L’Almanach international

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1959, RDC, révolte populaire, 4 janvier Bruno Teissier 1959, RDC, révolte populaire, 4 janvier Bruno Teissier

4 janvier : la RDC honore ses martyrs des émeutes de 1959

Le Jour des Martyrs de l'Indépendance commémore les émeutes qui ont précipité l’indépendance du Congo belge.

 

La République démocratique du Congo (RDC) commémore chaque année les émeutes de janvier 1959 à Léopoldville, l’ancien nom de Kinshasa, capitale du Congo belge. Cet évènement tragique a précipité le pays vers l’indépendance acquise 18 mois plus tard, le 30 juin 1960.

Le 4 janvier 1959, l'Abako (l’alliance des Bakongos, un peuple de l’ouest du pays) avait prévu un meeting à Kalamu, une commune de la capitale, Léopoldville. Le bourgmestre de la ville, Jean Tordeur, demande aux organisateurs de reporter la manifestation, ce qu’ils acceptent. Mais, le 4 janvier, une foule se rassemble néanmoins à l’endroit prévu. Le leader de l'Abako, Joseph Kasavubu, prononce un court discours, annonçant que la réunion aura lieu plus tard, puisque le gouvernement belge a prévu de faire une déclaration le 13 janvier. Mais, la foule ne veut rien entendre. Dans les heures qui suivent, la situation s'envenime. Des milliers de supporters de foot, déçus d’une défaite récente, se joignent aux manifestants. Des maisons, des magasins, des missions religieuses et symboles de l’autorité coloniale sont vandalisés. Des policiers et des militaires interviennent en tirant à balle réelle.  La répression est très violente. Le bilan officiel des trois jours de révolte est de quarante-neuf morts. Mais d'autres sources, notamment celles de l'Abako parlent des centaines de morts. Kasavubu et d'autres meneurs de l'Abako sont arrêtés et emprisonnés pendant quelques mois. Le 13 janvier, le roi Baudoin  de Belgique, dans son discours, annonce une « large décentralisation conjuguée avec une extension rapide du système électoral, et l'abandon de toute discrimination entre noirs et blancs ». L’indépendance est aussitôt annoncée par les autorités belges et vite organisée, elle interviendra le 30 juin de l’année suivante. 

Chaque année le 4 janvier est célébrée comme le Jour des Martyrs de l'Indépendance. La journée est fériée et chômée en République démocratique du Congo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 janvier 2022

 
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1961, Angola, guerres coloniales, 4 janvier Bruno Teissier 1961, Angola, guerres coloniales, 4 janvier Bruno Teissier

4 janvier : journée des martyrs de la colonisation en Angola

En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des Martyrs de la répression coloniale portugaise, en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes envoyées mater une grève des travailleurs du coton.

 

En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des martyrs de la répression coloniale portugaise (Dia dos mártires da repressão colonial portuguesa), en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes portugaises envoyées mater une grève des travailleurs du coton, dans la zone cotonnière de Baixa de Cassanje, dans la province de Malanje (nord).

En janvier 1961, les paysans qui travaillaient dans les plantations de coton de la société portugaise  “Cotonang” revendiquaient  des meilleures conditions sociales et de travail, en  même temps qu’ils protestaient contre des mauvais traitements et humiliation auxquels ils étaient soumis. Comme quoi du XVIe au XXe siècle, la situation ses populations africaines n’a pas beaucoup évoluée. Les travailleurs du coton ont décidé de se mettre en grève et se sont armés de machettes et de canhangulos (fusils artisanaux). En réponse, l'armée de l'air portugaise a largué des bombes incendiaires faisant des milliers de morts. Cet événement a éveillé la conscience nationale angolaise et a fini par être le germe du mouvement qui a lancé à Luanda, la lutte armée pour la libération nationale, c’était le 4 janvier 1961. Ce combat a abouti à la proclamation de l'indépendance nationale, le 11 novembre. 1975.

La date du 4 Janvier est d'une grande importance dans l'histoire de la lutte de libération nationale contre l'occupation coloniale portugaise de près de 500 ans (1482-1975). L’une des principales artère de Luanda, la capitale, le long du littoral, porte le nom de d’avenida 4 de Fevereiro. Elle est célébrée chaque année depuis 1975 par des manifestations culturelles et sportives. Depuis plusieurs années, l'Association nationale 4 de Janeiro (AN4J) appelle le gouvernement angolais à ériger un mémorial dans la région de Baixa de Cassanje, en mémoire des martyrs de la répression coloniale portugaise.

 
O ministro dos Antigos Combatentes e Veteranos da Pátria, Cândido Pereira Van-Dúnem, presidiu hoje ao acto central da celebração do 56º aniversário dos Mártires da Repressão Colonial.

O ministro dos Antigos Combatentes e Veteranos da Pátria, Cândido Pereira Van-Dúnem, presidiu hoje ao acto central da celebração do 56º aniversário dos Mártires da Repressão Colonial.

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1596, esclavagisme, 4 janvier, Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier 1596, esclavagisme, 4 janvier, Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier

4 janvier : Amador, héros de la lutte anti-esclavagiste

Le petit archipel africain de Sao Tomé et Principe célèbre aujourd'hui son héros national : Amador. Celui-ci avait mené une révolte d'esclaves et avait tenu tête durant plusieurs mois aux Portugais…

 

Le petit archipel africain de Sao Tomé et Principe célèbre aujourd'hui son héros national : Amador. Celui-ci, au XVIe siècle, a mené une révolte d'esclaves et a tenu tête durant plusieurs mois aux Portugais. Mais, Lisbonne ayant envoyé du renfort, Amador a fini par être capturé et exécuté, le 4 janvier 1596. Depuis 2005, l'anniversaire de ce jour est férié sous le nom de Jour du martyre (Dia dos Mártires).

La révolte a débuté le 9 juillet 1595 avec le meurtre de plusieurs Portugais lors de la messe de l'église de la Trinité et s'est terminée le 29 de ce mois avec la défaite de son chef. Au cours des trois semaines du soulèvement, les esclaves ont détruit de nombreuses plantations de canne à sucre et moulins. La dernière bataille a eu lieu le 28 juillet quand Amador a attaqué la ville avec une armée de 5 000 hommes (soit la moitié des esclaves de Sao Tomé), un plus gros effectif que celui des colons mais bien moins armés. Suite à la défaite des mutins, les principaux commandants d'Amador ont été arrêtés et pendus. Amador Rei, lui, ne sera rattrapé que quelques mois plus tard. Pendant le soulèvement, plus des deux tiers des sucreries ont été détruites. La production de sucre à Sao Tomé-et-Principe n'atteindrait jamais son niveau d'avant la révolte. La révolte n’a fait qu’accélérer un déclin engagé dès 1580. 

Nous n'avons de lui aucun portrait authentique, il n'empêche que la tête d’Amador Rei (une légende fait de lui un roi) figure sur tous les billets de banque du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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