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1er ou 2 mars : date du début du Ramadan et rivalités géopolitiques

En Algérie et en Tunisie, le ramadan débute le même jour qu'en France. Comme une évidence, le Maroc, rival géopolitique de l’Algérie, a opté pour une autre date, le 12 mars. Chacun met en avant les observations de la lune, n’empêche que quasiment chaque année, invariablement, l’Algérie et le Maroc commencent le ramadan à des dates différentes.

 

En 2025, le Ramadan a débuté le 1er mars, pour une partie des fidèles, le 2 mars pour les autres.

En France, la Grande mosquée de Paris a réuni les fédérations musulmanes de France au 29e jour du mois de chaabane. Lors de cette Nuit du doute, les spécialistes s’assuraient que le croissant de lune est bel et bien visible dans le ciel, preuve du passage au mois suivant. Si tel est le cas, le ramadan débute dès le lendemain. Cette année, la Nuit du doute débutait un dimanche à 18h. Lors de cette nuit cruciale, la commission religieuse a examiné attentivement la nouvelle lune, ce qui a permis de confirmer les données astronomiques qui fixaient le début du ramadan au 1er mars, comme en Arabie saoudite, au Qatar, en Indonésie ou en Algérie et en Tunisie. Comme une évidence, le Maroc, rival géopolitique de l’Algérie, a opté pour une autre date, le 2 mars, comme en Malaisie. Chacun met en avant les observations de la lune, n’empêche que quasiment chaque année, invariablement, l’Algérie et le Maroc commencent le ramadan à des dates différentes.

La fin du ramadan intervient un mois plus tard, au début du cycle lunaire suivant, soit le 30 ou le 31 mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

 
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1861, 1865, Ukraine, hymne, 10 mars Bruno Teissier 1861, 1865, Ukraine, hymne, 10 mars Bruno Teissier

10 mars : l’Ukraine célèbre son hymne national

« Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes » proclame l’hymne national ukrainien. La première représentation publique de la chanson eut lieu en le 10 mars 1865 lors d'un concert dédié à la mémoire de Taras Chevchenko décédé le 10 mars 1861. Le 10-Mars n’est pas un jour férié, mais en raison du sursaut patriotique ukrainien face à l’agression russe, cette journée commémorative a pris une dimension particulière.

 

« Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes » (Ще не вмерла України ні слава, ні воля) proclame l’hymne national ukrainien, souvent abrégé en « Šče ne vmerla Ukraïny » (« L'Ukraine n'a pas encore péri »). Il est basé sur un poème patriotique écrit par Pavlo Chubynsky, en 1862 et mis en musique par Mykhailo Verbytsky. La première représentation publique de la chanson eut lieu en le 10 mars 1865 à Przemyśl lors d'un concert dédié à la mémoire de Taras Chevchenko décédé le 10 mars 1861. C’est ce double anniversaire qui est célébré aujourd’hui par la Journée de l’hymne national (День державного гімну).

Ce poème bien connu des milieux patriotiques ukrainiens, a été adopté pour la première fois en 1917 comme hymne de la République populaire ukrainienne, puis supprimé par les Soviétiques en 1920. Il restera interdit jusqu’à la fin de l’ère soviétique. Il faudra attendre la perestroïka pour être à nouveau interprété en public par Vasyl Zhdankin, Victor Morozov et Eduard Drach lors du festival Chervona Ruta en 1989 à Tchernivtsi.

L'Ukraine a déclaré son indépendance le 24 août 1991. En janvier 1992, la Verkhovna Rada d'Ukraine (l’assemblée) a adopté la musique de Verbytsky comme hymne national de l'Ukraine, ce qui a ensuite été inscrit dans la Constitution. Cependant, les paroles de Chubynsky (plus exactement, la première strophe et le refrain de la chanson), jugées trop patriotiques par un pouvoir ukrainien qui regardait alors vers Moscou, n'ont été officiellement adoptées que plus de deux décennies plus tard, le 6 mars 2003.

La Journée de l’hymne national avait d’abord été fixée le 6 mars, puis finalement  déplacé au 10 mars, en 2015. Ce qui permettait de rendre aussi un hommage au grand poète national ukrainien, Taras Chevchenko, dont c’est l’anniversaire du décès. Le 10-Mars n’est pas un jour férié, mais en raison du sursaut patriotique ukrainien face à l’agression russe, cette journée commémorative a pris une dimension particulière. Depuis 2022, l'hymne national de l'Ukraine est chanté en se cachant dans les abris antiaériens, pendant les bombardements, sur les lignes de front. 

À l’occasion de la Journée de l’hymne national, divers événements et activités sont organisés dans les villes et villages de toute l’Ukraine : des spectacles publics, des cours spéciaux dans les écoles, des événements culturels dans les bibliothèques publiques, les musées et les centres communautaires... La célébration avait été particulièrement poignante, le 10 mars 2022, lors de l'invasion russe de l'Ukraine, car l'hymne national de l'Ukraine incarne la lutte des Ukrainiens pour préserver leur identité nationale et l'indépendance de leur pays .

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2024

 
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Italie, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier Italie, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier

9 mars : la bénédiction des automobiles

Depuis les années 1930, une bénédiction des voitures est organisée pour la Sainte-Françoise Romaine, patronne des automobilistes, même si celle-ci n’est plus que symbolique en raison des restrictions de circulation dans le centre de Rome.

 

Autrefois, le 9 mars, un curieux embouteillage se produisait via Teatro di Marcello, à Rome, près du Colisée. Mais, aujourd’hui avec les restriction de circulation dans le centre de Rome, seules quelques voitures bénéficiant d'une autorisation spéciale sont bénies de manière symbolique pour rappeler la cérémonie d’antan. Depuis les années 1930, une bénédiction des voitures est organisée le jour de la Saint-Françoise Romaine, devant l’église du même nom où repose les restes de la sainte. En 1925, la Sainte fut déclarée protectrice des automobilistes. Ses restes sont conservés au le Forum Romain, dans la crypte de la Basilique qui lui est dédiée. Elle est considérée comme la protectrice des automobilistes car la légende raconte que tout au long de sa vie, le chemin de la Sainte fut toujours éclairé par un ange. 

Francesca Romana était une femme de la noblesse romaine qui vécu au XIVe siècle et consacra sa vie aux pauvres. Elle a aussi fondé la congrégation des oblates de saint Benoît pour les dames de sa conditions souhaitant s’adonner à la prière et aux bonnes œuvres. Le couvent, situé via del Mare, fait chaque anné « portes ouvertes » pour l’occasion.

Jadis les animaux de trait et leur conducteurs étaient béni le 17 janvier (c’est d’ailleurs toujours le cas), avec l’apparition des véhicules à moteur, ­l’Église se devait de leur trouver un saint protecteur, saint Christophe, patron des voyageurs, arboré par de nombreux automobilistes, n’ayant en réalité jamais existé. 

 En France, des paroisses, notamment celles qui sont consacrées à saint Christophe, organisent des bénédictions d’automobiles, elles ont généralement lieu en été. Aucune n’a le succès de celle qui se déroule chaque 9 mars et le dimanche qui suit, dans la capitale italienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2024

 
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1917, Femmes, 8 mars Bruno Teissier 1917, Femmes, 8 mars Bruno Teissier

8 mars : la Journée internationale des droits des femmes

L’idée de célébrer une Journée internationale de la femme est à la fois féministe et socialiste. Reconnue par l’ONU en 1977, c’est une journée internationale qui permet d'évoquer les acquis des femmes mais également de prendre la mesure des défis qui restent à affronter et de rappeler que l'amélioration des droits des femmes, leur participation à la vie politique et économique et l'égalité entre les sexes est un enjeu de société global qui nécessite la mobilisation et la contribution de toutes et tous.

 

L’idée de cette Journée internationale des femmes est à la fois féministe et socialiste. Elle aurait été proposée en 1910 par la journaliste féministe allemande Clara Zelkin lors de 2e conférence de l’internationnale des femmes à Copenhague. Mais déjà en 1909, le Parti socialiste américain avait pris l’initiative d’un Woman’s Day qui s’est déroulé le 28 février dans les seuls États-Unis. C’est le 19 mars 1911, que cette journée est devenue vraiment internationale : plus d’un million de femmes manifestaient dans divers pays. Dans les années qui suivent une Journée internationale des femmes est donc organisée un dimanche de la fin février ou de début mars.

La date du 8 mars a été choisie en 1921 par Lénine en souvenir des femmes de Saint-Pétersbourg qui avaient profité, en 1917, de la Journée internationale des femmes (le 8 mars du calendrier grégorien) pour manifester contre la vie chère et leurs conditions de travail. Ce mouvement de protestation allait aboutir à la chute du tsar une semaine plus tard. Cette journée fut donc la première de la Révolution russe. À l’époque, la Russie vivait encore au rythme du calendrier julien si bien que localement, on était le 23 février. Par un curieux cheminement de l’histoire, cette date de l’ancien calendrier russe est devenue en Russie la Journée de... l’homme, en particulier celle des militaires (voir le 23 février).

Cette fête du 8 mars est donc très liée à l’ancien monde communiste. Elle est devenue une commémoration obligatoire à partir de 1946 dans tous les pays qui deviennent des satellites de l’URSS. Si bien que la Tchéquie l’abolira en 2008 comme un mauvais souvenir d’une époque révolue.

La dimension féministe de la Journée de la femme a resurgi en Occident dans les années 1970 et son caractère international a été renforcé par son adoption par l’ONU comme une commémoration officielle en 1977. La France a fait de même après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, sans pour autant en faire un jour férié comme c’était le cas dans les très conservatrices républiques soviétiques, qui l’avait transformé en fête des mères, ou dans certains pays d’Afrique... En Chine ou au Népal, on accorde qu’une demi-journée chômée aux salariées, seulement aux femmes.

À l’heure où la célébration est devenue mondiale et où la dimension partisane a disparu (en même temps que le monde communiste), certaines voix s’élèvent pour se demander si cette journée a bien lieu d’être, si elle ne produit pas l’effet inverse du but recherché tant le 8 mars est l’occasion de débiter des discours truffés de stéréotypes qui desservent la cause des femmes. Pour d’autres, cette journée est loin d’être un gadget politique, c’est l’occasion de rappeler à l’opinion publi­que qu’un siècle de combat politique n’a pas effacé les inégalités (tant dans le monde du travail que dans la politique), ni les violences faites aux femmes.

La Journée internationale des femmes (selon l'appellation officielle de l'ONU), est également appelée Journée internationale des droits des femmes dans certains pays comme la France (depuis 1982).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2024

 
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Norvège, Calendrier solaire Bruno Teissier Norvège, Calendrier solaire Bruno Teissier

7 mars : retour du soleil au Spitzberg !

L’apparition du premier rayon de soleil après plusieurs mois d’obscurité est une fête à Longyearbuen, 2000 habitants, la ville la plus septentrionale du monde, capitale du Spitzberg (ou Svalbard).

 

L’apparition du premier rayon de soleil après plusieurs mois d’obscurité est une fête à Longyearbuen, 2000 habitants, la ville la plus septentrionale du monde, capitale du Spitzberg (ou Svalbard, l’île principale d’un archipel situé à mi-chemin entre la Norvège continentale et le pôle Nord). Plusieurs dizaines de personnes viennent le guetter sur les marches d’un ancien hôpital détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Quand le soleil sera assez haut, c’est le premier lieu de la ville à être éclairé. Quand le jour précis est connu, le rendez-vous est fixé à 12h15.

Chaque année, le soleil se couche vers le 25 octobre pour ne réapparaître que début mars, généralement vers le 6-8 mars. Cette longue nuit n’est pas sans effet sur le moral de la population. En ville une psychologue travaille à plein temps sur les troubles liés à ce manque de lumière. Le retour de la lumière est souvent gâché par un ciel chargé de nuage, mais il reste un jour de fête qui se prolongera toute la semaine. Quelques courts spectacles se déroulent en plein air, ainsi qu’un office religieux si la température le permet. Mais, dans les bars des groupes de musique vont se succéder tous les soirs de la semaine dite du Solfestuka. En 2022, cette fête se déroule du 4 au 12 mars.

Le traité de Paris de 1920 qui a attribué la souveraineté de l’archipel Svalbard à la Norvège, mais ce traité prévoit aussi que tous les États signataires de ce traité dont l’URSS à l’époque, peuvent s’y livrer à des activités économiques sur un pied d’égalité. De fait aujourd’hui des entreprises russes sont implantées à Barentsburg afin de maintenir une présence russe dans l’Antarctique. Le Svalbard reste toutefois un sanctuaire naturel totalement démilitarisé.

 
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1788, Australie, Fondation du pays, 6 mars Bruno Teissier 1788, Australie, Fondation du pays, 6 mars Bruno Teissier

6 mars : l'île de Norfolk célèbre l’installation de ses premiers habitants

Chaque 6 mars, l’île de Norfolk, dans le Pacifique Sud, commémore l’arrivée de ses tout premiers habitants, le 6 mars 1788. Ce jour férié est connu sous le nom de Norfolk Foundation Day.

 

Chaque 6 mars, l’île de Norfolk célèbre l’arrivée de ses tout premiers habitants, le 6 mars 1788. Ce jour férié est connu sous le nom de Norfolk Foundation Day.

Les États-Unis, nouvellement indépendants, n’acceptant plus d’accueillir les condamnés au bagne des tribunaux britanniques, Londres a dû trouver de nouvelles destinations pour installer ses bagnards. Les premiers sont arrivés à Botany Bay, sur la côte australienne le 26 janvier 1788, la date est d’ailleurs devenue la fête nationale australienne. Six semaines plus tard, un autre groupe composé de condamnés et d’hommes libres débarque à Norfolk, une île située à l’est de l’Australie, entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande. Découverte par James Cook en 1774, elle était totalement inhabitée. Elle est devenue l’une des colonies pénitentiaires du Royaume-Uni, certains habitants actuels sont les descendants des bagnards des XVIIIe et XIXe siècles, les « Fist Fleeters ». Leur tâche était d’exploiter les forêts de pins, le célèbre pin de Norfolk qui orne aujourd’hui des jardins dans le monde entier, et de cultiver une variété de lin destinée aux toiles des bateaux.

Chaque 6 mars, pour la fête nationale de Norfolk, on rejoue la scène du débarquement en costume d’époque. L’événement mémoriel est devenu une attraction touristique. Ainsi chaque 6 mars à 10 h 30, les habitants et les visiteurs se rassemblent à Kingston près d'Emily Bay et du moulin à sel pour célébrer le Jour de la Fondation. L’île de Norfolk (2 200 habitants) est aujourd’hui une province autogérée de l’Australie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mars 2024

 
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Vanuatu, 5 mars Bruno Teissier Vanuatu, 5 mars Bruno Teissier

5 mars : la Journée des chefs coutumiers au Vanuatu

Les chefs coutumiers du pays sont reconnus dans la Constitution de la République du Vanuatu et se regroupent au sein du Malvatu Mauri : le Conseil national des chefs du Vanuatu. L'objectif principal de cette institution est de conseiller le gouvernement dans les domaines des cultures et traditions du Vanuatu, incluant sa diversité linguistique.

 

La Journée des chefs coutumiers (Custom Chiefs' day) est célébrée chaque année le 5 mars au Vanuatu. Les chefs coutumiers du pays sont reconnus dans la Constitution de la République du Vanuatu et se regroupent au sein du Malvatu Mauri : le Conseil national des chefs du Vanuatu. L'objectif principal de cette institution est de conseiller le gouvernement dans les domaines des cultures et traditions du Vanuatu, incluant sa diversité linguistique. Ce jour férié est l’occasion pour le gouvernement de les remercier pour leurs qualités de dirigeants communautaires et le maintien de l'ordre dans chaque île de l'archipel.

La célébration de la Journée du chef coutumier comprend de somptueuses fêtes, des événements sportifs, des carnavals, des foires agricoles, des festivals artistiques, des chants, des danses et d'autres festivités.

Le 5 mars revêt une importance particulière en tant que seul jour férié reconnu par le gouvernement de l’ancien condominium franco-britannique en vertu de l'ordonnance de réglementation conjointe numéro 78 de 1976. Depuis la création de la République de Vanuatu en 1980, les citoyens ont constamment et fièrement commémoré cette occasion mémorable, célébrant les contributions de leurs chefs à la communauté.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mars 2024

le Malvatumauri

 
 
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1981, Timor-Oriental, anciens combattants Bruno Teissier 1981, Timor-Oriental, anciens combattants Bruno Teissier

3 mars : le Timor oriental célèbre ses anciens combattants contre l’Indonésie

Ce jour férié a été créé pour honorer ceux qui ont lutté pour la souveraineté de leur pays pendant l'occupation indonésienne du Timor oriental de 1975 à 1999. Ce traitement réservé aux anciens combattants par rapport au reste de la population est critiqué par de plus en plus de Timorais qui dénoncent l’existence d’une caste de privilégiés issue des cadres de la Résistance.

 

Le Timor oriental célèbre la Journée des anciens combattants (Dia dos veteranos). Ce jour férié a été créé pour honorer ceux qui ont lutté pour la souveraineté de leur pays pendant l'occupation indonésienne du Timor oriental de 1975 à 1999.

L'occupation indonésienne du Timor oriental avait duré de 1975 à 1999 et a entraîné la mort d'environ 100 000 à 300 000 personnes. Le Front révolutionnaire pour un Timor oriental indépendant (FRETILIN) avait tenté de résister à l'invasion. En 1978, le leader du FRETILIN Nicolau dos Reis Lobato avait été tué par les forces spéciales indonésiennes et la branche militaire armée du FRETILIN s’était engagée dans une guérilla contre les occupants lors d’une Conférence nationale de la résistance, le 3 mars 1981, c’est le 45e anniversaire de ce sursaut de la Résistance qui est célébré aujourd’hui.

Les célébrations ont débuté le 1er mars par une messe à 9 heures du matin à l'église paroissiale de Balide à Dili. S'ensuit une marche depuis Dili jusqu’au Jardin des Héros et Martyrs de la Patrie, à Metinaro, pour y déposer des fleurs ; suivi d’une fête au siège du Conseil des Combattants de Libération Nationale (CCLN). Le 2 mars, un séminaire s’est tenu au Convention Center (CCD) de Dili, avec des conférences du lieutenant-général à la retraite, Lere Anan Timur, du ministre des Affaires des combattants de libération nationale, Gil da Costa. Monteiro « Oan Soru » et le ministre de la Défense, le commodore Pedro Klamar Fuik.

Enfin, ce 3 mars, Journée nationale des anciens combattants, les célébrations se déroulent au Palais du Gouvernement, à partir de 8h15 avec la levée des drapeaux du RDTL, les discours officiels et la marche des anciens combattants vers le CCD, où un déjeuner de célébration est offert et avec des activités se déroulant jusqu'à 15h30, moment où le drapeau national est abaissé.

Au Timor-Leste, les « héros du pays » disposent de leur propre institution pour défendre leurs intérêts et bénéficient de certains privilèges, comme l'accès aux soins de santé à l'étranger et, pour leurs descendants, d'un régime différent d’admission à l'Université nationale du Timor-Leste. Cette année, l’argent public alloué au ministère des Affaires combattantes et de la Libération nationale (MACLN), à celui prévu pour l’ensemble du secteur de la santé du pays, en l'occurrence le ministère de la Santé. Ce traitement réservé aux anciens combattants par rapport au reste de la population est critiqué par de plus en plus de Timorais qui dénoncent l’existence d’une caste de privilégiés issue des cadres de la Résistance. Alors que cette année, pour le 25e anniversaire de la fin de l’occupation indonésienne, le slogan est « Ensemble, nous marcherons vers l'avenir ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2024

 
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1484, Lituanie, États-Unis, Pologne, 4 mars, vie de saint Bruno Teissier 1484, Lituanie, États-Unis, Pologne, 4 mars, vie de saint Bruno Teissier

4 mars : un grand marché dédié à saint Casimir, patron de la Lituanie

La foire de Kaziukas se tient à Vilnius depuis plus de quatre siècles. Il y va de l’identité lituanienne. Kaziukas est le diminutif de Casimir, Kaziuko mugé existe depuis 1604. Cette année, c’est la 420e édition.

 

Seul saint catholique à être né en Lituanie, Casimir est célébré chaque 4 mars comme nul autre dans tout le pays et notamment à Vilnius où les célébrations prennent la forme d’un marché artisanal se déroulant dans la vieille ville dont les principales journées seront ce week-end prochain. La foire de Kaziukas se tient à Vilnius depuis plus de quatre siècles. Il y va de l’identité lituanienne. Kaziukas est le diminutif de Casimir, Kaziuko mugé existe depuis 1604. Cette année, c’est la 420e édition d’une foire qui attire chaque année quelque 2 000 commerçants et un demi-million de visiteurs sur trois jours (du vendredi au dimanche)

Prince de Pologne et grand duc de Lituanie, Casimir, né à Cracovie en 1458, était appelé à succéder à son père, Casimir IV, sur le trône de Pologne mais la vie en décida autrement. Homme pieux qui avait fait vœu de célibat et de chasteté et préférait se consacrer à l’adoration du Saint Sacrement ou donner son temps aux plus démunis plutôt que de gouverner, Casimir mourut en 1484, un 4 mars, en Lituanie, des suites d’une tuberculose. Son corps repose actuellement dans la cathédrale Saint-Stanislas de Vilnius et on lui attribue beaucoup de miracles. La Kaziukas permet notamment de trouver les fameux verba, rameaux tressés et multicolores, sans équivalent ailleurs, et qui seront bénis le 5 avril (dimanche des Rameaux).

Au fil du temps, le marché a occupé de différents endroits de la ville : place de Cathédrale, Lukiškės, même le marché Kalvarijų. Suite à la restauration de l’indépendance, toutefois, le marché put reconquérir le centre de Vilnius, s’étendant sur quatre côtés – le Kaziukas occupe actuellement plusieurs kilomètres de rues, places et cours de la vieille ville.

Depuis quelques années, la Kaziukas se décline dans d’autres villes de Lituanie et de Pologne. Casimir est aussi le patron de la Pologne, à l’époque Lituanie et Pologne ne formait qu’un seul État. Hrodna, la ville où il est mort, aujourd’hui en Biélorussie l’honore également.

On observe aussi des répliques de l’évènement aux États-Unis, en particulier dans l’Illinois où vivent beaucoup de descendants de Lituaniens. Dans la région, la Saint Casimir se confond avec la journée dédiée à Casimir Pulaski, un général polonais qui a participé à la guerre d’Indépendance américaine. Le Pulaski Day a cessé d'être un jour férié pour les écoles publiques de Chicago en 2012 afin d'augmenter le nombre de jours dans l'année scolaire, bien que certaines écoles de l'Illinois, comme celle du Wisconsin, continuent d'observer le 4 mars. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2024

 
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1917, Porto Rico, 2 mars Bruno Teissier 1917, Porto Rico, 2 mars Bruno Teissier

2 mars : le jour où les Portoricains sont devenus des citoyens américains… de seconde zone

Porto Rico n’a pas quitté son statut de colonie. Les Portoricains déplorent une citoyenneté au rabais qui ne leur permet pas de voter pour le président ni pour le Congrès. La majorité d’entre eux sont partisans d’une intégration pleine et entière dans l’union. Laquelle se fait vraiment attendre.

 

À Porto Rico, on célèbre chaque année anniversaire de la loi Jones-Shafroth qui, le 2 mars 1917, accordait aux Portoricains la citoyenneté américaine. Cette commémoration, instaurée en 2017, pour le centenaire, est appelée la Journée de la citoyenneté américaine (Día de la Ciudadanía Americana). Ce n’est un jour férié que pour les employés du secteur public et n’occasionne que des cérémonies limitées.

Pendant un peu plus de quatre siècles, Porto Rico a été une colonie espagnole. À l’issue de la guerre hispano-américaine qui s’est soldée par l’écrasement de l’Espagne par les États-Unis, Madrid a dû céder la majorité de ses colonies à ces derniers (Traité de Paris, 1898), principalement, les Philippines, Cuba, Guam et Porto Rico.

Le 2 mars 1917, les Portoricains nés le 25 avril 1898 ou après ont obtenu la citoyenneté américaine stout en conservant leur citoyenneté portoricaine. Ce qui fait qu’aujourd'hui, les Portoricains sont, de par la loi, des citoyens naturels des États-Unis. Cependant, ils ne jouissent pas de tous les droits constitutionnels. Ils ne participent pas à l’élection présidentielle. Ils ne sont pas représentés au Sénat et à la Chambre des représentants, n’ont qu’un commissaire résident au Congrès, mais sans droit de vote ! Leur accès à Medicaid est limité… les Portoricains ne sont, en effet, que des citoyens américains de seconde zone. Et c’est bien ainsi qu’ils sont traités. Ils l’ont déploré après le passage de l’ouragan Maria, qui avait ravagé l’île, le président Trump avait négligé de leur envoyé les secours adéquats.

Le Commonwealth de Porto Rico (Estado Libre Asociado de Puerto Rico) est un territoire non incorporé des États-Unis. Cela signifie qu’il est contrôlé par le gouvernement américain, mais ne fait pas partie des États-Unis. Arraché à l’Espagne en 1898, Porto Rico demeure une colonie au regard de l’ONU. Lors du référendum de 2012, 61% des Porto Rico se sont exprimés positivement pour que leur île devienne le 51e État de l’Union. Le 11 décembre 2012, l'Assemblée législative de Porto Rico a adopté une résolution demandant « au Président et au Congrès des États-Unis de répondre avec diligence à la demande du peuple de Porto Rico, et de commencer le processus pour admettre Porto Rico dans l'Union en tant qu'État ». La réponse de Washington se fait attendre.

Le décret de 2017, pris par par l'ancien gouverneur de l'époque, Ricardo Rossello, sur la célébration de la citoyenneté américaine établit que la première semaine de mars de chaque année est désormais la « Semaine de la citoyenneté américaine à Porto Rico » et que le 2 mars, le jour commémoratif de l'avènement de la citoyenneté.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mars 2024

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier

1er mars : la Bosnie-Herzégovine célèbre son indépendance

Le 1er mars 1992, les habitants de la Bosnie-Herzégovine votaient très majoritairement pour leur indépendance à l’égard de la Serbie, noyau dur d’une Yougoslavie moribonde. Ce vote leur coutera trois années d’une terrible guerre et de multiple massacre. En dépit des mauvais souvenirs, et du boycott des Serbes, cette date a été retenue comme la fête nationale. Cette année, c’est sa 29e édition.

 

La date de la fête nationale est celle du référendum sur l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, république fédérée de la Yougoslavie, alors en pleine décomposition depuis la proclamation d’indépendance de deux autres républiques, la Croatie et de la Slovénie, le 25 juin 1991. Le référendum a eu lieu entre le 29 février et le 1er mars 1992. La question du référendum était de savoir si les citoyens étaient en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, où toutes les nations constituantes étaient égales. Les Bosniaques et les Croates ont voté massivement pour alors que les Serbes ont boycotté le scrutin. Au total, 2 073 568 électeurs ont pris part au référendum, ce qui représente un taux de participation de 63,6%. Parmi tous ceux qui ont voté, 99,7 % ont voté pour l'indépendance et 0,3 % contre cette décision. Même sans les Serbes, la majorité des inscrits s’était largement prononcée pour l’indépendance d’un État multiethnique et démocratique composé de peuples égaux.

Les États membres de la Communauté européenne ont reconnu la Bosnie-Herzégovine le 6 avril 1992. Les États-Unis d'Amérique l’ont reconnu un jour plus tard, le 7 avril. Le 22 mai 1992, la Bosnie-Herzégovine a été admise comme membre à part entière des Nations Unies.

Ce Jour de l'Indépendance (Dan nezavisnosti Bosne i Hercegovine) et de fête nationale de la Bosnie-Herzégovine a été célébré pour la première fois le 1er mars 1995. Les festivités sont chaque années ignorées par la Republika Srpska, l’entité illégale serbe qui, elle, fête son anniversaire le 9 janvier.

Cet anniversaire de rappelle pas que de bons souvenir. Dès le 6 avril 1992, les Serbes qui refusaient l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine allaient déclencher une terrible guerre qui fera plus de 100 000 morts dont une moitié de victimes civiles. Pour leur volonté d’indépendance à l’égard de la Serbie, les Bosniaques vont payer le plus lourd tribu dans cette sale guerre, avec plus 62 000 morts. Les Serbes qui bénéficient de l’appui de ce qui reste de l’Armée nationale yougoslave, pilotée depuis Belgrade, sont à l’origine des principaux massacres. Tel celui du 11 juillet 1995, quand les forces serbes ont procédé à l’exécution de 8000 Bosniaques désarmés à Srebrenica. Il faudra cet ultime grand massacre pour que la communauté internationale réagisse.

Le 21 novembre 1995, un accord de paix a été signé dans la ville américaine de Dayton, mettant fin officieusement à la guerre en Bosnie-Herzégovine. L'accord final a été signé à Paris le 14 décembre 1995 et les accords de Dayton ont confirmé la Bosnie-Herzégovine en tant qu'État indépendant et souverain au sein de la famille des États européens.

31 ans après les Serbes de Bosnie rejètent toujours l’indépendance et la date de la fpete nationale. Pourtant, le 6 juillet 2017, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a rejeté les recours de représentants de l'Assemblée nationale de la Republika Srpska concernant la constitutionnalité du 1er mars comme Jour de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et du 25 novembre comme Jour de l'État de Bosnie-Herzégovine, les considérant comme infondés. En revanche, la Cour a déclaré inconstitutionnel le 9 janvier comme Journée de la Republika Srpska.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 février 2024

 
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1582, 29 février, calendrier Bruno Teissier 1582, 29 février, calendrier Bruno Teissier

29 février : une journée rare et particulière

Voilà une date rare puisqu’elle ne tombe que tous les quatre ans. Cela complique la célébration des anniversaires et plus encore la fixation de la date de la majorité…

 

Voilà une date rare puisqu’elle ne tombe que tous les quatre ans. Cela complique la célébration des anniversaires et plus encore la fixation de la date de la majorité des personnes nées un 29 février. Celles-ci deviennent majeures lors d'une année non bissextile, 18 n'étant pas multiple de 4. Quelle date retenir sur le plan légal ? En France, comme au Royaume-Uni, la personne ne devient légalement majeure que le 1er mars, alors qu'en Nouvelle-Zélande ou à Taïwan, par exemple, c'est le 28 février.

Ce jour intercalaire date de l’an 46 av. J.C. quand il fut introduit dans le calendrier dit julien. L’année durant 365 jours plus 0,25, soit un quart de journée, les Romains ont résolu le problème avec un jour supplémentaire tous les quatre ans. Le bis-sextilis, « second sixième jour » venait s’ajouter après le sixième jour précédent les « calendes de mars », soit le 24 février.

Le calage n’est pas parfait car en réalité, l’année astronomiques dure 365,242199 jours. Ce qui provoque encore un décalage de trois jours tous les 400 ans. Pour mieux coller à la réalité solaire, il faut donc supprimer trois années bissextiles tous les quatre siècles. C’est ce que fait le calendrier grégorien, adopté sous l’impulsion du pape Grégoire XIII en 1582. C’est lui qui fixe le 29 février comme jour intercalaire tous les quatre ans à l’exception des années séculaires non divisibles par 400 : 1800 et 1900 ne sont pas bissextiles. En revanche, 1600, 2000 et 2400 l’ont été ou le seront. 2100, 2200 et 2300 ne le seront pas. Malgré cette correction qui fait presque "coller" calendrier civil et calendrier astronomique, il demeure encore un léger décalage de trois jours tous les 10 000 ans rappelle l’Institut de Mécanique céleste et de calcul des éphémérides. Rien n’a encore été prévu pour y remédier !

Peu d’évènements sont commémorés un 29 février. On peut citer le dernier pogrom perpétré sur le territoire français, c’était le 29 février 1848 à Durmenach, dans le Haut-Rhin, au cours duquel 75 maisons habitées par des juifs furent pillées et incendiées. De ce fait, il existe dans cette ville une rue du 29-Février commémorant le triste épisode connu sous le nom de Juden Rumpel. Dans la localité, on rénove aujourd’hui les dernières maisons qui ont été habitées par des juifs. À l’époque la communauté juive représentait la moitié de la population du village.

Au chapitre de l’intolérance religieuse, on peut aussi mentionner, la mort par décapitation du missionnaire normand, Auguste Chapdelaine, à Dingan dans la province chinoise du Guangxi, le 29 février 1856. C’était la peine prévue par le code chinois contre les missionnaires clandestins. Il a été canonisé en 2000, mais sa fête a été placée, prudemment, le 28 février.

Selon des estimations, il y aurait 4 millions de personnes dans le monde qui sont nées un 29 février et qui fêtent donc leur anniversaire tous les 1460 jours. Aux États-Unis, une petite ville a choisi de leur offrir une fête : depuis 1988, Anthony, dans le comté d'El Paso, organise une grande parade chaque 29 février pour fêter les anniversaires de toutes les personnes nées ce jour-là. Des gens de tout le pays et du monde entier viennent y participer, des bébés aux vieillards (même des centenaires). Toute personne née un 29 février est admissible au Club Worldwide Leap Year, moyennant 20 $, à payer chaque année bissextile.

Tous les quatre ans, cela fait une drôle de cadence pour un périodique. C’est pourtant le choix de La Bougie du Sapeur, le seul périodique qui, depuis 1980, paraît en France chaque 29 février. Sa ligne éditoriale proche de l'Almanach Vermot est du "politiquement incorrect", si on se réfère au titre de l’éditorial de son rédacteur en chef, Jean D'Indy. Enfin, disons de l’humour un peu lourdingue, mais une fois tous les quatre ans… Le journal qui tire son nom du Sapeur Camember, né comme on le sait… un 29 février.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 février 2024

 
Le sapeur Camembert

Le sapeur Camembert

À Durmenach, le 29 février 1848, pillage des maisons des juifs, 75 de leurs maisons furent incendiées.

À Durmenach, le 29 février 1848, pillage des maisons des juifs, 75 de leurs maisons furent incendiées.

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1980, Espagne, Andalousie, autonomie régionale, 28 février Bruno Teissier 1980, Espagne, Andalousie, autonomie régionale, 28 février Bruno Teissier

28 février : la Journée de l’Andalousie

La Journée de l’Andalousie commémore le référendum de 1980 qui a rendu région pleinement autonome. Pour cette région du sud de l’Espagne, c’est une véritable fête nationale.

 

La Journée de l'Andalousie (Día de Andalucia), célébrée chaque 28 février par un jour férié, commémore le référendum de 1980 qui a rendu région pleinement autonome. Ce jour-là, les rues des villes et des villages sont pavoisées de vert et de blanc, les couleurs de la région (comunidad) d’Andalousie.

La fin de la dictature du général Franco qui permis une transition vers la démocratie et l’annonce de l’autonomie de certaines régions (Catalogne, Navarre, Pays basque et Galice). L'article 2 de la Constitution espagnole reconnaît et garantit le droit à l'autonomie des nationalités et des régions espagnoles. Les Andalous voulurent eux aussi bénéficier de ce nouveau régime. Ainsi, le 4 décembre 1977, autre grande date du peuple andalou, près d'un million et demi d'Andalous dans les huit départements (provincia) andalous descendirent dans la rue pour exiger l'autonomie de l'Andalousie.

Cette manifestation massive avait été convoquée par l'Assemblée des parlementaires. À Malaga, cette journée s'est terminée par une tragédie : la mort de Manuel José García Caparrós, un jeune syndicaliste de CCOO, ouvrier de l'usine Cervezas Victoria, décédé après avoir été abattu par la police pendant la manifestation. Le jeune Caparrós est considéré comme l'un des symboles de la lutte du peuple andalou et de son autonomie. 

La manifestation du 4 décembre a abouti à la convocation du référendum du 28 février 1980, qui a permis la constitution d’un gouvernement local, la Junta de Andalucía en juin 1979. Ce processus a été le premier et le seul référendum en Espagne proposé de cette manière. Toutes les provincia ont voté oui, à l’exception de celle d’Alméria, où l’autonomie a été instituée d’une autre manière.

Le soulèvement révolutionnaire de Topete à Cadix, au XIXe siècle, considéré comme le germe historique de l'autonomie, et la signature du Manifeste andalou de Cordoue (1919), qui décrivait l’Andalousie comme une réalité nationale, auraient pu aussi servir de date au Día de Andalucia. Les autorités ont préféré célébrer un événement contemporain.

Le Statut d’autonomie a été approuvé en 1981 comme la norme la plus importante pour les Andalous après la Constitution espagnole et qui accorde à l'Andalousie le statut de nationalité historique. En avril 1983, le Parlement d'Andalousie a reconnu Blas Infante comme Père de la Patrie andalouse. Vingt-six ans plus tard, en 2007, les Andalous ont ratifié par référendum un nouveau Statut d'autonomie , dont le préambule reconnaît la réalité nationale andalouse telle que décrite dans le Manifeste andalou de Cordoue de 1919. Le texte final compte au total 250 articles, 11 titres, cinq dispositions complémentaires, deux dispositions transitoires, une disposition abrogatoire et trois dispositions finales.

Depuis 1981, les écoles sont fermées à l'occasion du 28F et de la Semaine Blanche dans certaines régions d'Andalousie. Le vendredi précédant la Semaine Blanche est souvent une fête culturelle dans les écoles. Le traditionnel petit-déjeuner composé de pain à l'huile d'olive est servi et une grande variété d'activités culturelles est proposée.

On chante également l' hymne , une composition de José del Castillo Díaz avec des paroles de Blas Infante inspirées du Saint Dieu, un chant religieux populaire que les paysans et les journaliers de certaines régions andalouses chantaient pendant les récoltes.

Depuis 1983, c’est le jour de la remise des médailles d'Andalousie. Lors d’une cérémonie dans le théâtre de la Maestranza de Séville, le gouvernement local nomme les « fils (ou filles) andalous (es) préférés (es) » d’Andalousie. Les noms des personnes récompensées par le titre sont inscrits dans un registre appelé « Livre d'Or de l'Andalousie ». Le prix consiste en une médaille avec l'inscription Fils préféré d'Andalousie et une plaque d'argent gravée expliquant en détail le motif du prix. Dix médailles au maximum sont attribuées annuellement. Les lauréats porteront le titre de Son Excellence Monsieur (ou Madame). Pour 2024, sont notamment distingués : José Mercé, chanteur de flamenco, et Jerez de la Frontera Santiago Muñoz Machado, le directeur de l'Académie royale espagnole.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2024

Le parlement andalou

Remise des médailles d'Andalousie par Susana Díaz (au centre, en rouge) un 28 février, jour de l'Andalousie

 
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27 février : la République dominicaine commémore son indépendance en plein carnaval

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Il commémore la déclaration d’indépendance de 1844 à l’égard de Haïti.

 

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Dans la soirée un feu d’artifice marque le Jour de l'indépendance (Día de la Independencia Nacional de la República Dominicana). Cette année, c’est le 180e anniversaire de la déclaration d’indépendance.

C’est de l’occupation haïtienne que Saint-Domingue s’est libérée le 27 février 1844, échappant en même temps aux velléités françaises d’imposer à nouveau son protectorat. L’île d’Hispaniola avait été partagée entre la France et l’Espagne à l’époque coloniale et avait ensuite été réunifiée sous l’égide de la France en 1795. Plus pour très longtemps car la partie occidentale s’était révoltée et avait proclamé son indépendance le 1er janvier 1804 sous le nom de république de Haïti. Et en 1808, Saint-Domingue a été rendu par la France à l’Espagne. Mais, en 1821, secouant le joug espagnol, elle proclamait à son tour son indépendance, mais Haïti en profita pour occuper la partie orientale de l’île et Saint-Domingue a vécu 22 ans sous occupation haïtienne.

La lutte de Saint-Domingue pour l'indépendance à l’égard de Haïti a commencé en 1838, lorsque Juan Pablo Duarte a fondé La Trinitaria, une société secrète qui lutta contre occupation haïtienne et pour établir un État indépendant dans la partie orientale de l’île. De son côté, le commerçant et homme politique Buenaventura Báez entamait des négociations avec le consul de France pour rétablir un protectorat français dans l'ancienne colonie espagnole de Saint-Domingue. C’est pour devancer Báez, que La Trinitaria déclara l’indépendance à l’égard d’Haïti le 27 février 1844. C’est cette déclaration qui est commémorée aujourd’hui bien qu’elle ait débouché sur une dictature qui a final a manœuvré pour céder le pays à l’Espagne.

Haïti écarté, les ambitions françaises découragées, Saint-Domingue devra en effet lutter contre les tentatives espagnoles de reprendre le contrôle de l’île. En mars 1861, à la demande du dictateur Pedro Santana, l’Espagne annexe officiellement la République dominicaine. Cette proclamation marqua le début d'un soulèvement qui conduisit à la guerre d'indépendance dominicaine. Finalement, la reine Isabelle II d’Espagne annulera l'annexion et l'indépendance est restaurée avec le départ des dernières troupes espagnoles le 10 juillet 1865.

Des trois indépendances, celle de 1821, avortée ; celle de 1844, qui débouche sur une dictature qui offrira le pays à l’Espagne ; et celle, définitive, de 1865, c’est la deuxième qui a été retenue pour célébrer l’indépendance de la République dominicaine. Le Jour de l'Indépendance est un jour férié. Il est marqué par le discours du président et des cérémonies de commémoration honorant les héros de la guerre d'indépendance.

Aujourd’hui, la République Dominicaine n’en fini pas de rompre avec sa voisine. Elle a fermé la frontière commune et, depuis février 2022, construit activement un mur la séparant d’Haïti, pays en plein chaos. Saint-Domingue entend ainsi juguler l’immigration clandestine en provenance d’Haïti et les trafics qui prospèrent sur cette ligne de démarcation longue de 380 kilomètres du nord au sud de l’île d’Hispaniola.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 février 2024

 
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1991, Koweït, libération Bruno Teissier 1991, Koweït, libération Bruno Teissier

26 février : le Koweït  fête sa libération

La campagne de libération du Koweït n’a pris fin que le 28 février 1991, mais c’est bien le 26 février que la libération du pays est fêtée chaque année, car la veille l’émirat célèbre sa dynastie lors de la fête nationale.

 

Le Koweït avait été envahi par l’Irak en août 1990. Il a fallu quelques mois à une coalition internationale pour se constituer et procéder à la libération de ce petit émirat que le dictateur irakien, Saddam Hussein entendait annexer à son pays. Le 24 février 1991, les troupes menées par les Américains entraient au Koweït et marchaient sur la capitale. Le 27 février, Saddam Hussein ordonnait à ses troupes de battre en retraite.

La campagne de libération du Koweït n’a pris fin que le 28 février 1991, mais c’est bien le 26 février qu’elle est fêtée chaque année. La raison, est que la veille, le 25 février, est le jour de la fête nationale du Koweït. Ce qui permet deux jours de fête consécutifs et cette année, un week-end prolongé de quatre jours, du 23 au 26 février, car la semaine de travail au Koweït s’étend du samedi matin au mercredi soir.

Le Jour de la libération (يوم تحرير الكويت) est célébré par un rassemblement à la Tour du Koweït où les gens expriment leur gratitude et leur patriotisme envers leur nation. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 février 2024

 
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1947, Hongrie, Communisme, 25 février Bruno Teissier 1947, Hongrie, Communisme, 25 février Bruno Teissier

25 février : la Hongrie se souvient des victimes du communisme

La Hongrie commémore la mise en place de la dictature communiste mais sans pour autant réfléchir à l’évolution actuelle du régime hongrois, dominé par le Fisdez, la formation hégémonique et autoritaire de Viktor Orban, au détriment de la démocratie.

 

Il ne s’agit pas d’un jour férié, mais d’une simple journée commémorative faisant l’objet d’une cérémonie au Parlement, de publications dans la presse et d’interventions dans les lycées.

C’est en 2000, sous le premier gouvernement de Viktor Orban que ce Jour du souvenir des victimes des dictatures communistes (A kommunista diktatúrák áldozatainak emléknapja) a été institué en souvenir de l’arrestation d’un dirigeant politique d’opposition par les autorités communistes hongroises, premier pas vers l'instauration d'une dictature totale à parti unique en Hongrie. Ce fut une étape de la « tactique du salami » inventée par l'homme politique hongrois Mátyás Rákosi, chef du Parti communiste, pour décrire l'élimination progressive des pouvoirs extérieurs au communisme (Église, autres partis, etc.), « tranche après tranche, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien ».

Le 25 février 1947, Béla Kovács, secrétaire général du Parti indépendant des petits propriétaires, fut arrêté par les autorités soviétiques pour son opposition aux communistes et emmené en Union soviétique, où il passa huit ans en captivité, d'abord au Goulag, puis, à partir du 25 septembre 1951, à la prison centrale du ministère de la Sûreté de l'État à Moscou.  L'arrestation et la détention de l'homme politique ont été la première étape sur la voie par laquelle le Parti communiste a éliminé les dissidents et a progressé vers l'instauration d'une dictature totale à parti unique. L'affaire est ainsi devenue un symbole du mépris de la démocratie et des libertés qui a caractérisé le 50e anniversaire du règne du communisme. Béla Kovács est devenu un exemple typique des victimes du régime parti-État. En 1947, le Parti communiste n’atteignait que 22% des voix. En 1949, la liste unique conduite par le PC obtenait plus de 95% des suffrages. Entre-temps, la démocratie avait disparu.

Il est regrettable que cette commémoration de la mise en place d’une dictature n’entraîne pas de réflexion sur la confiscation de la démocratie opérée par le Fisdez, la formation hégémonique et autoritaire de Viktor Orban.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 février 2024

 
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1796, Suède, Finlande, 24 février Bruno Teissier 1796, Suède, Finlande, 24 février Bruno Teissier

24 février : la Journée des Finlandais de Suède

En Finlande, il existe depuis longtemps une Journée de la culture suédoise. Les Finlandais de Suède (un demi-million de personnes au moins) ne voulaient pas être en reste. En 2010, on a fini par créer une Journée des Finlandais de Suède..

 

En Finlande, il existe depuis longtemps une Journée de la culture suédoise. Les Finlandais de Suède (un demi-million de personnes au moins) ne voulaient pas être en reste. En 2010, on a fini par créer une Journée des Finlandais de Suède (Sverigefinnarnas dag ou Ruotsinsuomalaisten päivä) qui a été célébrée pour la première fois le 24 février 2011. Divers événements sont organisés dans de nombreuses villes suédoises, notamment Stockholm, Eskilstuna, Göteborg, Nykvarn et Västerås, des spectacles de danse, de musique et de théâtre, des rencontres avec des auteurs, des événements et des activités pour les enfants, etc.

La date choisie pour cette journée est l’anniversaire du folkloriste finlandais Carl Axel Gottlund (1796-1876). Celui-ci est né en Finlande mais est venu en Suède en 1816 pour étudier les langues classiques, l'histoire, les sciences naturelles et la philosophie à l'Université d'Uppsala. Il a effectué des voyages réguliers dans les régions de Suède habitées par les Finlandais pour recueillir le folklore finlandais. Au début des années 1820, Gottlund prit publiquement position contre la suédification et fit campagne pour la création d'une Finlande autonome ; son activisme politique a même failli lui valoir son expulsion de Suède.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 février 2024

Le drapeau des Suédé-finlandais, un mix des deux drapeaux nationaux

 
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1984, Brunei, indépendance, 23 février Bruno Teissier 1984, Brunei, indépendance, 23 février Bruno Teissier

23 février : la fête nationale du Brunei

Cette année, le sultanat du Brunei fête ses 40 ans. Cet ancien protectorat britannique qui avait refusé de se fondre dans la fédération de Malaisie pour ne pas avoir à partager ses fabuleuses réserves de pétrole, a acquis son indépendance en 1984.

 

Cette année, le sultanat du Brunei fête ses 40 ans. Cet ancien protectorat britannique qui a refusé de se fondre dans la fédération de Malaisie pour ne pas avoir à partager ses fabuleuses réserves de pétrole, a acquis son indépendance le 1er janvier 1984 à minuit une. Les Anglais ont tout de même mis quelques semaines pour organiser une passion de pouvoir en douceur. C’est la raison pour laquelle le Brunei célèbre son indépendance et sa fête nationale (Hari Kebangsaan ; کبڠساءن‎ هاري), le 23 février.

En signant un accord avec les Britanniques, en 1888 le Brunei s’était placé volontairement sous leur protectorat afin d’assurer sa survie politique. En 1959, Brunei Darussalam obtenait son autonomie, laissant au Royaume-Uni la Politique étrangère et de Défense.

Le pays est dirigé depuis 1968, d’une main de fer, par le sultan Hassanal Bolkiah. Lequel a suspendu la constitution et toutes les libertés. Il se comporte en simple dictateur d’un État islamique où la charia a été imposée comme la loi de l’État. Le sultan s’appropriant l’essentiel des bénéfices du pétrole, il possède l'une des premières fortunes privées mondiales. 

Le thème de la 40e célébration de cette année est « Bersatu Mencapai Cita Negara » (Unis pour réaliser le rêve national). Le logo et la description du thème sont accessibles via www.kkbs.gov.bn ou www.mcys.gov.bn. La célébration de la 40e fête nationale se déroule, comme chaque année, au stade national Hassanal Bolkiah, Berakas.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 février 2024

L’édition 2023 de la fête nationale

 
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1905, Japon, Corée du Sud, 22 février Bruno Teissier 1905, Japon, Corée du Sud, 22 février Bruno Teissier

22 février : journée patriotique locale pour quelques îlots inhabités

La préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima, manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais des îlots occupés par les Coréens. Ce qui fait un contentieux de plus entre les deux pays dont la mémoire est chargée de ressentiments réciproques.

 

Il s’agit de deux gros îlots et de quelques dizaines de rochers quasiment inhabités (parfois quelques pêcheurs coréens y séjournent). Ils sont connus internationalement sous le nom de rochers de Liancourt, du nom d’un baleinier français qui aurait « découvert » ces îles en 1849. Cette toponymie permet d’éviter de trancher entre le nom coréen de Dokdo (독도/獨島) et l’appellation japonaise, Takeshima (竹島). Car ces îles sont revendiquées par chacun des deux pays comme appartenant à leur zone économique exclusive.

Le 22 février 1905, le gouvernement japonais a incorporé les rochers de Liancourt à la préfecture de Shimane, affirmant que ces îles inhabitées n'avaient jamais été occupées par un pays étranger et devaient donc être traitées comme terra nullius (« terre de personne ») en vertu du droit international. Mais très vite la question de la souveraineté de ces îles ne se pose plus car le Japon annexe la Corée en 1910. Lorsque la Corée retrouve sa souveraineté, le conflit territorial a recommencé. Dans les premières versions du Traité de San Francisco entre le Japon et les puissances alliées, les rochers de Liancourt sont désignés comme faisant partie de la Corée. Mais la version finale du document laisse leur statut indéfini. La Corée du Sud, libérée du joug japonais, a aussitôt revendiqué les îlots et a rejeté la proposition du Japon de résoudre le différend devant la Cour internationale de Justice. En 1954, la Corée du Sud prend administrativement le contrôle des îles, en y installant un contingent permanent de gardes-côtes.

En référence à la décision de 1905, la préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima (竹島の日), manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais de ces îlots. En réponse, des groupes de citoyens coréens organisent ce jour-là des manifestations devant les ambassades du Japon pour protester contre cette fête locale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 février 2024

 
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1952, Bangladesh, Langues Bruno Teissier 1952, Bangladesh, Langues Bruno Teissier

21 février : la journée de la langue maternelle

Aujourd'hui, 40 % de la population mondiale n'a pas accès à l'éducation dans une langue qu'elle parle ou comprend. Dans certains pays, ce chiffre s'élève à plus de 90 %…

 

Toutes les deux semaines, une langue disparaît, emportant avec elle tout un patrimoine culturel et intellectuel. 2500 langues sont en voie de disparition dans le monde, dont 25 en France. Seulement 200 d’entre elles sont enseignées ou ont un statut officiel. Aujourd'hui, 40 % de la population mondiale n'a pas accès à l'éducation dans une langue qu'elle parle ou comprend. Dans certains pays, ce chiffre s'élève à plus de 90 %… Pour promouvoir la diversité linguistique, l’Onu a instauré en 1999 une Journée internationale de la langue maternelle chaque 21 février.

Pourquoi cette date ? C’est en souvenir des cinq étudiants bangladais tués par la police pakistanaise alors qu’ils manifestaient pour pouvoir continuer à étudier dans leur langue, le bengali. Le Bangladesh n’existait pas encore, le pays n’était autre que le Pakistan oriental. En 1952, les autorités pakistanaises n’avaient rien trouvé de mieux que d’imposer l’ourdou, la langue du Pakis­tan occidental, comme unique langue officielle de l’État du Pakistan, d’où le soulèvement de la population bengalie, violemment réprimé. Chaque année, à Dacca, à l’occasion de ce Langage Martyr Day (ভাষা শহীদ দিবস), une gerbe est déposée sur le mémorial des martyrs de la langue nationale.

En France, où le sujet est sensible, cette journée mondiale a peu d’échos sauf si les Corses ou les Bretons s’emparent de cette date, ce qui ne semble pas être le cas.  À l’Unesco, une cérémonie et une conférence sont prévues. L'édition 2020 contribuera à la promotion d'une approche pacifique du dialogue et au développement de sociétés inclusives.

En Afrique, c’est l’occasion d’une réflexion sur la place offerte dans les écoles aux très nombreuses langues maternelles, au nombre de 150 à 200 dans des pays comme le Tchad ou le Centra­frique. Peu de pays, à l’instar du Sénégal, leur offrent une vraie place.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 février 2024

 
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