L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
13 mai : la fête des Pretos Velhos, au Brésil, en mémoire des anciens esclaves
Chaque 13 mai, les adeptes de l’Umbanda célèbrent les Pretos Velhos. Le 13 mai, anniversaire de la loi qui a aboli l'esclavage. C’était en 1888, il y a 135 ans. Le Brésil était le dernier État américain à libérer ses esclaves.
Au Brésil, chaque 13 mai, les adeptes de l’Umbanda célèbrent les Pretos Velhos, des figures vénérées par cette religion afro-brésilienne. Ce sont les esprits des Africains noirs réduits en esclavage dans le pays et qui, du fait de leur âge avancé, avaient le pouvoir et le secret de vivre longtemps grâce à leur sagesse et endurer l'amertume de la vie terrestre. On célèbre l'esprit Umbanda tout au long du mois de mai, mais sa journée spéciale est le 13 mai, anniversaire de la loi d'or (Lei Áurea ) qui a aboli l'esclavage. C’était en 1888, il y a 135 ans. Le Brésil était le dernier État américain à libérer ses esclaves. Il sera également le dernier à les laisser tous voter. Au Brésil, le droit de vote pour les pauvres (qui sont majoritairement noirs) ne date que de la constitution de 1988, soit un siècle après l’abolition de l’esclavage.
L’Umbanda ne compte qu’un demi-million de membres au Brésil, mais cette fête déborde largement de la communauté des descendants d’esclaves qui la pratiquent au quotidien. Le 13 mai n’e’st pas une célébration nationale, mais certaines municipalités en ont fait un festival local qui se déroule le dimanche le plus proche du 13 mai.
La plupart des adeptes d'Umbanda croient aux esprits, dont il existe trois niveaux distincts : les esprits purs, les bons esprits et les mauvais esprits. Les Pretas et Pretos Velhos (vielles femmes et vieux hommes noirs) sont considérés comme de bons esprits. En fait, ils font partie des esprits les plus aimés, respectés et vénérés d'Umbanda. Les adeptes croient que les Pretos Velhos sont des esprits gentils, sages et pacifiques d'anciens esclaves morts en esclavage.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mai 2023
12 mai : les Serbes de Bosnie célèbrent leur bien peu glorieuse armée
C’est une armée qui est tout sauf glorieuse en raison du nombre de crimes de guerre commis pendant ses années d’activité, qui est glorifiée aujourd’hui par les autorités de la Republika Srpska, l’entité autonome serbe de la Bosnie-Herzégovine.
Cette date du 12 mai est avec le 9 janvier, considérée par les autorités serbes de Bosnie-Herzégovine, comme l’une des plus importantes de l’histoire de l’entité serbe qui revendique son autonomie. C’est l’anniversaire de la formation de l’armée de la Republika Srpska (Војска Републике Српске, abrégée en « VRS »), le 12 mai 1992, sur les décombres de l’Armée yougoslave en pleine déliquescence.
La possession de cette force a permis aux autorités nationalistes locales de faire valoir ses vues lors des accords de Dayton, le 21 novembre 1995. Cette armée qui a eu jusqu’à 185 000 hommes, n’existe plus aujourd’hui. Le 1er janvier 2006, elle s’est intégrée à l’Armée de la république de Bosnie-Herzégovine, dont elle est aujourd’hui une composante. La Republika Srpska continue néanmoins d’en célébrer chaque année l’anniversaire, sous le nom de Journée de l'armée de la Republika Srpska et du troisième régiment d'infanterie (Дан Војске Републике Српске и Трећег пјешадијског пука). Ce jour-là, les forces armées présentent localement organisent des cérémonies. L’Église, toujours proche du pouvoir, prévoit des offices religieux. Des messes sont dites pour les 23 000 soldats tombés pendant le conflit yougoslave. Les militaires ouvrent les casernes aux habitants et notamment aux enfants des écoles. Comme en Serbie et en Russie, la chose militaire est largement valorisée par les nationalistes qui occupent le pouvoir. Milorad Dodik, le Premier ministre (extrême droite) de la Republika Srpska se désole chaque 12 mai de la disparition de cette armée, laquelle a pourtant commis de nombreux massacres.
Son commandant en chef, Ratko Mladić, surnommé le boucher des Balkans, a été condamné à la prison à perpétuité par le TPIY pour génocide et crime de guerre, en particulier le bombardement de population civile à Sarajevo et le terrible massacre de Srebrenica. L’épopée guerrière de cette armée est tout sauf glorieuse en raison du nombre de crimes de guerre commis pendant ses années d’activité. Les autorités serbes préfèrent taire cette réalité et célébrer le mythe d’une armée patriotique qui aurait défendu le peuple serbe.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2023
11 mai : chaque année, les saints de glace
Ces saints ont disparu du calendrier catholique dans les années 1960, mais la sagesse populaire comme les aléas climatiques semblent perpétuer leur mémoire. Cette année, les fameux saints semblent bien être au rendez-vous !
Inutile de chercher sur un calendrier saint Mamert, saint Pancrace ou saint Servais, vous trouverez, à leur place, sainte Estelle, saint Achille et sainte Rolande. Il en est ainsi depuis 1960. L’Église catholique a décidé alors de remplacer les saints associés à ces « inquiétudes » agricoles (subsistance de paganisme aux yeux du Vatican) par des saints sans aucun lien avec ces croyances populaires. Fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais sont, malgré cela, toujours observés par les agriculteurs de la même manière qu’ils étaient, autrefois, invoqués, pour protéger les récoltes. On cherchait à éviter l’effet néfaste sur les cultures d’une baisse de température qui pouvait se produire à cette période, en particulier des gelées nocturnes. Une fois ces trois jours passés, le gel, disait-on, n’était plus à craindre. Un quatrième saint, plus tardif, saint Urbain, fêté le 25 mai, est parfois rajouté, en Alsace et en Lorraine.
Il semblerait bien que celle légende ait un fond de vérité, si l’on en croit les astrophysiciens (en raison de la trajectoire de la terre en cette période) même si, avec le réchauffement climatique, le risque de froid et de gel, pourrait se déplacer irrémédiablement vers le mois de mars. Cette année, toutefois, les fameux saints semblent bien être au rendez-vous !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mai 2023
Les reliques de saint Pancrace en l'Église de Saint-Nicolas de la ville de Wil, en Suisse
10 mai : il y a 90 ans les nazis brûlaient les livres
L’Allemagne célèbre chaque 10 mai la Journée du livre en mémoire de l’une des monstruosités du régime nazi : les bûchers de livres organisés par l'Union des étudiants allemands dès l’arrivée de Hitler au pouvoir. En Allemagne de l’Ouest cette célébration a été instaurée en 1983 après quatre décennies de non-dits sur la censure et la destruction des livres à l’époque nazie.
L’Allemagne célèbre chaque 10 mai, la Journée du livre (Tag des Buches ), appelée aussi la Journée du livre libre (Tag des freien Buches) en mémoire de l’une des monstruosités du régime nazi : les bûchers de livres organisés par l'Union des étudiants allemands.
Hitler est arrivé au pouvoir en janvier 1933, dès le mois de mars l’Union des étudiants allemands lançait une campagne pour brûler cérémonieusement des livres jugés « non allemands » selon l’idéologie nazie. C’est-à-dire les livres écrits par des auteurs juifs, religieux, pacifistes, communistes, socialistes, anarchistes et libéraux classiques.
L’un des bûchers les plus tristement célèbres eu lieu le 10 mai 1933 à Berlin sur la Bebelplatz, mais aussi dans de nombreuses villes universitaires allemandes dont Munich, Francfort-sur-le-Main et Bonn. Cette nuit-là, des étudiants nationalistes ont brûlé environ 25 000 livres « non allemands ». Parmi les auteurs germanophones dont les livres ont été brûlés figurent Bertolt Brecht, Albert Einstein, Friedrich Engels, Lion Feuchtwanger, Sigmund Freud, Heinrich Heine, Franz Kafka, Stefan Zweig, Rosa Luxembourg, Heinrich Mann, Karl Marx, Karl Marx, Stefan Zweig, et plein d'autres. Beaucoup d’auteurs, moins connus, tombèrent totalement dans l'oubli, leurs œuvres disparues des librairies n’ayant pas été republiées après la guerre.
« Là où on brule des livres, on finit par bruler des gens aussi », avait écrit presque prophétiquement Heinrich Heine en 1820. Cette phrase figure sur le mémorial de la Bebelplatz à Berlin. Les œuvres de cet écrivain allemand qui a terminé sa vie réfugié en France, ont elles aussi été mises à l'index par les nazis.
La première Journée du livre a été organisée le 10 mai 1947 à Berlin. Mais, après la division de l’Allemagne, seule la RDA continuera à célébrer le 10 mai. À l’Ouest, le sujet de la censure et de la destruction des livres par les étudiants à l’époque nazie, est resté tabou jusqu’aux années 1970. La Journée du livre a fini par être instaurée en 1983, sur l’insistance de l’Union des libraires allemands, à l’occasion du 50e anniversaire du régime nazi .
Aujourd’hui, à Berlin, un mémorial des autodafés nazis a été construit sur la Bebelplatz, où a eu lieu l'autodafé du 10 mai. Conçu par Micha Ullman, il se compose d'une plaque de verre encastrée dans les pavés, donnant une vue sur des bibliothèques vides suffisamment grandes pour contenir tous les livres brûlés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mai 2023
Autodafé de livres organisé par des étudiants
La première journée du livre, le 10 mai 1947, à Berlin
Le mémorial de Bebelplatz (anciennement Opernplatz) à Berlin : la Bibliothèque engloutie (Versunkene Bibliothek) de l’artiste Micha Ullman
9 mai : Liberation Day à Jersey et Guernesey
L’occupation allemande des îles Anglo-normandes, abandonnées par les Anglais, a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945. C’est cet anniversaire, le Libération Day qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.
En 1940, les autorités britanniques ont décidé que les îles Anglo-normandes n’avaient pas un intérêt stratégique suffisant pour que l’on mobilise des dizaines de milliers de soldats pour les défendre. Ces dépendances de la couronne, les plus anciennes de toutes, ont donc été abandonnées par le Royaume-Uni auxquels elles n’appartiennent pas. L’évacuation d’une partie des habitants a donc été organisée. Les îles sont livrées aux Allemands sans combats. Ceux-ci vont prendre possession de l’archipel après quelques bombardements tuant quelques dizaines de personnes.
L’occupation allemande a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945, c’est cet anniversaire, le Libération Day (Jour d'la Libéthation en langue locale), qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.
Cette date ne concerne pas les autres îles. Aurigny (Alderney), n’est libérée que le 15 mai et dans l’île de Sercq (ou Sark), il n'y avait plus de population et donc pas de population libérée, c’est le retour des populations évacuées, le Homecoming Day, survenu le 15 décembre, qui y est fêté.
Quelque 6000 travailleurs forcés ont été amenés divers pays, des Russes, des Français, des Polonais… pour construire des centaines de bunkers, de murs antichars, de systèmes ferroviaires, ainsi que de nombreux complexes de tunnels. Le liberation Day leur rend hommage à eux aussi car beaucoup sont morts au sein des camps construits pour les enfermer.
Depuis le 50e anniversaire de la Libération en 1995, un modèle de cérémonies officielles du Jour de la libération s'est développé sur la place de la Libération à Saint-Hélier où les événements à la capitainerie et à l'hôtel Pomme D'Or se sont produits en 1945. Suite à une séance spéciale des États de Jersey, le matin, les États Membres, le clergé, le Bailli de Jersey, le Lieutenant-Gouverneur, les Jurats, les officiers de la couronne et d'autres fonctionnaires défilent de la place royale à la place de la libération. Un service œcuménique en plein air a lieu sur la place de la Libération, suivi du chant de Man Bieau P'tit Jèrri / Beautiful Jersey (en jèrriais et en anglais) et d'une reconstitution de la levée des drapeaux (dont celle de Fort Regent).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mai 2023
Huissier, lieutenant-gouverneur et autres fonctionnaires en procession le Jour de la libération à Jersey en 2012
La foule en liesse, le 9 mai 1945
En soirée, le Libération Day se termine par un feu d’artifice.
8 mai : le « premier martyr » algérien de la guerre de libération
Le 8 mai a été décrétée Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.
La France et l’Algérie commémorent la même journée, celle du 8 mai 1945, mais sans se référer à la même mémoire. Trois quarts de siècle après l’événement, les blessures ne passent pas. En mai 2020, le président Tebboune annonçait une Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.
À Sétif (Algérie) en dépit du couvre-feu imposé à la population autochtone, quelque 10 000 Algériens défilent pour réclamer la liberté. Un drapeau algérien est brandi. Un officier de police français sort une arme vise le porteur du drapeau et le tue de 2 balles. Ce jeune scout s’appelait Bouzid Saâl, une stèle honore aujourd’hui la mémoire de ce « premier martyr de la guerre de libération ». D’autres coups de feu sont tirés sur la foule en panique faisant 35 morts. Ce ne sont que les premiers d’une journée de massacre qui décimera 10 à 20 000 Algériens du Constantinois et une centaine de colons. On est en 1945, la France fête la fin de la Seconde Guerre mondiale… et en Algérie, la guerre d’indépendance commence ce même jour. Ce 8 mai 1945 est le jour où tout a basculé. Il devenait évident pour la majorité des Algériens que dorénavant la France et l’Algérie n’aurait pas la même destinée. Les Français mettront du temps à le réaliser. Les premiers mots d’excuses à propos des morts de cette funeste journée de la part des autorités françaises ne viendront que le 8 mai 2005.
Sous le slogan « Une mémoire qui refuse l'oubli », les festivités officielles doivent se dérouler samedi à Sétif, à 300 km à l'est d'Alger. La Journée de la mémoire a été instituée par une loi adoptée à l'unanimité le 23 juin 2020 par l'Assemblée populaire nationale (APN).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mai 2023
Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de liberté
7 mai : la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan
Célébrée pour la première fois en 2013, cette journée marque la volonté du Kazakhstan de s’émanciper à l’emprise de la Russie de Poutine. La guerre en Ukraine a, depuis peu, franchement accéléré la prise de distance à l’égard de Moscou. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.
En créant cette Journée des défenseurs de la patrie (Отан қорғаушылар күні), célébrée pour la première fois en 2013, le Kazakhstan voulait marquer son émancipation à l’égard de la Russie de Poutine. Jusque-là, on célébrait la date du 23 février, héritée de l’URSS. Le président du Kazakhstan de l’époque, Nursultan Nazarbaev avait décidé de couper symboliquement tous les liens avec le passé soviétique du pays et avait déplacé la fête au 7 mai. Cette date est l’anniversaire du décret du 7 mai 1992 qui faisait passer les forces armées stationnées sur le territoire du Kazakhstan, ainsi que leurs biens, sous le contrôle de la République kazakhe. En somme, on célèbre chaque 7 mai, la création des Forces armées de la république du Kazakhstan.
Traditionnellement, la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan était célébrée avec des défilés militaires mais le dernier a eu lieu en 2019. Depuis 2020, on se contente de cérémonies solennelles, de concerts et autres événements festifs. À cette occasion, le président décerne des décorations militaires aux militaires qui ont fait preuve d'une bravoure et d'un dévouement exceptionnels au service du pays. Les célébrations se concluent par des feux d'artifice festifs à Astana, la capitale nationale du Kazakhstan.
Cette dixième journée des défenseurs de la patrie a lieu alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d’un an. La Russie ayant démontré sa faiblesse, le Kazakhstan a, depuis, multiplié depuis les signes d’une volonté d’échapper à l’emprise de Moscou, laquelle était encore intacte en janvier 2022 quand Poutine intervenait militairement pour conforter le régime du président Tokaïev. Celui-ci ne s’est pourtant pas privé de critiquer l’agression russe de l’Ukraine et de se tourner ensuite vers la Chine, en passe de devenir le principal partenaire du Kazakhstan. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2023
6 mai : le serment des nouveaux gardes suisses du Vatican
Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint.
Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint. 147 d’entre eux avaient alors trouvé la mort dans le combat.
La Garde suisse pontificale (Pontificia Cohors Helvetica) est la plus petite armée du monde, après celle de Monaco. Elle a été créée en 1506 et compte 111 mercenaires, tous suisses, âgés de 19 à 30 ans, célibataires et mesurant au moins 1,74 m. Tous des hommes, aucune femme n’a été recrutée pour le moment. Ils sont généralement issus de la Suisse alémanique ce qui explique que la langue officielle de ce corps d’armée soit l’allemand, même le français y est aussi en usage comme l’italien bien sûr. Leurs uniformes ne datent pas du XVIe siècle mais du début du XXe siècle, ils ont été créés en s’inspirant de fresques de Raphaël.
Des représentants de la Confédération helvétique, de l'Armée suisse, de la Conférence épiscopale suisse et des Fondations pour la Garde Suisse Pontificale seront également présents. La messe est dite à 7 h 30 en la basilique Saint-Pierre, et la cérémonie d'assermentation à 17 heures à la cour San Damaso (ou en salle Paul VI, en cas de mauvais temps). Ces deux évènements sont filmés et diffusés en direct.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mai 2023
5 mai : le dernier Grand Jour de Prières au Danemark
Au Danemark, le quatrième vendredi après Pâques était un jour férié et chômé depuis le XVIIe siècle. Suite à la guerre en Ukraine, le Grand Jour de Prière sera supprimé définitivement l’an prochain pour aider le pays à financer la hausse du budget de la défense.
Au Danemark, le quatrième vendredi après Pâques est un jour férié et chômé depuis le XVIIe siècle, ou plutôt, « était » car ce vendredi 5 mai 2023 est le dernier à l’être. En 2022, le gouvernement danois a annoncé sa suppression et le dictateur Vladimir Poutine peut en être tenu responsable. L’an dernier, le gouvernement avait en effet expliqué qu’une telle mesure permettrait de financer la hausse du budget de la défense de manière à atteindre les 2 % du PIB dès 2030, comme préconisé par l’OTAN, au lieu de 2033 comme prévu avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’Église luthérienne, encore très liée à l’État dans au Danemark, affiche son mécontentement car cette journée est traditionnellement consacrée notamment aux confirmations des jeunes chrétiens. Il restera pour cela le jeudi de l’Ascension (Kristi himmelfartsdag) qui reste férié. Mais, la mobilisation est surtout venue des syndicats qui ont multiplié protestations et pétitions contre la mesure qui rallonge le temps de travail.
Ce Grand Jour de Prière (Store bededag) avait été introduit en 1686 dans l'Église du Danemark par l'évêque de Seeland, Hans Bagger1, durant le règne de Christian V, pour remplacer plusieurs fêtes catholiques mineures ou locales qui avaient survécu à la Réforme protestante. Le but de l’époque était déjà de réduire le nombre de jours fériés. Selon l’ordonnance de 1686, le Store bededag commence la veille. À 18 heures, la plus grosse cloche de l'église devait sonner, puis "les échoppes, les caves et les auberges" qui vendaient des boissons devaient fermer. Le lendemain, tout le monde devait venir à l'église - à l'heure et sobre. Il fallait jeûner jusqu'à ce que tous les services soient terminés et s'abstenir de travailler, de jouer, de jouer et d'autres "vanités mondaines". Il était également interdit de voyager - cependant, à l'exception de ceux employés dans le service postal.
Autrefois, les citoyens et étudiants de Copenhague se promenaient sur les remparts de la ville la veille de la fête, pour honorer les nombreux étudiants qui étaient morts en défendant Copenhague lors de l’assaut de Copenhague par les Suédois, le 11 février 1659. Le soir précédant la fête, il était d'usage d'acheter et de manger du varme hveder, un pain traditionnel, car les boulangers étaient fermés les jours fériés et les gens achetaient du pain pour le lendemain.
Aujourd'hui, les remparts de la ville ont disparu et l’usage est plutôt de se promener le long de Langelinie sur le front de mer de Copenhague ou sur la fortification de Kastellet, mais la tradition s’était perdue. Il était surtout plus courant de profiter du week-end de trois jours pour s’évader loin de Copenhague ou simplement traverser l'Øresund pour faire ses course en Suède où la journée n’est pas fériée. Il reste toutefois un vendredi férié chaque année au Danemark, le Vendredi saint.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2023
La tradition de la bourgeoisie de se promener sur les remparts la veille du Grand Jour de Prière est immortalisée dans le tableau d'Andreas Herman Hunæus På Københavns Vold la veille du Grand Jour de Prière de 1862. (Copenhagen City Museum)
La coutume d’acheter et de manger du varme hveder la veille du Grand Jour de Prière avait bien résisté.
4 mai : place Tien an Men, la jeunesse manifeste contre les pouvoirs
Le 4 mai 1919, 3 000 étudiants manifestent à devant la porte Tien an Men à Pékin. Ils protestent conte les conditions imposées à la Chine par le traité de Versailles… une date mythique en Chine. Les étudiants qui se sont fait massacrer le 4 juin 1989, étaient inspiré par l’esprit du 4 mai.
Bien sûr, il ne s’agit pas de la manifestation à laquelle on pense qui est commémorée aujourd’hui, mais celle du 4 mai 1919. Ce jour-là, quelque 3 000 étudiants manifestaient à Pékin, devant la porte Tien an Men. Ils protestaient contre les conditions imposées à la Chine par le traité de Versailles qui avantageaient le Japon. Ce mouvement traduit l'émergence en Chine d'une conscience patriotique opposée aux Occidentaux comme aux Japonais. C’est pour cela que cette manifestation a toujours été commémorée par le pouvoir chinois. Mais, c’est aussi le premier mouvement de la jeunesse chinoise moderne. Ils protestaient aussi, et surtout, contre le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Ils considéraient que le commandement de l'armée qui dirigeait la Chine comme des dictateurs corrompus, n'avaient pas réussi à protéger la patrie chinoise. Les manifestations qui s’étaient prolongées par des grèves massives, en juin 1919, avaient fini par faire céder le pouvoir. Le gouvernement Beiyang avait ordonné à ses représentants en France de refuser de signer le traité de Versailles, de licencier les fonctionnaires que les manifestants jugeaient particulièrement corrompus et de libérer tous les étudiants emprisonnés. Le mouvement du 4-Mai (五四运动) est resté ancré dans la mémoire chinoise.
Il est commémoré chaque année en république populaire de Chine, où depuis 1949, le 4 mai est la Fête de la Jeunesse (青年节). À cette occasion, les jeunes de 14 à 28 ans ont une demi-journée de congé. Évidemment, c’est une jeunesse docile qui est célébrée, pas celle qui se soulève. Pour le 70e anniversaire, en 1989, se souvenant du Mouvement du 4-Mai, des milliers d’étudiants ont manifesté sur la même place Tien an Men qu’ils ont occupé pendant un mois dans le but de faire bouger les choses en direction de la démocratie. En réponse, le gouvernement chinois instaura la loi martiale et fit intervenir l'armée. La révolte finira en bain de sang, un 4 juin (une date qu’il est, bien sûr, absolument interdit de commémorer).
Le 4 mai est aussi célébré à Taïwan, où c'est la Fête de la Littérature (文藝節).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2023
Œuvre de Liang Yulong (1976) pour célébrer le mouvement du 4 mai
4 mai 1989, un mois avant le massacre du 4 juin…
2 mai : Madrid en fête pour le Dos de Mayo, le souvenir d'une révolte antifrançaise
Ce jour férié rappelle le soulèvement des Espagnols contre les Français mais c’est aussi moment de réjouissance dont le cœur est le quartier madrilène de Malasana, autour de la plaza del Dos de Mayo, place baptisée en souvenir du 2 mai 1808, les habitants de Madrid se révoltaient contre l’occupant français.
Le Dos de Mayo (2 mai) est jour de fête à Madrid, il rappelle le 2 mai 1808, quand les habitants de Madrid se révoltaient contre l’occupant français, en l’occurrence Joseph Bonaparte, frère de Napoléon, pressenti pour occuper le trône d’Espagne. Murat lançait l’offensive et fit des milliers de morts parmi la foule après avoir fait abattre les leaders de la rébellion, scène qui sera immortalisée par Goya. S’ensuivent six années d’une guerre d’indépendance qui s’achèvera par la victoire du peuple espagnol et le retour sur le trône de Ferdinand VII.
C’est le jour férié officiel de la Communauté de Madrid (Fiesta de la Comunidad de Madrid), un jour férié symbolique s’il en est, le Dos de mayo est aussi un moment de réjouissance dont le cœur est le quartier madrilène de Malasaña, autour de la plaza del Dos de Mayo. Autrefois lieu de combat, il est, par la suite, devenu le centre de la movida madrilène dans les années 1980 puis, à partir de mai 2011, le lieu de ralliement des « Indignés » (extrême gauche). Mais, en ce 2 mai, les rues de Madrid sont plutôt occupées par des orchestres improvisés, du théâtre de rue et une grande kermesse qui draine une foule venue souvent de loin. Quant à la police, on dit qu’elle fermerait les yeux sur la consommation d’alcool qui atteindrait des sommets en quelques heures !
Dans toute la région de Madrid, des reconstitutions historiques, des bals, des foires taurines et autres événements sportifs sont également organisés pour célébrer ce qui fut une victoire et reste une cause de fierté pour tout un pays. Le Dos de mayo est un mythe qui a été utilisé pour création du sentiment d'appartenance à la nation espagnole.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mai 2025
Le Tres de mayo, par Francisco Goya, 1814, représentant la fusillade du 3 mai 1808
Aujourd’hui encore, sur la place du Dos de mayo de Madrid se dressent les statues de Daoiz et Velarde, deux héros du 2 mai 1808 qui sont morts durant l'attaque française du Cuartel de Monleon dont il ne reste que le porche. Photo : Nicolas Vigier
1er mai : les anciens Celtes célébraient la sortie définitive de l'hiver
Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies.
Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens Celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies. Contrairement à beaucoup de fêtes païennes qui furent christianisées, Beltane ne fut pas remplacée par une fête chrétienne. De fait, on la considérait comme démoniaque et était connue sous le nom de « nuit des sorcières ». La nuit de Walpurgis, célébrée dans le monde nordique et germanique en est un héritage, tout comme le Beltane Fire Festival qui se déroule chaque année à Édimbourg, en Écosse. D’ailleurs, le nom du 1er mai en gaélique écossais est Bealltainn. Quant au nom du mois de mai en gaélique irlandais, c’est Bealtaine. En Touraine, l'association Les Feux de Beltaine qui organise chaque année un éco-festival costumé en l'honneur de cette fête. Dans diverses régions d’Angleterre ou d’Écosse, cette fête a pris une coloration très touristique.
Ce rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort et la renaissance. Elle est totalement l’inverse d’une autre fête celte qui se déroule à l’automne : Samhain (31 octobre/ 1er novembre).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
Fête de Beltaine dans le Hampshire, Angleterre
30 avril : le jour de Camerone des légionnaires français
Le Jour de Camerone est célébré le 30 avril de chaque année au Mexique et, par la Légion étrangère, en France. Il commémore l'une des batailles les plus célèbres de la Seconde Guerre franco-mexicaine, le 30 avril 1863.
Le Jour de Camerone (día de Camarón) est célébré le 30 avril de chaque année au Mexique et en France, par la Légion étrangère. Il commémore une bataille mythique de la Seconde Guerre franco-mexicaine, lors de laquelle une petite patrouille d'infanterie de la Légion étrangère française a refusé de se rendre aux forces ennemies bien supérieures en nombre.
En France , la fête de Camerone est marquée par un défilé militaire et une cérémonie du souvenir au siège de la Légion à Aubagne. Lors de la célébration, la main en bois du capitaine Danjou est retirée du Musée de la mémoire de la Légion dans son étui protecteur et portée lors du défilé. Être invité à porter la main est l'un des plus grands honneurs qui puisse être accordé à un légionnaire.
La principale célébration a lieu à Aubagne, ville de Provence où est situé le siège du Commandement de la Légion étrangère. Cette année, on fête le 160e anniversaire de la bataille. Hier à 16h30, une messe du souvenir a été dite en l'église Saint-Pierre d'Auriol. Ce matin, à 7 heures, les portes du quartier Vienot s’ouvrent. 9h45, c’est la prise d’armes de Camerone. À 11h45 : aubade de la musique de la Légion étrangère. À midi, la kermesse s’ouvre au public. Le soir, à 20h, on procède à l’élection de miss képi blanc, puis débute le bal du légionnaire.
Au Mexique , le Día de Camarón est célébré sur le site de la bataille près de Camarón de Tejeda (dans l'État de Veracruz). Une cérémonie du souvenir et un défilé sont organisés sur le lieu de repos des soldats mexicains et français morts au combat. La cérémonie est suivie par des hommes politiques mexicains qui prononcent des discours, et parfois aussi par des représentants de l'armée française et des vétérans de la Légion étrangère française. Les habitants de Camarón de Tejeda organisent également une fête pour cette occasion.
La bataille de Camerone avait opposé une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines, le 30 avril 1863, lors de l'expédition du Mexique. Soixante-cinq soldats de la Légion, assiégés dans une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent durant une journée à l'assaut de 2 000 soldats et cavaliers mexicains. À 18 heures, à court de munitions, s’apprêtant à charger à la baïonnette jusqu'à une mort certaine, les trois légionnaires encore en état de combattre, commandés par le caporal Philippe Maine, se rendirent à l'ennemi à condition de garder leurs armes et de pouvoir soigner leurs blessés, notamment leur lieutenant tombé quelques minutes avant. Camerone est célébré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités.
L'idée du « serment de Camerone » est là pour rappeler le courage et la détermination des légionnaires et le respect à la parole donnée accomplie jusqu'au sacrifice suprême. L'expression « faire Camerone » est toujours usitée dans la Légion étrangère en tant que symbole de l'esprit de sacrifice au nom de la parole donnée. En 1906, pour la première fois dans l'histoire de la Légion, le récit du combat est lu sur le front des troupes le 30 avril au poste de Ta-Lung en Indochine, par le lieutenant Marie François. Depuis, chaque 30 avril, les héros de ce combat sont honorés dans tous les régiments et par toutes les amicales de la Légion ; à cette occasion est lu le récit « officiel » du combat de Camerone. En 1954, lors du siège de Diên Biên Phu afin de respecter la tradition, le récit du combat fut lu à la radio par le lieutenant-colonel Lemeunier. (source : wikipedia)
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 avril 2023
À Aubagne, en France
À Camarón de Tejeda, au Mexique (dans l'État de Veracruz)
À Agde, en Occitanie.
28 avril : le Japon célèbre sa souveraineté retrouvée, une manifestation controversée
Cette célébration de l’anniversaire du traité de San Francisco qui mettait fin, le 28 avril 1952, à l’occupation américaine du Japon, ne fait pas l’unanimité. Les plus nationalistes réclament un vrai jour férié, d’autres déplorent que le Japon cultive encore une nostalgie d’avant-guerre. Enfin à Okinawa, on voit dans cette célébration une véritable humiliation.
C’est une célébration récente, instaurée 2013 par le très nationaliste Shinzo Abe à l’occasion du 50e anniversaire du traité de San Francisco qui mettait fin à l’occupation américaine du Japon. Celui-ci a été signé le 8 septembre 1951 mais il est entré en vigueur le 28 avril 1952. En 2013, comme il en avait fait la promesse électorale, le premier ministre Shinzo Abe avait organisé une fête au Kensei Kinenkan Hall de Tokyo, en présence de l’empereur Akihito et de plusieurs centaines d’invités. Depuis, le Jour de la restauration de la souveraineté (主権回復の日) est observé chaque année. En 2023, on le célèbre pour la dixième fois.
L’empereur Hiroito s’était demandé s’il devait inclure des mots exprimant le remord dans son discours du 3 mai 1953. Il avait préparé un projet et l’avait envoyé au Premier ministre Yoshida Shigeru. Ce dernier a ordonné la suppression de l’expression « regret extrême d’avoir provoqué une insécurité et des difficultés sans précédent », un choix que Hirohito a finalement accepté malgré son mécontentement. Ainsi le Japon a pu recouvrer son indépendance en évitant de faire mention de sa responsabilité dans la guerre. Un demi-siècle après, cette posture sera aussi celle de Shinzo Abe. Ce dernier a marqué la scène politique du début du XXIe siècle. Il appartenait à l’aile droite et nationaliste du PJD, le parti conservateur. Ce courant politique prône la création d’un jour férié pour célébrer le 4-28. Une marche dans différentes villes du pays le réclame chaque 28 avril.
Inversement, cette célébration n’est pas du goût de tous, beaucoup de Japonais sont conscients que ces six années d’occupation ont, en grande partie, établi les modèles politiques, économiques, sociaux, juridiques, éducatifs et culturels du Japon moderne. Si le régime impérial et autoritaire n’avait pas été abattu, si l’archipel n’avait pas été occupé par les vainqueurs, le Japon n’aurait sans doute pas évolué de la même manière. En opposition avec la pensée nationaliste d’une partie de la classe politique, certains voient très favorablement l’effondrement de 1945 et place même cet accident de l’histoire dans la continuité de la révolution de Meiji qui a ouvert le Japon sur l’Occident.
Cette célébration du 28 avril est encore plus mal vécue à Okinawa où la population la voit comme la Journée de l’humiliation (4-28 屈辱の日), car le traité rétablissait officiellement l'indépendance du Japon, laissait les îles Ryukyu sous occupation des États-Unis jusqu'en 1972. Plus encore, les bases américaines de l’archipel japonais se sont concentrées sur Okinawa, qui a vécu pendant 27 ans sous un régime d’exception, à l’origine de violations des droits de l’homme. Aujourd’hui, la gigantesque base américaine existe toujours en dépit des protestations des habitants. Chaque année, le 28 avril, des manifestations ont lieu devant le siège de la préfecture et une vingtaine de bateaux du village de Kunigami et de l'île de Yoron se rassemblent en mer sur le 27e parallèle de latitude nord, qui symbolise l'isolement entre Okinawa et le reste du Japon durant cette période où Okinawa était sous l'administration de l'armée américaine.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 avril 2023
La Marche Hinomaru à Nagasaki réclamant la création d’un jour férié et chômé le 28 avril
Manifestation à Okinawa contre la célébration du 28 avril
Manifestation en mer, sur le 27e parallèle, le 28 avril 2022
Un résident de la préfecture d'Okinawa (arrière) et un résident de l'île de Yoron se saluent sur la mer entre l'île de Yoron dans la préfecture de Kagoshima, là où se situait à partir du 28 avril 1952, une frontière avec la préfecture d'Okinawa. (Photo de Shinnosuke)
27 avril : les Hollandais fêtent leur roi
Pour la Journée du roi, la Hollande est toute pavoisée d'orange. La famille régnante sur les Pays-Bas descendant, en effet, des princes d’Orange… Le Koningsdag met le pays en fête.
Pour la Journée du roi (Koningsdag), la Hollande est toute pavoisée d'orange mais, cette année pour cause de pandémie, ce seront principalement les fenêtres et balcons qui le seront. La famille régnante sur les Pays-Bas descend, en effet, des princes d’Orange (ville du sud de la France). De fait, elle a, par homonymie, adopté la couleur orange comme symbole. C’est aussi la couleur de l’équipe nationale de football.
Ce matin, à 9 heures 45, toutes les cloches du royaume se mettent à sonner. À 10 heures, on est invité à chanter le Wilhelmus par la fenêtre, son balcon ou dans son jardin, comme c’était de cas les années du covid. Les musiciens du Royal Concertgebouw Orchestra font de même et espèrent que le plus de personnes possible y participent. L'orchestre met à disposition des partitions de l’hymne national néerlandais pour toutes sortes d'instruments : duos, trios, orchestres, chorales et accordéons.
Ensuite, un peu après 10 heures, le roi délivre un court message diffusé sur les ondes. Au cours de la journée, des images de la célébration de la fête du roi par la famille royale sont partagées par le biais de la télévision, des banques d'images néerlandaises, des messages sur les réseaux sociaux de la maison royale et donc également de la plateforme www.koningsdagthuis.nl . Cette année, c’est à Rotterdam que la famille royale passe effectue une promenade dans les rues au milieu de ses sujets. Le Jour du roi se terminera à 16 heures en levant le verre pendant le National Toast. À Rotterdam, le festival Kralingse Bos offre une gigantesque manifestation musicale de 11h à 23h, avec pas moins de six scènes couvertes.
Amsterdam, en particulier le quartier du Jordan, se transforme en un gigantesque vide-grenier, c’est l’occasion de chiner meubles vintage aux vêtements d'occasion. De grandes fêtes en famille se déroulent dans les parcs de la ville, notamment une grande kermesse au parc Vondel d’Amsterdam qui traditionnellement se termine en beuverie tard dans la nuit.
Pour célébrer un peu d'histoire du pays, buvez de l’Orange Bitter, ou de la soupe aux carottes, en mangeant de la mimolette, de la citrouille, des abricots farcis, de la tarte aux pêches, un smoothie à la mangue, de la salade d'oranges avec une vinaigrette balsamique… Aujourd’hui, la couleur orange doit être à l’honneur ! C’est l’Oranjegekte (la « folie orange »), ou l'Oranjekoorts (« fièvre orange ») qui se produit également à chaque événement sportif d’importance.
Willem-Alexander est né le 27 avril 1967, il a donc 56 ans aujourd’hui. Il est roi des Pays-Bas depuis le 30 avril 2013. Soit 10 ans de règne !
Dans ce pays à majorité protestante, on ne fait pas la fête le dimanche, dans ce cas la fête du roi a lieu le samedi. Ce sera le cas en 2025.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 avril 2023
La famille royale (en 2014)
24 avril : la journée de la concorde et de la paix au Niger
Ce jour férié au Niger est l’anniversaire de la signature de l’accord de paix du 24 avril 1995 entre le gouvernement et deux mouvements touarègues armés. Cet accord a marqué le début de la fin de la rébellion du nord du pays. Menacé aux frontières par les mouvements armés des pays voisins, le Niger fait encore figure de havre de paix dans la région.
Alors que le Mali ou le Burkina Faso sont confrontés à une ambiance politique et militaire pour le moins chaotique et dangereuse, le Niger avec son président élu démocratiquement et sa situation politique apaisée, fait office de havre de paix dans la région. Même si des groupes armés, en provenance des pays voisins, sont à ses frontières, la concorde règne toujours au Niger. Ce n’a pas toujours été le cas. Le Niger, comme le Mali, a été marqué par une rébellion touarègue qui a sévi au nord du pays au cours des années 1990. Au Sahel, les populations du nord, nomades et musulmanes dénoncent leur marginalité depuis l’indépendance.
Le 24 avril est un jour férié au Niger : c’est le Jour de la Concorde nationale qui marque l’anniversaire de la signature de l’accord de paix du 24 avril 1995 à Niamey entre le gouvernement et deux mouvements armés du nord : l'Organisation de Résistance Armée ( ORA) et la Coordination de la Résistance armée (CRA). La portée de l’accord fut dans un premier temps assez limitée car des combats sporadiques se sont poursuivis jusqu'en 1999, mais il a marqué le début de la fin de la rébellion touarègue dans les régions d’Agadez et de Tahoua et une partie de celle de Zinder, situées au nord du pays. En 2000, le gouvernement nigérien et les mouvements armés ont même organisé une manifestation qu’ils ont baptisée « flamme de la paix » à Agadez, la capitale régionale, au cours de laquelle des armes de divers calibres ont été incinérées. Ensuite, il a eu divers accords additionnels, notamment celui de 2007, avec le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) et l’accord de 2009 qui met un terme final à toute insurrection. Si bien que la Journée de la concorde, chaque 24 avril, est aussi célébrée dans l’Azawagh (le nom que donne les Touareg au nord du Niger.
La Journée nationale de la Concorde du Niger est marquée par des fêtes de rue et des événements éducatifs et culturels ; le discours du président du Niger et d'autres dirigeants ; ainsi que des événements conçus pour inculquer aux jeunes l'amour de la nation et la paix interculturelle. C’est un jour férié les administrations, les écoles et les entreprises sont fermées.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 avril 2023
Mise à jour 2024 : Depuis huit mois, l’ambiance a totalement changé au Niger où il est aujourd’hui bien difficile de parler de concorde. Le général Abdourahamane Tianaa a pris le pouvoir le 26 juillet 2023 pour une durée indéterminée. Le président élu démocratiquement, Mohamed Bazoum, est toujours retenu prisonnier… Le pays s’enfonce dans la violence, à laquelle participe des mercenaires russes arrivés récemment. Les Français sont partis, à la demande des autorités putschistes, les Américains sont sur le départ.
La place de la Concorde nationale de la ville de Niamey
Le président Mohamed Bazoum prononce un discours chaque 24 avril
À Agadez, dans le Nord, une station service célèbre les accords de Niamey de 1995
23 avril : en Turquie, Journée de la souveraineté nationale et des enfants
La date de ce jour férié turc fait référence à la séance inaugurale de la Grande Assemblée nationale, le nouveau parlement turc, convoqué le 23 avril 1920. C’est en 1927, que Mustafa Kemal en a aussi fait la fête des enfants.
La date de ce jour férié turc fait référence à la séance inaugurale de la Grande Assemblée nationale, le nouveau parlement élu en avril 1920, convoquée le 23 avril 1920 par Mustapha Kemal lequel est élu à l’unanimité président de cette assemblée. Un an plus tard, l'anniversaire de la première session du Parlement a été déclaré jour férié sous l’appellation de Journée de la souveraineté nationale.
En 1927, Mustafa Kemal Atatürk dédie cette célébration également aux enfants avec comme devise « Nos enfants sont notre avenir ». Depuis lors, le nom officiel de la fête du 23 avril est Journée de la souveraineté nationale et des enfants (23 Nisan Ulusal Egemenlik ve Çocuk Bayramı). Ce qui en fait la plus ancienne fête des enfants au monde. Elle a été rendue officielle en 1981 à la suite d'un changement législatif publié dans le Journal officiel du 19 mars 1981, n°17284. Chaque 23 avril, des festivités sont organisées dans les écoles maternelles et primaires
Depuis 1979, un Festival international des enfants (Uluslararası 23 Nisan Çocuk Şenliği) a lieu chaque année à l'occasion de la fête du 23 avril. Il est organisé par la Société turque de radio et de télévision (TRT). Des groupes d'enfants de d’une cinquantaine de pays sont invités en Turquie pour participer aux festivités en portant les costumes traditionnels de leur pays d'origine. Les enfants âgés de 8 à 14 ans venant en Turquie de sont hébergés chez eux par des familles de volontaires turcs avec enfants. Jusqu’en 2000, ce festival s’est tenu à Ankara, ensuite d’autres villes l’ont accueilli : Istanbul, Kusadası, Selçuk,Antalya, Izmir, Bursa… En 2023, la 32e édition de ce festival se tient à Lüleburgaz, ville de Thrace orientale.
Comme Atatûrk l’avait fait le 23 avril 1933, il est de tradition ce jour-là d'accepter des enfants au bureau, en particulier dans les administrations publiques. La coutume n’a pas été perdue.
En 1921, la date du 23 avril a été choisie comme fête nationale, par la suite, celle-ci sera transférée au 29 octobre, en référence à la fondation de la république, en 1923.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 avril 2023
Célébration de Mustafa Kemal, dit Atatürk, un 23 avril
Mustapha Kemal et sa fille
22 avril : la mémoire d'un adolescent noir victime d’un crime raciste à Londres
La Journée Stephen Lawrence a été instituée en 2018 par la Première ministre Teresa May à l’occasion du 25e anniversaire du crime raciste qui a bouleversé le Royaume uni le 22 avril 1993.Cette affaire emblématique avait permis de faire évoluer le droit et les mentalités au Royaume-Uni.
La Journée Stephen Lawrence a été instituée en 2018 par la Première ministre Teresa May à l’occasion du 25e anniversaire du crime raciste qui a bouleversé le Royaume uni le 22 avril 1993.
Le soir du 22 avril 1993, le jeune Stephen Lawrence s’approchait d’un arrêt de bus pour rentrer chez lui. Alors qu'il marchait dans la rue pour voir si le bus arrivait, un groupe de jeunes blancs a entouré Lawrence et l'a poignardé avec un couteau à la clavicule droite et à l'épaule gauche. Les blessures ont sectionné les artères axillaires et pénétré dans un poumon. L’adolescent est mort dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital. Lawrence a tenté de s'enfuir, mais il n'a réussi qu'à courir 130 mètres avant de s'effondrer. Stephen Lawrence était né en 1974 dans une famille d'immigrants jamaïcains arrivés au Royaume-Uni dans les années 1960.
Les agresseurs, membres d’un gang local coutumier des attaques à caractère racistes, ont été identifiés par les témoins et des témoignages d’habitants du quartier. Les suspects ont été arrêtés, mais toutes les charges ont finalement été abandonnées faute de preuves suffisantes. En avril 1994, la famille de Lawrence a engagé une poursuite privée . Comme la famille n'avait pas droit à l'aide juridictionnelle, ils ont dû créer un fonds de combat pour payer l'enquête, et leurs avocats ont travaillé bénévolement . Les charges retenues contre Norris et Jamie Acourt ont été abandonnées avant le procès et les trois autres suspects ont été acquittés par un jury en avril 1996. En juillet 1998 la famille Lawrence demande la démission du chef de la Met (Metropolitan Police Service), Sir Paul Condon. Celui-ci présente des excuses publiques en octobre 1998 et admet que des erreurs ont été commises. Un rapport est publié en février 1999. Il conclut que la force policière est « institutionnellement raciste » et propose des recommandations destinées à améliorer l'attitude de la police concernant le racisme, ainsi que des propositions de changements dans la loi pour renforcer le Race Relations Act.
Il a fallu attendre 2006, pour que l’enquête soit reprise sérieusement. Quatre ans plus tard, Norris et Dobson ont été arrêtés. En 2012, ils ont été finalement reconnus coupables et condamnés à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Ce fait divers emblématique a été commémoré dès 1994, ce n’est qu’en 2018 que le gouvernement conservateur de Teresa May a décidé d’en faire une journée du souvenir marquée chaque 22 avril, le Stephen Lawrence Day. Une fondation entretient la mémoire de l’adolescent. L’affaire Stephen Lawrence a amené de profonds changements culturels dans l'attitude vis-à-vis du racisme au Royaume-uni, notamment dans les forces de police, et des modifications importantes de la législation et des pratiques policières.
Une plaque a été posée à l'endroit où est mort Lawrence, sur le trottoir face au n° 320 dans Well Hall Road. Elle a été vandalisée à plusieurs reprises. Le Royal Institute of British Architects a institué en 1998 le prix Stephen Lawrence, un prix annuel d'architecture à la mémoire du jeune homme qui étudiait pour devenir architecte.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2023
21 avril : c'est l'anniversaire de Rome !
Rome fête son 2776e anniversaire. Pour l’occasion, les musées sont gratuits et la journée se termine par un feu d’artifice tiré depuis le Tibre. C’est le 21 avril 753 avant J.C. que Rome aurait été fondée de la main de Romulus. C’est du moins ce que l’on raconte…
Rome fête son 2776e anniversaire. Pour l’occasion, les musées sont gratuits et la journée se termine par un feu d’artifice tiré depuis le Tibre. On raconte, en effet, que c’est le 21 avril 753 avant J.C. que Rome aurait été fondée de la main de Romulus. C’est tout au moins la date qui a été déterminée grâce à la légende du savant Varrone et aux calculs astrologiques de Lucio Taruzio. À 16h, on peut assister à la reconstitution du Tracciato del Solco (le tracé du sillon sacré par Romulus, geste qui sera à l’origine de la création de la ville de Rome sur le Palatin) au Circo Massimo.
L’anniversaire de Rome était déjà célébré le 21 avril à l’époque de la Rome impériale et donnait lieu à de grandes festivités. La date a été ensuite oubliée pendant des siècles. Elle a resurgi sous le fascisme qui a fait du 21 avril une fête nationale appelée "Natale di Roma”. Ce décret fut annulé en 1945, mais la date a continué d’être célébrée dans les milieux, longtemps confidentiels, de l’extrême droite païenne dont Alessandro Giuli est un des représentants.
L’anniversaire de la Ville éternelle est à nouveau célébré depuis les années 1990, mais avec une arrière-pensée touristique évidente. Le moment fort est le défilé historique, avec des centaines de figurants en costume d’époque romaine, qui démarre à 11h au Circo Massimo, puis emprunte la Via del Teatro di Marcello, pour arriver Piazza Venezia entre 12h et 13h, avant de retourner Circo massimo, via le Colisée. Cette année, le 21 avril tombant un vendredi, la fête se prolongera pendant tout le week-end, avec un spectacle de son et lumière tard dans la soirée.
S’il est un monument à ne pas manquer ce jour-là, c’est le Panthéon : une fois par an, le 21 avril, jour où l'on célèbre Dies Natalis Romae, à midi, un phénomène particulier se répète : un rayon de lumière s'élargit vers la porte d'entrée faisant face au nord en la rendant complètement dégagée. L'effet avait été conçu pour illuminer l'entrée triomphale de l'empereur au Panthéon .
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 avril 2023
L’intérieur du Panthéon, un 21 avril, à midi
20 avril : la Journée internationale de la langue chinoise
Le 20 avril correspond au début de la période de Guyu, l’une des 24 périodes du calendrier chinois. Cette période qui est celle de « la pluie pour les céréales », est liée au personnage Cangjie, l’inventeur mythique des caractères chinois.
Le chinois est l’une des six langues officielles de l’ONU, chacune ayant sa célébration annuelle, le chinois devait avoir aussi la sienne. En 2010, c’est le 20 avril qui a été choisi en remplacement du 20 novembre, pour célébrer la Journée de la langue chinoise (国际汉语日). Le 20 avril correspond au début de la période de Guyu, l’une des 24 périodes du calendrier chinois. Cette période qui est celle de « la pluie pour les céréales », est liée au personnage Cangjie, l’inventeur mythique des caractères chinois.
Le chinois mandarin est avec l’anglais, l’une des deux langues les plus parlées au monde avec chacune plus d’un milliard de locuteurs. Langue officielle de l’ONU dès 1946, elle n’est langue de travail de l’Assemblée générale que depuis 1973, après la grande vague de reconnaissance du régime de Pékin au détriment de celui de Taïwan.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 avril 2023