L’Almanach international

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1788, Australie, Fondation du pays, 6 mars Bruno Teissier 1788, Australie, Fondation du pays, 6 mars Bruno Teissier

6 mars : l'île de Norfolk célèbre l’installation de ses premiers habitants

Chaque 6 mars, l’île de Norfolk, dans le Pacifique Sud, commémore l’arrivée de ses tout premiers habitants, le 6 mars 1788. Ce jour férié est connu sous le nom de Norfolk Foundation Day.

 

Chaque 6 mars, l’île de Norfolk célèbre l’arrivée de ses tout premiers habitants, le 6 mars 1788. Ce jour férié est connu sous le nom de Norfolk Foundation Day.

Les États-Unis, nouvellement indépendants, n’acceptant plus d’accueillir les condamnés au bagne des tribunaux britanniques, Londres a dû trouver de nouvelles destinations pour installer ses bagnards. Les premiers sont arrivés à Botany Bay, sur la côte australienne le 26 janvier 1788, la date est d’ailleurs devenue la fête nationale australienne. Six semaines plus tard, un autre groupe composé de condamnés et d’hommes libres débarque à Norfolk, une île située à l’est de l’Australie, entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande. Découverte par James Cook en 1774, elle était totalement inhabitée. Elle est devenue l’une des colonies pénitentiaires du Royaume-Uni, certains habitants actuels sont les descendants des bagnards des XVIIIe et XIXe siècles, les « Fist Fleeters ». Leur tâche était d’exploiter les forêts de pins, le célèbre pin de Norfolk qui orne aujourd’hui des jardins dans le monde entier, et de cultiver une variété de lin destinée aux toiles des bateaux.

Chaque 6 mars, pour la fête nationale de Norfolk, on rejoue la scène du débarquement en costume d’époque. L’événement mémoriel est devenu une attraction touristique. Ainsi chaque 6 mars à 10 h 30, les habitants et les visiteurs se rassemblent à Kingston près d'Emily Bay et du moulin à sel pour célébrer le Jour de la Fondation. L’île de Norfolk (2 200 habitants) est aujourd’hui une province autogérée de l’Australie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mars 2024

 
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3 octobre : Tangun, l’ancêtre de la Corée

Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêche pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore illusoire. Ce jour est l’anniversaire de la fondation de la Corée, un jour férié en Corée du Sud.

 

Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêcher pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore bien illusoire.

Ce 3 octobre est un jour férié en Corée du Sud. C’est le Jour de la fondation, ou Gaecheonjeol (개천절), la date se réfère au 3 octobre 2333 av. J.-C. lorsque Hwanung est descendu du ciel pour vivre avec l'humanité. Le Gaecheonjeol a été érigé en fête nationale en 19092. Dans un premier temps, le jour férié était célébré le troisième jour du dixième mois du calendrier lunaire. En 1949, lors de l’adoption du calendrier grégorien solaire, il a été fixé au 3 octobre.

Tangun est un personnage légendaire qui aurait fondé le premier royaume de Corée un 3 octobre il y a précisément 4355 ans ! Il aurait établi sa capitale à l’emplacement de l’actuelle Pyongyang et nommé son royaume Choson, nom de la Corée jusqu’en 1945. La figure de Tangun, longtemps délaissée, est rappelée chaque fois que l’identité du pays est menacée (invasions mongoles des XIII-XIVe siècle, chinoise en 1637, occupation japonaise de 1910 à 1945). Dès 1945, la Corée du sud en faisait une figure tutélaire tandis que, beaucoup plus récemment (en 1993), la Corée du nord réhabilitait Tangun dont elle aurait découvert le tombeau. Seul point commun, pour l’instant entre les deux Corées, la volonté de s’inscrire dans une continuité historique à travers ce héros de légende.

Le Gaecheonjeol est également reconnu en Corée du Nord, mais ce n’est pas d'une fête nationale. Cependant, une cérémonie se tient chaque année au Mausolée de Tangun qui se trouve dans la banlieue de Kangdong près de Pyongyang.

Le thème de la célébration de cette année était «Montrer la lumière largement et de manière bénéfique » dans l'espoir d'un monde paisible et beau dans lequel le noble esprit du Hongik Ingan (弘益人間) se propage non seulement en Corée mais dans le monde entier.

La cérémonie de célébration qui se tient au Centre Sejong pour les arts du spectacle devant 1 500 personnes, dont des personnalités nationales clés, des représentants de partis politiques et d'organisations religieuses, le corps diplomatique en Corée, des organisations liées à la Journée nationale de la Fondation, des représentants de tous bords. de la vie et des citoyens.

La cérémonie de célébration se déroule dans l'ordre suivant : rituel national, présentation des origines de la nation fondatrice, projection d'une vidéo thématique, discours de félicitations, représentation de félicitations, chant de la chanson de la Journée de la Fondation nationale et trois acclamations pour l'indépendance nationale.

L'événement commence par la sonnerie de la cloche divine du roi Seongdeok (Emile bell), la plus grande cloche restante de Corée et trésor national n°29, dont on dit qu'elle produit le plus beau son du monde.

La cérémonie nationale est accompagnée par l'orchestre créatif du Centre national Gugak et l'engagement envers le drapeau national sera lu par les pompiers Tae-woo Kang et Ji-min Kim, un couple qui a sauvé un étranger tombé à la mer dans le village de Waemok, province du Chungcheong du Sud, pendant ses vacances.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La très populaire figure du roi Tangun

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1727, Arabie saoudite, Fondation du pays, 22 février Bruno Teissier 1727, Arabie saoudite, Fondation du pays, 22 février Bruno Teissier

22 février : l’Arabie saoudite se donne une profondeur historique

La famille Saoud offre au pays un nouveau jour férié, créé en 2022. Celui-ci commémore la prise du pouvoir de ses ancêtres dans la région du Nedj au XVIIIe siècle. Une manière de donner un peu de profondeur historique à l’Arabie Saoudite, un pays fondé en 1932.

 

Ce jour férié est très récent puisqu’il a été décidé le 27 janvier 2022, date d’un décret du roi Salman bin Abdulaziz déclarant le 22 février de chaque année comme jour férié pour célébrer la fondation du royaume d’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite, le seul pays au monde portant le nom d’une famille, a besoin de se donner une profondeur historique car l’État saoudien ne date que 1932, le 23 septembre (date de la fête nationale). Leur légitimité à la tête d’un territoire qui englobe les villes saintes de La Mecque et Médine est toujours contestée par certains courants de l’islam ainsi que par des dynasties rivales comme les Al Rachid qui régna sur la région des années 1830 aux années 1920 ou encore les Hachémites, la longue lignée des chérifs de La Mecque, dont le roi Abdallah de Jordanie est l’héritier direct. Le Jour de la fondation (يوم التأسيس السعودي), célébré ce jour, fait référence à la prise de contrôle de la localité de Dariya (ou Diriyah) par l’imam Mohammed bin Saoud. Ses ancêtres avaient fondé la ville au milieu du XVe siècle, mais le contrôle de la cité avait été disputé par plusieurs tribus pendant des décennies. À partir de février 1727, affirment des historiens, Saoud a imposé définitivement  son pouvoir sur la ville. C’est cet événement a été daté du milieu de l'année 1139 (du calendrier musulman), cela correspond au mois de février 1727. On n’est pas très sûr de la date, le 22 a été choisie arbitrairement. À partir de 1727, Mohammed bin Saoud, ayant consolidé son pouvoir localement, est parti à la conquête de la région profitant d’une époque de faiblesse des Ottomans. Dans ce but, il a noué une alliance, en 1744, avec le prédicateur musulman Mohammed ibn Abdel Wahhab, fondateur d’un courant particulièrement rigoriste de l’islam, désigné aujourd’hui sous le nom de wahhabisme. Ce premier État saoudien, très informel, a duré jusqu’en 1818, date à laquelle la capitale Diriya est rasée par les Ottomans. Mohammed Ibn Saoud, l’arrière-petit-fils du fondateur est emmené à Constantinople pour y être décapité. Ainsi a disparu ce que l’historiographie saoudienne considère comme le premier État saoudien. 

Un deuxième État, centré sur Ryad, existera au XIXe siècle, très contesté lui aussi. Puis un troisième est créé : l’actuel royaume d’Arabie saoudite, toujours en quête de légitimité puisque la famille Saoud n’a jamais songé à s’appuyer sur un système démocratique.

Pour couronner cette histoire, la ville de Dariya (ou Diriyah), peuplée aujourd’hui de 40 000 habitants, a vu son quartier At-Turaif de Diriyah, qualifié de berceau de la nation saoudienne, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que site de « valeur universelle exceptionnelle ».

La journée du 22 février est désormais fériée et chômée. Les employés du secteur public se sont vus également offrir la journée du 23. Ce qui leur fait un week-end de quatre jours. En Arabie saoudite, la semaine de travail débute le dimanche matin et se termine le jeudi soir.

Le site officiel du Jour de la fondation

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le roi Salman bin Abdulaziz et le prince héritier MBS

Le vieux quartier de Dariya, un ensemble exceptionnel d’architecture de terre sèche

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26 janvier : Australia Day ou Invasion Day ? La fête nationale controversée des Australiens

Ce 26 janvier est la fête nationale de l’Australie, la journée est toujours très festive en plein cœur de l’été austral. Mais pour les Aborigènes cet anniversaire de la fondation du pays par les Européens est avant tout un jour de deuil et de colère. Faut-il alors en changer la date ?

 

L’Australie célèbre aujourd’hui sa fête nationale, ce 26 janvier, dans des conditions presque normales. Comme chaque année, sont prévues des barbecues communautaires sur fond de musique live, des expositions de voitures anciennes, des étals de marché, des grésillements de saucisses, des courses de kayak... C’est l’été austral.

Ce soir, à la nuit tombée, l’Australie va retentir de feux  d’artifices, cette journée d’été, où il peut faire très chaud, est à  la fois festive et patriotique. On commémore l’installation le 26 janvier 1788 des premiers Européens sur les côtes de l’Austra­lie : la fondation  d’un bagne dans la baie de Sydney. Ce jour-là, le capitaine Arthur Phillip proclamait la souveraineté britannique sur cette nouvelle terre aussitôt déclarée Terra Nullis (terre inhabitée).

Australia day est aussi l’occasion de remettre des prix et des décorations en tous  genres, aux citoyens qui se sont distingués. La journée est fériée depuis 1994, mais tout le monde n’est pas à la fête. Pour certains, c’est même un jour de deuil : la date a été baptisée « Invasion Day » en 1972, par les Aborigènes.  Depuis la fête nationale de cette année-là, ils occupent chaque année la pelouse de l’ancien parlement par un village de tentes.  Cette « ambassade aborigène » est là pour revendiquer leurs droits. Les Aborigènes étaient un million à l’arrivée des Européens. Plus de deux siècles plus tard, ils sont moins d’un demi-million, dans un pays qui compte 25 millions d’habitants. 80% sont illettrés, la plupart vivent d’un revenu minimum social…  En 2008, le Premier ministre a formulé des excuses mais  n’a pas changé la date de la fête nationale.

#changethedate («Abolissez la date !») est le mot-dièse de cette revendication qui chaque année se fait de plus en plus pressante. Comment peut-on faire débuter l’histoire de l’Australie il y a 236 ans, alors que des hommes et des femmes y vivent depuis 65 000 ans ? Politiquement, ces Aborigènes n’existaient pas. Jusqu’en 1967, ils n’étaient même pas comptabilisés lors des recensements. Et bien sûr, n’avaient pas le droit de vote. Une partie des Australiens admet aujourd’hui la pertinence de leurs revendications. Mais en même temps, se disent attachés à la date du 26 janvier et ne veulent pas en changer. L’Australie commence à peine à prendre la mesure des horreurs commises durant la colonisation envers les populations aborigènes. Certains voient aussi dans cette date l’occasion, au moins une fois dans l’année, de se rappeler quel a été le prix de la colonisation. Une journée pour que s'exprime ce qui reste de la culture aborigène : le 26 janvier, ce n’est pas très cher payé. Loin de ce genre de débat, en réalité, une majorité d’Australiens profite avant tout de cette journée de congés pour aller à la plage ou partir en week-end prolongé.

Les Aborigènes du continent australien et les insulaires de l’archipel du détroit de Torres demandent à être spécifiquement mentionnés dans la constitution australienne. Ils demandent aussi à avoir une voix (The Voice) garantie au Parlement australien. Le Premier ministre s’est engagé à organiser un référendum sur le sujet d’ici la fin de l’année 2023. Le résultat n’est pas acquis.

Le site officiel de l'Australia Day

Le Facebook du WAR Warriors of the Aboriginal Resistance, un mouvement d’activistes qui manifeste chaque 26 janvier pour commémorer la mémoire des résistants aborigènes  

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 janvier 2021

 
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1226, Inde, Fondation du pays, 2 décembre Bruno Teissier 1226, Inde, Fondation du pays, 2 décembre Bruno Teissier

2 décembre : Sukaphaa Divas, la fête de l’État indien de l’Assam

Cette fête de l’Assam a été créée en 1996, pour célébrer les six siècles d’indépendance du royaume d’Ahom, lequel avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826.

 

C’est le Jour de l’Assam : Asom Divas (আসোম দিৱস) la fête nationale de ce petit État, par sa population (seulement 35 millions d’habitants), situé au nord-est de l’Inde. Cette fête a été créée en 1996 par les autorités locales, pour célébrer ses six siècles d’indépendance. En effet, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826, un royaume d’Ahom avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle.

Le royaume d’Ahom a été fondé par Chaolung Sukaphaa, un prince tai du royaume de Mong Mao, dans le Yunnan, en Chine. La légende raconte que ce prince héritier de 19 ans a dû quitter son pays, en 1215, suite à la naissance d’un cousin qui lui a bloqué l’accès au trône. Selon la tradition, sa grand-mère lui aurait dit qu’« il n’y a pas de place pour deux tigres dans la même jungle, et qu’il n’y a pas deux rois assis sur le même trône ». Il est donc parti vers le sud accompagné tout de même de quelque neufs mille personnes. Après 13 ans de voyage et de traversée des monts Patkai, le jeune prince et son groupe sont arrivés à Namrup, dans le sud-est de l’actuel Assam en 1228. Quelque année plus tard, Sukapha a fondera le royaume d'Ahom dont il établira la capitale à Charaideo en 1235. Pour se faire accepter comme roi, Sukapha a mis en place des mesures de conciliation pour unir tous les peuples autochtones, notamment les Sutias, les Kacharis et les Morans, les traitant tous égaux et il a encouragé les mariages mixtes entre les Ahoms et les autres tribus. C’est ainsi qu’il a fondé son royaume et sa dynastie. Celui-ci a résisté pendant des siècles à toutes les puissances, notamment les Moghols, mais le petit royaume a fini par tomber sous la domination britannique et en 1947 l’Assam est devenu un État de l’Union indienne.

Le roi Sukapha, divinisé (il serait un descendant du dieu Khunlung), est vénéré comme le fondateur du pays. La figure du roi d’ahim est sacrée. L’an dernier, Garga Chatterjee, une commentatrice politique l’avait qualifié d’« envahisseur chinois ». Ce commentaire a suscité un énorme scandale et lui a valu la visite de la police sur ordre du ministre en chef de l'Assam, Sarbananda Sonowal.

L’anniversaire de son arrivée, en 1228, a été fixé officiellement au 2 décembre, devenu jour férié localement. La fête est également connue sous le nom de Sukaphaa Divas (চাওলুং চুকাফা দিৱস) ou Chaolung Chukapha Day. Elle commence par des spectacles de danse et de musique, puis vient la cérémonie de remise des prix au cours de laquelle le ministre en chef de l'Assam décerne des prix et des récompenses aux lauréats pour leurs diverses réalisations de l'année. En fin de journée, une grande procession est organisée par les autorités. Les participants chantent des chansons locales afin de louer Chaolung Sukaphaa et de conclure la fête. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2022

 

Le roi Sukapha (Chaolung Chukapha) ou Siu-Ka-Pha

Chaolung Chukapha Day célébré à Morigaon Nij Kapahera

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1932, 23 septembre, Fondation du pays, Arabie saoudite Bruno Teissier 1932, 23 septembre, Fondation du pays, Arabie saoudite Bruno Teissier

23 septembre : le jour où l'Arabie est devenue Séoudite

Cette fête n’est célébrée que depuis 2005 au titre de fête nationale. Jusqu’à ce que le pays se dote d’une fête nationale, c’était la seule fête civile du royaume. Vis à vis du monde extérieur, il en fallait bien en afficher une. Localement, les fêtes musulmanes sont bien sûr les seules qui comptent.

 

Cette fête n’est célébrée que depuis 2005 au titre de fête nationale. Jusqu’à ce que le pays se dote d’une fête nationale (le 22 février 2022), c’était la seule fête civile du royaume. Vis à vis du monde extérieur, il en fallait bien en afficher une. Localement, les fêtes musulmanes sont bien sûr les seules qui comptent. Les autorités comme la population se prennent au jeu néanmoins.

Le 23 septembre 1932, un royaume d’Arabie était fondé par Abdelaziz Ibn Abderrah­man El Séoud. Il lui a fallu 30 ans de combats pour créer un État à la taille de ses ambitions. En 1902, parti du Koweït avec une quarantaine d’hommes, Ibn Séoud prenait par surprise une bourgade nommée Riad et en chassait la petite garnison turque. En quelques années, il était maître du Nejd, la partie centrale du pays et du Hassa où, plus tard, on trouvera du pétrole. La disparition de l’Empire ottoman qui contrôlait le littoral de la mer Rouge l’a bien aidé mais, sa victoire décisive fut la prise, en 1924, de la Mecque où régnait la famille Hachémite (aujourd’hui repliée sur la Jordanie).

Fondé en 1932, le nouveau royaume couvre 80% de l’Arabie et prend le nom de son fondateur. L’Arabie devient Séoudite (ou Saoudite selon la transcription anglo-saxonne) et le restera jusqu’à nos jours tant l’État se confond avec la famille régnante, les Séoud (ou Saoud).

Pour l’occasion, les routes et les bâtiments sont décorés des couleurs du drapeau national et les gens portent des robes vertes et blanches, il y a aussi des ballons saoudiens verts et blancs dans tout le royaume et des feux d’artifice pour l’occasion. Le vert est ici considéré comme la couleur de l’islam.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier 1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier

14 février : les 200 ans du Liberia, une commémoration qui ne réjouit pas tout le monde

Le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia, un État destiné aux esclaves noirs américains affranchis.

 

Ce lundi 14 février, le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement  la célébration du bicentenaire du Liberia (National Bicentennial Commemoration) au stade sportif Samuel Doe où se déroule un festival culturel. 

La commémoration a débuté quelques jours plus tôt, le 7 janvier 2022, sur l'île de Providence, à l’embouchure due la rivière Mesurado, où l’American Colonization Society a fait débarquer du navire Elizabeth, 86 esclaves américains libres, il y a 200 ans exactement. Deux ans plus tard, la principale localité du pays, Christopolis sera rebaptisée Monrovia du nom du président américain James Monroe qui fut l’un des principaux soutiens de l’American Colonization Society et de son projet de créer un État, baptisé Liberia, pour des esclaves noirs américains affranchis. 

Entre 1822 et 1861, en effet, des milliers de Noirs libres ont été « réinstallés » dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains.  Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons descendants d’esclaves américains. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Ce qui explique que tous les citoyens du Liberia ne se réjouissent pas de la même manière de cette commémoration du bicentenaire du pays.

Ce même jour, la résidence et siège du président de la République, Executive Mansion House, reprend son activité après 16 ans de travaux. Le bâtiment, construit dans les années 1960, avait brûlé  en 2006, lors de la fête d’indépendance du 26 juillet, alors que la présidente Ellen Johnson Sirleaf (en fonction de 2006 à 2018) recevait des invités et des dignitaires étrangers dans les jardins de la présidence.

 
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1929, Vatican, Italie, France, Fondation du pays, 1858 Bruno Teissier 1929, Vatican, Italie, France, Fondation du pays, 1858 Bruno Teissier

11 février :  une fête civile au Vatican et religieuse en France

Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican.

 

Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican. Jusque-là, le Pape, qui avait perdu ses vastes États en 1870, se considérait comme prisonnier de l’État italien. En contrepartie, le catholicisme devint religion d’État en Italie.

La Cité du Vatican n'a pas beaucoup de jours fériés qui ne soient pas des fêtes religieuses. Depuis 2018, il existe deux jours fériés de ce type : l’Anniversaire du traité du Latran (Anniversario dei Patti lateranensi) et l’anniversaire de l’élection du pape François, le 13 mars.

La question romaine a été résolue en 1929, à l’époque de la dictature de Mussolini. Le 11 février 1929, le Premier ministre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri (au nom du pape Pie XI) ont signé un ensemble d'accords au palais du Latran. C’est ce traité qui a reconnu la Cité du Vatican comme un État souverain. Le 11 février est un jour férié civil du petit État qui célèbre surtout des fêtes religieuses. 

Sans aucun rapport avec la naissance de l’État du Vatican, en 1993, Jean-Paul II a fait du 11 février la Journée mondiale des malades, un jour qui est aussi la fête de Notre-Dame de Lourdes. Depuis, le 11 février 1858, date de la première apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, la grotte puis le sanctuaire construit à proximité ne désemplissent pas et l’on attend aujourd’hui encore plus de 30 000 pèlerins venus des quatre coins du monde pour une guérison, une grâce ou pour la simple découverte d’un lieu de pèlerinage connu dans le monde entier. Lourdes, c’est un peu la Mecque des catholiques, troisième lieu de pèlerinage le plus visité au monde après le Vatican et Notre-Dame de Guadalupe à Mexico (chaque 12 décembre). 

 
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Japon, Fondation du pays, 11 février, monarchie Bruno Teissier Japon, Fondation du pays, 11 février, monarchie Bruno Teissier

11 février : le Japon fête sa naissance et sa renaissance

Le Kenkoku kinen no hi célèbre le jour de fondation mythique de l'État le 11 février 660 avant J.-C. Évidemment, c’est une légende, mais elle vaut aux Japonais un jour férié chaque 11 février.

 

Le Kenkoku kinen no hi (建国記念の日) célèbre le jour de fondation mythique de l'État le 11 février 660 avant J.-C. Évidemment, c’est une légende, mais elle vaut aux Japonais un jour férié chaque 11 février. Le premier empereur serait Jinmu, descendant direct de la déesse du Soleil Amaterasu. C’est du moins ce qu’affirment très officiellement les autorités comme les médias. Il ne viendrait l’idée à personne de remettre en question cette vérité, pourtant sans aucun fondement historique, sauf discrètement de la part de rares historiens.

Cette fête a été une des journées importantes du calendrier japonais sous le nom de "Jour de l'Empire" (Kigensetsu). Elle avait été supprimée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale par les Américains car trop liée à l'adoration de l'Empereur. Toutefois, les hasards de l'histoire firent que le 11 février fut le jour où le général américain Douglas MacArthur proposa la première version de la constitution du Japon, en 1946. Si bien que cette date devenait celle d’une refondation du Japon, sur des bases désormais démocratiques. Une renaissance du pays en quelque sorte. Si bien que cette fête fut réintroduite dans le calendrier officiel en 1966 comme jour férié.

Ce jour est l’occasion pour les Japonais de pavoiser les bâtiments et de réfléchir sur leur appartenance à la nation. Le Premier ministre fait un discours mais le Jour de fondation de l’État du Japon n’est plus l’objet de grandes célébrations comme jadis.

 
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