L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1944, URSS, Ukraine, 18 mai, déportations Bruno Teissier 1944, URSS, Ukraine, 18 mai, déportations Bruno Teissier

18 mai : un peuple oublié, les Tatars de Crimée

Le 18 mai 1944, sur ordre de Staline, quelque 238 000 Tatars étaient déportés de la péninsule de Crimée, leur terre ancestrale… Certains sont revenus mais, ils n’ont plus leur place dans la Crimée occupée par les Russes.

 

Le 18 mai 1944, sur ordre de Staline, quelque 238 000 Tatars étaient déportés de la péninsule de Crimée, leur terre ancestrale. Avant l’arrivée des Russes, à partir du XVIIIe siècle, la Crimée était leur pays.  Environ 100 000 sont morts pendant leur  déportation. En 1944, ils avaient été accusés d’avoir collaboré avec les Allemands pendant la brève occupation de la péninsule par les troupes nazies. Cette accusation a été retirée qu’en 1967 par les autorités soviétiques, mais ils n’ont été autorisés à revenir en Crimée qu’à la fin des années 1980, sous Gorbatchev. Très peu ont pu, en réalité, se réinstaller dans la péninsule où ils ne représentent plus que 12% de la population et sont totalement marginalisés et persécutés. En 2014, la Crimée a été envahie par les troupes russes et cette région de l’Ukraine a été, illégalement, annexée à la Russie.

Même si Poutine a signé un décret en 2014 confirmant leur réhabilitation, la Cour internationale de justice a condamné la Russie en 2017, pour le traitement qui leur est infligé : enlèvements, assassinats… et, globalement, l’obligation de devenir russe ou de s’exiler comme l’a fait Refat Choubarov, le président du Majlis, l’assemblée des Tatars de Crimée dissoute par les autorités russes,  qui continue de s’opposer à l’annexion de la péninsule ukrainienne à la Russie. Quant à leur leader historique, le député ukrainien Moustafa Djemilev, il est toujours interdit d’entrée dans son pays et vit, lui aussi,  à Kiev.

Aujourd'hui, le 18 mai, c’est la Journée de commémoration des victimes du génocide du peuple tatar de Crimée (День пам'яті жертв геноциду кримськотатарського народу) une commémoration créée en 2015 par la Verkhovna Rada (le parlement) de l’Ukraine, ainsi que la Journée de lutte pour les droits des Tatars de Crimée (День боротьби за права кримськотатарського народу), instituée en 2014, à la veille du 70e anniversaire de la déportation de 1944.

Le 14 mai 2025, la Verkhovna Rada a adopté une résolution exhortant la communauté internationale à honorer la mémoire des victimes du génocide du peuple tatar de Crimée et à consolider les efforts pour mettre fin à la violation des droits et des libertés du peuple tatar de Crimée par la Fédération de Russie. Les députés ont souligné l'importance de mettre fin à la répression en Crimée, de participer à la Plateforme de Crimée, de lever l'interdiction illégale du Majlis, de développer la langue et la culture tatares de Crimée, de libérer les prisonniers politiques, de surmonter les conséquences de l'occupation, de préserver l'environnement, de soutenir les études tatares de Crimée à l'étranger, l'intégration européenne de l'Ukraine et de renforcer la sécurité dans la région de la mer Noire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2025

 
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1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier 1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier

17 mai : la Norvège célèbre sa constitution et son indépendance ratée

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814 lors de la Convention nationale d'Eidsvoll. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants.

 

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814. Le pays n’était à l’époque qu’une dépendance du Danemark. Ce royaume ayant pris le parti de Napoléon, se trouva en mauvaise posture quand l’empereur a raté sa campagne de Russie. Du coup, la Norvège en a profité pour déclarer son indépendance afin de ne pas être cédée à la Suède victorieuse face au Danemark. C’est à cette occasion, lors de Convention nationale d'Eidsvoll en 1814, qu’elle s’est dotée d’une constitution. Celle-ci est toujours en vigueur ; c’est d’ailleurs la plus ancienne d’Europe après celle de la république de Saint-Marin.

La fête nationale norvégienne ne fait toutefois pas référence à l’indépendance du pays car celle-ci a tourné court. En effet, le roi de Suède comptait bien mettre la main sur la Norvège que le Danemark lui cédait par le traité de Kiel (14 janvier 1814). Il a donc lancé son armée contre ce petit pays pauvre situé aux confins de l’Europe et que personne n’imaginait pouvoir être indépendant. La petite armée norvégienne sera vite écrasée par la Suède dont le monarque devint aussi roi de Norvège. Il conserva la constitution, modifiée pour permettre l'union des deux couronnes, et les deux royaumes unis gardèrent leurs propres institutions, à l’exception du roi et des affaires étrangères. Cette union ne sera dissoute que le 7 juin 1905, date de la véritable indépendance de la Norvège.

Cette journée du 17-Mai (Syttende mai) est célébrée depuis les années 1820. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants. Le premier a eu lieu à Oslo (alors appelée Christiania) en 1864. À l'époque, seuls les garçons pouvaient y participer. Les filles n’ont été admises à défiler qu’en 1899. Des défilés militaires sont également organisés, bien qu'ils ne soient pas au centre de la célébration. Celui de la Garde royale a lieu dans la rue principale d'Oslo. Ce jour-là, les lycéens norvégiens en dernière année ont eux aussi leur propre célébration connue sous le nom de Russefeiring. Pour la Journée de la Constitution (Grunnlovsdagen), le drapeau de l'État doit être arboré par bâtiments publics. Les citoyens sont également encouragés à arborer le drapeau de la Norvège à cette occasion. Le jour est férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2021

 
Syttende Mai Parade Southwark Park, photo : Lemsipmatt

Syttende Mai Parade Southwark Park (photo : Lemsipmatt)

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2003, Irak, massacres Bruno Teissier 2003, Irak, massacres Bruno Teissier

16 mai : la mémoire des massacres de l’ère Saddam Hussein et de Daech

En Irak, c’est une triste commémoration qui se déroule chaque année le 16 mai. Ce jour-là, en 2003, on découvrait une première fosse commune où reposaient des victimes du régime du Baas. Des centaines de sites seront ensuite exhumés…

 

En Irak, c’est une triste commémoration qui se déroule chaque année le 16 mai. Ce jour-là, en 2003, on découvrait une première fosse commune où reposaient des victimes du régime du Baas. Selon des données irakiennes, il existe des centaines sites comme celui-ci. Près de 300 ont été exhumés depuis 2003 d’autres restent encore à localiser. Elles contiendraient quelque 400 000 personnes. L’Irak est l’un des pays au monde comptabilisant le plus grand nombre de personnes disparues au cours du demi-siècle écoulé. Peut-être un million de personnes. L’exhumation des fosses communes est essentielle pour garantir le droit à la vérité sur les violations des droits humains sous le régime de Saddam Hussein, mais aussi sous l’occupation de l’État islamique.

En 2007, le Conseil des ministres irakien a désigné le 16 mai Journée nationale des fosses communes (يوم المقابر الجماعية). Cette journée permet de se souvenir notamment des massacres de Halabja et d'Anfal (qui visait principalement les Kurdes), des victimes du soulèvement de Sha'ban, les assassinats d’intellectuels et e religieux, chiites en particulier. Les fosses communes découvertes à ce jour, contenaient principalement les restes de musulmans chiites, de Kurdes et de chrétiens assyriens tués pour leur opposition au régime entre 1983 et 1991.

Pour faire progresser la justice et la responsabilisation des victimes et de leurs familles, le gouvernement irakien devrait intensifier ses efforts pour exhumer les tombes, identifier les victimes, restituer les restes aux familles pour qu’elles puissent être enterrées dans les règles, délivrer des certificats de décès et indemniser les familles, comme l’exige la loi irakienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2025

Des restes humains découverts en 2008 dans une fosse commune au Kurdistan irakien (photo : James Gordon)

 
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Palestine, Israël, 1948, 15 mai Bruno Teissier Palestine, Israël, 1948, 15 mai Bruno Teissier

15 mai : commémoration de la Nakba en plein massacre de la population palestinienne

Les Palestiniens célèbrent le 77e anniversaire la catastrophe (Nakba) de 1948, ce qui ravive la mémoire des massacres perpétrés dans les jours qui ont suivi la création d’Israël. Mais, ce que vivent aujourd’hui, les deux millions d’habitants de Gaza est bien pire, au point que les accusations de génocides fusent de partout.

 

Depuis 1998, les Palestiniens commémorent chaque année la catastrophe (nakba) : la guerre consécutive à la création de ­l’État d’Israël en 1948, qui leur a fait massivement quitter leurs maisons, leurs villages sans n’avoir jamais pu y retourner. La Nakba, ce fut aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par une milice d’extrême droite juive. Ou encore celui de Tantura, dont la population a été massacrée le 23 mai 1948… Cette mémoire s’ajoute à la colère déclenchée chaque fois que des familles palestiniennes sont menacées d’expulsion de leur maison par une organisation d’extrême droite israélienne dans un quartier de Jérusalem-est (la partie de la ville sous statut d’occupation) ou chassé de leurs terres par des colons juifs dans la campagne des territoires occupés par l’armée israélienne.

Ce 77e anniversaire de la Nakba, se déroule cette année sous très haute tension pour les Cisjordaniens et sous les bombes, toujours et encore, pour les Gazaouis. La population palestinienne est toujours tétanisée par les projets israéliens formulés en 2020, d'une annexion de l’ensemble des colonies de Cisjordanie, de la vallée du Jourdain et du nord de la mer Morte et, à présent, de la bande de Gaza (dont la population serait déportée on ne sait trop où). Dans le même esprit, Israël a modifié sa constitution en défaveur des non-juifs. La discrimination qui existait dans les faits depuis 1948 est désormais inscrite dans la loi : soit l’adoption d’un régime d’apartheid.

Les autorités israéliennes demeurent opposées à toute idée de retour des réfugiés palestiniens. Sur les 920 000 Arabes vivant en Palestine en 1948, 760 000 ont fui. Leurs descendants, au nombre de 5 millions vivent aujourd’hui en Jordanie, au Liban, en Syrie ou dans d’autres parties de la Palestine. Les 160 000 qui sont restés sur place forment aujourd’hui la communauté arabe d’Israël, soit 1,5 million de citoyens israéliens (plus de 20% des citoyens israéliens sont arabes). Cette Journée de la Nakba ( يوم النكبة), chaque 15 mai (c’est-à-dire, l’anniversaire du lendemain de la création d’Israël en 1948), est chômée pour les Palestiniens. Quand ils le peuvent, c’est l’occasion de se rendre en famille sur le site des villages détruits. Quand elles existent encore, on emmène les enfants voir les ruines de la maison familiale, en bravant les autorités qui tentent, depuis 2011, d’interdire ce genre de pèlerinage. 

Dans les territoires occupés, c’est chaque année la journée de tous les dangers. En 2022, après le meurtre de la journaliste palestinienne, Shireen Abu Akleh et la perturbation de ses obsèques par la police israélienne, la colère était remontée d’un cran. En 2023, ce sont les projets du gouvernement israélien le plus extrémiste de l’histoire du pays qui suscite le plus d’inquiétudes. Dans les territoires occupés, les manifestants organisent des défilés ou des sit-in, le plus près possible des positions israéliennes. Les soldats ont reçu des ordres de vigilance et de retenue, mais chaque année des incidents graves éclatent faisant des morts et des blessés. Même chose en Jordanie, où la police anti émeute tente avec difficulté d’empêcher les manifestants d’approcher de la frontière.

En 2023, pour marquer les 75 ans de la catastrophe, la Nakba a été célébrée par l’ONU à travers une journée officielle. À l’initiative l’Égypte, de la Jordanie, du Sénégal, de la Tunisie, du Yémen et des Palestiniens, une Journée de la Nakba a été organisée au siège des Nations unies à New York. Sur 193 membres, seuls une douzaine de pays (Israël, l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis) ont voté contre et ont refusé d’y participer.

Dix-neuf mois après les massacres du 7-Octobre, commis par le Hamas, la bande de Gaza est presque totalement anéantie par les destructions intensives et systématiques menées par le régime extrémiste de Benyamin Netanyahou. Ce que vivent aujourd’hui, les deux millions d’habitants de ce territoire est bien pire, au point que les accusations de génocides fussent de partout. Dans l’hypothèses où ils parviendraient à fuir, ce qui leur est impossible, ils savent qu’ils perdraient définitivement leur territoire. Ce qu’endure depuis trois-quarts de siècle le peuple Palestinien, n’est qu’une perpétuelle Nakba.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 mai 2025

 
Réfugiés palestiniens en 1948

Réfugiés palestiniens en 1948

Manifestation palestinienne à Berlin, Montecruz Foto, Flickr, Palestine Nakba Day 2015

Manifestation palestinienne à Berlin (Montecruz Foto, Flickr, Palestine Nakba Day 2015)

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1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier 1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier

14 mai : la fête nationale du Paraguay

Depuis hier, au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance car il ne faut pas moins de deux jours pour fêter une double indépendance : à l’égard de l’Espagne, le 14 mai 1811, puis de la future Argentine, le lendemain. Car le Paraguay n’était destiné qu’à devenir une simple province argentine.

 

Au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance (el Día de la Independencia), il ne faut pas moins de deux jours fériés pour célébrer une double indépendance. En effet, le Paraguay a participé à la lutte contre l’administration espagnole, renversée le 14 mai 1811, après une révolution sans effusion de sang menée par José Gaspar Rodríguez de Francia. Mais, il a aussi a repoussé les troupes argentines envoyées par la Primera Junta de Buenos Aires pour soumettre Asunción. Sans ce sursaut, le pays était destiné à n’être qu’une partie des Provinces Unies du Río de la Plata et plus tard serait devenu une simple province argentine.

L’indépendance du Paraguay a été déclarée le 15 mai 1811. Cependant, il a fallu encore trois décennies au Paraguay pour être reconnu sur la scène internationale. En effet, le chef de la rébellion s’est rapidement imposé comme un dicateur, connu sous le nom de Docteur Francia. Il a conservé le pouvoir pendant près de 25 ans. Aucun congrès ne s'est réuni de 1816 jusqu'à la mort du dictateur. Pour cette raison, au moment même où tous ses voisins déclarent leur indépendance à l’égard de l'Espagne, le Paraguay ne l'a pas fait de manière formelle. Il fallut attendre la loi du 25 novembre 1842 pour que l' Indépendance soit proclamée solennellement.

Tout le pays est en fête pendant ces deux jours commémorant la Révolution de Mai. Les festivités comprennent des défilés dont le plus coloré a lieu à Asunción. Le soir, des feux d'artifice sont tirés. On fait la fête dans les rues. Dans la journée les familles organisent des barbecues ou des pique-niques. On dispute des matchs de football et donne des concerts…

Sur les places autour du Congrès, se tiennent le Salon des Saveurs et l'Expo de l'Artisanat, en accès libre. De son côté, la Maison Musée de l'Indépendance ouvre à 7h00, heure locale, et restera ouverte jusqu'à minuit, d'où partiront à cette heure les membres de l'Association Culturelle Mandu'arã avec les citoyens pour la réédition du premier cri pour la liberté, lancé il y a 214 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2025

La maison-musée de l’Indépendance, d’où sont partis de jeunes révolutionnaires

La Révolution du 14-Mai et le Docteur Francia

 
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Norvège Bruno Teissier Norvège Bruno Teissier

13 mai : le soleil de minuit au cap Nord

Aujourd'hui, débute soleil de minuit au Cap Nord (Norvège), si toutefois le beau temps est au rendez-vous...  Le soleil ne s’y couchera pas avant le 29 juillet.

 

Aujourd'hui, débute le soleil de minuit au Cap Nord, en Norvège (71,1° N), si toutefois un ciel dégagé est au rendez-vous...  Le soleil ne s’y couchera pas avant le 29 juillet. Au Cap Nord (Nordkapp), le soleil brille plus de 1 800 heures sans se coucher.

Francesco Negri a été le premier voyageur à se rendre au Cap Nord. C'était en 1664. ces dernières années, environ 200 000 touristes s’y presse durant les deux ou trois mois d'été.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2025

 
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1962, Algérie, France, Guerre d'indépendance Bruno Teissier 1962, Algérie, France, Guerre d'indépendance Bruno Teissier

12 mai : jour de deuil pour les harkis

Il y a soixante-trois ans, quelques semaines après les accords d’Évian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie (18 mars 1962), le gouvernement français décidait d’abandonner les soldats arabo-berbères qui avaient rejoint les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.

 

Il y a soixante-trois ans, quelques semaines après les accords d’Évian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie (18 mars 1962), le gouvernement français décidait d’abandonner les soldats arabo-berbères qui avaient rejoint les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.

Ces supplétifs, appelés harkis, ont été engagés pour diverses raisons, certains de forces, d’autres volontairement, aux côtés des soldats de l'armée française dans la lutte contre les mouvements indépendantistes algériens, essentiellement le FLN dont l'armée l'ALN combattait dans les maquis. Harki est un mot qui vient de l'arabe harka désignant un groupe « en mouvement ».

« Le 12 mai 1962, par un simple télégramme, le gouvernement français scelle le sort de ces hommes et de leurs familles. Ce jour-là, Pierre Messmer, ministre des armées, interdit toute initiative individuelle pour le rapatriement des harkis et menace de sanctionner les militaires qui désobéiraient.

Le 16 mai, Louis Joxe, ministre d’Etat en charge des affaires algériennes, annonce à son tour le renvoi en Algérie des « supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement » (à partir du 20 mai). Il demande « d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure ».

Malgré ces intimidations et cet ultimatum, environ 43 000 personnes arrivent en France grâce au dévouement de militaires français, qui mettent en place des filières semi-clandestines, voire clandestines. Jour après jour, ils accueillent dans les casernes françaises ces hommes dont les autorités civiles ne voulaient plus. Souvent accompagnés de leurs familles, qu’il fallait également protéger des persécutions qu’elles subissaient. » (extrait d’une tribune de descendants de harkis, Le Monde, 12 mai 2021)

Les autorités françaises sont très opposées à l’idée que ces soldats qui ont combattu aux côtés de l’armée française soient exfiltrés vers la France pour échapper au massacre par des membres du FLN. Le 12 mai 1962, en effet, ordre a été donné aux autorités militaires françaises à Alger d'abandonner les harkis et leurs familles à leur propre sort sur le sol algérien. La nationalité française leur est retirée dès le 12 juillet. Et quand finalement, sous la pression de certains militaires, le ministre Pierre Mesmer demande leur rapatriement, c’est le président De Gaulle qui s’y oppose. Des dizaines de milliers d’entre eux seront massacrées au cours des premiers mois d’indépendance de l’Algérie. L’appel du FLN à la vengeance est tel que les massacres incluent parfois des femmes et des enfants. Les historiens estiment à quelque 80 000 à 150 000 le nombre de morts.

Si un certain nombre de harkis ont pu tout de même rejoindre la France avec leur famille, c’est grâce à la désobéissance de militaires qui ont refusé d’abandonner leurs hommes. Ceux arrivés en France sont relégués dans des camps et surveillés. 42 500 harkis, avec leur famille, peuvent s'établir en France métropolitaine sur un nombre total de supplétifs évalué entre 200 000 et 250 000. Quelque 40000 autres parviennent à rejoindre la France par des filières semi-clandestines ou clandestines. Au total, entre 80 000 et 90 000 personnes arrivent en France selon certaines estimations, pour la majorité entre 1962 et 1965.

Les présidents Sarkozy et Hollande ont reconnu la responsabilité du gouvernement français dans « l'abandon » des harkis. Le 20 septembre 2021, le président Macron demande « pardon » aux harkis en reconnaissant leur « singularité dans l'histoire de France ». Chaque 25 septembre des cérémonies ont eu lieu partout en France en hommage aux harkis.

À partir de 2012, à l’initiative d’association locale, des commémorations de l'abandon des harkis sont organisées, un peu partout en France, chaque le 12 mai. Cette Journée de l’abandon n’est pas encore une journée nationale comme le réclament les associations de descendants de harkis.

Avec leurs enfants et petits-enfants, les harkis représentent quelque 600 000 Français.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mai 2025

 

Unité de harkis - photo : ministère des Armées

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Bruno Teissier Bruno Teissier

11 mai : le Minnesota célèbre son anniversaire

Cet État américain qui a résisté au trulmpisme a été une partie de la vaste Louisiane française vendue aux États-Unis. C’est en 1858, un 11 mai, qu’il est devenu le 32e État de l’Union.

 

Avant l'arrivée des Européens, le territoire de l'actuel Minnesota était habité par les Dakotas (une tribu sioux originaire de la région) et surtout les Ojibwés (un peuple anishinaabe qui représente aujourd’hui moins de 1% de la population. Les premiers Européens à y poser le pied furent des marchands de fourrures français arrivés en Amérique du Nord au XVIIe siècle. Intégré à la vaste Louisiane, le territoire a été vendu aux États-Unis par Napoléon.

Le territoire du Minnesota fut officiellement formé en mars 1849. Des milliers de colons arrivèrent sur ce territoire peu peuplé pour couper du bois et créer des fermes, et les Dakotas et les Ojibwés furent progressivement contraints de vivre dans des réserves.

En 1857, le Sénat adopta la loi habilitant le Minnesota à élaborer une constitution. La Constitution du Minnesota fut approuvée en octobre 1857 et ratifiée par le Sénat américain le 11 mai 1858, marquant ainsi l'entrée du Minnesota dans l'Union en tant que 32e État, avec Saint-Paul comme capitale, mais Minneapolis s’est imposée comme la plus grande ville. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 11 mai, par une journée commémorative mais le Minnesota Day n’est pas un jour férié.

Bastion des démocrates, le Minnesota est un des rares États américains à avoir résisté par deux fois au trumpisme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2025

Un timbre émis pour le centenaire du Minnesota.

 
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Pays-Bas Bruno Teissier Pays-Bas Bruno Teissier

10 mai : la journée des moulins en Hollande

Au Pays-Bas les moulins de polder ne sont pas qu’une image de carte postale, ils ont véritablement créé le pays, façonné ses paysages en pompant l’eau des marécages au point que près d’un tiers du pays se trouve aujourd’hui au-dessous du niveau de la mer, protégé par des digues. Une journée leur est consacrée.

 

Au Pays-Bas les moulins ne sont pas qu’une image de carte postale, ils ont véritablement créé le pays, façonné les paysages en pompant l’eau des marécages au point que près d’un tiers du pays se trouve aujourd’hui au-dessous du niveau de la mer, protégés par des digues. Vers 1850, on comptait environ 10 000 moulins en activité aux Pays-Bas. Environ 1 000 d'entre eux sont encore debout. Les moulins à eau ont été remplacés par les stations de pompages qui ouvrent également leurs portes aux visiteurs, comme quelque 800 moulins aujourd’hui, comme autant d’éléments du patrimoine, entretenus par des bénévoles.

Chaque deuxième samedi du mois de mai, depuis 1972, c’est Journée nationale des moulins (Nationale Molendag) et des stations de pompage. Une journée qui, depuis 2009, dure tout le week-end. Cette année, en 2025, c’est l’année du biotope du moulin. Certains moulins à eau s'arrêtent en raison de la baisse du niveau de l'eau, d’autres subissent des dommages à cause des inondations. L’objectif est de garantir leur environnement. Le site officiel.

Le même jour, autre cliché des Pays-Bas, c’est traditionnellement la Journée nationale du cyclisme (Landelijke Fietsdag). Le cyclisme est un élément essentiel de la culture et du mode de vie de ce plat pays. Le pays compte environ 32 000 kilomètres de pistes cyclables, permettant aux citoyens d'accéder à des endroits inaccessibles en voiture.

Le même week-end, au Royaume-Uni, c’est le National Mills Weekend  (le week-end des moulins), instauré en 2014. Le site officiel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mai 2025

Nationale molendag et Landelijke fietsdag (photo : Marcel Antonisse / Nationaal Archief)

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

8 mai : la Journée de Yerkrapah, les défenseurs de la terre arménienne

Le Jour de Yerkrapah est toujours dans la liste des commémorations officielles en Arménie mais cet hommage à une milice paramilitaire n’est plus célébré que dans les milieux les plus nationalistes.

 

Le Jour de Yerkrapah (Երկրապահի օր) est toujours dans la liste des commémorations officielles en Arménie mais n’est plus célébré que dans les milieux les plus nationalistes.

L'Union des volontaires de Yerkrapah a été créée en 1993. C’est une organisation paramilitaire formée d’anciens de la première guerre du Karabagh (1988-1994), celle qui a été remportée haut la main par les Arméniens. La date du 8 mai, fait référence à la prise de Chouchi (les 8 et 9 mai 1992). Cette ville qui fut la capitale culturelle des Arméniens du Haut-Karabagh, avait été le théâtre d’un massacre en 1920 opéré les Tatars (Azéris). Ce fait d’armes était hautement symbolique, la ville est redevenue arménienne jusqu’en novembre 2020, puis reprise par les Azéris.

Yerkrapah (les défenseurs de la terre) a été fondé par un chef de guerre charismatique, Vazgen Sarkissian qui poussera le président Levon Ter Petrossian. Le premier était partisan d’une politique maximaliste dans la région du Karabagh alors que le second était partisan de négocier avec l’Azerbaïdjan une solution acceptable par les deux partis.

Dans le sillage de Robert Kotcharian, des leaders politiques du Haut-Karabagh ont fini par prendre le pouvoir à Erevan, Vazgen Sarkissian est nommé premier ministre, mais sera assassiné au bout de quelques mois, le 27 octobre 1999.

Sur la scène politique, Yerkrapah s’est fondu dans le Parti républicain d'Arménie (conservateur et nationaliste) qui règnera sur la politique arménienne jusqu’en 2018. Mais cette milice est demeurée une branche informelle des forces armées arméniennes, qui a participé activement à l'occupation des territoires azerbaïdjanais par l'Arménie entre 1992 et 2020. Les membres de Yerkrapah ont combattu lors de la guerre des Quatre Jours d'avril 2016, ainsi que lors de la guerre du Karabagh de 2020. Yerkrapah assure être toujours opérationnel mais a perdu toute influence politique depuis la déconfiture, en 2020, des forces de la république arménienne autoproclamée de l’Artsakh (Haut-Karabagh) face à l’armée de l’Azerbaïdjan qui a repris le contrôle de son territoire et a chassé tous les Arméniens de leurs terres ancestrales. Aujourd’hui, des volontaires de Yerkrapah (les gardiens de la terre) sont toujours actifs aux frontières du pays faisant face à l’Azerbaïdjan.

La décision de célébrer le 8 mai comme la Journée Yerkrapah avait été prise par le 3e congrès de l'Université d'État d'Erevan (YSU) en novembre 1997. C’est le président Kotcharian qui en fera un jour férié de la République d’Arménie en 2002. Chaque 8 mai, on remet de la plus haute distinction de l'YSU, l'Ordre « Sparapet Vazgen Sargsyan ». Le Commandant (Sparapet) Vazgen Sarkissian demeure populaire notamment dans la diaspora. Les autorités arméniennes lui rendent hommage chaque 5 mars, jour de son anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mai 2025

Timbre émis en 2000 en hommage à Vazgen Sarkissian

 
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1651, Fondateur du pays, Bhoutan Bruno Teissier 1651, Fondateur du pays, Bhoutan Bruno Teissier

7 mai : les Bhoutanais célèbrent le fondateur de leur pays au XVIIe siècle

On célèbre l’anniversaire de la mort de Shabdrung (Shabdrung Kurchoe), un lama bouddhiste tibétain du XVIIe, qui a unifié le pays dans les années 1630. Ce jour férié mobile est aussi un jour de deuil national.

 

On célèbre l’Anniversaire de la mort de Shabdrung (Shabdrung Kurchoe), un lama bouddhiste tibétain du XVIIe, qui a unifié le pays dans  les années 1630. Shabdrung Ngawang Namgyal (1594-1651) est considéré comme le fondateur du Bhoutan. Ce jour férié mobile est aussi un jour de deuil national.

Au Tibet, shabdrung (ou zhabdrung) est simplement un titre de grands lamas mais au Bhoutan, il fait presque toujours référence à l'unificateur du royaume en tant qu'État-nation, nommé Ngawang Namgyal. Le fondateur de l'État bhoutanais est aussi connu sous le nom de Shabdrung Rinpoché « le joyau précieux devant lequel on se prosterne ».

Ngawang Namgyal est né au Tibet en 1594. En 1616, il doit partir pour le Bhoutan. En 1620, il fonde le monastère de Cheri dans la vallée de Thimphu. Et plusieurs années plus tard, celui de Simtokha Dzong qui l'a aidé à consolider son contrôle sur l'ouest du Bhoutan.

En 1634, il remporte la bataille des Cinq lamas et a uni le Bhoutan en un seul État, établissant le double système de gouvernement. Zhabdrung Ngawang Namgyal est décédé en 1651. Cependant, les gouverneurs locaux se sont mis d’accord pour garder sa mort secrète pendant 54 ans afin d’éviter des querelles dynastiques. Ils ont simplement annoncé que Zhabdrung était parti en retraite silencieuse et ont émis régulièrement des ordres en son nom. Zhabdrung repose dans le monastère Punakha Dzong.

L'anniversaire de la mort de Zhabdrung est un jour férié et de deuil national au Bhoutan. Il est célébré le 4e jour du 10e mois du calendrier bhoutanais. Cette date tombe en avril ou mai selon le calendrier grégorien.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mai 2025

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

6 mai : le jour du couronnement de Charles

Au Royaume-Uni, le Jour du couronnement est jour férié qui commémore le couronnement du roi Charles III, le 6 mai 2023 en l’abbaye de Westminster.

 

Au Royaume-Uni, le Jour du couronnement (Coronation Day) est jour férié qui n’est pas chômé (il ne l’a été qu’en 2023). Ce jour-là le drapeau de l'Union doit flotter sur tous les bâtiments gouvernementaux. Les organisations locales sont encouragées à suivre cet exemple. Ce jour commémore chaque année, le couronnement du roi Charles III, monté sur le trône le 8 septembre 2022, à la mort de sa mère, la reine Élisabeth. Après une période de deuil, le nouveau roi n’a reçu la couronne de Saint Edouard que le 6 mai 2023 en l’abbaye de Westminster. Charles prêta serment, fut oint d'huile sainte et reçut les insignes du couronnement. Après la cérémonie, il fut intronisé et reçut les serments d'allégeance du peuple. La reine consort Camilla fut ointe, couronnée et intronisée lors d'une cérémonie similaire, mais plus courte et plus simple.

Charles voulait une cérémonie moins fastueuse que celle du 2 juin 1953 qui avait couronné Élisabeth, mais le couronnement de Charles a tout de même réuni environ 2 200 invités venus de plus de 200 pays ; s'agissant d'un événement d'État financé par le gouvernement, c'est le gouvernement britannique qui a établi la liste des invités.

Ne pas confondre le jour du Couronnement avec le jour de l'Accession (au trône), célébré le 8 septembre. Les deux sont des jours de flottaison du drapeau dans tout le royaume.

Le couronnement d’un monarque bien moins populaire que ne l’était sa mère a renforcé les rangs du mouvement républicain qui militait pour d’adoption d’une constitution républicaine après le décès de la reine Élisabeth. Il n’y est pas parvenu mais n’a pas baissé les bras, au contraire.

Le 6 mai 2023, à Trafalgar Square se dresse une grande statue de bronze du roi Charles Ier, monarque du XVIIe siècle destitué par le Parlement et exécuté en 1649, quelque 1 500 manifestants, vêtus de jaune pour être le plus visibles possible, étaient rassemblés à côté de la statue pour scander "Pas mon roi" lors du passage du cortège royal.

Selon les sondages, les plus jeunes générations sont bien moins attachées à la monarchie que ne le sont les Britanniques plus âgés. La question se pose également chez les 14 autres pays membres du Commonwealth sur lesquels règne Charles III. La Barbade est devenue une république en 2021 et la Jamaïque envisage de faire de même, la Nouvelle Zélande en parle…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2025

6 mai 2003, le roi Charles III salue ses sujets (photo Katie Chan)

 
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5 mai : la journée internationale de la langue portugaise

Le portugais est la langue officielle de neuf pays (Brésil, du Portugal, de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, de São Tomé et Príncipe et du Timor-Leste) soit quelque 260 millions de personnes.

 

Le portugais est la langue officielle de neuf pays (Brésil, du Portugal, de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, de São Tomé et Príncipe et du Timor-Leste) soit quelque 260 millions de personnes. C’est la cinquième plus utilisée dans l'espace Internet et c’est aussi la plus parlée dans l'hémisphère sud. Le 5 mai 2009, les neuf ministres de la Culture de la Communauté des pays de langue portugaise (Comunidade dos Países de Língua Portuguesa) se réunissaient pour la première fois. C’est l’anniversaire de cette réunion, au Cap-Vert, qui a été retenu pour célébrer la langue portugaise dans le monde.

La date du 5 mai a été ensuite officialisée par l’Unesco en 2019, sous le nom de  Dia da Língua Portuguesa e da Cultura. Pour le Secrétaire général António Guterres, lui-même portugais, la langue est « un trésor inestimable qui transcende les frontières et les océans ».

Le portugais est une langue très célébrée car elle fait aussi l’objet d’une journée nationale au Brésil, chaque 5 novembre, en hommage à Rui Barbosa, écrivain et homme politique brésilien, né le 5 novembre 1849, qui l’a particulièrement étudié. Quant au Portugal, sa fête nationale, le 10 juin, est aussi l’occasion de célébrer la langue portugaise. C'est ce jour-là que, en 1580, que mourut l'un des plus grands poètes lusophones, Luis Camões.

Língua portuguesa

Última flor do Lácio, inculta e bela,
És, a um tempo, esplendor e sepultura:
Ouro nativo, que na ganga impura
A bruta mina entre os cascalhos vela...

Amo-te assim, desconhecida e obscura.
Tuba de alto clangor, lira singela,
Que tens o trom e o silvo da procela,
E o arrolo da saudade e da ternura!

Amo o teu viço agreste e o teu aroma
De virgens selvas e de oceano largo!
Amo-te, ó rude e doloroso idioma,

em que da voz materna ouvi: "meu filho!",
E em que Camões chorou, no exílio amargo,
O gênio sem ventura e o amor sem brilho!

(Olavo BilacPoesias, 1964)

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mai 2025

 
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Japon, écologie, 4 mai Bruno Teissier Japon, écologie, 4 mai Bruno Teissier

4 mai : au Japon, un jour férié pour se mettre au vert

Comment une journée dédiée à la nature participe à la révision de l’Histoire japonaise du XXe siècle par la droite nationaliste japonaise.

 

On peut s’étonner que les Japonais aient dédié à la verdure un jour férié qui n’a rien de religieux ni de mémoriel. Officiellement, la Journée verte du 4 mai est juste une journée pour exprimer sa gratitude pour les bienfaits et communier avec la nature. Il est vrai que les Japonais sont particulièrement bien dotés en jours fériés, quinze au total et s’ils tombent un dimanche, le lundi qui suit est férié.

En fait le 4 mai est un jour férié et chômé depuis plusieurs décennies, en vertu d’une loi qui veut qu’un jour coincé entre deux jours fériés soit lui aussi un jour chômé. Cette période correspond à ce que les Japonais appellent la Golden week : une succession de jours fériés et chômés (29 avril, 3 mai et 5 mai) qui, avec les week-ends, peuvent certaines années, générer jusqu’à 10 jours de vacances. Le 4 mai était un jour férié sans attribution jusqu’en 2007, date à laquelle est est devenue la Journée de la verdure, ou Midori no Hi (みどりの日). Cette invention n’a rien d’une démarche écologique, on doit cette journée à l’ambition de la droite nationaliste japonaise de réviser l’Histoire du pays.

En 1989, l’empereur Hiro Hito est mort emportant avec lui une page sombre de l’histoire du Japon. Allié à Hitler, il avait été un acteur majeur de la Seconde Guerre mondiale. L’anniversaire de l’empereur faisant office de fête nationale du Japon, celle-ci a été transférée au 23 décembre, anniversaire de son fils Akihito. Pour ne pas perdre la trace d’une date qui a été fêtée de 1926 à 1989, sans pour autant faire référence à l’empereur controversé, on a gardé le 29 avril comme jour férié et chômé en lui attribuant une fête de la nature qui ne pouvait pas prêter à polémique. Avec le temps, la mémoire gouvernementale est devenue moins pudique. Un courant conservateur nationaliste qui a le vent en poupe n’a cessé de vouloir réviser l’Histoire pour en donner une version plus complaisante à l’égard du régime autoritaire d’avant-guerre. La révision de la liste des jours fériés en 2005-2006 (sous les premiers ministres Jun'ichirō Koizumi et Shinzō Abe) est un témoignage parmi d’autres de ce révisionnisme. Le 29 avril est ainsi redevenu un jour d’hommage à l’empereur Hiro Hito. Il fallut caser ailleurs, la Journée de la verdure, la date du 4 mai étant libre de toute attribution, cela lui donnait une raison d’être. D’autant que beaucoup de Japonais profitent de ces congés de printemps pour se mettre au vert.

On s’est pris au jeu, divers événements sont été organisés chaque 4 mai à travers le pays pour aider les citoyens à se familiariser davantage avec la nature, comme l'ouverture gratuite des parcs nationaux et autres parcs publics lors de la Journée de la verdure.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2025

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

3 mai : la fête des croix dans le monde hispanique

La Fête des Croix est une fête catholique célébrée dans de nombreuses villes d'Espagne et d'Amérique latine le 3 mai, qui donne lieu à de grandes festivités.

 

La Fête des Croix (Fiesta de las Cruces) est une fête catholique célébrée dans de nombreuses villes d'Espagne et d'Amérique latine le 3 mai, jour où l' Église catholique commémorait l’Invention de la croix du Christ (Invención de la Santa Crùz). L’Invention, au sens de « découverte » (du latin invenio, « découvrir »).

Les origines de cette fête remontent à la légende selon laquelle, Hélène, la mère de l'empereur Constantin, aurait découvert la croix utilisée lors de la crucifixion de Jésus (autrement dit, la Vraie Croix) en 326 lors de son pèlerinage à Jérusalem.

Après la réforme liturgique réalisée par le pape Jean XXIII en 1960 avec le motu proprio Rubricarum instructum , elle perdit de son importance dans le calendrier romain et a été déplacée au 14 septembre.

En dépit de cette réforme du calendrier liturgique par le Vatican, le 3 mai est demeuré un jour de fête important en Espagne et en Amérique latine, notamment au Pérou, en Équateur... Des Croix de mai (Cruz de Mayo) sont installées dans les rues, les places ou d’autres lieux libres d’accès. Elles sont "habillées", décorées de fleurs et de rubans, par des femmes organisées en association de quartier. Dans certaines villes, ces croix de mai peuvent être plusieurs centaines, les gens passent d'une croix à l'autre en chantant et en dansant dans les rues.

L’origine païenne de cette fête est évidente, les peuples celtes, germaniques et slaves, avaient coutume autour du 1er mai de décorer les arbres de ruban comme cela se fait encore le 23 avril en Roumanie. Bien avant le christianisme, c’était une célébration au printemps, de la fertilité.

Dans certaines villes, comme a Cordoue, la fête du Dia de la Cruz a pris une telle importance touristique qu’elle a été déplacée au premier week-end de mai, voire se déroule sur toute une semaine, comme dans le quartier de Santa Cruz à Alicante. Certaines localités organisent même un concours et décernent des prix aux plus belles croix. À Santa Cruz de Ténérife, ce jour-là est aussi l’anniversaire de la fondation de la ville.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mai 2025

à Cordoue (Espagne) (photo : Pedronchi)

 
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1er mai : journée festive en Finlande

Comme dans la plupart des pays hors du monde anglo-saxon, le 1er mai est férié en Finlande mais c’est l’occasion d’une grande fête joyeuse qui célèbre les travailleurs, les étudiants et l’arrivée du printemps. C’est Vappu, dont les festivités commencent la veille.

 

Comme dans la plupart des pays hors du monde anglo-saxon, le 1er mai est férié en Finlande mais c’est l’occasion d’une grande fête joyeuse qui célèbre les travailleurs, les étudiants et l’arrivée du printemps.

Les festivités commencent la veille. À 18h, le 30 avril, une statue du centre d’Helsinki, surnommée Havis Amanda, est coiffée d’un chapeau d’étudiant à l’aide d’une grue, sous les acclamations du public. Autour la foule est coiffée du même chapeau blanc, les ylioppilaslakki, que portent les étudiants lors de la remise de leur diplôme qui vient juste d’avoir lieu. Il s’ensuit une folle soirée très animée et très alcoolisée comme il se doit dans les pays nordiques.

Le lendemain, 1er mai, le pique-nique du parc de Kaivopuisto est un incontournable de la fête à Helsinki, celui d’Ullanlinnanmäki est également très fréquenté. La fête du premier mai en Finlande est connue sous le nom de Vappu qui fait référence à sainte Walpurgis, une religieuse du VIIIe siècle célébrée le 1er mai. Justement le moment où à l’époque païenne, on célébrait le printemps. La fête ne se limite pas à la capitale, dans les autres villes de Finlande, on a aussi pris l’habitude de coiffer une statue et de pique-niquer dans les parcs.

Longtemps cette fête a été cantonnée à la haute société avant que la gauche s’en empare pour en faire une festivité. La bourgeoisie célébrait cette journée en faisant de l'équitation, profitant de la verdure printanière, et en organisant des fêtes à la maison, en buvant du sima une boisson gazeuse alcoolisée, entre amis et en famille. Vappu est devenu la fête des travailleurs – la fête du Travail. Dans les années 1970, lorsque les partis politiques de gauche sont devenus très populaires en Finlande, des milliers de personnes participaient aux défilés, brandissant des drapeaux rouges, organisés dans les grandes villes finlandaises. Aujourd'hui, le climat politique a bien changé et les étudiants sont les plus visibles parmi les fêtards que les syndicalistes.

Outre la consommation du sima, la fête de Wappu est aussi connue pour ses beignets sucrés, les munkki et gâteau en forme d’entonnoir, les tippaleipä. Ces douceurs de la haute société depuis le XVIIIe siècle, mais ils deviennent une friandise officielle du 1er mai au XXe siècle.

Le 1er mai, l'Orchestre de la ville d'Helsinki perpétue la tradition du 1er mai depuis 1883, en donnant deux matinées du 1er mai au Centre musical d'Helsinki. Quant au bal traditionnel du 1er mai des musiciens de l'Union des étudiants, il a lieu à l'ancienne maison des étudiants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mai 2025

Havis Amanda coiffée de son chapeau blanc

 
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Fêtes traditionnelles, Suède, 30 avril Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, Suède, 30 avril Bruno Teissier

30 avril : la nuit de Walpurgis en Suède

La Suède s’apprête à passer la plus longue nuit de l’année : « la nuit des bûchers », jadis censés éloigner sorcières et mauvais esprits, aujourd’hui moyen festif de se débarrasser de tout ce qui a été accumulé dans l’année et qui ne sert plus…

 

La Suède s’apprête à passer la plus longue nuit de l’année : « la nuit des bûchers », jadis censés éloigner sorcières et mauvais esprits, aujourd’hui moyen festif de se débarrasser de tout ce qui a été accumulé dans l’année et qui ne sert plus : vieilles portes, vieux cartons, broussailles et branches d’arbre… peut-être aussi d’exorciser la pandémie de coronavirus contre laquelle la Suède a une attitude qui tranche avec celle de ses partenaires européens. Cette nuit de Walpurgis (Valborgsmässoafton) est aussi l’occasion de chanter autour du feu, de partager une soupe aux orties avec ses voisins et ses amis, et, pour les étudiants, reconnaissables à leur casquette blanche, de manifester bruyamment la fin de la période des examens !

En Finlande (Wappu), au Danemark comme en Allemagne du nord (Walpurgisnacht) et même en Alsace (Hexennacht), cette tradition des « feux de mai » est la même. Il s’agit de célébrer la fin de l’hiver, le retour du printemps et la fertilité retrouvée. Il n’en fut pas toujours de même. L’Église catholique a très souvent soupçonné que cette ancienne fête celte cachait, en réalité, un rassemblement de sorcières et menaça d’excommunication ses participants. Elle en profita, sous Innocent VIII (XVe siècle), pour lancer une véritable chasse aux sorcières qui ne s’achèvera qu’au XVIIIe siècle.

Quant au nom de Walpurgis, il désignerait une sainte abbesse anglaise, appelée Walpurga (morte en Allemagne en 779) que l’Église aurait mise en avant ce jour-là pour christianiser une fête trop païenne à son goût.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 avril 2025

 
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1878, Kirghizistan, fondation de ville, 29 avril Bruno Teissier 1878, Kirghizistan, fondation de ville, 29 avril Bruno Teissier

29 avril : l’anniversaire de Bichkek, capitale du Kirghizistan

Depuis son indépendance le Kirghizistan a mis en place plusieurs célébrations en rapport à son histoire nationale antérieure à l’URSS. Mais, cette Journée de Bichkek, chaque 29 avril, renvoie tout de même à la colonisation russe.

 

Depuis son indépendance le Kirghizistan a mis en place plusieurs célébrations en rapport à son histoire nationale antérieure à la création de l’URSS. Mais, la Journée de Bichkek (Бишкектин туулган күнү), l’anniversaire de la capitale du pays, chaque 29 avril, renvoie tout de même à la colonisation russe.

La capitale kirghize a pour origine la forteresse de Pishpek, construite par le Khanat de Kokand, y a deux cent ans exactement, en 1825, dans le but de contrôler les routes caravanières locales et collecter le tribut des tribus kirghizes. On comprend que ces dernières aient encouragé les Russes à en prendre possession. Une fois la forteresse conquise (en 1860), ces derniers fondent la ville de Pishpek en 1878, le 29 avril. C’est cet anniversaire que l’on fête aujourd’hui. Cette ville deviendra, en 1926, la capitale de la république soviétique du Kirghizistan, et sera baptisée Frouzé, du nom d’un compagnon de Lénine. En 1991, la ville sera renommée Bichkek, un terme kirghiz proche du nom de la forteresse initiale et qui désigne un fouet servant à remuer le koumis, la boisson de lait fermenté nationale. C’était quelques semaines avant que le Kirghizistan accède à l'indépendance et que l’URSS disparaisse.

La cérémonie du 29 avril se déroule devant le monument dédié à Baityk Kanayev (1820-1886), l'un des chefs de file de la lutte contre l'oppression du khanat de Kokand. Ce héros national se rangera ensuite sous la protection des Russes. Il sera même invité à Saint-Pétersbourg en 1867 pour la cérémonie du couronnement de tsar Alexandre II.

En ce 29 avril, des événements festifs ont lieu tout au long de la journée dans tous les coins de la capitale, avec pour point culminant, un concert sur la place. T. Usubalieva, qui débute à 18h00.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 avril 2025

Le monument dédié à Baitik Kanayev

 
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1924, Zambie, héros national, 28 avril Bruno Teissier 1924, Zambie, héros national, 28 avril Bruno Teissier

28 avril : l’anniversaire de Kenneth Kaunda

Kenneth Kaunda est le père de l’indépendance de la Zambie, il est mort en 2021, à l’âge de 97 ans. Il était né le 28 avril 1924 et son anniversaire, Kenneth Kaunda Day, est un jour férié.

 

Kenneth Kaunda est le père de l’indépendance de la Zambie, il est mort en 2021, à l’âge de 97 ans. Il était né le 28 avril 1924 et son anniversaire, le Kenneth Kaunda Day, est un jour férié.

Il s’était fait remarquer dès 1953 comme un leader politique luttant pour les droits des Africains au sein de la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, dominée par les Blancs et sous domination britannique. En 1955, il est emprisonné, et condamné aux travaux forcés, pour avoir distribué des tracts jugés subversifs par les autorités. Une fois libéré, Kaunda crée son propre parti, le Zambian African National Congress.

Un an plus tard, ce parti est interdit et Kaunda retourne en prison. Son incarcération fera de lui un militant radical pour l’indépendance.

C’est lui qui négocie l'indépendance de la Rhodésie du Nord. Celle-ci est proclamée le 24 octobre 1964 et le pays prend le nom de Zambie. Kenneth Kaunda en devient le premier président de la République. Il va instaurer un régime à la fois nationaliste et socialiste mais non démocratique. Influencé par l’URSS, il a collectivisé l’agriculture et nationalisé, à grands frais, les mines de cuivre, qui représentaient 90 % des recettes en devises du pays. Mais le prix du cuivre va s'effondrer alors les prix du pétrole importé va grimper en flèche… La Zambie qui était l'un des pays les plus riches d’Afrique subsaharienne, au moment de son indépendance, avait cumulé 8 milliards de dollars de dette en 1991. Cet appauvrissement a provoqué de violentes émeutes populaires, dans un contexte d’effondrement du camp dit socialiste. Kaunda qui avait instauré un régime à parti unique et régné en autocrate pendant un quart de siècle, est contraint d’organiser des élections libres en 1991, les premières de l’Histoire de la Zambie. Il perd ces élections face au syndicaliste Frederick Chiluba et se retire du pouvoir pacifiquement, comme l’avait fait Nyerere (son homologue tanzanien dans les mêmes circonstances). Ce qui n’est pas si courant en Afrique. Kaunda quittera la vie politique en 1998 et se consacrera à des œuvres caritatives jusqu’à son décès en 2021.

Kenneth Kaunda fut l'un des plus fermes opposants au régime raciste d'apartheid en Afrique du Sud. Il avait offert une solide base arrière au Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela, qui organisait depuis Lusaka la lutte armée contre le pouvoir blanc. Sa longévité à fait de Kenneth Kaunda un vieux sage du continent, il a même fini sa vie avec le surnom de par Gandhi africain. Ce qui explique que l’on cultive sa mémoire, pas seulement en Zambie.

Son anniversaire, qui est un jour chômé, est marqué par diverses festivités, comme l’organisation d’un marathon (marathon Kenneth Kaunda), ou activités à vocation écologique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 avril 2025

Timbre émis à l’occasion des 50 ans de Kenneth Kaunda

 
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27 avril : les Slovènes célèbrent leur résistance à l’occupant nazi

La Journée de la résistance contre l'occupant (nazi) fait référence à une toute première réunion, en avril 1941, de politiques et d’intellectuels slovènes décidant former un front de libération.

 

Ce jour férié slovène fait référence à la Seconde Guerre mondiale. La Slovénie était alors partie intégrante du royaume de Yougoslavie qui fut attaqué par l’Allemagne, le 6 avril 1941. L’armée royale n’a pas résisté longtemps, Belgrade a capitulé au bout de 12 jours et la Wehrmacht n’a pas tardé à atteindre la Slovénie. Le 26 avril, Hitler était à Maribor. Le territoire slovène sera divisé entre les puissances occupantes : l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. Une zone autour de Brežice sera également occupée par le NDH fasciste croate.

Ce même 26 avril 1941, des Slovènes décident de résister à l’occupant. Des représentants du Parti communiste de Slovénie, des chrétiens-socialistes, de Sokolov et des travailleurs culturels se réunirent dans la maison de l'écrivain Josip Vidmar à Rožna dolina, dans la banlieue de Ljubljana pour établir un Front anti-impérialiste qui, après l'attaque allemande contre l'Union soviétique, le 22 juin 1941, sera rebaptisée Front de libération de la nation slovène (Osvobodilna fronta Slovenskega naroda) ou simplement OF.

À l’issue de la guerre, le 27 avril 1944, le Comité provincial de libération nationale du littoral slovène a déclaré le 27 avril jour férié national et jour de congé. Il y a eu un petit cafouillage sur la date entre le 26 et le 27 qui ne sera pas corrigé. C’est ainsi qu’a été instaurée la Journée de la résistance contre l'occupant (Dan upora proti okupatorju) aussi appelée Journée du Front de libération (Dan osvobodilne fronte). Cette journée sera ensuite confirmée par une loi de 1948. Mais, cette date a profondément irrité les Serbes car elle soulignait le fait que les Slovènes se sont entrés en résistance bien avant eux. Les communistes serbes et croates ont, en effet, attendu le 4 juillet pour se mobiliser, suite à un appel à la mobilisation de Staline.

Pour ne pas irriter Belgrade, les Slovènes vont s’abstenir de célébrer cette date à partir de 1952, son abolition officielle sera même prononcée en 1958. Arguant que les premières actions partisanes ont été organisées contre l'occupant fasciste ont commencé sur le sol slovène à partir du 22 juillet 1945, Belgrade imposera la date du 22 juillet comme Journée du Front de libération.

Finalement, en 1968 à la faveur d’une libéralisation et d’une décentralisation de la Yougoslavie, la Slovénie va pouvoir réinstaller la date du 27 avril. Elle a depuis été célébrée chaque année. La  cérémonie principale se déroule dans une localité différente tous les ans. Pour ce 27 avril 2025, c’est à Tržič, en Haute-Carniole, qu’elle a lieu.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 avril 2025

 
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