16 mai : la mémoire des massacres de l’ère Saddam Hussein et de Daech

 

En Irak, c’est une triste commémoration qui se déroule chaque année le 16 mai. Ce jour-là, en 2003, on découvrait une première fosse commune où reposaient des victimes du régime du Baas. Selon des données irakiennes, il existe des centaines sites comme celui-ci. Près de 300 ont été exhumés depuis 2003 d’autres restent encore à localiser. Elles contiendraient quelque 400 000 personnes. L’Irak est l’un des pays au monde comptabilisant le plus grand nombre de personnes disparues au cours du demi-siècle écoulé. Peut-être un million de personnes. L’exhumation des fosses communes est essentielle pour garantir le droit à la vérité sur les violations des droits humains sous le régime de Saddam Hussein, mais aussi sous l’occupation de l’État islamique.

En 2007, le Conseil des ministres irakien a désigné le 16 mai Journée nationale des fosses communes (يوم المقابر الجماعية). Cette journée permet de se souvenir notamment des massacres de Halabja et d'Anfal (qui visait principalement les Kurdes), des victimes du soulèvement de Sha'ban, les assassinats d’intellectuels et e religieux, chiites en particulier. Les fosses communes découvertes à ce jour, contenaient principalement les restes de musulmans chiites, de Kurdes et de chrétiens assyriens tués pour leur opposition au régime entre 1983 et 1991.

Pour faire progresser la justice et la responsabilisation des victimes et de leurs familles, le gouvernement irakien devrait intensifier ses efforts pour exhumer les tombes, identifier les victimes, restituer les restes aux familles pour qu’elles puissent être enterrées dans les règles, délivrer des certificats de décès et indemniser les familles, comme l’exige la loi irakienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2025

Des restes humains découverts en 2008 dans une fosse commune au Kurdistan irakien (photo : James Gordon)

 
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