L’Almanach international

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Météorologie, France, 8 juin Bruno Teissier Météorologie, France, 8 juin Bruno Teissier

8 juin : « s’il pleut à la Saint-Médard...

…il pleut quarante jours plus tard à moins que saint Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied » . La Saint-Médard, c'est aujourd'hui et la Saint-Barnabé tombe le 11 juin, soit dans trois jours.

 

…il pleut quarante jours plus tard à moins que saint Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied » (autrement dit, il pleuvra le 18 juillet sauf s’il fait beau à la Saint-Barnabé). La Saint-Médard, c'est aujourd'hui et la Saint-Barnabé tombe le 11 juin, soit dans trois jours. C’est un dicton très connu  des  Français dont on trouve l’origine dans les campagnes d’Aquitaine et du Limousin mais qui connaît également quelques variantes : « S’il pleut pour Saint-Médard, le beau temps vient tard » (en Languedoc) ou encore « Saint-Médard beau et serein promet abondance de grains (en Auvergne).

Les Frères Jacques, “À la Saint-Médard”

​​De même qu’il existe des saints de glace (en mai) dont on redoute la rigueur, les saints de pluie peuvent marquer le début d’une longue période de précipitations désastreuse pour les récoltes (car une autre version du dicton n’annonce pas moins de 40 jours de pluie).

Cette année 2022, après un printemps estival, surtout dans le Nord, voilà peut-être venu le temps de la pluie…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Les Frères Jacques ont popularisé le dicton avec À la Saint-Médard, une chanson de 1953, parole de Michel Vaucaire et musique de Rudy RevilÀ la Saint-Médard mon Dieu qu'il a plu Au coin du boul'vard et de la p'tite rue. À la Saint-Médard mon Dieu qu…

Les Frères Jacques ont popularisé le dicton avec À la Saint-Médard, une chanson de 1953, parole de Michel Vaucaire et musique de Rudy Revil

À la Saint-Médard mon Dieu qu'il a plu
Au coin du boul'vard et de la p'tite rue.
À la Saint-Médard mon Dieu qu'il a plu
Y aurait pas eu d'bar on était fichus !
À la Saint-Médard mon Dieu qu'on s'est plu
Tous deux au comptoir en buvant un jus…

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Météorologie, 11 mai Bruno Teissier Météorologie, 11 mai Bruno Teissier

11 mai : chaque année, les saints de glace

Ces saints ont disparu du calendrier catholique dans les années 1960, mais la sagesse populaire comme les aléas climatiques semblent perpétuer leur mémoire. Cette année, les fameux saints semblent bien être au rendez-vous !

 

Inutile de chercher sur un calendrier saint Mamert, saint Pancrace ou saint Servais, vous trouverez, à leur place, sainte Estelle, saint Achille et sainte Rolande. Il en est ainsi depuis 1960. L’Église catholique a décidé alors de remplacer les saints associés à ces « inquiétudes » agricoles (subsistance de paganisme aux yeux du Vatican) par des saints sans aucun lien avec ces croyances populaires. Fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais sont, malgré cela, toujours observés par les agriculteurs de la même manière qu’ils étaient, autrefois, invoqués, pour protéger les récoltes. On cherchait à éviter l’effet néfaste sur les cultures d’une baisse de température qui pouvait se produire à cette période, en particulier des gelées nocturnes. Une fois ces trois jours passés, le gel, disait-on, n’était plus à craindre. Un quatrième saint, plus tardif, saint Urbain, fêté le 25 mai, est parfois rajouté, en Alsace et en Lorraine.

Il semblerait bien que celle légende ait un fond de vérité, si l’on en croit les astrophysiciens (en raison de la trajectoire de la terre en cette période) même si, avec le réchauffement climatique, le risque de froid et de gel, pourrait se déplacer irrémédiablement vers le mois de mars. Cette année, toutefois, les fameux saints semblent bien être au rendez-vous !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Les reliques de saint Pancrace en l'Église de Saint-Nicolas de la ville de Wil, en Suisse

Les reliques de saint Pancrace en l'Église de Saint-Nicolas de la ville de Wil, en Suisse

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Islande, Météorologie, été Bruno Teissier Islande, Météorologie, été Bruno Teissier

21 avril : les Islandais fêtent la fin de l'hiver

Ce jour est férié en Islande où on célèbre le premier jour de l’été avec des températures chaque année un peu plus clémente.

 

Les Islandais célèbrent le Premier jour de l’été (Sumardagurinn fyrsti). Cette fête, héritée d’un vieux culte païen, est un jour férié. C’est la fête, on défile dans les rues avec des drapeaux comme pour une fête nationale et on offre des cadeaux aux enfants pour célébrer la fin de l’hiver. Appelés cadeaux d'été depuis le XVIe siècle, cet usage précède de trois siècles celui des cadeaux de Noël en Islande. On joue de la musique en plein air et se régale des fameuses crêpes islandaises, servies roulées avec du sucre ou fourrées de crème fouettée et de confiture.

Certes, il ne fait pas encore très chaud, en ce traditionnel troisième jeudi du mois d'avril, pour se croire en été. Mais l'ancien calendrier islandais, sur lequel est basée cette fête, ne comportait que deux saisons : l'hiver (de début novembre à fin avril) et l'été (de fin avril à fin octobre). 

Selon la croyance populaire , un bon été serait assuré si la température descendait en dessous de zéro juste avant ce premier jour de l'été. Les gens plaçaient un bol d'eau dehors pour la nuit en espérant qu'il gèlerait. Cette année encore, ce ne serra pas le cas, tout au moins à Reykjavík où les minimales sont annoncées autour de 5°. Le réchauffement climatique risque bien de faire disparaître cette coutume ancestrale.

Ce jour férié en Islande tombe chaque année le premier jeudi après le 18 avril, soit entre le 18 et le 25 avril. En 2023, le 20 avril ; en 2024, le 24 ; en 2025, le 25…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Météorologie, Royaume-Uni, 15 juillet Bruno Teissier Météorologie, Royaume-Uni, 15 juillet Bruno Teissier

15 juillet : Saint-Swithin, la Saint-Médard des Anglais

S'il pleut le jour de la Saint-Swithun, le 15 Juillet, il va pleuvoir pendant 40 jours. Mais s'il fait beau, 40 jours de beau temps suivront…

 

S'il pleut le jour de la Saint-Swithun, le 15 Juillet, il va pleuvoir pendant 40 jours. Mais s'il fait beau, 40 jours de beau temps  suivront. Swithin (ou Swithun) était l’évêque de Winchester de 852 à 862. À sa demande, il a été enterré dans le cimetière et non dans l’église comme il était d’usage pour un personnage de son rang, c’est à dire exposé à la pluie. Selon la  légende après que son corps eut été déplacé à l'intérieur de la cathédrale le 15 juillet 971, une grande tempête s'ensuivit. 

Le sanctuaire de Swithun à Winchester était censé être le site de nombreux miracles au Moyen Âge. De nombreuses églises  dédiées à saint Swithun se trouvent dans le sud de l'Angleterre, en particulier dans le Hampshire. St Swithin est aussi vénéré en Norvège mais le 2 juillet.

Le temps change fréquemment vers le milieu de l'été et la tradition selon laquelle ce jour influe sur le temps peut provenir d'une croyance antérieure, peut-être pré-chrétienne. Évidement, Swithun est l’un des saints qu’il faut invoquer en cas de sécheresse. 

St. Swithin's day, if thou dost rain,
For forty days it will remain;
St. Swithin's day, if thou be fair,
For forty days 'twill rain na mair.

La Saint-Within’s Day est similaire à la Saint-Médard des Français.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Météorologie, Allemagne, 27 juin Bruno Teissier Météorologie, Allemagne, 27 juin Bruno Teissier

27 juin : les Sept Dormants, saints climatiques allemands

Les catholiques allemands célèbrent les Sept Dormants d'Éphèse (Siebenschläfertag). Si cette journée est connue, c’est surtout à cause des dictons climatiques qui l’accompagnent, un peu comme la Saint-Médard des Français. Il est un fait que la première semaine de juillet est souvent très pluvieuse en Bavière. Si c’est le cas, l’été le sera aussi.

 

Le 27 juin, les catholiques allemands célèbrent les Sept Dormants d'Éphèse (Siebenschläfertag). Si cette journée est connue, c’est surtout à cause des dictons climatiques qui l’accompagnent, un peu comme la Saint-Médard des Français (le 8 juin). Il est un fait que la première semaine de juillet est souvent très pluvieuse en Bavière. Si c’est le cas, l’été le sera aussi.

Siebenschläfertag est « le Jour du loir », en allemand, mais ce jour n’a rien à voir avec le rongeur réputé pour son long sommeil. L’histoire des Sept Dormants d’Éphèse est une légende commune aux chrétiens et aux musulmans. Il s’agit de sept jeunes gens convertis au christianisme à l’époque de persécutions contre cette religion (au milieu IIIe siècle). Réfugiés dans une grotte ils se seraient endormis pour 2 ou 3 siècles (le récit varie) pour se réveiller à une époque où cette religion s’est imposée. À Éphèse, aujourd’hui en Turquie, la grotte supposée a été transformée en église (tombée en ruine). On trouve des traces du culte des Sept Dormants dans diverses régions d’Europe, notamment en Bretagne où ils font l’objet d’un culte islamo-chrétien. Depuis 1954, un pèlerinage se déroule notamment chaque 3e dimanche de juillet au Vieux-Marché, localité des Côtes d’Armor. Ils font l’objet d’une grande vénération dans toute l’Europe. Leurs reliques (supposées) ont été repérées à Rome, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne, mais aussi dans la basilique de l’abbaye Saint-Victor à Marseille. À Marmoutiers, près de Tours, une chapelle abrite une crypte avec les sept sarcophages des Sept Dormants, considérés comme des cousins de saint Martin, tombés soudain « dans un sommeil éternel »...

La XVIIIe sourate du Coran, consacrée aux « Gens de la Caverne » (sourat al-Kahf, la sourate de la Caverne), propose le même récit. Ces jeunes endormis sont vénérés en différents lieux du monde musulman du Maroc au Turkestan chinois. À Guidjel (Algérie), près de Sétif, sept piliers romains dans un cimetière sont considérés comme les tombes des Seb’Ruqûd (Sept Dormants) et la huitième celle de leur chien. Rachid Koraïchi, un artiste algérien a esquissé un rapprochement entre eux et les sept moines de Tibhirine dans un hommage rendu aux martyrs de la guerre civile.

Les catholiques fêtent ces saints le 27 juillet et les Orientaux le 4 août. Autrefois, en Europe, ils étaient célébrés le 7 juillet du calendrier julien. Ce qui, dans la tradition allemande, les a placés le 27 juin du calendrier grégorien. Selon le dicton, s’il pleut le jour de Siebenschläfertag, il pleut durant sept semaines. En somme, les Sept-Dormants annoncent un été pourri ou non. En vérité, il faut surtout tenir compte de la période du 5 au 10 juillet. Statistiquement, ont observé les météorologues allemands, elle détermine l’ambiance climatique de l’été qui va suivre. Cela est vrai à 70% pour le sud de l’Allemagne et même à 80% pour Munich.

  • Wie das Wetter am Siebenschläfer sich verhält, ist es sieben Wochen lang bestellt.

  • Wenn's am Siebenschläfer regnet, sind wir sieben Wochen mit Regen gesegnet.

  • Das Wetter am Siebenschläfertag sieben Wochen bleiben mag.

    Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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Weißenauer Passionale, Codex du XIIe siècle, Fondation Bodmer

Weißenauer Passionale, Codex du XIIe siècle, Fondation Bodmer

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Calendrier agricole, Vies de saint, Météorologie Bruno Teissier Calendrier agricole, Vies de saint, Météorologie Bruno Teissier

11 novembre : On célèbre la fin d'une boucherie et on tue le cochon

C’est aujourd’hui la Saint-Martin. Jusqu’à une époque toute récente, ce jour marquait, partout en Europe, la fin de la saison agricole On tuait le cochon et on dégustait le vin nouveau ou la bière, selon la région, dans une ambiance festive.

 

C’est aujourd’hui la Saint-Martin. Jusqu’à une époque toute récente, ce jour marquait, partout en Europe, la fin de la saison agricole et la date de renouvellement des baux ruraux ainsi que l’embauche de nouveaux ouvriers agricoles pour l’année à venir. C’est ce jour-là  aussi qu’on tuait le cochon, qu’on dégustait le vin nouveau ou la bière, selon la région, dans une ambiance festive et, très souvent, une débauche de nourriture qui a donné l’expression : « fêter la Saint-Martin » c’est-à-dire faire bonne chère ou qui désigne l’ivresse due à l’excès de boisson par « le mal de saint Martin ».

Martin de Tours est l’un des saints les plus populaires, 220 villes de France et 12 cathédrales européennes portent son nom ! Il est connu pour avoir donné la moitié de son manteau à un pauvre, geste devenu le symbole universel du partage. Il est né au nord-ouest de l’actuelle Hongrie, en 316. Il a ensuite émigré en Gaule et occupé le poste d'évêque de Tours. Il est particulièrement célébré en Touraine où il a créé le monastère de Marmoutier.

En principe, c'est l’« été de la Saint-Martin ». Il est réputé durer trois jours et correspond à une période de redoux au mois de novembre, avant que l’hiver ne s’installe vraiment. À ne pas confondre avec l’« été indien » des Canadiens qui a lieu un peu plus tôt.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2018

 
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