L’Almanach international

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1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier 1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier

10 octobre : la fête des Noirs marrons du Suriname

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais la fête qui célèbre les anciens esclaves marrons est bien plus ancienne. Longtemps marginalisés, les Marrons cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

 

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais cette fête qui célèbre les Marrons est bien plus ancienne. Le terme « marron » lui-même dérive de l'espagnol latino-américain « cimarrón », qui signifie « fugitif, fugueur, sauvage ». C’est ainsi que l’on appelait les esclaves en fuite. En Guyane néerlandaise, ils étaient particulièrement nombreux et se sont regroupés en différentes tribus.

Le Maroon Day commémore le jour, le 10 octobre 1760 où la tribu des Ndyuka signa avec les Néerlandais un traité définissant les territoires et les droits des « marrons ». Le traité a été conçu par un ancien esclave jamaïcain qui avait appris à lire et à écrire et connaissait le traité jamaïcain. S’en est suivi, un autre traité avec les Marrons de Saamaka en 1762 et d'un autre avec ceux de Matawai en 1767.  

Les Marrons du Surinam ont ainsi été parmi les premiers peuples de cet hémisphère à obtenir leur indépendance, plus d’un siècle avant l’abolition de l’esclavage au Surinam (en 1863). Ils sont devenus l'un des groupes de descendants d'esclaves en fuite les plus importants et les plus concentrés au monde. Leurs descendants représentent plus de 20% de la population du Suriname. Ils sont néanmoins victimes d’un mépris séculaire de la part des autres habitants du pays. En 1986, suite à un différend avec son garde du corps marron, le dictateur Bouterse a lancé une véritable guerre contre les villages marrons de l’intérieur du pays. Des dizaines de morts ont été à déplorer.

La Journée du Marron est principalement organisée dans les villages de l'intérieur et à Paramaribo dans des endroits tels que le Palmentuin, par les descendants des Marrons - les Loweman - qui sont vêtus de pangi colorés pour la liberté avec tout le monde au Surinam (ou Suriname).

Cependant, malgré des décisions de justice, il n'y a toujours aucune reconnaissance légale des droits fonciers des peuples autochtones et des Marrons au Suriname. Lesquels vivent toujours dans une certaine marginalité dans ce pays multiculturel , mais cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier

10 octobre : la fête chinoise du Double Dix

À Taïwan, en ce jour de fête nationale, une grande parade militaire est organisée, le drapeau national solennellement hissé, des représentations de danses populaires, d’arts martiaux, proposées à la foule. Sur le continent, en revanche, la République populaire de Chine s’en tient à un simple discours du Président Hu Jintao retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population.

 

À Taïwan, en ce jour de fête nationale, une grande parade militaire est organisée, le drapeau national solennellement hissé, des représentations de danses populaires, d’arts martiaux, proposées à la foule. Sur le continent, en revanche, la République populaire de Chine s’en tient à un simple discours du Président Hu Jintao retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population. Taipei et Pékin commémorent pourtant le même événement, le « Double Dix », dixième jour du dixième mois de l’année en mémoire du 10 janvier 1911, jour du soulèvement de Wuchang (武昌起義) qui entraine le renversement de la dynastie Qing qui entraîna la fondation de la République chinoise.

Sun Yat-sen, dont se recommandent les deux pays, est considéré comme le père de la République de Chine, qu’il proclama le 1er janvier 1912 à Nankin. Mais il est aussi le fondateur du Kuomindang, le Parti nationaliste chinois, qui, plus tard, tentera d’empêcher Mao Zedong de prendre le pouvoir en Chine, d’où la sobriété de Pékin dans la commémoration de cette date et de ce personnage. La Chine continentale ne reconnaît pas cette fête, sauf Hong-Kong, discrètement.

 
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