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1988, Arménie, Azerbaïdjan, 20 février Bruno Teissier 1988, Arménie, Azerbaïdjan, 20 février Bruno Teissier

20 février : la date fétiche des Arméniens du Haut-Karabagh

Le 20 février est célébré comme la Journée de la renaissance de l'Artsakh. Une guerre avait permis de créer une République de l’Arstakh, une autre guerre a acté sa totale disparition et le départ des Arméniens qui y vivaient… Le 20 février était leur fête nationale.

 

Ce jour-là, le 20  février 1988, à la faveur de la perestroïka de Gorbatchev, le Soviet suprême (l’assemblée) du Haut-Karabagh a voté sa séparation d’avec la république soviétique d’Azerbaïdjan et son unification avec l’Arménie. En Azerbaïdjan, on a réagi en s’en prenant aux Arméniens qui vivaient nombreux dans les grandes villes de cette république. Aux pogroms, les Arméniens ont répondu militairement… 400 000 Arméniens quittaient le pays et les Azéris quittaient l’Arménie ainsi que le Haut-Karabagh, région de l’Azerbaïdjan à majorité arménienne. La guerre qui débute en 1988, s’arrêtera en 1994 sur une victoire arménienne. L’unification n’a pas lieu, elle n’était pas possible en droit international. Les forces arméniennes occupent 15% du territoire azerbaïdjanais et une république de l’Artsakh s’autoproclame, elle occupe non seulement le Haut-Karabagh, très majoritairement arménien depuis des siècles, mais aussi tout un glacis territorial qui a été vidé de sa population azérie. Le statu quo se maintient pendant trois décennies. En 2017, l’Artsakh se dote d’une constitution, adoptée par référendum le 20 février… Bakou qui n’ a jamais accepté cette situation, finit par réagir militairement. Cette nouvelle guerre du Haut-Karabagh va tourner à son avantage, avec l’aide de la Turquie et la bienveillance de Moscou qui a retourné sa veste. En septembre 2020, une partie des territoires perdus sont reconquis. Les Arméniens se sont épuisés dans une guerre très meurtrière. Le 20 février 2023 sera le dernier Jour de la renaissance de l'Artsakh (Արցախի վերածննդի օր) à être fêté à Stepanakert, la capitale de la petite république.

En septembre 2023, les Azerbaïdjanais prennent le contrôle total des territoires qui leur échappaient. Sur les 120 000 Arméniens de l’Arstakh, 100 000 ont fui vers l’Arménie. Le 28 septembre 2023, les autorités de la république de l’Artsakh annoncent sa dissolution d'ici le 1er janvier 2024. Le gouvernement en exil à Erevan reviendra sur sa dissolution, mais le pays demeure virtuel. Le 20 -Février n’est plus qu’une journée du souvenir d’un pays dont les Azéris s’acharnent à effacer les vestiges.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2024

« Nous sommes nos montagnes » (Մենք ենք մեր սարերը), une sculpture monumentale de Sarkis Baghdassarian, située à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabagh. Ce monument est devenu le symbole de l’ex-république auto-proclamée de l’Artsakh.

 
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1937, Éthiopie, massacre, 19 février Bruno Teissier 1937, Éthiopie, massacre, 19 février Bruno Teissier

19 février : La mémoire d’un massacre fasciste en Éthiopie

Chaque 12 du mois de Yekatit, le maire d’Adis-Abeba vient déposer une gerbe place des Martyrs, sur le monument dédié aux 30 000 habitants de la capitale éthiopienne massacrés par les troupes fascistes italiennes.

 

Chaque 12 du mois de Yekatit (የካቲት ፲፪), le maire d’Adis-Abeba vient déposer une gerbe place des Martyrs, sur le monument (Sidist Kilo) dédié aux 30 000 habitants de la capitale éthiopienne massacrés par les troupes italiennes conduites par le général fasciste Rodolfo Graziani. La place est aussi appelée Yekatit 12 du nom de la date qui correspond au 19 février.

En février 1937, alors que les Italiens occupaient l’Éthiopie, deux jeunes éthiopiens Abraha Deboch et Mogus Asgedom décidèrent d’assassiner Graziani. Ils lui ont lancé des grenades à main alors qu'il parlait devant la statue commémorative située au milieu de Siddist Kilo, près du campus principal de l'université d'Addis-Abeba.

Le général Graziani et de nombreux responsables fascistes italiens qui étaient présents lors de son discours ont été blessés, certains tués.

Au lendemain de l’attentat, la réponse italienne a été immédiate. Du 12 au 15 février 1937, plus de 30 000 Éthiopiens vivant à Addis-Abeba ont été massacrés en seulement trois jours par des soldats fascistes brutaux et leurs complices. Les carabiniers italiens ont tiré sur les foules de mendiants et de pauvres rassemblés pour la distribution d’aumônes. Et les choses se sont enchaînées. Cet attentat a fourni le prétexte pour mettre en œuvre l'ordre de Mussolini, datant du le 3 mai 1936, d’exécuter sommairement « Les jeunes Éthiopiens », le petit groupe d’intellectuels qui avaient reçu une éducation universitaire dans des collèges américains et européens.

À partir de 1945, le massacre a été commémoré chaque année par un dépôt de gerbe de la part de Haïlé Sélassié. Dans les écoles la journée se terminait par une veillée aux chandelles ainsi que dans l’administration. Le gouvernement du Derg a ensuite réduit la célébration au minimum. C’est après la chute de Menguistu, en 1991, qu’a été instaurée la Journée nationale des martyrs (የሰማዕታት ቀን).

Cette journée est célébrée alors que le régime éthiopien met une chape de plomb sur la famine qui menace deux millions de Tigréen au nord du pays, dernier épisode d’une guerre qui comme à Gaza a débuté par des massacres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 février 2024

 

Devant le Sidist Kilo, le monument dédié aux martyrs, à Adis Abeba (photo Borkena) en 2022

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1876, Roumanie, artiste, 19 février Bruno Teissier 1876, Roumanie, artiste, 19 février Bruno Teissier

19 février : les Roumains rendent hommage à Constantin Brâncuși

Constantin Brâncuși est un artiste majeur du début du XXe siècle, l’initiateur de la sculpture moderne. S’il a fait ses débuts en Roumanie, son pays natal, c’est en France où il a émigré en 1904, qu’il est devenu l’artiste que l’on connaît. La Roumanie a attendu des décennies avant de lui rendre hommage.

 

Constantin Brâncuși (1876-1957) est un artiste majeur du début du XXe siècle, l’initiateur de la sculpture moderne. Il est à la sculpture ce que Picasso a été pour la peinture. S’il a fait ses débuts en Roumanie, son pays natal, c’est en France où il a émigré en 1904, qu’il est devenu l’artiste que l’on connaît.

Sa reconnaissance a été tardive en Roumanie. C’est en 2015 seulement que le Parlement a décrété une Journée Brâncuși (Ziua Brâncușilo), célébrée chaque 19 février, jour de son anniversaire. En 2016, le gouvernement roumain a lancé une souscription pour l’acquisition d’une œuvre de Brancusi dont le portrait figure désormais sur les billets de banques roumains. C’est un échec, en dépit d’une active communication avec pour slogan « Brâncuși est à toi ». L’œuvre, titrée La sagesse de la terre, sera tout de même achetée par l’État roumain qui, jusque-là, n’en possédait aucune.

Constantin Brancusi est peu retourné en Roumanie mais n’a jamais oublié son pays natal. En 1951, l’artiste prévoit de lui léguer l’ensemble de ses œuvres encore en sa possession. Refus des autorités communistes de Bucarest : « l’œuvre de Brancusi n’aide en rien la construction du socialisme en Roumanie » ! L’État communiste roumain le déchoit même de sa nationalité, Brancusi devient donc français en 1952, cinq ans avant sa mort à l’âge de 81 ans. Le contenu de son atelier de l’impasse Ronsin est légué au Musée national d’art moderne qui lui rendra un formidable hommage. Aujourd’hui, en effet, son atelier est visible, totalement reconstitué, sur le parvis du Centre Pompidou, à Paris. En 1955, Brancusi avait demandé à être enterré dans le cimetière de son village natal de Hobita, en Olténie. Nouveau refus des autorités roumaines… Brancusi repose au cimetière du Montparnasse à Paris.

Constantin Brâncuși a été élevé récemment au rang d’artiste national. Mais, l’hommage de la Roumanie a ses limites. En 2018, sa maison natale à Hobita s’est effondrée. L’État avait refusé de la prendre en charge…

Le public roumain a finalement fait honneur à son compatriote, l'exposition « Brâncusi : sources roumaines et perspectives universelles » du 30 septembre 2023 au 28 janvier 2024 au Musée d'Art de Timisoara a connu un grand succès, avec plus de 121 000 billets réservés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 février 2024

Constantin Brâncuși, photo d’Edward Steichen, 1922

 
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2002, Sierra Leone, 18 février, armée Bruno Teissier 2002, Sierra Leone, 18 février, armée Bruno Teissier

18 février : la journée des forces armée de la Sierra Leone

La Journée des forces armées est célébrée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements présidés par le président de la Sierra Leone. Elle rappelle la fin d’une décennie de guerre civile qui s’est achevée en janvier 2002.

 

La Journée des forces armées (Sierra Leone armed force day) est célébrée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements présidés par le président de la Sierra Leone.

En janvier 2002, l'ancien président Alhaji Dr Ahmed Tejan Kabbah avait déclaré à Krio que la guerre était finie et que le 18 février serait désormais un jour férié national sous le nom de Jour des forces armées. Cette guerre civile, pour le contrôle des zones diamantifères, a ravagé le pays de mars 1991 au 18 janvier 2002. Elle a causé la mort de 100 000 à 200 000 personnes, et le déplacement de plus de deux millions des Sierra-léonais (soit le tiers de la population de l'époque). On déplora nombreuses mutilations, ainsi que l'emploi massif d’enfants soldat. Le pays a subi trois coups d’État militaire pendant cette période… Il était important de tourner la page de cette terrible époque et de réformer les forces armées.

En janvier 2002, la paix a officiellement été conclue. Les militaires britanniques présents en Sierra Leone ne se sont pas contentés d'assumer les tâches d'évacuation des civils. Ils se sont lancés dans une « réforme du secteur de la sécurité » (RSS), concernant aussi bien la police et l'armée que la justice, sans être requis par le pouvoir sierra-léonais ni par l'ONU. Aujourd’hui, les Forces armées de la République de Sierra Leone (RSLAF) forment une armée professionnelle, ce qui signifie qu'il n'y a pas de conscription. Elle est supervisée par le ministère de la Défense et de la Sécurité nationale de la Sierra Leone. La marine compte environ 500 personnes qui patrouillent le long des frontières maritimes du pays. L’armée de l’air sierra-léonaise n’est pas plus importante. Les RSLAF disposent d'un petit budget, d'une quantité très limitée d'armes modernes et toutes ses armes utilisées sont d'occasion importées de pays étrangers (Chine, la Russie et les États-Unis, principalement).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 février 2024

 
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1627, La Barbade, 17 février Bruno Teissier 1627, La Barbade, 17 février Bruno Teissier

17 février : la Barbade célèbre sa colonisation

À la Barbade, le festival d’Holetown célèbre l’arrivée des premiers Anglais et de leurs esclaves africains, c’est le début de la colonisation de l’île par le Royaume-Uni. On était le 17 février 1627, cela fera très bientôt quatre siècles.

 

Il n’y a plus aujourd’hui aucun descendant d’autochtone qui pourrait y trouver à redire, la Barbade et en particulier la localité d’Holetown, sur la côte ouest de l’île, célèbre l’arrivée du premier bateau de colons anglais William & John, accompagnés de quelques esclaves africains kidnappés pendant le voyage. Le tout représentait une petite centaine de personnes, c’est le début de la colonisation de l’île par le Royaume-Uni. On était le 17 février 1627, cela fera très bientôt quatre siècles. La Barbade est indépendante depuis le 30 novembre 1966, elle est même une république depuis 2021.

Le festival d’Holetown a lieu depuis 1977, l’année du 350e anniversaire de l’arrivée des premiers colons, et ne se limite pas au jour anniversaire. Cette année, il a commencé le 11 février et se terminera demain, dimanche 18 février 2024. Les événements comprennent des chants et des danses folkloriques, des sports et des jeux, des défilés de rue, des marchés et des stands de nourriture c’est l’occasion de déguster de délicieux plats Bajan (galettes de poisson, tarte aux macaronis, poulet barbecue, pudding et souse), arrosés d'une bière Banks froide ou d'un shot de rhum de la Barbade.

L'un des événements les plus populaires du Holetown Festival est le Police Tattoo, un spectacle nocturne en plein air mettant en vedette les hommes et les femmes de la police royale de la Barbade. La musique de la police, la troupe montée, l'unité canine et l'unité motocycliste sont généralement exposées.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 février 2024

 
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1943, Grèce, Seconde Guerre mondiale, massacre Bruno Teissier 1943, Grèce, Seconde Guerre mondiale, massacre Bruno Teissier

16 février : la Grèce commémore le massacre de Domenikon

Ce massacre fait référence à la destruction totale du village de Domenikos dans le département de Larissa, en Thessalie, les 16 et 17 février 1943 par les forces d'occupation allemandes et italiennes qui, après y avoir mis le feu, ont ensuite procédé à l’exécution par la force brute de 150 villageois, soit tous les hommes de 14 à 80 ans.

 

Le massacre de Domenikos (Σφαγή του Δομένικου) fait référence à la destruction totale du village de Domenikos dans le département de Larissa, en Thessalie, les 16 et 17 février 1943 par les forces d'occupation allemandes et italiennes qui, après y avoir mis le feu, ont ensuite procédé à l’exécution par la force brute de 150 villageois, soit tous les hommes de 14 à 80 ans.

Cette page de la Seconde Guerre mondiale a été oubliée pendant de nombreuses années, selon l'historienne Lidia Santarelli, les massacres italiens en Grèce sont « un trou noir dans l'histoire ». Elle fut remise à jour par le documentaire de Giovanni Donfrancesco La guerra sporca di Mussolini (La sale guerre de Mussolini) diffusé à partir du 14 mars 2008 sur History Channel. Le village de Domenikon a été reconnu village martyr en 1998. L'Italie, quant à elle, a présenté ses excuses à la Grèce pour le massacre le 16 février 2009, par l'intermédiaire de son ambassadeur à Athènes.

Le massacre de Domenikon est le premier massacre de civils en Grèce. Il a donc servi de « modèle » pour les autres massacres de civils qui ont rapidement suivi durant le reste de l'occupation italienne dans ce pays, jusqu'au retrait de l'armée italienne durant l'été 1943. Le massacre est surnommé par les Italiens « le petit Marzabotto ». Le second massacre de civils a lieu trente jours plus tard dans le village de Tsaritsani où soixante personnes ont été abattues, suivi de massacres dans d'autres secteurs de la Thessalie et en Grèce interne, comme à Domokos, Pharsale ou encore Oxine. On dénombre plusieurs milliers de civils massacrés dans toute la Grèce et près de 400 villages détruits partiellement ou totalement, dont Kalávryta est un autre exemple.

Aucun des 1500 criminels de guerre italiens - dont les coupables du massacre - n’a jamais été jugés, ceci pour que l'Italie puisse conserver après la Seconde Guerre mondiale, une bonne position internationale. La majorité des criminels de guerre italiens qui ont survécu ont continué à travailler pour le gouvernement italien. Le secret sur les crimes de guerre italiens a été encouragé par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 février 2024

16 février 2022

 
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bouddhisme, 15 février Bruno Teissier bouddhisme, 15 février Bruno Teissier

15 février : le Parinirvana du Bouddha

Le Parinirvana est célébré par les adeptes du bouddhisme mahayana, dit du Grand véhicule. Ce Jour du nirvana commémore la mort physique du Bouddha, à l’âge de 80 ans, selon la tradition. C’est aussi sa libération du karma, son entrée dans le nirvana complet.

 

Le Parinirvana est célébré par les adeptes du bouddhisme mahayana, dit du Grand véhicule. C’est-à-dire celui qui est pratiqué en Inde du Nord, où il est né, en Mongolie, au Tibet, Népal mais aussi dans ses variantes chinoises, coréenne et japonaise. Ce Jour du nirvana commémore la mort physique du Bouddha, à l’âge de 80 ans, en 483 avant J.-C., selon la tradition. C’est aussi sa libération du karma, son entrée dans le nirvana complet. Bouddha a quitté le monde de la douleur, de la souffrance physiques et a atteint l'illumination.

La journée est l’occasion de visite au temple. C’est également un jour traditionnel de pèlerinage. On pense que le Bouddha est mort près d’une ville nommée Kushinagar, située dans l’État actuel de l’Uttar Pradesh en Inde. Kushinagar est une destination de pèlerinage majeure le jour du Nirvana. On peut y visiter le stupa et le temple du Nirvana. Le stupa marque l'endroit où les cendres du Bouddha auraient été enterrées. Cette structure contient également une statue populaire de Bouddha couché, représentant le Bouddha mourant. On peut également fréquenter le temple Wat Thai. Celui-ci est considéré comme l'un des plus beaux temples, il a été construit grâce aux dons des bouddhistes thaïlandais et a été ouvert au public en 2001. Enfin, on peut aussi voir le Stupa Ramabhar qui marque l'endroit où le Bouddha aurait été incinéré. Ce stupa est également appelé Mukutbandhan-Chaitya.

Traditionnellement, le Pirinirvana est fêté le 15e jour du deuxième mois lunaire, mais dans beaucoup de lieux comme en Chine, au Japon… on a généralement opté pour le 15 février, la date de loin la plus courante. Mais il peut aussi être célébré le 8 février, voire le 15 mars.

En Asie du Sud-Est, d’autres écoles bouddhistes fêtent le Vesak qui tombe le jour de la première pleine lune du quatrième mois du calendrier lunaire chinois. La date varie d'année en année dans le calendrier grégorien mais se situe généralement en mai.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2024

 
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2005, Liban, assassinat, 14 février Bruno Teissier 2005, Liban, assassinat, 14 février Bruno Teissier

14 février : le souvenir lointain de Rafic Hariri

Le 14 février est un jour férié au Liban. Mais qui se souvient de Rafic Hariri, symbole du renouveau économique du pays, alors que le Liban est aujourd’hui ruiné et plus divisé que jamais ? Son assassinat spectaculaire, opéré par des forces pro-syriennes, avait pourtant choqué le monde entier. Pour ce 19e anniversaire son fils est de retour à Beyrouth, parviendra-t-il à sortir le Liban de sa dérive mortifère ?

 

L’annonce de son assassinat spectaculaire, le 14 février 2005, dans une attaque terroriste (environ 1 800 kilogrammes de TNT explosant alors que son cortège traversait Beyrouth) avait provoqué un sursaut démocratique, une « révolution du cèdre » annonciatrice d’un nouveau Pacte national qui scellerait — enfin — la vraie réconciliation nationale après quinze ans de guerre civile… Cet élan appartient à l’histoire ancienne.

Le 14 février est un jour férié au Liban. Mais qui se souvient de Rafic Hariri, symbole du renouveau économique du pays, alors que le Liban est aujourd’hui ruiné, et plus divisé que jamais ? Même dans son fief de Saïda la commémoration de la mort d’Hariri se fait chaque année un peu plus discrète. Le pays n’a plus de président depuis octobre, il est menacé d’une guerre avec son voisin. Le courant politique que représentait Rafic Hariri est aujourd’hui marginalisé, son fils Saad Hariri, a quitté la vie politique en 2021, mais ce dernier est de retour à Beyrouth pour ce 14 février 2024 à l’occasion du 19e anniversaire de la mort de son père.… Certains se prennent à rêver à un retour au pouvoir du Courant du futur, pro Hariri. Pour l’heure, ce sont les milieux pro-syriens, et profondément anti-israéliens, ceux-là mêmes qui ont fomenté l’assassinat d’Hariri, qui se sont imposés à la tête d’un pays à la dérive.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 février 2024

Le mémorial de la place des Martyrs

 
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1861, Italie, 13 février Bruno Teissier 1861, Italie, 13 février Bruno Teissier

13 février : la mémoire occultée des Italiens du sud

Le 13 février 1861, François II, le dernier roi des Deux-Siciles capitulait devant les troupes du roi de Piémont-Sardaigne, lancé à la conquête de la péninsule pour créer l’Italie. L’histoire officielle et scolaire a glorifié le Risorgimento, occultant totalement ceux qui à l’époque étaient dans le mauvais camp, les Sudistes. Aujourd’hui, les frustrations politiques au sud de l’Italie font resurgir la mémoire.

 

Le 13 février 1861, François II, le dernier roi des Deux-Siciles capitulait devant les troupes du roi de Piémont-Sardaigne, lancé à la conquête de la péninsule pour créer l’Italie. Pour épargner sa capitale, le jeune François de Bourbon avait quitté Naples avec la partie des troupes qui lui était encore fidèle pour se réfugier à Gaète avec son épouse Sophie et une partie de sa cour. Le terrible siège de la forteresse a duré plus de trois mois. Sa capitulation entraînait la disparition de l’État des Deux-Siciles et la création d’un royaume d’Italie, proclamé le 17 mars 1861.

Rejetés par la majeure partie de la population, pour leur autoritarisme et leur conservatisme, les Bourbons de Naples ont été avant tout victimes de leur incapacité à moderniser leur royaume, ce qui explique la facilité avec laquelle Garibaldi a pris leur capitale. Un siècle et demi plus tard, les souvenirs se brouillent et une certaine nostalgie s’est installée. Les Méridionaux ont le sentiment d’avoir été les oubliés de l’unification de l’Italie. L’histoire officielle et scolaire a glorifié le Risorgimento, occultant totalement ceux qui à l’époque étaient dans le mauvais camp, les Sudistes. Aujourd’hui, la forteresse de Gaète est devenue un lieu de mémoire, on s’y réunit chaque année le 13 février, L'événement bénéficie même du patronage de la municipalité de Gaète. Un Mur de la mémoire est en train d’être constitué. Sur chaque brique est gravé le nom d’un village ou d’une ville où se seraient déroulés d’atroces massacres perpétrés par les troupes nordistes.

Régulièrement, des militants du Mouvement néobourbonien tentent de faire adopter une Journée de la mémoire des Méridionaux morts lors de l’Unification italienne (Giornata della Memoria per le vittime meridionali dell'unità d'Italia). Le texte a été présenté aux Conseils des régions du Sud – les Abruzzes, la Basilicate, la Campanie, les Pouilles et la Sicile – au Conseil municipal de Naples, à la Chambre et au Sénat de la République, avec à chaque fois, le 13 février comme date préconisée pour cette célébration officielle. Récemment, le mouvement méridionaliste a été largement récupéré par le mouvement 5 Étoiles (Movimento 5 Stelle ou M5S), dont, il faut le noter, la carte électorale depuis 2018 coïncide presque exactement avec le territoire de l’ancien royaume des Deux-Siciles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 février 2024

 

La reine Marie, l'héroïne de Gaète, 1863 (Königlich Bayrischer Privatbesitz)

Le comportement héroïque de la jeune reine Marie-Sophie, la sœur de Sissi, pendant le siège de Gaète, est resté dans les mémoires.

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1733, États-Unis, 12 février Bruno Teissier 1733, États-Unis, 12 février Bruno Teissier

12 février : l’anniversaire de la Géorgie américaine

La Géorgie célèbre l’arrivée des premiers colons anglais et de leurs esclaves africains sur ce territoire peuplé jusque-là exclusivement d’Amérindiens.

 

La Géorgie est des treize colonies américaines la dernière à avoir été fondée. Mais, elle est devenue le quatrième État de l'Union, le 2 janvier 1788. La date choisie pour commémorer la colonisation de ce territoire peuplé jusque-là, de Cherokee, Yamasee, Hitchiti et Timicua, est l’arrivée le 12 février 1733, du navire britannique Anne, après trois mois de voyage. à L’époque, pour tenir un territoire, il fallait le peupler d’Anglais, faute de quoi, il pouvait repasser sous la domination espagnole.

En 1732, le député James Oglethorpe et ses associés ont obtenu une charte royale pour établir une colonie entre la rivière Savannah et la rivière Altamaha. En même temps, cela permettait à Londres de vider ses prisons surpeuplée de petits voyous, de débiteurs et prostituées. Pour ce premier voyage, ils étaient une centaine à débarquer le 12 février 1733. Ensuite, en 1750 et 1793, la Géorgie importe massivement des esclaves d’origine africaine dont les descendants représentent aujourd’hui 30% contre 60% pour les Géorgiens d’origine européenne. Les amérindiens ont presque totalement disparus : 0,03%.

L’anniversaire du 12 février n’est pas vraiment un jour férié local mais les écoles publiques se doivent de fêter chaque année Georgia Day. Le point culminant de Georgia Day est le défilé annuel organisé par la Georgia Historical Society. Le défilé fait partie du festival annuel d'histoire de la Géorgie, qui consiste en une série d'événements commémorant l'histoire et le patrimoine de la Géorgie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 février 2024

 
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1966, Mauritanie, 11 février Bruno Teissier 1966, Mauritanie, 11 février Bruno Teissier

11 février : le Manifeste des 19 contre l’arabisation forcée de la Mauritanie

En Mauritanie, la communauté noire commémore chaque année l’arrestation des 19 signataires d’un manifeste de 1966 dénonçant la décision de rendre la langue arabe obligatoire dans les collèges et les lycées.

 

En Mauritanie, la communauté noire commémore chaque année l’arrestation des 19 signataires d’un manifeste dénonçant la décision de rendre la langue arabe obligatoire dans les collèges et les lycées.

Le 4 janvier 1966, la totalité des élèves noirs des lycées de Nouakchott et de Rosso s’étaient mis en grève illimitée pour réclamer la suppression du décret d’application de la loi du 30 janvier 1965 rendant obligatoire l’enseignement de la langue arabe dans le secondaire. Ce mouvement de contestation scolaire avait trouvé rapidement un écho favorable auprès de nombreux hauts cadres originaires de la vallée du Sénégal qui dénonçaient leur marginalisation dans un État où les Maures arabisés tiennent le haut du pavé. Le 6 janvier, par solidarité, dix-neuf d’entre eux apportent leur soutien à la revendication de ces élèves et posent le problème de la cohabitation nationale : ils publient que l’on appelle le « Manifeste des 19 ». Dans ce manifeste, ils dénoncent cette loi qu'ils voient comme un obstacle à l'avancement des Noirs non arabophones dans le pays, l'arabisation du pays, ainsi que l'effacement du caractère négro-africain de la Mauritanie dans toutes les sphères de la société. Ils réclament l'instauration du fédéralisme.

Pour contenir la contestation, les élèves du secondaire furent mis en vacances du 19 janvier au 4 février inclus. La rentrée s’est faite dans un climat de grande tension. Le 8 février au lycée de Nouakchott, des rixes ont eu lieu entre les élèves noirs et les élèves maures. Le lendemain, des Haratins (anciens esclaves noirs, de culture maure) armés organisaient des ratonnades dans les quartiers majoritairement noirs de la ville, accusant leurs habitants d’être des Sénégalais et non des Mauritaniens. Trois Maures et trois Noirs ont été tués mais près de 70% des blessés étaient noirs. À la suite de ces violences, le président Moktar Ould Daddah a fait fermer tous les établissements scolaires, musèlé Radio Mauritanie, ordonné un couvre-feu et l’arrestation des 19 signataires du Manifeste. Le 11 février 1966, ils sont emprisonnés à Nbeika.

Depuis cette date, l’anniversaire de l’arrestation de ces militants est l’occasion de dénoncer la marginalisation des Noirs dans ce pays créé par la France de manière arbitraire à cheval sur le Sahel et la vallée du Sénégal, deux mondes très différents. Dans les années 1960, il existait un mouvement panarabiste qui prônait un rattachement de la Mauritanie au Maroc. Certains de leurs porte-voix ont été, eux aussi, emprisonnés à l’époque.

Depuis la mort de Mohamed Abdallahi Ba en 2023, ils ne sont plus que deux signataires à être encore en vie : Daffa Bakary et Aly Kalidou Ba.

Le texte du manifeste de 1966 :

Nous soussignés :

- Déclarons être hostiles à la mesure rendant l'arabe obligatoire dans les enseignements primaires et secondaires.

- Engageons le combat pour détruire toute tentative d'oppression culturelle et pour barrer la route à l'arabisation à outrance.

- Exigeons l'abrogation pure et simple des dispositions des lois 65-025 et 65-026 du 30 janvier 1965 rendant l'arabe obligatoire dans les 1er et 2ème degré et qui ne tiennent aucunement compte des réalités mauritaniennes.

- Rejetons le bilinguisme qui n'est qu'une supercherie, une trahison permettant d'écarter les citoyens Noirs de toutes les affaires de l'Etat.

-Dénonçons la discrimination raciale, l'illégalité, l'injustice et l'arbitraire que pratique le régime en place.

- Dénonçons toute confusion hypocrite visant à poser un problème à tendance politique (Arabe) sous l'optique religieuse (Islam).

- Nions l'existence d'une majorité maure, car les propositions proclamées sont fabriquées pour soutenir le régime dans l'application intégrale de sa politique de médiocrité déjà entamée à l'endroit de la communauté noire.

- Exigeons le remplacement immédiat de tous les commandants de cercle et Adjoints, des chefs de subdivision, des chefs de postes administratifs, des commissaires de police, des commandants de gendarmerie, des juges et Maires-délégués, tous maures se trouvant dans le Sud par des administrateurs et fonctionnaires noirs, seuls soucieux du développement de cette partie du pays et respectueux des populations, et de toutes leurs valeurs.

- Exigeons le placement immédiat de tous les cadres noirs sous-employés dans les situations conformes à leurs diplômes et références.

- Sommes prêts à rencontrer le Président de la République, le Président de l'Assemblée Nationale, le Président du Groupe Parlementaire ;

- Mettons en garde tout responsable noir contre une éventuelle prise de position susceptible de léser les intérêts de la Communauté (noire) ;

- Jurons sur notre honneur de ne jamais transiger ni avec le devoir, ni avec la conscience, de ne jamais nous départir de nos positions justes et honnêtes, de nous maintenir dans ces positions jusqu'à la disparition totale de toute tyrannie, domination et oppression exercées sur la Communauté noire et jusqu'à ce que tout citoyen noir vive libre, digne et heureux en Mauritanie".

Les 19 signataires :  Ba Abdoul Aziz, magistrat ; Ba Ibrahima, ingénieur géomètre ; Ba Mohamed Abdallahi, instituteur ; Bal Mohamed El Habib, ingénieur des Eaux et Forêts ; Daffa Bakary, ingénieur des TP ; Diop Abdoul Bocar, commis comptable ; Diop Mamadou Amadou, professeur ; Kane Bouna, instituteur ; Koïta Fodié, ingénieur des TP et bâtiments ; Seck Demba, instituteur ; Sow Abdoulaye, inspecteur de Trésor ; Sy Abdoul Idy, statisticien ; Sy Satigui Oumar Hamady, instituteur ; Traoré Souleymane dit Jiddou, instituteur ; Bal Mohamed El Bachir, administrateur ; Ba Aly Kalidou, inspecteur de Trésor ; Ba Mamadou Nalla, instituteur ; Traoré Djibril, instituteur ; Coulibaly Bakary, instituteur

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 février 2024

 
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1990, Érythrée, Guerre d'indépendance, 10 février Bruno Teissier 1990, Érythrée, Guerre d'indépendance, 10 février Bruno Teissier

10 février : l’Érythrée célèbre l’offensive victorieuse qui a permis son indépendance

Le 10 février, le FPLE prenait la ville de Massawa. Cette victoire sera décisive pour l’accession à l’indépendance de l’Érythrée. Elle est célébrée chaque année, le 10 février, sous le nom de Journée Fenkil. Mais cette journée patriotique sert grandement à la propagande du régime autoritaire érythréen. Car si l’Érythrée a gagné son indépendance, les Érythréens n’ont pas pour autant conquis leur liberté. Leur dictateur est un des plus oppressifs du continent.

 

L’Érythrée, ancienne colonie italienne, avait été associée à l’Éthiopie pour ne former qu’un seul État. Mais Adis Abeba ayant bafoué son autonomie, une guerre d’indépendance a débuté en 1961. En 1988, le Front de populaire de libération érythréen (FPLE) prend Afabet, où se trouvaient les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée, forçant le retrait de l'Éthiopie vers les plaines de l'ouest. Le FPLE progressait ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée. Ayant perdu le soutien de l’URSS, l’armée éthiopienne se trouvait affaiblie et le FPLE, soutenu par d'autres forces rebelles éthiopiennes, poursuivit son avancée vers les positions éthiopiennes. Le 8 février 1990, les forces du FPLE lançaient une offensive contre l'armée éthiopienne près de la ville de Massawa, c’est l’opération Fenkil (ou deuxième bataille de Massawa). Le 10 février, le FPLE prenaient la ville. Cette victoire sera décisive. Elle est célébrée chaque année, le 10 février, sous le nom de Journée Fenkil (Fenkil ፈንቅል).

Plus de 40 000 soldats éthiopiens ont été tués, capturés ou blessés ; 80 chars ont été capturés et 30 autres chars incendiés ; et la force navale éthiopienne fut anéantie. La libération de Massawa, ville portuaire de la mer Rouge, a eu une importance stratégique dans la lutte pour l'indépendance car elle a entraîné la fermeture de la principale artère de transport de la logistique et de l'armement de l'armée éthiopienne en Érythrée. Plus de 300 officiers militaires de haut et de bas rang, dont le général de brigade Tilahun Kilfe, le général de brigade Ali Haji Abdulahi et le capitaine Tsegaye Mekonen, ont été faits prisonniers au cours de cette bataille rapide et décisive. Le dictateur éthiopien sera renversé en mai 1991 ce qui met fin à la guerre et l’indépendance de l’Érythrée sera acquise le 27 avril 1993.

Le 10-Février est une journée patriotique qui sert grandement à la propagande du régime autoritaire érythréen. Car si l’Érythrée a gagné son indépendance, les Érythréens n’ont pas pour autant conquis leur liberté. En 1987, Isaias Afwerki s’était imposé comme le chef du FPLE ; il sera le premier président de la république à l’indépendance… 37 ans plus trad, il est toujours au pouvoir. Son régime est un des plus répressifs au monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 février 2024

Le mémorial, composé de trois chars d’assaut, de l’opération Fenkil.

 
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Royaume-Uni, Pays de Galles, Langues, musique Bruno Teissier Royaume-Uni, Pays de Galles, Langues, musique Bruno Teissier

9 février : la Journée de la musique en langue galloise

La Journée de la musique en langue galloise (Dydd Miwsig Cymru) est célébrée chaque année le deuxième vendredi de février. Elle a été créée pour célébrer toutes les formes de musique galloise et sensibiliser à l’importance de préserver la langue galloise.

 

La Journée de la musique en langue galloise (Dydd Miwsig Cymru) est célébrée chaque année le deuxième vendredi de février. Elle a été créée pour célébrer toutes les formes de musique galloise et sensibiliser à l’importance de préserver la langue galloise. La musique a toujours été un élément important de l’identité nationale galloise. Mais surtout Dydd Miwsig Cymru fait partie de la vision à long terme visant à voir un million de personnes parler et utiliser le gallois d'ici 2050. Actuellement cette langue en perte de vitesse n’aurait guère plus d’un demi-million de locuteurs soit quelque 17% seulement de la population galloise.

Le festival a lieu chaque année à Cardiff, la ville natale de Huw Stephens, le présentateur télé qui est à l’origine de la fête, mais il organise également des événements dans d'autres villes du Royaume-Uni, notamment à Londres, Caernarfon et Swansea. Le Welsh Language Music Day englobe de l'indie, du rock, du punk, du funk, du folk, de l'électro, du hip-hop…. Parmi les artistes mis en avant, Mellt, Gwenno Saunders, The Gentle Good, Chroma, Adwaith, Candelas, Meic Stevens, Los Blancos et Alffa. Des organisations de tout le Pays de Galles sont impliquées dans l'événement annuel, notamment Sŵn, BBC Horizons, Forté Project, Clwb Ifor Bach et Big Fish. 

#WelshLanguageMusicDay  #DyddMiwsigCymru 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 février 2024

La Journée de la musique en langue galloise 2017 au Castle Emporium, Womanby Street, Cardiff

 
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Fêtes traditionnelles, tradition chrétienne Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, tradition chrétienne Bruno Teissier

27 février : dans plusieurs pays, c’est Jeudi gras !

Là où il est fêté, le Jeudi gras est une journée gourmande qui tombe chaque année le dernier jeudi avant le premier jour du Carême. Ce jour est célébré tout particulièrement en Allemagne, en Belgique, en Suisse, en Grèce, en Pologne, en Espagne, en Italie, au Liban...

 

Là où il est fêté, le Jeudi gras est une journée gourmande qui tombe chaque année le dernier jeudi avant le premier jour du Carême, soit six jours avant le mercredi des Cendres et 52 jours avant le dimanche de Pâques. Ce jour est célébré tout particulièrement en Belgique, en Suisse (où c'est même un jour férié dans certains cantons : Uri, Schwyz, Lucerne, Nidwald), en Grèce, en Pologne, en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Liban...

En Rhénanie, c’est le Weiberfastnacht, qui signifie « Carnaval des femmes ». L'une des plus anciennes célébrations du Jeudi gras en Allemagne est la Beueler Weiberfastnacht, un carnaval féminin du quartier de Beuel à Bonn, lequel fête cette année son bicentenaire. Il s’agit d’une prise symbolique de l’hôtel de ville. Le jour n’est pas férié mais il est d’usage de ne pas travailler l’après-midi du Jeudi gras afin de participer aux festivités. Aux Pays-Bas, c’est  Oudewijvenbals (le bal des vieilles femmes).

En Pologne, lors du Jeudi gras (Tłusty czwartek), les Polonais dégustent des beignets (les pączki) fourrés à la confiture de pétales de roses. Autrefois, la journée était marquée par des défilés de mummers, mettant en vedette principalement des femmes, organisés dans les villes et villages de toute la Pologne.

En Suisse, autrefois, pour survivre au carême (à partir du mercredi des Cendres), les gens avaient l’habitude de manger autant de graisse que possible le Jeudi gras. Schmutz (ou Schmotz) est un terme dialectal alémanique désignant la graisse. Dans le Lötschental, des roitschäggättä, des personnages à l'aspect sauvage habillés de peaux et portant d'impressionnants masques de bois, envahissent la vallée le soir du Jeudi gras.

Le carnaval de Lucerne s’ouvre traditionnellement le jeudi gras avec les Fritschi, qui arrivent à bord d’un bateau sur le lac des Quatre-Cantons à 5 heures du matin pour annoncer l’ouverture du carnaval par un coup de tonnerre connu sous le nom de “big bang“, marquant le début des six jours de fête. Le Fritschi, un vieil homme accompagné de sa femme et de son fils, semble tirer ses origines d’une figure symbolique du passé, une marionnette de paille appelée Fridolin.

En France, il n’y a guère qu’en en Picardie que l'on fêtait jeudi Jeudyou. Les enfants allaient de porte en porte dans les villages et entonnaient un chant de quête. À Paris, jadis, avait lieu le cortège traditionnel du Bœuf Gras, un épisode d’un carnaval qui a disparu.

En Belgique, jusque dans les années soixante, les jeudis gras étaient autrefois une occasion pour les jeunes hommes et femmes de se déguiser et taquiner les clients des bars. Les enfants sont de nos jours mis à l’honneur le premier jeudi gras avec un cortège et le quatrième jeudi gras avec un grand bal masqué qui leur sont réservés. Les soirées des premier, deuxième et troisième jeudis gras sont réservés à la sortie des sociétés locales. 

En Italie , le Jeudi gras (Giovedì grasso) est célébré comme le Mardi gras, mais plus modestement. 

En Espagne, c’est jueves lardero en espagnol ou dijous gras en catalan. Chaque région du pays a ses propres plats traditionnels cuisinés pour le Jeudi gras : la mona (une pâtisserie ronde farcie d'un œuf dur) à Albacete, une saucisse spéciale en Aragon, le buñuelo (une sorte de beignet) et la botifarra d'ou (saucisse aux œufs). ) en Catalogne, etc.

Au Liban, chez les maronites on se retrouve le jeudi gras en fin d'après-midi et en soirée autour d'une table remplie de mezzés Libanais pour faire le festin, manger et boire. C’est le khamiss assakara (jeudi des ivres), déformation de khamiss ezzakara (jeudi du souvenir) car c’est aussi l’occasion de prier en mémoire de tous les défunts, parents ou amis.

En Grèce, le dernier jeudi avant le Carême s'appelle Tsiknopempti. Une fête occasion à de grands barbecues en plein air. Mais la date qui dépend de celle de pâques, n’est pas la même qu’en Occident. La semaine qui suit le Tsiknopempti est appelée "semaine blanche ou semaine du fromage". Les Grecs mangent principalement des produits laitiers et des oeufs. À partir de lundi prochain, la viande sera bannie des repas jusqu'à la fin du Carême.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

Friandises polonaises pour le Jeudi gras

Le Cwarmê, le carnaval de Malmedy, en Belgique. Ici , le grand cortège carnavalesque du dimanche qui suit le Jeudi gras.

 
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islam Bruno Teissier islam Bruno Teissier

26 janvier : pour les musulmans, ce soir, c'est la Nuit de l’Ascension

Cette fête Musulmane est la commémoration d'un voyage nocturne du Prophète. Mahomet serait allé au ciel puis redescendu aux enfers avec l'ange Gabriel. La tradition situe cet événement le 27 rajab de l'an 2 avant l'hégire, soit autour de l'année 620.

 

Cette fête musulmane de Lailat al Miraj est la commémoration d’un voyage nocturne du Prophète. Mahomet serait allé au ciel puis serait redescendu aux enfers avec l’ange Gabriel. La tradition situe ce voyage nocturne, Al-Isra (إسراء) le 27 rajab de l’an 2 avant l'hégire, soit autour de l’année 620. On est dans le domaine du religieux, donc de la légende, pourtant certains avancent une date très précise : le 26 février de l'an 621 après J.-C.

Cette fête se célèbre ce soir, cette nuit est qualifiée de Nuit de l’Ascension. Selon la légende, Mahomet se serait envolé jusqu’à Jérusalem (sur le lieu où sera construite plus tard la mosquée Al-Aqsa) en montant Bouraq, une créature surnaturelle, un cheval à tête humaine. Il serait ensuite monté aux cieux avec une échelle, y aurait rencontré Adam, Jésus, Moïse et Dieu puis serait revenu à La Mecque pour raconter son aventure. Durant son voyage, il aurait reçu divers commandements, en particulier celui des cinq prières par jour (au départ, il s’agissait de cinquante prières quotidiennes, un nombre qui fut baissé à cinq prières sur le conseil de Moïse). À son retour, on raconte que le récit de Mahomet a été accueilli avec scepticisme par les habitants de la cité sauf par un certain Abu Bakr qui le soutient. Celui-ci, d’ailleurs, sera plus tard son successeur et donc le premier calife de l’islam.

Cette célébration musulmane de Lailat al Miraj est liée à la transmission de la foi et à la lecture du Coran. Selon les régions du monde musulman, cette célébration se fait à la maison, en famille, ou à la mosquée. 

En 2025, Lailat al Miraj (Al-Isra) tombe le soir du 26 janvier.  Puis ce sera le vendredi 16 janvier 2026, le mercredi 6 janvier 2027… Cette fête est fixée selon le calendrier musulman.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, janvier 2025

 
Une miniature persane du XVIe siècle célébrant l'ascension de Mahomet aux cieuxPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Une miniature persane du XVIe siècle célébrant l'ascension de Mahomet aux cieux

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2003, ONU, femmes Bruno Teissier 2003, ONU, femmes Bruno Teissier

6 février : la Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines

En 2024, près de 4,4 millions de filles - soit plus de 12 000 par jour - risquent encore de subir des mutilations génitales féminines dans le monde. D’où l’urgence d’agir. #EndFGM

 

Cette journée fait référence à un discours de Stella Obasanjo, première dame du Nigeria et porte-parole de la campagne contre les mutilations génitales féminines, le 6 février 2003, lors de la Conférence organisée à Addis-Abeba sur la question. La même année, l'ONU instaurait la Journée de tolérance zéro à l'égard des MGF (mutilations génitales féminines), fixée au 6 février de chaque année.

En 2024, près de 4,4 millions de filles - soit plus de 12 000 par jour - risquent encore de subir des mutilations génitales féminines dans le monde. Pourtant, depuis 2008, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), conjointement avec l'UNICEF, dirige un programme se concentre actuellement sur 17 pays d'Afrique et du Moyen-Orient et soutient également des initiatives régionales et mondiales. Au fil des ans, ce partenariat a permis d'obtenir des résultats significatifs. L'année dernière, le programme commun a soutenu plus de 11 000 organisations, dont 83 % étaient des organisations de terrain travaillant en partenariat avec des coalitions et des mouvements dirigés par des survivants, préconisant des changements dans les politiques et les lois, et défendant des changements dans les normes sociales et les normes de genre. 

« Mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030 », telle était le mot d’ordre de la journée du 6 février 2023.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 février 2024

Une, des nombreuses jeunes filles prises en charge dans un centre de secours en Ouganda qui fuient les mariages forcés et les mutilations génitales féminines. (source : l’Unicef)

 
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1991, Burundi, 5 février Bruno Teissier 1991, Burundi, 5 février Bruno Teissier

5 février : la journée de l’unité nationale au Burundi

Le 5 février est un jour férié au Burundi, en mémoire de la charte de l’unité nationale signée le 5 février 1991. La Journée de l'Unité a été instaurée par le président Pierre Buyoya dans le but de réconcilier les groupes ethniques en guerre Tutsi et Hutu. Elle n’a pas empêché les génocides, notamment celui de 1994, mais elle n’a cessé d’être commémorée.

 

Le 5 février est un jour férié au Burundi, en mémoire de la charte de l’unité nationale signée le 5 février 1991. La Journée de l'Unité a été instaurée par le président Pierre Buyoya dans le but de réconcilier les groupes ethniques en guerre Tutsi et Hutu. En 1972, des massacres de Hutus avaient été perpétrés par une armée à majorité tutsie.

Malheureusement cette charte n’a pas écarté tout risque de génocide. En 1993, des extrémistes tutsis ont assassiné Melchior Ndadaye, le premier président hutu démocratiquement élu du pays. Ce meurtre a déclenché des massacres de Tusis par la majorité hutue et une guerre civile burundaise qui n’a officiellement pris fin qu’en 2005. Le pays a, à nouveau, connu une crise sanglante en 2015…

En dépit de ces drames, le jour de l’unité n’a jamais cessé d’être célébré. Cette année pour le 33e anniversaire de la charte, les cérémonies se déroulent au monument de l'unité nationale sur la colline Vugizo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2024

Le 5 février 2021, cérémonie du Jour de l’unité (source : burundi-agnews)

 
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1899, Philippines, Guerre de libération, 4 février Bruno Teissier 1899, Philippines, Guerre de libération, 4 février Bruno Teissier

4 février : la mémoire de la guerre philippo-américaine

Les philippines célèbrent le 125e anniversaire du déclenchement d’une guerre qui opposa les forces américaines occupant l’archipel aux partisans de l’indépendance du pays. Une guerre qui fit 200 000 morts et une guerre perdue car les Américains vont s’imposer aux Philippines pendant encore un demi-siècle.

 

Ce jour férié est récent, il a été institué en 2019 par un président philippin Rodrigo Duterte en froid avec les États-Unis. Le Jour commémoratif de la guerre entre les Philippines et les États-Unis (Araw ng Paggunita sa Digmaang Pilipino-Amerikano) a été célébré pour la première fois le 4 février 2020. Son successeur, Ferdinand Maroc, qui est en bien meilleurs termes avec Washington, a mis un peu cette célébration en veilleuse mais le jour férié demeure car la mémoire de cette époque reste à vif et des cérémonie sont organisées.

Les Philippes ont vécu plus de trois siècles sous domination espagnole, d’où une profonde imprégnation du catholicisme. C’est une guerre hispano-américaine qui y a mis fin à cette tutelle coloniale. Par le traité de Paris de décembre 1898, l’Espagne cédait aux États-Unis les Philippines, Porto Rico et l’île de Guam.

Les Espagnols chassés, les Philippins ont cru à leur liberté alors que Washington entendait conserver la mainmise sur l’archipel. Très vite, un mouvement de résistance philippin au colonialisme américain s’est transformé en une véritable guerre américano-philippine, déclenchée le 4 février 1899, rue Silencio à Manille. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui. Le conflit prendra fin (officiellement) en 1902 après avoir provoqué la mort de quelque 200 000 résistants philippins et le pays n’obtiendra son indépendance qu’en… 1946.

« Malgré la capitulation d'Emilio Aguinaldo face aux forces américaines en 1901, les Philippins dans tout le pays ont continué à se battre pour l'indépendance et ont organisé des mouvements de résistance même s'ils manquaient d'armements. La guerre a duré jusqu'au 15 juin 1913 avec la résistance musulmane à la bataille de Bud Bagsak à Sulu », peut-on lire sur le monument commémoratif de la rue Silencio.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 février 2024

Des couronnes sont déposées par le personnel militaire au coin des rues Sociego et Silencio à Sampaloc, Manille, le samedi 4 février 2023, pour une cérémonie commémorant le 124e anniversaire du Jour commémoratif de la guerre américano-philippine. Cette guerre a commencé dans cette rue lorsque le 1er régiment d'infanterie du Nebraska a tiré pour la première fois sur les forces philippines, a indiqué la Commission historique nationale des Philippines. 

Photo du NHCP

 
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1898, Finlande, artiste, 3 février Bruno Teissier 1898, Finlande, artiste, 3 février Bruno Teissier

3 février : la Journée de l’architecture et du design finlandais

C’est l’anniversaire d’Alvar Aalto, né en 1898, le célèbre architecte finlandais. Cette année, les Journées de l’architecture et du design en Finlande lui associent sa première épouse Aino Marsio, car le couple s’est formé en 1924…

 

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Alvar Aalto, le célèbre architecte finlandais, né en 1898. Cette année, les Journées de l’architecture et du design (Arkkitehtuurin ja muotoilun päivät) lui associent sa première épouse Aino Marsio, car le couple s’est formé en 1924. À eux deux, ils ont créé de nombreux meubles et objets, notamment des verreries pour Iittala, mais aussi des bâtiments. Ils travailleront ensemble jusqu’à la mort d’Aino en 1949.

Les Journées de l'Architecture et du Design 2024 sont célébrées du 1er au 4. Février sur le thème 'En bon état'. Il s’agit de souligner l'importance de l'architecture et du design dans la construction d'une société prospère. 

Cette année, la manifestation a été perturbée par les grèves qui secouent la Finlande contre le gouvernement (droite-extrême droite) et certains évènements ont dû être reportés. La programmation comprend, en principe, une cinquantaine d’événements dans différentes régions de Finlande, notamment dans les villes d'Alvar Aalto, d'Helsinki à Rovaniemi. Il y a des spectacles, des séminaires, des visites guidées, des ateliers, des expositions et bien d'autres programmes pour les participants d'âges différents.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 février 2024

Aino et Alvar Aalto

 
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1920, Estonie, URSS, 2 février Bruno Teissier 1920, Estonie, URSS, 2 février Bruno Teissier

2 février : l'anniversaire de l'Estonie, nouvel État européen

Chaque 2 février, l‘Estonie célèbre sa reconnaissance en tant qu’État en 1920. Pour la première fois dans l’histoire de son peuple, l’Estonie devenait un État reconnu par ses voisins, à commencer par la Russie, le plus grand, le plus menaçant.

 

Chaque 2 février, l‘Estonie célèbre sa reconnaissance en tant qu’État en 1920. Pour la première fois dans l’histoire de son peuple, l’Estonie devenait un État reconnu par ses voisins, à commencer par la Russie, le plus grand, le plus menaçant.

C’est l’Anniversaire du traité de Tartu (Tartu rahulepingu aastapäev). Ce jour, célébré officiellement, n’est pas férié mais il est plus important dans l’histoire de ce petit pays balte que sa proclamation d’indépendance du 24 février 1918 qui avait provoqué un conflit avec Moscou. Ce traité mettrait, en effet, fin à deux ans de guerre et surtout marquait la reconnaissance et l’indépendance de ce nouveau pays par la Russie. D’ailleurs, réciproquement, cet acte était aussi la reconnaissance de Lénine  et de la RSFSR (future URSS) sur la scène internationale. La Russie allait ensuite signer une série de traités avec les futurs États qui allaient former sa frontière occidentale de la Finlande à la Pologne en passant par les autres républiques baltes.

Le problème, c’est que cette frontière définie en 1920-1921 a été effacée en 1940, suite à un partage du continent avec l’Allemagne hitlérienne. S’en est suivie une occupation des pays baltes qui va durer jusqu’à la disparition de l’URSS, en 1991. Pendant ces années, les frontières internes à l’URSS ont été modifiées au détriment de l’Estonie (la perdre de 5% de son territoire). Quand celle-ci a réussi à se dégager de l’occupation russe en 1991, c’est dans de nouvelles frontières. Or en dépit de deux tentatives avortées, aucun nouveau traité n’a été ratifié par les deux parties pour définir ces nouvelles frontières. Si bien que celles définies par le traité de Tartu sont, selon Tallinn, toujours valables mais par pragmatisme, on met en veilleuses les revendications d’un retour à la ligne de 1920. Pour Moscou, au contraire, ce traité est caduc. Ce qui veut dire qu’au niveau de l’Estonie, la frontière extérieure de l’Union Européenne demeure dans le flou et le provisoire. Seuls les partis d’extrême droite estoniens remettent régulièrement l’affaire sur le tapis ce qui a le don d’exaspérer Moscou, en pure perte. Depuis l’agression de l’Ukraine, il y a deux ans, l’Estonie craint plus que l’autres d’être la prochaine sur la liste des ambitions soutiennes. Que pourrait une petite démocratie d’un peu plus d’un million d’habitants face à un État autoritaire qui pèse 140 millions ? L’Estonie se contente de célébrer cet anniversaire sans, par prudence, en avoir fait sa fête nationale (celle-ci sera célébrée le 24 février).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er février 2024

 
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Les territoires revendiquées sont en jaunes, à la frontière orientale de l’Estonie.

Les territoires revendiquées sont en jaunes, à la frontière orientale de l’Estonie.

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