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Ukraine, Langues, 27 octobre Bruno Teissier Ukraine, Langues, 27 octobre Bruno Teissier

27 octobre : la Journée de l’écriture et de la langue ukrainiennes

L’armée ukrainienne patine dans sa reconquête des territoires occupés par les Russes mais s’il est un domaine où la victoire de l’Ukraine face à Moscou est largement engagée, c’est celui de la culture et en particulier de la langue. Le russe, jusque-là largement parlé en Ukraine a connu un déclin vertigineux au profit de l’ukrainien. Cette journée dont la date a changé cette année, est l’occasion de le vérifier.

 

L’armée ukrainienne patine dans sa reconquête des territoires occupés par les Russes mais s’il est un domaine où la victoire de l’Ukraine face à Moscou est largement engagée, c’est celui de la culture et en particulier de la langue. Le russe, jusque-là largement parlé en Ukraine, a connu un déclin vertigineux au profit de l’ukrainien, la langue du pays, malmenée aux époques tsariste et soviétique et que les autorités pro-russes s’appliquaient encore à marginaliser dans les années 2000. Depuis 2014 et surtout depuis l’agression russe du 24 février 2022, la situation s’est complètement renversée au point que des familles qui n’avaient jamais parlé ukrainien se sont mises à l’apprendre et à l’utiliser.

Une Journée de l'écriture et de la langue ukrainiennes avait été instituée en 1997, elle avait un caractère plus folklorique que véritablement culturel. La principale manifestation consistait à déposer des fleurs aux pieds de la statue de Nestor le chroniqueur, le 9 novembre, jour de sa fête. Nestor était un moine de la Laure de Kiev-Pechersk qui est considéré comme l'auteur de la Chronique primaire, également connue sous le nom de Conte des années passées , qui est une source fondamentale d’information sur l’histoire ancienne des Slaves de l'Est. 

Cette date reprenait une vielle tradition, marquée le 9 novembre, après avoir emmené leurs enfants à l'école, les parents se rendaient à l’église pour mettre une bougie devant l’icône de Nestor le Chroniqueur et prier pour qu’il aide l’enfant dans ses études.

Pour bien marquer la rupture avec la Russie, l’Église orthodoxe d’Ukraine (OCU) et l’Église gréco-catholique ukrainienne (UGCC) ont abandonné en 2023 le calendrier julien (celui que suit l’église russe) pour le calendrier grégorien qui a cours dans le reste du monde. La conséquence est que la Journée de l’écriture et de la langue ukrainiennes (День української писемності та мови) est désormais célébrée le 27 octobre. L’année 2023 inaugure cette nouvelle date.

Parmi les événements qui marquent la journée du 27 octobre : le Concours international Petro Yatsyk s’adresse aux experts en langue ukrainienne. Il concerne plus de 5 millions de personnes habitants une vingtaine de pays à travers le monde. Une dictée radiophonique est organisée, les participants doivent envoyer la photo de leur texte avant le 28 octobre à 11h à rd@suspilne.media.

L’ukrainien, apparu au VIe siècle, a survécu à des siècles de tentatives d’éradication. Après le déclin de l’État de Kiev, la langue ukrainienne a connu des temps difficiles. Mais c'est à l’époque de l’Empire russe qu’elle a subi la plus grande oppression. En 1627, sur ordre du tsar de Moscou, des livres imprimés en Ukraine furent brûlés pour la première fois. En 1720, le tsar Pierre Ier interdit totalement l’impression de livres en langue ukrainienne. En outre, il était interdit d’enseigner en ukrainien dans les établissements d’enseignement et de l’utiliser pour des sermons dans les églises.

Dans le même temps, l’intelligentsia ukrainienne s’est appliquée à la populariser. Le créateur de la langue ukrainienne moderne est le diplomate Ivan Kotlyarevskyi, auteur de l’Énéide et de Natalka Poltavka, créés sur la base d’une langue vernaculaire vivante. Un peu plus tard, Taras Chevchenko a prouvé par son œuvre poétique que la langue ukrainienne n’est pas inférieure aux autres langues. Son recueil Testament est l’œuvre en ukrainien la plus traduite. Depuis 1845, elle a été traduit 147 fois dans différentes langues.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 octobre 2023

 

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1911, Libye, massacre, 26 octobre Bruno Teissier 1911, Libye, massacre, 26 octobre Bruno Teissier

26 octobre : en Libye, mémoire des victimes de l’occupation italienne

Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine. La date fait référence au massacre de quelque 4000 civils, le 26 octobre 1911, lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre.

 

Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne. Traditionnellement, les fonctionnaires portent un brassard noir en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine qui a débuté le 3 octobre 1911 et a duré jusqu’en 1943.

La date du 26 octobre fait référence au massacre, en 1911, de quelque 4000 civils lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre. Le même jour plusieurs centaines de civils, hommes, femmes, enfants, ont été transférés vers des îles italiennes désertes ou peu peuplées comme Tremiti, Ponza, Qavignana, Feninuntepe ou Ustica. D’autres ont été parqués dans des camps dans le désert. Les déportations se sont succédées jusqu’en 1943, elles ont concerné plus de 5000 personnes. L’armée italienne a été impitoyable envers ceux qui s’opposaient à la conquête du territoire libyen. Elle a été la première, en novembre 1911, à lâcher des bombes sur des populations civiles depuis des avions. Aïn Zara, une oasis au sud-est de Tripoli  est devenu le premier endroit sur Terre à être bombardé depuis les airs. Cette méthode de guerre fera, hélas, école jusqu’à nos jours.

Cette Journée de deuil (يوم الحداد الليبي ) qui est un jour férié, cultive la mémoire des morts à l’époque coloniale. En 1998, le gouvernement italien a exprimé ses regrets et ses excuses pour ce qui est arrivé au peuple libyen en raison du colonialisme italien. Kadhafi avait réclamé des compensations, mais Rome avait toutefois considéré que la question était réglée par un accord conclu en 1956 avec le roi Idriss.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2023

 

Sur un billet de banque, le portrait d’Omar al-Mokhtar, un des chefs de la résistance à la colonisation italienne, capturé en 1931 et exécuté par pendaison, le 16 septembre.

Une page du Libyan stand, du 24 octobre 2022, évoquant la journée de deuil et ce à quoi elle fait référence.

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1825, 1838, musique, 25 octobre Bruno Teissier 1825, 1838, musique, 25 octobre Bruno Teissier

25 octobre : la Journée mondiale de l'opéra

L’anniversaire de Georges Bizet (né en 1838) et de Johann Strauss II (né en 1825), compositeurs d’opéra pour le premier et d'opérette pour le second,  a servi de date annuelle pour la création d’une Journée mondiale de l’opéra (World Opera Day).

 

L’anniversaire de Georges Bizet (né en 1838) et de Johann Strauss II (né en 1825), compositeurs d’opéra pour le premier et d'opérette pour le second,  a servi de date annuelle pour la création d’une Journée mondiale de l’opéra (World Opera Day).

Le 25 octobre est un jour où les compagnies d'opéra, ainsi que les artistes, les amateurs et les professionnels de l'opéra peuvent montrer et célébrer la valeur de cette forme d'art. En 2023 a lieu la cinquième édition. Des opéras du monde entier ouvrent leurs portes (virtuelles ou non) pour un aperçu des coulisses pour faire mieux connaître leur univers. #WorldOperaDay

Cette journée a été lancée en 2019 par trois organisations d'opéra : OPERA America, Opera Europa et Ópera Latinoamérica. Il est soutenu par un certain nombre de partenaires internationaux  : Europe créative, le Cercle européen des philanthropes de l'opéra et du ballet, l'International Artist Managers' Association, l'International Theatre Institute, Opera for Peace et RESEO – European Network for Opera, Music & Dance Education… et d’organisations nationales d'opéra et de théâtre musical du Canada, de Chine, de France, d'Inde, d'Italie, d'Allemagne, de Norvège, du Royaume-Uni et d'autres pays.

À Paris, ce 25 octobre, l’Opéra Bastille a programmé la première de Cendrillon, de Jules Massenet. L’Opéra d’Amman, en Jordanie, programme Aïda pour l’occasion après La Bohème en 2018, Barbier de Séville en 2019 et La Traviata en 2022. À New York, le Métropolitain opéra House donne, ce soir, La Bohème. Giacomo Puccini…

Le site international : www.worldoperaday.com/

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 octobre 2023

 
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1947, Pakistan, Cachemire, 24 octobre Bruno Teissier 1947, Pakistan, Cachemire, 24 octobre Bruno Teissier

24 octobre : la Journée du Cachemire pakistanais

Cette fête annuelle du 24 octobre n’est célébrée que dans la portion du Cachemire qui se trouve aujourd’hui sous administration pakistanaise. L’Azad Kashmir (le « Cachemire libre », selon l’appellation locale) représente environ un tiers de l’ancien État princier du Cachemire.

 

Cette fête annuelle du 24 octobre n’est célébrée que dans la portion du Cachemire qui se trouve aujourd’hui sous administration pakistanaise. L’Azad Kashmir (le « Cachemire libre », selon l’appellation locale) représente environ un tiers de l’ancien État princier du Cachemire.

En 1947, le Cachemire a été confronté à un choix difficile au moment de la partition des Indes britanniques. La principauté est peuplée majoritairement de musulmans ce qui aurait dû la faire basculer du côté pakistanais, mais son maharaja, Hari Singh, était hindou. En raison de désaccords personnels avec Jawaharlal Nehru , il n’opta pas pour l’Inde mais pour ne pas devenir pakistanais, proclama l’indépendance de son État. Cette option provoqua la révolte des habitants de l’ouest du Cachemire.

Suite à un conflit armé avec les forces indiennes, le 24 octobre 1947, Muhammad Ibrahim Khan, connu comme le « Père de l'Azad Cachemire », a formé un gouvernement provisoire de l'Azad Jammu-et-Cachemire. Cette date est désormais célébrée comme l’anniversaire de la fondation de l’Azad Cachemire (le « Cachemire libre »). L’a partie occidentale du Cachemire ayant rejoint le Pakistan, le Maharaja a finalement cédé le contrôle de la partie restante du pays à l'Inde en échange d'une aide militaire. Cela a abouti à un conflit opposant l’Inde et le Pakistan (et, dans une moindre mesure, la Chine), qui se poursuit toujours. La ligne de front, toutefois, n’a pas bougé depuis le 1er janvier 1949.

Aujourd'hui, le Cachemire est divisé en trois parties administrées, l’une par l'Inde (les territoires du Jammu-et-Cachemire et le Ladakh), une autre par le Pakistan (l'Azad Kashmir et le Gilgit-Baltistan, ce dernier territoire s’est séparé du Cachemire le 1er novembre 1948) et enfin, la Chine (l’Aksai Chin et la vallée de Shaksgam).

Théoriquement, l’Azar Cachemire est une entité autonome dotée de son propre président, de son propre Conseil des ministres, de son Assemblée législative, de sa Cour suprême et de sa Haute Cour. Le ministère des Affaires du Cachemire et du Gilgit-Baltistan sert de lien entre les gouvernements du Pakistan et de l'Azad Cachemire. Cette autonomie reste très théorique. Cette Journée de l'Azad Cachemire (Azad Kashmir Day ou ومِ تاسیس آزاد کشمیر ) a été instaurée pour souligner le droit du Pakistan sur ce territoire. Il existe aussi une journée de solidarité avec le Cachemire, le 5 février, qui s’adresse à l’autre partie du Cachemire, celle réputée occupée selon la position pakistanaise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2023

 

Le drapeau de l‘Azad Kashmir

Bannière annonçant la journée, sur une route d’Islamabad

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1893, Macédoine du Nord, 23 octobre Bruno Teissier 1893, Macédoine du Nord, 23 octobre Bruno Teissier

23 octobre : la Macédoine du Nord commémore un siècle de lutte pour l’indépendance

En 1893, le 23 octobre, se formait une première organisation de lutte pour l’autonomie de la Macédoine au sein de l’Empire ottoman. En 1991, le 8 septembre, la Macédoine devenait indépendante à la faveur de l’éclatement de la Yougoslavie. Ce sont les premières décennies de combat pour l’indépendance qui sont célébrées chaque 23 octobre en Macédoine du Nord.

 

En 1893 se formait une première organisation de lutte pour l’autonomie de la Macédoine au sein de l’Empire ottoman. En 1991, le 8 septembre, la Macédoine devenait indépendante à la faveur de l’éclatement de la Yougoslavie.

Ce sont les premières décennies de combat pour l’indépendance qui sont célébrées chaque 23 octobre en Macédoine du Nord. En 2007, le parlement de Macédoine du Nord instituait un nouveau jour férié : la Journée de la lutte révolutionnaire macédonienne (Ден на македонската револуционерна борба). Depuis 2018, cette journée fériée est aussi un jour chômé, c’est dire l’importance du symbole de cette date.

Le 23 octobre 1893, dans la maison d'Ivan Hadji Nikolov à Thessalonique, Hristo Tatarchev, Dame Gruev, Petar Pop Arsov, Anton Dimitrov et Hristo Botanjiev, formaient le Comité révolutionnaire macédonien, à partir duquel émergera plus tard l'Organisation révolutionnaire interne macédonienne (ORIM ou VMRO en macédonien) (Внатрешна Македонска Револуционерна Организација).  Son objectif initial était d'obtenir l'autonomie de la Macédoine au sein de l'Empire ottoman, mais un projet d’indépendance, encore très flou, a vite été élaboré.

La tactique de la guérilla, adoptée par l’ORIM, permettra à certaines régions d’échapper au pouvoir ottoman. La « république ” d’Ilinden en 1903 est l’épisode le plus mémorable de cette guerre de libération. Face à la violence de la répression ottomane (massacres, destruction de villages entiers) l’ORIM va orienter sa lutte vers le terrorisme et appuyer l’armée bulgare quand elle entrera en guerre contre les Turcs. Dans l’entre-deux-guerres, une activité terroriste se poursuit, notamment avec l’assassinat de diverses personnalités. Si, des membres de l’ORIM ont accueilli favorablement, en 1941, l’occupation de la Macédoine par l’armée bulgare, alliée de l »Allemagne nazie, d’autres, en revanche, à partir du 11 octobre 1941, participent à la libération de la Yougoslavie et à l’avènement de la Yougoslavie communiste. Laquelle a fait disparaître l’ORIM Aujourd’hui, des partis nationalistes nord-macédoniens et bulgares se réclament de sa mémoire, sans qu’il n’y ait, toutefois, une véritable filiation.

Le 23 octobre symbolise donc la continuité de la lutte macédonienne pour l'indépendance. Le Jour de la lutte révolutionnaire macédonienne est une fête nationale instituée pour rendre hommage à tous les héros connus et inconnus qui se sont battus pour l'indépendance de la Macédoine du Nord. La principale cérémonie se déroule à l’Opéra de Skopje. Elle est marquée par des discours officiels, des cérémonies solennelles et d'autres événements et activités appropriés organisés dans tout le pays.

À Bitola, des gerbes de fleurs sont déposées devant le monument de la NOAVM et celui du peuple d'Ilinden. Le soir du 22 octobre, les étudiants organisent un événement appelé « Soirée du comité étudiant » où des pièces de théâtre sont jouées et un cocktail commun est préparé. 

En raison de l'importance de l'événement historique du 23 octobre, le gouvernement de Macédoine du Nord a créé un prix « 23 octobre » en l'honneur de cette fête. Il est décerné comme la plus haute reconnaissance pour les réalisations à long terme dans le domaine de la science, de la culture, de l'éducation, de la protection et de la promotion des intérêts de l'État, des valeurs et du patrimoine culturel et historique de la Macédoine. Sur une année, le prix peut être décerné à cinq personnes maximum. Le montant monétaire de la récompense est de 10 salaires moyens payés au cours des trois derniers mois de l'année en cours. Les premiers lauréats du prix ont été l'ethnologue Tanas Vrazinovski, le pédagogueTahir Zayazi, le poète et critique littéraire Gane Todorovski. Le prix est décerné dans la salle de cérémonie de l'Assemblée de la République de Macédoine .

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 octobre 2023

 

Dépôt de fleurs devant le monument Gotse Delchev

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1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier 1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier

22 octobre : en Indonésie, la Journée de l’islam santri

Cette fête à la fois patriotique et religieuse, de création récente, participe à la transformation de l’islam local plutôt tolérant en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

 

Aujourd’hui, en Indonésie, c’est la Journée nationale du santri (Hari Santri nasional).  Cette fête est récente, elle a été créée par décret en 2005. Elle a une dimension à la fois patriotique, car elle rappelle un appel au djihad contre le colonisateur, et religieuse. Elle participe à la transformation de l’islam local en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

L’islam traditionnel en Indonésie est un mélange d’hindouisme et d’anciennes croyances animistes. À cet islam syncrétique et tolérant, celui des abangan, s’oppose celui des santri qui pratiquent une version plus orthodoxe et plus austère de l'islam appliqué à la lecture du Coran.

Le santri a joué un rôle important dans le mouvement d'indépendance indonésien. Ce ne fut pas le seul. Des mouvements communistes et nationalistes ont aussi joué un rôle déterminant, mais ce n’est pas eux qui sont mis en valeur par cette fête du 22 octobre. En 1926, un groupe de santri a formé Nahdlatul Ulama (la renaissance des oulémas), la plus grande organisation islamique indépendante au monde avec 30 millions de membres aujourd’hui. Suite à la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie, ses membres ont déclaré que la lutte contre les forces coloniales néerlandaises était une guerre sainte et obligatoire pour tous les musulmans. La date du 22 octobre rappelle l’appel au djihad lancé en 1945 par Hasjim Asy'ari (1871-1947) contre les armées alliées, vainqueurs des Japonais.

Paradoxalement, c’est sous le président  Joko Widodo (alias Jokowi), élu en 2014 et réélu en 2019 qu’a été créée cette journée des santri (qui n’est pas un jour férié). Candidat démocrate et moderniste, il a été élu à la tête de l’Indonésie contre Prabowo Subianto, un général en retraite conservateur,  proche des milieux islamistes. Mais la pression de l’armée et des forces de l’ordre sur le régime est telle que Jokowi a dû céder à des mesures conservatrices, comme le renforcent des lois réprimant le blasphème, par exemple, et même faire entrer Prabowo Subianto dans son gouvernement, comme ministre de la Défense. La journée du 22 octobre participe, hélas, de ce combat culturel et religieux à l’encontre de la démocratie, de la tolérance et de la modernité. Un combat qui divise la société indonésienne. Contrairement à ce qui s’opère dans d’autres pays, c’est la population citadine qui s’enfonce aujourd’hui dans le conservatisme alors que les campagnes demeurent plus ouvertes et plus tolérantes sur le plan religieux (à l’exception de quelques régions comme la très rigoriste province d’Aceh). Cela dit, l’islam santri est partagé entre le réformisme de la Muhammadiyah et le traditionalisme du Nahdlatul Ulama.  Ces dernières années, c’est le courant traditionaliste qui semble prendre le dessus.

La cérémonie nationale de la Journée nationale du santri (HNS) se déroule au Monument national (Monas), de Jakarta. Une autre célébration a lieu également  au pensionnat islamique de Tebuireng, district de Jombang dont le cimetière abrite la tombe du fondateur des Nahdlatul Ulama, KH Hasyim Asy'ari.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2023

 
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1805, Royaume-Uni, 21 octobre, Batailles navales Bruno Teissier 1805, Royaume-Uni, 21 octobre, Batailles navales Bruno Teissier

21 octobre : Une fête nationale pour l’Angleterre ?

C’est l’anniversaire de la bataille de Trafalgar (1805), une victoire de la flotte commandée par l’amiral Nelson, qui y perdit la vie, face aux Français et aux Espagnols. Chaque année à Londres et à Birmingham, la Royal Navy donne une parade, mais la célébration reste assez discrète.

 

C’est l’anniversaire de la bataille de Trafalgar (1805), une victoire de la flotte commandée par l’amiral Nelson, qui y perdit la vie, face aux Français et aux Espagnols. La menace d’une invasion de l’Angleterre par Napoléon était définitivement écartée, la flotte française ayant été décimée. Chaque année à Londres et à Birmingham, la Royal Navy donne une parade, celle des cadets de la marine (National Trafalgar Day Parade), mais la célébration reste assez discrète, elle a même été déplacée au dimanche le plus proche du 21 octobre. On est loin des grandes commémorations du XIXe et du début du XXe siècle où le 21-Octobre avait fini par prendre une coloration antimilitariste qu’il a fallu mettre en sourdine au moment de la Grande Guerre.

Aujourd’hui, surtout depuis le bicentenaire, des voix proposent de la réactiver et même d’en faire la fête nationale qui manque à l’Angleterre. C’est l’anniversaire du roi, fête mobile tombée cette année le 17 juin, qui pour le moment en fait office. En 2011, un ministre conservateur avait proposé de faire du Trafalgar Day un jour férié mais, en échange, il prévoyait de supprimer celui du 1er mai. Tollé des syndicats !

Une cérémonie a lieu chaque 21 octobre à bord du HMS Victory, conservé à Portsmouth. En tant que vaisseau amiral du First Sea Lord et chef d'état-major de la marine, c’est le plus ancien navire de guerre encore en service au monde. La journée commence par la cérémonie navale quotidienne des « couleurs », au cours de laquelle le pavillon blanc de la Royal Navy et l'Union Jack sont hissés, suivis peu après par la séquence de drapeaux indiquant le célèbre message de Nelson à la flotte selon lequel « L’Angleterre s’attend à ce que chacun fasse son devoir » 

Le 21 octobre de chaque année, des officiers de la Royal Navy célèbrent la victoire de la bataille de Trafalgar en organisant un dîner Trafalgar Night dans le mess des officiers. Un discours est généralement prononcé par un invité d’honneur qui le termine par un toast à « La Mémoire Immortelle de Lord Nelson et de ceux qui sont tombés avec lui ».

Birmingham célèbre le 21-Octobre avec une cérémonie au pied de la statue de Lord Nelson – la plus ancienne statue de ce type au Royaume-Uni – sur le Bull Ring. Traditionnellement, la statue est couverte de fleurs. La cérémonie est dirigée par le lord-maire de Birmingham et implique des membres du HMS Forward, des unités de cadets de la Marine. Ensuite, les représentants des organisations navales et civiques déposent à leur tour des couronnes et un défilé se dirige vers Victoria square,  devant le siège de la Mairie.

À Gibraltar, la cérémonie du Trafalgar Day a lieu au cimetière de Trafalgar où sont enterrés les marins morts lors de la bataille. Le commandant naval principal y lit un extrait du journal Gibraltar Chronicle, le premier périodique à avoir rendu compte de la bataille. Le HMS Victory, avec le corps de Nelson à son bord, avait subi des réparations à Gibraltar avant de naviguer vers la Grande-Bretagne.

Sur l' île de Man, John Quilliam, 1er lieutenant du HMS Victory en 1805, est enterré dans le cimetière de Kirk Arbory, Ballabeg. Un défilé annuel et un service religieux ont lieu le Jour de Trafalgar.

En 2011, Danny Glavin, un enseignant de Fareham, dans le Hampshire, après avoir appris le décès tragique de son ami d’enfance alors qu’il servait en Afghanistan, il a décidé de recueillir des fonds pour une œuvre de charité militaire à sa mémoire et proposé de faire du 21 octobre la Journée des héros. La journée a été approuvée par le Premier ministre de l’époque, David Cameron. Ensuite, Glavin a fondé The Inspiration Federation et, depuis, coordonne le programme éducatif “Heroes Day” dans diverses écoles du Royaume-Uni. Cette initiative, combinée à l’anniversaire de Trafalgar, pourrait déboucher sur une célébration de dimension nationale. Actuellement, c’est anniversaire du roi qui fait figure de fête nationale britannique, mais les souverains anglais auront-ils dans l’avenir un poids symbolique suffisant pour symboliser la nation ?

Quant à la petite ville australienne de Trafalgar, dans l’État de Victoria, elle a fait du 21 octobre sa fête locale, avec un grand bal, le vendredi soir le plus proche du 21 octobre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 octobre 2023

Turner, The Battle of Trafalgar (1822), National Maritime Museum, Londres

 
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1930, Vietnam, femmes, 20 octobre Bruno Teissier 1930, Vietnam, femmes, 20 octobre Bruno Teissier

20 octobre : la journée de la femme vietnamienne

Le Vietnam fête deux fois les femmes, le 8 mars et le 20 octobre. Cette seconde date est l’anniversaire de la création de l'Association des femmes anti-impérialistes vietnamiennes, le 20 octobre 1930, un mouvement anticolonialiste qui était soutenu par le Parti communiste vietnamien. Aujourd’hui cette date est l’objet de célébrations officielles mais c’est aussi un peu la Saint-Valentin du Vietnam.

 

Le Vietnam fête deux fois les femmes, le 8 mars, bien sûr, qui localement est aussi la fête des mères, et le 20 octobre. Cette seconde date est l’anniversaire de la création de l'Association des femmes anti-impérialistes vietnamiennes, le 20 octobre 1930, un mouvement anticolonialiste qui était soutenu par le Parti communiste vietnamien et qui sera rebaptisé plus tard : Union des femmes du Vietnam. À la suite de cette réunion a été instituée la Journée des femmes vietnamienne (Ngày Phụ nữ Việt Nam), adoptée aujourd’hui comme célébration officielle par le régime de Hanoï.

De nombreuses entreprises organisent une cérémonie de récompenses pour les femmes. Les supermarchés en profitent pour lancer des campagnes promotionnelles ciblant les femmes, de nombreux articles sont soldés. En 2007, le 20 octobre, a été lancée une chaîne de télévision destinée aux femmes : HTVC Phu nu.

Aujourd’hui, Le 20 octobre fait aussi un peu figure de Saint-Valentin. Les femmes s’attendent à recevoir des marques d’attention, des roses, des cartes de vœux ou encore des cadeaux non seulement de la part de leurs maris, mais également de leurs collègues masculins, amis ou membres de la famille. 

Cette journée rend hommage aux différents mouvements menés pour les droits des femmes comme le droit de vote par exemple. La question de l'égalité des sexes est également abordée chaque 20 octobre. Même si de grands progrès ont été réalisés dans le domaine des droits des femmes, au Vietnam, des problèmes tels que la violence domestique et la discrimination entre hommes et femmes, n’ont pas encore disparu. Le 20 octobre 2008, une conférence intitulée « Conférence régionale de l'ASEAN sur les lois visant à prévenir la violence domestique » a été organisée par le gouvernement vietnamien.

Avant 1975, au Sud-Vietnam, la Journée de la femme vietnamienne était fêtée le 6e jour du deuxième mois lunaire, soit le jour de commémoration des sœurs Trung, deux figures de la résistance aux Chinois.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2023

 

Hô Chi Minh, en 1966, entouré de femmes

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1973, Grenade, 19 octobre, héros national Bruno Teissier 1973, Grenade, 19 octobre, héros national Bruno Teissier

19 octobre : journée Maurice Bishop à la Grenade

Le gouvernement de la Grenade vient d’annoncer qu’à partir de cette année, 2023, le 19 octobre serait désormais un jour férié en hommage au premier ministre, Maurice Bishop assassiné le 19 octobre 1983, en même temps que plusieurs de ses ministres. C’était il y a 40 ans, jour pour jour.

 

Le gouvernement de la Grenade vient d’annoncer qu’à partir de cette année, 2023, le 19 octobre serait désormais un jour férié en hommage au premier ministre, Maurice Bishop assassiné le 19 octobre 1983, en même temps que plusieurs de ses ministres. C’était il y a 40 ans, jour pour jour. Ce nouveau jour férié est appelé la Journée nationale des héros (National Heroes Day). Cette journée est le début d’une période de cérémonies jusqu’au 25 octobre, autre jour férié, mais qui conduiront jusqu’au 7 février 2024, date du cinquantenaire de l’indépendance.

La Grenade a obtenu son indépendance de l'Angleterre le 7 février 1974. Sir Eric Gairy avait été nommé premier ministre, mais sa manière de gouverner a vite été impopulaire en raison de sa politique répressive. Le 13 mars 1979, le New Jewel Movement (NJM) de Maurice Bishop a pris le pouvoir lors d'une révolution sans effusion de sang alors que le dictateur Sir Eric Gairy était à l'étranger. Le Gouvernement populaire révolutionnaire (PRG) était né. L'administration était dirigée par le nouveau premier ministre Maurice Bishop. Bernard Coard était son vice-Premier ministre.  Maurice Bishop était inspiré par les dirigeant africains  Julius Nyerere, Robert Mugabe et Samora Machel. Rapidement, la Grenade s’est s’alignée sur Cuba, une décision très mal vue par les puissances occidentales. 

En 1983, les divisions internes éclatèrent au sein du PRG, Bishop fut assigné à résidence au cours de la première semaine d'octobre. Bernard Coard, l’ idéologue du régime qui prône un alignement sur l’URSS, prend alors le contrôle du PRG et instaure régime autoritaire.  Des manifestations s'ensuivirent sur l'île pour obtenir la libération de Bishop.  Le 19 octobre, Maurice Bishop est libéré par une foule de partisans. Mais quelques heures plus tard, l’armée intervient et tire sur la foule, tuant plusieurs personnes. Sommés de se rendre, Bishop et ses fidèles sont arrêtés et immédiatement fusillés à Fort Rupert (aujourd'hui Fort George).  L'emplacement de la dépouille de Maurice Bishop est encore inconnu à ce jour.  

Le 25 octobre, le président américain Ronald Reagan ordonnait l'invasion de la Grenade (Opération Urgent Fury) qui renverse aussitôt le Conseil militaire révolutionnaire. Coard sera emprisonné jusqu’en 2009.

Même si la figure de Maurice Bishop et le souvenir de son régime ne font pas l’unanimité à Grenade, l’anniversaire de sa mort a été érigée en jour férié. Les cérémonies débutent par un service œcuménique au Stade National à 9 heures. À 13 heures, les cloches des églises sonneront et cela sera suivi par une minute de silence. Dans la soirée, à partir de 19h, un hommage aux chandelles se déroulera sur le Carenge.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 octobre 2023

 
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1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier 1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier

18 octobre : l'Azerbaïdjan fête son indépendance et la reconquête de son territoire

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance en souvenir de son émancipation à l’égard de l’URSS en 1991. Le régime du dictateur Aliev en profite pour célébrer la reconquête des territoires qui lui échappaient, par une violente offensive militaire qui a terrorisé la population arménienne.

 

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance (Müstəqilliyin Bərpası Günü) en souvenir de l’adoption, le 18 octobre 1991, par le Soviet suprême d’Azerbaïdjan, d’une loi sur l’indépendance de la république soviétique par rapport à l’URSS. Cette loi sera confirmée par le référendum en décembre 1991, juste quelques jours avant la disparition totale de l’URSS. Cette loi constitutionnelle précisait que la nouvelle république d’Azerbaïdjan était l’héritière de celle qui avait été proclamée le 28 mai 1918 et qui avait existé moins de deux ans, avant d’être intégrée à l’URSS.

Le 18 octobre avait été déclaré férié et chômé dès 1992 mais qui n’est plus chômé depuis 2006, contrairement au 28 mai (Müstəqillik Günü) et, en 2022, de Jour de l’indépendance, il est devenu Journée de la restauration de l’indépendance. D’ailleurs le 28 mai est beaucoup plus fêté que le 18 octobre où on se contente d’ordinaire d’un défilé militaire et d’un feu d’artifice dans la capitale. Mais cette année, à quelques jours après la conquête, par une opération éclair, de l’enclave séparatiste du Haut-Karbagh, au prix toutefois de crimes de guerre, l’euphorie est telle que ce 32e anniversaire de la résurgence de l’État azerbaïdjanais est fêté avec une plus grande ampleur par le régime autoritaire du président Aliev.

En réalité, c’est le 30 août 1991 que l’Azerbaïdjan avait proclamé son indépendance à l’égard de l’URSS et annulé, en même temps, le statut d’autonomie accordé par Moscou à la République autonome du Haut-Karabagh, peuplée principalement d’Arméniens. En réaction, le gouvernement régional du Karabakh avait annoncé, à son tour, l’indépendance de l’enclave le 2 septembre 1991 vis-à-vis du pouvoir central de Bakou. Celui-ci réagit militairement, les Arméniens ont eux aussi pris les armes et cette première guerre du Karabagh avait abouti à la perte de contrôle par l’Azerbaïdjan, non seulement du Haut Karabagh, mais aussi des régions la séparant de la république d’Arménie, soit de 15% environ de son territoire. Un désastre militaire pour Bakou qui a été effacé en grande partie à l’automne 2020 par la reprise, avec l’aide de la Turquie de d’Israël, de la majeure partie des territoires perdus. L’offensive de septembre-octobre 2023 a permis de reprendre en totalité les territoires perdus en 1994 et d’en chasser, par la terreur, les populations arméniennes qui y vivaient depuis au moins 2000 ans. Voilà aussi ce qui est célébré en Azebaïdjan ce 18 octobre 2023.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1987, ONU, 17 octobre Bruno Teissier 1987, ONU, 17 octobre Bruno Teissier

17 octobre : journée mondiale du refus de la misère

Comme chaque année depuis 1987, associations, mouvements, syndicats et organisations du collectif Refuser la Misère invitent à participer à la Journée mondiale du Refus de la Misère à partir de 17h place du Trocadéro à Paris. Cette journée a été officiellement reconnue par l’ONU qui lui a donné une dimension mondiale à partir de 1993. Le thème de cette 30e édition est « travail décent et protection sociale ».

 

Comme chaque année à 17h, associations, mouvements, syndicats et organisations du collectif “Refuser la Misère” invitent à participer à la Journée mondiale du Refus de la Misère. Cet événement est né de l’initiative de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD quart Monde, et de plusieurs milliers de personnes de tous milieux qui s’étaient rassemblées sur ce lieu emblématique qu’est le parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987.

Cette journée a été ensuite officiellement reconnue par les Nations unies en décembre 1992, ce qui lui a donné une dimension mondiale à partir de 1993. La Journée internationale des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté, dont c’est la 30e édition en 2023, vise à promouvoir la compréhension et le dialogue entre les personnes vivant dans la pauvreté et la société dans son ensemble.

Le thème de cette année, « travail décent et protection sociale pour mettre la dignité en action » s'appuie sur des témoignages de première main montrant que les personnes piégées dans l'extrême pauvreté travaillent souvent de longues heures épuisantes dans des conditions dangereuses et non réglementées, mais ne parviennent toujours pas à gagner suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Il y a près de 700 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde, c’est-à-dire vivant avec moins de 2,15 dollar par jour (soit environ 64 euros par mois). En se basant sur ce “seuil de pauvreté international”, le taux mondial d’extrême pauvreté est passé de 36% en 1990 à environ 9% aujourd’hui. Il serait encore de 7% en 2030.

La misère recule, mais la pauvreté touche près de la moitié de la population mondiale qui vit avec moins de 6,85 dollars par jour. Et une personne sur quatre, soit près de 2 milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, vivent avec moins 3,65 dollars par jour. (source : Oxfam).

Le 17 octobre 1987, ce texte fut gravé dans le marbre du parvis des Droits de l’homme, à Paris :

Le 17 octobre 1987 des défenseurs des droits de l’homme

Et du citoyen de tous pays

Se sont rassemblés sur ce Parvis. Ils ont rendu hommage

Aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence,

Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale.

Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent

À travers le monde pour la détruire.

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère ;

Les droits de l’homme sont violés.

S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Père Joseph Wresinski

À ce jour, il existe au total 53 répliques de la pierre commémorative dans le monde, notamment dans des pays comme la Belgique, le Burkina Faso, le Canada, l'Allemagne, les Philippines, le Portugal, l'île de la Réunion, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis. Des répliques de la pierre commémorative se trouvent également au Conseil de l'Europe à Strasbourg et au siège des Nations unies à New York.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2023

 

Pierre gravée inaugurée le 17 octobre 2000, Sagrato della Basilique de San Giovanni in Laterano à Rome.

Depuis 1987, une diminution progressive de la grande misère, laquelle touche encore plusieurs centaines e millions de personnes dans le monde.

PIB par habitant en 2019 : des inégalités criantes d’un continent à l’autre

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1979, Corée du Sud, 16 octobre Bruno Teissier 1979, Corée du Sud, 16 octobre Bruno Teissier

16 octobre : la Corée commémore un soulèvement démocratique

La Corée du Sud célèbre l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan , en 1979, qui avait fait tomber le dictateur Park Chung-hee et avait permis un éphémère Printemps coréen, début d’une lutte pour la démocratie qui durera 18 ans.

 

Il a fallu attendre son 40e anniversaire, en 2019, pour que l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan ( 부마민주항쟁 ) soit officiellement célébré par les autorités. Depuis, la cérémonie d’anniversaire a lieu chaque année lors d’une journée commémorative nationale.

Le soulèvement de Busan (ou Pusan, la deuxième ville du pays), avait commencé le 16 octobre 1979 autour de l’université de Pusan et avait entraîné ensuite la participation des étudiants de l'Université de Kyungnam et des habitants de la  ville de Masan. Les manifestations, réprimées par l’armée coréenne, n’avaient duré que cinq jours, mais avaient engendré un mouvement pro démocratie qui avait mis fin à la dictature Yushin (en place depuis 1972) et mis fin au règne autoritaire du président Park Chung-hee, au pouvoir depuis le coup d’État militaire du 16 mai 1961. C’est l’assassinat du président, le 26 octobre suivant, par le chef des services de renseignements sud-coréens, Kim Jae-gyu, qui a véritablement mis fin au régime.

Le pays commémore aujourd’hui l’étincelle qui a permis le Printemps de Séoul (서울의 봄) (26 octobre 1979 au 17 mai 1980), une révolution démocratique qui, malheureusement, se terminera noyée dans le sang par le massacre de Gwangju le 18 mai 1980. La démocratie ne sera effective en Corée du Sud qu’en 1997.

Ces commémorations officielles, inaugurées en 2019, se déroulent principalement à Changwon (ville qui englobe aujourd’hui celle de Masan) des concerts, des pièces de théâtre et des expositions sur le thème de la protestation démocratique Bu-Ma. Des cérémonies se déroulent également à Pusan, dans le Parc de la démocratie (민주공원)  qui a été créé en 1999 pour le 20e anniversaire du mouvement. Ce parc commémore également la Révolution d’avril (1960) et le Mouvement de juin (1987). Il a été conçu à un moment où le régime s’est détendu, mais longtemps la mémoire de tous ces mouvements a été occultée dans les livres d’histoire, en particulier à l’époque où Park Geun-hye était présidente. Elle était la propre fille du dictateur Park, assassiné, et elle entendait imposer un autre regard sur cette période autoritaire et violente qui a aussi été une époque de grande croissance économique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 octobre 2023

 

Affiche conçu pour le 40e anniversaire des manifestation (photo : Musée national d'histoire contemporaine coréenne)

Manifestations à Masan (Musée national d'histoire contemporaine coréenne)

Les parachutistes investissent la ville de Pusan (Musée national d'histoire contemporaine coréenne)

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Cambodge, Bouddhisme, Fête des morts Bruno Teissier Cambodge, Bouddhisme, Fête des morts Bruno Teissier

15 octobre : la fête des morts du Cambodge

C’est aujourd’hui, le dernier jour et le plus important de Pchum Ben, la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après les fêtes du Nouvel An. Un peu l’équivalent de la Toussaint des catholiques.

 

C’est aujourd’hui, le dernier jour et le point culminant de Pchum Ben (បុណ្យភ្ជុំបិណ្ឌ), la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après Chaul Chhnam (Fête du Nouvel An). Traditionnellement, elle dure une quinzaine de jours et se termine le 15e jour du 10e mois du calendrier khmer, mais elle se concentre sur les trois derniers jours qui sont officiellement fériés et chômés (cette année du 13 au 15 octobre 2023).

Ces trois jours permettent aux Cambodgiens de se retrouver en famille et de se rendre à la pagode pour des rites propres au bouddhisme theravada. C’est la fin de la période de Vassa ou de la retraite des pluies. Les catholiques comparent cette fête à leur Toussaint.

Hier, chaque famille cambodgienne, s'est appliquée à la confection des friandises à base de riz gluant mentionnées plus haut et des mets divers afin d’en offrir une partie aux vieux parents et le reste aux bonzes, aux amis et connaissancesCette journée est le moment où de nombreux Cambodgiens rendent hommage à des parents décédés jusqu’à sept générations. Dans les pagodes, les moines chantent les luttas en langue pali (langue sacrée du bouddhisme) pendant la nuit (en continu, sans dormir) en prélude à l'ouverture des portes de l'enfer, un événement présumé se produire une fois par an et lié à la cosmologie du roi Yama (divinité de la mort). Durant cette période, on raconte que les portes de l’enfer sont ouvertes et que les esprits des ancêtres sont présumés particulièrement actifs. Afin de les libérer, des offrandes alimentaires sont faites en leur faveur, certains d'entre eux ayant la possibilité de mettre fin à leur période de purgation, tandis que d'autres sont imaginés quitter temporairement l'enfer, pour ensuite revenir endurer davantage de souffrances. Les proches qui ne sont pas en enfer (qui sont au paradis ou dans d'autres domaines d'existence) sont également censés bénéficier des cérémonies.

Dans la plupart des temples, l'offrande de nourriture elle-même est offerte par les laïcs aux moines bouddhistes (vivants), générant ainsi un « mérite » qui profite indirectement aux morts. Dans d’autres temples, les offrandes de nourriture sont censées être directement transférées des vivants aux morts en lançant des boulettes de riz par terre hors du temple. 

La fête se terminera le jour même dans l'après-midi. La nuit sera consacrée à un petit banquet offert aux amis. Le lendemain, dans certains quartiers, les gens préparent des offrandes pour le génie protecteur du sol afin d’assurer la prospérité des moissons.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2023

 

Pchum Ben à la pagode Wat Moha Montrey (Phnom Penh)

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1999, Tanzanie, Père de la nation Bruno Teissier 1999, Tanzanie, Père de la nation Bruno Teissier

14 octobre : souvenir du père de la nation tanzanienne

Les Tanzaniens pleurent aujourd’hui Mwalimu, le maître (d’école) en swahili. C’est le surnom de Julius Nyerere, cet instituteur devenu président de son pays à l’indépendance et qui a abandonné le pouvoir librement en 1985 pour se retirer dans son village natal. Jour férié en Tanzanie.

 

Les Tanzaniens pleurent aujourd’hui Mwalimu, le maître (d’école) en swahili. C’est le surnom de Julius Nyerere, cet instituteur devenu président de son pays à l’indépendance et qui a abandonné le pouvoir librement en 1985 pour se retirer dans son village natal. Hormis Senghor au Sénégal, l’Afrique de cette époque a peu d’exemples de présidents prenant leur retraite plutôt que de s'accrocher au pouvoir. Le père de la nation Tanzanienne (baba wa taifa) est mort le 14 octobre 1999. L’anniversaire de sa mort est un jour férié (Nyerere Day).  

Panafricain convaincu, Nyerere avait fait de Dar es-Salaam le siège du comité de libération de la jeune OUA (organisation de l’unité africaine) ; la capitale Tanzanienne devenait alors un centre révolutionnaire majeur. Les militants sud-africains de l’ANC y croisaient ceux angolais du MPLA, mozambicains du FRELIMO, ou encore des intellectuels internationalistes et anticolonialistes tels que Malcolm X, le Che Guevara où Walter Rodney.

Le culte du père de la nation avait été largement récupéré par le président John Magufuli, élu en 2015 et décédé en 2021 pour assoir une politique autoritaire. celle-ci a été largement remise en cause par Samia Suluhu Hassan, la vice-présidente qui lui a succédé. En 2022, on avait célébré le centenaire de sa naissance. Julius Kambarage Nyerere est né le 13 avril 1922 à Butiama et il est mort le 14 octobre 1999 à Londres. 

On lui doit notamment l’adoption du swahili comme langue nationale, laquelle s’est imposée face à des centaines de langues et dialectes locaux ainsi qu’à l’anglais, langue de l’ancienne puissance coloniale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2023

 
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1822, Brésil, culte de la Vierge, 12 octobre Bruno Teissier 1822, Brésil, culte de la Vierge, 12 octobre Bruno Teissier

12 octobre : le Brésil fête Notre-Dame d'Aparecida, sa sainte patronne

La date est celle de l’anniversaire du couronnement du premier empereur du Brésil indépendant, mais la référence nationale s’est effacée devant le culte de la Vierge : ce jour férié célèbre la patronne du Brésil.

 

Dans ce grand pays qui demeure très catholique, on célèbre Notre-Dame d'Aparecida (Nossa Senhora Aparecida) par un jour férié. Chaque 12 octobre, des centaines de milliers de personnes se pressent dans la basilique qui abrite la modeste statuette. Reconstruite à partir de 1955 l'actuelle église Notre-Dame d'Aparecida à São Paulo, qui fut consacrée « Basilique » le 4 juillet 1980 par le Pape Saint Jean-Paul II, lors de sa visite au Brésil, est le plus grand sanctuaire marial du monde, le quatrième pour la fréquentation.

Selon la légende, elle aurait été découverte en octobre 1717 par trois pêcheurs. Ils ont récupéré le corps et la tête de la statuette de terre cuite dans la rivière Paraiba. Ce sont eux lui auraient donné le nom d’« Aparecida » : « celle qui est apparue » en portugais. La première chapelle dédiée à Notre-Dame d'Aparecida fut construite en 1745. La dévotion à la statue se développa rapidement et de nombreux miracles lui furent attribués au fil des années. En 1929, elle fut officiellement déclarée patronne principale du Brésil par le pape Pie XI. La statue se trouve actuellement dans la basilique du sanctuaire national de Notre-Dame d'Aparecida. Depuis 1980, le 12 octobre est un jour férié.

Quant à la date du 12 octobre, elle n’a rien à voir initialement avec le culte de la Vierge, c’est celle de l’avènement de l’empereur Pedro Ier, le 12 octobre 1822, soit cinq jours après avoir proclamé l’indépendance du Brésil à l’égard du Portugal, le 7 octobre.

Symbole du Brésil, mais aussi du catholicisme, la statuette de la Vierge a été attaquée à plusieurs reprise, en particulier par des évangélistes, courant de plus en plus puissant au Brésil, au détriment du catholicisme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2023

 

La basilique d’Aparecida

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1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier 1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier

10 octobre : la fête des Noirs marrons du Suriname

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais la fête qui célèbre les anciens esclaves marrons est bien plus ancienne. Longtemps marginalisés, les Marrons cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

 

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais cette fête qui célèbre les Marrons est bien plus ancienne. Le terme « marron » lui-même dérive de l'espagnol latino-américain « cimarrón », qui signifie « fugitif, fugueur, sauvage ». C’est ainsi que l’on appelait les esclaves en fuite. En Guyane néerlandaise, ils étaient particulièrement nombreux et se sont regroupés en différentes tribus.

Le Maroon Day commémore le jour, le 10 octobre 1760 où la tribu des Ndyuka signa avec les Néerlandais un traité définissant les territoires et les droits des « marrons ». Le traité a été conçu par un ancien esclave jamaïcain qui avait appris à lire et à écrire et connaissait le traité jamaïcain. S’en est suivi, un autre traité avec les Marrons de Saamaka en 1762 et d'un autre avec ceux de Matawai en 1767.  

Les Marrons du Surinam ont ainsi été parmi les premiers peuples de cet hémisphère à obtenir leur indépendance, plus d’un siècle avant l’abolition de l’esclavage au Surinam (en 1863). Ils sont devenus l'un des groupes de descendants d'esclaves en fuite les plus importants et les plus concentrés au monde. Leurs descendants représentent plus de 20% de la population du Suriname. Ils sont néanmoins victimes d’un mépris séculaire de la part des autres habitants du pays. En 1986, suite à un différend avec son garde du corps marron, le dictateur Bouterse a lancé une véritable guerre contre les villages marrons de l’intérieur du pays. Des dizaines de morts ont été à déplorer.

La Journée du Marron est principalement organisée dans les villages de l'intérieur et à Paramaribo dans des endroits tels que le Palmentuin, par les descendants des Marrons - les Loweman - qui sont vêtus de pangi colorés pour la liberté avec tout le monde au Surinam (ou Suriname).

Cependant, malgré des décisions de justice, il n'y a toujours aucune reconnaissance légale des droits fonciers des peuples autochtones et des Marrons au Suriname. Lesquels vivent toujours dans une certaine marginalité dans ce pays multiculturel , mais cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 octobre 2023

 
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Corée du Sud, 9 octobre, alphabet Bruno Teissier Corée du Sud, 9 octobre, alphabet Bruno Teissier

9 octobre : les Coréens célèbrent leur alphabet

Système de transcription autant qu’œuvre d’art, le hangeul (nom donné à cet alphabet) fascine par sa logique rigoureuse, ses principes scientifiques, sa créativité. Les Coréens en tirent une immense fierté et cet alphabet est un des rares au monde à être célébré par une fête nationale !

 

Système de transcription autant qu’œuvre d’art, le hangeul (nom donné à cet alphabet) fascine par sa logique rigoureuse, ses principes scientifiques, sa créativité. Les Coréens en tirent une immense fierté et cet alphabet est un des rares au monde à être célébré par une fête nationale ! C’est en vue d’alphabétiser son peuple que le roi Sejong décida, au milieu du XVe siècle, de créer le hangeul en remplacement des hanja, caractères chinois utilisés jusque-là. Composé de 28 lettres, cet alphabet présente des combinaisons de formes infinies qui font qu’il peut être appris en une journée ou faire l’objet d’années d’études. Abandonné durant plusieurs siècles, il est, depuis 1945, officiel dans les deux Corées.

Il coexiste avec les hanja (pour l’étude des textes anciens) et l’alphabet latin qui donne accès aux langues européennes. En 1989, l’Unesco a créé le Prix du roi Sejong pour l’alphabétisation qui récompense une contribution significative dans la lutte contre l’analphabétisme.

La célébration du Jour du Hangeul ( 한글날 ) a débuté en 1928, lorsque le terme « hangeul » est devenu largement accepté parmi la population. À cette époque, la célébration de cette fête était organisée selon le calendrier lunaire. En 1931, la date de la fête fut fixée au 29 octobre selon le calendrier grégorien, mais en 1934 elle fut déplacée au 28 octobre. La Société Hangeul a trouvé une copie originale du Hunminjeongeum, qui introduisait cette nouvelle écriture, publiée en 1446 lors du premier dix jours du neuvième mois. La date de la première publication de cet alphabet a donc été recalculée : elle correspond au 9 octobre du calendrier grégorien. En 1945, c’est cette date qui a été adoptée officiellement pour la célébration du jour du Hangeul, elle est restée celle de la Corée du Sud. Sauf de 1990 à 2012, lorsque le gouvernement souhaitait maximiser le nombre de jours ouvrables pour accélérer la croissance industrielle, le jour du Hangeul est une fête nationale en Corée du Sud depuis 1970.

De son côté, c’est le 15 janvier que la Corée du Nord célèbre une journée du chosŏn'gŭl (selon l’appellation locale de l’alphabet coréen), le jour des lettres Joseon  ( 조선글날 ).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Samoa, Samoa américaine, Tokélau, Tonga Bruno Teissier Samoa, Samoa américaine, Tokélau, Tonga Bruno Teissier

8 octobre : dimanche blanc dans le Pacifique

Cette fête des enfants qui tombe chaque 2e dimanche d’octobre est commune aux Samoa, aux Samoa américaines, aux Tokélau et à Tonga. L’usage est de s’habiller tout de blanc.

 

Aujourd’hui, il est usage que femmes et enfants soient habillés tout de blanc. Pour les hommes, c’est une chemise blanche. Aux Samoa, on y adjoint parfois le bleu et le blanc, couleurs du drapeau national. C’est le Dimanche blanc (the White Sunday) qui tombe chaque 2e dimanche d’octobre et le lundi qui suit, le 9 octobre cette année, est un jour férié. La fête est commune aux Samoa, aux Samoa américaines, aux Tokélau et à Tonga.

Cette journée permet aux parents et aux communautés de célébrer l’enfance en organisant des programmes spéciaux pendant les services religieux qui comprennent des récitations bibliques, des reconstitutions d'histoires bibliques et des spectacles de danse créatifs. Les enfants reçoivent des cadeaux (souvent de nouveaux vêtements ou des fournitures scolaires) lors du dimanche blanc et, ce jour-là, bénéficient de privilèges qui sont normalement réservés aux aînés, comme être les premiers à être servis lors des repas en famille.

L'origine du dimanche blanc n'est pas claire. Les uns pensent qu'il s'agit d'une adaptation chrétienne de fêtes indigènes. D’autres affirment qui la fête aurait été instituée pour fêter les Samoans qui n'avaient pas survécu à l'épidémie de grippe espagnole en 1919. Les deux ont sans doute raison. L’épidémie avait a coûté la vie à un cinquième, voire un quart de la population samoane, dont beaucoup d'enfants. Le dimanche blanc est le moment de se réunir entre frères, sœurs et même cousins pour réciter quelque chose ensemble. C'est une tradition dans toutes les Églises protestantes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 octobre 2023

 
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Iran Bruno Teissier Iran Bruno Teissier

7 octobre : en Iran, c’est la journée des villages et des nomades

Instaurée en 2013, cette journée invite le pays à se pencher sur sa ruralité et le monde des tribus nomades, comme celle des Bakhtyâri, qui sont encore nombreuses.

 

Instaurée en 2013, cette journée invite le pays à se pencher sur sa ruralité et le monde des tribus nomades, comme celle des Bakhtyâri, qui sont encore nombreuses. L’Iran est t le pays qui abrite, aujourd’hui encore, la plus importante population de pasteurs nomades du monde — quelque trois millions de nomades répartis sur un tiers de la superficie du pays. Au Khouzistan, dans le Batoutchistan, en Azerbaïdjan, au Khorasan… c’est tout un monde périphérique qui n’a pas reçu l'attention qu'ils auraient dû recevoir. Cette Journée des villages et des nomades (روز روستا و عشایر) a été fixée le 15 du mois de Mehr du calendrier persan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le village de Sir Agha Seyed, dans la région de Chaharmahal et Bakhtiari, dans les montagnes de Zagros.

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6 octobre : jour de deuil au Turkménistan

Le Turkménistan se souvient du séisme qui a couté la vie à 176 000 habitants, soit plus de 10 % de la population du pays à l’époque. Le 6 octobre 1948, à 20 h 12, un séisme d'une magnitude 9 sur l’échelle de Richter détruit totalement la ville et la région d'Achgabat.

 

Aujourd’hui, le Turkménistan se souvient du séisme qui a coûté la vie à 176 000 habitants, soit plus de 10 % de la population du pays à l’époque.

Le 6 octobre 1948, à 20 h12, un séisme d'une magnitude 9 sur l’échelle de Richter frappe la ville et la région d'Achgabat durant 7 secondes. la ville entière est détruite et se retrouve coupée du monde. C’est l’une des 10 grandes catastrophes naturelles du XXe siècle. Elle est peu connue car l’URSS avait refusé toute aide extérieure et a attendu 40 ans pour admettre l’ampleur des destructions et la mort de la grande majorité des habitants de cette ville située très loin de Moscou.

Au Turkménistan, le 6 octobre est férié depuis 1995, c’est un Jour de deuil (Hatyra Guni). Un musée-mémorial a été construit au centre d'Ashgabat. Des milliers de personnes viennent chaque année le 6 octobre s’y recueillir.

La ville, située à la frontière avec l’Iran, a été reconstruite, dans le style soviétique, mais tout en marbre blanc, grâce aux revenus du pétrole.

Cette journée du souvenir sert aussi de Jour de mémoire pour les victimes des guerres, en remplacement de la date du 12 janvier qui lui était consacrée jusqu’en 2014.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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