L’Almanach international

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1531, Mexique, Catholiques, 12 décembre Bruno Teissier 1531, Mexique, Catholiques, 12 décembre Bruno Teissier

12 décembre : à Mexico, le plus grand pèlerinage au monde, après le Hadj

C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe, dans les faubourgs de Mexico.

 

C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent chaque 12 décembre dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe (Nuestra Señora de Guadalupe), dans les faubourgs de Mexico, en dépit du covid. Ce serait le plus important pèlerinage annuel au monde après le Hadj des musulmans à La Mecque.

Protectrice de Mexico puis du Mexique, elle est devenue la patronne de toute l’Amérique latine. Sa basilique est le deuxième sanctuaire le plus visité au monde après Saint-Pierre de Rome. Elle se dresse à l’emplacement même où elle serait apparue, en 1531, à un jeune indigène, récemment baptisé. Depuis, on conserve précieusement et on vénère la tilma (le manteau) portée par le jeune homme ce jour-là et sur laquelle l’image de la vierge se serait mystérieusement imprimée. L’affluence est telle que trois tapis roulants sont nécessaires pour que chacun puisse rapidement apercevoir l’image sainte. Elle est la mère de tous les Mexicains, elle fait partie intégrante de leur identité nationale. Au point que pour confondre les immigrants clandestins centraméricains, la police avait l’habitude de leur demander la couleur de ses yeux. S’ils répondaient « bleu », ils étaient refoulés, car la Guadalupe est une métisse, à l’image des Mexicains qui la surnomme la Morena (la brune).

À Los Angeles, en Californie, on célèbre ce 490e anniversaire de l'apparition de la Vierge à Saint Juan Diego à Tepeyac dès ce 11 décembre au soir par de grandes festivités dans tous les quartiers latinos.

À Lourdes, en France, un sanctuaire dédié à Notre-Dame de Guadalupe a été inauguré en 2011. Il abrite l’image de la vierge mexicaine arrivée officiellement en 1966. Ce 11 décembre une messe y a été dite à 12h00.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2021

Mise à jour 13 décembre 2022 : En cette fin de semaine, onze millions de pèlerins mexicains et latino-américains étaient présents dans les rues de la capitale, selon les chiffres officiels, environ 5 millions ont visité le sanctuaire le 12 décembre. Le pèlerinage a retrouvé son cours normal après une annulation en 2020 et des restrictions en 2021 pour raisons sanitaires.

 
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1862, Mexique, 5 mai, Victoire militaire Bruno Teissier 1862, Mexique, 5 mai, Victoire militaire Bruno Teissier

5 mai : une victoire sur les Français devenue une fête nationale mexicaine

El Cinco de Mayo est une fête très populaire au Mexi­que, ainsi qu’en Californie, en Arizona... où ce jour fait figure de fête nationale de la communauté mexicain…

 

El Cinco de Mayo est une fête populaire au Mexi­que, mais surtout en Californie, en Arizona… où ce jour fait figure de fête nationale de la communauté mexicaine, à l’image de la Saint Patrick pour les Irlandais (17 mars). Il commémore la victoire de Puebla (1862), où les forces mexicaines du général Ignacio Zaragoza ont pu repousser un corps expéditionnaire français, deux fois plus nombreux et bien décidé à pousser l’offensive jusqu’à la capitale pour obliger le gouvernement mexicain à payer ses dettes. Au Mexique, en particulier dans l’État de Puebla, les écoliers et étudiants ont un jour de congé ; une reconstitution de la bataille est organisée à Puebla, suivi d’un défilé coloré, ont lieu dans les rues de cette ville (la quatrième du Mexique).

Au Mexique, le nom officiel de cette festivité est « Día de la Batalla de Puebla » (« Le jour de la bataille de Puebla »). C’est aux États-Unis surtout que l’on parle du Cinco de Mayo. À Los Angeles, une grande parade se déroule sur Olvera street… Le succès populaire du Cinco de Mayo aux États-Unis est dû aux étudiants chicanos de la fin des années soixante. Les membres de l’organisation MEChA en Californie cherchaient un jour de fête cultivant leurs origines, mexicaines pour la plupart. Le 16 septembre (fête nationale du Mexique) était trop tôt dans l’année scolaire pour que les étudiants puissent s’organiser. Le mois de mai est beaucoup propice à ce genre d’événement.

Tout cela pour célébrer une victoire purement symbolique, puisque Zaragoza gagna la bataille mais perdit la guerre. Les Français prendront Mexico en 1864 et garderont le pouvoir jusqu’au retrait de leurs troupes du Mexique en 1866. C’est pour cela que ces festivités sont peu prisées des autorités mexicaines, hormis dans l’État de Puebla, théâtre de la bataille.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2021

 
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1810, Mexique, 15 septembre, indépendance Bruno Teissier 1810, Mexique, 15 septembre, indépendance Bruno Teissier

15 septembre : le cri de l'indépendance du Mexique

Le rituel est immuable, ce soir à la nuit tombée, le président du Mexique apparaîtra au balcon, brandissant le drapeau national, d’une autre main il sonnera la cloche située au dessus de lui. Il pourra alors lancer le cri de l’indépendance (el grito)…

 

Le rituel est immuable, ce soir vers 23 h., le président du Mexique apparaîtra au balcon, brandissant le drapeau national, d’une autre main il sonnera la cloche située au dessus de lui. Il pourra alors lancer le cri de l’indépendance (el grito), en hommage au père Miguel Hidalgo, qui, en 1810, avait enclenché la révolte contre l’occupant espagnol du fin fond de sa province du Morales.

D’ordinaire, la place du Zocalo, au centre de Mexico, est noire de monde, des stands vendent de la nourriture mais cette année pour éviter la propagation de la covid 19, la principale place du centre de Mexico sera fermée au public. La cérémonie sera retransmise à la télévision à partir de 22h.

Les festivités se poursuivront demain à 10h., 16 septembre, qui est fériée au Mexique, avec un défilé militaire dans la capitale, lui aussi sans spectateur. C’est le Jour de l’indépendance.

À 21h00 (heure du centre du Mexique) ce 15 septembre, Carlos Rivera donnera un concert acoustique du théâtre Xicohténcatl à Tlaxcala. On pourra le suivre via les comptes Twitter et Facebook de @Tlaxcala_TV, ainsi que via le profil Facebook du gouvernement de l'État de Tlaxcala.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 septembre 2021

 
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La cérémonie de 2019

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1919, Mexique, 10 avril, révolution Bruno Teissier 1919, Mexique, 10 avril, révolution Bruno Teissier

10 avril : viva Zapata ! Le Mexique rend hommage à son héros

Il y a 100 ans, l’un des héros de la révolution mexicaine était assassiné : Emiliano Zapata. Il s’est juste battu toute sa vie pour que les terres confisquées par les grands propriétaires soient restituées aux petits paysans, de sa région d’origine, le Morelos. S’il est toujours un héros révolutionnaire, le Mexique en a fait un mythe.

 

Il y a 100 ans, l’un des héros de la révolution mexicaine était assassiné : Emiliano Zapata. Le 10 avril 1919, celui-ci tombait dans un piège tendu par un tueur à gages mandaté par le président Carrenza. Il fut abattu à bout portant et son cadavre exhibé à Cuautla petite localité de l’État du Morelos.  On raconte que son cheval blanc a réussi à s'échapper, qu’il court encore dans les montagnes où les paysans l'aperçoivent parfois.

Zapata n’a pas lutté pour de grands idéaux révolutionnaires, mais il s’est battu toute sa vie pour que les terres confisquées par les grands propriétaires soient restituées aux petits paysans, les péones, de sa région d’origine, le Morelos. Lui-même était fils de petits propriétaires d’origine indienne. Aujourd’hui, il continue de symboliser la lutte des paysans mexicains.

Bien après sa mort, les gouvernements ont construit un mythe, un Zapata dont l’image a été totalement lissée effaçant les différences qu'il avait avec Madero et même Carranza, le commanditaire de son assassinat. Chaque 10 avril le Mexique officiel mets tous les drapeaux en berne en hommage au grand homme. En 1979, le président José López Portillo avait même tenté d'exhumer ses restes et de les faire déposer au monument à la Révolution à Mexico. Mais, il en a été empêché par la famille.

Le combat d’Emiliano Zapata n’a pas été vain, la constitution mexicaine de 1917 porte sa marque dans l'article 27 relatif à la réforme agraire. Même si, en 1993, le gouvernement de Carlos Salinas de Gortari a vidé de son sens cet article fondamental en matière agraire. Pas étonnant alors que le 1er janvier 1994, au cri de « ¡Ya Basta ! », surgisse dans le Chiapas, un nouveau mouvement, l’EZLN (Ejército Zapatista de Liberación Nacional), se référant au Zapata des origines. Ce mouvement néo zapatiste, personnalisé par la figure, devenue elle aussi mythique, du sous-comandant Marcos, le révolutionnaire au passe-montagne, a montré que le problème de la répartitions des terres et des richesses au Mexique demeurait un sujet brûlant et que le combat de Zapata restait d’actualité. Aujourd’hui, les Zapatistes du Chiapas sont toujours actifs même si la presse internationale les a un peu oubliés.

Depuis le 1er décembre 2018, le Mexique a, pour la première fois, un président de gauche, Andrés Manuel López Obrador, dit AMLO, qui entend bien honorer, lui aussi, la figure de Zapata. 

L’année 2019 a été placée par l’assemblée des députés sous le patronage de saint Zapata.  Il y aura des médailles commémoratives émises par la Banque du Mexique, une expo de photo dans le métro de Mexico à la station « Zapata », une billet de la loterie nationale à son nom, une série télévise raconte sa vie au grand public… Un colloque réunira des experts les 8 et 9 avril à Cuautla, la ville où il repose. Le mythe n’a pas fini d’être exploité.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2019

 
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