L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
17 avril : la journée des luttes paysannes
Cette journée internationale commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tué par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens. Le président Bolsonaro a approuvé ces exécutions.
Cette Journée internationale de lutte pour la terre (Dia Internacional de Luta pela Terra) commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tués par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens qui préfèrent louer leur terres à des multinationales pratiquant une monoculture d’exportation, plutôt que de laisser les paysans locaux les exploter pour vivre. Le drame est connu sous le nom de massacre d’Eldorado dos Carajás.
Malheureusement, le contexte politique du Brésil a totalement changé. Jair Bolsonaro, lors de sa campagne électorale, a approuvé le meurtre du 17 avril 1996 ! Aujourd’hui, président, il annonce qu’il va demander à ce que les militants du MST soient désormais assimilés à des terroristes. Cette année, la question sera quelque peu éclipsée par la pandémie qui commence à toucher le Brésil, mais beaucoup de militants, notamment dans les régions où le confinement n’a pas cours, veulent marquer cette journée par des manifestations.
Chaque année, le 17 avril, journée créée en 1996 par la Via Campesina, mouvement fédérant plusieurs dizaines d’organisations paysannes, est l’occasion de dénoncer l’accaparement des terres. Quelque 200 millions d’hectares, soit 4 fois la superficie de la France, sont déjà aux mains des multinationales. Au Brésil, 1% des propriétaires cumulent plus de 50% des terres, il n’y a pas eu de redistributions des terres contrairement aux États-Unis, au début du XXe siècle.
Le Mouvement des sans-terre (MST) est une organisation paysanne née au Brésil au début des années 1980, et il est aujourd’hui l’un des plus importants mouvements sociaux d’Amérique Latine. Il prend racine dans les occupations de terres qui se développent de manière isolée dans l’état du Rio Grande do Sul à la fin des années 1970 . Aujourd’hui, quelque 120 000 personnes installées dans tout le Brésil peuvent être déclarés hors-la-loi . Des centaines de militants du MST sont morts dans des actions et occupations sans terres qui ne se produisent pas toujours sans conflits ni excès. Le 8 décembre 2018, huit d’entre-eux ont été sommairement exécutés par des hommes masqués à qui Bolsonaro a promis l’impunité pour ce type de meurtre.
Si les luttes sont anciennes en Amérique latine, le phénomène est en pleine expansion en Afrique où des sociétés chinoise ou coréennes ont déjà loué d’immenses espaces.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2020
16 avril : les Danois au balcon pour fêter leur reine
Aujourd’hui à midi, des centaines de milliers de Danois seront à leur balcon pour souhaiter un bon anniversaire à leur reine, Margrethe, qui fête ses 80 ans.
Aujourd’hui à midi, pile, des centaines de milliers de Danois seront à leur balcon pour souhaiter un bon anniversaire à leur reine, Margrethe, qui fête ses 80 ans. Ils y ont été invités par le groupe Facebook, Danmark synger for dronningen, un créé le 21 mars dernier au moment du confinement. Le 16 avril est férié au Danemark mais en raison de l’épidémie de coronavirus, ses sujets sont invités à rester chez eux, même si une partie des écoles a rouvert hier.
Au Danemark, les règles du confinement interdisent les rassemblements de plus de 10 personnes. Aussi toutes les festivités qui devaient réunir des membres des familles royales de toute l'Europe, ainsi que la population danoise dans les rue de Copenhague ont, bien sûr, été annulées. Margrethe II a demandé de ne pas lui envoyer de fleurs mais de plutôt de les faire parvenir aux personnes âgées, les plus touchées par l'épidémie. La Cour met aussi à leur disposition un livre d’or disponible exclusivement en ligne, distanciation sociale oblige.
La reine Margrethe II du Danemark, née le 16 avril 1940, est montée sur le trône en 1972, il y a 48 ans, soit un règne déjà deux fois plus long que celui de son père, le roi Frédérik IX. À l’âge de 31 ans, le 14 janvier 1972, elle a été la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne encore en place et aujourd’hui, elle n’entend pas laisser la place.
On aura une pensée pour son époux, toujours laissé à l’écart, un Français, le prince Henrik de Danemark, né Henri de Laborde de Monpezat, décédé le 13 février 2018 et dont le grand regret fut qu’on ne lui ait jamais accordé le titre de roi, alors que les épouses des monarques danois était désignées comme reines.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 avril 2020
La reine est photographiée avec l'héritier du trône, son fils aîné, Frederik et son petit-fils, le prince Christian, âgé de 14 ans.
15 avril : Boston célèbre Patriots' Day sans faste
Le Patriots' Day commémore les batailles de Lexington et de Concord qui ont vu la victoire des soldats continentaux contre les Britanniques le 19 avril 1775, lors du premier conflit de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783), c’est aussi le jour du célèbre marathon de Boston.
Le Patriots' Day commémore les batailles de Lexington et de Concord qui ont vu la victoire des soldats continentaux contre les Britanniques le 19 avril 1775, lors du premier conflit de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783). Pour beaucoup, il s'agit du premier jour vécu par les États-Unis en tant que nation indépendante, même si la Déclaration d’indépendance ne fut signée que le 4 juillet 1776.
De nombreuses écoles et entreprises sont fermées pour permettre aux habitants de prendre part aux célébrations annuelles. Cette année, en raison de l’épidémie de covid-19, pas d’école pas de célébration non plus. Mais, Boston fera tout de même sonner les cloches en mémoire de ces batailles. D’ordinaire, des milliers de personnes célèbrent l'événement en affluant à Lexington et Concord et au Minute Man National Park qui commémore la bataille. Des parades en uniformes militaires coloniaux, des reconstitutions et autres cérémonies sont organisées. À Bedford, près de Boston, on couronne d'un bonnet rouge le roi George, ancien monarque britannique, en signe de défi. Tout un folklore reporté à l’année prochaine, si tout va bien…
Le Patriots' Day ("jour des patriotes") est un jour férié pour les habitants du Massachusetts, dont Boston est la capitale, et du Wisconsin, mais aussi du Maine – où il est orthographié Patriot's Day. Il ne doit pas être confondu avec le Patriot Day, qui commémore chaque année les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington. Autrefois, les célébrations avaient lieu le 19 avril, Patriots’ Day est devenu par la suite une fête mobile (le troisième lundi d’avril).
Boston organise traditionnellement, le même jour, son marathon de légende pour les passionnés de course à pied. C'est le 1er marathon par son ancienneté, la première édition du marathon de Boston date du 19 avril 1897. Ce 15 Avril cela aurait dû être la 123e édition. En 2013, il avait été marqué par un attentat spectaculaire. Cette année, en raison de la pandémie, il a été reporté au 14 septembre prochain. À l'occasion du deuxième anniversaire de l'attentat, le maire Marty Walsh a déclaré le 15 avril « One Boston Day ». Il s'agit d'un jour férié annuel officiel consacré à l'entraide et aux actes de générosité, tels que le don de sang, de vêtements et de chaussures aux refuges pour sans-abri, de nourriture aux banques alimentaires, de dons d'argent à des œuvres caritatives, etc.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2020
10 avril : il y a dix ans, le crash qui décimait la classe politique polonaise
Journée douloureuse pour la Pologne qui commémore le crash du 10 avril 2010 qui a fait disparaitre son président, ainsi que 91 personnalités politiques éminentes. Journée de propagande exacerbée pour le gouvernement d'extrême droite qui exploite ad nauseam la catastrophe de Smolensk pour abolir progressivement la démocratie.
Journée douloureuse pour la Pologne où l’on commémore le crash du 10 avril 2010, survenu près de Smolensk, qui a fait disparaître son président, ainsi que 91 personnalités politiques éminentes (chefs d’état-major, ministres, cardinaux, etc.). Journée de propagande exacerbée pour le gouvernement d'extrême droite qui exploite ad nauseam la catastrophe de Smolensk pour abolir progressivement la démocratie.
L’accident s’est produit non loin de la forêt de Katyń, où, soixante-dix ans plus tôt, le NKVD a exécuté près de 22 000 officiers polonais, capturés dans la foulée de l’invasion de la Pologne par l’Armée rouge en 1939. L’accident se produit seulement trois jours après que Vladimir Poutine a invité les dirigeants de la Pologne à commémorer à ses côtés le massacre de Katyń, réalisant ainsi la promesse de Mikhail Gorbatchev de rompre avec un demi-siècle de déni de la part du régime soviétique.
Le drame de Smolensk a profondément divisé les Polonais et il a rebattu les cartes politiques, offrant une nouvelle chance aux ultra-conservateurs de PiS de fédérer les mécontentements sociaux. Cet accident, dû en réalité aux conditions météorologiques et à l’impatience du président Lech Kaczynski, fut immédiatement interprété par une partie de la population comme le résultat d’un attentat provoqué par Poutine. Jouant sur la fibre nationaliste, le parti Droit et Justice au pouvoir (PiS), dont le chef, Jaroslaw Kaczynski, est le frère jumeau du président disparu à Smolensk, a profité de la catastrophe pour s’imposer durablement au pouvoir. Aujourd’hui, dans un contexte de pandémie, le gouvernement tente un passage en force électoral au mois de mai prochain, visant à se maintenir au pouvoir.
D’ordinaire, des messes à l’intention des victimes du crash sont célébrées dans toute la Pologne ainsi qu’à l’étranger. Les sites de mémoire dédiés à tous ceux qui sont morts dans la catastrophe du 10 avril 2010 ont été décorés de fleurs et de flambeaux. Chaque année, à Cracovie, le Président participe à la prière sur la tombe Lech et Maria Kaczyński dans la crypte de la cathédrale au Wawel. Un appel de la mémoire a eu lieu devant le Palais présidentiel – les noms de toutes les victimes de la catastrophe y ont été prononcés, une prière a été dite à leur intention. Dans la soirée les représentants des plus hautes autorités de l’État participent à une messe à l’intention des victimes de la catastrophe, concélébrée par le cardinal-métropolite de Varsovie. Une célébration a eu lieu aussi au cimetière militaire de Powązki où reposent 28 des victimes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2020
Lech Kaczyński et Maria Kaczyńska, timbre poste-polonais émis à leur mémoire en 2017 (œuvre de Andrzej Gosik)
7 avril : il y a 26 ans débutait le génocide rwandais
Il y a 25 ans, près d’un million de personnes ont été exterminées au Rwanda. Les victimes étaient en très grande majorité des Tutsis, mais comptaient également des Hutus modérés, des Twa... Ce génocide, le dernier du XXe siècle, a été soigneusement organisé par l’administration rwandaise de l’époque…
Il y a 26 ans, d’avril à juillet 1994, près d’un million de personnes ont été exterminées au Rwanda. Les victimes étaient en très grande majorité des Tutsis, mais comptaient également des Hutus modérés, des Twa et des membres d’autres ethnies. Le génocide des Tutsi, dernier du XXe siècle, a été soigneusement organisé par l’administration rwandaise. Toutes les institutions ont été mobilisées ainsi qu’une partie de la population hutu.
Le 26 janvier 2018, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution désignant le 7 avril comme la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Cette nouvelle résolution vient modifier le titre de la Journée (Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda), mise en place à l'origine par la résolution du 23 décembre 2003.
La date du 7 avril correspond au début du génocide de 1994. Chaque année, l'ONU organise des événements commémoratifs à son siège à New York et dans les bureaux des Nations Unies dans le monde entier.
Les autorités française de l’époque sont souvent accusées d’avoir soutenu jusqu’au bout le régime extrémiste qui a conduit ce génocide. Aujourd’hui, le président Macron entend solder les comptes du passé. Or, malgré le réchauffement récent des relations entre Paris et Kigali, il a fait savoir qu’il ne se rendrait finalement pas le 7 avril à Kigali, où l’avait invité son homologue rwandais, Paul Kagame. Pourtant, celui-ci a été reçu à Paris en mai 2018 et le président français s’était engagé à ouvrir les archives sur le rôle de la France au Rwanda, verrouillées depuis plus de deux décennies. Cette parole sera-t-elle tenue ? Des historiens spécialistes de ce génocide regrettent déjà d’avoir été écartés de la commission chargée de faire la lumière sur les évènements…
L’histoire doit servir de leçon. L’inquiétude se porte aujourd’hui sur le Mali où la France est engagée militairement. Le 23 mars dernier, des hommes armés ont massacré toute une communauté peule – femmes, enfants, personnes âgées.
À voir : le film d’André Versaille : Rwanda, un génocide en héritage - Paroles de jeunes. André Versaille est l’auteur d’un premier film sur le sujet : Rwanda, la vie après - Paroles de mère (2014 - Prix Télérama).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 avril 2020
6 avril : en souvenir des enfants d'Izieu
Triste anniversaire que celui qui est fêté aujourd’hui dans la colonie d’Izieu, située dans une petite commune de l’Ain, en hommage aux 44 enfants et aux 7 adultes arrêtés un matin du 6 avril 1944 par la gestapo, sur ordre de Klaus Barbie.
Triste anniversaire que celui qui est fêté aujourd’hui dans la colonie d’Izieu, située dans une petite commune de l’Ain, en hommage aux 44 enfants et aux 7 adultes arrêtés un matin du 6 avril 1944 par la gestapo, sur ordre de Klaus Barbie.
En 1994, le président Mitterrand a inauguré le « Musée-mémorial des enfants d’Izieu », qui deviendra en 2000 « Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés ».
« Le message d’Izieu, c’est celui de l’engagement, l’engagement qui fut celui des hommes et des femmes qui ont accueilli ces enfants et qui nous adressent finalement une terrible leçon : ne jamais laisser personne de côté, accueillir celles et ceux qui sont les plus fragiles, les éduquer, les former, les accompagner, les élever. Le message d’Izieu, c’est aussi celui de la République. » Extrait du discours d’inauguration du président François Hollande le 6 avril 2015 à Izieu.
Chaque 6 avril, l’association commémore la rafle de 1944 par une cérémonie en hommage aux enfants et adultes déportés. Elle rassemble autour des anciens de la colonie un grand nombre de personnes (membres de l’association, élus, représentants de l’État et des collectivités territoriales, etc.).
Les jeunes générations sont étroitement associées au déroulement de la cérémonie. Des élèves lisent des lettres des enfants accueillis alors à Izieu, d’autres présentent des réalisations faites en classe autour du travail de mémoire mais le moment le plus poignant reste peut-être la lecture du nom des 44 enfants et leur âge, plusieurs avaient en effet moins de 6 ans !
La colonie d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin accueillit de mai 1943 à avril 1944 plus de cent enfants pour les soustraire aux persécutions antisémites. Le Musée-mémorial d’Izieu est, avec l’ancien Vélodrome d’hiver de Paris et l’ancien camp d’internement de Gurs, l’un des trois lieux de la mémoire nationale des « victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité » commis avec la complicité du gouvernement de Vichy reconnus par le décret du 3 février 1993.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 avril 2020
31 mars : la mémoire d'un Chicanos
Ce Chávez célébré chaque 31 mars en Californie n’est pas l’ancien président du Vénézuela, mais un syndicaliste agricole : César Chávez dont on célèbre l’anniversaire
Ce Chávez célébré chaque 31 mars en Californie n’est pas l’ancien président du Venezuela, mais un syndicaliste agricole : César Chávez dont on fête l’anniversaire (il est né le 31 mars 1927 et est mort en 1993), un syndicaliste qui milita pour améliorer le sort des travailleurs immigrés mexicains. La Californie, le Texas et le Colorado marquent cette date par quelques manifestations. Son slogan de l'époque , « Sí, se puede », a inspiré le « Yes we can » de la campagne de Barak Obama.
Fermier d’origine mexico-américaine, dirigeant syndical et militant des droits civiques, César Chávez a obtenu, grâce à ses actions, de meilleures conditions de vie pour les ouvriers agricoles. Il les a encouragés à se regrouper en une association nationale des ouvriers agricoles, la National Farm Workers Association, qui est devenue plus tard la United Farm Workers (syndicat des ouvriers agricoles). Organisant des manifestations, des grèves et des boycotts, Chávez a fini par obliger les employeurs à accorder des salaires convenables ainsi que d’autres avantages et a été à l’origine de la législation introduisant la première convention collective pour les ouvriers agricoles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 mars 2020
19 mars : pour les catholiques, c'est la Saint-Joseph
Les catholiques fêtent saint Joseph, un personnage qui occupe une place à part dans l’histoire de l’Église. Joseph est le seul saint du calendrier fêté deux fois, aujourd’hui, puis le 1er mai depuis que les papes en on fait le patron des pères de famille mais aussi celui des travailleurs
Les catholiques fêtent saint Joseph, un personnage qui occupe une place à part dans l’histoire de l’Église. Époux de Marie, père nourricier et éducateur de Jésus, on sait peu de choses de lui (les évangélistes n’ont transmis aucune de ses paroles) sinon qu’il était charpentier. De même, son nom n’apparait plus après la présentation de Jésus au Temple, à l’âge de 12 ans. Ceci explique peut-être une vénération tardive, vers la fin du Moyen Âge qui va aller grandissant au fils des siècles, notamment après son apparition à Cotignac (en Provence) en 1661. La même année, Louis XIV, tout jeune roi et père pour la première fois, consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille.
Joseph est le seul saint du calendrier fêté deux fois, aujourd’hui, mais aussi le 1er mai depuis que Léon XIII en 1889 et Pie XII en 1955 en on fait, le patron des pères de famille mais aussi celui des travailleurs afin que l’Église catholique soit elle aussi présente le jour de la fête des travailleurs.
La Saint-Joseph, le 19 mars, est un jour férié à Malte, à Saint-Marin, au Liechtenstein, ainsi que dans plusieurs provinces espagnoles, notamment à Valence où la fête des Fallas se termine dans les flammes qui font disparaître les ninots. En Italie, le coup d’envoi est donné à la course cycliste Milan-San Remo. Saint Joseph est aussi le patron du Canada et celui du Tyrol.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mars 2020
18 mars : la fête des Fallas de Valence
Cette fête qui se déroule sur plusieurs jours est l’une des plus célèbres en Espagne. Chaque quartier de la ville de Valence a fait construire des ninots, des poupées géantes, qui souvent mettent en scène des personnages publics, voire des hommes politiques. L’ensemble des ninots d’un quartier s’appelle un falla…
Cette fête qui se déroule sur plusieurs jours est l’une des plus célèbres en Espagne. Chaque quartier de la ville de Valence a fait construire des ninots, des poupées géantes, qui souvent mettent en scène des personnages publics, voire des hommes politiques. L’ensemble des ninots d’un quartier s’appelle un falla.
Mercredi soir, on a commencé à les dresser un peu partout dans la ville, il y en a 762, autant d’œuvres aux couleurs vives, certaines d’un goût douteux, mais qu’importe, c’est la fête et elles ne sont pas faites pour durer. Aujourd’hui, un jury va désigner un ninot, le plus beau, qui ira rejoindre le Musée Fallero, ouvert en 1937. Les autres seront brûlés demain soir, jour de la Saint-Joseph.
En attendant, la fête qui accueille plusieurs centaines de milliers de personnes bât son plein. Chaque jour à 14 heures, place de la mairie, une formidable pétarade d’une dizaine de minutes fait un spectacle étonnant. Moins bruyante est la place de la Vierge que l’on recouvre de fleurs à partir de demain… Des milliers de figurants bénévoles déambulent dans les rues en costume du XVIIIe siècle pour ces quelques jours de folie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 mars 2020
14 mars : cadeaux et contre cadeaux au Japon
Au Japon, on fête la Saint-Valentin en deux temps. Le 14 février ce sont les femmes qui ont offert des chocolats à leurs amoureux ou à d’autres hommes de leur entourage, comme le veut la tradition. Un mois après, soit aujourd’hui même, les hommes offrent à leur tour des sucreries, des fleurs de couleur blanche ou un autre présent plus couteux.
Au Japon, on fête la Saint-Valentin en deux temps. Le 14 février ce sont les femmes qui ont offert des chocolats à leurs amoureux ou à d’autres hommes de leur entourage, comme le veut la tradition. Un mois après, soit aujourd’hui même, les hommes offrent à leur tour des sucreries, des fleurs de couleur blanche ou un autre présent plus couteux.
L’usage veut que la valeur du cadeaux en retour soit le triple de celle du premier. Pour éviter la surenchère, certains hommes ont eu la précaution de, très poliment, refuser les chocolats qui leur étaient offerts. Cette journée, créée en 1960, porte le nom de « jour blanc » ou Howaito dē (ホワイトデー ), probablement en souvenir de l’initiateur de cette coutume, le fabriquant américain de marshmallow !
Chez les ados, les garçons se contentent d’offrir un ruban blanc à une fille, si celle-ci le noue à ses cheveux ou à son sac, c’est qu’elle n’est pas indifférente... La coutume est très implantée en Corée du Sud et à Taïwan, elle commence à apparaître aux Philippines.
Cette année, Howaito dē sera sans doute quelque peu perturbé par la pandémie de coronavirus.
14 mars : vive Pourim !
Demandez à un enfant juif ce que l’on fait pour la fête de Pourim… il vous répondra « on se déguise ! ». Pourim est une fête mineure, mais très populaire et joyeuse, elle l’est jusque dans les synagogues…
Demandez à un enfant juif ce que l’on fait pour la fête de Pourim… il vous répondra « on se déguise ! » Ce jour est souvent l’occasion d’un défilé de petites filles habillées en princesses ou de petits garçons costumés en soldats, tandis qu’ici et là, enfants et adultes, déguisés aussi parfois, se croisent, les bras chargés de nourriture et de friandises qu’ils vont offrir à leur famille ou à leurs amis comme le veut la tradition. Pourim est aussi l’occasion de faire un don à un organisme de bienfaisance et de se réunir autour d’un vrai festin agrémenté d’une pâtisserie typique de ce jour : les oreilles d’Haman, un petit chausson triangulaire fourré de graines de pavot.
Fête mineure, mais très populaire et joyeuse, elle l’est jusque dans les synagogues où l’assistance agite d’énormes crécelles et pousse des hurlements dès que l’on prononce le nom de Haman car c’est de ce grand vizir du roi perse Assuérus que la fête de Pourim tient son origine. Pourim signifie « les sorts » et renvoie au lancer de dés qu’effectua le sinistre Haman, vers 480 av. J.-C., afin de savoir quelle serait la date la plus favorable à l’extermination des juifs de Perse. Il en voulait alors à Mordekhaï (Mardochée) d’avoir refusé de se prosterner devant lui (les juifs ne se prosternant que devant Dieu) et s’était juré de se venger sur lui et son peuple. Ce fut l’intervention décisive d’Esther qui décida le roi Assuérus, son époux, d’épargner les juifs de Perse. Voilà on comment on commémore cet événement, qui faillit être tragique, par une fête familiale, joyeuse, qui débute ce soir.
En Israël, les enfants sont en vacances du 14 mars au 16 mars 2025. Retour à l'école le lundi 17 mars 2025
Les prochaines dates sont le 3 mars 2026 et 23 mars 2027
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025
7 mars : le 122e bal du Rat mort
Point culminant du carnaval d’Ostende (Belgique), le bal du Rat mort est le bal masqué plus célèbre de Belgique. Il débute ce soir à 20 heures. Pensez à soigner votre tenue, un concours de déguisement est prévu !
Point culminant du carnaval d’Ostende, le Rat mort est le bal masqué plus célèbre de Belgique. Il débute ce soir à 20 heures. Pensez à soigner votre tenue, un concours de déguisement est prévu ! Fondé en 1898 par une bande de joyeux drilles, dont un certain Ensor, cette manifestation débridée rassemble chaque année quelque 1800 fêtards, belges et surtout anglais venus pour l’occasion.
James Ensor (1860-1949) est mis à l’honneur par l’édition 2020. Le peintre et Ostende, sa ville natale, sont, en effet, étroitement liés. Beaucoup de ses tableaux représentent des scènes de carnaval.
La fête se poursuivra demain, dimanche, avec une autre festivité populaire, le kloeffenworp ( jet de sabots) où des bonbons en forme de sabots sont jetés à la foule du balcon du Feest-en cultuurpaleis (Palais des fêtes et de la culture), situé sur la Wapenplein. Cette année, le carnaval d’Ostende-sur-mer se déroule du 6 au 8 mars.
Pour s’y rendre : Kursaal Oostende, Kursaal-Westhelling 12, Oostende, Belgique
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mars 2020
Mise à jour décembre 2022 : En 2023, le Bal du rat mort n’aura pas lieu. Ce bal masqué du carnaval attirait de moins en moins de monde ces dernières années. La fermeture de la ligne de ferry Douvres-Ostende a fait disparaître la clientèle anglaise. Le covid avait annulé l’édition 2021. Finalement l’édition 2022 aura été la dernière après 224 ans d’existence. En revanche le Carnaval d’Ostende se déroule toujours chaque année, le premier week-end du mois de mars. Soit du 3 au 5 mars 2023.
Le Casino-kursaal d’Ostende à l’époque où le bal a été institué
27 février : drôle de fête au Sahara occidental
La République arabe sahraouie démocratique (RASD) fête ses 43 années d’une existence très relative, il faut bien l’avouer.
La République arabe sahraouie démocratique (RASD) fête ses 44 années d’une existence très relative, il faut bien l’avouer. La république a bien un président et un gouvernement mais établis, quasiment depuis l’origine, en territoire étranger : c’est Tindouf, localité algérienne, qui fait figure de capitale de la RASD. La fiction ne s’arrête pas là. Le pays se proclame arabe, alors que la population est berbère pour l’essentiel. Quant à son caractère démocratique, il est aussi virtuel que ne l’étaient celui des « démocraties populaires » de l’ancien bloc communiste. Cet État un peu surréaliste est tout de même reconnu par une cinquantaine de pays dans le monde, la liste fluctuant régulièrement au hasard des alternances politiques (dernièrement le virage à droite de l’Uruguay et de la Bolivie par exemple). Le principal soutient demeure l’Algérie. Une RASD, qui lui serait fidèle, lui ouvrirait une fenêtre sur l’océan, au grand dam du Maroc qui craint l’encerclement. Dans les faits, le territoire de la RASD est occupé à 80 % par ce dernier, depuis la Marche verte (voir le 6 novembre). Mais, Rabat n’a pas réussi à faire entériner son annexion, de fait, par la communauté internationale. Quant aux Sahraouis, qui existent bel et bien, personne ne s’est jamais soucié de connaître leurs aspirations.
Le processus de paix supervisé par les Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc pour l'autodétermination au Sahara occidental, est aujourd’hui au point mort depuis la démission de l'envoyé spécial Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment. El Les forces marocaines sont mobilisées à Laâyoune, principale ville du Sahara occidental, afin de dissuader les Sahraouis d’organiser des événements ou des manifestations pour célébrer l’anniversaire de la proclamation de la RASD.
25 février : au Suriname, on commémore un coup d'État militaire
Au Suriname, c’est la Journée de la libération et de l’innovation (Day of Liberation and Innovation), curieuse appellation pour l’anniversaire d’un coup d’État militaire, le putsch du 25 février 1980
Au Suriname, c’est la Journée de la libération et de l’innovation (Day of Liberation and Innovation), curieuse appellation pour l’anniversaire d’un coup d’État militaire.
Ce jour férié commémore le putsch du 25 février 1980, généralement appelé le coup d'État des sergents (De Sergeantencoup), lorsqu'un groupe de 16 sergents des Forces armées surinamaises (SKM) dirigées par Dési Bouterse a renversé le gouvernement du Premier ministre Henck Arron. Certes, il était reproché à ce dernier sa corruption et le trucage des élections de 1977, mais le régime militaire instauré par la junte a été marqué par la disparition de la liberté de presse, l’interdiction des partis politiques, des exécutions d’opposants, et même un couvre-feu le soir afin de bien contrôler la population. Bouterse a pris la tête de la junte et aligné le pays sur l’URSS. Le 25 février est devenu la fête nationale du Suriname. Son régime s’est terminé sur une guerre civile… La démocratie sera finalement rétablie en 1991.
L’ancien dictateur s’est présenté aux élections. En 2010, il a été élu et a dirigé le pays durant deux mandats, jusqu’en 2020. Sa politique le rend très populaire : il rend l’école publique gratuite, augmente le salaire minimum et introduit la gratuité des soins médicaux pour les moins de 16 ans et les plus de 60 ans… Le 25 février, n’est plus la fête nationale, mais est toujours férié et célébré comme le Jour de la révolution. Ce n’est qu’en 2018 qu’il est devenu le Day of Liberation and Innovation.
Finalement, le 29 novembre 2019, Dési Bouterse est condamné à 20 ans de prison par un tribunal militaire surinamais pour les meurtres de 15 opposants politiques appelés « Massacres de décembre » (1982). Il a fait appel de cette condamnation, mais l’audience a été reportée en raison de la pandémie due au coronavirus… Dési Bouterse, n’est pas encore en prison mais il n’est plus au pouvoir. Que va devenir la commémoration du 25 février ? En 2020, elle est toujours dans la liste des jours fériés officiels. Peu n’importe l’objet, on est dans les Caraïbes, toujours prêt à faire la fête.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2020
Mise à jour février 2021 : début février 2021, il a été décidé que le 25 février ne serait plus un jour férié. Le gouvernement a estimé qu'il n'était pas approprié d'accorder autant de poids à un moment de l'histoire du pays qui fait l'objet de tant de débats.
Mise à jour janvier 2024 : La peine prononcé contre Dési Bouterse a été finalement confirmé en appel en décembre. Celui-ci devait être incarcéré le 19 janvier 2024, mais il a pris la fuite. La police a émis un mandat d'arrêt à son encontre. Dési Bouterse est également poursuivi au Pays-Bas où il avait été condamné par contumace à onze ans de prison pour trafic de cocaïne. Interpol avait émis un mandat d’arrêt contre lui, mais son statut de dirigeant l’avait protégé de l’extradition. L’ancien président demeure toutefois populaire dans les couches les plus modestes de la population. Il espère sans doute que ses partisans remporterons les élection du printemps 2025.
25 février : deux jours de fête au Koweït
La fête nationale du Koweït commémore à la fois la dynastie Al-Sabah et l’indépendance de l’émirat. La veille, on se souvient de la libération du pays, occupé par l’Irak en 1990
Comme le Qatar, le Koweït a choisi de glorifier sa dynastie plutôt que son indépendance obtenue le 19 juin 1961, mettant fin à un protectorat britannique qui durait depuis 1899. La fête nationale du Koweït commémore l’accession au trône d’Abdullah Al-Sabah (1895-1965), le 25 février 1950 (il y a 70 ans cette année) et son décès, le 25 février 1965. Les Al-Sabah règnent sur le pays depuis le XVIIIe siècle. L’émir actuel, Jaber IV âgé de 91 ans, est l’un des 1200 membres de cette famille tentaculaire qui forme, comme dans les autres monarchies du Golfe, une véritable aristocratie. Toutefois, celle-ci doit ici partager le pouvoir avec un parlement élu par les quelques 400 000 citoyens, y compris les femmes, électrices depuis 2005 seulement.
Même si la date ne correspond pas du tout, il est d’usage de fêter en même temps l’indépendance du pays. Le 25 février tombe à une époque plus propice aux festivités de rue que le mois de juin où il fait bien trop chaud, c’est la raison pour laquelle, la fête nationale a été déplacée en 1964. Chaque année, les rues de Koweït sont pavoisées aux couleurs nationales, les enfants chahutent en s’arrosant mutuellement, la fête très joyeuse se poursuit par des pique-niques en famille dans les parcs et se termine par un feu d’artifice.
Ce jour férié est associé à une autre célébration officielle qui a lieu le lendemain, 26 février, la Fête de la libération qui rappelle ce jour de 1991 où les troupes alliées entraient dans la capitale et en chassaient celles de Saddam Hussein qui occupaient l’émirat depuis le 2 août 1990.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 février 2020
22 février : manifestation néo-nazie en Bulgarie
Ce soir, comme chaque année, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » est organisée pour commémorer le décès d’un général nazi, le bulgare Christo Loukov, en 1943.
Ce soir, comme chaque année à la mi-février, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de la mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » (Луков марш) est organisée par l'Union nationale bulgare (BNS) pour commémorer le décès de Christo Loukov, un ministre de la Défense des années 1930, pro nazi, mort assassiné par un groupe communiste le 13 février 1943. Loukov dirigeait l'Union des légions nationales bulgares, une organisation fasciste et antisémite. Son successeur idéologique, le BNS, est accusé d’avoir adopté une idéologie similaire.
Cette marche a été organisée très officiellement de 2003 à 2014 (le samedi le plus proche du 13 février), puis a été interdite par la municipalité de Sofia à la demande de Moscou. Néanmoins les autorités n’ont pas pu empêcher le défilé de centaines d’irréductibles bravant l’interdiction. Le 25 juillet 2019, le tribunal administratif a finalement annulé l'interdiction prononcée par le maire de Sofia, affirmant que celle-ci violait les droits constitutionnels des organisateurs… Cette sinistre manifestation aura donc bien lieu en 2020.
La Marche de Loukov est devenue au fil des années l’un des rendez-vous européens de la droite extrême. On peut y croiser des Allemands des organisations Die Rechte et Junge Nationalisten, des membres du groupe français la Jeune Nation (qui rend aujourd’hui hommage à Loukov sur la page d’accueil de son site internet) ou des partisans suédois du Mouvement de résistance nordique…
En 2018, le Congrès juif mondial, avait déposé une requête, signée par plus de 175 000 personnes auprès du Premier ministre bulgare Bokyo Borissov, pour protester contre une parade organisée par les néo-nazis célébrant un dirigeant de la Seconde Guerre mondiale, proche du Troisième Reich. Très peu de juifs vivent aujourd’hui en Bulgarie où l’antisémitisme est toujours présent. Fin janvier 2019, une synagogue de Sofia a encore été saccagée.
Les autorités bulgares n’ont pas dit leurs derniers mots. Le procureur général de Bulgarie, Ivan Geshev, a ordonné une enquête sur la légalité ou non de l’association néonazie Union nationale bulgare - Edelweiss, organisatrice de la marche annuelle de Loukov (Lukov Marsh)… à suivre.
Mise à jour 2023 : La Cour administrative suprême confirmant l'interdiction du maire de Sofia, Yordanka Fandukova, avait entraîné l'annulation de la procession aux flambeaux du 22 février 2020, mais la manifestation néonazi s’est poursuivie d’une autre manière, les années suivantes dans une ambiance de grandes tensions entre manifestants anti-nazis, forces de polices déployées dans Sofia et militants bulgares pronazis. Voilà qu’en 2023, pour le 80e anniversaire de l’élimination du leader nazi bulgare et pour le 20e anniversaire de la première Lukov Marsh, on annonce une nouvelle édition de la funeste marche pour le 25 février 2023 à 17h30. L’interdiction de cette manifestation est à nouveau demandée par toutes les forces politiques démocrates… à suivre
Le site internet des oraganisateurs : lukovmarsh-info
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20 février : au Maroc, un lointain souvenir du Printemps arabe
Au Maroc, le Mouvement du 20-Février (M-20F) organise des manifestations dans plusieurs villes en souvenir d’un Printemps arabe marocain, en 2011, qui a laissé largement insatisfait nombre de Marocains qui avaient mis beaucoup d’espoir dans ce mouvement.
Au Maroc, le Mouvement du 20-Février (M-20F) organise des manifestations dans plusieurs villes en souvenir d’un Printemps arabe marocain, en 2011, qui a laissé largement insatisfait nombre de Marocains lesquels avaient mis beaucoup d’espoir dans ce mouvement. Apparus dans la foulée des événements de Tunisie, les indignés marocains n’ont pas eu le même poids politique que dans ce pays, mais ils ont tout de même poussé le roi à faire quelques réformes à la hâte, comme la promulgation d’une nouvelle constitution en juillet 2011. Ce toilettage politique n’a été qu’un moyen d’étouffer le mouvement. Pour beaucoup de manifestants de 2011, la révolution reste à venir. Le mouvement du Hirak en 2017, écrasé violemment, n’étant, à leurs yeux, qu’une répétition locale. Les manifestations qui secouent l’Algérie depuis un an sont un encouragement pour les Marocains.
Le mouvement du 20-Février est toujours présent dans l’esprits des Marocains. Chaque année, des syndicats et des mouvements politiques le commémorent en organisant des manifestations à Rabat et à Casablanca. Rien n’a changé depuis 2011 : la répartition très inégalitaires des richesses, comme l’absence de démocratie véritable. Les hirak du Rif, de Jerada, de Zagora n’ont pourtant pas entrainé de nouvelles révoltes généralisées par manque d’impulsion à l‘échelle du pays. Le Maroc n’a pas connu le retour à une dictature violente comme en Égypte ni l’anarchie de la Libye ou la guerre de Syrie, mais la stabilité du Maroc, basée sur l’immobilisme du système, n’est pas forcément un gage de stabilité pour l’avenir.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 février 2020
Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim
15 février : la journée de la cause kurde
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi à Strasbourg. Comme chaque année, le 15 février, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, viennent manifester devant le siège du Conseil de l’Europe.
Chaque année, le 15 février, les Kurdes marquent l’anniversaire de la capture d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), par des manifestations dans de nombreuses villes turques qui se terminent invariablement par des affrontements, souvent sanglants, avec la police. Cette année, c’est le 21e anniversaire de la capture de leur leader. Il intervient dans le contexte tendu de la guerre en Syrie où les Kurdes affrontent l’armée turque, depuis le désastreux retrait des Américains qui, jusque-là, les protégeaient.
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi, 15 février, à Strasbourg. Comme chaque année, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, vont atteindre la capitale alsacienne après plusieurs jours de marche, pour manifester devant le siège du Conseil de l’Europe, une organisation dont la Turquie est membre. Ils sont chaque année quelque 25 000 à 30 000 à faire le voyage. Certains font plusieurs centaines de km à pied, venant d’Allemagne, de Suisse, Belgique, France...
Considéré comme l’ennemi public numéro un de la Turquie, A. Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 par des agents turcs au Kenya au terme d'une longue traque. Depuis, il vit dans un isolement quasi-total dans l'île-prison d'Imrali, située en mer de Marmara. Cette absence en a fait une figue mythique et charismatique non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'État a fait plus de 40 000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes de la région, notamment ceux de Syrie. L’audience du PKK et la notoriété d’Öcalan, dit Apo, l’oncle, sont d’ailleurs aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’il y a 20 ans, époque où il dirigeait le PKK d’une main de fer.
Les Kurdes considèrent que le 9 octobre 1998 a débuté un « complot international » contre leur leader. C’est la date à laquelle A. Öcalan a dû quitter Damas où il était installé depuis de longue année. La Turquie n’a -t-elle pas lancé son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, le… 9 octobre 2019. La date n’était pas un hasard. Il fallait montrer aux Kurdes qui est le maître dans la région.
15 février et 9 octobre sont les deux dates récurrentes et symboliques des Kurdes, deux occasions de mettre en avant leurs revendications et de réclamer de l’aide. Cette année, L’initiative internationale (organisation kurde) appelle à participer à une longue marche du 9 au 15 février 2020, du Luxembourg jusqu’à Strasbourg, sous le mot d’ordre « Liberté pour Ocalan – Coude à coude contre le fascisme ». Elle évoque particulièrement la « guerre d’agression » lancée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes contre le Rojava (nord-est de la Syrie, région peuplée de Kurdes) apparu comme une « oasis de liberté » dans le chaos syrien, et qui a servi de base à la lutte menée contre Daesh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2020
Mise à jour 2023 : Le coup d’envoi de la longue marche annuelle demandant la libération d’Abdullah Öcalan a été donné par une conférence internationale le 4 Février en Genève. Deux jours plus tard, le 6 février, les militants internationalistes et kurdes entamaient la longue marche qui s’est terminée par un grand rassemblement à Strasbourg le samedi 11 février 2023.
11 février : Téhéran célèbre la révolution de grand-papa
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L'Iran fête sa l’évènement dans un climat de contestation du régime.
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L’Iran fête l’évènement dans un climat de contestation du régime. Comme chaque année, celui-ci organise une grande manifestation sur la place Azadi de Téhéran, lieu de tous les rassemblements nationaux. Comme les autres, cet anniversaire de la chute du shah est marqué par un discours convenu du Guide suprême, Ali Khamenei, mais l'esprit n’y est plus. Sans la campagne de sanctions orchestrée depuis des années par les États-Unis, le régime des mollahs serait sans doute déjà tombé. Seul l’état de siège imposé au pays lui permet de survivre. La jeunesse, aujourd’hui, ne rêve plus de révolution. La démarche logique, après l’obtention d’un diplôme est de expatrier au Canada ou, quand c’est possible, aux États-Unis, en particulier à Los Angeles où vivent à présent plus d’un demi million d’Iraniens.
Le 11 février 1979 est le jour où le dernier chef du gouvernement du chah, Chapour Bakhtiar, abandonne le pouvoir après dix jours d’insurrection dans la capitale iranienne. Le shah, Mohammad Reza Pahlavi avait fuit l’Iran dès le 16 janvier et Khomeiny est arrivé triomphalement à Téhéran, le 1er février 1979. Le souvenir de son retour marque le début des fêtes de la Révolution islamique, les cloches des églises, les sifflets des trains et des navires ont annoncé le moment historique. Ce même 1er février, les autorités ont fait déposer des gerbes de fleurs dans le mausolée de l’Imam Khomeiny. Début février 1979, une partie de l’armée a rejoint les insurgés. « La révolution est gagnée », proclame un communiqué dans la nuit. Le 31 mars, un référendum fera de l’Iran impérial une “République islamique” et de Khomeiny son Guide suprême. Une dictature allait en remplacer une autre.
Ce jour férié en Iran est connu sous le nom de Jour de la Révolution islamique (روز انقلاب اسلامی). La date correspond au 22 Bahman du calendrier persan. C’est occasion d’un déferlement de propagande anti américaine à laquelle la population prend de moins en moins part. Un moyen de montrer au régime son désaccord est notamment de contourner les drapeaux américains placés sur le sol des grandes avenues pour que la foule les piétine. La hausse du prix de l'essence, l’avion ukrainien abattu, la morosité du quotidien… les raisons de manifester contre le régime sont nombreuses.
Cette révolution islamique avait commencé le 5 juin 1963. Seuls quelques vétérans s’en souviennent.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 février 2020
9 février : la Saint-Maron devient la fête de tous les Libanais
La Saint-Maron est jour chômé et fête nationale au Liban. Tous ceux qui comptent, Président, Premier ministre en tête, chefs de file et membres de l’establishment politique, personnalités influentes du monde économique, assistent à la messe.
La Saint-Maron (Mar Maroun) est jour chômé et fête nationale au Liban. Tous ceux qui comptent, Président, Premier ministre en tête, chefs de file et membres de l’establishment politique, personnalités influentes du monde économique viennent écouter l’homélie du patriarche maronite Béchara Raï, l’une des principales autorités religieuses du pays, axée invariablement sur la moralisation de la vie politique et administrative et sur le respect de la constitution qui prévoit une coopération dans l’égalité et l’équilibre entre les communautés. Ainsi voit-on, le président libanais, Michel Aoun, un chrétien, et le chiite, Nabih Berry, l’inamovible président de l’assemblée nationale, assister ensemble à la messe aux côtés de personnalités musulmanes sunnites, orthodoxes ou arméniennes. En principe, cet office est célébré par l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar.
Cette fête, plus nationale que religieuse, est l’un des symboles de l’émergence, très récente, d’une citoyenneté libanaise libérée du poids des appartenances religieuses et communautaires. Les manifestations, qui envahissent les rues des villes libanaises pour dénoncer la corruption de toute la classe politique, en sont la principale manifestation. Le nouveau gouvernement, mis en place il y a quelques jours, ne va pas les dissuader de réclamer un régime ne reposant plus sur les communautés religieuses comme c’est toujours le cas aujourd’hui.
La Saint-Maron, est pourtant, à l’origine, la fête de la communauté maronite. Forte de 2 millions de fidèles dans le monde dont près de la moitié au Liban même, elle tire son origine de Jean Maron (ou Maroun), ermite syrien qui a vécu à la fin du IVe et au début du Ve siècle dans la région d’Antioche (aujourd’hui en Turquie tout près de la frontière syrienne). Considéré comme le fondateur de l’anachorétisme, favorable à la vie en plein air, il contribua à évangéliser la montagne libanaise. Sur Son tombeau, situé à Brad, près d’Alep, est aujourd’hui très difficilement accessible en raison du conflit qui a détruit la Syrie. Une modeste cérémonie y est prévue ce 9 février. L’église maronite est la seule de toutes les Églises orientales à s'être rattachée à Rome après le Grand schisme de 1054. Elle garde cependant sa propre liturgie et ses rituels.
À Paris, où vivent de nombreux Libanais, la paroisse Notre-Dame du Liban, 17 rue d’Ulm, 75005, organise pas moins de trois jours de fêtes religieuses qui cette année ont débutées vendredi soir, le 7 février, pour se terminer dimanche après-midi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 février 2020
Ce jour férié est aussi l’occasion de faire du ski sur le Mont-Liban, avec une petite pose pour la messe.