L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

7 septembre : le Mozambique fête la fin de sa guerre d'indépendance

Cette fête nationale du Mozambique célèbre le Jour de la Victoire commémorant la signature de l'Accord de Lusaka en 1974.

 

Le 7 septembre, au Mozambique, est une fête nationale où l’on célèbre le Jour de la Victoire (Dia da Vitória) commémorant la signature de l'Accord de Lusaka (Dia do Acordo de Paz de Lusaca), le 7 septembre 1974, mettant officiellement fin à la guerre d'indépendance du Mozambique.

Cet accord, qui a été possible après la chute de la dictature portugaise, le 25 avril de la même année, prévoyait l’indépendance du pays. Celle-ci sera effective le 25 juin 1975. La lutte anti coloniale avait commencé en 1964, elle a été initiée par le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), un mouvement d’obédience communiste (tout au moins à l’époque) qui s’est imposé au pouvoir de manière autoritaire jusqu’en 1994, ensuite par  la voie des urnes, depuis cette date.

Ce jour est férié au Mozambique rappelle cette étape majeure de l’histoire du pays après presque cinq siècles d’occupation portugaise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
moz1.png
Lire la suite

8 mai : le « premier martyr » algérien de la guerre de libération

Le 8 mai a été décrétée Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

 

La France et l’Algérie commémorent la même journée, celle du 8 mai 1945, mais sans se référer à la même mémoire. Trois quarts de siècle après l’événement, les blessures ne passent pas. En mai 2020, le président Tebboune annonçait une Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

À Sétif (Algérie) en dépit du couvre-feu imposé à la population autochtone, quelque 10 000 Algériens défilent pour réclamer la liberté. Un drapeau algérien est brandi. Un officier de police français sort une arme vise le porteur du drapeau et le tue de 2 balles. Ce jeune scout s’appelait Bouzid Saâl, une  stèle honore aujourd’hui la mémoire de ce « premier martyr de la guerre de libération ». D’autres coups de feu sont tirés sur la foule en panique faisant 35 morts. Ce ne sont que les premiers d’une journée de massacre qui décimera 10 à 20 000 Algériens du Constantinois et une centaine de colons. On est en 1945, la France fête la fin de la Seconde Guerre mondiale… et en Algérie, la guerre d’indépendance commence ce même jour. Ce 8 mai 1945 est le jour où tout a basculé. Il devenait évident pour la majorité des Algériens que dorénavant la France et l’Algérie n’aurait pas la même destinée. Les Français mettront du temps à le réaliser. Les premiers mots d’excuses à propos des morts de cette funeste journée de la part des autorités françaises ne viendront que le 8 mai 2005.

Sous le slogan « Une mémoire qui refuse l'oubli », les festivités officielles doivent se dérouler samedi à Sétif, à 300 km à l'est d'Alger. La Journée de la mémoire a été instituée par une loi adoptée à l'unanimité le 23 juin 2020 par l'Assemblée populaire nationale (APN).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de libertéPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de liberté

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
2002, Algérie, France, guerres coloniales, 5 décembre Bruno Teissier 2002, Algérie, France, guerres coloniales, 5 décembre Bruno Teissier

5 décembre : la date qui ne commémore rien et pourtant...

En France, la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie est une date contestée car elle tient du hasard… Cette année les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie lui donne tout de même une dimension particulière.

 

En France, la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie est une date très contestée et peu suivie, même si beaucoup municipalités organisent tout de même un moment de recueillement au monument aux morts. Ne cherchez pas dans un livre d’histoire ce qui s’est passé un 5 décembre. La date tient du hasard de l’agenda présidentiel. Le 5 décembre 2002, le président Chirac inaugurait un mémorial situé quai Branly à Paris et dédié à aux guerres de la décolonisation. L’année suivante, une commission reprenait cette date afin de tenter d’éliminer la commémoration du 19 mars à laquelle est attachée la plus grande association d’anciens combattants, la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc, Tunisie), ainsi que toutes les familles qui avaient un fils envoyé combattre en Algérie (ils furent plus de deux millions), mais récusés par d’autres qui font valoir que les violences n’ont pas cessé ce jour-là. Cette année, le débat sur la date de la commémoration a été ravivé par les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie. Le 5-Décembre s’adresse, selon l’Élysée, à tous « ceux qui en sont revenus, à ceux qui y ont souffert et à ceux qui en souffrent encore : les militaires de métier et les appelés du contingent ; les Harkis et leurs familles ; les disparus, ces hommes et ces femmes, civils et militaires, dont la trace a été perdue ; les personnes qui ont dû abandonner un pays où ils étaient nés. »

La ville de Nîmes, par exemple, a programmé trois jours de célébration pour commémorer les 60 ans de l’exode des rapatriés d’Algérie. Hier, dimanche, une messe a été dite au sanctuaire de Notre-Dame de Santa Cruz (Mas de Mingue), suivi d’un méchoui organisé par la Ville en partenariat avec les associations de rapatriés. Ce lundi 5 décembre, à 11h30 au Monument aux morts (Square du 11 novembre), c’est le traditionnel dépôt de gerbes. Demain, une conférence rappellera les événements.

À Paris, la cérémonie d’hommage a lieu au mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, quai Branly à 16h30, suivi d’un ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe à 18h30. De 1952 à 1962, plus de 2 millions d'hommes ont servi sous les drapeaux, avec un bilan de près de 25 000 morts et 60 000 blessés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 décembre 2022

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps. Vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite

1er novembre : la « révolution » algérienne

L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, marquait le déclenchement de la Guerre de libération nationale.

 

L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, symbolisait le déclenchement de la Guerre de libération nationale. Ce jour férié en Algérie est marqué par des défilés militaire et la glorification de la guerre d’indépendance.

De cette « Toussaint rouge », les Français ont surtout gardé l’image de ce jeune instituteur français qui venait prendre son premier poste dans le bled et qui fut abattu après l’attaque du bus dans lequel il voyageait. Il faudra cependant de longs mois avant que Paris ne réalise qu’une guerre avait commencé ce jour-là. L'Algérie célèbre le début officiel de sa guerre de libération, laquelle avait, en fait, débuté en 1945, le 8 mai, mais, à l’époque, peu l’avaient vraiment compris.

68 ans après cette « révolution », le régime totalement fossilisé, appuie toujours sa légitimé sur ce conflit de libération que seuls les Algériens les plus âgés ont connu. Cette année, 2022, Alger a choisi la date symbolique du 1er novembre pour abriter le 31e sommet de la Ligue arabe afin de rappeler le soutien arabe à la Révolution algérienne mais aussi marquer son retour sur la scène diplomatique. La victoire finale de cette guerre de libération qui s’est achevée en 1962 fut aussi diplomatique : elle est aussi le fruit du soutien de plusieurs pays arabes, notamment de l’Égypte, dès 1954, de l'Arabie Saoudite qui a plaidé pendant des années pour la cause algérienne devant l'ONU, mais aussi de la Syrie, du Yémen, du Liban et d’autres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
toussaint.jpg
Lire la suite
1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier 1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier

25 septembre : hommage aux harkis

Depuis 2003, la France rend hommage aux combattants supplétifs de l’armée française en Algérie. Depuis 2015, elle reconnait les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France

 

Les harkis sont des Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’indépendance de leur pays. Certains avait pris en conscience le parti de la France ; d’autres n’ont pas vraiment eu le choix. Capturés les armes à la main, c’était la collaboration ou la mort. À la fin de la guerre, il étaient 210 000, perçus comme des traîtres à leur patrie. En dépit de sa promesse, le président De Gaulle n’en a fait rapatrier que 42 500 (90 000 si ont compte les familles), les autres ont été abandonnés à leur sort, c’est à dire le plus souvent une exécution sommaire. En Algérie, le sujet demeure totalement tabou. Les terroristes et assassins des années 1990 ont été amnistiés, pas les harkis, qui sont toujours victimes de discriminations légales (y compris leurs enfants) et d’insultes régulières de la part des autorités.

En France, beaucoup ont passé des années, voire des décennies, dans des camps : Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard), Bias (Lot-et-Garonne) ou dans les 70 hameaux de forestage dans lesquels ils travaillaient pour l’Office national des forêts. Certains vivent encore dans ces camps qui ont été établi pour eux en 1962, après les accords d’Évian.

Pendant quatre décennies, ils ont été totalement oubliés. Après une première loi de reconnaissance des services rendus en 1994, sous le président Mitterrand, Jacques Chirac a reconnu officiellement leur drame et leur sacrifice, c’était le 25 septembre 2000, date qui a été retenue ensuite pour établir une Journée nationale d’hommage aux harkis, en 2003. Une initiative qui les a laissés très insatisfaits car ils attendaient aussi la reconnaissance de l’abandon volontaire dont la majorité d’entre eux ont été l’objet, ainsi que celle de la co-responsabilité française dans les massacres de 1962-1963. Jac­ques Chirac avait bien reconnu la responsabilité de l’État français dans les déportations de juifs, les harkis n’en attendaient pas moins. Nicolas Sarkozy qui en avait fait la promesse en 2007, ne fera finalement rien. Il faudra attendre, la déclaration du président Hollande en 2015 : « les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France ». Lundi 20 septembre 2021, Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis et à leurs enfants, annonçant un projet de loi de réparation pour ces Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, entre 1954 et 1962. Celle-ci a été voté en février 2022, juste avant le cinquantenaire du 19 mars 1962. La loi du 23 février 2022 reconnaît la responsabilité de la France dans les conditions indignes du rapatriement et de l'accueil des harkis et de leurs familles, rapatriés d'Algérie après les accords d'Évian de 1962.

La loi ouvre également un droit à réparation pour les harkis et leurs familles qui ont séjourné dans des camps de transit et des hameaux de forestage. Selon le gouvernement, 50 000 personnes pourraient bénéficier de cette indemnisation, pour un montant d'environ 310 millions d’euros sur six ans.

Aujourd’hui, les harkis et leurs descendants représenteraient entre 500 000 et 800 000 personnes en France. Des enfants et même des petits-enfants de harkis continuent de s’identifier comme tels. Leur situation reste difficile, d’autant que le terme « harki » demeure une véritable insulte dans la diaspora algérienne comme elle l’est encore en Algérie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite

19 mars : hommage aux victimes de la guerre d'Algérie

La France commémore le 60e anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962. En 2012, cette date a été instituée “Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie” mais elle ne fait pas l’unanimité…

 

La France commémore le cessez-le-feu du 19 mars 1962, une célébration qui ne fait pas l’unanimité. Pour les appelés (1,2 millions) et leur famille, cela marque la fin d’un long et pénible engagement qui longtemps n’a pas eu droit à l’appellation de guerre. La date du 19 mars était célébrée depuis longtemps par les associations d’anciens combattants, mais elle n’a eu droit à une reconnaissance officielle qu’en 2012, pour le 50e anniversaire, comme Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cette année pour le 60e anniversaire, l’événement est plus marqué qu’à l’ordinaire même si la guerre en Ukraine l’a relégué au second plan.

Le 19 mars comme date de l’hommage national aux morts en Algérie continue cependant à être rejetée par les représentants des « rapatriés » et des harkis. Si le 19 mars évoque la joie du retour des militaires français dans leur famille, il marque également l’amorce d’un drame pour les rapatriés, contraints au déracinement, et le début d’une tragédie pour les harkis, massacrés dans les semaines qui suivirent, au mépris des accords d’Evian. Si bien que le président Chirac avait inventé une nouvelle date d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie, le 5 décembre. Mais faute du moindre fondement historique, elle est aujourd’hui peu marquée.

En Algérie, le 19 mars n’est pas férié, ce n’est que la Fête de la victoire (النصر). La vraie fête d’indépendance est le 5 juillet (date sa proclamation en 1962 et anniversaire du début de l’occupation du pays par les Français, le 5 juillet 1830). Avec le Hirak, beaucoup en Algérie rêvaient d’un seconde libération (une seconde indépendance pour certains !), et sont aujourd’hui très déçus que le mouvement se soit enrayé. Le système politique algérien, sclérosé et corrompu, est accusé par la majeure partie de la population d’avoir confisqué la victoire et l’indépendance au profit d’une petite élite.

A Paris, une cérémonie débute 16h30 au mémorial du quai Jacques Chirac qui a été complètement transformé pour l’occasion (remise de décorations, discours de la ministre déléguée aux Armées et dépôt de gerbes) - La cérémonie à l’Arc de Triomphe est à 18h30 (dépôt de gerbes et ravivage de la flamme).

Le 19 mars est dédié aux victimes du conflit : 30 à 35 000 Français (dont 25 000 militaires et 6 à 10 000 civils, ces derniers, en majorité tués après le 19 mars), 350 à 400 000 Algériens selon les historiens (et non un millions et demi d’après le discours officiel) quand aux harkis, les supplétifs algériens de l’armée française, la fourchette pour eux est encore plus large : de 30 à 150 000, selon les sources, et en comptants les règlement de compte après le 19 mars.

 
algerie.jpg
19mars.jpg
Lire la suite
1961, France, Algérie, guerres coloniales, massacre, 17 octobre Bruno Teissier 1961, France, Algérie, guerres coloniales, massacre, 17 octobre Bruno Teissier

17 octobre : il y a 60 ans, on noyait les Algériens dans la Seine

Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié… plusieurs centaines de morts seront à déplorer.

 

Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié : ceux qui cherchaient à rentrer chez eux furent arrêtés au pont de Neuilly et jetés dans la Seine par les policiers. Très peu savaient nager, la plupart se sont noyés. D’autres ont été retrouvés pendus près du Centre d’identification de Vincennes. La police, qui à l’époque n’avait admis que 3 morts, reconnaît aujourd’hui 140 victimes, les historiens évoquent 200 à 600 morts et disparus.

Le drame a longtemps été occulté, notamment par la tuerie policière du métro Charonne, l’année suivante, autre page noire des années De Gaulle qui couvrait la police de peur qu’elle ne le protège pas de l’OAS. Il a fallu la publication de l’ouvrage de l’historien Jean-Luc Einaudi et la manifestation anniversaire de 1991 pour que la mémoire des faits resurgisse et que les familles demandent réparation ; puis un procès (Papon contre Einaudi), en 1999, pour que l’État admette la réalité du « massacre ». Lionel Jospin s’opposera à une reconnaissance officielle. Le 17 octobre 2012, le président Hollande publie un communiqué : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ». Il oublie de préciser que la manifestation était pacifique, comme c’est indiqué sur la plaque apposée par le maire de Paris en 2001 sur le pont Saint-Michel où a lieu la commémoration annuelle, au cours de laquelle une gerbe est jetée dans la Seine. Cette plaque a été remplacée par une stèle le 17 octobre 2019. En 2021, le président Macron dénonce, pour la première fois, des « crimes inexcusables pour la République ».

Quant à l’Algérie, elle a fait du 17 octobre la Journée nationale de l’Émigration. Celle-ci est célébrée à Alger au musée national du Moudjahid, en présence de moudjahidine de la Fédération France du FLN, d’historiens, de représentants de la gendarmerie nationale et de la DGSN.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2021

Mise à jour 2024 : L’Assemblée nationale a voté jeudi 28 mars 2024 un texte demandant au gouvernement l’instauration d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961. Sans surprise, seuls les députés issus des rang du Rassemblement national ont voté contre.

 
Timbre algérien émis à l’occasion du 50e anniversairePour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Timbre algérien émis à l’occasion du 50e anniversaire

Lire la suite
1923, 1966, Namibie, guerres coloniales, 26 août Bruno Teissier 1923, 1966, Namibie, guerres coloniales, 26 août Bruno Teissier

26 août : une date qui résume les drames de la Namibie

La journée du 26 août est importante en Namibie à plus d’un titre. À l’échelle nationale, on célèbre la Journée des Héros, rappelant le souvenir des militants de la lutte anti coloniale, mais aussi le Herero Day.

 

La journée du 26 août est importante en Namibie à plus d’un titre. À l’échelle nationale, on célèbre la Journée des Héros (Heroes Day) rappelant le souvenir des militants de la lutte anti coloniale, ayant lutté pour l’indépendance du pays.

La date fait référence à l’attaque, le 26 août 1966, du camp d'Omugulugwombashe par huit hélicoptères de la Force de défense sud-africaine qui a marqué le début de la guerre d’indépendance. Omugulugwombashe était un camp d’entrainement de la SWAPO (Organisation populaire du sud-ouest africain) dont la branche armée, fondée en 1962,  était l’Armée populaire de libération de la Namibie (PLAN). La SWAPO militait pour l’indépendance de cette ancienne colonie allemande, appelée alors le Sud-Ouest africain, qui avait été confié à l’Afrique du Sud. En 1966, l’Assemblée générale des Nations Unies a révoqué le mandat de gouvernement de l'Afrique du Sud sur ce territoire et l'a placé sous administration directe de l'ONU. Mais l’Afrique du Sud a refusé de reconnaître cette résolution. D’où la réaction de la SWAPO qui a entrainé une longue guerre d’indépendance qui a duré jusqu’en 1990.

Des célébrations nationales ont lieu chaque année à différents endroits, généralement dans le nord de la Namibie à proximité d'importantes zones de combat. Des centaines de personnes se rassemblent chaque année pour regarder les dirigeants commémorer officiellement les anciens combattants de l'Armée populaire de libération de Namibie (PLAN). De même, des honneurs, tels que des médailles militaires, sont remis ce même jour. Acre des héros, un monument aux morts en dehors de Windhoek, a été inauguré le 26 août en 2002. C'est aussi, ce même jour que l’Institut des Nations Unies pour la Namibie, un établissement d'enseignement supérieur en Zambie sous les auspices des Nations Unies et précurseur de la Université de Namibie, a été inauguré en 1976. Pour l’ONU, le 26 août est le Namibia Day.

En Namibie, le 26 août a aussi une autre signification. c’est le Jour Héréro (Herero Day), également connu sous le nom de Red Flag Heroes'Day ou simplement Red Flag Day, une commémoration annuelle organisée dans la ville namibienne d'Okahandja. Il honore la mémoire des chefs décédés du peuple Herero, le peuple majoritaire en Namibie.

On le sait, le pays a été occupé par les Allemands à partir de 1884, ce qui a fini par provoquer le soulèvement des peuples locaux, en particulier des Hereros en 1904.  Il s’en suit une terrible guerre qui s’est achevée sur la bataille de Waterberg le 11 août 1904. Ce massacre des Héréros (et des Namas) est considéré comme le premier génocide du xxe siècle. Ce que l’Allemagne a fini par reconnaitre en mai 2021. Après la défaite, les Hereros survivants menés par Samuel Maharero, ont fui vers le Transvaal où leur chef est mort en exil, le 14 mars 1923. L’administration sud-africaine qui dirige l’Afrique du sud-ouest depuis 1918, a autorisé sa réinhumation à Okahandja, ignorant le rôle que cela jouerait en tant que commémoration de l'anticolonialisation et symbole du nationalisme.

La cérémonie de réinhumation a eu lieu le 26 août 1923 a réuni 3 000 Héros et 100 Blancs, y compris des hauts fonctionnaires. Le Jour Herero sera célébré chaque année en signe de résistance, d'unité et de loyauté, en mémoire de la lutte anti-coloniale. Dans les rues de la ville d’Okahandja, un défilé haut en couleur est organisé : les hommes sont en uniforme militaire herero. Les femmes s’habillent avec des tabliers et mettent des bonnets en cuir sur la tête, les bras et les jambes palliés d’anneaux. Beaucoup d’habitants revêtent des vêtements traditionnels faits de peaux d’animaux enduites de graisses et colorée avec de l’ocre rouge.

#hereosday2021

 
Heroes Day à Windhoek

Heroes Day à Windhoek

Lire la suite
1961, Angola, guerres coloniales, 4 janvier Bruno Teissier 1961, Angola, guerres coloniales, 4 janvier Bruno Teissier

4 janvier : journée des martyrs de la colonisation en Angola

En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des Martyrs de la répression coloniale portugaise, en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes envoyées mater une grève des travailleurs du coton.

 

En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des martyrs de la répression coloniale portugaise (Dia dos mártires da repressão colonial portuguesa), en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes portugaises envoyées mater une grève des travailleurs du coton, dans la zone cotonnière de Baixa de Cassanje, dans la province de Malanje (nord).

En janvier 1961, les paysans qui travaillaient dans les plantations de coton de la société portugaise  “Cotonang” revendiquaient  des meilleures conditions sociales et de travail, en  même temps qu’ils protestaient contre des mauvais traitements et humiliation auxquels ils étaient soumis. Comme quoi du XVIe au XXe siècle, la situation ses populations africaines n’a pas beaucoup évoluée. Les travailleurs du coton ont décidé de se mettre en grève et se sont armés de machettes et de canhangulos (fusils artisanaux). En réponse, l'armée de l'air portugaise a largué des bombes incendiaires faisant des milliers de morts. Cet événement a éveillé la conscience nationale angolaise et a fini par être le germe du mouvement qui a lancé à Luanda, la lutte armée pour la libération nationale, c’était le 4 janvier 1961. Ce combat a abouti à la proclamation de l'indépendance nationale, le 11 novembre. 1975.

La date du 4 Janvier est d'une grande importance dans l'histoire de la lutte de libération nationale contre l'occupation coloniale portugaise de près de 500 ans (1482-1975). L’une des principales artère de Luanda, la capitale, le long du littoral, porte le nom de d’avenida 4 de Fevereiro. Elle est célébrée chaque année depuis 1975 par des manifestations culturelles et sportives. Depuis plusieurs années, l'Association nationale 4 de Janeiro (AN4J) appelle le gouvernement angolais à ériger un mémorial dans la région de Baixa de Cassanje, en mémoire des martyrs de la répression coloniale portugaise.

 
O ministro dos Antigos Combatentes e Veteranos da Pátria, Cândido Pereira Van-Dúnem, presidiu hoje ao acto central da celebração do 56º aniversário dos Mártires da Repressão Colonial.

O ministro dos Antigos Combatentes e Veteranos da Pátria, Cândido Pereira Van-Dúnem, presidiu hoje ao acto central da celebração do 56º aniversário dos Mártires da Repressão Colonial.

Lire la suite