L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
14 juin : le Malawi célèbre sa démocratie acquise après 30 ans de dictature
Le Malawi a attendu le 14 juin 1993 pour que soit organisé des élections libres. Le vieux dictateur (95 ans) n’a pas eu d’autre choix que d’organiser un référendum qui le poussera vers la sortie, mettant fin à 30 ans de sa dictature ultraconservatrice.
Le Malawi a attendu le 14 juin 1993 pour que soient organisées des élections libres. Le vieux dictateur (95 ans) n’avait pas eu d’autre choix que d’organiser un référendum qui le poussera vers la sortie, mettant fin à 30 ans de sa dictature ultraconservatrice.
La colonie britannique du Nyasaland est devenue indépendante en 1964 sous le nom de Malawi. Hastings Kamuzu Banda, chef du Parti conservateur a été nommé premier ministre. Deux ans plus tard, il proclame la république et se fait élire président. Lassé des élections truquées, il se déclare président à vie en 1971. Il le restera jusqu’en 1994 grâce à un régime de parti unique, une milice paramilitaire à sa solde et le soutien des États-Unis. En 1993, cependant, l’agitation intérieure croissante et la pression des chefs d'église et de la communauté internationale (le vent tourne en Afrique du Sud) ont forcé le président Banda à autoriser un référendum public qui lui sera défavorable à 63 % et l’obligera à quitter le pouvoir après les élections du 17 mai 1994 et la victoire du candidat du Front démocratique uni, Bakili Muluzu.
Le vieux dictateur Banda a quitté le pourvoir à 96 ans. Il est mort quelques semaines avant ses 100 ans en Afrique du Sud, le pays qui l’avait toujours soutenu.
Le 14 juin est célébré chaque année sous le nom de Freedom Day, mais ce n’est plus un jour férié depuis 2005. Ce pays est l’un des plus pauvres du monde, une bonne partie de sa classe politique est corrompue mais son système politique fonctionne. La dernière élection présidentielle a vu le président en place réélu grâce un très faible écart de voix avec son concurrent. En février 2020, la Cour constitutionnelle a donné raison à l’opposition en estimant que Peter Mutharika avait été « indûment élu », de nombreuses irrégularités ayant été constatées. C’est la première fois qu’une élection présidentielle est annulée au Malawi, deuxième pays après le Kenya en 2017, à prendre une telle décision en Afrique… Un nouveau scrutin est prévu le 23 juin prochain. À suivre…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 juin 2020
Mise à jour : À l’issue du scrutin du 23 juin 2020, Lazarus Chakwera l'emporte contre le président sortant Peter Mutharika dès le premier tour.
6 juin : la journée de la langue russe
Un nouveau jour férié en Russie, instauré en 2011, afin d’encourager une langue qui a subit avec la disparition de l’URSS et du bloc de l’Est, une nette perte d’influence.
La Journée de la langue russe (день русского языка) est un nouveau jour férié en Russie, instauré en 2011, afin d’encourager une langue qui a subi avec la disparition de l’URSS et du bloc de l’Est, une nette perte d’influence.
Le russe est plus ou moins parlé par 250 millions de personnes, mais elle n’est la langue maternelle que de 150 millions d’entre eux, dont 116 millions en Russie. Partout hors de la Russie, en particulier en Ukraine et en Asie centrale, elle régresse fortement au profit des langues locales ou de l’anglais (comme seconde langue).
La date choisie est l’anniversaire de l’un des fondateurs de la langue littéraire russe : Alexandre Pouchkine, né le 6 juin 1799, il y a donc 221 ans aujourd’hui. Cette Journée Pouchkine (Пушкинский день) est l’occasion de déposer une gerbe au pied de l’une des quelque 200 statues du poète russe, partout dans le monde.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 juin 2020
31 mai : la Visitation, fête chrétienne un peu oubliée
Tous les ans, une messe solennelle est célébrée ce jour en la basilique de Aïn Karem (ou Ein Kerem), petit village palestinien, aujourd'hui en territoire israélien, à quelques kilomètres de Jérusalem, où selon la tradition aurait eu lieu la Visitation.
La Visitation est une fête chrétienne qui rappelle le souvenir de la visite que fit Marie, enceinte de Jésus, à sa cousine Élisabeth, elle-même enceinte de Jean-Baptiste. Elle est fêtée le 31 mai par les catholiques et la plupart des orthodoxes.
Roger Van der Weyden, La Visitation, vers 1445
Tous les ans, une messe solennelle est célébrée ce jour en la basilique de Aïn Karem (ou Ein Kerem), petit village palestinien chrétien qui s’est retrouvé en territoire israélien, à quelques kilomètres de Jérusalem. Selon la tradition, c’est là qu’aurait eu lieu la Visitation. Chaque année, cette basilique est visitée par quelque trois millions de visiteurs et de pèlerins
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 mai 2020
La basilique de Aïn Karem, Israël-Palestine
29 mai : la journée des Casques bleus de l'ONU
Célébrée le 29 mai, la Journée internationale des Casques bleus de l’ONU rend hommage au personnel civil, policier et militaire pour sa contribution inestimable au travail de l’ONU. Elle constitue aussi l’occasion d’honorer la mémoire de plus de 3 900 Casques bleus qui ont perdu la vie en servant sous le drapeau des Nations Unies depuis 1948.
Célébrée le 29 mai, la Journée internationale des Casques bleus de l’ONU rend hommage au personnel civil, policier et militaire pour sa contribution inestimable au travail de l’ONU. Cette journée existe depuis 2002. Le 29 mais est l’anniversaire de la toute première opération, en 1948, en Israël/Palestine. C’est aussi l’occasion d’honorer la mémoire de plus de 3 900 Casques bleus qui ont perdu la vie en servant sous le drapeau des Nations Unies depuis 1948, dont 102 hommes et femmes en 2019.
Cette année, les Casques bleus doivent faire face à la pandémie de la COVID-19 et protéger les populations civiles dans les pays où ils sont déployés. Ils continuent d’accomplir leur mission du mieux qu’ils peuvent et soutiennent les gouvernements et les populations locales malgré les risques que pose la COVID-19.
La Journée internationale 2020 met en lumière le rôle des femmes sous le thème « Les femmes dans le maintien de la paix : une clef pour la paix » afin de célébrer le 20e anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
La première opération de maintien de la paix de l’ONU a été créée le 29 mai 1948, quand le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement au Proche-Orient d’observateurs militaires de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) entre Israël et ses voisins arabes. Depuis cette date, plus d’un million d’hommes et de femmes ont servi dans 72 opérations de maintien de la paix de l’ONU, contribuant à la sécurité et sauvant la vie de millions de personnes. Plus de 95 000 personnels militaires, de police et personnels civils sont actuellement déployés à travers 13 missions de maintien de la paix.
La Journée internationale des Casques bleus de l’ONU est célébrée au Siège de l’ONU, à New York. Le Secrétaire général dépose une gerbe en l’honneur de tous les Casques bleus qui ont perdu la vie sous le drapeau de l’ONU au cours des sept décennies passées. De plus, la médaille Dag Hammarskjöld est décernée à titre posthume aux Casques bleus tombés au champ d’honneur en 2019. Le prix de la Lauréate de la promotion de l’égalité de genre dans le maintien de la paix sera attribué au cours d’une visio-conférence.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mai 2020
28 mai : fête nationale de l'Éthiopie
Ce jour de fête nationale (ደርግ:የወደቀበት:ቀን) commémore le renversement du dictateur Mengistu Haile Mariam en 1991
Ce jour de fête nationale de l’Éthiopie (ደርግ:የወደቀበት:ቀን) commémore le renversement du dictateur Mengistu Haile Mariam et la chute du gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste (gouvernement du « Derg ») le 28 mai 1991.
Au pouvoir depuis la chute de Haïlé Sélassié Ier en 1974, ce régime militaire, d’inspiration communiste, fut à son tour renversé en 1991 par une coalition de forces rebelles appelée Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Le 28 mai est un jour férié et chômé dans tout le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 mai 2020
27 mai : journée de la Résistance en France, mémoire du CNR et de son programme
À l'initiative de François Hollande, la France fête depuis 2013 la Journée nationale de la résistance. Le 27 mai est la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, autour de Jean Moulin.
À l'initiative de François Hollande, la France fête depuis 2013 la Journée nationale de la résistance. Le 27 mai est la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR), autour de Jean Moulin.
Créé en 1943, le CNR était l'organe qui dirigea et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes tendances politiques comprises.
Réuni pour la première fois le 27 mai 1943 au 48 rue du Four dans le 6e arrondissement de Paris, le Conseil national de la Résistance regroupe représentants des mouvements de Résistance (Libération-nord et sud, Combat, Franc-tireur, OCM, Front national, Ceux de la Libération et Ceux de la Résistance) des partis politiques (PCF, SFIO, Parti radical-socialiste, Parti démocrate Populaire, Fédération républicaine, Alliance démocratique) et des confédérations syndicales (CGT et CFTC). Présidé par Jean Moulin, il adopte, après débat, une motion de soutien au général de Gaulle « qui fut l'âme de la Résistance aux jours les plus sombres et qui n'a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées ».
Ces dernières années, il était de bon ton dans les milieux de la droite française de vouloir liquider l’héritage du CNR en matière de gestion du pays (sécurité sociale, régime de retraite, droit du travail…). À l’heure de la « guerre » contre la Covid-19, cette démarche semble pour le moins incongrue.
Le "modèle social français" est en effet issu d'un texte, présenté par le Conseil national de la Résistance (CNR), d'une douzaine de pages, vieux de plus de 75 ans, à la diffusion clandestine et au titre improbable, "Les jours heureux". Le CNR est à l'origine de la création de l'ENA (octobre 1945), des premières ordonnances sur la Sécurité Sociale (octobre 1945), de la nationalisation de la Banque de France et des grandes banques de crédit (décembre 1945), de la nationalisation du gaz et de l'électricité et des grandes compagnies d'assurances (avril 1946), de la loi sur les Comités d'entreprise, de la création des Charbonnages de France et nationalisation de toutes les Houillères (mai 1946), de la loi sur les prestations familiales (août 1946), sur les assurances vieillesse (septembre 1946), sur le statut de la Fonction Publique (octobre 1946). Le projet a lancé le rétablissement de la semaine de 40 heures, la suppression de l'abattement de 10% sur les salaires des femmes - mais le droit de vote et d'éligibilité des femmes, effectif pourtant en 1945, n'était pas prévu dans le programme du CNR -, une augmentation de 130% des retraites, 3 semaines de congés payés pour les jeunes travailleurs. Des syndicats indépendants sont reconstitués… Le patronat est mécontent mais, discrédité pour avoir largement collaboré pendant l'Occupation avec les Allemands, il n'a pas eu les moyens de s'y opposer. Depuis une trentaine d’années, les tentatives de le liquider se sont multipliées.
Denis Kessler, le vice-président du MEDEF, né en 1952, proposait en 2007, de liquider tous ces acquis. « La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » Affirmait-il dans un éditorial publié dans Chalenges le 4 octobre 2007.
Sources : fondationresistance.org, L’Express, Médiapart…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2020
21 mai : les Anastenaria, un rituel de marche sur le feu dans les Balkans
Au nord de la Grèce et au sud de la Bulgarie, dans quelques villages, se pratique à l’occasion de la fête de la Saint-Constantin et de la Sainte-Hélène, des festivités dont l’aspect le plus marquant sont les marches pieds nus sur le feu.
C’est un rite particulier que l’on ne rencontre qu’au nord de la Grèce et au sud de la Bulgarie dans une poignée de villages et qui se pratique à l’occasion de la Saint-Constantin et de la Sainte-Hélène, deux saints que les orthodoxes fêtent le 21 mai.
Durant les trois jours des Anastenaria (ou Anastenarides), les fidèles des deux saints vont se livrer à un rituel qui a commencé hier soir par la présentation des deux icônes qui ont quitté l’église pour le konaki, un sanctuaire tout spécialement aménagé pour l’occasion et couvert d’ex-voto. Aujourd’hui, dans la matinée, un taureau, orné de fleurs, est sacrifié et la viande crue est distribuée aux familles de chaque village, vestige lointain d’un culte à Dionysos. Trois airs de musique, lancinants, au son de la lyre et du tambour, accompagnent chacune des cérémonies jusqu’au point fort de cette fête, au cours duquel les fidèles, en transe, marchent pieds nus sur des charbons ardents, qui se déroule après la tombée de la nuit.
Cette coutume, ancienne, était pratiquée autrefois en Thrace orientale et elle s’est transplantée en Macédoine avec les réfugiés grecs de 1923. Cette année-là, la Grèce et la Turquie procédèrent à des échanges massifs de population. Près d’un million de Grecs durent quitter le territoire de ce qui allait devenir la Turquie. Certains furent implantés en Macédoine grecque dans des villages libérés des Turcs qui, eux, ont été par expulsés vers la Turquie. Si les Anastenaria témoignent d’une ferveur toute chrétienne (orthodoxe), il semble évident de retrouver dans ce rituel les vestiges d’un ancien culte païen, une cérémonie orgiaque christianisée.
Les Anastenaria (Αναστενάρια, Нестинарство ou Nestinarstvo ) ont été inscrites en 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Chaque année, ce rituel se déroule du 21 au 23 mai.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mai 2020
19 mai : les 130 ans de l'oncle Hô
Au Vietnam, on célèbre l’anniversaire d’Hô Chi Minh (né en 1890), celui qui a mené le Vietnam à l’indépendance. Il est décédé il y a 50 ans et son souvenir s’est vraiment estompé. Pour les plus jeunes, il n’est guère plus qu’une image pieuse.
Au Vietnam, on célèbre l’Anniversaire d’Hô Chi Minh (Ngày sinh Chủ tịch Hồ Chí Minh), celui qui a mené le Vietnam à l’indépendance après 30 ans de guerre. Il est décédé il y a 50 ans et son souvenir s’est aujourd’hui vraiment estompé. Pour les plus jeunes vietnamiens, Hô Chi Minh n’est guère plus qu’une image pieuse. La journée du 19 mai, aussi appelée le Jour du président, est toujours marquée par les autorités. Elle n’est pas fériée, bien que de nombreuses festivités soient organisées autour du souvenir du père de la nation. Une délégation dirigée par le secrétaire général du Parti communiste se rend à son mausolée pour y déposer des couronnes. En raison des risques liés à l’épidémie de Covid-19, aucune manifestation de masse n’a été programmée cette année.
Les festivités ont débuté il y a deux jours : un spectacle télévisé, un symposium sur « l'essence de la pensée, de la moralité de Hô Chi Minh », une exposition d'affiches de propagande… La province natale de l’ancien président, Nghê An, organise chaque année des festivités particulières pour le 19 mai. Cette année, elles sont plus modestes qu’à l’ordinaire.
Né en 1890, le jeune patriote Nguyên Tât Thành quittait en 1906 le quai Nhà Rông, à Saigon (Hô Chi Minh-Ville aujourd'hui), comme aide-cuisinier à bord du cargo Latouche Tréville, sous le nom de Ba, il naviguera durant deux ans, posera le pied à Boston et à New York avant de faire escale au Havre, à la veille de la Guerre de 1914-1918, pour se mettre au service d’une famille bourgeoise de Sainte-Adresse en qualité de jardinier. Son séjour en France lui permit de découvrir les idées communistes. Il a d’ailleurs participé au congrès de création, en 1920 à Tours, du Parti communiste français dont il a été un des premiers adhérents. Cela dit, le combat de sa vie sera l’indépendance de son pays. Très tôt, il s’est imposé comme un chef charismatique. Le Việt Minh, le mouvement indépendantiste vietnamien, est réputé avoir été fondé un 19 mai, jour anniversaire de son leader, en 1941.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2020
17 mai : Journée mondiale de lutte contre l'homophobie
Cette date commémore la décision de l’OMS, le 17 mai 1990, de ne plus considérer l'homosexualité comme une maladie mentale.
La Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie (IDAHOT : « International Day Against HOmophobia and Transphobia ») est célébrée tous les 17 mai. Cette date commémore la décision de l’OMS, le 17 mai 1990, de ne plus considérer l'homosexualité comme une maladie mentale.
Cette journée a pour but de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre l'homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie.
La journée est originaire du Québec. En 2003 la première journée nationale contre l’homophobie. Depuis la Fondation Émergence organise une campagne de sensibilisation chaque année. D'autres organismes ont repris cette journée . Depuis 2005, elle est célébrée dans une soixantaine d’États dans le monde.
Pour cette année, 2020, le mot d’orde est « rompre le silence » .
Aujourd’hui, les actes homosexuels sont encore passibles de peine de mort dans sept pays : Afghanistan, Arabie saoudite, Iran, Nord du Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen.
L'homosexualité reste punie d'emprisonnement (de quelques mois à la perpétuité), de sévices corporels, de déportation ou de travaux forcés dans une soixantaine de pays dont : Sénégal, Algérie, Bangladesh, Botswana, Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Émirats arabes unis, Éthiopie, Guyana, Jamaïque, Kenya, Libye, Malaisie, Maroc, Nigeria, Oman, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, Sri Lanka, Syrie, Tanzanie, Togo, Zambie, etc.
le site officiel : www.fondationemergence.org
L’hommage rendu aux derniers condamnés à morts français pour homosexualité, le 17 mai 2020, rue Montorgueil à Paris.
16 mai : les Rroms célèbrent leur résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Les Rroms commémorent le soulèvement du camp tsigane d’Auschwitz, le 16 mai 1944. Le souvenir de cet épisode longtemps oublié de l’histoire des camps nazis est à l’origine de la Journée de la résistance rromani.
Les Rroms commémorent le soulèvement du camp tsigane d’Auschwitz, le 16 mai 1944. Le souvenir de cet épisode longtemps oublié de l’histoire des camps nazis est à l’origine de la Journée de la résistance rromani (International Rromani Resistance Day). Cette année, la Fête de l’insurrection gitane qui devait avoir lieu à Saint-Denis, en région parisienne, n’aura pas lieu ; tout comme les manifestations prévues simultanément à Budapest, Prague, Rome, Madrid, Paris, Londres...
C’est dix-sept mois avant cette journée du 16 mai, que, sur ordre de Heinrich Himmler, le responsable des camps de la mort, les Rroms provenant de toute l’Europe centrale ont été transférés à Auschwitz-Birkenau. Un camp familial spécial - le Zigeunerlager (camp gitan) - a été mis en place où hommes, femmes, enfants et vieillards vivaient ensemble. Environ 23 000 Roms y ont été successivement détenus, parmi eux, environ 20 000 sont morts dans les chambres à gaz, souvent sans même être correctement enregistrés. Le médecin du camp était SS-Hauptsturmführer, le docteur Josef Mengele, le fameux « ange de la mort » et de nombreux détenus, en particulier des enfants, ont été utilisés dans d’horribles expériences pseudo-médicales.
Parmi les manifestations de la résistance des Rroms et Sintis dans les camps, un moment fort a été la révolte de la section B IIe du camp d'Auschwitz-Birkenau, le «camp de gitans». Le 16 mai 1944, lorsque les SS voulaient gazer les prisonniers sintis et roms qui y vivaient encore, ces derniers se sont armés de pierres et de divers outils. Lorsque les soldats allemands sont arrivés dans le camp, ils ont reçu des pierres, des tuyaux en fer, des panneaux de bois, du fil de fer barbelé qui avaient été ramassés dans la caserne. Les Rroms ont réussi à repousser la première attaque d’une centaine de soldats allemands arrivés tôt le matin, mais les assaillants se sont regroupés et ont lancé une nouvelle offensive sanglante. Les armes des Rroms n'étaient pas à la hauteur face aux canons allemands… Ce qui les a momentanément sauvés c’est que des trains transportant les remplaçants potentiels des Rroms sont arrivés pendant l'affrontement et les autorités allemandes craignaient que la révolte ne se propage à travers tout le camp d’Auschwitz-Birkenau. Si bien que le Lagerkommandant a annulé l'a dernière attaque et a retiré ses hommes.
Au cours des semaines suivantes, des mesures ont été prises pour garantir qu'un tel défi à l'autorité nazie ne puisse plus se reproduire. Un millier de jeunes Rroms valides ont été transférés à Buchenwald, en juillet, mille autres ont été transférés dans d’autres camps, tandis que des femmes ont été envoyées à Ravensbrück, ne laissant que la moitié des 6000 habitants d’origine du Zigeunerlager, principalement des personnes âgées, des faibles et des enfants. . Toutes ces personnes ont été assassinées et brûlées dans les incendies du crématoire le 2 août. Une fois de plus, elles ont résisté, mais leurs tentatives ont été vaines et le Zigeunerlager a été vidé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2020
7 mai : la Journée des mosquées en Bosnie
C’est la Journée des mosquées en Bosnie-Herzégovine, en souvenir de la destruction complète par les Serbes, en 1993, de la mosquée de Ferhat-pacha, chef-d’œuvre de l’art ottoman du XVIe siècle dans la ville de Banja Luka, une localité située dans une zone peuplée majoritairement de Serbes qui se sont institués une république fantoche, la Republika srpska. Depuis la mosquée a été reconstruite. Elle a été inaugurée le jour anniversaire de sa destruction, le 7 mai 2016. Connue sous le nom de Ferhadija, la mosquée a été rebâtie après que les architectes eurent réussi à récupérer environ les deux tiers de la pierre d'origine et à utiliser les plans établis lorsqu'un tremblement de terre l'avait endommagée dans les années 1960.
La mosquée a été détruite il y a 27 ans, au plus fort de la guerre civile yougoslave, lorsque des musulmans de Bosnie (Bosniaques), des Croates et d'autres non-Serbes ont été chassés de chez eux par les Serbes dans un but de nettoyage ethnique. Une douzaine d’autres mosquées de Banja Luka ont été détruites et n’ont pas été reconstruites. Le crime a fini par payer, il n'y a quasiment plus de musulmans dans la région.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2020
4 mai : May, the fourth
Le 4 mai est consacré Journée Star Wars par les fans de la saga. « May, the fourth » (le 4 mai, en anglais) se rapproche phonétiquement de la célèbre réplique « May the force be with you » (Que la force soit avec toi).
Le 4 mai a été consacré Journée Star Wars par les fans de la saga spatiale créée par George Lucas. « May, the fourth » (le 4 mai, en anglais) se rapproche phonétiquement du début de la célèbre réplique « May the force be with you » (Que la force soit avec toi). Ce jeu de mot, à l’origine de la célébration, daterait de 1979.
En fait, cette phrase n'a pas été inventée par les fans de Star Wars mais par les conservateurs britanniques. Elle a notamment été utilisée par le parti de Margaret Thatcher le lendemain de son élection du 4 mai 1979 qui la portait au pouvoir. À ce moment, une annonce a été publiée dans le London Evening News disant May the Fourth Be with You, Maggie. Congratulations.
Quoi qu’il en soit, la firme Disney a choisi la journée du 4 mai pour célébrer la série de films Star Wars et propose des animation thématiques ce jour-là, en virtuel, covid oblige.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2020
3 mai : au Mexique, on célèbre Jésus Malverde, le saint patron des narcos
Au Mexique, chaque 3 mai, on vénère Jésus Malverde, personnage probablement imaginaire, auquel les narco-trafiquants vouent un culte.
Au Mexique, le 3 mai, on vénère Jésus Malverde, un personnage né en 1870 et mort en 1909, probablement imaginaire mais auquel les narco-trafiquants vouent un culte. Pas seulement eux, le saint (non reconnu par le Vatican) est très populaire. En ces temps de pandémie et de disette pour les plus pauvres, des centaines de personnes font chaque jour la queue devant son principal sanctuaire du « Bandido Generoso » pour recevoir quelques vivres, offerts par… les narco-trafiquants locaux. Le principal de ce Robin des bois local se trouve à Culiacán (Sinaloa), mais il s’en est aussi créé un à Tijuana et dans d’autres villes.
Aujourd’hui, pour son anniversaire, on lui verse du whisky sur la tête, puis on le coiffe d'un chapeau de cow-boy, sur fond de musique stridente : au Mexique, on célèbre ainsi le 150e anniversaire de Jesus Malverde, considéré comme le "saint patron" des trafiquants de drogue. Comme chaque 3 mai, visiteurs (et pèlerins) lui rendent hommage par milliers.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mai 2020
Dans le sanctuaire de Culiacán
Malverse associé à la Santa Muerte à l’époque du Covid-19
Distribution de vivres aux plus démunis sous les hospices de Jésus Malverde et… des narcos locaux
2 mai : le Bhoutan célèbre le grand-père du roi, ainsi que le fondateur du pays
Le 2 mai est férié au Bouthan qui célèbre l’anniversaire de son troisième roi, Jigme Dorji Wangchuck, reconnu comme le père du Bhoutan moderne et la mort de Zhabdrung, un lama bouddhiste tibétain du XVIIe, qui a unifié le pays.
Le 2 mai est férié au Bhoutan qui célèbre l’anniversaire de son troisième roi, Jigme Dorji Wangchuck, né le 2 mai 1929. Druk Gyalpo (dragon roi) Jigme Dorji Wangchuck est perçu comme le père du Bhoutan moderne car il a ouvert le Bhoutan au monde extérieur et entamé la modernisation du royaume. Il a notamment aboli l’esclavage, resté légal jusqu’en… 1956. Il est vénéré pour avoir apporté une certaine modernité au royaume himalayen tout en préservant la culture bhoutanaise. Il a également initié des réformes qui ont conduit le Bhoutan à passer d’une monarchie absolue à un régime qui se rapproche d’une démocratie parlementaire. Il a gouverné le Bhoutan pendant vingt ans à partir de mars 1952 jusqu’à sa mort à l'âge de 43 ans d'une crise cardiaque en juillet 1972. C’est le grand-père du roi actuel, il aurait eu 91 ans aujourd’hui.
Le 2 mai est également célébré comme la Journée des enseignants au Bhoutan car c’est le troisième Druk Gyalpo (dragon roi) qui a établi un système éducatif moderne dans le pays.
Ce même jour, on commémore aussi l’anniversaire de la mort de Zhabdrung, un lama bouddhiste tibétain du XVIIe, qui a unifié le pays dans les années 1630. Shabdrung Ngawang Namgyal (1594-1651) est considéré comme le fondateur du Bhoutan.
Ce pays n’est pas tourné que vers le passé, le roi actuel, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, a annoncé une heureuse nouvelle sur son compte Instagram. Sa femme Jetsun Pema a donné naissance ce 19 mars à leur deuxième enfant au Palais de Lingkana. Mais pour l’heure, c’est la pandémie mondiale qui préoccupe le petit royaume, même si le pays est très peu touché. Dès le premier cas de coronavirus connu (un touriste américain), le 6 mars dernier, les frontières du pays ont été fermées aux visiteurs, les écoles ont été fermées dans toutes les zones fréquentées par les touristes. Quelques jours plus tard, la totalité des cinémas, salles de billard et autres lieux de divertissement du pays ont été fermés. Tous les rassemblements sont interdits. Les déplacements limités et la distanciation sociale rendue obligatoire. Les règles ont été peu à peu renforcées. À ce jour, ce pays d’ordinaire très peu ouvert aux visiteurs, reste totalement fermé. Cela dit, le bouclage des frontières terrestres reste difficile. Pour aller d’une ville à l’autre, il faut parfois passer par l’Inde.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mai 2020
Le roi Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, son épouse et son premier fils
29 avril : drôle de Golden Week cette année
La Golden Week, cette « semaine dorée » qui correspond à une série de quatre jours fériés répartis entre le 29 avril et le 6 mai : les écoles et les universités sont fermées, les entreprises tournent au ralenti et les Japonais partent en vacances… cette année, en raison de l’état d’urgence, prolongé jusqu’au 6 mai, pas de vacances loin de chez soi.
Chaque année, les Japonais attendent avec impatience la Golden Week (ゴールデンウィーク), cette « semaine dorée » qui correspond à une série de quatre jours fériés répartis entre le 29 avril et le 6 mai : les écoles et les universités sont fermées, les entreprises tournent au ralenti et les routes aussi bien que les gares sont encombrées car les Japonais en profitent pour prendre quatre, voire de sept jours de congés. C’est l’une des trois grandes périodes de vacances dans l’année au Japon avec la Fête de Obon (13 août) et le nouvel An.
Cette année, dans un contexte d'épidémie mondiale du nouveau coronavirus, les autorités recommandent aux Japonais de restreindre leurs déplacements au maximum et demandent à certains commerces de fermer temporairement. Contrairement à la France, aucune sanction n'est prévue pour ceux qui ne respecteraient pas ces recommandations. Le pays néanmoins s’est quasiment arrêté. Les réservations de billets du train Shinkansen et des trains dits "limited express", pour les vacances de la Golden Week, ont chuté de 90%. L’État d’urgence sera levé le 6 mai, au moment où se termine la Golden Week. Les vacances auront été passées confiné à la maison.
Le 29 avril, c’est le Jour de l’ère de Showa, ou Shōwa no hi (昭和の日) une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. Le jour est férié depuis 1985. C’est le premier de la Golden Week. Le 29 avril est l’anniversaire de l’empereur Hiro Hito, né en 1901, c’est l’un des grands criminels de la Seconde Guerre mondiale. Il fut épargné par les Américains qui l’ont laissé sur le trône dépouillé de ses pouvoirs. Chaque année, au Japon, des manifestants dénoncent cette célébration du personnage qui a mené le Japon et l’ensemble de l’extrême orient, au désastre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 avril 2020
manifestation anti Showa Day
26 avril : 60 ans d'indépendance mais toujours pas de démocratie au Togo
Le Togo fête le 60e anniversaire de son indépendance alors que le pays est menacé par le coronavirus mais la fête nationale du Togo est également perturbée par l’arrestation, il ya quelques jours, de Agbeyomè Kodjo, ancien premier ministre et candidat à la présidentielle. Le pays est toujours en attente de démocratie.
Le Togo fête le 60e anniversaire de son indépendance alors que le pays est menacé par le coronavirus (une centaine de cas, après plus d’un mois d’épidémie), même s’il est beaucoup moins touché que son voisin le Ghana. Beaucoup plus que par la pandémie, la fête nationale du Togo est avant tout perturbée par l’arrestation, il y a quelques jours, d’Agbeyomè Kodjo, ancien premier ministre et candidat à la présidentielle du 22 février dernier dont il conteste les résultats et revendique la victoire. Agbeyomè Kodjo a finalement été relâché vendredi soir, mais l’affaire divise profondément les Togolais.
C’est donc le président reconduit dans des conditions contestées, Faure Gnassingbé, qui procède à la réanimation de la flamme de l’indépendance ce dimanche 26 avril 2020 à 18 heures, en présence des présidents des Institutions de la République et des personnalités distinguées invitées à cette cérémonie ; et ceci dans le strict respect des mesures barrières prises par le gouvernement contre la propagation du Covid-19.
Après avoir refusé de s’unir au Ghana, le Togo est devenu indépendant le 27 avril 1960 et il a obtenu un siège à l'ONU en septembre de la même année. Cette ancienne colonie allemande avait été partagée en 1914 entre Français et Anglais. Le Togo anglais s’est fondu dans le Ghana en 1956, ce qu’a refusé le Togo français qui, lui, devenait la République autonome du Togo. En février 1958, la victoire du Comité de l'unité togolaise aux élections ouvrait la voie à une indépendance complète du pays, confirmée six mois plus tard par la levée de la tutelle du pays par l'ONU.
Sylvanus Olympio est élu président contre Nicolas Grunitzy, le candidat soutenu par la France, lors d'élections supervisées par l'ONU. En 1963, Olympio sera renversé et tué lors du premier coup d’État de l’histoire du continent africain qui mettra Grunitzy au pouvoir pour quatre ans, avant d’être lui-même, à son tour, renversé. En 1967, c’est le major Gnassingbé Eyadéma qui récupère le pouvoir, il impose sa dictature au Togo durant presque quatre décennies, de 1967 à 2005. Ensuite, c’est son fils, Faure Gnassingbé qui hérite du pouvoir et s’y maintient grâce à des élections successives à l’honnêteté douteuse
Le Togo célèbre 60 ans d’indépendance, mais pas de démocratie. Le 13 janvier dernier, la famille Gnassingbé fêtait ses 53 ans de règne sur le Togo. Récemment, Faure Gnassingbé a fait modifier la constitution laquelle limite désormais le nombre de mandats à deux, mais à partir de 2020 seulement. Bébé Gnass (son surnom) acceptera-t-il de céder le pouvoir à l’issu son cinquième mandat, en 2030 pour les 70 ans de l’indépendance ?
Compte tenu de la pandémie de coronavirus et des mesures sanitaires imposées, les grandes réjouissances populaires, des bals ou des manifestations sportives et le traditionnel défilé militaire ne seront pas organisés pour cet anniversaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 avril 2020
Le Monument de l'Indépendance a été construit en hommage à l'indépendance du Togo vis-à-vis de la France le 27 avril 1960. Il est l’œuvre de Georges Coustère, assisté de Djato Monsila et d’un tout jeune artiste togolais, Paul Ahyi. Il marque le paysage urbain de Lomé, la capitale.
24 avril : la date sacrée des Arméniens
C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Medz Yeghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne.
C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Medz Yeghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Sur ordre de Talaat Pacha, ils ont été déportés et, dans leur grande majorité, assassinés. Ainsi débutait un génocide qui allait emporter 1,5 million d’Arméniens. Les autorités turques reconnaissent quelques centaines de milliers de morts, dus au chaos engendré par la guerre, mais nient l’extermination délibérée d’une des composantes de la nation ottomane. Quelques intellectuels turcs ont déjà admis la réalité historique, mais le sujet reste officiellement tabou en Turquie. Aujourd’hui encore, plus d’un siècle après les faits, le grand architecte du génocide, Talaat Pacha est toujours célébré en héros national gratifié d’un mausolée en son honneur sur la colline de la liberté à Istanbul.
Le génocide arménien a été officiellement reconnu par les députés français, en 2001, et par les Allemands, en 2016, le Congrès américain a reconnu le génocide des Arméniens en 2019, quelques mois après que le président Macron a inscrit par décret, le 24 avril, au calendrier des cérémonies républicaines.
Traditionnellement, une manifestation rassemble à Istanbul quelques milliers de personnes devant le Musée d’arts turcs et islamiques, l’ancienne prison où les premiers raflés ont été détenus avant d’être déportés. À Erevan, où le jour est férié depuis 1988, d’ordinaire, une cérémonie à lieu devant la flamme du souvenir du Mémorial du génocide. À Paris, on a aussi coutume de procéder au ravivage de la flamme du soldat inconnu, place de l’Étoile. Un rassemblement se tient aussi place du Canada, devant la statue de Komitas. Des manifestations se déroulent à Marseille, Valence, Vienne, Lyon, Maison-Alfort... les villes où les survivants du génocide, débarqués en France à partir de 1922, se sont installés. Cette année, toutes ces cérémonies sont évidement, annulées en raison de l’épidémie.
À Erevan, d’habitude, une marche est organisée depuis le centre-ville jusqu’au Mémorial du génocide, mais pour des raisons évidentes face aux dangers de l’épidémie et alors que tout le pays reste sous état d’urgence et confinement, aucun rassemblement public n’aura lieu. le 23 avril, à 21 heures, les cloches des églises se mettent à sonner et les lumières de l’éclairage public de la ville comme dans les provinces sont toutes éteintes pour une durée de trois minutes. Chacun est encouragé à faire de même dans son foyer, et à allumer près des fenêtres les lampes de téléphones portables pour s’associer à ces minutes du souvenir. La célèbre chanson Ari im sokhak retentira alors et tous sont invités, l’événement étant retransmis en direct, à se tourner en direction du sommet du Mémorial.
Le 24 avril, à partir de 8 heures du matin, chacun peut envoyer un SMS en composant, depuis l’Arménie, le chiffre symbolique de 1915, et depuis l’étranger, le 0037433191500. Les noms de ceux qui envoient ces SMS seront projetés sur les colonnes du Mémorial afin de montrer la participation à l’hommage rendu aux victimes du génocide. À 10 heures, le Président arménien, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale et le Catholicos se rendront au Mémorial et la cérémonie d’hommage aux victimes se déroulera au son de la musique jouée en direct par le pianiste Hayk Melikyan. L’ensemble des commémorations seront retransmises en direct sur les chaînes de télévision et par Internet.
22 avril : c'est la Journée de la Terre, alors que la pandémie offre un répit à la planète
Pendant que nous sommes confinés, la nature reprend ses droits car la pollution a baissé partout de manière spectaculaire. Beau cadeaux à la planète pour le 50e anniversaire de la Fête de la Terre.
Pendant que nous sommes confinés, la nature reprend ses droits. Des sangliers dans les rues de Barcelone, un puma dans le centre de la capitale chilienne Santiago, des famille de canards en visite dans les rue de Paris, les poissons sont réapparus dans les eaux de Venise, les habitants du Népal voient à nouveau l’Everest car la pollution en Chine a baissé de manière spectaculaire, comme partout ailleurs… beau cadeau à la planète pour le 50e anniversaire de la Fête de la Terre. Lancée en 1970 par Gaylord Nelson, un sénateur américain réagissant à une marée noire qui dévasta la Californie en 1969, la Journée de la Terre (Earth Day) a été officialisée par l’ONU en 2009.
De nombreux artistes, soucieux de l'avenir de la planète, fêteront le 50ème anniversaire de la Journée de la Terre avec des concerts et des conférences diffusés en direct sur internet pendant trois jours, du 22 au 24 avril prochains. "Earth Day Live" sera diffusé en direct de 9h à 21h EST (15h à 3h du matin heure de Paris) du 22 au 24 avril sur le site officiel de l'événement ainsi que sur Facebook, YouTube, Twitter et Twitch.
L’accelaration de déforestation des régions tropicales enregistrés ces dernières décennies n’est pas sans conséquence avec l’apparition de nouveau virus. Les forêts tropicales, parce qu’elles sont particulièrement riches en biodiversité, sont aussi très riches en micro-organismes. La pandémie de coronavirus doit être l’occasion d’une prise de conscience.
D’ordinaire, cette fête de la Terre n’est marquée en France que par quelques manifestations locales dans des lieux voués à la protection de l’environnement. Dans certains pays, comme le Canada, elle rassemblent généralement plusieurs centaines de personnes. Cette année, ce ne sera pas le cas.
Le site officiel de la Journée de la Terre : www.earthday.org
Ne pas la confondre avec la Journée de la terre (sans majuscule) des Palestiniens, le 30 mars.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2020
19 avril : jour de mémoire pour la gauche colombienne
Il y a 50 ans jour pour jour, le général Gustavo Rojas Pinilla, se faisait voler sa victoire à la présidentielle en raison d’une fraude électorale massive organisée par les conservateurs… c’était le 19 avril 1970. Ces partisans formeront ensuite le mouvement de guérilla M-19 (Mouvement du 19 avril).
Le 19 avril est une date qui est dans toutes les têtes en Colombie, elle appartient l’histoire mouvementée de la gauche dans ce pays.
Il y a 50 ans jour pour jour, le général Gustavo Rojas Pinilla, se faisait voler sa victoire à la présidentielle en raison d’une fraude électorale massive organisée par les conservateurs. Le général Pinilla avait dirigé le pays de manière autoritaire dans les années 1950 mais il avait su, à l’époque, négocier avec les guérillas d’extrême gauche. En 1970, la gauche colombienne voyait en lui celui qui pouvait mettre un terme à la violence politique (de droite comme de gauche) endémique dans le pays. C’était le 19 avril 1970
Trois ans plus tard, un groupe de ses partisans formait le M19 (Movimiento 19 de Abril), un mouvement d'e guérilla urbaine dont le fait d’armes le plus tragique fut, en 1985, l’assaut du palais de Justice de Bogota où siège la Cour suprême colombienne, prenant plus de 300 personnes en otage. Le pouvoir refusant toute négociation, l’armée colombienne a donné l’assaut faisant une centaine de victimes (parmi les guérilleros, les otages, les juges).
Le M-19 a déposé officiellement les armes en 1990 pour devenir le parti Alianza Democrática M-19 (AD/M-19), les combattants ont été amnistiés et le parti a présenté son chef Carlos Pizarro Leongómez comme candidat à l'élection présidentielle de 1990, mais… il sera assassiné juste avant le scrutin.
Aujourd’hui, la grande majorité de ses partisans militent au sein du Pole démocratique alternatif (gauche) et jouent le jeu démocratique. L’un d’eux, Gustavo Petro est devenu maire de Bogota, puis candidat à la présidentielle en 2018. Au second tour, il a obtenu 42% des voix face au candidat de la droite Ivan Duque qui a été élu.
En revanche, une petite minorité, parmi la jeunesse, a repris les armes et se réclame toujours du M-19 (le Mouvement du 19 avril), c’est le JM-19 (Juventudes del Movimiento 19 de abril) qui infiltre les université et tente quelques coups d’éclat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 avril 2020
JM-19 : Juventudes del Movimiento 19 de abril (photo de 2019)
place Camilo Torres, du nom d’un prêtre guérilleros des années 1960
Jaime Bateman Cayón (1940-1983), chef et fondateur du M-19
18 avril : le Zimbabwé ne fêtera pas ses 40 ans
Le Zimbabwé devait fêter ce 18 avril ses 40 ans d’indépendance. Ce jour est férié, c’est Independence Day. Pour la première fois, les célébrations de la fête nationale devaient se dérouler hors d’Harare. L’épidémie de coronavirus en a décidé autrement… Indépendamment de cela, le pays ne va pas bien du tout.
Le Zimbabwé devait fêter ce 18 avril ses 40 ans d’indépendance. Ce jour est férié, c’est Independence Day. Pour la première fois, les célébrations de la fête nationale devaient se dérouler hors d’Harare. Bulawayo, la seconde ville du pays avait tout préparé et même réaménagé le stade Barbourfields pour l’occasion. Le 17 mars, le président Mnangagwa a annoncé que dans le cadre des mesures prises par le Zimbabwé pour freiner la propagation du coronavirus, les célébrations du jour de l'indépendance, entre autres événements nationaux, avaient été reportées pour contenir la transmission et la propagation du virus.
Le Covid-19 touche encore peu le Zimbabwé (un seul mort officiellement) mais le pays est durement affecté par une crise de la faim provoquée par le changement climatique et la mauvaise gestion du pays depuis l’indépendance en 1980. Le nombre total de personnes en situation d'insécurité alimentaire s'élève à 7,7 millions, soit plus de la moitié de la population. Plus de deux millions de personnes vivant dans la capitale, Harare, et dans sa grande agglomération comprenant les cités satellites de Chitungwiza, Epworth, Ruwa et Norton, ne disposent pas à leur domicile de l’eau courante pour boire, ni de services adéquats d’évacuation des ordures et des eaux usées. Des milliers de femmes et d’enfants d’âge scolaire peuvent passer huit à neuf heures et toute la nuit à faire la queue pour accéder à des points d’eau ou à des puits pour se procurer de l’eau dont la pureté n’est pas garantie. À cela s’ajoute le fait que certains quartiers de la ville n’ont pas l’électricité, ce qui rend le stockage de la nourriture plus difficile, et qu’il n’y a pas d’eau courante. Il faut souvent se déplacer pour s'approvisionner… difficile de concevoir un confinement efficace dans ces conditions.
Robert Mugabe, le héros de l’indépendance de 1980 qui a régné en maître absolu jusqu’à son renversement en 2017 (il est mort en septembre dernier, en exil), a laissé le pays dans un état désastreux que le nouveau président, Emmerson Mnangagwa, n’est pas encore parvenu à réformer. Même si elles n’avaient pas été annulées, pour cause de pandémie, les célébrations du 18 avril auraient eu un goût amers.
La fête nationale du Zimbabwe célèbre son indépendance obtenue, pour la seconde fois, du Royaume-Uni en 1980. Le pays s’était déjà proclamé indépendant le 11 novembre 1965 sous le nom de Rhodésie-du-Sud mais ça, c’est une autre histoire…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 avril 2020
Le président Emmerson Mnangagwa, ancien vice-président de Robert Mugabe