L’Almanach international

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1986, Ukraine, URSS, nucléaire, 14 décembre Bruno Teissier 1986, Ukraine, URSS, nucléaire, 14 décembre Bruno Teissier

14 décembre : la Journée des liquidateurs de Tchernobyl

En Ukraine, on rend hommage à ceux qui ont laissé leur vie ou leur santé pour limiter les conséquences de la catastrophe provoquée par l’incurie du système soviétique, on les appelle les liquidateurs de Tchernobyl.

 

Le 26 avril 1986, la plus grande catastrophe d'origine humaine au monde s'est produite à la centrale nucléaire de Tchernobyl. Elle a contaminé au moins 3,5 millions de personnes dont plus d’un million d’enfants, et rendu inhabitables 54 000 km2, 160 000 personnes ont dû abandonner leur maison… Mais ce n’est pas à eux que l’on rend hommage chaque 14 décembre en Ukraine, mais à ceux qui ont laissé leur vie ou leur santé pour limiter les conséquences de la catastrophe provoquée par l’incurie du système soviétique, on les appelle les liquidateurs de Tchernobyl (Ліквідатори Чорнобиля).

La date de la Journée des liquidateurs de Tchernobyl (День ліквідаторів аварії на ЧАЕС) n'a pas été choisie au hasard, en 2006, par le président Viktor Iouchtchenko. C’est le 14 décembre 1986 que l'installation "Shelter" - le sarcophage, qui assurait le stockage des déchets radioactifs au niveau du quatrième réacteur d'urgence - a été mise en service. Ainsi a été stoppée une catastrophe qui prenait des dimensions mondiales.

Un mois seulement après la catastrophe de Tchernobyl, environ 200 pompiers et employés de la centrale nucléaire sont morts des suites d'une exposition aux radiations. Plus de 350 000 liquidateurs sont passés par le site de Tchernobyl : des conscrits, des travailleurs médicaux, des réservistes et des intérimaires. Ils travaillaient par équipes, recevaient la dose de rayonnement maximale autorisée et étaient remplacés par d'autres. La dernière tâche des liquidateurs qui ont nettoyé le toit de la centrale nucléaire de Tchernobyl des débris radioactifs, a été de hisser le drapeau soviétique à une hauteur de 75 mètres. Les rayonnements y étaient si élevés que seulement neuf minutes ont été allouées aux trois « volontaires » désignés pour l'opération. Pour avoir exécuté cet ordre fou des autorités soviétiques, ils ont été gratifiés d’un jour de congé supplémentaire.

Un nouveau sarcophage a été construit en 2016, à l'aide d'un financement européen, a coûté 1,426 milliard d'euros. Il devrait tenir un siècle. Sa structure métallique recouvre le premier sarcophage de béton et de plomb construit à la hâte par les Soviétiques, destiné lui à durer 30 ans. Tchernobyl a été occupé pendant quelques jours par l’armée russe au début de la guerre de destruction de l’Ukraine lancée le 28 février par Poutine. Le recul de l’armée russe fait que la centrale en ruine se trouve aujourd’hui loin des combats mais l’Ukraine abrite une autre centrale à Zaporijjia, réputée être la plus puissante d'Europe. Occupée par les Russes, elle est située sur la ligne de front, des roquettes sont tombées à proximité au mois de septembre…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Timbre émis par la poste ukrainienne à l’occasion des 35 ans de la catastrophe

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1702, Japon, 14 décembre Bruno Teissier 1702, Japon, 14 décembre Bruno Teissier

14 décembre : la vengeance des 47 samouraïs, une vendetta à la japonaise

Fête dans le temple Sengaku-ji à Tokyo, où reposent les quarante-sept rônins (ou samouraïs), en souvenir d’une histoire de vengeance datant de 1702.

 

Chaque 14 décembre, dans le temple Sengaku-ji à Tokyo, où reposent les quarante-sept rônins (ou samouraïs), un véritable festival est organisé en souvenir d’une histoire de vengeance datant de 1702 et qui fut assouvi un 14 décembre précisément. En 2002, le 300e anniversaire de cette histoire (vraie) très populaire a été célébré dans tout le pays. Depuis, elle a donné lieu à une dizaine d’adaptations télévisées, s’ajoutant aux 34 films réalisés au XXe siècle à partir de cette épopée. Chaque année, la petite ville balnéaire d'Ako, sur l'île de Honshu, célèbre aussi le Jour de mémoire des 47 rônis (赤穂義士祭) par une grande parade en costume d’époque. C’est là que l’histoire a commencé.

Le maître des quarante-sept samouraïs s’appelait Asano Naganori, c’était le daimyo (seigneur) du domaine d'Ako. Il avait une relation très tendue avec Kira Yoshinaka, le maître de cérémonie à la cour du Shogun. Un jour, Kira a publiquement insulté Asano, ce dernier a dégainé son épée et a tenté de le tuer. Pour cela, Asano a été immédiatement arrêté et condamné à commettre un seppuku (un suicide rituel ou hara-kiri).

Les biens d'Asano ont été confisqués et ses serviteurs sont devenus des rônins – des samouraïs sans maître. Mais comme Kira n'a pas été puni pour avoir insulté Asano, les rônins ont juré de venger leur maître en tuant Kira, même s'ils savaient qu'ils feraient face à une punition sévère.

Il a fallu deux ans aux rônins pour réaliser leur plan. Ils sont devenus marchands, ouvriers et moines afin d'apaiser les soupçons de Kira, et ainsi déguisés, ont pu accéder à sa maison. Leur chef Oishi a divorcé de sa femme, et déménagé à Kyoto où il a commencé à boire beaucoup, à fréquenter les maisons de geishas et à agir de manière obscène en public pour convaincre tout le monde qu'il avait totalement oublié la mort de son maître. C’était une ruse.

Deux ans plus tard, Oishi était convaincu que Kira avait baissé sa garde et que tout était prêt pour leur acte de vengeance. Il a alors quitté Kyoto pour rejoindre les autres rônins à Edo. Tôt le matin du 14 décembre 1702, armés d'épées et d'arcs, ils attaquèrent la maison de Kira . Tuant 16 personnes et en blessant 22, dont le petit-fils de Kira, ils ont trouvé le propriétaire sur la maison dans un placard.

Oishi s'adressa respectueusement à Kira et lui dit qu'ils étaient venus venger leur maître. Il a invité Kira à commettre un seppuku pour mourir comme un vrai samouraï, mais Kira était si effrayé qu'il ne pouvait même pas répondre. Alors un rônin l'a immobilisé et Oishi a coupé la tête de Kira avec son poignard. Les rônins portèrent la tête de Kira à travers la ville et la déposèrent sur la tombe de leur maître dans le temple Sengaku-ji à Edo (aujourd’hui Tokyo).

Le Shogun a aussitôt condamné les rônins à mort pour meurtre. Cependant, ils ont été autorisés à mourir d'une mort honorable en commettant le seppuku. Quarante-six rônins se sont ainsi suicidés le 4 février 1703 . Le quarante-septième rônin n'était pas avec eux car il avait été envoyé comme messager à Ako juste après le meurtre. À son retour, il a été gracié par le Shogun et a vécu une longue vie. Le quarante-septième rônin mourut à 87 ans et fut enterré aux côtés de ses camarades et de leur maître.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 décembre 2021

 

La procession d’Ako, en costume d’époque

Hommage sur les tombes de 47 rônis à Tokyo, au temple Sengaku-ji

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1971, Bangladesh, 14 décembre Bruno Teissier 1971, Bangladesh, 14 décembre Bruno Teissier

14 décembre : le jour où le Bangladesh a perdu ses élites

Au Bangladesh, c’est la Journée des intellectuels martyrs, en mémoire des intellectuels liquidés par l’armée pakistanaise pendant la guerre de libération, en 1971, qui permis au pays de se séparer du Pakistan.

 

Au Bangladesh, c’est la Journée des intellectuels martyrs (শহীদ বুদ্ধিজীবী দিবস), en mémoire des intellectuels liquidés par l’armée pakistanaise et ses collaborateurs, pendant la guerre de libération. Ce conflit qui permit au pays de se séparer du Pakistan en 1971.

Le 14 décembre 1971, sentant la défaite proche, afin d'anéantir la classe intellectuelle du Pakistan oriental (futur Bangladesh), les militaires ont tué des universitaires, des enseignants, des médecins, des ingénieurs, des journalistes et d'autres personnalités éminentes. Enlevé chez eux, les yeux bandés, ils ont été tués de manière sommaire. Leurs corps sont jetés à Rayerbazar, à Mirpur et dans d'autres lieux de massacre à Dacca. Deux jours après les événements du 14 décembre, le Bangladesh obtenait finalement son indépendance par la reddition des forces pakistanaises. Cette terrible guerre s’est soldée par 3 millions de morts et 10 millions de réfugiés (en Inde).

Un Mémorial des martyrs intellectuels (Badhya Bhumi Smriti Soudha) a été construit au Rayer Bazaar à Dacca. Une cérémonie s’y déroule chaque 14 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 décembre 2020

 
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720, France, Vies de saint, 14 décembre Bruno Teissier 720, France, Vies de saint, 14 décembre Bruno Teissier

14 décembre : Odile, la bien-aimée des Alsaciens

Près de 1,3 million de visiteurs se rendent chaque année sur le mont Saint-Odile. Ils viennent se recueillir devant le tombeau de la sainte, patronne de l’Alsace. Une des raisons de sy rendre à cette saison est d'y visiter le marché de Noël…

 

Près de 1,3 million de visiteurs se rendent chaque année sur le mont Saint-Odile. Ils viennent se recueillir devant le tombeau de la sainte, patronne de l’Alsace, dans la basilique ND de l’Assomption ou simplement admirer le panorama qui s’offre à eux à une altitude de 763 mètres. Ce haut lieu de la spiritualité a été fondé par Odile elle-même vers 700 sur les bases du château de Hohenbourg que lui aurait légué son père. Née aveugle, elle aurait recouvré la vue au moment de son baptême, ce qui fait d’elle aussi la patronne des aveugles. Elle est décédée le 13 Décembre 720, mais sa fête a été déplacée au 14 décembre pour la distinguer de la très populaire sainte Lucie. Une des raisons de se rendre au mont Saint-Odile à cette saison est d'y visiter le marché de Noël.

 
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