L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
31 décembre : la journée de la diaspora et du nationalisme azéri
C’est la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre l’Iran et la république soviétique d’Azerbaïdjan.
Ce jour est férié en Azerbaïdjan en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre la république soviétique d’Azerbaïdjan et l’Iran afin de réunir le peuple azéri en un seul État. Écoutant cet appel, près de 4000 manifestants azerbaïdjanais avaient traversé le fleuve Arax qui sépare les deux pays afin de rejoindre les Azerbaïdjanais iraniens. Coupant les fils barbelés, ils ont détruit la frontière sur 130 kilomètres, en exigeant la libre circulation entre les deux pays. Le même jour, le premier Congrès mondial des Azerbaïdjanais s’ouvrait à Istanbul, en Turquie. Ce sont ces deux événements qui ont inspiré la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais (Dünya Azərbaycanlılarının Həmrəylik Günü) qui est célébrée chaque 31 décembre depuis 1991.
L’Azerbaïdjan est un pays de 10 millions d’habitants, en très grande majorité Azéris. En Iran est peuplé de 85 millions d’habitants mais au moins 20 millions d’entre eux sont azéris, peut-être même 25 ou 30 millions selon certaines estimations. Tous ne sont pas animés d’une tentation séparatiste, loin de là. Certains sont même au cœur du régime de la république islamique, comme Mir Hossein Moussavi qui fut premier ministre de 1981 à 1989. Téhéran a toutefois perçu le danger de cette soudaine bouffé de nationalisme d’une population turcophone à l’identité encore assez floue et demandé à Gorbatchev de réagir. L’URSS finissante ne souhaitait pas avoir des problèmes avec un État faisant du prosélytisme religieux dans toute la région s’est efforcé de calmer le jeu vis-à-vis de l’Iran (on ne remet pas enchausse une frontière vieille de plus de deux siècles entre en pire russe et perse). En revanche, Moscou fermera les yeux sur les pogroms anti arméniens qui se dérouleront dans les jours qui suivent à Bakou (au moins 90 morts civils arméniens et de 700 blessés, du 12 au 18 janvier 1990) et qui permettrons de canaliser la violence azérie dans une direction moins problématique pour la Russie.
La stratégie de Téhéran a été, dans un premier temps, d’amadouer Bakou et de tenter d’entraîner dans son orbite ce pays peu religieux mais de culture chiite. Peine perdue l’Azerbaïdjan, pays turcophone, a préféré s’appuyer sur Ankara pour assouvir ses ambitions nationalistes. La dernière guerre du Haut-Karabagh contre les Arméniens lui donnera raison. L’idée d’une réunion de tous les Azéris dans un même pays est aujourd’hui mise en sourdine en revanche la violence nationaliste se déchaîne contre le peuple Arménien, coupable d’isoler le Nakhitchevan, aujourd’hui peuplé d’Azéris du reste de l’Azerbaïdjan. D’où un grignotage des frontières de la république d’Arménie associé à une pression diplomatique constante sur Erevan. La Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais, célébrée aujourd’hui, est une de ces journées où s’exacerbe le nationalisme azéri, aussi bien dans la diaspora qu’en Azerbaïdjan.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 décembre 2021
Le nationalisme azéri assorti des symboles de Noël
30 décembre : la mémoire d'un résistant indien contre les Anglais
Au Meghalaya, dans le nord-est de l’Inde, on commémore l’exécution par les Anglais de U Kiang Nangbah, pendu le 30 décembre 1862.
L’État indien du Meghalaya, situé au nord du Bangladesh, célèbre son héros national : U Kiang Nangbah, pendu par les Anglais le 30 décembre 1862. En hommage à ce grand résistant, U Kiang Nangbah Day est férié dans ce petit État du nord de l’Inde.
En 1835, les Britanniques qui occupaient le Bengale ont annexé le royaume de Jaintia situé à ses marges. À la fin des années 1850, Anglais ont commencé à taxer les Jaïntiens et ont tenté d'interdire certaines de leurs traditions et rituels religieux séculaires. En 1860, ils ont introduit une taxe d'habitation et un impôt sur le revenu. Ceux qui n'avaient pas les moyens de payer la taxe d'habitation ou refusaient de la payer par principe ont été expulsés de force de leurs maisons. Bien sûr, les nouvelles taxes et l'ingérence dans leur vie quotidienne et leurs rituels religieux ont provoqué la colère des habitants, et les jaïntiens se sont rebellés contre les Britanniques .
U Kiang Nangbah, un jeune paysan de Jowai, devient le chef des rebelles. La date exacte de sa naissance est inconnue, mais on pense qu'il était encore un enfant lorsque le royaume de Jaintia a été annexé par les Britanniques, ce qui fait de lui un jeune homme au moment du soulèvement.
U Kiang Nangbah a organisé plusieurs raids réussis contre les Britanniques, les obligeant à appeler des renforts afin de réprimer la révolte. La rébellion doit une grande partie de son succès initial à l'habileté d'U Kiang Nangbah à cacher son identité aux Britanniques. Comme ils ne savaient pas qui dirigeait les rebelles, ils ne pouvaient pas prédire son prochain mouvement.
Malheureusement, l'un des hommes d'U Kiang Nangbah s'est avéré être un traître et a révélé son identité aux Britanniques contre une récompense de 1 000 roupies. En conséquence, les Britanniques ont capturé U Kiang Nangbah le 27 décembre 1862 et lui ont offert le choix entre la reddition publique et la mort. Il a choisi de mourir et a été pendu à Jowai le 30 décembre.
Moins d'un siècle après son exécution, l'Inde est devenue indépendante. Depuis, les habitants de Khasi et de Jaintia Hills ont perdu une grande partie de leur culture traditionnelle. En fait, peu de personnes parmi la jeune génération se souviennent même de U Kiang Nanbah.
En 2019, une statue commémorative d'U Kiang Nangbah a été dévoilée à l'occasion du 157e anniversaire de la mort. Elle a été conçue par l'Union des étudiants de Khasi à la jonction de l'hôpital civil de Shillong.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 décembre 2021
28 décembre : la mémoire de la déportation des Kalmouks par Staline
La Journée du souvenir des victimes de la déportation des Kalmouks, opérée par Staline en 1943.
Les Kalmouks, peuple mongol, sont les habitants de l’ancien Khanat de Khalmyk, devenu une colonie russe puis un oblast autonome au sein de la république de Russie, composante de l’URSS. En 1935, l’obast a accédé au statut de République socialiste soviétique autonome de Kalmoukie. Elle est située sur la côte nord de la mer Caspienne.
C’est pendant la Seconde guerre mondiale que la destinée de plusieurs peuples minoritaires de l’URSS a basculée. Dénoncés comme ennemi, les Tatars de Crimée, les Balkars, les Tchétchènes et les Ingouches, les Kalmouks… Pour ces derniers cela s’est joué le 28 décembre 1943 avec l’ordre signé par Staline de déportation vers la Sibérie du peuple Kalmouks en entier. La veille leur république avait été supprimée de la carte de l’URSS. Accusés de collaborer avec les occupants nazis et combattu l’Armée rouge, quelque 100 000 personnes furent jetées hors de leurs maisons. Les femmes, les enfants et les vieillards ont été entassés dans des wagons à bestiaux pour être envoyés en Sibérie. Nom de code de l’opération « Ulusy » (Операция « Улусы »). 16 000 d’entre eux ont perdu la vie pendant la déportation, de faim, de froid ou de maladie, avant d’atteindre leur destination finale. D’autres sont morts en Sibérie… Ils n’étaient plus que 60 000 en 1945.
Les Kalmouks ont été réhabilités après la mort de Joseph Staline . En 1956, son successeur Nikita Khrouchtchev dénonça les répressions de Staline et initia une série de réformes. La république soviétique de kalmoukie a été rétablie et les Kalmouks ont été autorisés à retourner dans leur région d'origine depuis les colonies sibériennes. En 1991, les répressions de Staline contre les minorités ethniques ont été officiellement déclarées comme un acte de génocide.
En 2004, le Parlement de Kalmoukie a déclaré le 28 décembre – anniversaire du début de la déportation – la Journée du souvenir des victimes de la déportation des Kalmouks (Депортация калмыков). Ce matin, un rassemblement de deuil a lieu à Elista, la capitale de la Kalmoukie, en mémoire des victimes de la déportation et de la répression. L'événement organisé près du monument d’Ernst Neizvestny "Exode et retour" réunit environ 3000 personnes. Des représentants d'organisations d'anciens combattants, d'organismes de l'État et de simples citoyens déposent fleurs et couronnes au mémorial. Des cérémonies religieuses orthodoxes et bouddhistes complètent la journée commémorative. Ce jour, sur le territoire de la Kalmoukie, est un jour férié et chômé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 décembre 2021
Le monument “Exodus et Retour”
27 décembre : la Corée du Nord célèbre sa constitution et son régime
Le Jour de la Constitution socialiste de la République populaire démocratique de Corée commémore l’adoption en 1972 du texte fondateur du régime nord-coréen.
Cette constitution a été adoptée lors de la première session Assemblée populaire suprême le 27 décembre 1972. C’est cette charte qui fait de la Corée un État communiste fondée sur l’idéologie du Juche (développé par son dictateur de l’époque : Kim il Sung). Juche en un ensemble de principes utilisés pour justifier ses décisions politiques : indépendance politique (자주 ; jaju ), l'autosuffisance économique ( 자립 ; jarip ) et autonomie militaire ( 자위 ; jawi).
La Corée du Nord est basée sur un système de direction monolithique dans lequel le « Grand Leader » (le dictateur) contrôle complètement le Parti des travailleurs coréens (KWP ou le Parti), l'État et l'armée, qui forment les principaux organes directeurs du pays. La justification politique pour justifier la règle d'un seul homme a commencé à être développée au début des années 1950 et systématisée dans les années 1960.
Selon l'idée du Juche , les masses populaires, en tant que force motrice du développement historique, ont un pouvoir infini de transformer la nature et la société ainsi que de façonner leur propre destin, mais ce pouvoir ne peut être utilisé qu'avec efficacité et pleinement. potentiel lorsqu'ils sont commandés par un chef qui peut présenter une idéologie révolutionnaire et les guider sur la bonne voie. La théorie du grand leader définit le chef comme le cerveau supérieur des masses populaires et en tant que tel, il ou elle occupe une position absolue et joue un rôle décisif dans le développement historique et les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière. En outre, la théorie stipule que les masses populaires doivent être fermement unies au dictateur en termes d'idéologie et de volonté et soutenir avec loyauté la direction unique du leader. En outre, les dix principes pour l'établissement du système de direction monolithique du parti, une loi fondamentale placée au-dessus de la constitution et de toutes les autres lois, et similaire au Décalogue ou aux Dix Commandements, confère à Kim Il-sung et Kim Jong-il un statut semblable à celui de Dieu et élabore en dix articles et 60 clauses les principes et des tâches visant à garantir le règne héréditaire de la famille Kim.
C’est aujourd’hui, le Jour de la Constitution socialiste de la République populaire démocratique de Corée ( 조선민주주의인민공화국 사회주의 헌법의 날 ). La constitution a été amendée huit fois : en 1992, 1998, 2009, 2010, 2012, 2013, 2016 et 2019. Elle avait remplacé la première constitution du pays, calquée sur celle de l’URSS, qui a été approuvée en 1948.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
Kim ll-Sung montre la voie à son fils et successeur, Kim Jong-il (grand-père et père du dictateur actuel)
26 décembre : l'Iran officiel célèbre la milice du Bassidj
Le Basij, devenu une véritable mafia au service du régime des mollahs, célèbre son anniversaire.
Le régime de Téhéran commémore chaque 26 décembre l’ordre de l’ayatollah Khomeiny de créer une organisation paramilitaire pour défendre le régime. Cette milice n’a été créée qu’en 1980, mais c’est le 26 décembre (le 5 Azar selon le calendrier islamique) 1979 que le guide suprême a annoncé la création du Bassidj (بسيج), terme qui signifie « mobilisation », son nom complet est Sāzmān-e Basij-e Mostaz'afin (سازمان بسیج مستضعفین), c’est-à-dire l’Organisation pour la mobilisation des opprimés, chaque membre est appelé un basiji.
L'organisation était ouverte à tous entre 18 et 45 ans, hommes et femmes. Cependant, pendant la guerre Iran-Irak, les volontaires Basij comprenaient des personnes d'âges divers, tels que des enfants aussi jeunes que 12 ans et des hommes âgés, dont certains avaient déjà 80 ans. On se souvient pendant ce conflit des attaques par vagues humaines qui sont à l’origine de centaines de milliers de morts, sacrifiés par le régime.
C’était l’époque où les familles iraniennes avaient en moyenne 6 enfants. Aujourd’hui que le taux de fécondation a chuté à 2 enfants par femme, il n’est plus question de sacrifier ainsi la jeunesse qui d’ailleurs, très désabusée ne se mobiliserait plus pour défendre le régime. Au contraire, il s’agit plutôt de la contenir pour éviter qu’elle de renverse le régime des mollahs. C’est là que le Bassidj intervient. Depuis les élections contestées de 2009, son rôle principal est de réprimer les manifestations d’opposants. C’est sous l’ayatollah Ali Khamenei, que leur mission a été redéfinie et leurs pouvoirs fortement augmentés. À mesure que le régime a perdu en soutien populaire, l’organisation a contribué à sa militarisation. Elle a acquis un pouvoir économique et une influence considérable. Elle constitue une composante majeure des Gardiens de la révolution qui constituent, aujourd’hui, un véritable État dans l’État. À tel point qu’on peut se demander si cette véritable mafia ne se mobilise pas d’abord pour sa propre survie. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes rejoignent le Bassidj non par patriotisme ou convictions religieuses, mais en raison des avantages qu'il offre : des allocations, une exemption du service militaire obligatoire, des places réservées dans les universités et de meilleures chances d’obtenir un emploi ou une promotion dans le secteur public.
La Journée du Bassidj (روز بسیج) est avant tout marquée par des défilés militaires destinés à afficher sa puissance et conforter le régime en place.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2021
25 décembre : dans le monde entier, ou presque, c'est Noël !
Cette fête chrétienne commémore la naissance du Christ. La date n'est certainement pas celle de la naissance de Jésus dont l'année même n'est pas connue.
Cette fête chrétienne commémore la naissance du Christ. La date n'est certainement pas celle de la naissance de Jésus dont l'année elle-même n'est pas connue avec certitude. Au vu des éléments historiques et de ce que nous en disent les Évangiles, de l'an 5 av. J.-C. à l'an 5 ap. J.-C. semble être la fourchette la plus probable. Quant au 25 décembre, il correspond à celle du culte du dieu Mithra, dieu de la lumière, très populaire à l'époque et qu'il s'agissait de concurrencer. C'est au IVe siècle que cette date fut choisie, antérieurement, elle avait été fixée au 6 janvier, une date que seuls les Arméniens ont conservé.
Avec le temps, Noël est devenue une fête vraiment internationale. Au Japon, on s'offre des cadeaux ; en Iran, on décore les vitrines de Pères Noël ; au Pakistan, le jour est férié, comme dans d'autres pays musulmans : le Bangladesh ou Indonésie ; c'est aussi le cas à Taïwan, en Inde en Birmanie, à Singapour... autant de pays où, pourtant, les chrétiens sont très minoritaires.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 décembre 2021
L’ayatollah Khamenei chez lui, à droite le portrait de Khomeiny, à gauche le sapin de Noël
À Séoul, Corée
Décorations de Noël dans une rue de Dakar
Un sapin de Noël fait de pelote de laine exposé rue Qianmen à Pékin
20 décembre : Macao célèbre le jour où elle est tombée sous l'autorité de Pékin
La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao rappelle ce jour de 1999 où le Portugal a cédé sa colonie de Macao à la Chine.
La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao est célébrée chaque année le 20 décembre. Elle rappelle ce jour de 1999 où le Portugal a cédé le territoire de Macao à la Chine.
Les Portugais étaient présents sur cette petite péninsule et les deux îles depuis le XVIe siècle. Le 20 décembre 1999, cette colonie portugaise, relativement prospère, est devenue la Région administrative spéciale de Macao de la république populaire de Chine (中華人民共和國澳門特別行), une région de moins en moins spéciale que Pékin est en train de normaliser sans grande résistance localement, à l’inverse de ce qui se passe dans l’ex-colonie britannique de Hong Kong, cédée à la Chine deux ans et demi avant Macao.-
La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao (澳門特別行政區成立紀念日), Dia Comemorativo do Estabelecimento da Região Administrativa Especial de Macau, est considérée comme un simple « retour de Macao à la patrie ». Les festivités s’insèrent dans le « Macao Festival of Light 2021 » qui se déroule entre le 4 décembre 2021 et le 2 janvier 2022, de 19h00 à 22h00 célébrant diverses fêtes festives, outre le 22e anniversaire de la création de la région administrative spéciale de Macao, le solstice d'hiver, Noël, le Nouvel An…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 décembre 2021
19 décembre : dernier dimanche avant Noël, les Allemands allument la 4e bougie
C’est le 4e dimanche de l’Avent. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne faite de branches de sapin.
Pour les chrétiens occidentaux, c’est le 4e dimanche de l’Avent, la période qui se termine à Noël. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne de branches de sapin que l’on a confectionné pour le 1er dimanche de l’Avent. Une occasion pour les enfants allemands de faire rôtir une écorce d’orange sur la flamme de la bougie ou quelques aiguilles de sapin, pour le plaisir de l‘odeur. Cette tradition, qui vient des protestants, reste très populaire, même chez les catholiques.
La tradition vient du monde germanique et est bien antérieure au christianisme. Les Anciens symbolisaient le cycle de la vie avec des roues de feuillages. En cette période de fin d’un cycle et du début d’un renouveau, correspondant au solstice d’hiver, les chrétiens se sont inspirés des coutumes païennes de la couronne qui évoque la course du soleil.. La couronne de l’Avent (Adventskranz) est apparue au XVIe siècle en Allemagne du Nord, sous l’influence des Frères Moraves (une secte protestante), avec la tradition d’éclairer une bougie à chaque dimanche de l’Avent. Plus tard, elle a été popularisée par le pasteur luthérien Johann Hinrich Wichern (1808-1884) qui a eu l’idée, en 1839, de faire éclairer 24 bougies successivement chaque jour de l’Avent par les enfants d’un orphelinat de Hambourg. La coutume n’a pénétré en Alsace que dans les années 1930 et en Autriche après 1945. La couronne de l’Avent a traversé l’Atlantique avec l’immigration allemande, mais les Américains ont plutôt inventé l’usage de l’accrocher verticalement à leur porte d’entrée pour monter au voisinage que leur maison fête Noël. Par le biais des séries américaines, la coutume est arrivée ensuite en France où la tradition des bougies n’existe pas sauf un peu en Alsace. Les Français l’ont adopté comme un élément purement décoratif du temps de Noël. Le monde orthodoxe a pu aussi être influencé, à la marge. Ceux qui suivent cette coutume, allument successivement 6 bougies, car pour les orthodoxes, l’Avent compte deux dimanches de plus. Certains, chez les catholiques allemands, prévoient une cinquième bougie à allumer le jour de Noël. En Suède, on ne les éclaire que lors de la Sainte-Lucie, mais toutes en même temps. Il existe de nombreuses variantes… Toute cette symbolique de la lumière, d’origine païenne, n’est pas sans rappeler, bien sûr, la tradition juive d’Hanoucca.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2021
la couronne du pasteur Wichern
Au dessus de la porte d’une église nord-américaine
18 décembre : la fête nationale du Qatar
Le 18 décembre commémore l’unification du pays sous l’égide la famille Al-Thani, la dynastie qui règne sur l’émirat depuis près d’un siècle et demi.
Depuis 2007, l’émirat célèbre sa fête nationale le 18 décembre. Jusque-là, c’était le 3 septembre qui était marqué comme Fête nationale du Qatar (اليوم الوطني لقطر) en souvenir de l’indépendance du pays, il y a un demi-siècle, le 3 septembre 1971. Mais cette date ne conférait pas une grande profondeur historique à ce petit État bâti très vite sur du sable. La nouvelle date choisie fait référence à ce jour de 1878, le 18 décembre, où Jassim bin Mohammed Al Thani a succédé à son père, Mohammed bin Thani, et a obtenu l’allégeance de l’ensemble des tribus de la péninsule, pour faire face au suzerain (théorique) ottoman et au pouvoir bien réel des Anglais, déjà dominants dans le Golfe.
Le 18 décembre commémore donc l’unification du pays sous l’égide la famille Al-Thani, la dynastie régnante sur l’émirat, elle-même vivait à l’époque sous le protectorat des Anglais qui ont dominé le Golfe pendant plus d’un siècle. Cette fête est celle de l’émirat et en même temps, celle de la famille régnante qui impose son pouvoir à la péninsule depuis le 18 décembre 1878. Un pouvoir qui ne peut être contesté, le pays n’étant pas une démocratie.
La fête nationale du Qatar est largement célébrée dans tout le pays avec divers événements et activités festifs, notamment le défilé de la fête nationale qui se déroule sur la corniche de Doha de 9h à 11h, des événements culturels sur le thème du patrimoine au village culturel de Katara… La journée se termine par des feux d'artifice à partir de 20h. Ce jour-là, les bureaux du gouvernement, les établissements d'enseignement et la plupart des entreprises sont fermés. Cette année le Qatar National Day coïncide avec la fin de la Coupe Arabe de la FIFA. En 2022, elle coïncidera avec la finale de la coupe du monde de football.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 décembre 2021
La grande parade de la fête nationale sur la corniche de Doha
16 décembre : le Pakistan commémore un effroyable massacre d'enfants opéré par les talibans
La Journée à la mémoire des martyrs commémore le massacre du 16 décembre 2014 à Peshawar
Triste anniversaire que celui d’un massacre d’écolier, célébré chaque 16 décembre au Pakistan comme la Journée à la mémoire des martyrs. C’était, le 16 décembre 2014, six assaillants vêtus d’uniformes militaires ont pris d’assaut une école de Peshawar où 500 élèves étaient présents. Le bilan fut effroyable, au moins 141 personnes ont été tuées, dont une majorité d’enfants, et une centaine de blessées. L'assaut aura duré près de sept heures. Les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants ou adolescents, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui. Les élèves avaient entre 10 et 20 ans.
L'attaque a été revendiquée par les talibans du Tehreeh-e-Pakistan (TTP) en représailles à une offensive de l'armée pakistanaise dans le nord-ouest de l’Afghanistan. La ville de Peshawar est régulièrement martyrisée par les attaques de terroristes, qui y accèdent via les zones tribales pakistanaises (régions peuplées de Pachtounes, la même ethnie sur laquelle s’appuie le régime taliban de Kaboul). L'école est située dans les faubourgs de Peshawar, à la lisière des zones tribales que revendique l’Afghanistan.
En signe de deuil, tous les établissements scolaires du Pakistan sont fermés chaque 16 décembre pour ce Solidarity Day with the martyrs of the APS.
Aujourd’hui, le Tehreeh-e-Pakistan (TTP), avatar pakistanais des talibans, est de retour sur ses terres origines, le Waziristan, après avoir contribué à la prise du pouvoir des talibans à Kaboul. L’objectif est la destruction du Pakistan lui-même. Toute l’ambiguïté du régime d’Islamabad à l’égard des talibans depuis une vingtaine d’années s’avère aujourd’hui totalement mortifère. Le massacre du 16 décembre que l’on commémore aujourd’hui en est un des symboles. Malgré tout la prise de conscience est tardive et loin d’éteindre unanime.
#APSPeshawar #PeshawarAttack
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022
15 décembre : aux Pays-Bas, la journée des nouveaux naturalisés et de l'Outre-mer
Les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Le même jour, le pays célèbre ses liens avec ses territoire d’Outre-mer.
Chaque 15 décembre, les Néerlandais célèbrent la Fête du Royaume (Koninkrijksdag). Ce n'est pas un jour férié mais les bâtiments gouvernementaux arborent le drapeau des Pays-Bas associé à un fanion orange.
Depuis 2008, le 15 décembre a pris une dimension particulière en devenant la Journée de la naturalisation (Naturalisatiedag), qui était autrefois célébrée le 24 août. C’est le 15 décembre que les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Ce qui donne lieu à des cérémonies festives.
La célébration du Jour du Royaume est liée à la signature de la Charte du Royaume des Pays-Bas par la reine Juliana le 15 décembre 1954. La Charte établit les relations entre les Pays-Bas et ses territoires d’outre-mer des Caraïbes : Aruba, Curaçao et Sint Marteen. Il s'agit du principal document juridique du royaume et des trois pays des Caraïbes qui lui sont subordonnés.
La célébration du Jour du Royaume est traditionnellement marquée par des concerts gratuits, organisés pour célébrer les relations entre les Pays-Bas et ses anciens ou actuels territoires d'outre-mer : Suriname, Antilles néerlandaises et Nouvelle-Guinée néerlandaise.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2021
14 décembre : la vengeance des 47 samouraïs, une vendetta à la japonaise
Fête dans le temple Sengaku-ji à Tokyo, où reposent les quarante-sept rônins (ou samouraïs), en souvenir d’une histoire de vengeance datant de 1702.
Chaque 14 décembre, dans le temple Sengaku-ji, à Tokyo, où reposent les quarante-sept rônins (ou samouraïs), un véritable festival est organisé en souvenir d’une histoire de vengeance datant de 1702 et qui fut assouvi un 14 décembre précisément. En 2002, le 300e anniversaire de cette histoire (vraie) très populaire a été célébré dans tout le pays. Depuis, elle a donné lieu à une dizaine d’adaptations télévisées, s’ajoutant aux 34 films réalisés au XXe siècle à partir de cette épopée. Chaque année, la petite ville balnéaire d'Ako, sur l'île de Honshu, célèbre aussi le Jour de mémoire des 47 rônis (赤穂義士祭) par une grande parade en costume d’époque. C’est là que l’histoire a commencé.
Le maître des quarante-sept samouraïs s’appelait Asano Naganori, c’était le daimyo (seigneur) du domaine d'Ako. Il avait une relation très tendue avec Kira Yoshinaka, le maître de cérémonie à la cour du Shogun. Un jour, Kira a publiquement insulté Asano, ce dernier a dégainé son épée et a tenté de le tuer. Pour cela, Asano a été immédiatement arrêté et condamné à commettre un seppuku (un suicide rituel ou hara-kiri).
Les biens d'Asano ont été confisqués et ses serviteurs sont devenus des rônins – des samouraïs sans maître. Mais comme Kira n'a pas été puni pour avoir insulté Asano, les rônins ont juré de venger leur maître en tuant Kira, même s'ils savaient qu'ils feraient face à une punition sévère.
Il a fallu deux ans aux rônins pour réaliser leur plan. Ils sont devenus marchands, ouvriers et moines afin d'apaiser les soupçons de Kira, et ainsi déguisés, ont pu accéder à sa maison. Leur chef Oishi a divorcé de sa femme, et déménagé à Kyoto où il a commencé à boire beaucoup, à fréquenter les maisons de geishas et à agir de manière obscène en public pour convaincre tout le monde qu'il avait totalement oublié la mort de son maître. C’était une ruse.
Deux ans plus tard, Oishi était convaincu que Kira avait baissé sa garde et que tout était prêt pour leur acte de vengeance. Il a alors quitté Kyoto pour rejoindre les autres rônins à Edo. Tôt le matin du 14 décembre 1702, armés d'épées et d'arcs, ils attaquèrent la maison de Kira . Tuant 16 personnes et en blessant 22, dont le petit-fils de Kira, ils ont trouvé le propriétaire sur la maison dans un placard.
Oishi s'adressa respectueusement à Kira et lui dit qu'ils étaient venus venger leur maître. Il a invité Kira à commettre un seppuku pour mourir comme un vrai samouraï, mais Kira était si effrayé qu'il ne pouvait même pas répondre. Alors un rônin l'a immobilisé et Oishi a coupé la tête de Kira avec son poignard. Les rônins portèrent la tête de Kira à travers la ville et la déposèrent sur la tombe de leur maître dans le temple Sengaku-ji à Edo (aujourd’hui Tokyo).
Le Shogun a aussitôt condamné les rônins à mort pour meurtre. Cependant, ils ont été autorisés à mourir d'une mort honorable en commettant le seppuku. Quarante-six rônins se sont ainsi suicidés le 4 février 1703 . Le quarante-septième rônin n'était pas avec eux car il avait été envoyé comme messager à Ako juste après le meurtre. À son retour, il a été gracié par le Shogun et a vécu une longue vie. Le quarante-septième rônin mourut à 87 ans et fut enterré aux côtés de ses camarades et de leur maître.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 décembre 2021
La procession d’Ako, en costume d’époque
Hommage sur les tombes de 47 rônis à Tokyo, au temple Sengaku-ji
13 décembre : le massacre de Nankin, épisode tragique de la guerre sino-japonaise
Une des pires humiliations pour la Chine que le massacre des habitants de Nankin opéré par l’armée d’occupation japonaise, lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937.
La Chine commémore un des grands massacres du XXe siècle. Selon les estimations locales, l’armée d’occupation japonaise aurait massacré quelque 300 000 habitants de la ville de Nankin (aujourd’hui appelée Nanjing) lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937 et dans les jours qui ont suivi. Nankin était alors la capitale de la république de Chine. Même si le bilan a sans doute été un peu surestimé par les Chinois, cet épisode a été un des plus tragiques et des plus humiliants de la guerre sino-japonaise.
Si le massacre de Nankin a profondément marqué la Chine, sa commémoration officielle est très récente, tant l’humiliation a été profonde. C’est en 1995, seulement qu’a été érigé un mur commémoratif sur lequel sont inscrits les noms des 300 000 victimes. Ce n’est qu’en 2014 que date, le 13 décembre, a été désignée comme le Jour commémoratif national pour les victimes du massacre de Nanjing (南京大屠杀遇难者国家纪念日) et érigée en deuil national. Depuis Pékin en fait un élément de propagande contre le Japon.
Depuis chaque année, exactement 10 h 01, les sirènes commencent à retentir et les automobilistes à travers la ville arrêtent leur voiture. Les piétons s’immobilisent eux aussi pendant une minute de silence en souvenir des victimes. Un cérémonial et un défilé militaires sont organisés au mémorial de la ville. Après le discours, 84 adolescents habiles de blanc lisent une déclaration de paix. Six représentants citoyens font sonner la cloche de la paix. Au total, 3 000 colombes blanches sont lâchées pour survoler la place commémorative. Malgré le froid hivernal, des milliers de personnes vêtues de vêtements sombres assistent à la cérémonie commémorative nationale du massacre avec des fleurs blanches épinglées sur la poitrine et défilent pour transmettre leurs condoléances aux derniers survivants encre en vie. Ainsi se déroule ce 84e anniversaire.
Chaque année, le gouvernement japonais est prié de s'excuser auprès des victimes du massacre de Nanjing et de leurs proches survivants et de verser une indemnisation appropriée. Ce qu’il n’a jamais fait. L'un des principaux auteurs du massacre de Nankin, le prince Yasuhiko Asaka, qui commandait les forces japonaises lors de l'assaut final de Nanjing, n'a jamais été inculpé de crimes de guerre.
Dans la diaspora chinoise, des cérémonies prennent un peu plus d’ampleur chaque année. En 2018, la ville de Toronto a inauguré un mur commémoratif du massacre de Nanjing et, depuis, organise une cérémonie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2021
12 décembre : à Mexico, le plus grand pèlerinage au monde, après le Hadj
C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe, dans les faubourgs de Mexico.
C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent chaque 12 décembre dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe (Nuestra Señora de Guadalupe), dans les faubourgs de Mexico, en dépit du covid. Ce serait le plus important pèlerinage annuel au monde après le Hadj des musulmans à La Mecque.
Protectrice de Mexico puis du Mexique, elle est devenue la patronne de toute l’Amérique latine. Sa basilique est le deuxième sanctuaire le plus visité au monde après Saint-Pierre de Rome. Elle se dresse à l’emplacement même où elle serait apparue, en 1531, à un jeune indigène, récemment baptisé. Depuis, on conserve précieusement et on vénère la tilma (le manteau) portée par le jeune homme ce jour-là et sur laquelle l’image de la vierge se serait mystérieusement imprimée. L’affluence est telle que trois tapis roulants sont nécessaires pour que chacun puisse rapidement apercevoir l’image sainte. Elle est la mère de tous les Mexicains, elle fait partie intégrante de leur identité nationale. Au point que pour confondre les immigrants clandestins centraméricains, la police avait l’habitude de leur demander la couleur de ses yeux. S’ils répondaient « bleu », ils étaient refoulés, car la Guadalupe est une métisse, à l’image des Mexicains qui la surnomme la Morena (la brune).
À Los Angeles, en Californie, on célèbre ce 490e anniversaire de l'apparition de la Vierge à Saint Juan Diego à Tepeyac dès ce 11 décembre au soir par de grandes festivités dans tous les quartiers latinos.
À Lourdes, en France, un sanctuaire dédié à Notre-Dame de Guadalupe a été inauguré en 2011. Il abrite l’image de la vierge mexicaine arrivée officiellement en 1966. Ce 11 décembre une messe y a été dite à 12h00.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2021
Mise à jour 13 décembre 2022 : En cette fin de semaine, onze millions de pèlerins mexicains et latino-américains étaient présents dans les rues de la capitale, selon les chiffres officiels, environ 5 millions ont visité le sanctuaire le 12 décembre. Le pèlerinage a retrouvé son cours normal après une annulation en 2020 et des restrictions en 2021 pour raisons sanitaires.
11 décembre : l'Argentine célèbre son tango
Cette Journée du tango qui commence à être fêtée un peu partout dans le monde correspond à l’anniversaire de Carlos Gardel né en 1890 et dont le mausolée, à Buenos Aires, est ouvert au public aujourd’hui seulement.
Buenos Aires retentit partout des rythmes du tango. Cette Journée nationale du tango (Dia Nacional del Tango), créée en 1977, qui commence a être fêtée un peu partout dans le monde correspond à l’anniversaire de Carlos Gardel (photo) né en 1890, voix mythique du tango, mais aussi à celui de Julio Caro (1899), l’un de ses grands musiciens.
Tout à commencé avec la Gran Milonga Nacional (bal où l’on danse le tango) tout le long de l’Avenida de Mayo qui attire chaque année des milliers de passionnés.
C’est le plein été en Argentine, les festivités autour du tango durent plusieurs jours et se terminent aujourd’hui avec les cérémonies liées à l’anniversaire, ce soir à partir de 18h00, sur l'esplanade du Centre culturel Kirchner. Ce mercredi, 11 décembre de 11h à 15h, au cimetière Charcarita de Buenos Aires, le mausolée de Carlos et Berta Gardel est ouvert aux visiteurs venus leur rendre hommage.
Julio de Caro, metteur en scène, compositeur et arrangeur, fut l'un des grands représentants du genre tango et des modernisateurs de la musique urbaine. Il incarne une force évolutive au sein du genre et donne naissance à la Guardia Nueva del tango : un mouvement pour le renouveau de l'esthétique musicale, qui émerge entre 1917 et 1925. Pour sa part, Carlos Gardel est l'initiateur et le plus grand représentant du tango en tant que chanson : c'est lui qui a inventé la façon de chanter le tango, qui lui a donné son propre style comme on ne l'avait pas entendu jusque-là. De ce moment jusqu'à sa mort dans le tragique accident d'avion à Medellín, Gardel continue d'être une grande icône du tango.
En 2019, une statue du chanteur et compositeur de tango a été installée à Compans Caffarelli à deux pas de sa maison natale de Toulouse où il est né le 11 décembre 1890, Carlos Gardel a émigré en Argentine avec sa mère à l'âge de 2 ans.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2021
10 décembre : faute de démocratie, la Thaïlande célèbre sa révolution constitutionnelle
La Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel
En cette journée mondiale des droits de l’homme, la Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam (devenu la Thaïlande) d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel où, en principe, le pouvoir du monarque demeure limité.
Ce Jour de la constitution ou Wan Rattha Thammanun (วันรัฐธรรมนูญ) est une fête paradoxale quand on sait que la constitution de 1932 n’a duré que 14 ans et que depuis, la Thaïlande a connu une vingtaine de constitutions ! La plupart ont été adoptées après un coup d’État militaire destiné à restreindre l’élan démocratique d’une population toujours prête à réclamer plus de liberté. L’instabilité chronique du pays s’est même accentuée ces dernières années. La constitution actuelle ne date que de 2017, elle remplaçait celle de 2014 qui elle-même se substituait à celle de 2007. La précédente ne datait que de 2006…
À Bangkok, un monument de la démocratie, situé sur l'avenue Ratchadamnoen, symbolise la constitution de 1932. Il est gardé par quatre structures en forme d'aile destinées à représenter les quatre branches des forces armées thaïlandaises – l'armée, la marine, l'aviation et la police – qui ont participé à la révolution de 1932. Car à l’époque l’armée s’était rangée du côté des révolutionnaires contre le pouvoir royal.
Cela n’a plus été le cas par la suite. La plupart des dictateurs thaïlandais sont tous des militaires royalistes. C’est le cas du général Prayut Chan-o-cha, commandant en chef de l’armée, qui occupe aujourd’hui le poste de premier ministre. Son coup d’État de 2014 qui l’a amené au pouvoir avait été approuvé par le très respecté roi Bhumibol (Rama IX). Ce qui pourrait changer la donne, à l’inverse, c’est le caractère si peu respectable du roi actuel, Vajiralongkorn (Rama X), ses frasque et ses tendances tyranniques. Des monarchistes convaincus sont en train de lâcher le monarque, certains éléments de l’armée se montrent de moins en moins convaincus par l’opportunité de soutenir le roi. Va-t-on vers une seconde révolution en vue de l’instauration d’une véritable démocratie ? La jeunesse qui manifeste régulièrement n’aspire qu’à cela. Les choses s’accélèrent, la situation politique se dégrade. Il y a fort à parier qu’elle-ci aura lieu avant 2032, tant la demande de démocratie est grande dans le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 décembre 2021
Le monument de la démocratie (อนุสาวรีย์ประชาธิปไตย) a été construit pour commémorer la Révolution siamoise de 1932. Situé sur un rond-point de la principale avenue de la capitale, c’est un peu l’Arc de triomphe de Bangkok.
9 décembre : la Tanzanie fête ses 60 ans d’indépendance
C’est le Jour de l'Indépendance (du Tanganyika en 1961) et le Jour de la République (en 1962)
En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai car la Tanzanie n’a été créée qu’en 1964, après l’indépendance de l’archipel de Zanzibar, en 1963, et son union avec le Tanganyika, le 26 avril 1964. Aujourd’hui, le Jour de l’indépendance (Indepedence Day) ne célèbre que celle du Tanganyika, c’est-à-dire la partie continentale du pays qui fut une colonie portugaise, omanaise, allemande puis, finalement anglaise. Contrairement à Zanzibar où se sont déroulée une révolution et une guerre civile meurtrière, l’indépendance du Tangayika s’est faite assez pacifiquement même si une lutte politique fut nécessaire. Celle-ci a été menée par Julius Nyerere à l’origine de l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le parti qui a lutté pour l’indépendance. Celle-ci a été obtenue tardivement, le 9 novembre 1961, il y a 60 ans jour pour jour. À cette date une bonne partie de l’Afrique était déjà décolonisée. Un an après, à nouveau le 9 décembre, la République du Tanganyika était créée. Ce jour est aussi le Jour de la République (Republic Day).
La célébration du Jour de l'Indépendance et du Jour de la République sont généralement marqués par des défilés et des fêtes colorées, des concerts folkloriques… La fête avait toutefois été annulée en 2020, en raison de la pandémie et les fonds affectés à l’achat d’équipements hospitaliers. Cette année, pour le 60e anniversaire, la fête se déroulera à Dodoma, la capitale, et surtout au stade Uhuru, de Dar es Salaam, la principale ville, où des dirigeants locaux et internationaux honoreront l'occasion.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2021
8 décembre : la mémoire de John Lennon
Des centaines, voire des milliers de fans, nostalgiques et émus, viennent commémorer en chanson l’assassinat de John Lennon, le 8 décembre 1980
Chaque année, le 8 décembre, des centaines, voire des milliers de fans, nostalgiques et émus, viennent commémorer en chanson l’assassinat de John Lennon, l’un des artistes les plus populaires du XXe siècle, fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire.
John Lennon a été assassiné le soir du 8 décembre 1980, au pied de son immeuble new-yorkais, le Dakota building où il avait acheté plusieurs appartements en 1973. Sa veuve, Yoko Ono y vit toujours. Elle ne participe pas à la commémoration du 8 décembre, souvenir terrible pour elle qui fut témoin de la scène du meurtre de son compagnon, tué à bout portant de 4 balles. Sans raisons particulières, si ce n’est un irrépressible besoin de notoriété de la part de l’assassin, un paumé venu tout exprès d’Hawaï pour commettre son crime. Yoko Ono préfère assister à la fête du 9 octobre donnée pour l’anniversaire de John Lennon. Chaque année, à ces deux dates, des musiciens, entourés d’une foule d’admirateurs bravant le froid qui peut être vif en décembre, se rassemblent pour chanter tous en chœur jusque tard dans la nuit. Les chansons les plus célèbres de l’artiste. Imagine, le titre mythique écrit en mosaïque de marbre d’Italie, offert par la ville de Naples, au cœur du mémorial, est un incontournable. Mais aussi, Strawberry Fields Forever, la chanson culte, hymne à l’enfance et à la culture pop qui a donné son nom au mémorial Lennon conçu dans un coin de Central Park, juste en face du Dakota, entre la 71e rue et la 74e. Une plaque de bronze liste les 120 pays qui ont planté des fleurs ou donné de l’argent pour l’entretien de la zone dédiée à cet artiste symbole de l’époque peace and love. Hors des jours d’anniversaire, ce lieu est conçu comme un jardin méditatif de paix. Chaque année, un million de visiteurs y passe quelques instants.
Ce même soir du 8 décembre, la tour de lumière de l’île de Viðey au large de Reykjavik, en Islande, s’éclairera pour la dernière fois. Le monument, en forme de sculpture de lumière, inauguré le 9 octobre 2007, est appelé Imagine Peace Tower. Son puissant faisceau lumineux est éclairé en direction du ciel tous les soirs du 9 octobre au 8 décembre. En 2000, le 8 décembre, Fidel Castro lui-même est venu inaugurer une statue de John Lennon en bronze, assis sur un banc du parc qui porte son nom, à La Havane.
Le 8 décembre est aussi une date importante ailleurs dans le monde. Vous le lirez dans le livre de Jean-François Bernou
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2021
Le mémorial de John Lennon, à Central Park, New York City
7 décembre : l’attaque de Pearl Harbor, il y a 80 ans
Les États-Unis honorent les victimes de l'attaque japonaise de Pearl Harbor en 1941, un évènement qui a marqué un tournant dans la Seconde Guerre mondiale
Chaque 7 décembre les États-Unis honorent les victimes de l'attaque de Pearl Harbor en 1941, un évènement qui a marqué un tournant dans la Seconde Guerre mondiale puisqu’il a décidé les États-Unis, agressé par le Japon, à entrer en guerre contre les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon). La base militaire américaine de Pearl Harbor est située sur l’île d’Oahu, dans l’archipel américain d’Hawaï.
Chaque année, le 7 décembre, les survivants de Pearl Harbor, les anciens combattants et les visiteurs du monde entier se réunissent pour honorer et se souvenir des 2 403 militaires et civils qui ont été tués lors de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Quelque 1 178 personnes ont été blessées dans l'attaque, qui a coulé définitivement deux cuirassés de l'US Navy (l'USS Arizona et l'USS Utah ) et détruit 188 avions.
Le 23 août 1994, le Congrès des États-Unis a été désigné le 7 décembre Journée nationale du souvenir de Pearl Harbor (National Pearl Harbor Remembrance Day). Chaque année, des événements commémoratifs ont lieu au mémorial national de Pearl Harbor, culminant avec la cérémonie de commémoration le 7 décembre.
Le mémorial national de Pearl Harbor, la région de la marine d'Hawaï et les parcs historiques du Pacifique ont annoncé le thème de la commémoration nationale du jour du souvenir de Pearl Harbor de cette année : la vaillance, le sacrifice et la paix . Cette année marque la 80e commémoration de l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 et l'entrée subséquente des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.
Le National Park Service (NPS), Navy Region Hawaii, avec le soutien de Pacific Historic Parks, organise une série d'événements du 5 au 9 décembre dans le cadre de la 80e commémoration du jour du souvenir national de Pearl Harbor pour honorer les 2 390 vies américaines perdues lors de l'attaque de Pearl Harbor et de l'île d'O’ahu le 7 décembre 1941.
L'USS Nevada , le plus ancien cuirassé de Battleship Row lors de l'attaque de Pearl Harbor, a réussi à démarrer pendant l'attaque, mais a ensuite été endommagé et s'est échoué près de Hospital Point. La famille et les amis se réuniront à Hospital Point, lieu historique pour honorer l'équipage et l'héritage de l'USS Nevada.
La cérémonie honore également la perte de l'USS Utah et de 58 membres d'équipage après que le navire a été torpillé lors de l'attaque de Pearl Harbor. L'USS Utah a été le premier navire torpillé lors de l'attaque ; il a coulé 12 minutes plus tard.
Environ 150 anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, dont environ 40 survivants de Pearl Harbor, sont présents à Kilo Pier pour la cérémonie principale. 800 membres du public ont reçu des sièges pour regarder la diffusion en direct au centre des visiteurs du mémorial national de Pearl Harbor dans le cadre de la loterie recreation.gov hébergée par le National Park Service. La cérémonie de cette année – baptisée “Valeur, Sacrifice et Paix" – honore les sacrifices de ceux qui sont morts lors de l'attaque tout en rendant hommage à la victoire ultime des alliés lors de la Seconde Guerre mondiale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2021