L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
8 janvier : les Mariannes du Nord célèbre leur statut d'association avec les États-Unis
La constitution et le nouveau gouvernement entrèrent en vigueur le 8 janvier 1978. C’est que que commémore ce Northern Mariana commonwealth day, célébré chaque 8 janvier. L’archipel demeure américain mais il jouit d’une certaine autonomie.
L’archipel des Mariannes du Nord est administré par les États-Unis depuis 1945, son statut lui a été accordé par les Nations unies. Les quelque 50 000 habitants des Mariannes ont été, un temps, tentés par l'indépendance mais ils ont préféré se rapprocher davantage de la puissance tutélaire. Un accord établissant un Commonwealth a été approuvé en 1975. La constitution et le nouveau gouvernement entrèrent en vigueur le 8 janvier 1978. C’est que que commémore ce Northern Mariana commonwealth day, célébré chaque 8 janvier. L’archipel demeure américain mais il jouit d’une certaine autonomie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 janvier 2021
7 janvier : le Cambodge commémore la chute du régime khmer rouge
Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide.
Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. L’Occident découvrait avec horreur l’ampleur du génocide opéré par les khmers rouges, une réalité que beaucoup d’intellectuels de l’époque n’avaient pas voulu voir. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide (ទិវាជ័យជំនះប្រល័យពូជសាសន៍).
Les Cambodgiens commémoreraient donc la fin d’un cauchemar ? Pas vraiment, car ce jour férié est avant tout l’occasion d’affirmer l’amitié du pays avec le Vietnam. La condamnation du régime des khmers rouges n’est venue que très tardivement Les arrestations de dirigeants n’ont débutés qu’en…1999, soit 20 ans après la chute du régime. Et encore, les principaux responsables khmers rouges, ceux qui étaient encore en vie, ont échappé à toute poursuite jusqu’en 2007. Finalement, ce sont que quelques vieillards qui ont été condamnés à partir de 2010. Il faut dire que le Cambodge est toujours dirigé par les hommes qui ont pris le pouvoir le 7 janvier, d’anciens khmers rouges, comme Hun Sen, retournés par les Vietnamiens. D’ailleurs, si ces derniers sont intervenus en 1979, ce n’est pas sauver un peuple frère victime de génocide, mais pour faire cesser les incursions armées des khmers rouges dans le sud du Vietnam, notamment dans une province anciennement khmère que Phnom Penh tentait alors de reconquérir. En plaçant ses hommes à la tête du Cambodge, Hanoï s’assurait ainsi la paix sur sa frontière sud et la main mise sur la région. En 1989, l’armée vietnamienne a évacué le pays, mais celui-ci n’a cessé d’être infiltré par des milliers de paysans, au point que les Vietnamiens sont aujourd’hui majoritaires dans certaines provinces orientales du Cambodge. Alors que commémore-t-on vraiment le 7 janvier ? Une libération, certes, mais surtout la victoire définitive de l’expansionnisme vietnamien. D’où une journée dominée par les démonstrations d’amitié de la part des deux capitales.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 janvier 2021
6 janvier : le centenaire de l'armée irakienne
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’auto célèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées, revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’autocélèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées (عيد القوات المسلحة), revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Elle a été fondée le 21 juin 1921 pour remplacer l’armée anglaise qui occupait le pays depuis le départ des Ottomans. Construites d’abord sur le modèle britannique, les forces armées irakiennes ont plus tard été profondément influencées par l’armée soviétique. Sous le dictateur Saddam Hussein, elle a rassemblé plus d’un million d’hommes pour devenir dans les années 1980, la quatrième armée du monde (en effectif) après celles de la Chine, de l’URSS et des États-Unis. Mais, mise à mal par la guerre du Golfe de 1991, elle a été totalement dissoute en 2003 par Washington après l’invasion de l’Irak par les États-Unis. Pour être ensuite intégralement recréée par l’occupant américain, sous le nom de Forces de sécurité irakienne, avec d’autres hommes, d’autres cadres.
L’acharnement de Washington dans sa volonté d’écraser le pays a été lourd de conséquence, beaucoup de soldats, mais aussi des officiers, y compris des services de renseignement, de l’armée de Saddam Hussein, démobilisés, se sont alors engagés dans les rangs des forces de l’État islamique. Ce qui explique les succès fulgurants de Daech qui s’est emparé d’un tiers de l’Irak en 2014, face à une armée irakienne peu aguerrie et en pleine débandade. Les forces américaines qui devaient quitter le pays en 2011, sont toujours présentes même si peu à peu les effectifs baissent : plus que 3000 hommes fin 2020 et ils seront plus que 2500 à la mi-janvier 2021.
C’est donc une armée irakienne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et qui n’est plus guère l’héritière de celle du XXe siècle qui fête cette année son centenaire. La présence américaine ayant été très réduite, elle affronte depuis quelques mois le harcèlement de milices chiites pilotées par Téhéran, vent debout depuis l’élimination par un drone américain du représentant local de l'Iran, Kassem Soleimani. Les chiites irakiens ont, d'ailleurs, célébré ce 4 janvier, l’anniversaire de cet assassinat.
Après, avoir été incapable de résister à la déferlante de Daech, l’armée irakienne saura-t-elle contenir l’omniprésence des forces chiites pro-iraniennes ? Ces dernières contrôlent quelques sanctuaires relativement proches de Bagdad. Quant au nord du pays, il est aux mains des forces kurdes qui ne comptent guère sur une armée irakienne encore bien peu crédible pour les soutenir. Il y a deux semaines, la zone verte de Bagdad, où se trouvent les ambassades étrangères, a été visée par plusieurs roquettes. L’armée irakienne, créée par les Américains, n’assure même pas la sécurité du cœur de la capitale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 janvier 2021
5 janvier : le festival de sculptures sur glace et de neige de Harbin
Le Festival de Harbin existe depuis 1963. C’est l’un des quatre événements majeurs dans le domaine, avec le Festival de la Neige, à Sapporo au Japon, le Carnaval d'Hiver, à Québec, et le Festival du Ski en Norvège.
Harbin est une ville du nord de la Chine au climat très froid en hiver. La température moyenne en janvier est de −16,8 et elle descend fréquement en dessous de –30. Le festival débute, chaque année, le 5 janvier. Cependant, si la température le permet, les attractions ouvrent souvent leurs portes avant le début officiel. Le style des sculptures sur glace sont issues du folklore chinois, mais un certain nombre d’entre elles font appels à l’esthétique russe, comme des églises orthodoxes, héritage de la présence d’une importante colonie russe, jadis, dans la région. D’autres encore, singent Las Vegas… Chaque année, un thème précis est donné afin de guider des sculpteurs venus du monde entier et offrir une histoire cohérente aux visiteurs. Tailler dans d’immenses blocs de glace, des visages, des monuments, des scènes et des histoires prennent forme pour le plus grand plaisir des touristes.
Le Festival de Harbin ( 哈尔滨国际冰雪节 ) existe depuis 1963. C’est l’un des quatre événements majeurs dans le domaine, avec le Festival de la Neige, à Sapporo au Japon, le Carnaval d'Hiver, à Québec, et le Festival du Ski, en Norvège.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 janvier 2021
4 janvier : journée des martyrs de la colonisation en Angola
En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des Martyrs de la répression coloniale portugaise, en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes envoyées mater une grève des travailleurs du coton.
En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des martyrs de la répression coloniale portugaise (Dia dos mártires da repressão colonial portuguesa), en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes portugaises envoyées mater une grève des travailleurs du coton, dans la zone cotonnière de Baixa de Cassanje, dans la province de Malanje (nord).
En janvier 1961, les paysans qui travaillaient dans les plantations de coton de la société portugaise “Cotonang” revendiquaient des meilleures conditions sociales et de travail, en même temps qu’ils protestaient contre des mauvais traitements et humiliation auxquels ils étaient soumis. Comme quoi du XVIe au XXe siècle, la situation ses populations africaines n’a pas beaucoup évoluée. Les travailleurs du coton ont décidé de se mettre en grève et se sont armés de machettes et de canhangulos (fusils artisanaux). En réponse, l'armée de l'air portugaise a largué des bombes incendiaires faisant des milliers de morts. Cet événement a éveillé la conscience nationale angolaise et a fini par être le germe du mouvement qui a lancé à Luanda, la lutte armée pour la libération nationale, c’était le 4 janvier 1961. Ce combat a abouti à la proclamation de l'indépendance nationale, le 11 novembre. 1975.
La date du 4 Janvier est d'une grande importance dans l'histoire de la lutte de libération nationale contre l'occupation coloniale portugaise de près de 500 ans (1482-1975). L’une des principales artère de Luanda, la capitale, le long du littoral, porte le nom de d’avenida 4 de Fevereiro. Elle est célébrée chaque année depuis 1975 par des manifestations culturelles et sportives. Depuis plusieurs années, l'Association nationale 4 de Janeiro (AN4J) appelle le gouvernement angolais à ériger un mémorial dans la région de Baixa de Cassanje, en mémoire des martyrs de la répression coloniale portugaise.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 janvier 2021
O ministro dos Antigos Combatentes e Veteranos da Pátria, Cândido Pereira Van-Dúnem, presidiu hoje ao acto central da celebração do 56º aniversário dos Mártires da Repressão Colonial.
3 janvier : ce soir tard, une pluie d'étoiles dans le ciel
S’il fait beau ce soir, il faut en profiter pour observer le ciel nocturne afin d’apercevoir la plus belle pluie d’étoiles filantes de l’année : celle des Quadrantides. On nous promet jusqu’à 10 à 120 étoiles filantes par heure !
S’il fait beau ce soir, il faut en profiter pour observer le ciel nocturne afin d’apercevoir la plus belle pluie d’étoiles filantes de l’année : celle des Quadrantides. On nous promet jusqu’à 10 à 120 étoiles filantes par heure à l’heure de pointe, vers 15h30 heure de Paris mais ne seront visibles qu’après 17h, quand le ciel sera noir . Mais, il faut que le ciel soit bien dégagé. Pour bien voir, il faut être dans l’hémisphère Nord, fuir toute zone trop éclairée la nuit, si c’est encore possible, et regarder autour de la constellation du Bouvier et de la Grande Ourse.
La plupart des météorites que nous voyons sont des particules de la taille d'un grain de sable. Les quadrants sont suffisamment brillants pour être observés au crépuscule. L’origine des quadratiques est la comète Konzik-Peltier, découverte il y a 500 ans par les Chinois. Son noyau s'est considérablement rétréci et n'est plus visible. Ce qu’il en reste est un énorme cailloux connu sous le nom d'astéroïde 2003 EH1. Cette année 2020, nous avons de la chance car l’astéroïde a traversé l'orbite de la Terre en septembre de l'année dernière, son activité pourrait être plus élevée qu’à la normale.
Le nom de Quadratides vient de Quadrans Muralis, celui d’une constellation, aujourd’hui obsolète, créée par Jérôme Lalande, le directeur de l’observatoire de Paris, en 1785. C’est en 1839 seulement qu’Adolphe Quetelet de l’observatoire de Bruxelles et Edward C. Herrick dans le Connecticut, chacun de leur côté, ont suggéré que les Quadrantides se manifestaient sous forme d’une pluie d’étoile annuelle. Lorsque, en 1922, l'Union astronomique internationale (AIU) a créé une liste de constellations modernes reconnues, Quadrans Muralis a été exclue de la liste mais son souvenir demeure dans la pluie d’étoiles filantes qui a son pic chaque année, le 3 janvier.
En ce début d’année 2021, l’Almanach international des éditions BiblioMonde vous souhaite d’observer un maximum d’étoiles filantes pour que vous puissiez formuler vos vœux les plus chers et, surtout, que vous soyez exaucés !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 janvier 2021
2 janvier : le président haïtien invité à s'occuper de ses concitoyens plutôt que des héros de la nation
Haïti débute l’année avec deux jours fériés : le Jour de l’indépendance, le 1er janvier et la Journée des ancêtres et héros de l'Indépendance, ce 2 janvier, appelé aussi le Jour des Aïeux.
Haïti débute l’année avec deux jours fériés : le Jour de l’indépendance, le 1er janvier et la Journée des ancêtres et héros de l'Indépendance, ce 2 janvier, appelé aussi le Jour des Aïeux.
Le 1er janvier 1804, l’est de l'île de Saint-Domingue accédait à l’indépendance au terme d'une longue et meurtrière guerre de libération. L'ancienne colonie française devenait ainsi le premier État noir des temps modernes. Jean-Jacques Dessalines, Alexandre Pétion, Henri christophe, Capois la mort, Lamatinière, Charles B… et, bien sûr, Toussaint Louverture, sont autant de héros qui sont célébrés chaque 2 janvier.
Chaque année, le président de la république se rend au Musée du Panthéon National Haïtien (le Mupanah), inauguré en avril 1983 avec une cérémonie pour le retour en terre natale des « cendres » de Toussaint Louverture, précurseur de l’indépendance haïtienne. Le Mupanah dispose de deux salles d’exposition et conserve précieusement les restes de « pères de la Patrie » comme Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe et Alexandre Pétion. Ils sont morts et ont été enterrés, à l’époque, dans l’indifférence totale de la population. Ce musée-panthéon mis à l’honneur chaque 2 janvier est là pour réparer ces oublis.
Mais, ces héros reconnaîtraient-ils en l’actuel Haïti, le pays dont ils ont rêvé et pour lequel ils ont combattu ? Si le pays a été largement épargné par la covid-19, il demeurent gangréné par les gangs, les assassinats, les enlèvements, la corruption de ses élites. Jovenel Moïse, le président (mal) élu en 2016, n’a d’autre réponse au pays que ses réactions autoritaires.
Plutôt que de célébrer l’indépendance, puis les Aïeux, la population en colère a prévu de débuter l’année 2021 par une marche de protestation. Épisode d’un mouvement social puissant qui s’est déclenché en août 2018 et vise à provoque la démission du président.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er janvier 2021
Le président Jovenel Moïse au Mupanah, 2 janvier 2020
1er janvier : Stepan Bandera, un héros national ukrainien très controversé
La marche aux flambeaux des fascistes ukrainiens, chaque année, le soir du premier janvier embarrasse au plus haut point le gouvernement de Kiev. Mais, comment interdire cet hommage à un criminel de guerre pro nazis qui est aussi un héros nationaliste ukrainien ?
Alors que dans le monde, presque toutes les manifestations politiques, culturelles ou religieuses sont annulées en raison de la crise sanitaire, la marche des fascistes ukrainiens dans le centre de Kiev et dans diverses villes du pays aura bien lieu ce 1er janvier 2021. Svoboda, la formation d’extrême droite (un seul député sur 450), vient de l'annoncer sur son profil Facebook. Cette « Marche d'honneur, de dignité et de liberté» est organisée depuis 2007. Elle se déroule de nuit, aux flambeaux et marque l’anniversaire de Stepan Bandera, une personnalité très controversée aussi bien en Ukraine que dans les pays voisins.
Cette année, on célèbre le 112e anniversaire de celui qu’une partie des Ukrainiens désigne comme un « héros de l’Ukraine », un titre qui lui a été très officiellement attribué en janvier 2010 par Viktor Iouchtchenko, président de l’Ukraine à l’époque. Ce geste a provoqué la fureur de la Pologne et d’Israël, car ce nationaliste ukrainien est aussi un criminel de guerre. Il a aussi été très critiqué en Ukraine même où l’extrême droite, bien implantée à l’ouest, est très minoritaire à l’échelle du pays (les formations d’extrême droite ont obtenu 5% aux dernières législatives).
Stepan Bandera est né en 1909 en Galicie, une région de l’empire Austro-Hongrois récupérée en 1918 par la Pologne. Appartenant à la minorité ukrainienne de Pologne, il adhère très jeune à une organisation nationaliste ukrainienne, très anti-polonaise, l’OUN, qui multiplie les assassinats politiques. Fasciné par les nazis, Bandera prend fait et cause pour ce mouvement politique allemand avant même qu’il ne prenne le pouvoir en Allemagne. En raison de son activisme, Bandera fini par se faire emprisonner en Pologne, il sera libéré par les Allemands lors de l’invasion de la Pologne en 1939. Il se met aussitôt au service l’Allemagne nazie et crée une Légion ukrainienne qui participe, en 1941, notamment au massacre des juifs de Liv (Lwow) et à l’assassinat de plusieurs dizaines de professeurs de l’université de la ville, celle où il avait fait ses études. L'Armée révolutionnaire populaire ukrainienne (UPA) s’est battue contre les Soviétiques aux côtés des nazis. Outre sa participation à la Shoah, on lui reproche aussi le massacre de quelque 50 à 100 000 Polonais de Volhynie, une région qui se trouve aujourd’hui en Ukraine.
Si Stepan Bandera est considéré comme un héros malgré sa participation active à de nombreux crimes de guerres, c’est qu’il a pris le risque de proclamer l’indépendance de l’Ukraine, le 30 juin 1941. Ce qui lui valut quelques mois plus tard d’être emprisonné, à son tour, par les nazis. Lesquels ne voyaient guère d’un bon œil, l’indépendance d’un pays destinée à n'être qu'une simple colonie au service du IIIe Reich. Envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, dans la section réservée aux hautes personnalités politiques, Bandera survivra à la guerre et se réfugiera en Allemagne de l’Ouest. Il sera assassiné à Munich par les services secrets russes.
Éliminés par les Soviétiques, emprisonnés par les nazis, les nationalistes ukrainiens ne voient en lui que le résistant qui a sacrifié sa vie à l’indépendance de son pays oubliant ses positions extrémistes, son antisémitisme constant, sa fascination pour les dictatures et surtout sa participation à des massacres de masse. À Liv, en Ukraine occidentale, on voue à Stepan Bandera un véritable culte. Les célébrations du 1er janvier y ont toujours une beaucoup plus grande ampleur que dans le reste du pays où il est le plus souvent ignoré. Sa statue trône au centre de la ville entourée du drapeau bleu et jaune et d’Ukraine et de celui noir et rouge de l’UPA. Sa maison natale, dans le village de Stary Ugrymiv est un musée. Un rassemblement y est prévu ce 1er janvier à 11 heures. L'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) est réapparue en Ukraine après 1991 sous le nom de Congrès des nationalistes ukrainiens. Une petite formation d’extrême droite principalement implantée à l’ouest du pays.
Cette marche aux flambeaux, dans les rues de Kiev, de militants aux allures fascistes, embarrasse chaque année les autorités ukrainiennes au plus haut point, sans pouvoir l’interdire. La figure de Stepan Bandera est très populaire parmi les soldats ukrainiens qui combattent au Donbass contre les séparatistes russes. D’ailleurs, un défilé en son hommage est aussi prévu à Slovyansk dans la région de Donesk. Il débutera à 18h place de la cathédrale. À Kiev, le rendez-vous des nationalistes de tous poils a été fixé cette année dans le parc Taras Chevchenko (une autre figure nationale, mais plus respectable), près du monument Kobzar. La parade annuelle des militants ultranationalistes les conduira, comme l'an dernier, jusqu’à la mairie de Kiev.
L’actuel président, Volodymyr Zelensky, n’appartient pas du tout à cette mouvance politique, mais en tant que chef d’État d’un pays très divisé, il ne peut pas totalement récuser ce fâcheux symbole. L’an dernier, par exemple, il a du prendre la défense d’un joueur de foot ukrainien évoluant dans un club espagnol et qui se faisait traiter régulièrement de nazi dans les stades pour avoir arboré le portait de Stepan Bandera sur les réseaux sociaux. Le combat est symbolique. Les ultranationalistes ukrainiens ont tendance à caractériser de « banderophobie » toute image négative qui pourrait porter atteinte à l’Ukraine. En Pologne, où la loi s’impose au récit historique, le « banderisme » (l’apologie de Bandera) est interdit depuis 2018. Israël ou la Russie protestent vigoureusement chaque fois qu’une rue d’une ville Ukrainienne est rebaptisée "Stepan Bandera". Ce qui fut le cas à Kiev en 2010. La guerre des mémoires bat toujours son plein. Mais, l’agitation de cette frange très minoritaire de l’opinion ukrainienne est aujourd’hui largement exploitée par la propagande russe anti ukrainienne. Alors que, si elle peut s’exprimer en Ukraine, c’est qu’il existe dans ce pays une liberté d’expression totalement inconnue aujourd’hui en Russie où pourtant le nazisme est loin d’être totalement récusé, en dépit des discours officiels. Par exemple, c’est Dmitri Outkine, un admirateur avoué de Hitler, parrainé par le Kremlin, qui a fondé les fameuses milices Wagner (du nom du compositeur préféré de Hitler) qui combattent au Donbass contre les Ukrainiens et colonisent le Mali.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 décembre 2020
Mise à jour janvier 2023 : Le 1er janvier 2022, quelques centaines d’ultra nationalistes ukrainiens avaient organisé une marche aux flambeaux à Kyiv pour marquer l'anniversaire de Stepan Bandera. Ce n’a pas été le cas ce 1er janvier 2023. En revanche, une poignée de bandesristes s’est rassemblée, à Lviv au pied de sa statue.
26 décembre : Le Noël alternatif des Afro-Américains ou l’invention d’une tradition
Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leurs propres festivités : le 26 décembre débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Une tradition créée de toute pièce, il y a un demi siècle, devenue officielle en Amérique du Nord.
Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leurs propres festivités. Le 26 décembre, débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Chaque soir, on allume une bougie du Kwanzaa, le chandelier à 7 branches inspiré de la menorah que les juifs ont allumé cette année du 10 au 18 décembre. Les bougies du Kwanzaa sont rouges, noires et vertes, aux couleurs du nationalisme panafricain. Le décorum comprend des fruits, des légumes et des épis de maïs. Les familles les plus motivées décorent leur foyer avec des objets d'art africain, des tissus colorés… On fait largement participer les enfants tout en prévoyant un hommage aux ancêtres. Cette fête a été inventée de toute pièce dans les années 1960 par un activiste de la cause noire voulant offrir à la communauté « africaine-américaine » une période de fête distincte de celle de Noël, qui est héritée des Blancs et qui est devenue très commerciale.
Le créateur en est Maulana Karenga (né Ronald McKinley), un historien américain, appartenant au mouvement US (qui signifie « Nous », le peuple noir). Son idée était d’adapter aux États-Unis une célébration africaine. Il s'inspire notamment de l’Umkhosi des Zoulous, en Afrique du Sud, qui célèbrent les premiers fruits du début des récoltes, fin décembre (les Zoulous vivent dans l’hémisphère sud). Le nom de la fête signifie « fruit » en swahili (kwanza), la seule langue africaine internationale. On a juste rajouté un a pour que le mot ait sept lettres, autant que de bougies et de jours dans la semaine. La célébration de sept jours représentent les sept sept principes de Kwanzaa : Umoja (l'Unité), Kuji-chagulia (l'Autodétermination), Ujima (la Responsabilité et le Travail collectifs), Ujamaa (l'Économie coopérative), Nia (l'Intention), Kuumba (la Créativité) et Imani (la Foi). Un festin (le karamu) est organisé le 31 décembre, et le dernier jour de Kwanzaa donne lieu à l’échange de cadeaux.
D’abord adopté par les militants du Black Power, Kwanzaa est devenu au fils des ans une fête populaire (et commerciale) dans les familles noires américaines. Elle s’est propagée au Canada, dans les Caraïbes, un peu au Brésil… plusieurs millions de personnes observeraient plus ou moins le Kwazaa, sans pour autant avoir abandonné Noël. Cette célébration demeure totalement ignorée en Afrique. C’est une fête identitaire de la diaspora noire américaine, celle qui n’a plus de souvenirs précis de ses racines, du fait de l’esclavage. Ce qui explique qu’elle soit très peu implantée en Europe où vivent de nombreux Africains, même si une association France Kwanzaa a été créée en 2017. Son invention tient du communautarisme propre aux États-Unis mais son audience a fini par déborder de la communauté noire. En 1997, un premier timbre poste lui a donné une reconnaissance officielle. Au bout d'un demi siècle, le militantisme identitaire s’est aujourd’hui bien affadi autour de la célébration. Celle-ci s'est banalisée et s'est implantée dans la culture nord-américaine. Chaque année, depuis Bill Clinton, les présidents américains incluent le Kwanzaa dans leurs traditionnels vœux de fin d’année. Même Donald Trump, en plein mouvement Black Lives Matter, s'est plié à cette nouvelle coutume ! L’usage veut, durant cette période, que l’on se salut d’un « Habari Gani ? » ce qui signifie « Comment allez-vous ? » en swahili.
Le site officiel de la célébration : www.officialkwanzaawebsite.org
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2020
22 décembre : Cuba rend hommage à ses enseignants
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclaré « territoire sans analphabétisme »
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclarée « territoire sans analphabétisme » (Territorio libre de analfabetismo) suite à une active campagne d'alphabétisation organisée par Fidel Castro en 1961.
En 1960, 15 000 salles de classe ont été créées dans les zones rurales, tandis que les inscriptions ont atteint le total de 1 118 942 élèves. Un millier d’enseignants bénévoles ont été recrutés pour assister les 271 000 éducateurs employés par l’État. Avant la révolution cubaine, seule une moitié des enfants du pays fréquentait l’école, une bonne partie de la population ne savait ni lire ni écrire.
On peut faire bien des reproches à plus d’un demi-siècle régime castriste à Cuba, il aura au moins fait de la population cubaine, la mieux éduquée de l’Amérique latine. Cette célébration du discours de Fidel Castro prononcé le 22 décembre 1961, place de la Révolution à La Havanne, est là pour le rappeler. Cette journée est aussi appelée el Día del maestro cubano. L’usage est d’apporter un petit cadeau à l’enseignant ce jour-là. Le pays consacre plus de 10% de son budget à l’éducation. Celle-ci est entièrement gratuite, ce qui est rare en Amérique latine. Même si les pénuries chroniques mettent souvent les familles à contribution pour aider l’enseignant à vivre ou l’école à fonctionner.
À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 décembre 2020
21 décembre : le solstice d'hiver
A 23h22 (heure de Paris) très exactement aura lieu le solstice d’hiver qui correspond à la nuit la plus longue de l’année et marque la naissance d’une nouvelle année solaire ; dès demain, les jours vont commencer à s’allonger. Dans l’hémisphère sud, c’est la nuit la plus courte et le début de l’été.
À 11h 02 (heure de Paris) très exactement aura lieu le solstice d’hiver qui correspond à la nuit la plus longue de l’année et marque la naissance d’une nouvelle année solaire ; dès demain, les jours vont commencer à s’allonger. C’est aussi aujourd’hui que débute l’hiver dans l’hémisphère nord. Dans l’hémisphère sud, c’est la nuit la plus courte, et le début de l’été.
Les différents calendriers religieux n’étaient pas toujours en phases avec le calendrier astronomique, il en résulte qu’un certain nombre de fêtes faisant référence à la renaissance de la lumière qui s’étalent du 13 décembre (Sainte-Lucie) à l’Épiphanie (6 janvier, et même 19 pour les Orientaux), en passant par le 25 décembre et les différents nouvel ans solaires (1, 12, 14 janvier). Les Celtes et Germains célébraient Yule (21 décembre), les Romains, Mithra (25 décembre), ainsi que les Saturnales (voir 6 janvier) en l’honneur du soleil invaincu (sol invictus). Sur le site de Stonehenge (Angleterre), des mouvements néo-druidriques organisent des cérémonies touristico-religieuses à l’occasion du solstice d’hiver. Les Francs-Maçons saluent ce moment par la l’organisation d’une Tenue solsticiale qui célèbre également Saint-Jean d’Hiver (saint Jean l’Évangéliste) dont la fête a lieu d’ici quelques jours (le 27 décembre). Pour les Francs-Maçons, comme par le passé pour les Templiers ou d’autres ordres de chevalerie, ce saint représente l’Initié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 décembre 2020
20 décembre : le régime russe célèbre sa police politique
Imaginerait-on en Allemagne célébrer l’anniversaire de la Gestapo ? En Russie, on continue à fêter chaque 20 décembre celle de la Tchéka, la police politique, ancêtre du FSB, l’organisme qui a tenté récemment d’empoisonner Alexeï Navalny.
Imaginerait-on en Allemagne célébrer l’anniversaire de la Gestapo ? En Russie, on continue à fêter chaque 20 décembre celle de la Tchéka, la police politique, ancêtre du FSB (service secret russe), l’organisme qui a tenté d’empoisonner Alexeï Navalny. Poutine ne manque jamais cette célébration annuelle à laquelle il participe pleinement, lui ancien membre du KGB.
La célébration du 20 décembre est sans doute la plus ancienne des fêtes officielles russes puisqu’elle remonte aux années 1920. Elle symbolise la parfaite continuité politique de la Russie soviétique à celle de Poutine. La Tchéka a été fondée le 20 décembre 1917 par Félix Dzerjinski pour combattre les opposants à la révolution. Très vite, ses effectifs deviennent considérables : de 600 en mars 1918, les tchékistes passent à 2 000 en juillet, puis à 40 000 à la fin de l'année. En 1920, un décret autorise la Tchéka à interner en camp de travail, « pour un délai n'excédant pas cinq ans », des individus apparaissant comme « innocents aux termes de l'instruction », mais qui sont perçus comme ennemis. Autrement dit, sa mission est de neutraliser les opposant au régime. C’est exactement ce que vient de faire le FSB en tentant d’empoisonner Alexeï Navalny, le principal opposant à Vladimir Poutine sur la scène politique russe. Celui-ci a été sauvé par la médecine allemande qui a détecté un poison dont seuls les services russes font usage.
La Tchéka a été rebaptisée en Guépéou, puis en NKVD puis en KGB, là où justement Poutine a fait toute sa carrière avant de prendre le pouvoir. Au moment de la chute du communisme, les foules en colère ont procédé au déboulonnent la statue de Dzerjinski, d’abord à Varsovie en 1989, puis à Moscou en 1991 : celle qui trônait devant la Loubianka, le siège de la police politique de 1920 à nos jours. Le KGB a été partiellement démantelé mais c’est sans doute l'institution la mieux préservée depuis la chute de l'URSS. Son successeur, le FSB, a le vent en poupe dans la nouvelle Russie. Ses membres revendiquent toujours l’appellation de tchékiste. Chaque 20 décembre en Russie, on célèbre une institution qui a assassiné plusieurs millions de personnes, y compris ses propres cadres , qui a inventé le Goulag, réduit en esclavage et déporté des millions de citoyens soviétiques parfaitement innocents mais qui étaient d'origine ou d'origine ethnique suspecte.
La Russie a largement bouleversé le calendrier de ses célébrations officielles, la Révolution d’octobre n’est plus commémorée mais la fête soviétique de la Tckéka, rebaptisée Journée des membres des services de sécurité, est toujours marquée avec ferveur et ses propres membres restent attachés à l’appellation d’origine. En référence à cet anniversaire, les tchékistes étaient autrefois payés le vingt de chaque mois (date choisie pour commémorer la naissance de la Tcheka dans le calendrier grégorien). On estime nombre de citoyens soviétiques tués par la Tcheka à environ 20 millions. Chaque année, on évoque la remise en place de la statue de Dzerjinski, auquel les services vouent un culte, sur la place de la Loubianka. Pour l’occasion le site de la Loubianka vend des objets souvenir : www.lubanka.ru
Pratiquement chaque famille peut nommer au moins un membre victime de Felix Dzerjinski ou de l'un de ses successeurs. On s’en doute la célébration n’est pas populaire, mais le FSB n’a de compte à rendre ni au Parlement ni à l'opinion publique, il n’est responsable que devant le Kremlin. Alexeï Navalny sait que s’il revient en Russie, il risque à nouveau sa vie. Ainsi fonctionne la vie politique russe. Il y a cinq siècles, Ivan le terrible gouvernait déjà ainsi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2020
Poutine et des agents du FSB
18 décembre : la Journée de la langue arabe
Avec plus de 300 millions de locuteurs, l’arabe est la cinquième langue parlée au monde et la sixième langue officielle des Nations unies.
Avec plus de 300 millions de locuteurs, l’arabe est la cinquième langue parlée au monde et la sixième langue officielle des Nations unies.
Si la date du 18 décembre a été retenue, c’est parce qu’elle fait référence au 18 décembre 1973, jour où l’arabe est devenue la sixième langue officielle de l'ONU.
Dans la diversité de ses formes, classiques ou dialectales, de l'expression orale à la calligraphie poétique, la langue arabe a donné naissance à une esthétique fascinante, dans des domaines aussi variés que l'architecture, la poésie, la philosophie et la chanson. Elle donne accès à une incroyable variété d'identités et de croyances et son histoire révèle la richesse de ses liens avec d'autres langues. L'arabe a joué un rôle de catalyseur dans la connaissance, en favorisant la diffusion des sciences et philosophies grecques et romaines en l'Europe de la Renaissance. Il a permis un dialogue des cultures le long des routes de la soie, de la côte de l'Inde à la Corne de l'Afrique.
La langue arabe et l’intelligence artificielle (IA) est le thème de la célébration de la Journée mondiale de la langue arabe en 2019, qui se tient au siège de l'UNESCO à Paris le 18 décembre. Plusieurs tables rondes abordent le rôle de l'IA dans la promotion et la préservation de la langue arabe, et les questions relatives à l’informatisation de la langue arabe. La célébration de la Journée de la langue arabe est organisée en coopération avec la Délégation permanente du royaume d'Arabie saoudite et la Fondation Sultan Bin Abdulaziz Al-Saud.
À Paris, l’Institut du monde arabe (IMA) a organisé le week-end dernier, trois jours ludiques et festifs, occasion de découvrir l’enseignement moderne et laïque de la langue arabe dispensé à l'IMA.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 décembre 2020
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15 décembre : les États-Unis célèbrent leur constitution
Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.
Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution, laquelle a été adoptée par la Convention le 17 septembre 1787. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.
C’est en 1941, lors du 150e anniversaire que ce Bill of Rights Day (Jour de la déclaration des droit) a été instauré. Ce Jour n’est pas férié. Le gouvernement de l’époque appelait les fonctionnaires et le peuple des États-Unis, à observer chaque année la journée du 15 décembre en arborant le drapeau des États-Unis sur les bâtiments publics et en se réunissant pour les prières et les cérémonies qui leur semblent appropriées.
Le premier amendement garantit la liberté de religion, d'expression et de presse, ainsi que les droits de réunion pacifique et de pétition. D'autres amendements garantissent le droit du peuple de former une « milice bien réglementée », de garder et de porter des armes, le droit à la propriété privée, le traitement équitable des criminels accusés, la protection contre les fouilles et les saisies abusives, le droit de ne pas s'auto-incriminer, un procès devant jury rapide et impartial et représentation par un avocat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 décembre 2020
13 décembre : fête des lumières à Sainte-Lucie dans les Caraïbes
C’est la fête nationale de Sainte-Lucie, petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs français…
C’est la fête nationale de Sainte-Lucie (Saint Lucia Day), petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. Lux, Lucis, la lumière en latin.
L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs espagnols, on n’est pas allé bien loin pour lui chercher un nom. Longtemps, l’île a célébré sa « découverte », le terme n’étant plus très politiquement correct eu égards aux autochtones caraïbes, rapidement décimés par la colonisation française puis anglaise et remplacés par des esclaves africains. Le 13 décembre est à la fois le National Day et une fête des lumières comme il se doit. Les villes et villages sont illuminés et joliment décorés à l'approche de la fête. Celle-ci débute le soir du 12 décembre avec le défilé des lanternes dans les rues de Castries, la capitale, accompagné d'un spectacle de Noël et de l'illumination des lumières de la place Derek Walcott dans le centre de Castries, et enfin un feu d'artifice. La fête nationale tombant cette année un dimanche, le lundi sera férié comme il est de tradition dans le monde anglo-saxon de ne pas perdre les jours chômés. Cette année, les autorité recommandent de respecter les protocoles anti-covid mais la fête aura bien lieu comme chaque année. La devise de l’île est The Land, the People, the Light (« La Terre, le Peuple, la Lumière »).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2020
12 décembre : Turkménistan célèbre seul 25 ans de neutralité
En 2017, l’ONU a reconnu le 12 décembre comme Journée internationale de la neutralité . La date correspond à la déclaration de neutralité du Turkménistan (Bitaraplyk baýramy) adoptée le 12 décembre 1995.
En 2017, l’ONU a fait du 12 décembre la Journée internationale de la neutralité. La date correspond à la déclaration de neutralité du Turkménistan (Bitaraplyk baýramy) adoptée le 12 décembre 1995. Cela fait 25 ans que ce pays célèbre chaque 12 décembre sa neutralité permanente (baky bitaraplyk) comme axe principal pilier de sa politique extérieure. Le Turkménistan refuse en effet d’abriter ou de produire des armes de destruction massive, d’être partie prenante de pactes militaires, de provoquer des conflits ou de prendre parti lors de conflits . Cela dit, le caractère arbitraire et même volatile des prises de position du dictateur local, l’actuel comme le précédent, a quelque peu refroidi les partenaires régionaux et totalement isolé le pays.
Chaque 12 décembre, le président Gourbangouly Berdymoukhamedov accompagné d’autres dignitaires de l’État et de membres du corps diplomatique fleurit le Monument de la neutralité (Bitaraplyk arkasy), dans le sud d’Achgabat. Des expositions, conférences et événements artistiques se succédent tout au long de la journée dans différents quartiers de la capitale et dans les principales villes du pays. Achgabat a aussi le privilège d’accueillir un grand spectacle de gala donné par les meilleurs maîtres de la musique et de la danse du pays.
Le Turkménistan est quasiment le seul a célébrer cette journée avec faste. Il y a peu de pays dans le monde dont la neutralité a été reconnue. La Suisse fut le premier, en 1815, au Congrès de Vienne. Au XXe siècle, en 1955, c’est l’Autriche qui affirme sa neutralité et en a fait sa fête nationale, puis la Finlande, la Suède, l’Irlande, Malte (en 1981), le Costa Rica (en 1986), la Moldavie (en 1994) et le Turkménistan (en 1995).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2020
L’arche de la neutralité (Bitaraplyk arkasy) à Achgabat, un soir de 12 décembre
11 décembre : le Burkina Faso célèbre 60 ans d'indépendance
En vérité, la date du 11 décembre n’est pas l’anniversaire de l’indépendance mais, celle de la République de Haute-Volta, instaurée le 11 décembre 1958 sous protectorat français. L’indépendance n’a été obtenue qu’en 1960, le 5 août, il y a donc bien 60 ans, à quelques mois près.
En vérité, la date du 11 décembre n’est pas l’anniversaire de l’indépendance mais, celle de la république de Haute-Volta, instaurée le 11 décembre 1958, mais toujours sous protectorat français. L’indépendance n’a été obtenue qu’en 1960, le 5 août. Il y a donc bien 60 ans, à quelques mois près. Le 5 août demeure férié mais les festivités ont toujours lieu le 11 décembre pour éviter que la fête ne soit gâchée par la pluie, août étant le mois le plus pluvieux de l’année dans le pays. De plus, les élèves dont on a besoin pour le défilé sont en vacances en août et beaucoup aident leurs parents dans les champs.
Pour compliquer le tout, après le coup d’État du 4 août 1983 qui a instauré un régime révolutionnaire, le 11 décembre et le 5 août ont été considérés comme des fêtes de réactionnaires. Sous la présidence de Thomas Sankara, la fête nationale était le 4 août et la Haute Volta est devenue le Burkina Faso.
Après l’assassinat de Sankara, le 15 octobre 1987, c’est finalement le 11 décembre qui a été retenu comme date de la fête nationale du Burkina Faso, même si le 5 août, le 4 août et le 15 octobre font aussi l’objet de célébrations. La journée est fériée.
Chaque année, une ville est chargée des festivités. En 2020, c’est la ville de Banfora, chef-lieu de la région des Cascades, dans l’oust du pays, qui en a été chargée. Comme il faut bien innover, les autorités locales ont décidé l’organiser une compétition de montée du rônier, l’arbre local connu pour sa précieuse sève. Ses feuilles servent à confectionner des paniers, des chapeaux, des parapluies, etc. Son bois est utilisé comme charpente dans la construction. L’extraction d’une boisson naturelle du rônier demeure l’une des ressources principales de nombreuse famille familles. Un arbre symbolique de la région qui sera honoré lors de ce 11-Décembre.
Le président Roch Marc Christian Kaboré qui vient juste d’être réélu pour un second mandat, sera présent pour le défilé. Ce même jour, 1200 Burkinabés seront décorés pour leurs mérites. Le temps d’une journée, on oubliera que le pays vit en permanence sous la menace djiadiste et que l’insécurité a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes qui d’ailleurs n’ont pas pu voter. Sans compter l’épidémie de coronavirus, le pays a de sérieux défis à relever.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2020
Mise à jour 2022 : Le pays a subi deux coups d’État successifs, le président Kaboré a été reversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le 23 janvier 2022 , lui même a été remplacé par le capitaine Traoré arrivé au pouvoir le 30 septembre de la même année, à la suite d’un putsch. Voilà comment ce dernier s’est adressé à la nation le 11 décembre 2022 : « Je n’irai pas vous faire un discours cette année, parce que l’heure n’est pas à la fête. Notre indépendance n’est pas acquise, parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées. » (…) « Le combat pour l’indépendance totale a commencé, il y a quelques semaines de cela. Et ce combat passe nécessairement par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements, le redressement de notre économie. La bataille contre l’ennemi qui occupe nos terres est en train de commencer. Cette bataille est à son préambule », a-t-il lancé.
Les festivités de 2022 auront été d’une grande sobriété. Le pays vit toujours dans une grande insécurité qui a été à l’origine de l’annulation de la fête en 2021. Les violences, attribuées à des mouvements armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, ont fait des milliers de morts et près de 2 millions de déplacés depuis 2015.
Le président Roch Marc Christian Kaboré en 2019
L’ascension du rônier
8 décembre : en Uruguay, la très officielle fête des plages ouvre la saison des bains de mer
En Uruguay, dans l’hémisphère sud, c’est la saison touristique estivale qui commence, elle se terminera à Pâques. Elle débute très officiellement chaque 8 décembre, avec la Fête des plages (Día de las Playas). Longtemps, la journée a été fériée, mais ce n’est plus le cas depuis quelques années.
En Uruguay, dans l’hémisphère sud, c’est la saison touristique estivale qui commence, elle se terminera à Pâques. Elle débute très officiellement chaque 8 décembre, avec la Fête des plages (Día de las Playas). Longtemps, la journée a été fériée, mais ce n’est plus le cas depuis quelques années.
Cette journée des plages est inscrite dans la constitution. En effet, en 1919, l’Uruguay a adopté un nouveau texte constitutionnel instaurant une séparation de l’Église et de l’État, plus stricte encore que la loi française de 1905 puisqu’elle prévoit un changement d’appellation des jours fériés d’origine religieuse. Ainsi, le 25 décembre demeure férié, mais est appelé Fête des familles ; le 6 janvier est désormais connu comme la Fête des enfants ; la semaine de Pâques est une période de congés dite Semaine du Tourisme... quant à l’Immaculée Conception, compte tenue de la saison, elle est devenue la Fête des plages.
En Amérique latine, l’Uruguay est une exception, l’Église catholique n’y a jamais eu le poids social qu’elle a dans le reste du continent. Cela dit, il ne faut pas croire que l’Église y soit totalement effacée, bien au contraire, elle a même réinvesti la sphère publique au cours des dernières décennies. Le 8 décembre, dans tout le pays, on inaugure très solennellement la saison balnéaire par une bénédiction des eaux à l’initiative des autorités catholiques. À Montevideo, vers 9 heures, une procession de fidèles conduite par l’évêque part de la cathédrale en direction de la plage où une cérémonie religieuse est organisée. En Uruguay, c’est ainsi que débute la saison des bains de mer.
Depuis quelques année, cette journée du 8 décembre est aussi l’occasion d’un grand nettoyage des 220 km de plage que compte le pays, sans compter le littoral de l’estuaire du fleuve Uruguay. Des centaines de bénévoles munis de gants en caoutchouc et de sacs en plastique passent la matinée à ramasser les déchets. Les municipalités de Montevideo et Punta del Este sont particulièrement bien organisées pour cette collecte encouragée par des ong à l’échelle mondiale. Dans certaines localités, le nettoyage se fait au cours du week-end précédant ou suivant le 8 décembre.
En Argentine, où le 8 décembre est toujours dédié à l’Immaculé Conception, la journée est toujours fériée et chômée, comme le 7 décembre offert cette année par le gouvernement. Pour ce pont de quatre jours, ce sera, on s’en doute, la ruée vers les plages.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2020
Punta del Este, la célèbre station balnéaire uruguayenne
Une équipe de bénévoles pour le nettoyage des plages
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6 décembre : la mort de Malik Oussékine toujours dans les mémoires
Dans l’histoire des bavures policières, il en est une qui a frappé les esprits et qui est régulièrement commémorée. En 2006, Bertrand Delanoë, faisait poser une plaque sur les lieux du « drame ».
Dans l’histoire des bavures policières, il en est un qui a frappé les esprits plus que d’autres et qui est régulièrement commémoré. En 2006, Bertrand Delanoë, faisait poser une plaque sur les lieux du drame, disons plutôt du crime. « À la mémoire de Malik Oussekine / étudiant / âgé de 22 ans / frappé à mort / lors de la manifestation / du 6 décembre 1986 ». Curieusement, la plaque le mentionne pas la qualité de policier en service des agresseurs, lesquels ne seront pas emprisonné pour leur crime ! Le ministre de l’Intérieur s’appelait Charles Pasqua. « Je vous vous couvre » avait-il dit aux forces de l’ordre quelques jours plus tôt. Très vite les bavures se sont multipliées. Celle qui coûté la vie au jeune Malik Oussékine sera celle qui fera prendre conscience de cette dérive.
On était dans une période manifestations étudiantes contre une réforme très controversée des universités. Malik Oussékine ne faisait pas partie des manifestants, ce soir du 5 décembre 1986, il sortait d’un club de jazz. Vers minuit, trois policiers « voltigeurs » le prennent en chasse sans qu’il ait commis la moindre infraction. Il parvient à se réfugier dans un hall d’immeuble, aidé par un habitant qui rentrait chez lui. Malheureusement, l’un des policiers parvient lui aussi à se glisser à l'intérieur et ouvre à ses deux collègues. Les trois CRS rouent de coups de pied et de matraque, dans le ventre et dans le dos, Malik Oussekine, tombé à terre, qui leur dit pourtant qu'il n'a rien fait. La victime, frappée à mort, ne se relèvera pas. Dans ce hall, pas de caméra, mais un témoin qui lui même a reçu quelques coups de matraque et pourra témoigner de la violence de l’intervention policière, laquelle était sans aucun objet. L’émotion a été très forte sur le moment. Les policiers ont été jugés aux assises plusieurs années après les faits et n’ont écopé que d’une peine symbolique. Aucun n’est allé en prison ni avant ni après le procès. Les leçons n’ont pas été tirées.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 décembre 2020
3 décembre : la journée nationale du candombe et de la culture africaine en Uruguay
La Journée nationale du Candombe, de la culture afro-uruguayenne et de l'équité raciale. El Día Nacional del Candombe : l’Uruguay célèbre l’expressions musicales de sa communauté noire.
Chaque 3 décembre (El Día Nacional del Candombe), l’Uruguay célèbre l’expressions musicales de sa communauté noire. Cette journée officielle, instaurée en 2006, commémore la démolition, le 3 décembre 1978, du conventillo Mediomundo, un lieu où vivait une communauté noire, au cœur de Montevideo, un haut-lieu de la culture du candombe. À l’époque de la dictature militaire, les autorités ont chassé une bonne partie des familles les plus pauvres du centre ville de la capitale pour les reléguer en périphérie. Les tambours et les noirs appauvrissent la ville disait-on du temps de la junte militaire au pouvoir. L'expulsion du conventillo est un acte qui symbolique de la violation des droits de l'homme et le racisme de la société uruguayenne sous le régime de la dictature.
D’origine africaine, le candombe est non seulement l’expression d’une résistance à la dictature, mais aussi l’occasion de manifestations musicales uruguayennes et d’une pratique sociale collective qui sont profondément enracinés dans la vie quotidienne des quartiers pauvres. Il est aussi un symbole et une manifestation de la mémoire de la communauté noire, incitant les anciens résidents à revenir au cœur historique du candombe lors de ces festivités. La commémoration du 3 décembre a été décidées suite à la demande d’Eduardo Ortuño, le seul député noir de cette mandature. Le 3 décembre est la Journée nationale du Candombe, de la culture afro-uruguayenne et de l'équité raciale (Día nacional del candombe, la cultura afrouruguaya y la equidad racial) est l’occasion d’un véritable carnaval.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2020
El conventillo Mediomundo avant 1978