L’Almanach international

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1941, Lettonie, Shoah, 4 juillet Bruno Teissier 1941, Lettonie, Shoah, 4 juillet Bruno Teissier

4 juillet : la Lettonie commémore la Shoah

La Journée du souvenir du génocide juif est dédiée à la mémoire des 70 000 Lettons juifs qui ont été exterminés entre 1941 et 1945 dans la Lettonie occupée par les nazis.

 

En Lettonie, la Journée du souvenir du génocide juif (Ebreju genocīda piemiņas diena) est marquée par des cérémonies solennelles organisées dans tout le pays. Elle est dédiée à la mémoire des 70 000 juifs lettons et allemands qui ont été exterminés entre 1941 et 1945 dans la Lettonie occupée par les nazis.

Les troupes allemandes sont entrées à Riga le 1er juillet 1941. Aussitôt, les autorités nazies ont incité les nationalistes lettons à arrêter et à agresser la population juive de Riga.

Le 4 juillet, vingt juifs ont été enfermés dans la Grande synagogue chorale, de la rue Gogoïa, et celle-ci a été incendiée. C’est l’anniversaire de ce drame qui est célébré aujourd’hui. Le 21 juillet 1941, tous les juifs  du pays ont été enregistrés. Les autorités d'occupation ont décidé de créer un ghetto à Riga où ont été entassés 30 000 juifs. Un mois plus tard, 24 000 habitants du ghetto seront exécutés par balles.

La commémoration des victimes du génocide du peuple juif est organisée par le Conseil des congrégations et communautés juives de Lettonie. Une cérémonie de dépôt de gerbes se déroule chaque année  au mémorial de Biķerniekos.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 juillet 2024

 

4 juillet 2021, dépôt de fleurs au mémorial de la rue Gogoïa à Riga, lors la Journée du souvenir des victimes du génocide du peuple juif.

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Inde, chrétiens, 3 juillet, vie de saint Bruno Teissier Inde, chrétiens, 3 juillet, vie de saint Bruno Teissier

3 juillet : le culte de saint Thomas en Inde

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens orientaux se disent « fils de saint Thomas ». On le fête le 3 juillet.

 

Les catholiques célèbrent saint Thomas. L’apôtre est particulièrement fêté en Syrie et en Inde.

C’est à Chennai (ex-Madras), dans le sanctuaire marial de Notre-Dame de l’Espérance, édifié en 1523 par les Portugais, qu’est fêté aujourd’hui saint Thomas, sur le lieu même de son martyre. Mais on célèbre aussi le saint apôtre dans une autre église de Chennai, la basilique Saint-Thomas, qui abrite dans une crypte, sous l’autel principal, le tombeau du saint et une partie de ses reliques. Une partie seulement car l’essentiel des reliques aurait été transporté à Édesse (Actuelle Ourfa), en Turquie, au IIIe siècle.

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas, appelé Didyme (jumeau), serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens du Proche-Orient (Syrie, Irak, Turquie et Iran), aussi bien que ceux de l’Inde, se disent « fils de saint Thomas ». Il est fêté le 3 juillet.

Les chrétiens ne représentent que 2,3% de la population indienne, soit environ 30 millions de fidèles (dont la moitié de catholiques), essentiellement dans le sud du pays. L’Église catholique en Inde est souvent prise pour cible par des fondamentalistes hindous qui l’accusent de déstabiliser le système des castes en attirant à elle les dalits (les hors-castes ou intouchables).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2024

 

Église catholique dans la région des Backwaters au Kerala, Inde

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1947, États-Unis, 2 juillet Bruno Teissier 1947, États-Unis, 2 juillet Bruno Teissier

2 juillet : la Journée des ovnis

Cette journée a été créée par le Wufodo (en français, l’Organisation mondiale de la Journée des ovnis), une organisation américaine pour une manifestation qui n’a guère d’échos hors des États-Unis.

 

Cette journée a été créée par le Wufodo (en français, l’Organisation mondiale de la Journée des ovnis), une organisation américaine pour une manifestation qui a surtout des échos aux États-Unis.

En France, on ne parle pas d’OVNI (Objets volants non identifiés) mais plutôt de PAN pour « Phénomènes aérospatiaux non identifiés ».  La plupart sont, en réalité, des phénomènes météorologiques. Certains ne sont pas encore expliqués, les PAN  ne sont toutefois pas associés par les scientifiques à une quelconque activité extraterrestre. Le 2 juillet est souvent l’occasion de publications dans des revues scientifiques pour démonter le mythe des ovnis.

La date du World UFO Day fait référence au 2 juillet 1947, jour où par temps d’orage, certains habitants du Nouveau-Mexique pensent avoir vu voler un vaisseau extraterrestre. Le lendemain, un paysan trouve les débris près de son ranch, à Roswell, que l’armée américaine va analyser. C’était probablement les restes d’un ballon météo mais en ce début de guerre froide, on soupçonne aussi un espionnage soviétique ou encore un ballon-sonde américain expérimental, conçu pour espionner les Soviétiques et que l’armée ne souhaite pas dévoiler… d’où des déclarations contradictoires de l’US Air Force qui font enfler la rumeur d’un ovni. L’incident de Roswell appartient aujourd’hui à la culture populaire américaine pour qui c’est l'une des plus célèbres manifestations supposées d'extraterrestres.

Chaque année, la ville de Roswell organise le UFO Festival avec des débats entre des partisans célèbres de l'hypothèse extraterrestre. Dans l’Amérique de Donald Trump, peu importe la réalité des faits, l’important c’est ce que l’on raconte.

Le 2 juillet ne fait pas, néanmoins, l’unanimité. Cette journée est célébrée par certains le 24 juin, la date à laquelle, en 1947, le journaliste Kenneth Arnold a écrit sur ce qui est généralement considéré comme le premier OVNI largement signalé aux États-Unis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juillet 2024

 
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1er juillet : les anciennes colonies hollandaises des Antilles célèbrent l’abolition de l’esclavage

Le 1er juillet 1863, le royaume des Pays-Bas a aboli l’esclavage dans certaines ex-colonies des Antilles néerlandaises.

 

C’est le 1er juillet 1863 que le Royaume des Pays-Bas ont aboli l’esclavage dans leurs colonies des Antilles. À cette époque, plus de 45 000 esclaves originairement africains ont été libérés, dont 34 441 étaient des esclaves au Suriname. Les propriétaires d'esclaves ont été indemnisés avec 300 florins pour chaque esclave, mais les personnes libérées elles-mêmes n'ont rien reçu et ont été obligées, au Suriname, de continuer à faire le travail sur une base contractuelle pendant encore dix ans.

Au Surinam, cette fête est appelée Ketikoti (chaînes brisées). Le Ketikoti est une fête pour tous les habitants, pas seulement pour les descendants des esclaves. Les festivités comprennent Bigi Spikri ("Grand Miroir"), un défilé coloré en tenue festive et souvent traditionnelle, les femmes portant souvent de petits parapluies blancs avec elles. Des maisons et clôtures sont traditionnellement décorées ce jour-là avec des branches de l' arbre de juillet en fleurs (le flamboyant).

Depuis 2000, le Ketikoti est également célébré aux Pays-Bas. Un monument national a été inauguré en 2002. Le 1er juillet 2021, le maire d’Amsterdam a présenté les excuses de ses concitoyens à la communauté noire. Depuis, il appelle le gouvernement à instaurer le 1er juillet comme jour férié.

Depuis peu, les îles des Antilles : Saba, Saint-Eustache (Sint Eustatius) et Saint-Martin (Sint Maarten) célèbrent aussi le Jour de l’émancipation (Emancipatiedag). À Saba, il a été fêté pour la première fois en 2021. À Saint-Eustache, il a fallu attendre 2022 pour que le 1er juillet devienne un jour férié et chômé.

La date du 1er juillet 1863 ne concerne que les Antilles (et encore, certaines îles comme Curaçao célèbre une autre date). En Asie (dans les Indes néerlandaise) l’abolition a eu lieu en 1860 dans certaines zones, mais seulement en 1910-1914 dans d’autres îles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 juin 2024

 
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1960, RDC, 30 juin, indépendance Bruno Teissier 1960, RDC, 30 juin, indépendance Bruno Teissier

30 juin : la fête nationale de la RDC

La république démocratique du Congo fête son indépendance. Obtenue en 1960, après 75 ans d'occupation belge, mal préparée, elle a été accordée en catastrophe…

 

La République démocratique du Congo fête son indépendance. Obtenue en 1960 après 75 ans d'occupation belge, mal préparée, elle a été accordée en catastrophe. Onze jours plus tard, la riche province du Katanga faisait sécession, un mois plus tard, c'était le tour du Kasaï. Le 4 septembre, le premier ministre Patrice Lumumba, le héros du 30 juin, était destitué, malgré une majorité acquise à l'assemblée... la république du Congo était bien mal partie. Depuis, ce sont des présidents mal élus et contestés qui ont présidé, chaque année, aux festivités de la fête nationale. L’élection présidentielle de 2019 a toutefois offert au pays sa première alternance pacifique même si l’élection de Félix Tshisekedi a été contestée, celui-ci a néanmoins été réélu en décembre 2023 avec plus de 73 % des voix.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 juin 2024

 
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France, Jamaïque, Pérou, fête des pêcheurs, chrétiens Bruno Teissier France, Jamaïque, Pérou, fête des pêcheurs, chrétiens Bruno Teissier

29 juin : c’est la Saint-Pierre, la fête des pêcheurs

Dans les ports de Provence et du Languedoc, la Saint-Pierre est la fête des pêcheurs, occasion d’une procession traditionnelle transportant la statue de saint Pierre de l’église jusqu’au port. Cette fête est également très populaire sur les côtes latino-américaine, notamment au Pérou et en Équateur, mais aussi dans les Caraïbes.

 

Dans les ports de Provence et du Languedoc, la Saint-Pierre est la fête des pêcheurs, occasion d’une procession traditionnelle transportant la statue de saint Pierre de l’église jusqu’au port, comme c’est le cas à Antibes, à Sète, à Nice ou au Grau du Roi. Le 28 au soir, dans le petit port de Gruissan, la sérénade traverse les rues du village avec la « musicalité maritime » bien connue du réveil gruissanais. Le lendemain, c’est le « jour de gloire ». Le cortège part de la Prud’homie, jusqu’à l’église Notre Dame de l’Assomption pour célébrer la grand’messe. C’est là, que les pêcheurs gruissanais portent la barque d’apparat (symbolisant le travail) et un cierge allumé (qui exprime la foi) jusqu’au buste du saint placé dans le chœur de l’église. 

Certaines localités, comme Cassis, la Seyne-sur-Mer ou Antibes, ont cependant déplacé la fête au dernier week-end de juin, ce qui permet aux festivités de s’ouvrir par un feu d’artifice le vendredi soir et de se terminer le dimanche soir par une grande sardinade et une soirée dansante. À Agde, pour des raisons touristiques, la fête a même été reportée au premier week-end de juillet. Cette année, elle débutera le vendredi 7 juillet avec arrivée de la statue de Saint-Pierre à 21h par le fleuve Hérault avec animations, danses traditionnelles, peña… Place de la Marine. Le lendemain, au Grau d’aide, la sardinade sera accompagnée de musiques gitanes. Le dimanche, une gerbe sera jetée à l’eau en mémoire des pêcheurs disparus en mer. À Nice, la fête de la Festa de San Peïre (en nissart), débute par une messe à l'église Notre-Dame-du-Port puis se poursuit par une procession des pêcheurs depuis l’église jusqu'au port rythmée par des musiques et des danses folkloriques.

Dans les Caraïbes, principalement à la Jamaïque, une Journée internationale des pêcheurs est célébrée chaque 29 juin. Saint Pierre, l'un des douze premiers apôtres et le premier évêque de Rome, était à l'origine un pêcheur du lac de Tibériade. Pour cette raison, il est vénéré comme le saint patron des pêcheurs. Chaque 29 juin, l'Église catholique célèbre dans une même fête liturgique les apôtres saint Pierre et saint Paul. Le choix d'une seule date pour célébrer ces deux grandes figures s'est opéré après la réforme liturgique en 1970. Jusque-là, saint Pierre était fêté le 29 juin et saint Paul le lendemain.

De fait la Saint-Pierre et Saint-Paul est un jour férié dans certains pays catholiques : Malte, Chili, Pérou, Italie, Colombie et dans certains cantons suisses. Sur la côte péruvienne, dans les ports de Chorillos et de Lurin, la figure de saint Pierre est venue se superposer à celle du dieu fondateur Naylamp lors de cérémonie visant à bénir l’eau pour une bonne pêche tout au long de l’année. La a San Pedro y San Pablo est également très fêtée en Équateur.

Simon (alias Pierre) était le fils de Jonas, vivait à Capharnaüm où il est pêcheur sur le lac de Tibériade, avec son frère André. Un jour, il a rencontré Jésus qui lui a dit : « Suis-Moi, Je te ferai pêcheur d’hommes. » Il décida alors de tout quitter pour le suivre. Jésus lui donnera le nom araméen de « Képha », mot qui signifie « rocher » qui deviendra « Petrus » en latin, puis « Pierre » en français. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église » (Matthieu, XVI, 17). 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 juin 2024

 

La San Pedro y San Pablo en Équateur

Saint Pierre, patron des pêcheurs

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1389, Serbie, Kosovo, orthodoxes, 28 juin, Bataille célèbre Bruno Teissier 1389, Serbie, Kosovo, orthodoxes, 28 juin, Bataille célèbre Bruno Teissier

28 juin : Vidovdan, la date sacrée des Serbes

Beaucoup de peuples fêtent des victoires, les Serbes ont fait d’une défaite leur date sacrée. C’était en 1389, l’armée du prince Lazare était écrasée par les forces ottomanes qui s’établissaient dans la région pour cinq siècles. La bataille a eu lieu à Kosovo Polje le 15 juin du calendrier julien, jour de la Saint-Guy (Vidovdan) pour les orthodoxes.

 

Beaucoup de peuples fêtent des victoires, les Serbes, eux, ont fait d’une défaite leur date sacrée. C’était en 1389, l’armée du prince Lazare était écrasée par les forces ottomanes qui s’établissaient dans la région pour 5 siècles. La bataille a eu lieu à Kosovo Polje le 15 juin du calendrier julien, jour de la Saint-Guy (Vidovdan) pour les orthodoxes.

Chaque 28 juin du calendrier grégorien, un grand rassemblement se forme sur le lieu de la bataille. C’est là que Slobodan Milosevic, le 28 juin 1989, avait prononcé un discours mémorable, début de son ascension politique et d’une fuite en avant nationaliste du peuple serbe. Aujourd’hui, la commémoration a lieu sous la surveillance de la police kosovarde. Ce matin, le patriache Irinej a prononcé une allocution au monastère Gracanica, enclave serbe entourée de fils barbelet, au sein du Kosovo. Tout ce que la Serbie compte d’ultranationalistes nostalgiques d’une grande Serbie mythique est présent, accompagné de hooligans et de fanatiques religieux  pour célébrer une date symbolique de l’identité serbe.

En 1876, c’est un 28 juin que le royaume de Serbie a déclaré la guerre à l’Empire ottoman. En 1914, c’est encore un 28 juin qu’un nationaliste serbe a assassiné l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ; ce fut un hasard du calendrier mais ce fut l’étincelle qui a déclenché la Première Guerre mondiale. En 1921, c’est  le 28 juin que le roi Alexandre Ier proclame la constitution d’un royaume qui deviendra la Yougoslavie. En 1948, c’est aussi la date de la rupture de l’URSS avec la Yougoslavie communiste, gage d’une indépendance inespérée pour cette dernière. C’est évidement un 28 juin qu’Émir Kusturica a choisi d’inaugurer sa ville hommage à Ivo Andric, érigé en symbole de la nation serbe… Si important soit-il, Vidovdan (Видовдан), n’est pourtant pas un jour férié en Serbie.

Quant à la fameuse bataille de Kosovo, elle fait l’objet en Serbie d’une véritable mystification historique. Le discours nationaliste serbe en fait une bataille de Serbes chrétiens contre Turcs musulmans. En réalité, un certain nombre de princes serbes et leurs troupes, combattaient aux côtés des Turcs contre l’armée du prince Lazar qui d’ailleurs n’était pas composée que de Serbes mais aussi de très nombreux Albanais, Valaques, Grecs... Et l’issue de la bataille n’est pas aussi claire que cela, les historiens ne sont pas en mesure de désigner clairement un vainqueur. La destinée de cette date est assez étonnante.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 juin 2024

 
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Météorologie, Allemagne, 27 juin Bruno Teissier Météorologie, Allemagne, 27 juin Bruno Teissier

27 juin : les Sept Dormants, saints climatiques allemands

Les catholiques allemands célèbrent les Sept Dormants d'Éphèse (Siebenschläfertag). Si cette journée est connue, c’est surtout à cause des dictons climatiques qui l’accompagnent, un peu comme la Saint-Médard des Français. Il est un fait que la première semaine de juillet est souvent très pluvieuse en Bavière. Si c’est le cas, l’été le sera aussi.

 

Le 27 juin, les catholiques allemands célèbrent les Sept Dormants d'Éphèse (Siebenschläfertag). Si cette journée est connue, c’est surtout à cause des dictons climatiques qui l’accompagnent, un peu comme la Saint-Médard des Français (le 8 juin). Il est un fait que la première semaine de juillet est souvent très pluvieuse en Bavière. Si c’est le cas, l’été le sera aussi.

Siebenschläfertag est « le Jour du loir », en allemand, mais ce jour n’a rien à voir avec le rongeur réputé pour son long sommeil. L’histoire des Sept Dormants d’Éphèse est une légende commune aux chrétiens et aux musulmans. Il s’agit de sept jeunes gens convertis au christianisme à l’époque de persécutions contre cette religion (au milieu IIIe siècle). Réfugiés dans une grotte ils se seraient endormis pour 2 ou 3 siècles (le récit varie) pour se réveiller à une époque où cette religion s’est imposée. À Éphèse, aujourd’hui en Turquie, la grotte supposée a été transformée en église (tombée en ruine). On trouve des traces du culte des Sept Dormants dans diverses régions d’Europe, notamment en Bretagne où ils font l’objet d’un culte islamo-chrétien. Depuis 1954, un pèlerinage se déroule notamment chaque 3e dimanche de juillet au Vieux-Marché, localité des Côtes d’Armor. Ils font l’objet d’une grande vénération dans toute l’Europe. Leurs reliques (supposées) ont été repérées à Rome, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne, mais aussi dans la basilique de l’abbaye Saint-Victor à Marseille. À Marmoutiers, près de Tours, une chapelle abrite une crypte avec les sept sarcophages des Sept Dormants, considérés comme des cousins de saint Martin, tombés soudain « dans un sommeil éternel »...

La XVIIIe sourate du Coran, consacrée aux « Gens de la Caverne » (sourat al-Kahf, la sourate de la Caverne), propose le même récit. Ces jeunes endormis sont vénérés en différents lieux du monde musulman du Maroc au Turkestan chinois. À Guidjel (Algérie), près de Sétif, sept piliers romains dans un cimetière sont considérés comme les tombes des Seb’Ruqûd (Sept Dormants) et la huitième celle de leur chien. Rachid Koraïchi, un artiste algérien a esquissé un rapprochement entre eux et les sept moines de Tibhirine dans un hommage rendu aux martyrs de la guerre civile.

Les catholiques fêtent ces saints le 27 juillet et les Orientaux le 4 août. Autrefois, en Europe, ils étaient célébrés le 7 juillet du calendrier julien. Ce qui, dans la tradition allemande, les a placés le 27 juin du calendrier grégorien. Selon le dicton, s’il pleut le jour de Siebenschläfertag, il pleut durant sept semaines. En somme, les Sept-Dormants annoncent un été pourri ou non. En vérité, il faut surtout tenir compte de la période du 5 au 10 juillet. Statistiquement, ont observé les météorologues allemands, elle détermine l’ambiance climatique de l’été qui va suivre. Cela est vrai à 70% pour le sud de l’Allemagne et même à 80% pour Munich.

  • Wie das Wetter am Siebenschläfer sich verhält, ist es sieben Wochen lang bestellt.

  • Wenn's am Siebenschläfer regnet, sind wir sieben Wochen mit Regen gesegnet.

  • Das Wetter am Siebenschläfertag sieben Wochen bleiben mag.

    Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2024

 
Weißenauer Passionale, Codex du XIIe siècle, Fondation Bodmer

Weißenauer Passionale, Codex du XIIe siècle, Fondation Bodmer

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1284, Allemagne, 26 juin Bruno Teissier 1284, Allemagne, 26 juin Bruno Teissier

26 juin : le joueur de flûte d'Hamelin, une parabole très actuelle

À Hamelin, en Basse-Saxe, c’est Rattenfängertag, une fête basée sur une légende qui n’en est sans doute pas tout à fait une. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-elle pas la douleur des familles confrontées à l’émigration, sans retour, d’un enfant ?

 

Chaque année le 26 juin, la ville d’Hamelin, la ville du Joueur de flûte, chasseur de rats, est en fête, c’est Rattenfängertag. L’histoire reprise au XVIIe siècle par les frères Grimm raconte qu’un homme vêtu d'un long manteau multicolore s’est présenté dans la petite ville d’Hamelin comme un exterminateur de rats. Les habitants de la ville acceptent sa proposition de débarrasser la ville des rats. Ils le virent alors sortir une flûte et entraîner les rats hors de la ville au son de sa musique. Quand est venu le moment pour lui de réclamer son salaire, les citoyens d’Hamelin l’ont expulsé sans ménagement. Quelque temps plus tard, on le vit revenir. Alors que les habitants d’Hamelin étaient rassemblés dans les églises à écouter des chants religieux, l’homme au chapeau rouge ressorti sa flûte et se mit à jouer. Cette fois, ce sont les enfants de la ville qu’il entraîna au loin. Ils étaient 130, dont le fils du maire, on ne les revit jamais. Selon la légende, cela se serait produit le 26 juin 1284.

La notoriété de cette histoire est telle que la ville d’Hamelin (Hameln), en Basse-Saxe, organise chaque 26 juin, une grande fête locale en costumes d’époque avec des concerts de flûte. L’évènement est devenu au fil des ans très touristique.

Mais est-ce vraiment une légende ? Des historiens ont cherché un fondement à cette histoire dont il existe plusieurs versions. Certains ont voulu y voir les crimes d’un pédophile, mais 130 enfants en même temps cela fait beaucoup. L’une des versions propose un indice intéressant. Elle raconte que les enfants auraient été emmenés dans une grotte de la région qui conduit tout droit en Transylvanie.

Les historiens allemands font remarquer qu’au XIIIe siècle beaucoup d’habitants de la Basse-Saxe se sont laissé recruter pour aller travailler, justement, en Transylvanie, souvent les plus pauvres et les plus jeunes. Cette migration a laissé des traces dans la Roumanie actuelle où vit encore une communauté saxonne. Klaus Iohannis, l’actuel président de la Roumanie est l’un de leurs descendants. Ces Allemands venus jadis s’établir en Transylvanie étaient recrutés par de beaux parleurs qui leur promettaient un lopin de terre et une vie meilleure sur les terres à coloniser. C’était un coup dur pour les villes allemandes qui perdaient ainsi une main-d’œuvre bon marché. Pour se faire remarquer sur les places publiques, les recruteurs qui allaient de ville en ville, frappaient sur un tambour et jouaient de la flûte… d’où la légende du joueur de flûte d’Hamelin qui fit disparaître les enfants.

Pourquoi des enfants ? À l’époque, le terme avait un sens plus large qu’aujourd’hui, il désignait les gens de peu ou “ceux qui ne sont rien” pour reprendre une formule malheureuse. On sait aujourd’hui, par exemple, que la croisade de 1212 qui parti d’Allemagne, la fameuse « croisade des enfants » était en fait composée de pauvres, pour beaucoup de jeunes gens sans avenir cherchant au loin une nouvelle vie.

Voilà une parabole très actuelle qui pourrait s’appliquer aux passeurs sans scrupule qui entassent les jeunes Africains dans des pirogues ou des canots surchargés en direction des Canaries ou de la Sicile au risque de leur vie. Les parents les voient disparaître, parfois pour toujours. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-il pas la douleur des familles confrontées à la migration d’un enfant ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 juin 2024

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

25 juin : la Journée de l’unité slave, pur produit de la propagande russe

Depuis l’éclatement de l’URSS et la disparition de la Yougoslavie, les Russes célèbrent chaque 25 juin une Journée de l'amitié et de l'unité des Slaves. Une célébration d’origine soviétique visant à imposer la prééminence de Moscou sur l’ensemble du monde slave.

 

Depuis l’éclatement de l’URSS et la disparition de la Yougoslavie, les Russes célèbrent chaque 25 juin une Journée de l'amitié et de l'unité des Slaves (День дружбы и единства славян) « visant à rappeler aux peuples slaves leurs racines historiques et culturelles communes et à encourager la préservation de leurs liens séculaires les uns avec les autres ». Cette fête qui fait partie intégrante de la propagande russe, n’est guère marquée qu’en Russie, pays qui martyrise depuis dix ans les Ukrainiens, le peuple slave qui lui est le plus proche, et qui effraie ses cousins occidentaux en premier lieu les Polonais pour qui l’amitié slave rappelle les mauvais souvenirs de l’emprise russe sur leur pays à l’époque tsariste comme à l’époque soviétique.

L’origine de cette journée instituée dans les années 1990 est à chercher dans le Festival mondial de la jeunesse slave créé en 1957 en Union soviétique. Chaque année, il avait lieu à la frontière de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie, qui étaient à l'époque des républiques de l'Union soviétique. Un Monument de l’amitié y avait été édifié pour bien marquer les esprits et des représentants des pays « frères », les États slaves sous domination soviétique (Polonais Tchécoslovaques, Bulgares), étaient également invités à ce grand rassemblement destiné à monter que les peuples slaves ne faisaient qu’un et que sa tête était à Moscou. Aujourd’hui, cette célébration n’a guère d’écho auprès des 300 millions de Slaves vivant dans le monde. Quant à l’influence culturelle de la Russie, elle est en chute libre, y compris dans le monde slave.

Cette manifestation dans laquelle l’Église orthodoxe russe est aujourd’hui largement impliquée laisse peu de place au néopaganisme slave qui a tenté, un temps, de lancer un mouvement qui n’a pas entrainé grand monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 juin 2024

Image de la propagante russe

Le Monument de l'Amitié, érigé à la frontière entre la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie, en 1975 - en l'honneur du 30e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique - est communément surnommé les « Trois Sœurs ». Ce sont trois stèles blanches reliées par un grand anneau. Les bas-reliefs de l'anneau représentent des étapes marquantes de l'histoire commune des trois peuples « frères ». C'est là que se tenait chaque année le 25 juin le fameux festival international «Unité slave» et qu'un camp d'amitié pour les jeunes était organisé. Il n’est plus aujourd’hui qu’un vestige dérisoire d’une époque à jamais révolue.

 
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Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier

24 juin : la Saint-Jean, fête nationale du Québec

C’est en 1977 que la Saint-Jean-Baptiste est devenue officiellement la fête nationale du Québec et un jour férié. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

 

On a coutume de se souhaiter « bonne Saint-Jean ! » en ce jour de fête nationale qui trouve son origine, comme dans beaucoup de pays de tradition catholique, dans les traditionnelles fêtes de la Saint-Jean.

Si toute la province est en fête, c’est à Québec (ville) que se déroule d’ordinaire la plus grande manifestation, sur les plaines d’Abraham qui peuvent accueillir jusqu’à 200 000 personnes. La fête mêle, comme toujours au Québec, discours patriotiques, chants en français , concerts musicaux, défilés et, bien sûr, feux de joie. Traditionnellement, ces rassemblements festifs se produisent sur les plaines d’Abraham à Québec ou au Quartier des spectacles à Montréal.

C’est en 1977, sous le gouvernement souverainiste du Parti québecois, que la Saint-Jean-Baptiste devient officiellement fête nationale du Québec et jour férié, et en 1984 que son organisation est confiée au Mouvement national des Québecoises et des Québecois. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

En fait la fête remonte beaucoup plus loin, au point qu’en 2024, on fête son 180e anniversaire. Saint Jean Baptiste est, par ailleurs, le patron des Français du Canada. Au Québec, la Saint-Jean-Baptiste prend une nouvelle signification en 1834. Cette année-là, un grand banquet patriotique s’organise, avec pour objectif de donner aux Canadiens français une fête nationale annuelle. Le député Louis-Hippolyte Lafontaine, le futur avocat et premier ministre George-Étienne Cartier et le maire de Montréal Jacques Viger sont des festivités. Dans les années qui suivent, la population commence à souligner la Saint-Jean-Baptiste. La Rébellion des Patriotes, de 1837 à 1839, interrompt les célébrations de la Saint-Jean pendant cinq ans. Mais les Québécois ont toujours le cœur à la fête ! En 1842, on organise le premier défilé de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal. La coutume continue de s’ancrer dans les mœurs, et dans les années 1950, les fêtes de la Saint-Jean se multiplient dans les villes, les villages et les quartiers. Dans les années 1960 et 1970, la Saint-Jean-Baptiste perd son caractère religieux. En 1977, donc, le gouvernement de René Lévesque la proclame fête nationale du Québec, un jour chômé et férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 juin 2024

 
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Fêtes traditionnelles, 23 juin Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, 23 juin Bruno Teissier

23 juin : ce soir, les feux de la Saint-Jean

C’est un feu généralement immense et visible de loin. Il rassemble les gens d’un même village, d’un même quartier. On y danse autour, on y fait la fête, on est heureux de s’y retrouver. Ce rite trouve son origine directe dans le solstice d’été qui a lieu le 21 juin et que les peuples païens avaient pour coutume de célébrer en allumant un grand feu, symbolisant la lumière du soleil.

 

C’est un feu généralement immense et visible de loin. Il rassemble les gens d’un même village, d’un même quartier. On y danse autour, on y fait la fête, on est heureux de s’y retrouver. La tradition veut que les jeunes sautent par-dessus le feu, au-dessus de neuf feux différents, dit-on, s’ils veulent se marier dans l’année.

Ce rite trouve son origine directe dans le solstice d’été qui a lieu le 21 juin et que les peuples païens avaient pour coutume de célébrer en allumant un grand feu, symbolisant la lumière du soleil. Comme beaucoup de traditions païennes, le rite du feu a été christianisé au Moyen Âge et associé à Jean-Baptiste et dont la naissance, selon la tradition, tombe exactement six mois après la nativité du Christ (qui a été placé au moment du solstice d’hiver).

Au Danemark, chaque village, chaque quartier de ville a le sien qui sera allumé vers 22h. La cérémonie est précédée par un discours d’une personnalité locale, voire d’une célébritée, et des chansons reprises en cœur, comme Midsommervise (Chanson du mitan de l’été) (1885), texte du poète Holger Drachmann. Selon la tradition, les sorcières avaient des pouvoirs spéciaux lors de la nuit la plus courte de l’année, les feux étaient destinés à les éloigner.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 juin 2024

 
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1919, Lettonie, bataille célèbre Bruno Teissier 1919, Lettonie, bataille célèbre Bruno Teissier

22 juin : la Lettonie se souvient de sa lutte pour l’indépendance

En Lettonie, le Jour du Souvenir des Héros commémore les victimes de la bataille de Cēsis, une victoire décisive, en 1919, contre les forces allemandes pour l'indépendance du pays.

 

En Lettonie, le Jour du Souvenir des Héros (Varoņu piemiņas diena), également connu sous le nom de Jour du Souvenir de la Bataille de Cēsis (Cēsu kauju atceres diena), est célébré chaque 22 juin pour rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie dans la bataille  de Cēsis. Cet affrontement est connu en Estonie comme la bataille de Võnnu (Võnnu lahing) qui est commémorée chaque 23 juin.

La bataille de Cēsis s'est déroulée en 1919. Elle a opposé les forces estoniennes soutenues par le 2e régiment letton de Cēsis et les forces allemandes. Ce fut une bataille décisive pour la guerre d'indépendance de la Lettonie autant que pour celle de l'Estonie.

Le 18 novembre 1918, la proclamation de l'indépendance de la Lettonie avait immédiatement été suivie d'une guerre contre la Russie soviétique. Et l’Allemagne en avait profité pour tenter d’affirmer sa domination sur la Lettonie et l’Estonie. En juin 1919, la Baltische Landeswehr attaqua les positions estoniennes près de Cēsis, mais les forces combinées estono-lettonnes finirent par reprendre Cēsis et forcèrent les unités allemandes à se retirer vers Riga.

En 1921, l'Assemblée constituante lettone a désigné le 22 juin comme la Journée des combattants lettons de la liberté. Après le coup d’État d’Ulmans en 1934, elle fut retiré de la liste des jours fériés, puis rétablis après la seconde libération du pays, en 1995, mais ce n’est pas un jour férié. Ce jour-là, les Lettons commémorent les 13 membres du 2e régiment letton Cēsis tués au cours de la bataille.

En Estonie, l'anniversaire de la victoire de la bataille de Võnnu (Võnnu lahingu võidu aastapäev) est célébré comme une fête nationale, le Jour de la Victoire (Võidupüha), mais le 23 juin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 juin 2024

Le mémorial de Cēsis

 
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21 juin : solstice d'été et fête nationale du Groenland

Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été (un peu en avance cette année puisqu’il s’est produit ce jeudi à 22h50). C’est également la fête nationale du Groënland (Ullortuneq).

 

Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été, le jour le plus long de l'année.

À des latitudes aussi élevées, que celle du Groenland, le changement des saisons est primordial pour la survie de la population. Dans la majeure partie du Groenland, c’est le soleil de minuit (24 heures de lumière du jour sans coucher de soleil).

Le 21 juin est aussi le jour qui a été choisi en 1983 pour la fête nationale du Groenland, appelée Ullortuneq (ou Nationaldag, en danois). Ce même jour, le Groenland célèbre également la première présentation de son drapeau en 1985. Le cercle rouge symbolise le soleil de minuit et le blanc représente la neige et la glace.

Le jour de la fête nationale, une partie des habitants sortent leurs costumes traditionnels. On chante et danse, la bière coule à flots. À Nuuk, la capitale, on tire des coups de canon et le gouvernement défile. C’est aussi l’occasion de manifestations culturelles destinées à monter aux plus jeunes les techniques traditionnelles : chasse au phoque, kayak, danses au son du tambour… Après cela, tout le monde profite du kaffemik (la tradition du café), on prend un repas sous chapiteaux, on assiste à des chants choraux, des danses folkloriques et des matchs de football…

Au Kalaallit Nunaat (le Groënland en langue inuit) on célèbre aussi, chaque 21 juin, le jour où le Danemark lui a accordé un nouveau statut d'autonomie, c’était le 21 juin 2009. Cette autonomie élargie lui permet de gérer ses ressources naturelles. Un premier pas vers l’indépendance, même si la moitié des ressources provient toujours du Danemark. La grande île est toujours une dépendance du royaume du Danemark, mais elle n’appartient pas à l’Union européenne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 juin 2024

En 2025, le solstice d’été se produit le 21 juin 2025 à 04h41, heure de Paris.

#Kalaaliungaarama

 
photo Kim Hansen

photo Kim Hansen

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ONU, 20 juin, Migrants Bruno Teissier ONU, 20 juin, Migrants Bruno Teissier

20 juin : Journée mondiale des réfugiés

Plus de 100 millions de personnes dans le monde ont été obligées de fuir leur pays pour cause de conflits ou persécutions et leur nombre va croissant et leur situation de plus en plus précaire. Le slogan pour l’édition 2024 est : « Pour un monde qui accueille les personnes réfugiées. » Un vœux en décalage complet avec l’ambiance politique qui règne en Europe, en Amérique du Nord ou en Australie, tout un monde de moins en moins ouvert aux réfugiés.

 

Plus de 100 millions de personnes dans le monde ont été obligées de fuir leur pays pour cause de conflits ou persécutions et leur nombre va croissant et leur situation de plus en plus précaire. Soudanais du nord migrant vers le sud de leur pays, Nigériens ou Tchadiens ayant fui les violences en Libye, Syriens déplacés au Liban, Afghans réfugiés au Pakistan... et à présent plusieurs millions d’Ukrainiens et des dizaines des centaines de milliers de Palestiniens de Gaza, réfugiés dans l’enclave qui leur sert de prison : tous ont leurs droits sont protégés par le HCR (haut commissariat aux réfugiés) dont le but est de veiller à l’application de la Convention Genève du 28 juillet 1951 sur le statut des réfugiés.

Des ONG, partout présentes, répondent à leurs besoins vitaux tout en leur permettant de développer leurs propres moyens de subsistance. Mais elles travaillent aussi auprès des populations accueillantes afin de minimiser l’impact des réfugiés sur elles, point crucial dans le règlement d’une situation qui n’est toujours censée être que provisoire.

Pendant des années, plusieurs pays et régions ont célébré leur propre Journée des réfugiés. L’une des plus connues est la Journée africaine des réfugiés, célébrée le 20 juin dans plusieurs pays. En témoignage de solidarité avec l’Afrique, le continent qui abrite le plus grand nombre de personnes déplacées, l’ONU a fait du 20 juin la Journée mondiale des réfugiés. Le slogan pour l’édition 2024 est : « Pour un monde qui accueille les personnes réfugiées. » Un vœux en décalage complet avec l’ambiance politique qui règne en Europe, en Amérique du Nord ou en Australie, tout un monde de moins en moins ouvert aux réfugiés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 juin 2024

 
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1991, 1958, Hongrie, 19 juin Bruno Teissier 1991, 1958, Hongrie, 19 juin Bruno Teissier

19 juin :  fête paradoxale en Hongrie où l’on célèbre l’indépendance du pays à l’égard de Moscou

C’est une commémoration est très paradoxale : la Hongrie célèbre la restauration de sa souveraineté suite au départ, le 19 juin 1991, des forces militaires imposées par URSS alors que la Hongrie, bien que membre de l’Union européenne, se comporte à nouveau comme un satellite de Moscou.

 

Le Jour de la Hongrie indépendante (Független Magyarország napja) est un jour de commémoration officiel,  observé le 19 juin. Il commémore la fin de l'occupation soviétique de la Hongrie et honore les martyrs de la Révolution hongroise de 1956. La date choisie pour cette commémoration est l’anniversaire du départ du dernier soldat soviétique, le 19 juin 1991, rétablissant l’indépendance du pays après un demi-siècle d’occupation russe.

Cette commémoration nationale a été adoptée en 2001, elle y associe la mémoire des dirigeants de cette révolution manquée exécutés secrètement pour trahison, le 16 juin 1958. Ceux-ci ont été jetés dans une fosse commune sous de fausses identités. Les autorités ont attendu trois décennies que l’emprise de Moscou se desserre, pour autoriser la résurgence de cette mémoire. Le 16 juin 1989, environ un quart de million de personnes ont participé à la réinhumation solennelle d'Imre Nagy, Géza Gimes Miklós Losonczy, Pál Maléter, József Szilágyi et le combattant de la liberté inconnu de la révolution. Le pays tout entier a regardé la cérémonie de plusieurs heures sur les écrans de télévision. La cérémonie de deuil organisée par la Commission de justice historique, mais avec le soutien de toute l'opposition, est devenue un symbole de l'effondrement du régime Kádár - et de tout le bloc soviétique. Deux ans plus tard, presque jour pour jour, le lieutenant-général Viktor Silov, dernier soldat soviétique occupant la Hongrie, quittait le pays.

Cette commémoration est très paradoxale : la Hongrie célèbre la restauration de sa souveraineté suite au départ des forces militaires imposées par Moscou alors que la Hongrie est aujourd’hui le principal soutien de Moscou au sein de l’Union européenne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 juin 2024

 

La tombe d’Imre Nagy après la réinhumation du 16 juin 1989 au nouveau cimetière municipal de Budapest.

Le départ de Viktor Silov sous l’œil des journalistes

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1942, Tchéquie, Tchécoslovaquie, 18 juin, attentat Bruno Teissier 1942, Tchéquie, Tchécoslovaquie, 18 juin, attentat Bruno Teissier

18 juin : la Tchéquie célèbre un attentat contre un dirigeant nazi

Commémoration à Prague de l’attentat réussi contre Reinhard Heydrich, gouverneur de Bohême-Moravie, adjoints SS favori de Hitler et l’un des cerveaux de l’Holocauste, le 18 juin 1942.

 

Quatre-vingt-deux années se sont écoulées depuis la mort des sept parachutistes tchécoslovaques qui ont participé à l’attentat réussi contre Reinhard Heydrich, gouverneur de Bohême-Moravie, adjoints SS favori de Hitler et l’un des cerveaux de l’Holocauste.

Chaque jour, Heydrich fait le trajet, sans escorte, du château de Panenské Brezany jusqu’au siège de la Gestapo, dans le centre de Prague. L’attentat a lieu le 18 juin 1942 sur cette route, qui descend du nord de la capitale en serpentant, dans un virage en épingle, à l’angle de la rue de Holesovice, dans le quartier de Liben.

Une commémoration et une messe ont traditionnellement lieu, en présence du président de la République, sur  le lieu du drame, dans l’église orthodoxe Saint-Cyrille-et-Méthode, à Prague. Ce soir également, un concert sera donné sur le lieu de l’attentat contre Heydrich, en hommage aux auteurs de cet acte héroïque. En 2022, pour les 80e anniversaire, des plaques ont été apposées sur le trottoir en leur mémoire.

Recherchés pendant quinze jours par la Gestapo et finalement trahis par l’un des leurs, les sept hommes, cachés dans l’église, sont morts au terme d’un combat sanglant mené pendant six heures contre 700 soldats de la SS. Dans le pays, la vengeance des nazis fut cinglante. La loi martiale fut déclarée, deux villages qui avaient abrité les auteurs de l’attentat entièrement détruits et leurs habitants, exécutés, pour 5 000 d’entre. L’Église orthodoxe, qui avait soutenu les résistants, paya également un lourd tribut avec l’exécution du chapelain de l’église Saint-Cyrille-et-Méthode et celle de l’évêque Gorazd. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 juin 2024

 
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1944, 1811, Islande Bruno Teissier 1944, 1811, Islande Bruno Teissier

17 juin : fête nationale de l'Islande

La république d’Islande célèbre aujourd’hui ses 80 ans. Un pique-nique géant est organisé sur le site de Thingvellir, là où fut fondé au Xe siècle le premier parlement islandais, et où fut proclamé l’indépendance, le 17 juin 1944… C’est la fête nationale islandaise.

 

Aujourd’hui, un pique-nique géant est organisé sur le site de Thingvellir, là où fut fondé au Xe siècle le premier parlement islandais, et où fut proclamé l’indépendance, le 17 juin 1944. Le jour choisi est l’anniversaire de la naissance, en 1811, de Jón Sigurds­son, le chef du mouvement indépendantiste et pacifiste islandais du XIXe siècle. Il y a 80 ans, l’Islande devenait une république indépendante. Jusque-là, l’île appartenait au royaume du Danemark qui dominait le pays depuis 1380.

La fête nationale de l’Islande (Þjóðhátíðardagurinn) débute le matin par une cérémonie patriotique est à Reykjavik, comprenant notamment un défilé dirigé par les cavaliers à cheval, suivis par la fanfare et les porte-drapeaux du mouvement scout. Le défilé part d'Austurvöllur pour rejoindre le cimetière de Suðurgata, où Þórdís Lóa Þórhallsdóttir, président du conseil municipal, déposera une couronne de fleurs au nom des habitants de Reykjavík sur les tombes de Jón Sigurðsson et de son épouse Ingibjörg Einarsdóttir. 

Après le défilé, des discours sont prononcés en plein air, dont celui de Fjallkonan (la femme de la montagne), vêtue de Skautbúningur, qui récite un poème. Elle exprime l'esprit combatif de la nation islandaise et la dureté de la nature islandaise. Un rappel d’esprit romantique qui régnait lorsque furent faits les premiers pas vers l’indépendance.

Ensuite la fête se pousuit dans tout le pays jusque tard dans la nuit, laquelle est extrêmement courte à cette période de l’année. L’ambiance de fête foraine qui prévaut l’après-midi, avec musique et barbe à papa, se mue peu à peu en beuverie au cours de la soirée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 juin 2024

 
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1976, Afrique du Sud, jeunesse, Noirs, Langues, 16 juin Bruno Teissier 1976, Afrique du Sud, jeunesse, Noirs, Langues, 16 juin Bruno Teissier

16 juin : en Afrique du Sud, c’est le Jour de la jeunesse, souvenir des émeutes de Soweto

Cette fête de la jeunesse commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendent à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieter­son, un jeune noir de 13 ans.

 

Ce jour férié commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendaient à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieter­son, un jeune noir de 12 ans et demi. Aujourd’hui, des cérémonies officielles sont organisées.

L’origine des émeutes est la décision des autorités sud-africaines d’introduire l’afrikaans dans les écoles noires. Dès le 30 avril 1976, une première école de Soweto, une banlieue (township) où les Noirs de Johannesburg ont été assignés, se met en grève, puis le mouvement s’étend à d’autres écoles… Les manifestants sont très jeunes, des écoliers ou des collégiens. L'afrikaans, ce dérivé local du hollandais, est « la langue de l'oppresseur », la langue de ceux qui ont imposé l’apartheid à la majorité des habitants du pays, les Noirs. Ceux-ci, outre leurs diverses langues locales suivent un enseignement en anglais. Ils ne veulent pas en changer.

Le 16 juin 1976, ils sont entre 10 et 20 000 à protester. Les policiers, exclusivement blancs, ont ordre de rétablir l’ordre à tout prix et d’user de tous les moyens pour disperser les manifestants. Des jets de pierres commencent de la part des élèves. Le colonel Kleingeld, l’officier de police chargé du maintien de l'ordre, tire un premier coup de feu, provoquant la panique. Un premier enfant tombe : Hector Pieter­son. Il deviendra plus tard l’icône du soulèvement. Ce jour-là, on déplorera une vingtaine de morts (officiellement), certains en évoquent une centaine. Après cinq semaines d’émeutes,  le gouvernement retirera le décret sur l’enseignement en afrikaans.

En 1995, le Jour de Soweto est devenu le Jour de la jeunesse (Youth Day). C’est aujourd’hui un jour férié en Afrique du Sud. À l’échelle du continent, depuis 1991, c’est la Journée de l’enfant africain.  

À Soweto, le musée Hector Pieterson, inauguré le 16 juin 2002, commémore les événements.

Il a fallu attendre le 40e anniversaire du massacre, le 16 juin 2016, pour que des représentants blancs de l’armée soient présents à la cérémonie annuelle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 juin 2024

 
Mbuyisa Makhubu, élève de 16 ans, portant le corps agonisant de Hector Pieterson, 12 ans (né le 19 août 1963 et mort le 16 juin 1976), avec à leur côté la sœur horrifiée de ce dernier.La photo de Sam Nzima a attiré l’attention du monde sur la brutal…

Mbuyisa Makhubu, élève de 16 ans, portant le corps agonisant de Hector Pieterson, 12 ans (né le 19 août 1963 et mort le 16 juin 1976), avec à leur côté la sœur horrifiée de ce dernier.

La photo de Sam Nzima a attiré l’attention du monde sur la brutalité du régime d’apartheid.

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Danemark, Drapeau, 1219, 15 juin Bruno Teissier Danemark, Drapeau, 1219, 15 juin Bruno Teissier

15 juin : le Danemark célèbre son drapeau

C’est le Valdemars Dag ou jour du drapeau, d’après une légende qui remonterait au XIIIe siècle

 

Au début du XIIIe siècle, le roi danois Valdemar Sejr (Valdemar le Victorieux)  mena son armée en croisade dans l'actuelle Estonie. Lors d'une bataille, le 15 juin 1219, les Danois étaient sur la défensive quand soudain une bannière rouge avec une croix blanche tomba du ciel. En conséquence, la chance a changé de camp. Non seulement l’armée danoise a gagné, mais le Danemark avait désormais un drapeau.

La bataille de Lyndanisse, en 1219, contre l'Estonie a bien eu lieu, mais l’histoire du drapeau, on s’en doute, est totalement légendaire. Cela n’a pas empêché, en 2019, le Danemark de célébrer en grande pompe le 800e anniversaire de son drapeau. Celui-ci est appelé le Dannebrod (le drap des Danois). 

Le drapeau danois n'a pas toujours été danois. Lors des croisades européennes du XIe au XIIIe siècle au Proche Orient, un drapeau rouge avec une croix blanche était fréquemment utilisé, sans lien avec le Danemark. Il est devenu un drapeau danois vers le milieu du XIVe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens drapeaux nationaux du monde toujours en vigueur. Il fut adopté, à l’époque, par le roi danois Valdemar Atterdag, probablement inspiré par l'empereur romain germanique, Louis IV de Bavière, qui utilisait un drapeau similaire.

Depuis 1913, le drapeau et la légende de son origine, sont célébrés chaque année le 15 juin. Cette journée du drapeau est appelée Valdemars Dag (le jour de Valdemar). Ce jour-là, et ce n’est pas la seule occasion, le drapeau est hissé dans tout le pays. Les écoles, les organisations sportives et les troupes de scouts au Danemark organisent souvent des concours le 15 juin, également connu sous le nom de Jour du drapeau, au cours desquels ils reconstituent l'histoire du Dannebrog (le drapeau danois) et celle du roi Valdemar. Le drapeau rouge et blanc flotte partout ce jour-là.

Un autre évènement s’est produit un 15 juin, c’était en 1920, la récupération par le Danemark du Schleswig du Nord. Cette région qui était disputée par l’Allemagne et le Danemark, avait été à l’origine de deux guerres, en 1848 et en 1864. Elle a été finalement partagée entre les deux pays, après un référendum. L’évènement est célébré chaque année localement.

#Dannebrod #valdemarsdag

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 juin 2024

 
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Dannebrog falder ned fra himlen under Volmerslaget ved Lyndanisse, œuvre du peintre danois, Christian August Lorentzn (1749–1828)

Dannebrog falder ned fra himlen under Volmerslaget ved Lyndanisse, œuvre du peintre danois, Christian August Lorentzn (1749–1828)

Le royaume danois sous Valdemar Sejr

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