L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
19 novembre : la Russie célèbre son artillerie
L’artillerie russe a fonctionné à plein régime ces derniers jours pour piloter l’Ukraine. Est-ce pour préparer la Journée des forces de missiles et de l'artillerie, une manifestation héritée de l’URSS dont la Russie a récupéré tous les symboles ?
L’artillerie russe a fonctionné à plein régime ces derniers jours pour piloter l’Ukraine. Mais, c’est un hasard du calendrier si cette journée officielle coïncide avec le 1000e jour de la violente offensive de Moscou contre Kiev. C’est sans doute aussi un hasard du calendrier si le président américain vient finalement de céder à une demande faite par Kiev depuis des mois : pouvoir utiliser les missiles ATACMS, qui peuvent atteindre une cible à près de 300 kilomètres. L’objectif est de repousser la contre-attaque russe, appuyée par des soldats nord-coréens, dans la région russe de Koursk, conquise en août. Missiles et artillerie jouent toujours un rôle déterminant dans les conflits anachroniques tels que celui que Moscou a engagé contre Kiev en 2022.
Cette Journée des forces de missiles et de l'artillerie (День ракетных войск и артиллерии) a été héritée de l’URSS dont la Russie a récupéré tous les symboles. La date de cette fête très martiale a été choisie en référence au 19 novembre 1942, jour où l'Armée rouge avait lancé sa contre-attaque (l’opération Uranus) lors de la bataille de Stalingrad contre les Allemands. L'artillerie de soviétique avait été décisive dans sa réussite. Cette fête instaurée en 1944, porte son nom actuel depuis 1964.
Chaque année, le 19 novembre, à Moscou, se déroule une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs et de couronnes sur la Tombe du Soldat inconnu. La veille de la fête, il est également de coutume que les vétérans et les chefs militaires des forces de missiles et de l'artillerie viennent déposer des fleurs et des couronnes devant les urnes funéraires des maréchaux en chef de l'artillerie Nikolaï Voronov et Mitrofan Nedelin près du mur du Kremlin.
La Biélorussie, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan ont conservé la date du 19 novembre. En revanche le Kazakhstan, pour marquer sa distance avec Moscou, l’a déplacé au 4 octobre et l’Ukraine au 4 décembre pour la même raison.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2024
« Artillerie - Dieu de la guerre ! » affirme ce timbre soviétique émis en 1945
18 novembre : l’Ukraine encourage les sergents de son armée
Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre, les Ukrainiens honorent les sergents, maillons essentiels de leurs forces armées. Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement.
Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre les Ukrainiens célèbrent la Journée du sergent des forces armées (День сержанта Вооруженных Сил Украины). Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement, l’Ukraine doit motiver ses troupes et le sergent qui est en contact direct avec les soldats, certains peu expérimentés, en est un élément essentiel.
Cette fête a été instituée en 2019, par le président ukrainien Petro Porochenko pour honorer la diligence, la responsabilité et le professionnalisme des sergents et contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Leur courage et leur héroïsme dans la lutte pour la liberté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine est une donnée majeure dans les circonstances actuelles.
« C'est le jour des sergents et des contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Des sergents et des contremaîtres fiables sont toujours un soutien pour les commandants et une aide pour les soldats et les marins. Plus de 150 000 sergents et contremaîtres servent désormais dans nos forces armées. Ils contrôlent directement les soldats et mènent les guerriers au combat. Ils augmentent la motivation, enseignent aux soldats et maintiennent le moral. Lorsqu’on peut faire confiance aux sergents et aux sergents, l’armée est invincible. Je remercie chaque sergent, chaque sergent-major qui se soucie des soldats et de l'Ukraine, qui obtient les résultats nécessaires pour ses unités et pour l'État tout entier. » extrait d’un discours du président Zélensky, le 18 novembre 2023.
Par ailleurs, l’Ukraine célèbre aussi une Journée des défenseur(se)s de l'Ukraine, autrefois fêtée le 14 octobre et déplacée récemment au 1er octobre, ainsi, bien sûr, qu’une Journée des forces armées ukrainiennes, chaque 6 décembre. De leur côté, les Russes célébrerons demain, 19 novembre, leur artillerie, une journée héritée de l’URSS et que les Ukrainiens marquent le 4 décembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2024
17 novembre : la journée du militantisme péroniste
Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé de 17 ans. L’ancienne président Cristina Kirchner en profite pour faire sa rentrée politique et s’imposer comme le leader de l’opposition.
Voilà Cristina Kirchner repartie en campagne. Elle vient tout juste d’être élue à la présidence du Parti justicialiste (péroniste), elle prendra ses fonctions ce 17 novembre, jour où par tradition on célèbre la Journée du militantisme péroniste (Día de la Militancia peronista). L’ancienne présidente qui vient d’être condamnée à six ans de prison et à l’interdiction perpétuelle d’exercer des fonctions publiques – elle a fait appel –, entame ce dimanche une tournée du pays afin de faire face à la montée en puissance de son filleul politique, le gouverneur de Buenos Aires Axel Kicillof, son ancien ministre de l’Économie, étoile montante du péronisme. Un événement est prévu ce jour à Buenos Aires, Kicillof n’est pas invité.
Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme péroniste en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé par le coup d'État de septembre 1955. Après plus de 17 ans de bannissement, il est revenu brièvement en Argentine, le 17 novembre 1972, après y avoir été autorisé, mais le 5 février 1973, la dictature le chasse à nouveau du pays.
L’interdiction a définitivement expiré le 25 mai 1973 avec l’avènement du gouvernement démocratique de Héctor J. Cámpora, au cours duquel Perón a pu se réinstaller définitivement en Argentine (le 20 juin 1973) et se porter candidat à la présidence de la république aux élections du 23 septembre 1973. Il triomphera avec le soutien de 62% des électeurs. Mais, il mourra quelques mois plus tard alors qu'il exerçait le pouvoir, le 1er juillet 1974.
Pendant l’exil de Perón des graffitis sur les murs et les tracts avec le slogan « Combattez et revenez » n'ont jamais cessé, même dans les années les plus sombres de la dictature. Le retour de Juan Domingo Perón en Argentine après 17 ans et 52 jours d'exil a tenu en haleine des centaines de milliers de militants. Son retour, le 17 novembre 1972, fut le réveil d'un long cauchemar, un événement qui transforma en réalité un espoir qui fut pendant des années la raison de vivre d'une majorité de militants péronistes qui l’attendaient comme un sauveur. Ce 17 novembre 2024 est une occasion pour les péronistes de relever la tête après leur défaite électorale de 2023, mais aujourd’hui ils ne peuvent compter sur une homme (ou une femme) providentiel(le) en exil pour les sauver des folies du président Javier Milei. Ce dernier va peut-être précipiter l’Argentine dans l’abîme, mais il faut néanmoins se souvenir que le décrochage du pays a débuté à l’époque du président Perón et certaines de ses décisions populistes n’y furent certainement pas étrangères.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 novembre 2024
Le jour du retour de Perón a été immortalisé par une photographie où l'on voit l'ancien président qui salue, en compagnie du secrétaire général de la CGT, José Ignacio Rucci, qui tient un parapluie sous la forte pluie de ce jour-là.
Un défilé du 17 novembre
16 novembre : l’anniversaire de La Havane
Chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane autour d’un très vieil arbre. Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana.
Tout le monde connaît, à La Havane, ce vieil arbre, un fromager (ou ceiba), très vénéré par les habitants pour ses supposés pouvoirs magiques. Le 15 novembre, à minuit, selon la tradition, il convient d’en faire trois fois le tour en formulant le même nombre de vœux. Il est même conseillé, tout en touchant le tronc, de laisser tomber une petite pièce de monnaie par terre à chaque fois.
Le 16 novembre 1519, c'est à l'ombre d'un fromager, peut-être celui-ci, qu'avaient été organisés la première messe et le premier conseil municipal de San Cristobal de La Havane. Depuis, chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane (aniversario de la habana). Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe (Día de San Cristóbal) car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana. En 2019, pour le 500e anniversaire, la fête avait duré plusieurs jours, on avait même invité le roi d’Espagne, car Cuba a été une colonie espagnole jusqu’en 1898.
Cette année, alors que la capitale cubaine a été touchée par le passage de l'ouragan Rafael et que l’électricité n’a pas encore été rétablie dans tous les quartiers, la fête aura lieu tout de même. À partir de 16h, l'Harmonie nationale va se produire dans la Calle Madera, sur la Plaza de Armas, sous la direction du maestro Igor Corcuera. À 20h aura lieu au Templete, la traditionnelle cérémonie de retour à Ceiba, suivie à 21h d'un gala en l'honneur du 505e anniversaire de la fondation de la ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2024
Le soir du 15 novembre (Photo Rolando Pujol)
Le Templete de La Havane et son ceiba
16 novembre : le dictateur tadjik célèbre ses 30 ans de pouvoir absolu
Emomali Rahmon est arrivé au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile. Il dirige le Tadjikistan d’une main de fer et sa famille contrôle tous les rouages politiques et économiques du pays. Cette kleptocratie est un modèle pour Poutine qui voit dans le dictateur tadjik, un des rares soutiens en Asie centrale.
Emomali Rahmon est arrivée au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile qui a suivi l’éclatement de l’URSS. Cet apparatchik, issu des rangs du Parti communiste, s’était imposé au pouvoir en écrasant les partis islamiques. Ce qui lui permet aujourd’hui de se prévaloir du rôle de rempart face aux talibans qui dirige l’Afghanistan, le voisin méridional du pays. Il dirige depuis 28 ans d’une main de fer un petit pays de 9,5 millions d’habitants, très divisé sur le plan ethnique et religieux. Toute vie politique est interdite au Tadjikistan, on n’y tolère aucune opposition, ce qui a permis à Emomali Rahmon de remporter sans problème cinq élections présidentielles. Aujourd’hui, il se targue d’être le président le plus ancien de toutes les ex-républiques soviétiques.
Depuis 2015, le président Emomali Rahmon porte le titre de « fondateur de la paix et de l’unité nationale, leader de la nation ». En 2016, la Journée du président (Рузи Эмомали Рахмон) a été rajoutée à la liste des fêtes officielles du pays pour honorer celui qui porte aussi le titre de « héros du Tadjikistan ». Jour férié, le 16 novembre demeure toutefois un jour ouvrable dans le secteur privé.
Né en 1952, Emomali Rahmon a aujourd’hui 70 ans et son successeur désigné comme président de la république du Tadjikistan, n’est autre que son propre fils Rustam Emomalii, le maire la capitale, Douchambe. Le dictateur contrôle avec sa famille les principales entreprises du pays, et en particulier la plus grande banque… On comprend que Vladimir Poutine, ait choisi le Tadjikistan pour sa première visite officielle à l’étranger depuis qu’il a lancé sa guerre en Ukraine. Cette kleptocratie d’Asie centrale est l’un de ses rares soutiens.
Un article de l'Almanach international, 16 novembre 2024
15 novembre : le Brésil célèbre son régime républicain
Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil.
Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts ont lieu dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil depuis 1949 sous le nom de Jour de la proclamation de la République (Dia da Proclamação da República).
Cette fête nationale brésilienne est l’anniversaire du coup d’État du 15 novembre 1889 qui a renversé la monarchie. Deux jours plus tard, l’empereur Pedro II et sa famille, chassés du Brésil, s’embarquaient pour Lisbonne. Ils avaient perdu leurs derniers soutiens, l’Église catholique et les grands propriétaires caféiculteurs qui s’estimaient lésés par l’abolition de l’esclavage (le 13 mai 1888). Quant à l’armée qui sortait de la guerre avec le Paraguay, elle se considérait mal récompensée. C’est elle qui va renverser le régime en place depuis 1822.
L'événement a eu lieu à Rio de Janeiro, alors capitale de l'Empire du Brésil, lorsqu'un groupe de soldats de l'armée brésilienne, dirigé par le maréchal Manuel Deodoro da Fonseca, a déposé l’empereur et établi un gouvernement républicain provisoire. Avec la proclamation de la République, le maréchal Deodoro da Fonseca est aussitôt devenu le premier président du Brésil. L'organisation de la république sera conforté par la promulgation d'une nouvelle Constitution qui s’inspirait du fédéralisme nord-américain et du positivisme français. Le texte change également le nom du pays, qui devient désormais « États-Unis du Brésil ». Ce n'est qu'en 1968 que le Brésil acquiert son nom actuel de République fédérative du Brésil.
Durant cette période, le Brésil a vu naître des symboles, comme l'hymne au drapeau et le drapeau national, lui-même figure des éléments caractéristiques de la pensée positiviste qui a inspiré les militaires putschistes. Les mots écrits sur la bande centrale qui recouvre le cercle bleu du drapeau national , « ordre et progrès » est une devise positiviste qui estime que le progrès social ne peut reposer que sur l'ordre et la discipline, aussi bien de la part des individus que de l’ensemble de la société. Une doctrine qui découle de la sociologie d’Auguste Comte, un penseur français qui a longtemps été vénéré au Brésil au point que des temples lui sont dédiés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 novembre 2024
Le drapeau brésilien, institué le 19 novembre 1889
Proclamation de la République , 1893, huile sur toile de Benedito Calixto (1853-1927).
14 novembre : l'Inde célèbre ses enfants
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est célébré comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci avait beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est fêté comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci a beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L’habitude avait été prise dès les années 1940 de célébrer publique l’anniversaire de Jawaharlal Nehru (né le 14 novembre 1889) mais ce n'est qu'en 1954 que cette Journée des enfants a été célébrée pour la première fois. Plus de 50 000 écoliers avaient alors assisté aux célébrations au Stade national de Delhi. En 1957, le 14 novembre a été officiellement déclaré Journée des enfants en Inde par un décret gouvernemental spécial, sans en faire un jour férié.
Nehru n’est pas vraiment célébré comme un modèle par le gouvernement actuel de l’Inde et son leader, Narendra Modi, est justement arrivé au pouvoir en gagnant les élections contre les héritiers de Nehru, mais cette coutume est restée très vivante dans les écoles où l’on organise un certain nombre d’animations souvent avec la participation des parents. « The children of today will make the India of tomorrow. The way we bring them up will determine the future of the contry » affirmait-il. Régulièrement, toutefois, des députés du BJP (le parti de Modi) demande à ce que la journée des enfants change de date.
Le pays serait toutefois bien inspiré de se préoccuper de l’avenir de ses enfants : depuis plusieurs jours, le nord de l’Inde suffoque sous une vague de pollution sans précédent. La concentration de microparticules PM2,5 – les plus dangereuses car elles se diffusent directement dans le sang – a atteint jusqu’à 60 fois le seuil toléré par l’OMS. Les écoles ont donc été fermées toute la fin de la semaine.
Dans le reste du monde, c’est le 20 novembre, avec plus ou moins de conviction selon les pays, que les enfants sont célébrés, mais aussi le 1er juin, avec leurs parents.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
13 novembre : la Journée mondiale de la gentillesse
Le 13 novembre est une date funeste en France depuis 2015. C’est pourtant à l’échelle mondiale la journée mondiale de la gentillesse. Être gentil tous les jours et le célébrer une fois par an, c’est l’objectif de cette journée créée à l’initiative du World kindness Movement, né à Singapour en 2000.
Le 13 novembre est une date funeste en France depuis 2015. Pourtant, c’est à l’échelle mondiale, la Journée mondiale de la gentillesse (World Kindness Day). Être gentil tous les jours et le célébrer une fois par an, c’est l’objectif de cette journée créée à l’initiative du World kindness Movement (WKM), né à Singapour en 2000.
À l'origine de cette journée, il y a un mouvement qui a débuté au Japon dans les années 1960, le Small Kindness Movement of Japan, dont l’objectif était de remettre à l'honneur la gentillesse, le fait de prendre soin des autres et de le manifester par de petites attentions. Une trentaine de pays participent actuellement au World Kindness Movement : les États-Unis, l'Australie, le Canada, l'Inde, la Chine, la France et bien d'autres.
En France, la date a été déplacée au 3 novembre, mais sans le moindre écho puisque, de fait, elle n’est plus internationale. Ceci en raison de la commémoration des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan qui ont fait 90 morts et des dizaines de blessés graves à Paris. Pourtant, les deux célébrations ne sont pas contradictoires, bien au contraire : altruisme, solidarité, humanité, empathie devraient inspirer cette journée de deuil.
De plus, il semblerait qu’être gentil dégage des ondes positives et favorise une meilleure santé, une raison de plus de ne pas attendre pour s’y mettre !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2024
12 novembre : le massacre de Dili au Timor oriental
Le Timor oriental commémore l'un des jours les plus sanglants de son histoire récente, un épisode majeur de sa lutte pour l’indépendance.
Chaque 12 novembre, le Timor oriental célèbre la Journée nationale de la jeunesse (Dia Nacional da Juventude), un jour férié qui commémore un terrible massacre opéré par l’armée indonésienne à l’époque où elle occupait le pays.
On est en 1991, l’Indonésie alors dirigée par le dictateur Suharto, occupait l’ancienne colonie portugaise depuis 1975. Régulièrement, elle devait affronter des mouvements de résistance, réprimés dans la violence. Sebastião Gomes, un militant indépendantiste, vient d’être capturé et exécuté par l’armée. Le 12 novembre 1991, une foule assiste à ses funérailles à Dili, dans l’église Motael, et se dirige ensuite vers le cimetière de Santa Cruz. Sur la route des militants brandissent des drapeaux, la procession rassemble des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, formant la plus importante manifestation indépendantiste depuis 1975. 200 soldats indonésiens ont surgi et ont tiré sur la foule tuant quelque 250 Timorais. Le massacre a été filmé par deux journalistes américains et un présentateur de télévision britannique. Il a ensuite été diffusé à la télévision britannique et a provoqué une vague d'indignation dans le monde entier.
Le massacre de Santa Cruz est commémoré le 12 novembre au Timor oriental comme l'un des jours les plus sanglants de l'histoire du pays et comme marquant un tournant dans le regard de la communauté internationale sur la question timoraise. L’Indonésie ne lâchera toutefois le Timor oriental qu’en 2002, le 20 mai.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2024
Une reconstitution du massacre de Santa Cruz en novembre 1998 (photo : Mark Rhomberg/ETAN)
11 novembre : l’indépendance de l’Angola
Le 11 novembre 1975, le MPLA proclamait l'indépendance de l'Angola, mettant fin à plus de quatre siècles de d’occupation portugaise et à 14 ans d’une guerre d’indépendance qui avait débuté en 1961. Mais ce ne fut pas pour autant la fin de la guerre…
Le 11 novembre 1975, à minuit, à Luanda, Agostinho Neto, du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), proclamait l'indépendance de l'Angola. Il mettait fin à plus de quatre siècles de d’occupation portugaise et 14 ans d’une guerre d’indépendance qui avait débuté le 4 février 1961.
L’Angola indépendant fêtera donc ses 50 ans l’an prochain. Les célébrations de cinquantenaire commencent dès aujourd’hui, 11 novembre 2024, jour férié appelé Jour de l’indépendance (Dia da Independência nacional). Le point culminant des cérémonies se déroule en présence du président angolais, João Lourenço, sur la place de la République, où se trouve le Mémorial António Agostinho Neto. Les célébrations se poursuivront jusqu'en décembre 2025.
« Angola 50 ans : Préserver et valoriser les acquis, construire un avenir meilleur », telle est la devise centrale de ces treize mois et demi de festivités.
Le 11 novembre 1975, une guerre de libération se terminait , mais l'indépendance a été proclamée le même 11 novembre par trois mouvements différents : le MPLA (Mouvement populaire pour la libération de l'Angola) à Luanda ; le FNLA (Front national pour la libération de l'Angola) à Ambriz, soutenu par le Zaïre, et l’UNITA (Indépendance totale de l'Angola) à Huambo. Cependant, seule la proclamation du MPLA (soutenue par les Soviétiques et les Cubains) a été reconnue par la communauté internationale mais son installation au pouvoir n’a pas été acceptée par les formations concurrentes qui n’ont pas baissé les armes, en particulier l’UNITA soutenue à la fois par les Américains et les Chinois. Il faudra attendre encore 27 ans pour qu’elles se taisent vraiment, le 4 avril 2002 précisément.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2024
Timbre poste émis pour le 1er anniversaire de l’indépendance, en 1976
10 novembre : l’anniversaire du corps américain des marines
Les États-Unis célèbrent aujourd’hui le 249e anniversaire de son corps d’armée le plus prestigieux : le corps des Marines, qui est la force de projection rapide de la diplomatie états-unienne. Les marines sont présents dans tous les conflits pour le meilleur ou pour le pire.
Les «États-Unis célèbrent aujourd’hui le 249e anniversaire de son corps d’armée le plus prestigieux : le corps des Marines (United States Marine Corps birthday). Il s’agit de la force de projection rapide des États-Unis, présente dans tous les conflits pour le meilleur ou pour le pire.
Cet anniversaire est médiatisé depuis un siècle, le premier bal, pour l’occasion, a été organisé en 1925 et depuis 1956, on procède jour-là, une cérémonie de découpe de gâteau, transmise en direct à la télévision. Traditionnellement, la première part du gâteau est remise au Marine le plus âgé présent, qui la transmet au plus jeune. Les festivités comprennent aussi des événements sportifs et des simulations de batailles.
Le 10 novembre 1775, le deuxième Congrès continental promulgua le décret qui créait les Marines continentaux. Cependant, les Marines continentaux furent dissous lorsque la guerre d'indépendance américaine prit fin en 1783. Le Corps des Marines fut rétabli par le président John Adams le 11 juillet 1798. L'anniversaire officiel du Corps des Marines des États-Unis était à l'origine célébré le 11 juillet sans grande pompe ni faste. C’est en 1921, qu’il fut décidé de faire du 10 novembre le jour de fête officiel du Corps des Marines (USMC).
Ce corps, capable de combattre à la fois en mer et à terre, est indépendant de la Marine américaine dont le Navy Day est célébré le 27 octobre. En dépit de son appellation, ses interventions sont principalement terrestre. C’est le bras armée de la diplomatie américaine, au nom de ce qui est perçu comme des intérêts américains. Une de leur premières missions fut un raid contre Tripoli, en Libye, en 1812.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2024
Le fameux gâteau dont la découpe est médiatisée chaque 10 novembre (photo Bryce Muhlenberg)
8 novembre : la Journée mondiale de l’urbanisme
Cette Journée mondiale de l’urbanisme fête aujourd’hui ses 75 ans. Elle a lieu chaque année le 8 novembre, les urbanistes et les collectivités du monde entier se réunissent pour célébrer la manière dont un bon urbanisme améliore la vie des gens et profite à la société dans son ensemble, en créant des lieux où il fait bon vivre, travailler et se divertir.
Après le récent drame de Valence en Espagne, réfléchir à l’urbanisme pour faire face aux nouveaux défis climatiques devient une nécessité, d’autant que la part de la population urbaine s’accroît chaque année, notamment en Afrique où beaucoup de villes ont grandi trop vite sans aménagements adéquats pour faire face à l’explosion démographique de certains pays.
D'ici à 2030, on estime que 60 % de la population vivra dans des zones urbaines, et que 60 % des citadins auront moins de 18 ans. Malgré les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable, les villes, en particulier dans les pays du Sud, restent confrontées à la pauvreté, aux inégalités et à la dégradation de l'environnement, d'où la nécessité d'une action urgente.
Cette Journée mondiale de l’urbanisme lancée en 1949, par le professeur Carlos Maria della Paolera de l'Université de Buenos Aires, fête aujourd’hui ses 75 ans. Elle a lieu chaque année le 8 novembre, les urbanistes et les collectivités du monde entier se réunissent pour célébrer la manière dont un bon urbanisme améliore la vie des gens et profite à la société dans son ensemble, en créant des lieux où il fait bon vivre, travailler et se divertir.
Cette Journée de l’urbanisme ne doit pas être confondue avec la Journée mondiale des villes, proposée par l’ONU chaque 31 octobre, et qui avait pour thème cette année « Les jeunes acteurs du changement climatique : Catalyser l'action locale pour la durabilité urbaine », vise à mettre en évidence le rôle crucial des gouvernements locaux et des jeunes pour relever les défis climatiques urbains.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2024
7 novembre : l’anniversaire de Nestor Makhno
L’anniversaire du début de la révolution d’Octobre n’est plus fêté ni en Russie ni en Ukraine. Mais, le 7 novembre est aussi l’anniversaire d’un héros ukrainien oublié, Nestor Makhno, dont la mémoire n’a été cultivée que par les milieux libertaires occidentaux, en particulier à Paris où il est mort il y a 90 ans.
Jadis, le 7 novembre on célébrait l’anniversaire du début de la révolution d’Octobre (c’est à dire, le jour de la prise du Palais d'hiver par les bolcheviks, le 25 octobre 1917 selon le calendrier Julien, 7 novembre pour notre calendrier). Il était fêté avec de grandes parades sur la Place Rouge… Depuis 2004, le jour n’est plus férié ni en Russie (remplacé par le 4 novembre) ni en Ukraine.
Discrètement, un héros ukrainien a été sorti de l’oubli après la chute de l’URSS et surtout depuis 2022, avec la tentative russe n’anéantir le pays. Il s’agit de Nestor Makhno, un paysan ukrainien qui s’était enthousiasmé de la révolution d’Octobre et qui avait rassemblé une armée de volontaires pour repousser l’occupant austro-allemand et lutter avec les bolcheviks contre les troupes restées fidèles au tsar. Ces deux dangers écartés, les bolcheviks se sont retournés contre Makhno et ses troupes et ont fini par anéantir l’État ukrainien indépendant et anarchiste qu’il avait créé à l’est de l’Ukraine, autour d’Houliaïpole son village natal. Il est aujourd’hui sur la ligne de front entre Russes et Ukrainiens dans l’épuisante guerre déclenchée par Poutine.
Le territoire qu’il contrôlait avec son armée, la Makhnovchtchina, rassemblait quelque deux millions et demi d’habitants. Après une redistribution des terres des koulaks, il fonctionnait sous forme d’une série de communes libres, selon la démocratie directe prônée par les anarchistes. On était loin du modèle que mettait en place Lénine et Trotski. Si bien que ce dernier va lever une armée pour y mettre un terme. Cet État ukrainien libertaire fondé en 1919, disparaît en 1921. Makhno devra s’exiler à Paris et cette éphémère Ukraine libre sera effacée de la mémoire de l’URSS. L’expression de son souvenir sera interdite à l’époque soviétique et son nom oublié à l’est de l’Europe. Seuls, les anarchistes occidentaux, en particulier les libertaires anticommunistes de Mai 68, vont maintenir sa mémoire vivante.
Chaque 7 novembre, jour de son anniversaire (День народження Нестора Махна), il est usage de se recueillir devant la case 6685 du colombarium cimetière du Père Lachaise, pour déposer des fleurs ou boire une bière à son souvenir. Chaque année, à cette date, sa dernière demeure est visitée par des anarchistes de toutes origines et des membres de l’extrême gauche (au moins ceux qui ne sont pas pro-russes). Nestor Makhno est né le 7 novembre 1888 à Houliaïpole (« le champ de la liberté », en ukrainien) où sa maison natale en partie détruite par des bombardements russes, avait été transformée en musée.
En affirmant l’indépendance, après la chute de l’URSS, les nationalistes ukrainiens avaient plutôt cultivé des figures comme Simon Petlioura qui avait lui aussi combattu pour une Ukraine indépendance entre 1918 et 1921, mais discrédités par ses exactions antisémites, ou encore ou Stepan Bandera, qui a collaboré avec les nazis. Makhno, trop libertaire, trop antisystème pour un pays qui sortait tout juste du totalitarisme restait l’oublié de la mémoire nationale. Une première commémoration de Nestor Makhno a toutefois eu lieu dans son pays natal le 7 novembre 1998, à l'occasion du 110e anniversaire de sa naissance. Son nom sera cité en 2013 sur Maidan où son arrière-petit-fils est venu réciter des poèmes. Ici et là, des statue à son effigie sont installées…
Mais, c’est l’attaque russe du 24 février 2022 qui a vraiment réveillé sa mémoire. Lui aussi avait levé des bataillons qui ont combattu une armée venue de Moscou. En 2022, plusieurs bataillons ukrainiens levés en hâte pour défendre Kiyv ont pris son nom. Leurs drapeaux noirs flottent aujourd’hui sur la ligne de front et sur les réseaux sociaux ukrainiens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2024
6 novembre : le Jour de la constitution tadjike
La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon était élu président. Trois décennies plus tard, il est encore à la tête du pays. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.
La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon, au pouvoir depuis déjà deux ans était élu président. Le 6 novembre 1999, puis là la même date en 2006 et 2013, il sera réélu.
Le 22 mai 2016, un référendum national a approuvé un certain nombre de modifications de la constitution du pays. L'un des principaux changements a levé la limite des mandats présidentiels, permettant ainsi à Rahmon de rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le souhaite. En 2020, il est donc réélu. Évidemment aucun de ces scrutins successifs ne s’est déroulé dans des conditions démocratiques. Ce 6 novembre 2024, Emomali Rahmon est toujours au pouvoir. Le dictateur, âgé aujourd’hui de 72 ans, sera sans doute son propre successeur le 6 novembre 2025. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.
Ce Jour de la constitution (Рӯзи Конститутсия) est l’occasion de manifestations culturelles organisées par le pouvoir, le port des costumes traditionnels tadjik est obligatoire (loi d’août 2017). Les autorités y sont strictement attachées dans ce pays, le Tadjikistan, où le port du hidjab et autres vêtements islamistes, est prohibé et les tenues trop occidentales très mal vues.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2024
Image de propagande célébrant les 30 ans de la constitution tadjike
5 novembre : la mémoire de la lutte non violente des Maoris de Nouvelle-Zélande
En Nouvelle-Zélande, la tradition de la Guy Fawkes Night est en concurrence avec la mémoire maorie qui, le 5 novembre, commémore la destruction de la localité de Parihaka en 1881 par les troupes coloniales. Les Maoris militent aujourd’hui pour l’instauration, à cette date d'un jour férié, un Parihaka Day qui serait aussi une célébration de la non-violence.
En Nouvelle-Zélande, la tradition de la Guy Fawkes Night est en concurrence avec la mémoire maorie qui, chaque 5 novembre, commémore la destruction de la localité de Parihaka en 1881 par les troupes coloniales. Les Maoris militent aujourd’hui pour l’instauration, à cette date d'un jour férié, un Parihaka Day qui serait aussi une célébration de la non-violence.
En Nouvelle Zélande, la communauté autochtone n’a pas été anéantie dans les mêmes proportions qu’en Australie. Les Maoris représentent aujourd’hui 15% de la population du pays et se penchent aujourd’hui sur leur histoire. Les exactions ont été nombreuses lors de la conquête du pays par les Européens, on ne peut pas les commémorer toutes, mais ce fait-là est très emblématique.
Au cours des années 1860, des milliers de Maoris se sont retrouvés sans terre du fait des confiscations par les autorités coloniales. En 1866, menés par Te Witi, un chef maori qui avait déjà fait parler de lui, quelques centaines d’entre eux s’installent sur des terres qui étaient promises à la colonisation. Le village de Parihaka est fondé. Il est situé dans la région de Taranaki. La communauté s’organise et, en dépit des interdictions, laboure systématiquement les terres en vue de les cultiver. Lassés des guerres qui ont fait beaucoup de victimes au cours des années précédentes, les habitants de Parihaka opposent une résistance résolument non violente. C’est ainsi que l’a voulu leur guide, Te Wiki qui dans ses enseignements, mêle la spiritualité maorie à la rhétorique du christianisme apprise auprès des missionnaires. Par de simple sit-in, les habitants de Parihaka obtiennent certains succès, jusqu’à empêcher la construction de routes. Ce lieu de résistance passive attire l’admiration et le soutien de Maoris de tout le pays, notamment sous forme de livraison de nourriture.
Finalement, les autorités anglaises exaspérées font envoyer la troupe. 1600 cavaliers débarquent le matin du 5 novembre 1881 dans ce village de 2000 habitants. Ils sont accueillis par des villageois assis sur le sol, et une chorale d’enfants menée par un vieil homme. Les chefs du village, ainsi qu’une partie des hommes, seront arrêtés et emprisonnés, sans jugement. Le village est pillé et presque entièrement détruit, des femmes sont violées. La population est éparpillée sans nourriture dans la région. Aucun journaliste n’a été autorisé à assister au méfait. Te Whiti est déporté pour sédition dans l’île du sud jusqu’en 1883. Mais son enseignement demeure. Ici et là, des labours vont continuer, la résistance non violente va s’imposer au fils des années comme mode de protestation des Maoris, un demi-siècle avant que les Indiens ne fassent de même pour chasser les Anglais de l’Inde.
L’événement, oublié aujourd’hui (sauf par les Maoris) avait fait du bruit dans la presse anglaise de l’époque, qui pendant des années a relaté le mode de résistance des Maoris de Nouvelle-Zélande. Le Mahatma Gandhi s’en serait inspiré pour forger sa politique de désobéissance civile contre les Anglais. Martin Luther King et Rosa Parks sont également les héritiers de Te Witi o Rongomai.
Depuis quelques années, à l’approche du 5 novembre, des associations maories organisent des manifestations, font circuler des pétitions pour que soit abandonnée la tradition de la Guy Fawkes Night, la célébration anachronique et surtout infondée dans le Pacifique Sud, d’un événement survenu au XVIIe siècle, à l’autre bout du monde. D’autant plus que ce morceaux de mémoire britannique à laquelle reste attachés beaucoup de Néo-Zélandais, occulte une autre date célébrée discrètement par les Maoris et qu’ils aimeraient voir partager par la nation tout entière : l’anniversaire de la destruction de Parihaka, le 5 novembre 1881. Cette date est connue sous le nom de « Te Rā o te Pāhua » ou « Jour du pillage ».
Ce qui reste de Parihaka, aujourd’hui : trois maraes (espace communautaire maori) et les tombes de Te Witi et de Tohu Kākahi, les guides spirituels de la communauté. Chaque 5 et 6 novembre, un hommage leur est rendu. Ainsi que le 18 et 19 de chaque mois (Te Witi est mort le 18 novembre 1907). Chaque année un festival international de la paix s’y déroule. Le 24 octobre 2019, les excuses officielles ont été prononcées et un projet de loi de réconciliation (Te Pire Haeata ki Parihaka) ont finalement été adoptées. Chris Finlayson, ministre des négociations du Traité de Waitangi et procureur général de Nouvelle-Zélande, a reconnu, au nom de la Couronne, que les événement qui se sont déroulés à Parihaka, il a 138 ans, étaient « parmi les plus honteux de l’histoire de notre pays ».
#Parihakaday est le hashtag qui sert à exprimer son soutien à l’instauration d’un jour férié le 5 novembre, ou au moins d’une commémoration officielle ce jour-là.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 novembre 2024
4 novembre : la Journée de l’unité du peuple russe, faute de celle des Slaves
Cette journée, tout en commémorant la libération de Moscou de l'occupation polonaise, en 1612, invite à penser que la Russie doit constamment se défendre face aux ennemis qui l’entourent et la menacent. Ce jour férié qui entretien cette paranoïa collective a aussi été instauré par Vladimir Poutine pour remplacer le 7 novembre.
Chaque épisode de la longue histoire russe est bon pour cultiver le sentiment que le pays doit constamment se défendre contre des ennemis menaçant son intégrité. Aujourd’hui, c'est la Journée de l’unité du peuple (День народного единства), un jour férié qui commémore la libération de Moscou en 1612 et en même temps entretien une paranoïa collective propice au maintient au pouvoir de Poutine et son régime.
Instaurée en 2005 par Vladimir Poutine, cette journée a aussi pour but de renforcer l’identité nationale et de remplacer le jour férié du 7 novembre qui célébrait autrefois la révolution russe de 1917. Aujourd’hui, il faut également montrer qu’en dépit de l’enlisement de son armée en Ukraine et de l’affaissement économique et moral du pays, la Russie est toujours debout, n’en déplaise au monde entier.
Cette journée patriotique est avant tout un évènement culturel. Dans toutes les villes de Russie, ainsi que dans la Crimée occupée, le 4 novembre est une journée fériée permettant au peuple russe de profiter de spectacles, de visiter gratuitement les musées. À Moscou, c’est la traditionnelle Nuit des Arts, consacrée à l'Année du patrimoine culturel des peuples de Russie. Au total, plus de 160 événements dédiés à la fête ont lieu dans la capitale du 3 au 6 novembre.
Le 4 novembre 1612 (22 octobre selon le calendrier de l’époque) est une date connue de tous les écoliers. Ce jour-là, Moscou a été libéré de l’occupation polonaise par une milice populaire, dirigée par le chef de Nizhny Novgorod, Kouzma Minin et le prince de Novgorod, Dmitry Pozharsky. Après avoir chassé les Polonais du pays, les États généraux (Zemski Sobor) se sont réunis et, quelques semaines plus tard, vont élire Michel Romanov, tsar de toutes les Russies dont les descendants régneront sur le pays jusqu’en 1917.
Selon la légende, la milice russe serait entrée à Moscou, emportant avec elle l'icône de Kazan de la Mère de Dieu. Plus tard, en 1649, le tsar Alexei Mikhailovich fera du 4 novembre (22 octobre selon le calendrier julien) une fête religieuse et nationale, célébrée par l'Église orthodoxe russe et dédiée à Notre-Dame de Kazan, dont l'image est liée à la libération de la Patrie de l'envahisseur étranger. Selon cette tradition, des processions religieuses sont également organisées le 4 novembre.
Enfin, avant que Poutine n’en fasse une célébration nationale, cette journée du 4 novembre avait été, au fil des années, récupérée par tout ce que la Russie compte de partis ultranationalistes et xénophobes, de skinheads et autres néo-fascistes russes, qui y ont vu une occasion d'exprimer en toute légalité leurs idées extrémistes. Le mouvement a connu son apogée en 2011 avant d’être régulé par le régime policier de Poutine par crainte de débordements. Plusieurs organisations participantes ont été interdites. Une partie des militants est rentrée dans le rang, une autre entretien la flamme extrémiste et contestataire mais beaucoup plus discrètement. Cette année, la fameuse Marche russe (Русский марш) du 4 novembre a lieu à Kazan. L’extrême droite russe entend conserver ce rendez-vous du 4 novembre. Le site des organisateurs.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 novembre 2024
La "Marche russe" à Moscou en 2008 (photo Dimitriy)
Le drapeau noir, jaune et blanc, le symbole principal de la « Marche russe ». Ce drapeau qui a été celui de l’Empire russe dans la deuxième moitié du XIXe siècle puis, plus tard, adopté par le Parti fasciste russe (en exil), est aujourd’hui celui des courants les plus nationalistes.
3 novembre : la Saint-Hubert, rendez-vous des chasseurs et sonneurs
Hubert est un saint vénéré par les catholiques le 3 novembre, particulièrement populaire en Belgique, au Luxembourg, en Moselle, en Rhénanie… mais aussi en France, où, dans les milieux traditionalistes, notamment ceux cultivent la chasse à courre, la messe de saint Hubert est une tradition chaque automne.
Le 3 novembre, jour de la Saint-Hubert, rendez-vous dans la basilique Saint-Hubert, à Saint-Hubert, ville de Belgique située au cœur du massif des Ardennes, une ville qui porte, depuis 1991, le titre de « Capitale européenne de la chasse et de la nature ». À 11h, c’est la grand-messe sonnée par la formation musicale Royal Forêt Saint-Hubert et les trompes de chasses internationales venues de toute l'Europe. L'art musical des sonneurs de trompe a été reconnu en 2020 comme patrimoine culturel immatériel par l’Unesco.
À l’issue de la messe, vers 12h15, on procède à la bénédiction des animaux, en particulier des chiens de chasse de la race Saint-Hubert. C’est ici, bien sûr, qu’est née cette race que certains font remonter à l’époque d’Hubert, le saint patron des chasseurs. Une autre bénédiction de chiens a également lieu le même jour à Tervuren, une ville de Flandre, proche de Bruxelles où est mort Hubert en l’an 727. Ce jeune aristocrate, chasseur impénitent aurait vu apparaître une croix entre les bois d’un cerf qu’il poursuivait jusqu’à l’épuisement. Selon la légende, le cerf en se retournant, l’aurait interpellé et sermonné. Hubert aurait alors tout abandonné pour se consacrer à la religion. Il fera carrière et sera nommé évêque de Maastricht dont, il est le saint patron, ainsi que celui de la ville de Liège, avec saint Lambert.
Saint Hubert est particulièrement populaire en Belgique, au Luxembourg, en Moselle, en Rhénanie… où il est considéré comme le patron des forestiers, des bûcherons et de tous ceux qui, modestement, vivent de la nature. La ville de Saint-Hubert est aussi l’aboutissement de pèlerinage en provenance de plusieurs localités de la région. C’était, disait-on, un moyen de se prémunir de la rage et, en cas d’infection, d’en guérir. Le pèlerinage de Lendersdorf (en Allemagne) ou le « grand pèlerinage des Allemands » se déroule chaque année depuis 1720, suite à un vœu formulé afin d’obtenir la cessation d’une épidémie de rage. Les pèlerins parcourent ainsi 320 kilomètres en huit jours.
France, dans les milieux traditionalistes, notamment ceux cultivent la chasse à courre, la messe de saint Hubert est une tradition chaque automne mais elle peut avoir lieu à des dates variables. À Chartres, cette année, elle a été dite dans le 26 octobre, dans la cathédrale, animé par le Rallye Saint Hubert de Chartres. La cathédrale Notre-Dame a Paris en organisait également une chaque année. Déplacée depuis trois ans en l’église Saint-Roch où la prochaine est programmée le 18 novembre 2024 à l’invitation des jeunes pros et étudiants chasseurs, les jeunes sonneurs et veneurs d’Ile-de-France. Les fanfares de cette traditionnelle messe de la Saint-Hubert seront interprétées par les jeunes sonneurs de Paris.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 novembre 2024
Sonneries de cors à Bareldonk Berlare (photo Marc Vandersmissen)
2 novembre : l'île Maurice se souvient de l'arrivée des Indiens
Ce jour férié commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs indiens le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.
Ce jour férié du 2 novembre commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs engagés (Arrival of indentured laborers) le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.
Le 1er février 1835, l'esclavage est aboli à Maurice. Cela allait engendrer une demande de main-d'œuvre de remplacement dans les plantations. La solution était d'utiliser des travailleurs sous contrat. La condition des ouvriers agricoles n’était pas pour autant améliorée, mais une fois leur contrat terminé ils étaient libres et se sont établis dans l’île. Anticipant la fin de l’esclavage, les Anglais ont fait venir les premiers coolies (c’est ainsi qu’ils les appelaient) dès 1834. Ainsi, entre 1834 et 1920, quelque 700 000 d'immigrants sous contrat (ouvriers et leurs familles) sont arrivés à Maurice, dont 97 % en provenance des Indes britanniques. Certains sont arrivés comme commerçants, hommes d’affaires ou marchands, mais la majorité n’étaient que de simples travailleurs.
Si bien qu’aujourd’hui, environ les deux tiers de la population de Maurice ont des racines indiennes (les trois quarts sont hindous, un quart est musulman). À partir de six ans, tous les enfants mauriciens doivent apprendre une troisième langue à l'école (outre le français et l’anglais obligatoires), les langues les plus choisies sont l’hindi, l’ourdou (pour les musulmans), le tamoul, le marathi… La plupart des fêtes hindoues sont des jours fériés à Maurice. L'influence indienne se fait sentir dans la culture, la cuisine et les arts…
Cet état de fait n’est pas spécifique à Maurice, les Indiens sont également nombreux à la Réunion, sur la côte orientale de l’Afrique, à Singapour, en Malaisie… Mais seules Maurice, Guyana et Trinité-et-Tobago ont un jour férié célébrant l’arrivée des Indiens. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.
Les migrants débarquaient dans un dépôt situé dans le port de Port Louis, où ils passaient deux jours. Construit en 1849, il a été classé monument national en 1989, sous le nom d’Apravasi Ghat. Depuis 2006, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. C’est aujourd’hui un musée mémorial de l’arrivée des Indiens à Maurice. Chaque 2 novembre des cérémonies s’y déroulent.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2024
œuvre de l'artiste mauricien Raouf Oderuth, représentant les premiers ouvriers indiens voyant l'île depuis un navire en 1834
Visuel mural du Apravasi Ghat
1er novembre : Pondichéry commémore sa libération
Le Jour de la libération de Pondichéry est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Cette année, il célèbre le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l'Inde indépendante.
Le Jour de la libération de Pondichéry (பாண்டிச்சேரி விடுதலை நாள்) est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Il célèbre cette année le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l’Inde indépendante.
En 1947, l'Inde obtient son indépendance. L'année suivante, les gouvernements indien et français signent un accord qui donne aux habitants de l’Inde française le droit de choisir leur avenir politique et le statut de leur territoire. En 1954, les membres du conseil municipal ont voté en faveur du rattachement à l'Inde (170 voix pour et 7 voix contre).
À l'issue de négociations, les gouvernements indien et français sont convenus, le 24 octobre 1954, que les possessions françaises en Inde seraient transférées à l’Union indienne. Pondichéry, mais aussi Karaikal, Mahé et Yanam ont rejoint de facto l’Inde le 1er novembre 1954 , fusionnant avec le territoire de l’Union de Pondichéry. Deux jours plus tôt, le 30 octobre 1954, les autorités françaises s’étaient rassemblées devant la statue de l’ancien gouverneur Joseph François Dupleix, pour fleurir sa statue, lui rendre hommage avant de monter à bord du navire et dire au revoir à ce territoire occupé depuis 1673.
Le 1er novembre 1954, le drapeau français a été abaissé et le drapeau national indien a été hissé sur la maison du gouverneur de Pondichéry. Il fallu toutefois attendre le 16 août 1962 que le Parlement français ratifie le transfert de ce territoire à l’Inde. De 1963 à 2013, le Jour de la libération de Pondichéry avait été fêté à cette date, pour finalement revenir au 1er novembre, à partir de 2014, car cette date a un plus grande signification historique.
La cérémonie du Jour de l'Indépendance se déroule traditionnellement sur Beach Road. Devant la statue de Gandhi, le représentant du gouvernement indien – il n’y a plus de ministre-président à Pondichéry – hisse le drapeau national et salue le cortège des policiers et des élèves qui défile.
Environ 10 000 Français vivent aujourd’hui à Pondichéry, descendants pour la plupart des personnes qui y vivaient en 1954 et qui avait opté pour conserver la nationalité française. Dans quelques jours, sans que ce soit un jour férié, on y célèbrera le 11-Novembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2024
31 octobre : la Journée de la mer Noire
La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire, en particulier de son écosystème marin aujourd’hui menacé par la guerre déclenchée par la Russie.
La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire. Mais la préoccupation écologique a du laisser place à un souci de sécurité en raison de la guerre déclenchée par un des signataires, la Russie dont l’objectif géopolitique était de faire de cette mer un lac russe. La bataille de la mer Noire a été gagnée par l’Ukraine grâce au blocage des détroits par la Turquie inquiète de l’évolution de la situation. Cette dernière ainsi que la Bulgarie et la Roumanie ont signé un accord pour lutter conjointement contre les mines marines dérivantes. On est loin des préoccupations à l’origine de cette journée du 31 octobre qui était l’occasion de se pencher sur l’état des écosystèmes marins de la mer Noire.
Le 21 avril 1992, les représentants des pays riverains de la mer Noire, de la Turquie, de l'Ukraine, de la Russie, de la Bulgarie et de la Roumanie se sont réunis à Bucarest pour signer la Convention sur la protection de la mer Noire contre la pollution. Le 31 octobre 1996, les États membres de la convention ont signé le Plan d'action stratégique de la mer Noire, qui est devenu la base de la protection de la mer contre la pollution. C’est la date de signature de ce plan qui est célébré chaque année avec des résultats bien médiocres compte tenu de la situation. Depuis février 2022, la guerre a gravement perturbé les écosystèmes de cette mer fermée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2024