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1991, Ukraine, Crimée, drapeau, 26 juin Bruno Teissier 1991, Ukraine, Crimée, drapeau, 26 juin Bruno Teissier

26 juin : le jour du drapeau tatar de Crimée

Le drapeau des Tatars de Crimée a été adopté par l'Assemblée nationale des Tatars de Crimée en 1917, puis rétabli le 26 juin 1991, peu avant la chute de l’URSS. À nouveau sous occupation russe, la Crimée n’est actuellement pas en mesure de célébrer son drapeau national, celui du peuple qui y vivait avant l’arrivée des Russes.

 

Le drapeau des Tatars de Crimée a été adopté par l'Assemblée nationale des Tatars de Crimée (kurultai ou qurultay) en 1917, peu après la Révolution de février dans l'Empire russe. Leur pays était occupé depuis un peu plus d’un siècle par les Russes. La Révolution russe de février 1917 leur donna pour la première fois l’occasion d’exprimer leur identité nationale et leur aspiration à s’autogouverner.

Toute expression nationale des Tatars sera ensuite interdite pendant l’époque soviétique, il faudra attendre le 26 juin 1991, pour qu’un deuxième kurultai se réunisse. Deux ans auparavant, les Tatars de Crimée avaient commencé à revenir en Crimée après leur expulsion de 1944. Ce 26 juin 1991, le kurultai a officiellement rétabli le drapeau tatar de Crimée comme comme leur drapeau national. C’est cet anniversaire qui est célébrée chaque 26 juin, Jour du drapeau tatar de Crimée (Sinda qirimtatar bayraginiñ künü). La célébration, toutefois, se limite à la diaspora (en Turquie, au Canada…) car l’expression de l’identité tatare est aujourd’hui à nouveau brimée dans la Crimée occupée par l’armée russe.

Le drapeau tatar de Crimée est une bannière bleu clair avec un emblème jaune (doré) dans le coin supérieur gauche. La couleur bleue est traditionnellement associée aux peuples turcs, alors que l'emblème est un tamga, un sceau abstrait utilisé par les peuples nomades eurasiens. Ce tamga particulier était autrefois le symbole officiel de la maison de Giray, la dynastie qui a régné sur le khanat de Crimée du début du XVe siècle jusqu'à son annexion par l'Empire russe en 1783. Au XXe siècle, les Tatars de Crimée ont adopté le tamga de Giray comme symbole national.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

À gauche, l’emblème des Tatars et leur drapeau ; à droite, ceux de l’Ukraine. Image publiée par Refat Chubarov, président du Mejli.

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1284, Allemagne, 26 juin Bruno Teissier 1284, Allemagne, 26 juin Bruno Teissier

26 juin : le joueur de flûte d'Hamelin, une parabole très actuelle

À Hamelin, en Basse-Saxe, c’est Rattenfängertag, une fête basée sur une légende qui n’en est sans doute pas tout à fait une. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-elle pas la douleur des familles confrontées à l’émigration, sans retour, d’un enfant ?

 

Chaque année le 26 juin, la ville d’Hamelin, la ville du Joueur de flûte, chasseur de rats, est en fête, c’est Rattenfängertag. L’histoire reprise au XVIIe siècle par les frères Grimm raconte qu’un homme vêtu d'un long manteau multicolore s’est présenté dans la petite ville d’Hamelin comme un exterminateur de rats. Les habitants de la ville acceptent sa proposition de débarrasser la ville des rats. Ils le virent alors sortir une flûte et entraîner les rats hors de la ville au son de sa musique. Quand est venu le moment pour lui de réclamer son salaire, les citoyens d’Hamelin l’ont expulsé sans ménagement. Quelque temps plus tard, on le vit revenir. Alors que les habitants d’Hamelin étaient rassemblés dans les églises à écouter des chants religieux, l’homme au chapeau rouge ressorti sa flute et se mit à jouer. Cette fois, ce sont les enfants de la ville qui entraina au loin. Ils étaient 130, dont le fils du maire, on ne les revit jamais. Selon la légende, cela se serait produit le 26 juin 1284.

La notoriété de cette histoire est telle que la ville d’Hamelin (Hameln), en Basse-Saxe, organise chaque 26 juin, une grande fête locale en costumes d’époque avec des concerts de flûte. L’évènement est devenu au fil des ans très touristique.

Mais est-ce vraiment une légende ? Des historiens ont cherché un fondement à cette histoire dont il existe plusieurs versions. Certains ont voulu y voir les crimes d’un pédophile, mais 130 enfants en même temps cela fait beaucoup. L’une des versions propose un indice intéressant. Elle raconte que les enfants auraient été emmenés dans une grotte de la région qui conduit tout droit en Transylvanie.

Les historiens allemands font remarquer qu’au XIIIe siècle beaucoup d’habitants de la Basse-Saxe se sont laissé recruter pour aller travailler, justement, en Transylvanie, souvent les plus pauvres et les plus jeunes. Cette migration a laissé des traces dans la Roumanie actuelle où vit encore une communauté saxonne. Klaus Iohannis, l’actuel président de la Roumanie est l’un de leurs descendants. Ces Allemands venus jadis s’établir en Transylvanie étaient recrutés par de beaux parleurs qui leur promettaient un lopin de terre et une vie meilleure sur les terre à coloniser. C’était un coup dur pour les villes allemandes qui perdaient ainsi une maind’œuvre bon marché. Pour se faire remarquer sur les places publiques, les recruteurs qui allaient de ville en ville, frappaient sur un tambour et jouaient de la flûte… d’où la légende du joueur de flûte d’Hamelin qui fit disparaître les enfants.

Pourquoi des enfants ? À l’époque, le terme avait un sens plus large qu’aujourd’hui, il désignait les gens de peu ou “ceux qui ne sont rien” pour reprendre une formule malheureuse. On sait aujourd’hui, par exemple, que la croisade de 1212 qui parti d’Allemagne, la fameuse « croisade des enfants » était en fait composée de pauvres, pour beaucoup de  jeunes gens sans avenir cherchant au loin une nouvelle vie.

Voilà une parabole très actuelle qui pourrait s’appliquer aux passeurs sans scrupule qui entassent les jeunes Africains dans des pirogues ou des canots surchargés en direction des Canaries ou de la Sicile au risque de leur vie. Les parents les voient disparaître, parfois pour toujours. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-il pas la douleur des familles confrontées à la migration d’un enfant ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Roumanie, 1848, Drapeau, 26 juin Bruno Teissier Roumanie, 1848, Drapeau, 26 juin Bruno Teissier

26 juin : le drapeau roumain

La Roumanie fête son drapeau adopté en 1848 quand le gouvernement révolutionnaire a décrété le tricolore comme drapeau national pour tous les Roumains.

 

La Roumanie fête son drapeau adopté en 1848 par le gouvernement révolutionnaire. S’inspirant du drapeau français, celui-ci avait décrété le tricolore actuel comme drapeau national pour tous les Roumains le 26 juin 1848. La Journée du drapeau national (Ziua drapelului național al României) a été instaurée en 1998 à l’occasion de 150e anniversaire. Ce jour férié n’est pas un jour chômé.

Pour les deux principautés roumaines, les Règlements organiques de 1831 avaient fixé les couleurs symboles de chacune : bleu et rouge pour la Moldavie et bleu et jaune pour la Valachie. Selon la légende, le drapeau roumain serait, en effet, un mixte des deux drapeaux des deux principautés qui ont formé le pays. Jusqu’en 1848, les bandes étaient horizontales. En 1918, la Transylvanie, le Banat et la Bukovine se sont joints à la Roumanie sans que le drapeau soit modifié.

À partir de 1918, Tricolorul românesc était orné des armoiries royales, remplacées, ensuite, par des symboles communistes de 1947 à 1989. Au moment de la chute du régime communiste, on a donc arboré un drapeau avec un trou en son centre comme symbole de la révolution.

Le Tchad possède le même drapeau bien que chacun des deux pays affirme que les nuances du bleu diffèreraient, celle du Tchad serait plus foncée. Andorre et la Moldavie ont également le même tricolore mais mais frappé en son centre d’un blason.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 juin 2021

 
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1960, Madagascar, 26 juin, indépendance Bruno Teissier 1960, Madagascar, 26 juin, indépendance Bruno Teissier

26 juin : les 60 ans d’indépendance de Madagascar

L’ambiance est à la morosité en ce jour de fête nationale. Ce qui devait être une fête exceptionnelle mais l’épidémie de civid-19 en décidé autrement. Seul le défilé militaire, sans public a été maintenu sur l’avenue de L’Indépendance.

 

L’ambiance est à la morosité en ce jour de fête nationale. Ce qui devait être une fête exceptionnelle mais l’épidémie de Covid-19 en a décidé autrement.  Seul le défilé militaire, sans public a été maintenu sur l’avenue de L’Indépendance. Le site sera bouclé et n’accueillera pas de public, à l’exception des invités officiels installés sur le parvis de la Mairie.

 Les Malgaches fêtent l'indépendance de leur île vis-à-vis de la France, acquise le 26 juin 1960, 2 ans après la proclamation de la République démocratique de Madagascar au sein de la communauté française. La Grande île était occupée par les Français depuis les dernières années du XIXe siècle, soit au moins deux générations marquées par le travail forcé et des massacres notamment en 1897 et en 1947, la répression féroce de la grande insurrection de l’île. Cela dit, la Première République malgache est considérée comme une continuité de l’occupation coloniale, et pour beaucoup, ce n’est qu’à partir de 1972 que Madagascar a obtenu sa « véritable » indépendance. Une indépendance qui n’a guère profité à la Grande île, laquelle figure aujourd’hui parmi les cinq pays les plus pauvres du monde.

D’ordinaire, les marches populaires dans les nuits du 25 et 26 juin, un arendrina (lampion) à la main, éclairés par la flamme d’une bougie. Ces lampions en papier « vita malagasy », sont indissociables à la fête nationale du 26 juin.

 Habituellement, le 26 juin, les cérémonies officielles donnent lieu à un défilé militaire, tandis que des spectacles d’opéra hira gasy sont organisés dans les différents quartiers. La nuit venue, l’heure est aux bals aux rythmes du tsapiky, du salegy, et de l’incontournable afindrafindrao. Dans les autres villes du pays et dans les campagnes, la fête est organisée sous de multiples formes, la danse et la musique y ayant toujours une place essentielle. Ces festivités ont lieu dans toutes les villes de Madagascar : c’est l'occasion d'un véritable bain de foule populaire, de brochettes, de musique à tout rompre, de beuveries et d'échanges culturels... En 2020, pour les 60 ans d'indépendance, la fête devait être plus intense que d’ordinaire.

Cette année, aucun lampion ne brille. Il fait relativement froid la nuit, c’est l’hiver austral. En dépit d’un remède miracle promu par le président Andry Rajoelina (le Covid Organics, un remède à base d’artémisia), le coronavirus se propage rapidement dans la capitale selon le bilan de l’épidémie publié dimanche par le ministère de la Santé publique. Face à la recrudescence des contaminations, l’inquiétude monte. Si de son côté, les autorités martèlent que la situation est maîtrisée, les statistiques semblent dire le contraire. Si bien que les festivités sont réduites au minimum. Une déconvenue qui n’a pas empêché les bâtiments publics d’être pavoisés aux couleurs blanc rouge vert et de voir une multitude de drapeaux fleurir dans tout le pays, des fenêtres des habitations aux frontons des entreprises ou du mobilier urbain. 

Pour la fête, on se réserve pour le 14 octobre prochain, anniversaire de la Première République malgache qui a été instituée en 1958.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2020

 
L’armée fête elle aussi son 60e anniversaire

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