouveau de la nature et le début de l’année agricole et vénérait Birgit la déesse de la fertilité Si peu d’Irlandais ont encore en mémoire  l’existence de cette divinité, quelques mouvements néo-païens,  néo-druidiques ou celtiques ont repris à leur compte cette fête qu’ils célèbrent parallèlement. 

La légende veux que Brigitte soit la fille adultère d’un riche seigneur et d’une esclave que saint Patrick aurait lui-même baptisé (on est en Irlande). Enlevée à sa naissance, Brigitte se serait réfugiée dans la foi et retirée dans une cellule aménagée sous un chêne centenaire (kill dara), non loin de Dublin. Très vite, elle aurait été rejointe par des compagnes et, ensemble, elles fondèrent, dit-on, l’une des premières communautés religieuses féminines en Irlande qui donna son nom à la ville de Kildare. Son culte s’est aussi étendu au Finistère et aux Côtes d’Armor où de nombreuses chapelles lui sont dédiées sous le nom de Brigitte ou, en langue  bretonne : Berched, Berhet, Perhet ou Perguet.

Jadis, le 1er février était traditionnellement la date d’un grande nettoyage de printemps. On allumait de grands feux pour aider la terre à se réchauffer, pour honorer le soleil et l’éveil de la nature. Imbolc est une fête de la fertilité. La symbolique du soleil renaissant est aussi celle de la chandeleur qui sera fêtée demain, le 2 février. À cette époque de l’année, les anciens Égyptiens célébraient Nout, une figure maternelle qui au lever du soleil prenait le nom de Khepera et la forme d’un scarabée.

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La croix de sainte Brigitte, fabriquée à partir de joncs, comprend un carré tissé au centre et quatre radiaux attachés aux extrémités. Elle était traditionnellement accrochée au mur de la cuisine pour protéger la maison contre le feu et le mal. Aujo…

La croix de sainte Brigitte, fabriquée à partir de joncs, comprend un carré tissé au centre et quatre radiaux attachés aux extrémités. Elle était traditionnellement accrochée au mur de la cuisine pour protéger la maison contre le feu et le mal. Aujourd'hui encore, on la trouve dans de nombreuses maisons irlandaises, en particulier dans les zones rurales.

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1688, Royaume-Uni, Irlande, protestants, 7 décembre Bruno Teissier 1688, Royaume-Uni, Irlande, protestants, 7 décembre Bruno Teissier

7 décembre : parade protestante à Londonderry

La communauté protestante de Derry organise une marche dans la ville en souvenir de sa résistance aux troupes catholiques venues assiéger la ville (décembre 1688). Après en avoir chassés de la ville les catholiques qui y vivaient, les protestants se sont barricadés en fermant les portes de la ville…

 

La communauté protestante de Derry (Londonderry pour les protestants) organise une marche dans la ville en souvenir de sa résistance aux troupes catholiques venues assiéger la ville (le 7 décembre 1688). Après en avoir chassés de la ville les catholiques qui y vivaient, les protestants se sont barricadés en fermant les portes de la ville. Le siège durera 105 jours, près d'un tiers des habitants de la ville a succombé à la famine, mais Derry ne s'est pas rendue, elle a été délivrée par des navires anglais au mois d'août suivant.

« No surrender » ("pas de capitulation") est le slogan des sociétés orangistes (les activistes protestants qui cultivent cette mémoire). Longtemps cette marche de début décembre, comme celles de l'été, ont mis la ville de Londonderry à feu est à sang. Jusqu'à ce qu'une commission des défilés, mise en place par Londres à la fin du XXe siècle, impose des itinéraires qui évitent les quartiers catholiques de cette ville d'Irlande du Nord. D’autant que la perspective du Bretix a tendance à vraiment échauffer les esprits.

Chaque année les Apprentice Boys of Derry, fraternité protestante, célèbrent deux principaux événements ayant attrait au siège de la ville : la fermeture des portes (1688) de la ville et la libération de la ville (1669).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les Apprentice Boys (apprentis) of Derry en tenue d’apparat

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