L’Almanach international

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1991, 1958, Hongrie, 19 juin Bruno Teissier 1991, 1958, Hongrie, 19 juin Bruno Teissier

19 juin :  fête paradoxale en Hongrie où l’on célèbre l’indépendance du pays à l’égard de Moscou

Une commémoration est très paradoxale : la Hongrie célèbre la restauration de sa souveraineté suite au départ, le 19 juin 1991, des forces militaires imposées par Moscou alors que la Hongrie est aujourd’hui le principal soutien de Moscou au sein de l’Union européenne.

 

Le Jour de la Hongrie indépendante (Független Magyarország napja) est un jour de commémoration officiel,  observé le 19 juin. Il commémore la fin de l'occupation soviétique de la Hongrie et honore les martyrs de la Révolution hongroise de 1956. La date choisie pour cette commémoration est l’anniversaire du départ du dernier soldat soviétique, le 19 juin 1991, rétablissant l’indépendance du pays après un demi-siècle d’occupation russe.

Cette commémoration nationale a été adoptée en 2001, elle y associe la mémoire des dirigeants de cette révolution manquée exécutés secrètement pour trahison, le 16 juin 1958. Ceux-ci ont été jetés dans une fosse commune sous de fausses identités. Les autorités ont attendu trois décennies que l’emprise de Moscou se desserre, pour autoriser la résurgence de cette mémoire. Le 16 juin 1989, environ un quart de million de personnes ont participé à la réinhumation solennelle d'Imre Nagy, Géza Gimes Miklós Losonczy, Pál Maléter, József Szilágyi et le combattant de la liberté inconnu de la révolution. Le pays tout entier a regardé la cérémonie de plusieurs heures sur les écrans de télévision. La cérémonie de deuil organisée par la Commission de justice historique, mais avec le soutien de toute l'opposition, est devenue un symbole de l'effondrement du régime Kádár - et de tout le bloc soviétique. Deux ans plus tard, presque jour pour jour, le lieutenant-général Viktor Silov, dernier soldat soviétique occupant la Hongrie, quittait le pays.

Cette commémoration est très paradoxale : la Hongrie célèbre la restauration de sa souveraineté suite au départ des forces militaires imposées par Moscou alors que la Hongrie est aujourd’hui le principal soutien de Moscou au sein de l’Union européenne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La tombe d’Imre Nagy après la réinhumation du 16 juin 1989 au nouveau cimetière municipal de Budapest.

Le départ de Viktor Silov sous l’œil des journalistes

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1958, Irak, révolution, république, 14 juillet Bruno Teissier 1958, Irak, révolution, république, 14 juillet Bruno Teissier

14 juillet : l’Irak célèbre la chute de la monarchie

Le Jour de la république irakienne est une fête nationale qui célèbre la chute de la monarchie hachémite et l’instauration d’une république irakienne en 1958.

 

Le Jour de la république irakienne (يوم الجمهورية) est une fête nationale qui célèbre la chute de la monarchie hachémite et l’instauration d’une république irakienne. en 1958

Le 14 juillet 1958, un coup d'État renversait la monarchie hachémite . Le roi et la reine étaient tués lors de ce soulèvement dont la date n’avait pas été choisie au hasard. Cette révolution menée au son de la Marseillaise, diffusée toute la journée à la radio, avait amené Abd al-Karim Qasim au pouvoir, comme Premier ministre de la nouvelle république. De 1968 à 2005, le jour de la République irakienne a été la fête nationale officielle du pays, jusqu’à ce que le Jour de l'indépendance de l'Irak, le 3 octobre, soit instauré comme fête nationale de l'Irak.

Le 14 juillet a été déclaré Jour de la République en Irak en 2005. Une statue d'Abd al-Karim Qasim a été érigée la même année au centre de Bagdad.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1958, 1960, Burkina Faso, indépendance Bruno Teissier 1958, 1960, Burkina Faso, indépendance Bruno Teissier

11 décembre : le Burkina Faso célèbre 60 ans d'indépendance

En vérité, la date du 11 décembre n’est pas l’anniversaire de l’indépendance mais, celle de la République de Haute-Volta, instaurée le 11 décembre 1958 sous protectorat français. L’indépendance n’a été obtenue qu’en 1960, le 5 août, il y a donc bien 60 ans, à quelques mois près.

 

En vérité, la date du 11 décembre n’est pas l’anniversaire de l’indépendance mais, celle de la république de Haute-Volta, instaurée le 11 décembre 1958, mais toujours sous protectorat français. L’indépendance n’a été obtenue qu’en 1960, le 5 août. Il y a donc bien 60 ans, à quelques mois près.  Le 5 août demeure férié mais les festivités ont toujours lieu le 11 décembre pour éviter que la fête ne soit gâchée par la pluie, août étant le mois le plus pluvieux de l’année dans le pays. De plus, les élèves dont on a besoin pour le défilé sont en vacances en août et beaucoup aident leurs parents dans les champs.

Pour compliquer le tout, après le coup d’État du 4 août 1983 qui a instauré un régime révolutionnaire, le 11 décembre et le 5 août ont été considérés comme des fêtes de réactionnaires.  Sous la présidence de Thomas Sankara,  la fête nationale était le 4 août et la Haute Volta est devenue le Burkina Faso.

Après l’assassinat de Sankara, le 15 octobre 1987, c’est finalement le 11 décembre qui a été retenu comme date de la fête nationale du Burkina Faso, même si le 5 août, le 4 août et le 15 octobre font aussi l’objet de célébrations. La journée est fériée.

Chaque année, une ville est chargée des festivités. En 2020, c’est la ville de Banfora, chef-lieu de la région des Cascades, dans l’oust du pays, qui en a été chargée. Comme il faut bien innover, les autorités locales ont décidé l’organiser une compétition de montée du rônier, l’arbre local connu pour sa précieuse sève. Ses feuilles servent à confectionner des paniers, des chapeaux, des parapluies, etc. Son bois est utilisé comme charpente dans la construction. L’extraction d’une boisson naturelle du rônier demeure l’une des ressources principales de nombreuse famille familles. Un arbre symbolique de la région qui sera honoré lors de ce 11-Décembre.

Le président Roch Marc Christian Kaboré qui vient juste d’être réélu pour un second mandat, sera présent pour le défilé. Ce même jour, 1200 Burkinabés seront décorés pour leurs mérites. Le temps d’une journée, on oubliera que le pays vit en permanence sous la menace djiadiste et que l’insécurité a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes qui d’ailleurs n’ont pas pu voter. Sans compter l’épidémie de coronavirus, le pays a de sérieux défis à relever.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2020

Mise à jour 2022 : Le pays a subi deux coups d’État successifs, le président Kaboré a été reversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le 23 janvier 2022 , lui même a été remplacé par le capitaine Traoré arrivé au pouvoir le 30 septembre de la même année, à la suite d’un putsch. Voilà comment ce dernier s’est adressé à la nation le 11 décembre 2022 : « Je n’irai pas vous faire un discours cette année, parce que l’heure n’est pas à la fête. Notre indépendance n’est pas acquise, parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées. » (…) « Le combat pour l’indépendance totale a commencé, il y a quelques semaines de cela. Et ce combat passe nécessairement par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements, le redressement de notre économie. La bataille contre l’ennemi qui occupe nos terres est en train de commencer. Cette bataille est à son préambule », a-t-il lancé.

Les festivités de 2022 auront été d’une grande sobriété. Le pays vit toujours dans une grande insécurité qui a été à l’origine de l’annulation de la fête en 2021. Les violences, attribuées à des mouvements armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, ont fait des milliers de morts et près de 2 millions de déplacés depuis 2015.

 
Le président Roch Marc Christian Kaboré

Le président Roch Marc Christian Kaboré en 2019

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1958, Guinée, 2 octobre Bruno Teissier 1958, Guinée, 2 octobre Bruno Teissier

2 octobre : la Guinée fête 60 ans d'indépendance

Le 28 septembre 1958, les Guinéens étaient les seuls en Afrique à répondre non (à 94%) au référendum organisé par le général De Gaulle. Le 2 octobre suivant, le pays devenait indépendant, fort du prestige d'un « nationalisme intransigeant » face à la puissance coloniale. Les mesures de rétorsion ont été immédiates.

 

Le 28 septembre 1958, les Guinéens étaient les seuls en Afrique à répondre non (à 94%) au référendum organisé par le général De Gaulle. Le 2 octobre suivant, le pays devenait indépendant, fort du prestige d'un « nationalisme intransigeant » face à la puissance coloniale. Les mesures de rétorsion ont été immédiates. En un mois, tous les techniciens, médecins et enseignants français quittaient le pays.

La fête de l'indépendance de la Guinée est une fête nationale célébrée chaque 2 octobre dans tout le pays. Les événements et activités festifs organisés à cette occasion comprennent des discours publics, des défilés de rue (appelés « parades »), des compétitions sportives, des spectacles de danse folklorique, etc. La principale célébration a lieu dans la capitale, Conakry.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le jour du défilé sur l'esplanade du Palais du peuple de Conakry en 2022

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