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Tadjikistan, Langues, 5 octobre Bruno Teissier Tadjikistan, Langues, 5 octobre Bruno Teissier

5 octobre : la journée de la langue tadjike

C'est la journée de la langue officielle de la République du Tadjikistan. La petite république d'Asie centrale cultive et illustre sa langue sauvée de l'extinction par la disparition de l'URSS. La date choisie pour la célébrer est l'anniversaire du dictateur tadjik, présenté comme le père de la nation.

 

La Journée de la langue d'État a été créée en 1990, à la suite de l'indépendance du Tadjikistan de l'Union soviétique. À l’époque c’est la date du 22 juillet avait été choisie, faisant référence à la loi du 22 juillet 1989 qui faisait du tadjik la langue officielle du Tadjikistan. Mais cette date tombe pendant les vacances scolaires, il était difficile de faire participer la jeunesse à cette journée. En 2009, pour le 20e anniversaire, on décida de déplacer au 5 octobre, la Journée de la langue officielle de la République du Tadjikistan (Рӯзи забони давлатии Ҷумҳурии Тоҷикистон). Le 5 octobre a l’avantage d’être également l’anniversaire du dictateur : le président Emomalij Rahmon qui fête aujourd’hui ses 72 ans et qui aussi présenté par le régime comme le père de la nation. Cet ancien apparatchik soviétique règne sur le Tadjikistan de manière autoritaire depuis 1992. Une modification constitutionnelle, en 2016, a levé la limite des mandats présidentiels, permettant ainsi à Rahmon de rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le souhaite !

Le Tadjik, une langue persane proche du dari parlé en Afghanistan, est la langue maternelle de 85% de la population du Tadjikistan. Dans l’administration, elle partage son rôle avec le russe qui jouit lui aussi du statut de langue officielle, bien que ce ne soit plus la langue maternelle de personne depuis la chute de l’URSS et l’effondrement de l’influence russe dans la région.

Au XXe siècle, le russe l’avait évincé de toute vie publique. Le tadjik n’était plus parlé qu’à la maison et à l’école primaire. La population ne savait plus le lire après l’adoption de l’alphabet latin en 1929 et du cyrillique en 1940. Le tadjik a été sauvé par des linguistes, des écrivains et même des chanteurs, comme Zafar Nazim, qui se sont mobilisés dès 1988 pour que la langue du peuple soit déclarée langue nationale. L’écriture persane d’origine n’a pas vraiment été rétablie, on continu à l’écrire en cyrillique, mais le tadjik a aujourd’hui imposé son rôle dans toutes les sphères de la société.

Le Tadjikistan est la république d’Asie centrale la plus pauvre et la plus marginale, la seule à être de langue persane. D’où l’importance pour le pays de cultiver une langue qui fut jadis, bien avant que le russe la supplante, hégémonique dans le monde culturel ainsi qu’au sein des élites de toute l’Asie centrale, et même jusque dans le nord de l’Inde. Mais c’est une époque révolue depuis la chute des Moghols en Inde et la colonisation russe de l’Asie centrale.

Aujourd’hui, dans certaines régions, le tadjik côtoie l’ouzbek, une langue turque, parlée par 12% de la population du Tadjikistan, mais le tadjik est aussi parlé en Ouzbékistan, principalement à Boukhara et Samarcande, deux villes persane.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 octobre 2024

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

3 octobre : la Journée portes ouvertes des mosquées allemandes

Le 3 octobre n’est pas seulement le Jour de l’unité allemande, laquelle célèbre, cette année, ses 35 ans, c’est aussi la Journée portes ouvertes des mosquées allemandes. Ainsi chaque année depuis 1997, plus de 1 000 lieux de culte islamiques ouvrent leurs portes aux personnes intéressées pour faire connaissance et échanger.

 

Le 3 octobre n’est pas seulement le Jour de l’unité allemande, qui cette année célèbre ses 34 ans, c’est aussi la Journée portes ouvertes des mosquées (Tag der offenen Moschee). Chaque année depuis 1997, plus de 1 000 lieux de culte islamiques ouvrent leurs portes aux personnes intéressées pour faire connaissance et échanger. Depuis 2007, la Journée des mosquées ouvertes  du 3 octobre est organisée par le Conseil de coordination des musulmans (KRM). La liste des mosquées participantes est à consulter sur le site officiel. Elle attire chaque année quelque 100 000 visiteurs non musulmans.

Les mosquées proposent entre autres des visites guidées, des conférences, des expositions et, dans de nombreux endroits, des offres culinaires. Le choix u 3-Octobre est régulièrement critiqué par les conservateurs allemand (CDU et CSU). Mais les musulmans allemands organisateurs de la journée affirment l’avoir délibérément choisi pour s’affirmer comme partie intégrante de la société allemande. L’objectif est de monter qu’il existe un islam allemand et que les mosquées ne sont pas que des espaces de repli de communautés d’origine étrangère comme le dénonce l’extrême droite en pleine ascension dans le pays.

Cette année, 2024, la Journée des mosquées ouvertes a pour devise « La vie compte : chaque vie compte ! ». Celle-ci est une référence évidente à l’actualité internationale mais aussi une manière de se démarquer franchement des régimes autoritaires inspirés par la charia où justement la vie de chacun ne compte guère.

On estime que plus de 5,5 millions de musulmans vivent en Allemagne, dont les trois quarts sont sunnites, les autres sont chiites, alévis, ahmadis ou autre. Le nombre de mosquées est estimé à environ 2 800. Il s’agit souvent de « mosquées d’arrière-cour » discrètes situées dans des quartiers périphériques, mais il existe également des mosquées représentatives avec des dômes et des minarets, inspirées de celles de Turquie, à Brême, Mannheim, Duisburg, Cologne…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 octobre 2024

 
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1944, Italie, 2 octobre, massacre, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier 1944, Italie, 2 octobre, massacre, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier

29 septembre : la mémoire de Marzabotto

L'Italie commémore son Oradour-sur-Glane. Il y a 80 ans, plus de 800 villageois de la localité de Marzabotto, dans la région de Bologne, étaient massacrés par des soldats allemands et italiens. Parmi les victimes, plus de deux cent d’enfants…

 

L'Italie commémore son Oradour-sur-Glane. Il y a 80 ans, du 29 septembre au 3 octobre 1944, plus de 800 villageois de la localité de Marzabotto, dans la région de Bologne, étaient massacrés par des soldats allemands et des fascistes italiens. Parmi les victimes, plus de deux cent d’enfants…

Triste épilogue :

Le chef du commando SS, l’Autrichien Walter Reder réussit à se réfugier en Bavière et fut arrêté par les Américains et extradé en 1948 en Italie sous l’accusation de crimes de guerre. Jugé en 1951, il fut condamné à la perpétuité par le Tribunal de Bologne, peine à accomplir au pénitencier de Gaeta. Le gouvernement autrichien réussit toutefois à obtenir la libération du criminel de guerre le 24 janvier 1985. Reder fut remis en liberté grâce à une lettre envoyée aux habitants de Marzabotto en décembre 1984 dans laquelle il exprimait un profond repentir et le regret de son geste. Immédiatement transféré à Vienne, il fut accueilli avec les honneurs militaires et fut par le ministre de la Défense autrichien de l’époque ce qui provoquera un scandale international. D’autant plus que Reder reviendra aussitôt sur les excuses adressées au peuple italien qu’il n’avait prononcées – selon ses propres dires – que par opportunisme politique ! Il est mort à Vienne en 1991.

Une cérémonie a eu lieu dimanche 29 septembre 2024 pour les 80 ans du crime de guerre, le président italien Sergio Mattarella et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se sont rendus ensemble sur le site du massacre pour une cérémonie commémorative. Le président autrichien n’a pas fait le déplacement. Le fait est que l’Autriche n’a pas fait la même démarche instroptectives à l’égard de son passé nazi. Le même jour à Marzabotto, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, a dirigé une messe commémorative dans l'église de Marzabotto, dont la crypte abrite les corps des civils tués il y a 80 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2024

 
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1960, Chypre, indépendance, 1er octobre Bruno Teissier 1960, Chypre, indépendance, 1er octobre Bruno Teissier

1er octobre : l’amer anniversaire de l’indépendance de Chypre

C’est toujours avec une certaine amertume que la république de Chypre célèbre son indépendance. Cette année en particulier, alors que l’armée turque occupe une partie de l’île depuis exactement 50 ans dans l'indifférence générale de la communauté internationale.

 

C’est toujours avec une certaine amertume que la république de Chypre célèbre son indépendance. Cette année en particulier, alors que l’armée turque occupe une partie de l’île depuis exactement 50 ans. Chypre n’a été indépendante que très tardivement. Le Royaume-Uni qui avait pris l’île aux Ottomans en 1878, et plutôt que de la céder à la Grèce (plus de 80% de la population étant à l’époque de culture grecque), il l’a maintenu sous un statut colonial jusqu’en 1960. Quatorze ans plus tard, la Turquie envahissait le nord du pays. Et un demi-siècle plus tard, l’occupe toujours dans l’indifférence générale de la communauté internationale. L’indépendance de l’île ne fut finalement totale que de 1960 à 1974, et encore… car l’armée britannique est toujours présente sur une portion du territoire. Une présence qui s’avérée bien inutile lors de l’invasion turque alors que Londres est, selon les traités, garante de l’indépendance de l’île dans sa totalité.

Dans les années 1950, en particulier à partir du 1er avril 1955, les Chypriotes se sont très majoritairement battus pour être rattachés à la Grèce comme le furent, au cours du XXe siècle, les Crétois, les habitants de Rhodes, ceux de Corfou ou de Chios… Le conflit a duré quatre ans, ce qui a conduit le gouverneur britannique Sir Hugh Foot à déclarer l'indépendance de Chypre et non à proclamer la cession à la Grèce afin que la petite minorité turque (18% à l’époque) ne se retrouve pas encore plus minoritaire au sein de la Grèce.

C’est le 16 août 1960, un peu avant midi, que le drapeau britannique fut remplacé par le drapeau chypriote, conformément aux accords de Zurich et de Londres de 1959 (qui interdisait l’union avec la Grèce). Moins de 24 heures après la déclaration d'indépendance de Chypre, Sir Hugh Foote avait déjà quitté Chypre. La véritable date de l’indépendance de Chypre est, en effet, le 16 août 1960, mais le jour férié a été déplacé en 1963 au 1er octobre pour éviter la chaleur estivale et la saison touristique. Le souci des autorités chypriotes était que cet anniversaire soit célébré avec tous les honneurs et en présence du corps diplomatique international. Le 16 août est inclus dans la période des vacances d'été du pays, pendant laquelle les ambassadeurs étrangers sont absents.

Chaque année, dans la partie de Nicosie qui n’est pas sous occupation turque, le Jour de l’indépendance de Chypre (Ημέρα Ανεξαρτησίας της Κύπρου ) est marqué par un défilé d'unités de la Garde nationale, de forces grecques présentes à Chypre, de policiers et de pompiers. Après le défilé national, le président prononce son traditionnel discours. Les magasins et les entreprises de tout le pays peuvent être fermés pour célébrer et observer l'événement. De nombreuses personnes se rassemblent au Monument de la Liberté dans la capitale, qui a été créé en l'honneur des patriotes chypriotes qui ont lutté pour l'indépendance de leur patrie.

Une cérémonie commémorative est également organisée en l’honneur de ceux qui sont tombés en résistant au coup d’État de l’extrême droite grecque du 15 juillet 1974 qui a déclenché l’invasion turque. Des gerbes sont également disposées sur les tombes des prisonniers en l'honneur des treize combattants de la lutte de libération de 1955 à 1959 (EOKA) contre le régime britannique, ainsi que devant la statue de l'archevêque Makarios III, premier président de la République de Chypre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2024

Faute d'avoir pu rejoindre la Grèce, Chypre a dû  se doter d'un drapeau national. Lequel ne devait contenir ni les couleurs bleu et rouge, symboles de la Grèce et de la Turquie ni ne figurer de croix ou de croissant. Le dessin qui a remporté le concours est celui du peintre chypriote turc Ismet Guney. Les rameaux d'olivier, sous la carte de l'île, symbolise la paix entre les deux communautés.

 
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Chine, martyrs, 30 septembre Bruno Teissier Chine, martyrs, 30 septembre Bruno Teissier

30 septembre : la Chine honore ses martyrs en renouvelant ses héros

Ce jour férié de création récente (2014), participe à l’exaltation du nationalisme chinois qui a très amplement remplacé l’idéal communiste. En cette période de tension géopolitique régionale, il convient pour les dirigeants chinois de mobiliser le peuple. Cette célébration semble aujourd’hui plus importante pour le régime que les 75 ans de la victoire de Mao qui seront fêtés demain.

 

À Pékin, en cette veille de fête nationale, une cérémonie grandiose est organisée place Tiananmen, autour du Monument aux héros du peuple, en présence du président Xi Jinping, accompagné des dirigeants du Parti et de l'État. Cette célébration est de création récente, elle participe à l’exaltation du nationalisme qui a très amplement remplacé l’idéal communiste. Xi Jinping a déclaré qu'« une nation prometteuse ne peut pas aller de l'avant sans héros » et que « ce n'est qu'en respectant les héros que d'autres héros émergeront ». En cette période de tension géopolitique régionale, il convient de mobiliser le peuple. Cette célébration semble aujourd’hui plus importante pour le régime que les 75 ans de la victoire de Mao qui seront fêtés demain.

Avant 2014, on se contentait d’un dépôt de la corbeille de fleurs au pied du monument, le 1er octobre pendant les festivités liées à l’anniversaire de la prise du pouvoir des communistes en Chine. Depuis une décennie, les Chinois qui sont morts pour la patrie, principalement au XXe siècle, soit quelque 20 millions de martyrs, mais aussi au cours des siècles antérieurs, ont droit à un jour férié spécifique : la Journée des martyrs (烈士纪念日), chaque 30 septembre. Les provinces et les villes de chine sont censées organiser à leur échelle de pareilles cérémonies.

On s’éloigne aujourd’hui de la célébration des héros rebelles communistes fondateurs du régime et on élargit la focale à d’autres époques, ainsi qu’aux Chinois morts à l’étranger. Ceux, par exemple qui sont morts pendant les bombardements de l'OTAN sur la Serbie menés par les États-Unis en 1999. Les médias font aussi émerger des figures anciennes offertes à la vénération tel Qu Yuan, un poète et ministre de l'ancien État de Chu qui fut banni pour avoir prôné la résistance contre l'État rival de Qin et qui se noya en apprenant la prise de la capitale de Chu par ce dernier État en 278 avant J.-C.

Depuis l’épisode du covid, beaucoup de célébrations se font désormais en ligne, ce qui simplifie la gestion des mémoriaux, évite le risque de politisation associé aux commémorations publiques et facilite ainsi le contrôle du parti et de l’État. Un site mémorial répertorie quelque deux millions de Chinois à honorer quitte à en réhabilité discrètement quelques uns comme le médecin Li Wenliang (李文亮), le lanceur d’alerte de Wuhan qui a alerté ses collègues de l'apparition d'un nouveau coronavirus en décembre 2019, mort à 34 ans dans des circonstances mal établies. Bien qu’il ait été, à l’époque, condamné par les autorités pour « trouble à l'ordre public », il dispose de son propre mémorial virtuel sur ce site.

La cérémonie commence à 10 heures du matin place Tiananmen. La fanfare militaire joue l'hymne national « La Marche des volontaires », repris par l’assistance. Puis après un moment de silence, un groupe d'enfants tenant des fleurs dans leurs mains chantent Nous sommes les successeurs du communisme et saluent le monument…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 septembre 2024

La fanfare de l'Armée populaire de libération (APL) joue le clairon du Jour des Martyrs devant le Monument aux héros du peuple.

 
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1941, Ukraine, URSS, Shoah, 29 septembre Bruno Teissier 1941, Ukraine, URSS, Shoah, 29 septembre Bruno Teissier

29 septembre : Babyn Yar, la mémoire de la Shoah en Ukraine

On célèbre le 83e anniversaire du massacre de Babyn Yar, le symbole longtemps contesté, de l’extermination des juifs d’URSS, comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux.

 

Babyn Yar (Бабин Яр) est le symbole de l’extermination des juifs d’URSS comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux. Les 29 et 30 septembre 1941, 33 771 juifs sont exécutés à Babyn Yar, près de Kyïv, capitale de l’Ukraine. Aucun site de la Shoah n’a connu un nombre de victimes en si peu de temps, quelque 36 heures. Sur la durée de la guerre, on estime à plus de 100 000 victimes, presque toutes juives, dans ce ravin où ils étaient fusillés en masse.

Après la guerre, l’URSS chercha à occulter ce massacre et même à détruire le site en le noyant, ce qui provoqua une inondation catastrophique qui tua plus de 1000 personnes dans les villages alentour (tragédie de Kourenivka). C’est le poète russe Evgueni Evtouchenko et son poème Babi Yar (en russe), en 1961, qui ont fait émerger la mémoire des terribles massacres. Son retentissement fut international. En 1963, il fut même invité à Paris pour déclamer son texte devant des étudiants communistes, réunis à la Mutualité. Ses poèmes étaient traduits par le jeune comédien Laurent Terzieff.

En 1966, les autorités soviétique érigent enfin un monument sur le site de Babyn Yar mais qui ne mentionne pas le fait que les victimes étaient presque toutes juives. Ce n’est qu’en 1992 (après la chute de l'Union soviétique) que le gouvernement ukrainien autorisa la création d'un monument spécifique aux victimes juives, monument qui fut finalement inauguré le 29 septembre 2001, pour le 60e anniversaire.

Le 29 septembre 2021, à l'occasion du 80e anniversaire du massacre, tous les établissements scolaires d'Ukraine ont donné une leçon consacrée à ce crime. Le 9 octobre suivant a été inauguré un « Mur des Pleurs en cristal » de 40 mètres de long, créé par Marina Abramović, en présence des présidents ukrainiens, allemand et israélien. Chaque 29 septembre des cérémonies commémoratives ont lieu sur le site du ravin.

Un projet de centre de commémoration a été lancé en 2021, mais la guerre en Ukraine l’a suspendu. S’il voit le jour, ce grand musée de la Shoah par balle, est destiné à devenir après Berlin et Varsovie le troisième grand musée de la Shoah en Europe.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 septembre 2024

 
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929, 935, Tchéquie, 28 septembre Bruno Teissier 929, 935, Tchéquie, 28 septembre Bruno Teissier

28 septembre : la Saint-Venceslas, la journée de l'État tchèque

La Saint-Venceslas, anniversaire de la mort du saint patron du pays, a été déclarée fête nationale en 2000. La statue équestre de Venceslas trône à une extrémité de la grande place qui porte son nom à Prague. Depuis plus d’un siècle, cette place est le lieu symbolique de toutes les manifestations politiques et le théâtre des changements de régime.

 

La Saint-Venceslas (Svatého Václava), anniversaire de la mort du saint patron de la République tchèque, a été déclarée fête nationale en 2000. Officiellement, le 28-Septembre est présenté comme le Jour de la naissance de l’État tchèque.

Depuis 2000, des émissions spéciales dans les radios et télés, des défilés, des concerts… et même un pèlerinage, organisé à Stará Boleslav, ville située au nord-est de Prague, lieu de l’assassinat de Venceslas en 929, ponctuent trois journées de fête. À Prague se déroule également les vendanges dites de Saint-Venceslas.

Neuvième prince de la dynastie des Premyslides, Venceslas (Václav en tchèque) est monté sur le trône à l’âge de 13 ans. Après environ 15 ans de règne au début du Xe siècle, il est mort assassiné, sur ordre de son frère, le futur roi Boleslav 1er qui souhaitait lui ravir le pouvoir. Roi très pieux, pacifiste et aimé de son peuple, c’est à lui que la nation s’adresse aujourd’hui encore dans les moments difficiles. Venceslas est aussi le seul saint tchèque à faire partie du calendrier de l’Église catholique. Le millénaire de sa mort avait donné lieu, en 1929, à des célébrations grandioses. La Tchéquie se dotait ainsi d’un héro national. C’est en 1945 qu’eurent lieu les premières festivités de la Saint-Venceslas, en hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale. La figure de Venceslas sera ensuite délaissé à l’époque communiste mais remise très officiellement en selle au tournant du XXIe siècle. En 2029, on célèbrera le second millénaire de sa disparition et les 2000 ans de l’État tchèque.

La statue équestre de Venceslas trône à une extrémité de la grande place qui porte son nom à Prague. Depuis plus d’un siècle, cette place est le lieu symbolique de toutes les manifestations politiques (antinazies comme anticommunistes) et le théâtre des changements de régime.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 septembre 2024

 
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La place Saint-Venceslas, à Prague

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27 septembre : Meskal, la grande fête des Éthiopiens

C'est à la fois une célébration chrétienne, la « fête de la croix » qui est un culte à l’impératrice byzantine Hélène qui selon la tradition, aurait retrouvé la véritable croix sur laquelle le Christ a été crucifié, et en même temps, une fête païenne, celle de la fin de la saison des pluies, le retour du printemps, de la fécondité.

 

Meskal (ou Mesqel) (መሰቀል,) est la fête la plus importante de l’année en Éthiopie. C'est à la fois une célébration chrétienne, la « fête de la croix » qui est un culte à l’impératrice byzantine Hélène qui selon la tradition, aurait retrouvé la véritable croix sur laquelle le Christ a été crucifié, et en même temps, une fête païenne, celle de la fin de la saison des pluies, le retour du printemps, de la fécondité. Selon la tradition, c’est la fumée d’un bûcher qui aurait guidé sainte Hélène pour faire sa découverte.

Chaque année en Éthiopie, de grands bûchers recouverts d'herbes et de fleurs jaunes sont allumés en mémoire de l’événement. Un peu partout, des fagots sont vendus en ville pour que chacun puisse contribuer à l’un des bûchers collectifs allumés devant une église, sur une place de quartier, dans la rue ou encore tout simplement devant sa maison. Le bûcher le plus imposant est allumé à Addis Abeba sur la place Mesqel. Dans les rues, de petites fleurs jaunes s’offrent en bouquets. Elles sont aussi le symbole de cette fête. Le jour de Meskal est férié. On s’est même arrêté de travailler hier dès 14 heures. Cette fête est aujourd’hui inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Les orthodoxes qui suivent le calendrier julien fêtent l’Exaltation de la Sainte Croix par un jour de carême. Une fête mineure dans beaucoup de pays, mais cette fête est appelée Meskal, en Éthiopie où elle très populaire.

Mesqel serait liée au changement de saison. En effet, le 27 septembre correspond au 17 Meskerem du calendrier éthiopien or Meskerem marque la fin de la saison des pluies, la reprise du travail, et la réouverture des communications.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 septembre 2024

 

Célébration sur Mesqel adebabay au cœur d’Addis-Abeba

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26 septembre, Europe, Langues Bruno Teissier 26 septembre, Europe, Langues Bruno Teissier

26 septembre : l'Europe fête ses langues !

Si vous pensez que l’Europe doit se mettre au tout anglais pour plus d’efficacité, cette 23e Journée européenne des langues doit vous persuader du contraire. En effet, le plurilinguisme en Europe ne se limite pas aux 23 langues officielles de l’Union européenne.

 

Si vous pensez que l’Europe doit se mettre au tout anglais pour plus d’efficacité, cette 23e Journée européenne des langues (JEL) doit vous persuader du contraire. En effet, le plurilinguisme en Europe ne se limite pas aux 23 langues officielles de l’Union européenne. L’initiative vient du Conseil de l’Europe, au nom de ses 47 membres. Elle concerne 800 millions d’Européens aux d’origines diverses. Outre les langues européennes, on parle aussi sur le continent, l’arabe, le turc, le kurde, le berbère, le tamoul… autant de langues qui ont bien plus de locuteurs européens que le letton ou le gaélique, sans parler du sorabe ou du ladino. Si on compte les langues importées, ce sont plus de 300 langues qui sont effectivement parlées en Europe. Cette journée est destinée à une prise de conscience de ce patrimoine et se veut un encouragement à le préserver. Pourquoi ne pas en profiter pour assister à un cours d’initiation au bulgare ou au catalan ? La Journée est prolongée par une Semaine des cultures étrangères, animée par les centres culturels des différents pays.

Cette année, en 2024, le Conseil de l'Europe la fête sous la devise « Les langues pour la paix », soulignant comment la diversité linguistique et l'éducation aux langues peuvent jouer un rôle clé dans la promotion d'une culture de la paix, du vivre ensemble et de la démocratie. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 septembre 2024

 
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1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier 1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier

25 septembre : hommage aux harkis

Depuis 2003, la France rend hommage aux combattants supplétifs de l’armée française en Algérie. C'est seulement en 2015, que furent reconnues les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France.

 

Les harkis sont des Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’indépendance de leur pays. Certains avaient pris en conscience le parti de la France ; d’autres n’ont pas eu vraiment eu le choix. Capturés les armes à la main, c’était la collaboration ou la mort. À la fin de la guerre, ils étaient 210 000, perçus en Algérie comme des traîtres à leur patrie et abandonnés par la France le 12 mai 1962, en dépit des promesses du président De Gaulle. Finalement grâce à des désobéissance dans l’armée, 42 500 (90 000 si ont compte les familles) ont été rapatriés, les autres ont été abandonnés à leur sort, c’est-à-dire le plus souvent une exécution sommaire. En Algérie, le sujet demeure totalement tabou. Les terroristes et assassins des années 1990 ont été amnistiés, pas les harkis, qui sont toujours victimes de discriminations légales (y compris leurs enfants) et d’insultes régulières de la part des autorités.

En France, beaucoup ont passé des années, voire des décennies, dans des camps : Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard), Bias (Lot-et-Garonne) ou dans les 70 hameaux de forestage dans lesquels ils travaillaient pour l’Office national des forêts. Certains vivent encore dans ces camps qui ont été établis pour eux en 1962, après les accords d’Évian.

Pendant quatre décennies, ils ont été totalement oubliés. Après une première loi de reconnaissance des services rendus en 1994, sous le président Mitterrand, Jacques Chirac a reconnu officiellement leur drame et leur sacrifice, c’était le 25 septembre 2000, date qui a été retenue ensuite pour établir une Journée nationale d’hommage aux harkis, en 2003. Une initiative qui les a laissés très insatisfaits car ils attendaient aussi la reconnaissance de l’abandon volontaire dont la majorité d’entre eux ont été l’objet, ainsi que celle de la co-responsabilité française dans les massacres de 1962-1963. Jac­ques Chirac avait bien reconnu la responsabilité de l’État français dans les déportations de juifs, les harkis n’en attendaient pas moins. Nicolas Sarkozy qui en avait fait la promesse en 2007, ne fera finalement rien. Il faudra attendre, la déclaration du président Hollande en 2015 : « les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France ». Lundi 20 septembre 2021, Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis et à leurs enfants, annonçant un projet de loi de réparation pour ces Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, entre 1954 et 1962. Celle-ci a été votée en février 2022, juste avant le cinquantenaire du 19 mars 1962. La loi du 23 février 2022 reconnaît la responsabilité de la France dans les conditions indignes du rapatriement et de l'accueil des harkis et de leurs familles, rapatriés d'Algérie après les accords d'Évian de 1962.

La loi ouvre également un droit à réparation pour les harkis et leurs familles qui ont séjourné dans des camps de transit et des hameaux de forestage. Selon le gouvernement, 50 000 personnes pourraient bénéficier de cette indemnisation, pour un montant d'environ 310 millions d’euros sur six ans.

Aujourd’hui, les harkis et leurs descendants représenteraient entre 500 000 et 800 000 personnes en France. Des enfants et même des petits-enfants de harkis continuent de s’identifier comme tels. Leur situation reste difficile, d’autant que le terme « harki » demeure une véritable insulte dans la diaspora algérienne comme elle l’est encore en Algérie.

En avril 2024, la CDEH a condamné la France pour avoir infligé à des enfants de harkis du camp de Bias (Lot-et-Garonne) « pour traitement inhumain ou dégradants » de la fait d’avoir grandi dans un camp entourés de barbelés et de leur avoir interdit l’école de la République. Ce jugement de la Cour européenne des droits de l’homme est une première.

Des cérémonies d’hommage sont organisées dans la majorité des villes de France chaque 25 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 septembre 2024

 
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24 septembre : la double face d’une fête nationale en Nouvelle Calédonie

C’est l’anniversaire du rattachement (ou de la colonisation) de la Nouvelle-Calédonie à (par) la France, le 24 septembre 1853. Ce jour de Fête de la citoyenneté est aussi une journée de grandes tensions entre les loyalistes (à l’égard de la France) et les indépendantistes, très divisés mais aussi très mobilisés depuis des semaines, pour qui le 24-Septembre est un jour de deuil.

 

Le 24 septembre est un jour férié en Nouvelle-Calédonie. C’est le 171e anniversaire du « rattachement » de la Nouvelle-Calédonie à la France, en réalité de sa colonisation par les Français. C'est, en effet, le 24 septembre 1853 que le contre-amiral Febvrier Despointes a pris possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de l'Empereur Napoléon III. Cette fête « nationale » a été instituée en 1953, année du centenaire.

De fait, le 24 septembre est considéré comme une journée de deuil national par les Kanaks, population autochtone de la Nouvelle-Calédonie. Pour eux, cette date ne symbolise que l’occupation de leur pays par la France et le début du colonialisme en Kanaky.

En 2004, dans la foulée des Accords de Nouméa, le 24-Septembre est devenu la Fête de la citoyenneté à l’initiative de Déwé Gorodey, l’autrice indépendantiste et femme politique kanake, alors membre du gouvernement. Depuis, toutes les communautés sont invitées à partager leurs us et coutumes et leur vision de l’avenir. Ce qui est loin d’être le cas ces deux dernières années.

Cette 20e édition de la version nouvelle de la fête nationale de la Nouvelle Calédonie se déroule en réalité dans un climat de grande tension. Le pays est au bord de la guerre civile depuis que le gouvernement français a annoncé une modification de la loi électorale qui marginaliserait encore plus la population kanake.

Depuis 2004, les partisans de l’indépendance ont pris l’habitude de se rassembler le 24 septembre dans le centre de Nouméa, au Mwa Kââ, ou "maison de l'humanité", lieu symbolisé par un poteau sculpté de douze mètres. Avec, cette année un couvre-feu à 18h. et un déploiement massif de forces de l’ordre dans tout l’archipel, les manifestations sont forcément limitées, mais la mobilisation est plus forte que jamais depuis les émeutes de mai 2024.

Les opposants à l’indépendance, le camp loyaliste, se retrouvent à Païta, un peu plus au nord, pour célébrer le « rattachement », dans l’esprit de ce qui a été fait pendant des décennies. Après plus de trente ans de partage du pouvoir dans la collégialité, les loyalistes restent persuadés que dans l’État de « Kanaky-Nouvelle-Calédonie », les discriminations ethniques se manifesteraient à leur détriment et que seule la France a la capacité de les protéger. 

De leur côté, les Kanaks, dans leur grande majorité, dénoncent une évidente situation coloniale, l’une des dernières à ne pas avoir été réglée selon l’ONU. Ce 24-Septembre est célèbré, cette année, dans un climat de grande crispation entre les deux camps, surtout depuis le boycott du 3e référendum d’autodétermination (prévu dans les accords de 1988) dont l’organisation maintenue en pleine crise du covid était contestée par les indépendantistes. De fait, l’avenir institutionnel de l’archipel demeure très flou. L’Union calédonienne (UC), principale composante d’un Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a rejeté le projet Darmanin et rompu toute relation avec l’ancien gouvernement. Le nouveau ministre en charge des Outre-Mer dans le gouvernement de Michel Barnier, Jean-Noël Buffet, un ex-sénateur conservateur, aura la tâche d’apaiser une situation que jadis le gouvernement Chirac avait grandement envenimée en privilégiant l’usage de la force.

Le 24-Septembre est depuis 1974 une date symbole pour le mouvement indépendantiste. C’est en 1984, un 24 septembre, qu’a été fondé le le FLNKS. L’une de ses composante, l’Union calédonienne (UC), la plus radicale a annoncé la proclamation unilatérale de l’indépendance le 24 septembre 2025.

À ces tensions locales s’ajoutent  les tensions géopolitiques récurrentes dans la zone Asie-Pacifique. La France considère, en effet, la Nouvelle-Calédonie comme un territoire stratégique essentiel dans la région Asie-Pacifique pour contrer les ambitions chinoise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 septembre 2024

 
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1947, Argentine, Femmes, 23 septembre Bruno Teissier 1947, Argentine, Femmes, 23 septembre Bruno Teissier

23 septembre : la Journée nationale des droits politiques des femmes argentines

L’anniversaire du jour où le droit de vote a été accordé aux femmes en Argentine

 

L’Argentine célèbre l’anniversaire de la promulgation de la loi la promulgation, en 1947, de la loi 13.010 - également connue sous le nom de loi Evita - qui consacre l'égalité des droits politiques entre les femmes et les hommes, donner aux femmes la possibilité de voter et d'être élues. La Journée nationale des droits politiques des femmes (Día Nacional de los Derechos Políticos de la Mujer) a été créée en 1997, lors du cinquantenaire de la loi.

Le 23 septembre 1947, Eva Duarte de Perón (dite Evita) déclara devant des milliers de personnes rassemblées sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires : « Femmes de mon pays, en ce moment je reçois des mains du Gouvernement de la nation, la loi qui consacre nos droits civiques Et je le reçois parmi vous avec la certitude de le faire au nom et en représentation de toutes les femmes argentines, sentant avec joie que mes mains tremblent au contact du laurier qui proclame la victoire. En 1949, Eva (l’épouse du président Juan Perón) a créé le Parti péroniste féminin, qui était le plus grand parti politique féminin en Argentine. Le parti a poursuivi des objectifs politiques et féministes, et le suffrage des femmes est devenu l'un des événements les plus importants pour les femmes argentines.

Les femmes ont pu voter pour la première fois dans notre pays aux élections présidentielles de 1951. La revendication du droit de vote pour les femmes remonte à 1907, époque à laquelle Alicia Moreau a fondé le Comité pour le suffrage féminin. Le mouvement a été rejeté à maintes reprises par l'Union civique radicale et les conservateurs. Les femmes étant considérées comme incapables par le Code civil de 1871.

En fait, la première femme à avoir eu le droit de vote en Argentine fut la médecin italienne Julieta Lanteri, qui obtint la nationalité argentine en 1911. Elle a lancé une procédure judiciaire exigeant que ses droits en tant que citoyenne, y compris politiques, soient reconnus. Elle devient ainsi la première femme de toute l'Amérique du Sud à exercer le droit de vote aux élections municipales du 26 novembre de la même année. En mars 1919, elle lance sa candidature au poste de députée nationale de l'Union nationale féministe et bénéficie du soutien d'Alicia Moreau de Justo et d'Elvira Rawson. Loin de limiter son combat au seul vote, J. Lanteri, qui faisait partie du groupe des médecins argentins, a engagé le combat pour les conditions de travail des femmes, le droit au divorce, a lutté contre les proxénètes et contre l'ingérence de l'Église dans la vie. de personnes.  

Lors du retour de la démocratie, en 1983, la participation des femmes au Congrès n'atteignait pas 10 % des sièges. Aujourd’hui, elles occupent près de 39 % des sièges à la Chambre des députés et plus de 41 % au Sénat. Entre-temps, en 2017, une loi sur la parité des sexes dans les domaines de la représentation politique a été promulguée. Celle-ci établit l'obligation d'inscrire des hommes et des femmes sur les listes de candidats aux législatives nationales. Ainsi, la moitié des candidats sont des femmes, ce qui explique une évolution aussi rapide.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 septembre 2024

 
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1908, Bulgarie, 22 septembre, indépendance Bruno Teissier 1908, Bulgarie, 22 septembre, indépendance Bruno Teissier

22 septembre : la Bulgarie fête son indépendance

La Bulgarie célèbre sa libération de l’Empire ottoman en 1908, trente ans après sa réapparition sur la carte de l'Europe.

 

La Bulgarie est apparue sur la carte de l’Europe en 1878 (lors du traité de San Stefano, le 3 mars, marqué par la fête nationale bulgare), mais sous forme d’une principauté autonome mais toujours plus ou moins dépendante de l’Empire ottoman. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 22 septembre 1908, que l’indépendance a été proclamée. C’est ce que célèbre aujourd’hui, ce jour férié appelé Jour de l’indépendance bulgare (Ден на Независимостта на България).

Les Bulgares ont commencé à célébrer le jour de l'indépendance juste après la proclamation de celle-ci. Cependant, en 1944, la Bulgarie a été envahie par les Soviétiques et la célébration a été abolie . La Bulgarie communiste vivra juqu’en 1991 sous tutelle de Moscou, dont elle fut un petit frère fidèle parmi les fidèles. Finalement, le parlement bulgare a rétabli le Jour de l'indépendance bulgare en 1998 et depuis, la fête a été observée chaque année par un jour férié et chômé.

Le Jour de l'indépendance de la Bulgarie est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des défilés, des spectacles en plein air, des services religieux spéciaux, des cérémonies de dépôt de couronnes dans les monuments et mémoriaux, et d'autres événements et activités festifs. Les plus grandes célébrations ont lieu à Sofia (la capitale), devant le monument de l'indépendance sur la place "Kniaz Alexander I", et surtout à Veliko Tarnovo (la ville où l'indépendance du pays a été proclamée), qui est traditionnellement le centre des célébrations. Lesquelles débutent à 9h dans la cour de l'église Saints 40 Martyrs (où avait été prononcé le manifeste d’indépendance) et se poursuivent avec un défilé militaire en costume d’époque.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 septembre 2024

 
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Une caricature de l’époque

le tsar Ferdinand lors de la proclamation d’indépendance

Le tsar Ferdinand lors de la proclamation d’indépendance, en 1908.

Veliko Tarnovo

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ONU, 21 septembre, paix Bruno Teissier ONU, 21 septembre, paix Bruno Teissier

21 septembre : la Journée internationale de la paix

Son écho n’est pas considérable, elle est pourtant fêtée depuis 1981 sur décision de l’ONU. L’Assemblée générale de l’ONU en a fait, en 2001, la Journée comme « une période de non-violence et de cessez-le-feu », gageons qu’elle soit respectée comme telle dans le Caucase, en Ukraine, en Birmanie, en Éthiopie…

 

Son écho n’est pas considérable, la Journée internationale de la paix (IDP)  est pourtant fêtée depuis 1981 sur décision de l’ONU qui pour l’occasion fait sonner la cloche de la paix.

Son drapeau arc-en-ciel, qui se décline dans toutes les langues et dont les couleurs rappellent celui de la communauté gay, a été créé à l’occasion d’un première marche pour la paix, en 1961, de Pérouges à Assi­se, en Italie. Le Mouvement pour la paix invite les citoyens de tous pays à le suspendre à leur fenêtre afin d’en pavoiser les villes chaque 21 septembre. De très nombreux Italiens l’avaient fait pour protester contre l’engagement de leur pays dans l’invasion de l’Irak en 2003.

Cette année marque le 25e anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de la paix.

La Journée internationale de la paix a été instituée en 1981. Pour son 20e anniversaire, en 2001, l’Assemblée générale a voté à l’unanimité pour désigner cette Journée comme « une période de non-violence et de cessez-le-feu ». Elle est, hélas, célébrée avec un déluge de feu sur le Liban du Sud et l’Ukraine.

À l’occasion de la Journée internationale de la paix, samedi 21 septembre, le Collectif national des marches pour la paix appelle à de nombreuses manifestations afin de « stopper une escalade des guerres et des conflits conduisant inéluctablement à encore plus de morts, de blessés et de destructions, voire à une extension mondiale de la guerre et à la folle, mais possible, utilisation d’armes nucléaires ». Partout en France et ailleurs des marches pour la paix sont organisées chaque 21 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 septembre 2024

 
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La cloche de la paix a été offerte par l'Association japonaise pour les Nations Unies en 1954. C'est devenu une tradition de sonner la cloche deux fois par an : le premier jour du printemps, à l'équinoxe vernal, et le 21 septembre pour célébrer la Journée internationale de la paix. (source : ONU)

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17 septembre : souvenir des révoltés croates de Villefranche-de-Rouergue

Villefranche-de-Rouergue (France) commémore, chaque année, la révolte, en 1943, de quelque 500 Croates enrôlés de force dans les unités SS de l’armée allemande. Cette année les autorités municipales célèbrent le 80e anniversaire de ce drame local.

 

Villefranche-de-Rouergue (France) commémore, chaque année, la révolte, en 1943, de quelque 500 Croates enrôlés de force dans les unités SS de l’armée allemande.

Il s’agissait précisément de soldats musulmans de Bosnie-Herzégovine, région alors intégrée à l'État croate indépendant, incorporés de force au sein de la 13e division Waffen-SS, qui portera plus tard le nom de division SS-Handschar. La plupart avaient à peine 20 ans.

Les insurgés ont réussi à échapper à leur commandement allemand, et à libérer la petite ville française. Mais la liberté ne fut que de très courte durée. Les autorités allemandes ont vite repris le dessus et condamné à mort les soldats survivants des combats. Ils sont inhumés au lieu-dit du Champ des martyrs croates où se déroulent les cérémonies de ce 80e anniversaire de la tragédie, en présence de hautes autorités de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, en général les ambassadeurs. Une cérémonie se déroule en présence de vétérans locaux au mémorial de l'avenue des Croates, ponctuée par le dépôt de cinq gerbes et les différents hymnes (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Marseillaise, hymne européen et le Chant des partisans.

Pour ce 81e anniversaire, la cérémonie commémorative qui a lieu ce dimanche 17 septembre à 10 h 30 au Parc-Mémorial des martyrs croates et bosniens.

Une exposition : la Révolte des soldats croates et bosniens jusqu’au samedi 23 septembre à la médiathèque la Manufacture. Une visite-randonnée "Mémoire d’une révolte" ce samedi 16 septembre à 9 h 30 (rdv devant la mairie) dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine – Circuit de 5 km sur les sites qui ont été le théâtre des événements (environ 2h30).

Si la population locale a été épargnée par la répression sanglante qui s’est abattue sur les insurgés croates et bosniens enrôlés (pour la plupart de force) dans l’armée allemande, c’est grandement grâce à l’acte héroïque du maire de l’époque, Louis Fontanges, ancien combattant ayant perdu un bras pendant la guerre de 14/18 et qui parlait allemand. Se portant garant de la population Villefranchoise en engageant sa propre personne physique, il a permis d’éviter un bain de sang.

Le mémorial a été construit en 2006, sur un terrain du quartier Sainte-Marguerite, nommé depuis Champ des Martyrs croates, et qui s’ouvre d’ailleurs sur un axe rebaptisé « avenue des Croates ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 septembre 2024

 
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16 septembre : le Pays de Galles célèbre son héros national, symbole de l’identité galloise

C’est l'anniversaire de la proclamation d'Owain Glyndŵr comme prince de Galles. Il est le dernier gallois a détenir ce titre. Une journée pour affirmer l’identité galloise.

 

Si le Pays de Galles devenait un jour indépendant, dans le sillon de l’Écosse – qui sait ? –, le 16 septembre serait certainement choisi comme date de son émancipation. C’est l'anniversaire de la proclamation d'Owain Glyndŵr comme prince de Galles. Owain est le dernier Gallois à avoir détenu ce titre (aujourd’hui porté par l’hériter du trône d’Angleterre !). Le même jour, Owain Glyndŵr lançait la révolte galloise contre le royaume d'Henri IV d'Angleterre. C’était en 1400, si bien qu’on a fêté en 2000, le 600e anniversaire du soulèvement dans tout le pays de Galles. Depuis, le 16 septembre est célébré chaque année avec un peu plus de ferveur, c’est l’Owain Glyndŵr's Day. L'étendard personnel d'Owain (les bras écartelés de Powys et Deheubarth rampants) est désormais visible partout au Pays de Galles, en particulier lors des matchs de rugby contre les Anglais !

Owain Glyndŵr (souvent écrit en versions anglicisées comme Owen Glyndower ou même Glendower) a été l'instigateur de la révolte galloise contre d'Henri IV d'Angleterre. Le soulèvement a réussi à prendre le contrôle de vastes régions du Pays de Galles. Cependant, malgré de longs et féroces combats, Owain n'a pas réussi à vaincre les forces du roi, mais il est le créateur du premier parlement gallois à Machynlleth, Powys en 1404. Disparu pendant des siècles, puis rétabli, suite au référendum de 1997. Le vote a eu leu le 18 septembre car, au Royaume-Uni, toutes les élections importantes ont eu lieu le jeudi. Mais, en votant, les Gallois avaient en tête la date du 16. On se souvient d’Owain pour sa vision du Pays de Galles en tant que nation, dirigeant son propre peuple, son éducation et sa religion. 

Le mouvement nationaliste gallois a toujours tenu Owain Glyndŵr en haute estime. Aujourd’hui, c’est une figure de la culture de masse au Pays de Galles, avec des statues et des monuments qui lui sont dédiés, auxquels s’ajoutent des noms de pub et de rue le commémorant. Le North East Wales Institute of Higher Education est devenu en 2008 la Wrexham Glyndŵr University. Une équipe de semi-rugby dans le nord du Pays de Galles est connue sous le nom de Rygbi Gogledd Cymru (RGC ou North Wales Rugby) 1404 – 1404 faisant référence à la date à laquelle Glyndwr a été couronné prince de Galles à Machynlleth, quatre ans après sa proclamation… Le 16 septembre est devenu un jour férié au Pays de Galles, beaucoup militent aujourd’hui pour qu’il devienne un jour officiellement chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 septembre 2024

 
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1949, Inde, Langues, 14 septembre Bruno Teissier 1949, Inde, Langues, 14 septembre Bruno Teissier

14 septembre : l'Inde célèbre sa principale langue nationale

Le Jour de l’hindi est observée chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindi de l'Inde. Il célébre l'adoption de l'hindi comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais

 

 Le Jour de l’hindi (हिन्दी दिवस ; Hindī Diwas ) est observé chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindis de l'Inde. Il célèbre l'adoption, le 14 septembre 1949, de l'hindi (écrite en devanagari) comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais. La constitution de 1950 prévoyait même qu’au bout de 15 ans, l’hindi deviendrait la seule langue officielle. En fait, il n’en a rien été, l’anglais reste utilisé de manière officielle comme langue de communication notamment dans les États du Sud où tout le monde ne parle pas le hindi, tant s’en faut. En réalité, la constitution donne aussi un rôle officiel à vingt autres langues qui constituent les langues officielles des différents États. D’ailleurs, une bonne partie d’entre elles n’ont aucune parenté linguistique avec le hindi. Dans le Sud, comme dans les petits États du Nord-Est, on est généralement peu enclin à célébrer la domination du hindi. C’est dans ces régions qu’on s’est battu pour conserver à l’anglais un statut équivalent.

L’hindi est la langue maternelle de 40% des Indiens environ. Dans son usage courant, elle est souvent mêlée à de l’anglais pour former un sabir baptisé hinglish. Métissée d’arabe et de persan, elle devient l’ourdou dans la bouche des musulmans.

Les écoles et collèges de la majeure partie du pays organisent chaque 14 septembre des programmes littéraires et culturels, des concours de poésie en hindi auxquels les étudiants participent. C’est Jawaharlal Nehru, le tout premier Premier ministre du pays, qui avait décidé en 1953 de célébrer la journée du hindi chaque 14 septembre.

Le hindi est la quatrième langue la plus parlée au monde après l’anglais, l’espagnol et le mandarin. Chaque année pour l’Hindi Diwas, lors d’une cérémonie à Delhi, le président de l'Inde remet les prix Rajbhasha à des personnes ayant contribué au rayonnement de cette langue.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 septembre 2023

Lire : Les Indiens et leurs langues, par Olivier Da Lage, éditions BiblioMonde

 
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1847, Mexique, Enfants, 13 septembre Bruno Teissier 1847, Mexique, Enfants, 13 septembre Bruno Teissier

13 septembre : les enfants héros de Chapultepec, au Mexique

Chaque année, dans les écoles du Mexique, on commémore un épisode quasi mystique de la guerre qui a opposé le Mexique aux États-Unis survenu le 13 septembre 1847.

 

Chaque année, dans les écoles du Mexique, on commémore un épisode quasi mythique de la guerre qui a opposé le Mexique aux États-Unis, survenu le 13 septembre 1847. Les héros étaient six cadets, le plus jeune n’aurait eu que 12 ans, les plus âgés 20. Ils auraient défendu leur position jusqu’à la mort. On raconte même, que par manque de munition, ils auraient terminé le combat à la baïonnette. Le dernier se serait jeté du haut du château de Chapultepec, alors siège du Collège militaire, enroulé dans le drapeau national pour empêcher les couleurs mexicaines de tomber entre les mains des Américains. Le temps a quelque peu enjolivé le récit… En réalité, ce drapeau a été emporté par les Américains et accroché pendant un siècle comme trophée de guerre à l'Académie militaire de West Point. Il a été rendu aux Mexicains en 1952 (à l’occasion de l’inauguration de l’Autel de la patrie en présence du président Harry Truman) en même temps que d’autres drapeaux mexicains pris pendant la guerre de 1847, mais celui pris ce jour-là était très symbolique aux yeux des Mexicains.

Chaque année, depuis 1947, année du centenaire, le drapeau national est mis en berne le 13 septembre, pour le Día de los Niños Héroes. Des cérémonies sont organisées dans de nombres villes autour du mémorial local dédié aux jeunes soldats. Leur geste héroïque est jouée dans les écoles, généralement par de très jeunes enfants.

En 1947, sur la pente du côté sud de la colline de Chapultepec, en plein centre de Mexico, un charnier a été localisé où six corps ont été trouvés qui ont été identifiés par l’armée mexicaine comme ceux appartenant à six cadets tués en 1847. Les corps ont été exhumés et placés dans des urnes. Le 13 septembre de la même année, une plaque a été placée sur le site. Il n’y a pas de documentation scientifique publique sur la façon dont cette identification a été faite. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 septembre 2024

 
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L’Autel de la patrie : le monument aux Niños Héroes dans le bois de Chapultepec et le portrait des six cadets.

L’Autel de la patrie : le monument aux Niños Héroes dans le bois de Chapultepec et le portrait des six cadets.

Chants patriotiques

Chants patriotiques

Cérémonie officielle chaque 13 septembrePour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Cérémonie officielle chaque 13 septembre

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1978, ONU, 12 septembre Bruno Teissier 1978, ONU, 12 septembre Bruno Teissier

12 septembre : la Journée de la coopération Sud-Sud

Alors que nombre de pays du “sud” cherchent à s’émanciper de leurs relations avec l’Occident, la coopération Sud-Sud prend une importance particulière. La journée du 12 septembre fait avant tout référence à la coopération technique entre les pays en développement du Sud.

 

Alors que nombre de pays du “Sud” cherchent à s’émanciper de leurs relations avec l’Occident, la coopération Sud-Sud prend une importance particulière. La journée du 12 septembre fait avant tout référence à la coopération technique entre les pays en développement du Sud. Il s'agit d'une manifestation de la solidarité entre les pays du Sud qui, ensemble, contribuent au bien-être de leurs populations, ainsi qu'à leur autonomie économique.

Cette célébration a été officiellement établie en décembre 2003, mais elle était observée le 19 décembre. C’est en 2011 que la date a été déplacée au 12 septembre.  Cette seconde date commémore l'adoption du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre les pays en développement en 1978. 

Compte tenu de la menace que représente la pandémie de covid-19 et d'autres crises mondiales telles que les changements climatiques, les pays du Sud, avec le soutien de partenaires, y compris les pays du Nord, les institutions financières internationales, le secteur privé, les groupes de réflexion et d'autres parties prenantes, mettent en place et renforcent les politiques nationales et les unités ou départements pour intégrer et soutenir la coopération Sud-Sud et triangulaire.

La commémoration de haut niveau de la Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (12 septembre) a lieu une semaine avant le sommet sur les ODD (objectifs de développement durable) et est l'occasion de sensibiliser et d'accélérer les actions pratiques alors que nous arrivons à mi-chemin de l'échéance de 2030. C’est l'occasion de mettre en évidence les besoins émergeant de diverses régions ainsi que de présenter des initiatives transformationnelles visant à réaliser les priorités les plus aiguës du Programme 2030 par les États Membres, le système des Nations Unies, le secteur privé et la société civile.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 septembre 2024

 
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1948, Pakistan, Père de la nation, 11 septembre Bruno Teissier 1948, Pakistan, Père de la nation, 11 septembre Bruno Teissier

11 septembre : le Pakistan honore le père de la nation

Le Pakistan commémore l’anniversaire de la mort du fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah, disparu le 11 septembre 1948, quelques mois à peine après la création du Pakistan, intervenue le 14 août 1947.

 

Alors que la date du 11-Septembre rappelle chaque année le rôle assez trouble du Pakistan à l'égard d'Al-Qaïda, le pays commémore ce même jour la mort du fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah (1876-1948) disparu le 11 septembre 1948, quelques mois à peine après la création du Pakistan, intervenue le 14 août 1947. Cette fête nationale n'est pas chômée. Une cérémonie est organisée au Mazar-e-Quaid, le mausolée du Quaid-e-Azam, le « grand leader ».

Quaid-e-Azam figure depuis 1948 sur tous les billets de banque pakistanais, comme Gandhi sur ceux de l’Inde. En ce jour anniversaire de sa mort, une cérémonie, assez sobre, se déroule au mausolée du grand homme situé à Karachi. Des prières lui sont dédiées dans chaque mosquée du pays ; les chaînes de télévision ont prévu des programmes spéciaux ; des conférences sont données dans les établissements scolaires pour cultiver la mémoire de Muhammad Ali Jinnah (le Quaid), mais celle-ci a évolué avec le temps. Les Occidentaux insistent sur le comportement très laïque de ce musulman qui, dit-on, buvait de l’alcool et consommait du porc. Au Pakistan, le discours officiel le présente, au contraire, comme un pieux personnage grâce auquel les musulmans disposent d’un État nommé Pakistan (le « pays des purs»), même si beaucoup voient en lui un musulman bien trop tiède. Il est difficile de savoir comment il aurait géré le pays car il est mort de la tuberculose moins d’un an après l’indépendance du pays. L’État libéral, démocratique et laïque que Jinnah avait promis est loin d’être l’image que donne le Pakistan aujourd’hui, surtout après la dictature du général Zia-ul-Haq qui a franchement islamisé le pays dans les années 1980.

M. A. Jinnah a milité contre le colonialisme anglais aux côtés des hindous. Mais, dans les États indiens sous tutelle britannique, les musulmans étaient souvent perçus par les hindous comme des intrus et traités comme des citoyens de seconde zone. D’où l’idée de leur inventer un État séparé. Au grand dam de Gandhi et Nehru, Jinnah a fini, en 1939 par se rallier à cette idée en cherchant appui auprès de Londres qui, en 1947, parrainera la partition de son ancien empire. A-t-il réussi son pari ? Au Pakistan, il est désigné comme le père de la nation pour avoir œuvré à la création du pays. Mais sur le demi-milliard de musulmans d’Asie du sud, seuls 180 millions vivent aujourd’hui au Pakistan. Les musulmans de l’Inde qui sont aussi nombreux, lui reprochent amèrement la partition de 1947. Les 500 millions de musulmans d’Asie du sud auraient actuellement une tout autre influence face aux 800 millions d’hindous s’ils n’avaient pas été répartis sur deux, puis trois États (avec le Bangladesh) séparés. En fin de compte, bien peu aujourd’hui se réfèrent vraiment à Jinnah.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 septembre 2024

À propos des autres 11-Septembre, lire : Les 11-SEPTEMBRE, celui des Américains, des Catalans et tous les autres 

 
Ce jour est une fête nationale non chômée. Outre l’anniversaire de son décès, le grand leader est à l’origine de deux jours fériés au Pakistan : le 11 août, date de son grand discours sur la tolérance, en 1947, et le 25 décembre, le jour de sa naiss…

Ce jour est une fête nationale non chômée. Outre l’anniversaire de son décès, le grand leader est à l’origine de deux jours fériés au Pakistan : le 11 août, date de son grand discours sur la tolérance, en 1947, et le 25 décembre, le jour de sa naissance.

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