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1794, Italie, Sardaigne, 28 avril, révolution Bruno Teissier 1794, Italie, Sardaigne, 28 avril, révolution Bruno Teissier

28 avril : la fête du peuple sarde en souvenir d’une émancipation ratée

C’est la trentième édition de la fête de la Sardaigne qui a été instituée pour commémorer les Vêpres sardes. Ce soulèvement des Sardes contre la Maison de Savoie à la fin du XVIIIe siècle n’aboutira pas à l’émancipation de l’île. Mais sa célébration fait figure de fête nationale sarde.

 

C’est la trentième édition de la fête de la Sardaigne (Sa die de sa Sardigna). Elle a été instituée pour commémorer les Vêpres sardes, un soulèvement des Sardes contre la Maison de Savoie à la fin du XVIIIe siècle.

La Sardaigne appartenait depuis 1720 au royaume de Piemont-Sardaigne sur lequel régnait la Maison de Savoie. Celle-ci été rentrée en guerre contre la France révolutionnaire. En 1793, les Sardes repoussent avec succès une flotte française qui tente de conquérir l'île. Ils espéraient que cette victoire amènerait le roi à reconnaître leurs griefs. Ils exigeaient, entre autres, que la plupart des postes soient réservés aux locaux et que des représentants sardes soient envoyés au parlement de Turin. C’est le refus catégorique du roi Victor Amédée III opposé à toutes ces demandes qui entraîna une rébellion appelée les Vêpres sardes.

La rébellion dura trois ans entre 1793 et 1796, mais son événement le plus important eut lieu le 28 avril 1794. C’est la date qui a été retenue, en 1993, pour célébrer la lutte des Sardes pour leur indépendance. Ce jour-là, deux avocats avaient été arrêtés à Cagliari et accusés de sédition. En réponse, les habitants capturèrent tous les fonctionnaires et soldats piémontais soit plus de 500 personnes, puis les mirent sur un bateau pour les renvoyer sur le continent. L’épisode est connu sous le nom de “desa dii de s'aciappa”. Comme beaucoup d'entre eux avaient enfilé des habits locaux pour se fondre dans la foule, toute personne soupçonnée d'être originaire du continent italien se voyait demander par la population de dire « nara cixiri » (pois chiche en sarde). La prononciation du mot révélait inévitablement l’origine de la personne.

Les villes de Sassari et d'Alghero emboîtèrent bientôt le pas et le soulèvement mené par Giovanni Maria Angioy se répandit dans toute l'île. Ses principaux objectifs étaient de mettre fin au féodalisme sur l’île et de déclarer une république de Sardaigne. Celle-ci n’existera pas.

La Maison de Savoie a fini par mater la révolte, avec l’aide de la France, avec laquelle elle s’était réconciliée. La Sardaigne sera ensuite intégrée à l’Italie. Faute d’indépendance, elle dispose aujourd’hui d’un simple statut d’autonomie.

En 1993, pour le bicentenaire, le gouvernement de la Région Autonome de Sardaigne a déclaré  le 28 avril fête nationale de la Sardaigne. La Journée de la Sardaigne est marquée par divers événements festifs commémorant le soulèvement de Cagliari. Ce jour-là les écoliers et lycéens n’ont pas classe.

Aujourd’hui, à 10h30, dans la salle du Conseil Régional de Cagliari, es étudiants de l'institut polyvalent de Cabras et de l'institut global de Sant'Antioco doivent prendront la parole. La célébration sera ouverte par le Premier ministre sarde, Piero Comandini, suivi des salutations du sénateur Marco Meloni, commissaire du Sénat de la République et délégué du Président du Sénat. Ensuite, le groupe musical de la Brigade Sassari chantera l'hymne officiel de la Région Sardaigne Procurade 'e modéréere.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 avril 2024

La fête du peuple sarde en 2019 dans la ville d'Amaretti

 
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1794, Arménie, presse Bruno Teissier 1794, Arménie, presse Bruno Teissier

16 octobre : la Journée de la presse arménienne

Cette journée professionnelle rappelle le lancement, le 16 octobre 1794, du premier magazine arménien, au XVIIe siècle.

 

En Arménie, comme en diaspora, on célèbre la Journée de la presse arménienne (Հայ մամուլի օր). Cette journée professionnelle rappelle le lancement, le 16 octobre 1794, du premier magazine arménien, Azdarar, publié à… Madras, en Inde (aujourd’hui Chennai). Preuve que la diaspora arménienne était déjà une réalité au XVIIe siècle. Cette première publication, fondée par le prêtre Harutyun Shmavonyan n’a vécu que deux ans, jusqu'en mars 1796. Le temps de 18 numéros avec un volume total de 965 pages. Mais elle a fait date. 

C’est sur décision du gouvernement arménien, en 2004, que le 16 octobre est devenu officiellement la « Journée des travailleurs de la presse », ensuite été rebaptisée « Journée de la presse arménienne », mais elle existait depuis longtemps de manière officieuse.

 
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Azdarar

Azdarar

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