L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
11 novembre : en Allemagne, à 11 heures 11, c’est Karnaval !
Les Allemands ont oublié la Grande Guerre. Chaque année à Cologne, Düsseldorf et Mayence, débute le carnaval, à 11 heures 11 exactement, pour se terminer le mercredi des cendres !
Les Allemands, comme les Autrichiens, ont oublié la Grande Guerre. Chaque année à Cologne, Düsseldorf et Mayence, débute le carnaval, à 11 heures 11 exactement, pour se terminer le mercredi des cendres ! En réalité, cette date, la plus précoce de tous les carnavals allemands, marque seulement le démarrage des préparatifs, mais cela se traduit par des festivités débridées dans les rues de plusieurs villes allemandes. Le Karnaval officiel se déroule du 16 février au 22 février 2023, avec un point culminant le 20 février.
Aujourd’hui, on proclame le « Narrenreich », c’est-à-dire le royaume des fous qui dispose d’une constitution de onze articles et d’un conseil des onze (Elferrat) ! À sa tête, un couple princier à sa tête qui va défiler toute la journée de 11 novembre à travers la ville dans un immense cortège de fanfares, de majorettes, de déguisements de toutes sortes. «Kölle alaaf !» « Vive Cologne ! » ou « Cologne avant tout ! » dans le dialecte local. Le cérémonial est à peu près identique à Düsseldorf, Mayence et dans d’autres villes mais les festivités de Cologne sont les plus spectaculaires.
Pourquoi tous ces 11 ? le nombre 11 est considéré depuis le Moyen Âge comme le nombre fou, coincé entre le 10 des dix commandements et le 12 des apôtres. Un voisinage impressionnant pour ce 11 perçu, par contraste comme un nombre transgressif, le nombre du vice.
En allemand, le nombre onze s’écrit ELF. Certains y ont vu une référence à la devise de la République française Égalité, Liberté, Fraternité, laquelle a eu un grand retentissement en Rhénanie où elle a suscité de grands espoirs au tout début du XIXe siècle, et c’est à cette époque que s’est formalisée la coutume festive des carnavals rhénans. À partir de 1823 (fondation du comité des fêtes de Cologne), les couleurs de la République française dominaient lorsque le Karnaval a été de nouveau autorisé par l'occupant prussien, totalement étranger à cette culture carnavalesque. Les participants y portaient des tricornes et des bonnets qui rappellent ceux des jacobins français. La référence révolutionnaire s’est par la suite estompée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2022
10 novembre : il y a 200 ans, le Panama se soulevait contre l’Espagne
C’est le jour du soulèvement de Los Santos qui permis au pays de déclarer sa première indépendance
Le 10 novembre est célébré chaque année au Panama comme le jour du soulèvement de Los Santos. Ce jour férié commémore le début de la lutte du Panama pour l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne en 1821.
C’est une jeune femme qui a poussé selon la terminologie locale le premier cri (grito) de l’indépendance (El Primer Grito de Independencia de la Villa de Los Santos). Il a eu lieu à La Villa de los Santos. La jeune femme s’appelait Rufina Alfaro qui vivait dans un petit village près de Los Santos. Le 10 novembre 1821, elle a pris la tête d’un groupe de Panaméens, criant « Viva la Libertad » (Vive la liberté). Des gens armés de bâtons et de pierres se sont emparés des casernes espagnoles sans verser une seule goutte de sang. Ce récit est quelque peu légendaire mais le soulèvement de Los Santos a bel et bien eu lieu. Il a permis à des citoyens de la péninsule d'Azuero de déclarer leur indépendance à l’égard de l'Espagne. Cependant, le Panama va être intégré à une Grande Colombie dont il ne se séparera que le 3 novembre 1903. Le pays célèbre donc deux indépendances.
Le Jour de l'Insurrection de Los Santos est l'une des Fiestas Patrias du Panama - des jours fériés dédiés à la lutte du pays pour l'indépendance qui rythme le mois de novembre. Il est largement célébré dans tout le Panama avec des défilés colorés, de la musique et des danses folkloriques, des événements culturels et d'autres festivités.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 novembre 2021
9 novembre : l'incontournable pèlerinage à Colombey-les-Deux-Églises
Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle est chaque année une journée importante de la scène politique nationale
La France est une république laïque mais cela n’interdit pas les pèlerinages et le culte des saints. Parmi les cérémoniaux les plus incontournables, en particulier en période préélectorale, celui de se rendre à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne où est enterré Charles De Gaulle. Ce petit village de la Haute-Marne est si médiatisé qu’il reçoit chaque année quelque 150 000 touristes. Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle, le 9 novembre 1970, est une de ces journées importantes de la scène politique nationale et de l’année gaullienne. L’an dernier, le président Macron y avait marqué la fin des célébrations de l’année De Gaulle, organisée pour le 130e anniversaire de sa naissance, les 80 ans de l’appel du 18 juin et le cinquantenaire de sa mort.
Cette année pas d’anniversaire particulier, mais une présidentielle en vue. Ce qui rend obligatoire la visite à la figure tutélaire, célébrée de l’extrême droite à la gauche, chacun revendiquant une partie de son héritage. Sont notamment attendus le Premier ministre, Jean Castex, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et les cinq candidats au congrès des Républicains, ainsi que Christian Jacob, le président de LR. Depuis 2012, le RN envoie un représentant. Nicolas Dupont-Aignan sera présent aussi, ainsi que Florian Philippot, sauf si son refus de montrer un pass sanitaire lui fait renoncer. Le pétainiste Éric Zemmour aura, lui, la décence de s’abstenir de venir. On notera que le 9 novembre (anniversaire de la Nuit de cristal) est aussi à l’échelle mondiale, la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme.
Depuis la mort du général-président, Colombey-les-Deux-Églises, le village de 700 habitants où De Gaulle a terminé sa vie, est devenu un lieu de commémoration, avec l’édification en 1972 d’une croix de Lorraine, haute de 43,50 mètres, et l’inauguration, en 2008 par Jacques Chirac, d’un mémorial de 1 600 mètres carrés. La maison du grand homme, La Boisserie, achetée en 1934 comme résidence secondaire, est aujourd’hui un autre lieu de mémoire.
À 9 h 30, débute le traditionnel accueil républicain au sein de la Mairie de Colombey-les-Deux-Églises. À 11 h 10, un accueil républicain est prévu à la Croix de Lorraine, à la suite de cela une cérémonie se déroulera aux abords du monument.
Certains politiques, comme Anne Hidalgo, profiteront du voyage pour faire une visite au Mémorial de Verdun, à deux jours des célébrations du 11 novembre, à ainsi qu’à la nécropole nationale de Douaumont.
En ce 9 novembre, Marine Le Pen candidate à la Présidentielle 2022 a choisi de faire une visite à Bayeux (Calvados), ville d’un discours fameux du général De Gaulle en 1944. Elle déposera ensuite une gerbe de fleurs devant la Croix de Lorraine à Courseulles-sur-Mer.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2021
Mise à jour 9 novembre 2024 : Cette année, pas d’élections en vue. La seule personnalité à avoir fait le voyage pour son adoubement dans ce lieu symbolique est, bien sûr, Michel Barnier, le nouveau premier ministre.
Dans l’opposition, le mythe est aujourd’hui cultivé par Jordan Bardella, qui a choisi précisément ce 9 novembre pour faire paraître son livre promotionnel, Ce que je cherche (Fayard). On n’a pas dû lui dire que les origines du parti qu’il préside sont justement l’antigaullisme.
8 novembre : la Journée des anciens combattants autochtones du Canada
Des centaines d’entre eux ont laissé leur vie pour une patrie jusque-là peu reconnaissante
Le Canada se souvient qu’il était habité avant l’arrivée des Européens. Après la journée des enfants martyrs des pensionnats réservés aux autochtones, c’est aujourd’hui la Journée nationale des anciens combattants autochtones. Des centaines d’entre eux ont laissé leur vie pour une patrie canadienne jusque-là peu reconnaissante.
Durant la guerre de 1812, ils ont été de précieux alliés pour la protection du Canada, ils ont aidé à protéger les citoyens de ce pays nouveau contre les attaques et les invasions des Américains. Depuis, des milliers d’entre eux ont servi avec bravoure lors des deux guerres mondiales et de la guerre de Corée.
Selon les statistiques fournies par Anciens Combattants Canada, plus de 7 000 Autochtones ont servi en Corée. Cependant, ce nombre n'inclut pas les Indiens non inscrits, les métis ou les Inuits. En les comptant, le total réel serait plus proche de 12 000. Lorsque les anciens combattants autochtones sont rentrés de Corée, bon nombre d'entre eux ont été confrontés aux lourdeurs bureaucratiques. Certains d'entre eux se sont vus refuser le soutien et les services offerts aux non-autochtones, tandis que d'autres ont perdu les avantages offerts aux autochtones vivant dans les réserves. Bon nombre d'entre eux n'ont reçu aucune compensation parce que le ministère des Anciens Combattants croyait que les compensations devraient être payées par le ministère des Affaires indiennes, et vice versa.
Pourtant, certains de ces anciens combattants comptent parmi les soldats, aviateurs et marins les plus décorés de l’histoire militaire du Canada. Le Sergent Tommy Prince était membre de 2e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry à Kapyong, et c’est l’un des soldats autochtones les plus décorés au Canada.
La Journée des vétérans autochtones a été instaurée en 1994 à l’initiative de l’Association nationale des anciens combattants autochtones, après une première célébration à Winnipeg en 1993. Elle a ensuite été étendue à l’ensemble du pays sous le nom de « Journée nationale des vétérans autochtones », que l’on célèbre le 8 novembre de chaque année, soit trois jours avant le 11-Novembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2021
7 novembre : la 50e édition du marathon de New York
La course à pied la plus prestigieuse au monde se déroule ce dimanche dans les rues de l’agglomération new-yorkaise
C’est la course à pied la plus prestigieuse au monde qui se déroule ce dimanche dans les rues de l’agglomération new-yorkaise : quelque 50 000 participants et deux millions et demi de spectateurs le long du parcours.
Le marathon de New York qui est organisé chaque premier dimanche de novembre est un événement mondial, retransmis en direct aux États-Unis par NBC et en Europe par BeIN. Tout a commencé très modestement en 1970 autour de Central Park, avec quelques dizaines de participants et une inscription à un dollar. C’est le film Marathon Man (1976) qui lui a donné une véritable notoriété internationale, au point que pour s’inscrire aujourd’hui, il faut affronter liste d’attente et loterie. Très symboliquement, le parcours traverse les cinq boroughs de New York.
La course débute à Staten Island par la traversée du Pont Verrazano. C’est là que sont prises les photos les plus spectaculaires de la masse compacte des marathoniens passant d’une rive à l’autre. Ceux-ci traversent ensuite Brooklyn, puis le Queens et rejoignent Manhattan par le pont Queensboro et empruntent la 1re avenue. Après une petite incursion dans le Bronx et une boucle autour de Central Park, le marathon se termine sur la 5e avenue. L’épreuve mélange amateurs, entraînés ou non, et des athlètes de haut niveau, pour certains de véritables professionnels, notamment parmi les coureurs africains. Une fois sur deux, depuis les années 1990, le vainqueur est un Kenyan. Cette année, pas d’Européens. La réouverture des frontières après la fermeture sanitaire, pour les ressortissants de l’espace Schengen, entre autres, sera effective ce 8 novembre… soit le lendemain de la course.
La participation au marathon de New York ne s’improvise pas. Les préinscriptions sont possibles entre le 2 janvier et le 1er mai. sur le site officiel mais comme il y a cinq fois plus de demandes que de places, une loterie est organisée le 1er juin. Si vous êtes tiré au sort (un sur 5 environ), il faudra débourser un peu plus de 300 euros pour obtenir un dossard (en 1970, c’était un dollar). Ce qui donne doit au ravitaillement, mais pas au logement. La pénurie vient du fait que les trois quarts des dossards sont cédés à des agences de voyages qui les revendent en même temps que les vols et l’hébergement à des prix assez prohibitifs. Comme il y a aussi des listes d’attente chez les voyagistes, c’est la loi de l’offre et de la demande. Le marathon est une affaire très rentable pour ceux qui l’organisent.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 novembre 2021
6 novembre : la fête des morts des Suédois et des Finlandais
C’est Alla helgons dag est une fête très intimiste, en lumière et en musique, une fête très intimiste, en lumière et en musique.
C’est aujourd’hui, premier samedi de novembre, qu’en Suède, on commémore les morts. Alla helgons dag est une fête très intimiste, en lumière et en musique.
Hier soir, les Suédois et les Finlandais sont allés allumer des bougies ou des lanternes sur leurs tombes de famille. L’usage remonte à un peu plus d’un siècle, quand les familles bourgeoises ont commencé à se rendre au cimetière avec des bougies destinées aux tombes des enfants décédés et des pots de bruyère, la plante qui résiste le mieux au froid.
Aujourd’hui, la plupart des Suédois sont en congé et beaucoup n’ont pas travaillé hier après-midi, les entreprises ayant offert la demi-journée. Le jour des morts est une fête privée, occasion de repas de famille. L’après-midi, on peut se rendre dans une église où traditionnellement se joue de la musique classique. Mais les temps changent ; autrefois, les magasins étaient tous fermés pour le jour des morts. C’est de moins en moins le cas aujourd’hui...
Demain, premier dimanche de novembre, c’est Alla själars dag, les offices religieux seront dédiés aux morts de l’année dont le pasteur énumérera les noms, un à un.
Au sud du pays, l’ancienne Toussaint (Allhelgonadagen, le 1er novembre) correspondait à la fin des travaux des champs et à l’entrée dans le cycle de l’hiver. Dans le Nord, en Suède comme en Finlande, c’est le début de la saison du ski, dans une nuit presque totale.
Ce Jour des morts (Alla helgons dag) est célébré depuis 1953 en Suède et 1955 en Finlande, un samedi entre le 31 octobre et le 6 novembre (en remplacement du premier dimanche de novembre). Cela a permis de rajouter un jour férié au calendrier car à l’époque, on travaillait le samedi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 novembre 2021
5 novembre : à Puno, au Pérou, on célèbre la naissance de l'Empire inca
Le monde inca serait né un 5 novembre sur les bords du lac Titicaca, au sud du Pérou…
Selon une légende cultivée par l’office du tourisme local, le monde inca serait né un 5 novembre sur les bords du lac Titicaca, au sud du Pérou. La ville de Puno organise chaque année une grande fête identitaire et folklorique, inspirée par cette civilisation disparue : la leyenda que dio comienzo a la fundación del Imperio Incaico
Le Titicaca, aux confins de la Bolivie et du Pérou, est le lac navigable le plut haut du monde (3812 m d’altitude). C’est sur l’une de ses îles flottantes (constituées de roseaux) que démarre une fête singulière. Deux bateaux traditionnels en roseaux quittent l’île d’Uros entre 7 et 8 heures du matin, chargés de personnes en costume inca tel qu’on les découvre sur les rares documents qui restent de cette civilisation qui prospéra du XIIIe au XVIe siècle. Il s’agit de Manco Cápac et de Mama Ocllo, ainsi que de leur suite. Selon une légende inca, un homme et une femme, fils et fille du dieu soleil, seraient sortis des eaux du lac Titicaca pour débarquer près de la future ville de Puno et partir à la recherche d’un lieu propice à la fondation de l’Empire inca. La baguette d’or que leur a confié le dieu, leur indiquera le site de Cuzco, « nombril » du monde, capitale du futur empire.
Le frère et la sœur vont former un couple à l’origine des empereurs incas. Dès 10 heures, la foule se presse sur les rives du lac pour accueillir les deux bateaux chargés des deux personnages emblématiques (joués par des comédiens) et leur suite. L’avenue qui conduit au stade Torres Belón est noire de monde. Après avoir salué la foule, le couple et son cortège vont lentement fendre la foule jusqu’au stade où se tiendra l’essentiel des festivités, lesquelles débutent par de longues incantations, autrefois interrompues par le sacrifice d’un lama. Aujourd’hui, pour ne pas heurter la sensibilité du public, toute mise à mort d’animal a été supprimée du programme. Celui-ci se poursuit avec un concours de danses amérindiennes qui a les faveurs du public. Le stade de Puno est plein, plusieurs milliers de personnes assistent à ce spectacle donné en langue quechua par plus de 600 artistes. La diablata, la fameuse danse des diables, est toujours la plus remarquée. Cette journée du 5 novembre est l’apogée d’une semaine de fête qui a commencé le 1er novembre et se poursuit jusqu’au 7 novembre.
Hier, le 4 novembre, la ville de Puno fêtait aussi son anniversaire de manière plus discrète, par des concerts en plein air. Elle a été fondée en 1688 par les Espagnols. Mais, en 2018, pour les 350 ans de la cité, la fête avait été bien plus fastueuse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 novembre 2021
4 novembre : le Liberia fête aussi Thanksgiving
Calquée sur celle des États-Unis mais célébrée aujourd’hui, premier jeudi de novembre.
Le Liberia a aussi sa fête de Thanksgiving, calquée sur celle des États-Unis mais qui est célébrée aujourd’hui, premier jeudi de novembre. Rien d’étonnant à cela car le pays a été fondé, il a deux siècles, comme une colonie américaine afin d’y installer des esclaves libérés aux États-Unis. Ceux-ci ont importé cette coutume observée dans leur pays d’origine. Ces migrants ayant occupé le pouvoir à partir de l’indépendance en 1847, jusqu’à la fin du XXe siècle. Ils ont imposé cette fête à l’ensemble des peuples du pays, totalement étrangers à cette tradition qu’ils voient plutôt comme une manifestation de satisfaction de ceux qui les ont dominés pendant un siècle et demi.
Thanksgiving est une fête nationale au Liberia, mais sans avoir l’ampleur de la fête nord-américaine. Ceux qui la célèbrent se rendre dans leurs lieux de culte, principalement des églises chrétiennes. Ils y apportent les fruits frais de la récolte et, après la fin de l’office, les vendent aux enchères. Le repas traditionnel ce jour-là est composé de purée de manioc, de poulet et d’une casserole de haricots verts.
3 novembre : le Panama fête sa séparation de la Colombie
Comme chaque 3 novembre, un défilé militaire descend le Casco Viejo pour célébrer le jour de l'indépendance du Panama. Également appelé Jour de la séparation (Dia de separacion), car il commémore la sécession du Panama par rapport à la Colombie en 1903. Soucieux de voir s’achever au plus vite le fameux canal, les États-Unis ont mis tout leur poids politique et militaire pour provoquer la rupture entre Bogota et sa province de Panama. Les Nord-Américains vont ainsi pouvoir superviser la construction du canal dont ils conserveront le contrôle économique et militaire jusqu’en… 1989.
Dans les rues, enfants et adultes s'habillent en costumes traditionnels, portant un pollera et un montuno, et dansant El Tamborito ou El Atravesao, des danses traditionnelles. La tradition est principalement cultivée par les écoles qui, toute l’année, se préparent le défilé. Les parents dépensent beaucoup d'argent en instruments et uniformes quand leurs enfants font partie d'une fanfare.
Cette célébration se déroule pendant une période de vacances au Panama. Hier, c’était le Día de los Difuntos (Jour des morts), demain, on va fêter le drapeau et le 5 novembre, c’est la ville de Colón qui sera en fête. Soit une série de jours fériés qui permettent aux Panaméens de passer une semaine à la plage ou de visiter la famille dans le village d’origine.
Le 3 novembre marque le début d’un mois patriotique au Panama. Le 10 novembre est le jour où les Panaméens se souviennent du soulèvement à Villa Los Santos contre les Espagnols et enfin, le 28 novembre, on célèbre la fête nationale, une fête de l'indépendance, cette fois vis-à-vis de l'Espagne, en 1821.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2021
1er novembre : le Japon célèbre ses forces armées
C’est la Journée des Forces d’autodéfense qui remplacent depuis 1954 l’armée japonaise. En dépit de possibilités d’action limitées, c’est une des armées les plus puissantes du monde.
Le Japon célèbre son armée ou plutôt ses Forces d’autodéfense, car le Japon vaincu en 1945 est réputé ne pas avoir d’armée. « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation » affirme la constitution de 1947 qui lui a été dictée par le vainqueur américain. Cet article 9 de la loi fondamentale, initialement présenté comme une interdiction totale d'avoir une armée a été réinterprétée en 1954 comme une simple interdiction de comportements offensifs, laissant au Japon le droit d'avoir des troupes exclusivement pour la défense du pays. La géopolitique régionale avait évolué, en pleine guerre froide, il devenait important pour les Occidentaux que le Japon puisse tenir tête à l’URSS ou à la Chine. Face à cette dernière les enjeux géostratégiques sont de plus en plus pressants depuis quelques années. D’ailleurs, l’ancien premier ministre, Shinzō Abe (2012-2020) n’a eu de cesse que d’évoquer la suppression totale de l’article 9 afin que le Japon retrouve sa pleine liberté militaire. Mais, jusqu’à présent, personne ni au Japon ni parmi ses alliés n’a osé sauter le pas de transformer ce qui est connu comme les Japan Self-Defense Forces (JSDF) (自衛隊) en une véritable armée dont la puissance actuelle la classerait parmi les cinq premières du monde. Cela dit, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, une loi de 2001 permet toutefois au JSDF de contribuer aux efforts internationaux de prévention et d'éradication du terrorisme. La formulation est suffisamment large pour permettre une grande latitude dans son interprétation. Aujourd’hui, seul le Parti communiste japonais est pour une lecture stricte de l’article 9, c’est-à-dire un désarmement total du pays.
Le drapeau de l’armée impériale, qui a servi de drapeau de guerre de 1870 à 1945 et qui fut interdit en 1945, n’a pas connu un très long purgatoire, puisqu’il a été réintroduit en 1954 comme pavillon des Forces d’autodéfense du Japon. Il est aussi l’étendard de l’extrême droite japonaise nostalgique et militariste.
La Journée des Forces d’autodéfense (自衛隊音楽まつり) a eu lieu pour la première fois en 1966, elle avait été fixée au 1er juillet (date anniversaire des JSDF, fondées le 1er juillet 1954). Il a finalement été décidé de déplacer la célébration au 1er novembre, car le 1er juillet tombe pendant la saison des typhons et le mauvais temps perturbait fréquemment les célébrations. Le 1er novembre n'est pas un jour férié et le défilé honorant les SDF a généralement lieu durant la dernière semaine d'octobre. Tous les trois ans est organisée la Grande parade des Forces d’autodéfense (自衛隊記念日 観閲式). Cette année, comme en 2020, pour des raisons sanitaires, les cérémonies ont lieu sur les bases militaires sans aucun spectateur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 octobre 2021
31 octobre : la Journée des martyrs au Burkina Faso
Hommage aux centaines de victimes des l'insurrections populaires qui ont provoqué la chute de Blaise Compaoré en 2014 et fait échec au coup d’État de 2015. Cette journée, toutefois, ne concerne pas les 3700 morts des violences djihadistes ou intercommunautaires de ces dernières années.
Cette journée fériée et chômée a été instaurée en 2015, en hommage aux victimes de l'insurrection populaire, suite au coup d’État (manqué) du 16 septembre de la même année, mais la date qui a été choisie est celle de la chute de Blaise Compaoré, le 31 octobre 2014. Celui-ci a laissé le pouvoir après une présidence longue de 27 ans, appuyée sur un régime autoritaire, instauré après l’assassinat de Thomas Sankara. La démission de Compaoré avait été obtenue par deux jours de soulèvement populaire, les 30 et 31 octobre.
En 2014, Blaise Compaoré envisageait de modifier l’article 37 de la Constitution, lui interdisant de se représenter pour un cinquième mandat, les partis politiques d’opposition et les organisations de la société civile coordonnèrent des manifestations pour tenter de contrer ce projet qui devait être voté par des députés aux ordres, le 30 octobre. Les manifestations atteignirent leur apogée le 30 octobre 2014, causant une trentaine de morts et plus de six cents blessés.
À la mi-novembre 2014, un gouvernement de transition fut donc instauré, avec à sa tête le diplomate Michel Kafando comme président de la transition. Mais, le 16 septembre 2015, le général Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de Compaoré durant vingt-sept ans, tente de prendre le pouvoir avec quelques fidèles. Les affrontements entre les putschistes et les manifestants, sortis massivement dans les rues pour demander la libération et la réinstallation du gouvernement de transition, causèrent quatorze morts et plus de deux cent cinquante blessés.
Ce sont toutes ces victimes des deux soulèvements qui sont honorées lors de la Journée des martyrs. Le cérémonial débute avec le retentissement de la sirène à 10 heures, symbolisant l'heure à laquelle est tombée la première victime lors de l'insurrection populaire de 2014, l'observation d'une minute de silence et le dépôt de gerbe de fleurs par le Président du Faso ce 31 octobre 2021 au Monuments des héros nationaux à Ouaga 2000, en mémoire de ces martyrs.
À 11h une messe est dite en l’église la Rotonde, pour les catholiques. À 9 h a eu lieu un office en l’église baptiste du Bon-Berger, à l’est de l’Université Joseph Ki-Zerbo, pour la communauté évangélique. Quant aux musulmans, leur cérémonie religieuse de commémoration a eu lieu vendredi 29 octobre à 12 h à la Mosquée du Cheik Doukouré à Hamdalaye. Ce 31 octobre tombant un dimanche, suivi du jour de la Toussaint, c’est le mardi 2 novembre qui sera accordé un jour chômé aux travailleurs. Ce qui fait, cette année, un long week-end.
La stèle, conçue par l’architecte Sibiri Simon Kafando, a été inaugurée à Ouagadougou en 2015, elle est formée de deux poings qui s’élancent vers le ciel, symbolisant « l’union, la force et la révolte » ; une étoile au milieu des deux bras fait référence au drapeau national.
Les cérémonies s'achèvent ce dimanche par un concert géant avec des artistes locaux sur la place de la Révolution, lieu emblématique des manifestations anti-Compaoré durant l'année 2014.
Ces cérémonies font suite au mois de la justice à l’égard de Thomas Sankara et de ses compagnons qui s’est déroulé du 2 au 23 octobre.
Cette Journée des martyrs ne fait pas allusion aux victimes des violences djihadistes. Par de-là les soubresauts politiques à Ouagadougou, c’est cette réalité qui est la plus préoccupante au Burkina Faso aujourd’hui. Les attaques djihadistes, les représailles intercommunautaires et les exactions imputées aux forces de sécurité ont fait plus de 3 700 morts depuis 2015. Aucun mémorial ne leur est consacré. Chaque nouvelle attaque sur le territoire burkinabé est censée entraîner l’ouverture d’une information judiciaire, mais les tribunaux sont totalement débordés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2021
La stèle ajoutée au Monument des héros nationaux
30 octobre : l'anniversaire d'un chef charismatique dans le sud de l'Inde
Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi : l'anniversaire de Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar
Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi (ou Guru Pooja), chaque 30 octobre : l'anniversaire de Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar, une communauté de l’Inde du sud, appelée aussi Mukkulathor. Beaucoup sont de petits agriculteurs ou des ouvriers agricoles. Les Thevar ont reçu le statut de Backward Class (BC), basse caste. Cette fête leur permet de retrouver leur fierté.
Muthuramalingam Thevar, dit Pasumpon a été syndicaliste et député, il a milité au sein du parti du Congrès, soutenant Bose plutôt que Gandhi, en 1939. On lui doit toutefois, la même année, l’abrogation d’une loi qui interdisait aux dalits (hors caste) de pénétrer dans les temples hindous.
Pasumpon Muthuramalingam Thevar était une figure importante de la politique du Tamil Nadu au XXe siècle. Il est né le 30 octobre 1908 à Pasumpon, au Tamil Nadu, dans le district de Ramnad. Il était socialiste et collègue de Subhash Chandra Bose. Il a été vice-président national du All India Forward Bloc (AIFB) à partir de 1952. Il a été élu trois fois à la circonscription parlementaire nationale. Il est décédé à Thirunagar, Madurai, le 30 octobre 1963. Le fait que la date de naissance et la date de mort de Thevar soient les mêmes a été interprété comme un signe de pouvoirs surnaturels.
Thevar repose dans son village natal de Pasumpon. Les principales célébrations de Thevar Jayanthi ont lieu dans son samadhi, situé à environ 80 km de Madurai.
Cette année, à nouveau, comme en 2020, en raison du coronavirus, seuls les représentants des partis politiques et les dirigeants communautaires ont été autorisés à visiter le mémorial. D’ordinaire, c’est une foule considérable qui se presse dans son mausolée, pendant trois jours, dès le 28 octobre, nécessitant la présence de quelque 20 000 policiers.
Bien que basse caste, les Mukkulathors revendiquent toujours une descendance des familles royales Chera, Chola et Pandyars et mettent les dalits à l’écart, car hors caste. Cette caste de petits propriétaires terriens Mukkulathor ou Thevar comprend les sous-castes des communautés Kallar, Agamudayar et Maravar. Beaucoup de dalits travaillent comme ouvriers agricoles sur les terres appartenant aux Mukkulathor qui les tiennent toujours à l’écart. Ce qui provoque encore des violences comme dans les années 1980-90 où elles ont fait de nombreux morts, notamment pendant les trois journées du Thevar Jayanthi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2021
Le ministre en chef Edappadi Palanisamye et le député Staline au mausolée de Thevar en 2020
27 octobre : anniversaire et deuil en Arménie
C’est l' anniversaire de l'intronisation du Catholicos de tous les Arméniens et celui de la fusillade du parlement arménien, survenu le même jour de 1999.
Le 27 octobre, l'Église apostolique arménienne célèbre l' anniversaire de l'intronisation du Catholicos de tous les Arméniens Karekin II. Ce dernier a été élu et intronisé le 27 octobre 1999, à la suite du décès de son prédécesseur Karekin I. Il occupe le siège historique d’Etchmiadzine qui fait figure de Saint-Siège des Arméniens. Mais il existe aussi un catholicos concurrent, à Beyrouth ainsi que deux patriarches qui siègent à Jérusalem et à Istanbul. Ce qui fait de l’Égilse apostolique arménienne, une église quadricéphale.
Hasard du calendrier, le même jour de la même année, un groupe de cinq hommes armés a fait irruption dans le bâtiment de l'Assemblée nationale à Erevan et a abattu huit personnes, dont le Premier ministre Vazgen Sargsyan et la présidente de l'Assemblée nationale Karen Demirchyan, et blessé au moins 30 personnes. Le coup d'État a échoué. Le procès a débuté en février 2001 et le verdict a été rendu en décembre 2003. Les cinq principaux auteurs de la fusillade ont été condamnés à la prison à vie. Trois d’entre eux sont décédés en prison depuis. Le 27 octobre de chaque année, les Arméniens honorent la mémoire des victimes de la fusillade du parlement arménien (Հոկտեմբերի 27). Le 27 octobre 2009, un mémorial a été installé dans le parc de l'Assemblée nationale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 octobre 2021
Les huit victimes de la tentative de coup d’État du 27 octobre
23 octobre : le Cambodge célèbre la paix, pas la démocratie
Le Cambodge célèbre le 30e anniversaire de l'Accord de paix de Paris (23 octobre 1991), qui mettait officiellement fin à 21 ans de guerre mais n’instaurait pas la démocratie promise.
Le Cambodge célèbre le 30e anniversaire de l'Accord de paix de Paris (23 octobre 1991), qui mettait officiellement fin à 21 ans de guerre. Pour l’occasion est émis un nouveau billet de 30 000 riels.
Le conflit avait débuté en décembre 1978 par l’invasion du pays par l’armée vietnamienne visant à faire tomber le régime génocidaire des Khmers rouges. Arrivé dans les fourgons des Vietnamiens, un ancien khmers rouge nommé Hun Sen est mis au pouvoir. Quatre décennies plus tard, le pays demeure un protectorat vietnamien.
Sur une face du billet de banque figure le roi Norodom Sihanouk (père du roi actuel, Sihamoni) et le premier ministre Hun Sen. L'illustration est tirée d'une photographie, prise en 1991 dans une rue de Phnom Penh. Le monument de l'Indépendance, le Palais royal et la tour Eiffel sont également représentés. L'autre face du billet présente le roi Norodom Sihanouk, qui est revenu au pays après 30 ans d’absence, entouré de nagas traditionnels.
L’opposition rappelle au gouvernement que respecter les accords de paix ne signifie pas seulement garantir l'absence de guerre ou de conflit armé interne. L’accord de Paris prévoyait des élections démocratiques qui n’ont jamais eu lieu. Au lieu de cela, Sun Sen s’est imposé au pouvoir qu’il détient depuis 42 ans. Les journalistes sont persécutés. Les leaders de l’opposition obligés de s’exiler pour échapper à la prison ou à la mort… L’état de droit n’a jamais été respecté au Cambodge, les accords de Paris que l’on célèbre aujourd’hui, non plus.
D’ailleurs, la date du 23 octobre, célébrée cette année en raison du 30e anniversaire des accords de Paris, a été supprimée l’an dernier du calendrier des jours fériés. Cette date était fériée depuis 2012.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 octobre 2021
Mise à jour 2024 : Ce jour férié, supprimé en 2020, a été remplacé par la Journée de la Paix, fêtée le 29 décembre.
21 octobre : jour de deuil au Burundi pour un président assassiné
La Journée du président Melchior Ndadaye commémore aussi le putsch qui a renversé le premier président démocratiquement élu au Burundi, en 1993
Les Burundais commémorent chaque année la mort de Melchior Ndadaye, leur premier président élu démocratiquement, en 1993. Pour très peu de temps, car celui-ci a prêté serment le 10 juillet et il a été renversé et assassiné le 21 octobre 1993. Sa mort a déclenché une vague de manifestations à travers le pays, et la tentative de coup d'État a finalement échoué. Cyprien Ntaryamira, un autre homme politique hutu, a succédé à Ndadaye à la présidence, il sera à son tour assassiné en 1994. Pierre Buyoya, un Tutsi, avec le soutien de l'armée, renverse le quatrième président de la Troisième République du Burundi, Sylvestre Ntibantunganya, et reprend le pouvoir en 1996. Il le gardera jusqu’en 2006.
Plusieurs proches de Melchior Ndadaye ont aussi été assassinés ce même 21 octobre 1993 : le président de l’Assemblée nationale et son vice-président Pontien Karibwami et Gilles Bimazubute, le ministre de l’Intérieur Juvénal Ndayikeza et le chef de la Sûreté, Richard Ndikumwami. On se souvient d’eux comme « les martyrs de la démocratie ».
Melchior Ndadaye avait remporté l’élection présidentielle contre le président Buyoya le 1er juin 1993 avec environ 65% des suffrages, et son parti Frodebu avait emporté plus de 80% des sièges. Cet assassinat va engendrer une guerre civile sanglante provocant la mort de plus de 300 000 Burundais.
27 ans plus tard, en 2020, l’ex-président burundais Pierre Buyoya, sera condamné par contumace au Burundi à la prison à perpétuité pour l'assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993. Il mourra quelques semaines plus tard du covid-19.
Le 21 octobre est aujourd’hui un jour férié au Burundi. Les cérémonies de la Journée du président Melchior Ndadaye débutent par une messe de requiem en sa mémoire à la cathédrale Regina Mundi, en présence des hautes autorités du pays dont le couple présidentiel, les présidents des deux chambres du parlement, les deux vice-présidents de la République, l’Ombudsman de la République du Burundi, ainsi que les membres du Gouvernement et des hauts cadres de l’État, les hauts cadres du corps de défense et de sécurité, les membres du corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi etc. La cérémonie se poursuit ensuite la place des Martyrs de la démocratie où est inhumé ce héros de la démocratie. Après la lecture de la biographie du président Melchior Ndadaye, le Président de la République accompagné de son épouse, dépose une gerbe de fleurs, en hommage à Melchior Ndadaye et à ses compagnons.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2021
Melchior Ndadaye sur le billet de 500 francs
20 octobre : le Kenya fête ses héros nationaux
L’ancien Kenyatta Day est devenu le Heroes' Day, il célèbre les combattants de l’indépendance
La Journée des héros est une fête nationale au Kenya, qui tombe chaque année le 20 octobre. Avant 2010, cette fête était connue sous le nom de Kenyatta Day et honorait l’ancien président du Kenya Jomo Kenyatta (1964-1978), le premier président du Kenya indépendant, né le 20 octobre 1894. Il est aussi le père du président actuel, Uhuru Kenyatta, élu en 2013.
En 2010, le Kenya a adopté une nouvelle constitution, qui a modifié les jours fériés nationaux. Le Kenyatta Day a ainsi été remplacé par le Heroes' Day (Mashujaa Day, en swahili) qui commémore les héros de la nation, ceux qui ont donné leur vie pour l'indépendance du Kenya. En particulier, les membres du mouvement national Mau Mau, fondé en 1948 et qui s’est battu pour l’indépendance. Dedan Kimathi, le leader des Mau Mau, a été arrêté et tué en 1956.
En 1963, le Kenya a obtenu son indépendance et les dirigeants du mouvement Mau Mau sont devenus des héros nationaux au Kenya. Kenyatta était l’un d’eux, comme Achieng' Oneko, Bildad Kaggia, Fred Kubai, Kung'u Karumba et Paul Ngei. La détention des six est considérée comme un événement marquant dans la lutte pour l'indépendance et a été commémorée dès 1958, chaque année le 20 octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2021
19 octobre : journée de l'amitié péruvo-africaine
Une célébration qui rend hommage aux cultures africaines à travers la musique, la gastronomie… mais aussi aux 10% de Péruviens d’origine africaine
Au Pérou, c’est la Journée de l'amitié péruvo-africaine (Día de la Amistad Peruano-Africana). Cette célébration annuelle, chaque 19 octobre, est organisée par le ministère des Affaires étrangères du Pérou en collaboration avec une douzaine d’ambassades africaines à Lima. Il rend hommage aux cultures africaines à travers la musique, la gastronomie…
La date, le 19 octobre, a été choisie en hommage à Samora Machel, ancien président du Mozambique et leaders de la décolonisation de l'Afrique, décédé ce jour-là en 1986.
Cette date est aussi une occasion de célébrer les racines africaines du Pérou : 10% de la population du pays descend des esclaves apportés par les conquistadors espagnols et libérés e 1854.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2021
17 octobre : il y a 60 ans, on noyait les Algériens dans la Seine
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié… plusieurs centaines de morts seront à déplorer.
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié : ceux qui cherchaient à rentrer chez eux furent arrêtés au pont de Neuilly et jetés dans la Seine par les policiers. Très peu savaient nager, la plupart se sont noyés. D’autres ont été retrouvés pendus près du Centre d’identification de Vincennes. La police, qui à l’époque n’avait admis que 3 morts, reconnaît aujourd’hui 140 victimes, les historiens évoquent 200 à 600 morts et disparus.
Le drame a longtemps été occulté, notamment par la tuerie policière du métro Charonne, l’année suivante, autre page noire des années De Gaulle qui couvrait la police de peur qu’elle ne le protège pas de l’OAS. Il a fallu la publication de l’ouvrage de l’historien Jean-Luc Einaudi et la manifestation anniversaire de 1991 pour que la mémoire des faits resurgisse et que les familles demandent réparation ; puis un procès (Papon contre Einaudi), en 1999, pour que l’État admette la réalité du « massacre ». Lionel Jospin s’opposera à une reconnaissance officielle. Le 17 octobre 2012, le président Hollande publie un communiqué : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ». Il oublie de préciser que la manifestation était pacifique, comme c’est indiqué sur la plaque apposée par le maire de Paris en 2001 sur le pont Saint-Michel où a lieu la commémoration annuelle, au cours de laquelle une gerbe est jetée dans la Seine. Cette plaque a été remplacée par une stèle le 17 octobre 2019. En 2021, le président Macron dénonce, pour la première fois, des « crimes inexcusables pour la République ».
Quant à l’Algérie, elle a fait du 17 octobre la Journée nationale de l’Émigration. Celle-ci est célébrée à Alger au musée national du Moudjahid, en présence de moudjahidine de la Fédération France du FLN, d’historiens, de représentants de la gendarmerie nationale et de la DGSN.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2021
Mise à jour 2024 : L’Assemblée nationale a voté jeudi 28 mars 2024 un texte demandant au gouvernement l’instauration d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961. Sans surprise, les députés du Rassemblement national ont été les seuls à voter contre, par fidélité à l’héritage politique du FN, un parti qui a accueilli de nombreux partisans de l’Algérie française et dans membre de l’OAS.
Timbre algérien émis à l’occasion du 50e anniversaire
16 octobre : la Journée de la presse arménienne
Cette journée professionnelle rappelle le lancement, le 16 octobre 1794, du premier magazine arménien, au XVIIe siècle.
En Arménie, comme en diaspora, on célèbre la Journée de la presse arménienne (Հայ մամուլի օր). Cette journée professionnelle rappelle le lancement, le 16 octobre 1794, du premier magazine arménien, Azdarar, publié à… Madras, en Inde (aujourd’hui Chennai). Preuve que la diaspora arménienne était déjà une réalité au XVIIIe siècle. Cette première publication, fondée par le prêtre Harutyun Shmavonyan n’a vécu que deux ans, jusqu'en mars 1796. Le temps de 18 numéros avec un volume total de 965 pages. Mais elle a fait date.
C’est sur décision du gouvernement arménien, en 2004, que le 16 octobre est devenu officiellement la « Journée des travailleurs de la presse », ensuite été rebaptisée « Journée de la presse arménienne », mais elle existait depuis longtemps de manière officieuse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2021
Azdarar
14 octobre : la journée ukrainienne des défenseurs de la patrie
La date a été choisie pour coïncider avec une fête religieuse importante pour les orthodoxes.
La Journée du défenseur de l'Ukraine (День захисника України) a été créée par le président Petro Porochenko en 2014. Ce jour férié a été institué pour honorer le courage et l'héroïsme de ceux qui protègent la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Après la dissolution de l'Union soviétique, les Ukrainiens avaient conservé la tradition de célébrer la très populaire Journée de défenseurs de la patrie le 23 février. En 2014, peu après son élection, le président Petro Porochenko, bien moins disposé à l’égard de Moscou que son prédécesseur, a décidé que l'Ukraine avait besoin d’une date qui lui soit propre pour honorer les défenseurs du pays, et surtout qui ne seraient pas liées à celle des Russes. Il est assez symbolique que la création de la fête ait coïncidé avec la crise de Crimée et la guerre du Donbass.
La date du 14 octobre a été choisie car elle coïncide, dans le calendrier grégorien, avec l'une des fêtes les plus importantes de l'Église orthodoxe, l’Intercession de la Vierge, qui célèbre la protection donnée aux fidèles par la Mère de Dieu et est associé à la défense de la Patrie.
Mise à jour 2023 : suite à la réforme du calendrier ukrainien, en 2023, cette journée est désormais célébrée le 1er octobre.