L’Almanach international

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1911, Libye, massacre, 26 octobre Bruno Teissier 1911, Libye, massacre, 26 octobre Bruno Teissier

26 octobre : en Libye, mémoire des victimes de l’occupation italienne

Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine. La date fait référence au massacre de quelque 4000 civils, le 26 octobre 1911, lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre.

 

Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne. Traditionnellement, les fonctionnaires portent un brassard noir en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine qui a débuté le 3 octobre 1911 et a duré jusqu’en 1943.

La date du 26 octobre fait référence au massacre, en 1911, de quelque 4000 civils lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre. Le même jour plusieurs centaines de civils, hommes, femmes, enfants, ont été transférés vers des îles italiennes désertes ou peu peuplées comme Tremiti, Ponza, Qavignana, Feninuntepe ou Ustica. D’autres ont été parqués dans des camps dans le désert. Les déportations se sont succédées jusqu’en 1943, elles ont concerné plus de 5000 personnes. L’armée italienne a été impitoyable envers ceux qui s’opposaient à la conquête du territoire libyen. Elle a été la première, en novembre 1911, à lâcher des bombes sur des populations civiles depuis des avions. Aïn Zara, une oasis au sud-est de Tripoli  est devenu le premier endroit sur Terre à être bombardé depuis les airs. Cette méthode de guerre fera, hélas, école jusqu’à nos jours.

Cette Journée de deuil (يوم الحداد الليبي ) qui est un jour férié, cultive la mémoire des morts à l’époque coloniale. En 1998, le gouvernement italien a exprimé ses regrets et ses excuses pour ce qui est arrivé au peuple libyen en raison du colonialisme italien. Kadhafi avait réclamé des compensations, mais Rome avait toutefois considéré que la question était réglée par un accord conclu en 1956 avec le roi Idriss.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Sur un billet de banque, le portrait d’Omar al-Mokhtar, un des chefs de la résistance à la colonisation italienne, capturé en 1931 et exécuté par pendaison, le 16 septembre.

Une page du Libyan stand, du 24 octobre 2022, évoquant la journée de deuil et ce à quoi elle fait référence.

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1911, Chine, Taïwan, martyrs, 29 mars Bruno Teissier 1911, Chine, Taïwan, martyrs, 29 mars Bruno Teissier

29 mars : Taïwan célèbre sa jeunesse

La Journée de la jeunesse fait référence au deuxième soulèvement de Guangzhou contre la dynastie Qing, en 1911.

 

Cette Journée de la jeunesse (台湾青年节) de la République de Chine (autrement dit, Taïwan), est aussi connue sous le nom de Journée commémorative des martyrs révolutionnaires (台湾革命烈士纪念日).

Cette journée fait référence au deuxième soulèvement de Guangzhou contre la dynastie Qing qui, en réalité, s'est produit le 27 avril 1911. Il était dirigé par Huang Xing, un chef révolutionnaire qui devint plus tard le premier commandant en chef de l'armée de Taïwan. La plupart des rebelles étaient des jeunes de divers milieux sociaux. Ils ont compris qu'ils étaient en infériorité numérique, mais ils sont quand même allés au combat. La plupart d'entre eux ont été tués lors du soulèvement, qui s'est terminé de manière désastreuse. Seuls 72 corps ont été identifiés. Ils sont appelés les 72 martyrs. Les morts ont été enterrés dans une fosse commune sous un monticule de fleurs jaunes. Une nouvelle tentative aboutira en octobre 1911 à la fondation de la République chinoise en Chine méridionale.

À l'origine, Taïwan célébrait sa Journée de la jeunesse à la même date que la République populaire de Chine, c’est-à-dire le 4 mai, pour commémorer le mouvement du 4 mai 1919. Mais en 1954, Taïpeh a voulu se démarquer de Pékin et la date a été déplacée 29 mars, car 29e jour du 3e mois du calendrier chinois. De fait aujourd’hui, on célèbre cette journée le 29e jour du 3e mois du calendrier grégorien. En 2011, à l’occasion du centenaire de l’événement, des membres du Kuomingtang avaient demandé que l’on place cette commémoration le 27 avril, date du véritable anniversaire. La question reste en débat. D’autant que certains proposent de rebaptiser la Journée 228, Journée de la jeunesse de Taïwan.

Il y a 80 ans, le 29 mars 1943, la Ligue de la jeunesse du Kuomintang tenait son premier congrès national. Elle estima que les actes des martyrs de Huanghuagang (du nom du cimetière de Canton où ils sont inhumés) avaient plus de valeur que ceux du mouvement du 4 mai (date récupérée par les communistes pour les besoins de leur propagande). C’est pour cela que le 29 mars sera désigné comme la Journée de la jeunesse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La tombe des 72, à Huanghuagang (cimetière de Canton)

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1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier 1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier

29 décembre : la Mongolie célèbre son indépendance

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols. Ces derniers opteront 13 ans plus tard pour une république de type soviétique, mais celle-ci demeurera indépendante de la Chine et finalement de l’URSS, disparue il y a 31 ans.

 

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols (Bogdo Khan). À Pékin la dynastie des Qing venait d’être renversée, la république de Chine allait être proclamée quelques jours plus tard. Encouragés par la Russie souhaitant étendre son influence à l’est, les Mongols en ont profité pour s’émanciper, tout au moins ceux de Mongolie extérieure, car la Mongolie intérieure reste sous la coupe des Chinois qui aujourd’hui s’appliquent à en effacer la culture. La Mongolie n’a pas réussi à se réunifier – sa partie orientale est sous la tutelle des Chinois depuis le XVIIe siècle – mais, au moins le pays existe sur la carte ce qui n’est pas le cas du Turkestan oriental, le pays des  Ouïghours que la Chine appelle le Xinjiang.

Avant 2011, la Mongolie célébrait le 26 novembre, rappelant ce jour de 1924 où la Mongolie devenait le premier satellite de l’URSS. Cette date n’avait plus beaucoup de sens avec la disparition de l’URSS. Il a toutefois fallu vingt ans pour qu’elle soit remplacée par le Jour de l'indépendance de la Mongolie (Tusgaar Togtnoliin Üdür), même si cette indépendance a été  très formelle puisque la Mongolie est passée de la tutelle chinoise à celle des Russes, laquelle n’a pris fin qu’à la chute de l’URSS, le 26 décembre 1991, il y a seulement 31 ans. La véritable célébration de l’identité mongole et de son indépendance est le Naadam qui se déroule pendant trois jours au mois de juillet et fait figure de fête nationale. Les températures estivales étant plus propices aux festivités que le froid glacial de ce 29 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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