L’Almanach international

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1797, Italie, drapeau, 7 janvier Bruno Teissier 1797, Italie, drapeau, 7 janvier Bruno Teissier

7 janvier : l’Italie fête son drapeau tricolore

L’évènement est récent, la Fête du Tricolore a été célébrée pour la première fois en 1997 à Reggio Emilia à l’occasion du bicentenaire de son adoption. C’est en effet, le 7 janvier 1797 que la très éphémère république Cispadane, puis du futur royaume d’Italie.

 

L’évènement est récent, la Fête du Tricolore (Festa del Tricolore) a été célébrée pour la première fois en 1997 sous le nom de Jour du drapeau national (Giornata Nazionale della Bandiera) à Reggio Emilia à l’occasion du bicentenaire de son adoption. C’est en effet, le 7 janvier 1797 que la très éphémère république Cispadane, créée par Napoléon lors de sa conquête de la péninsule, a adopté le drapeau qui sera plus tard celui de l’Italie. Ce n’était pas sa toute première apparition, puis que ce drapeau calqué sur celui de la France révolutionnaire a été arboré dès 1789 par des soutiens italiens de ce qui se passait alors en France.

Le drapeau tricolore fut montré pour la première fois à l'étranger, en 1797, à Vienne par le représentant de la République cispadane, le comte Ferdinando Marescalchi, après le traité de Campo Formio. Considéré comme un symbole révolutionnaire, il fut critiqué et a même suscité des menaces d'attentats contre la résidence du diplomate. Il aurait pu disparaître avec la fin de la petite république, le 29 juillet 1797, si Carlo Alberto, roi de Sardaigne, n’avait compris que ce drapeau tricolore, avec les armoiries de Savoie, était le meilleur symbole de l’unité nationale pour lutter contre l’Autriche et faire naître l’Italie. C’est donc sous cette bannière que s’est fait le Risorgimento.

Le drapeau actuel, dépouillé de toutes armoiries a été adopté par la république en juin 1946, il sera confirmée plus tard dans l'article 12 de la Constitution sans que sa couleur précise ne soit notée. Ce n’est qu’en 2006 qu’une commission parlementaire finit par établir le codage des couleurs avec les codes Pantone suivants : vert fougère (17-6153 TCX), blanc brillant (11-0601 TCX) et rouge écarlate (18-1662 TCX).

À Reggio Emilia, sur la place Pramolini, la cérémonie débute à 10h., en en présence du maire, Luca Vecchi, ainsi que des autorités civiles et militaires. Les honneurs militaires sont rendus aux autorités, avant la levée du drapeau et le chant de l'hymne national. Après le discours du maire (à 10h45), le soir un concert est donné dans la Salle du Tricolore, attenante du Musée du Tricolore.

Ce dimanche 7 janvier 2024, pour la Fête du Tricolore , la relève de la garde d'honneur sous forme "solennelle" se déroule à partir de 15h sur la Piazza del Quirinale, avec le déploiement et le défilé du Régiment de Cuirassiers et la Fanfare du IV Carabinieri.

Ce même jour, les associations de Combat et d'Armes de la Ville de Vittorio Veneto, à l'occasion de son 227e anniversaire, célèbrent elles aussi la Fête Tricolore. La cérémonie se déroule ce dimanche, à 11 heures au sanctuaire des Drapeaux, sur la Piazza Foro Boario. La levée solennelle du drapeau est suivie d'un discours à cette occasion.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 janvier 2024

 

Le Président de la République Sergio Mattarella lors de son entrée dans la Sala del Tricolore à l'occasion du 220e anniversaire de la naissance du Premier Tricolore, en 2017. (source : quirinale.it)

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1993, Ghana, constitution, 7 janvier Bruno Teissier 1993, Ghana, constitution, 7 janvier Bruno Teissier

7 janvier : le Ghana, les 30 ans d’une démocratie africaine

Il y a trente ans, le 7 janvier 1993, une nouvelle constitution entrait en vigueur au Ghana. Elle a permis l'installation d'une démocratie stable, faisant du Ghana un modèle dans une région souvent secouée par des putschs. Le pays célèbre discrètement son Constitution Day. L’évènement mériterait d’être un peu plus médiatisé, au moins pour faire taire ceux qui pensent que l’Afrique et la démocratie ne vont pas ensemble.

 

Il y a trente ans, le 7 janvier 1993, une nouvelle constitution entrait en vigueur au Ghana. Inspirée du modèle français, elle a permis l’instauration d’un système démocratique unique sur le continent africain. Cette constitution garantit les libertés individuelles, la liberté d’expression, le pluralisme politique et l’indépendance du système judiciaire, autant d’éléments clefs d’un système démocratique. Son texte a été soutenu par toutes les forces politiques du pays et a été approuvé fin 1992 à 92 % des voix. Le Ghana connaît depuis des alternances politiques pacifiques qui ont chaque fois lieu le 7 janvier. Deux partis dominent la scène politique ghanéenne : le Nouveau Parti patriotique (NPP, droite libérale-conservatrice) actuellement au pouvoir et représenté par le président Nana Akufo-Addo qui termine son second mandat, et le Congrès démocratique national (NDC, social-démocrate) de l'ancien président John Mahama. La prochaine élection présidentielle aura lieu en fin d’année et la prochaine passation de pouvoir se déroulera le 7 janvier 2024, car constitutionnellement l’actuel président ne peut pas se représenter. C’est lui qui a décidé, en 2018, de faire du 7 janvier un jour férié. On célèbre donc aujourd’hui le 5e Constitution Day.

Cette quatrième constitution du pays, qui instaure donc la quatrième république du Ghana qui fête aujourd’hui ses 30 ans, a été voulue par Jerry Rawling, un ancien militaire putschiste. Auteur de deux coups d’État militaire, en 1979, puis en 1981, il avait instauré un régime autoritaire avant de se convertir à la démocratie et au multipartisme (en 1992). C’est lui qui a organisé le référendum constitutionnel, sur les recommandations d’un comité de neuf juristes lesquels ont tiré les leçons des échecs des constitutions des trois régimes précédents (1957, 1960, 1969). Cette constitution s’inspire de la cinquième république française, avec un président et un premier ministre, un conseil d’État et un parlement. Elle a permis l'installation d'une démocratie stable, faisant du Ghana un modèle dans une région souvent secouée par des putschs et des crises post-électorales. Comme quoi, il n’y a pas de fatalité, le Ghana est comme ses voisins une mosaïque d’ethnies avec un clivage religieux , des musulmans au nord, des chrétiens au sud… Ces divisions ne sont pas instrumentalisées par la classe politique comme chez ses voisins. Le pays vit aujourd’hui une situation économique difficile au point d’avoir été secouru par le FMI, la préparation des élections de décembre va sans doute agiter le pays… La presse internationale devrait s’intéresser un peu plus souvent au Ghana. Ce pays peut inspirer le continent, ce serait bien d’en parler, au moins pour faire taire ceux qui pensent que l’Afrique et la démocratie ne vont pas ensemble.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1979, Cambodge, 7 janvier Bruno Teissier 1979, Cambodge, 7 janvier Bruno Teissier

7 janvier : le Cambodge commémore la chute du régime khmer rouge

Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide.

 

Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. L’Occident découvrait avec horreur l’ampleur du génocide opéré par les khmers rouges, une réalité que beaucoup d’intellectuels de l’époque n’avaient pas voulu voir. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide (ទិវាជ័យជំនះប្រល័យពូជសាសន៍).

Les Cambodgiens commémoreraient donc la fin d’un cauchemar ? Pas vraiment, car ce jour férié est avant tout l’occasion d’affirmer l’amitié du pays avec le Vietnam. La condamnation du régime des khmers rouges n’est venue que très tardivement Les arrestations de dirigeants n’ont débutés qu’en…1999, soit 20 ans après la chute du régime. Et encore, les principaux responsables khmers rouges, ceux qui étaient encore en vie, ont échappé à toute poursuite jusqu’en 2007. Finalement, ce sont que quelques vieillards qui ont été condamnés à partir de 2010. Il faut dire que le Cambodge est toujours dirigé par les hommes qui ont pris le pouvoir le 7 janvier, d’anciens khmers rouges, comme Hun Sen, retournés par les Vietnamiens. D’ailleurs, si ces derniers sont intervenus en 1979, ce n’est pas sauver un peuple frère victime de génocide, mais pour faire cesser les incursions armées des khmers rouges dans le sud du Vietnam, notamment dans une province anciennement khmère que Phnom Penh tentait alors de reconquérir. En plaçant ses hommes à la tête du Cambodge, Hanoï s’assurait ainsi la paix sur sa frontière sud et la main mise sur la région. En 1989, l’armée vietnamienne a évacué le pays, mais celui-ci n’a cessé d’être infiltré par des milliers de paysans, au point que les Vietna­miens sont aujourd’hui majoritaires dans certaines provinces orientales du Cambodge. Alors que commémore-t-on vraiment le 7 janvier ? Une libération, certes, mais surtout la victoire définitive de l’expansionnisme vietnamien. D’où une journée dominée par les démonstrations d’amitié de la part des deux capitales.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Le 7 janvier 2019, pour le 40e anniversaire

Le 7 janvier 2019, pour le 40e anniversaire

Hun Sen, l’autocrate au pouvoir depuis quatre décennies

Hun Sen, l’autocrate au pouvoir depuis quatre décennies

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7 janvier : le Noël des Orientaux

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël.  La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier…

 

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier et, dans beaucoup de pays, la fête commence dès le retour de la messe. Elle donne lieu à de véritables festins. En Égypte, où ce jour est férié depuis 2003, la messe de minuit est suivie d’un grand banquet en prélude à un jeûne qui va durer 14 jours.

C’est Jules César qui, en 45 av. JC, réforma le calendrier romain pour rattraper le retard sur le cycle solaire, et décréta une année de 365,25 jours dont le début était fixé au 1er janvier. Ce calendrier julien (du nom de son concepteur) sera le seul utilisé dans le monde chrétien jusqu’à ce qu’une bulle du Pape Grégoire XIII, en 1582, institue un nouveau calendrier, dit « grégorien », visant à rattraper le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien au cours des siècles. Pour cela, il fut décrété que, cette année-là, le vendredi 15 octobre succéderait sans transition au jeudi 4 octo­bre. À ces 10 jours, il faut ajouter un écart de 0,0078 jour par an (soit 3,32 jours) depuis 1582 entre les deux calendriers ce qui conduit à une différence de 13 jours. Les Églises catholique et protestantes utilisent toutes le calendrier grégorien, comme les orthodoxes de Grèce, Chypre, et Bulgarie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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