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28 juin : prière sur le mont Arafat, le deuxième jour du Hadj

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat, deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage.

 

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat ( عرفة ), deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage. La date peut, toutefois, varier d’un jour ou deux selon la région. Nous sommes le neuvième jour de Dhu al-Hijja, le dernier mois du calendrier islamique.

À La Mecque, des dizaines de milliers de tentes blanches parsèment la plaine d’Arafat pour accueillir les pèlerins qui passent la nuit sur place. Dès l’aube, ils se dirigent vers une colline appelée mont Arafat (mont de la miséricorde) pour y invoquer Allah. Ils y vont y passer la journée à prier tandis que, dans le monde entier, des millions de musulmans vont jeûner. Le jeûne de Arafat est un jeûne surérogatoire, autrement dit, s’il n’est pas une obligation, il est fortement recommandé. En effet, dans un hadith, il est dit que tout musulman qui jeûne le jour de Arafat verra expiés ses péchés de l’année précédente et de l’année en cours.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d’adieu aux musulmans qui l’avaient accompagné lors de son dernier pèlerinage, à la fin de sa vie. En écho à ce sermon, un prêche d’une grande importance est prononcé, en ce jour, à destination de l’ensemble de la communauté musulmane (la Oumma). À l’issue de la journée, les pèlerins doivent refluer sur Muzdalifah pour ramasser des cailloux qui serviront à « lapider » des stèles représentant Satan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les pèlerins à l’assaut du mont Arafat, La Mecque (Photo d’Omar Chatriwala)

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1727, Arabie saoudite, Fondation du pays, 22 février Bruno Teissier 1727, Arabie saoudite, Fondation du pays, 22 février Bruno Teissier

22 février : l’Arabie saoudite se donne une profondeur historique

La famille Saoud offre au pays un nouveau jour férié, créé en 2022. Celui-ci commémore la prise du pouvoir de ses ancêtres dans la région du Nedj au XVIIIe siècle. Une manière de donner un peu de profondeur historique à l’Arabie Saoudite, un pays fondé en 1932.

 

Ce jour férié est très récent puisqu’il a été décidé le 27 janvier 2022, date d’un décret du roi Salman bin Abdulaziz déclarant le 22 février de chaque année comme jour férié pour célébrer la fondation du royaume d’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite, le seul pays au monde portant le nom d’une famille, a besoin de se donner une profondeur historique car l’État saoudien ne date que 1932, le 23 septembre (date de la fête nationale). Leur légitimité à la tête d’un territoire qui englobe les villes saintes de La Mecque et Médine est toujours contestée par certains courants de l’islam ainsi que par des dynasties rivales comme les Al Rachid qui régna sur la région des années 1830 aux années 1920 ou encore les Hachémites, la longue lignée des chérifs de La Mecque, dont le roi Abdallah de Jordanie est l’héritier direct. Le Jour de la fondation (يوم التأسيس السعودي), célébré ce jour, fait référence à la prise de contrôle de la localité de Dariya (ou Diriyah) par l’imam Mohammed bin Saoud. Ses ancêtres avaient fondé la ville au milieu du XVe siècle, mais le contrôle de la cité avait été disputé par plusieurs tribus pendant des décennies. À partir de février 1727, affirment des historiens, Saoud a imposé définitivement  son pouvoir sur la ville. C’est cet événement a été daté du milieu de l'année 1139 (du calendrier musulman), cela correspond au mois de février 1727. On n’est pas très sûr de la date, le 22 a été choisie arbitrairement. À partir de 1727, Mohammed bin Saoud, ayant consolidé son pouvoir localement, est parti à la conquête de la région profitant d’une époque de faiblesse des Ottomans. Dans ce but, il a noué une alliance, en 1744, avec le prédicateur musulman Mohammed ibn Abdel Wahhab, fondateur d’un courant particulièrement rigoriste de l’islam, désigné aujourd’hui sous le nom de wahhabisme. Ce premier État saoudien, très informel, a duré jusqu’en 1818, date à laquelle la capitale Diriya est rasée par les Ottomans. Mohammed Ibn Saoud, l’arrière-petit-fils du fondateur est emmené à Constantinople pour y être décapité. Ainsi a disparu ce que l’historiographie saoudienne considère comme le premier État saoudien. 

Un deuxième État, centré sur Ryad, existera au XIXe siècle, très contesté lui aussi. Puis un troisième est créé : l’actuel royaume d’Arabie saoudite, toujours en quête de légitimité puisque la famille Saoud n’a jamais songé à s’appuyer sur un système démocratique.

Pour couronner cette histoire, la ville de Dariya (ou Diriyah), peuplée aujourd’hui de 40 000 habitants, a vu son quartier At-Turaif de Diriyah, qualifié de berceau de la nation saoudienne, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que site de « valeur universelle exceptionnelle ».

La journée du 22 février est désormais fériée et chômée. Les employés du secteur public se sont vus également offrir la journée du 23. Ce qui leur fait un week-end de quatre jours. En Arabie saoudite, la semaine de travail débute le dimanche matin et se termine le jeudi soir.

Le site officiel du Jour de la fondation

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le roi Salman bin Abdulaziz et le prince héritier MBS

Le vieux quartier de Dariya, un ensemble exceptionnel d’architecture de terre sèche

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1932, 23 septembre, Fondation du pays, Arabie saoudite Bruno Teissier 1932, 23 septembre, Fondation du pays, Arabie saoudite Bruno Teissier

23 septembre : le jour où l'Arabie est devenue Séoudite

Cette fête n’est célébrée que depuis 2005 au titre de fête nationale. Jusqu’à ce que le pays se dote d’une fête nationale, c’était la seule fête civile du royaume. Vis à vis du monde extérieur, il en fallait bien en afficher une. Localement, les fêtes musulmanes sont bien sûr les seules qui comptent.

 

Cette fête n’est célébrée que depuis 2005 au titre de fête nationale. Jusqu’à ce que le pays se dote d’une fête nationale (le 22 février 2022), c’était la seule fête civile du royaume. Vis à vis du monde extérieur, il en fallait bien en afficher une. Localement, les fêtes musulmanes sont bien sûr les seules qui comptent. Les autorités comme la population se prennent au jeu néanmoins.

Le 23 septembre 1932, un royaume d’Arabie était fondé par Abdelaziz Ibn Abderrah­man El Séoud. Il lui a fallu 30 ans de combats pour créer un État à la taille de ses ambitions. En 1902, parti du Koweït avec une quarantaine d’hommes, Ibn Séoud prenait par surprise une bourgade nommée Riad et en chassait la petite garnison turque. En quelques années, il était maître du Nejd, la partie centrale du pays et du Hassa où, plus tard, on trouvera du pétrole. La disparition de l’Empire ottoman qui contrôlait le littoral de la mer Rouge l’a bien aidé mais, sa victoire décisive fut la prise, en 1924, de la Mecque où régnait la famille Hachémite (aujourd’hui repliée sur la Jordanie).

Fondé en 1932, le nouveau royaume couvre 80% de l’Arabie et prend le nom de son fondateur. L’Arabie devient Séoudite (ou Saoudite selon la transcription anglo-saxonne) et le restera jusqu’à nos jours tant l’État se confond avec la famille régnante, les Séoud (ou Saoud).

Pour l’occasion, les routes et les bâtiments sont décorés des couleurs du drapeau national et les gens portent des robes vertes et blanches, il y a aussi des ballons saoudiens verts et blancs dans tout le royaume et des feux d’artifice pour l’occasion. Le vert est ici considéré comme la couleur de l’islam.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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28 juin : le Jour d'Arafat, deuxième jour du hadj

 

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat ( يوم عرف), deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage. La date peut, toutefois, varier d’un jour ou deux selon la région. Nous sommes le neuvième jour de Dhu al-Hijja, le dernier mois du calendrier islamique.

À La Mecque, des dizaines de milliers de tentes blanches parsèment la plaine d’Arafat pour accueillir les pèlerins qui passent la nuit sur place. Dès l’aube, ils se dirigent vers une colline appelée mont Arafat (mont de la miséricorde) pour y invoquer Allah. Ils y vont y passer la journée à prier tandis que, dans le monde entier, des millions de musulmans vont jeûner. Le jeûne de Arafat est un jeûne surérogatoire, autrement dit, s’il n’est pas une obligation, il est fortement recommandé. En effet, dans un hadith, il est dit que tout musulman qui jeûne le jour de Arafat verra expiés ses péchés de l’année précédente et de l’année en cours.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d’adieu aux musulmans qui l’avaient accompagné lors de son dernier pèlerinage, à la fin de sa vie. En écho à ce sermon, un prêche d’une grande importance est prononcé, en ce jour, à destination de l’ensemble de la communauté musulmane (la Oumma). À l’issue de la journée, les pèlerins doivent refluer sur Muzdalifah pour ramasser des cailloux qui serviront à « lapider » des stèles représentant Satan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le mont Arafat

Panneau indiquant la fin de la zone d’Arafat, Photo d’Omar Chatriwala

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