L’Almanach international

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1953, Sao-Tomé et Principe, massacre, martyrs, 3 février Bruno Teissier 1953, Sao-Tomé et Principe, massacre, martyrs, 3 février Bruno Teissier

3 février : les 70 ans du terrible massacre de Batepá à São-Tomé-et-Principe

L’archipel de São-Tomé-et-Principe commémore un terrible massacre opéré par les colonisateurs portugais qui fit des centaines de morts, le 3 février 1953 autour du village de Batepá.

 

Ce matin, une grande marche pour la liberté relie la capitale São Tomé à la zone de Fernão Dias, district de Lobata, au mémorial du Massacre-53 (ou massacre de  Batepá), lieu de la principale cérémonie sur la plage de Fernão Dias. Chaque année, le 3 février, la république São-Tomé-et-Principe commémore un terrible massacre opéré par les colonisateurs portugais qui fit des centaines de morts, le 3 février 1953 autour de Batepá, un village situé près de Trindade, à une dizaine de kilomètres de Sao Tomé, la capitale du pays. Cette année, c’est le Premier ministre, Patrice Trovoada, qui conduit la marche.

En ce jour de 1953, des colons portugais du gouvernement ont assassiné des centaines de créoles - indigènes de São Tomé - sous prétexte d'un complot communiste. Ce massacre est une réponse aux manifestations des créoles (ou filhos da terra) qui refusaient de travailler dans les conditions difficiles de la récolte du café, qu’ils percevaient comme une forme d’esclavage. Avec l'abolition de l'esclavage en 1875, l'archipel s’est en effet retrouvé confronté à une pénurie de main-d’œuvre en raison du boom du cours du cacao. Les autorités coloniales ont dû faire venir des contractuels (serviçais) d'Angola, du Cap-Vert et du Mozambique. Ces derniers, manipulés par les autorités coloniales, ont aussi participé aux massacres dirigés par Carlos Gorgulho, le gouverneur, représentant du gouvernement portugais. Ces massacres de Batepá se soldèrent par des centaines de morts, voire un millier, à cause de la violence armée, de l'étouffement dans les cellules des prisons, de la torture et même des incendies volontaires.

La terrible répression menée par les autorités coloniales portugaises a fortement contribué à l'émergence d'un sentiment nationaliste santoméen qui aboutira à l'indépendance en 1975.

La république de Sao Tomé-et-Principe commémore chaque année les événements tragiques du 3 février 1953, sous le nom de Martires da Liberdade (Fête des martyrs de la Libération). La première commémoration date du 3 février 1975, avant même l'indépendance, proclamée le 12 juillet 1975. La principale cérémonie se déroule au mémorial de Fernão Dias, dépôt de gerbe et ravivage de la flamme, suivit d’une messe en plein air. La journée est fériée et chômée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La marche pour la liberté du 3 février (la tradicional marcha da liberdade em honra aos heróis de 53)

Le monument à la mémoire des martyrs du 3 février 1953, œuvre de l’architecte Alexandre d'Alva, érigé en 2015 sur la plage de Fernão Dias, au nord de l'île de São Tomé.

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Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier

12 juillet : Jour de l'indépendance à São Tomé e Príncipe

La République démocratique de São Tomé et Príncipe célèbre le Jour de l’indépendance (O Dia da Independência da República Democrática de São Tomé e Príncipe) chaque 12 juillet

 

La République démocratique de São Tomé et Príncipe célèbre le Jour de l’indépendance (O Dia da Independência da República Democrática de São Tomé e Príncipe) chaque 12 juillet. Le petit État lusophone a obtenu son indépendance le 12 juillet 1975 sous la bannière du Mouvement pour la libération de São Tomé et Príncipe (MLSTP), après 490 ans sous domination portugaise.

Chaque 12 juillet, jour de sa fête nationale, diverses festivités ont lieu dans tout le pays. Ils comprennent, sans s'y limiter, des discours officiels, des défilés patriotiques colorés, des danses traditionnelles, des concerts en plein air, des représentations théâtrales et d'autres activités festives.

São Tomé et Príncipe célèbre le 46e anniversaire de son indépendance depuis le début de la première heure du lundi 12 juillet, lors d'une cérémonie dirigée par le chef de l'État du pays, Evaristo Carvalho, sur la Praça da Independência, où il a allumé une torche évocatrice, au son des « acclamations » et des applaudissements des centaines de personnes qui ont assisté à l'événement.

 
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1596, esclavagisme, 4 janvier, Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier 1596, esclavagisme, 4 janvier, Sao-Tomé et Principe Bruno Teissier

4 janvier : Amador, héros de la lutte anti-esclavagiste

Le petit archipel africain de Sao Tomé et Principe célèbre aujourd'hui son héros national : Amador. Celui-ci avait mené une révolte d'esclaves et avait tenu tête durant plusieurs mois aux Portugais…

 

Le petit archipel africain de Sao Tomé et Principe célèbre aujourd'hui son héros national : Amador. Celui-ci, au XVIe siècle, a mené une révolte d'esclaves et a tenu tête durant plusieurs mois aux Portugais. Mais, Lisbonne ayant envoyé du renfort, Amador a fini par être capturé et exécuté, le 4 janvier 1596. Depuis 2005, l'anniversaire de ce jour est férié sous le nom de Jour du martyre (Dia dos Mártires).

La révolte a débuté le 9 juillet 1595 avec le meurtre de plusieurs Portugais lors de la messe de l'église de la Trinité et s'est terminée le 29 de ce mois avec la défaite de son chef. Au cours des trois semaines du soulèvement, les esclaves ont détruit de nombreuses plantations de canne à sucre et moulins. La dernière bataille a eu lieu le 28 juillet quand Amador a attaqué la ville avec une armée de 5 000 hommes (soit la moitié des esclaves de Sao Tomé), un plus gros effectif que celui des colons mais bien moins armés. Suite à la défaite des mutins, les principaux commandants d'Amador ont été arrêtés et pendus. Amador Rei, lui, ne sera rattrapé que quelques mois plus tard. Pendant le soulèvement, plus des deux tiers des sucreries ont été détruites. La production de sucre à Sao Tomé-et-Principe n'atteindrait jamais son niveau d'avant la révolte. La révolte n’a fait qu’accélérer un déclin engagé dès 1580. 

Nous n'avons de lui aucun portrait authentique, il n'empêche que la tête d’Amador Rei (une légende fait de lui un roi) figure sur tous les billets de banque du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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