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2004, Cambodge, couronnement, monarchie, 29 octobre Bruno Teissier 2004, Cambodge, couronnement, monarchie, 29 octobre Bruno Teissier

29 octobre : la fête du couronnement du roi du Cambodge

 

Il y a 20 ans, le 29 octobre 2004, Norodom Sihamoni montait sur le trône du royaume du Cambodge, suite à l’abication de son père, Norodom Sihanouk, pour raison de santé. Le Jour du couronnement du roi Norodom Sihamoni (ព្រះរាជពិធីឡើងគ្រងរាជ្យរបស់ព្រះបាទនរោត្តម សីហមុនី) est célébré chaque année dans tout le pays. Cette fête est marquée par des défilés colorés, des événements culturels, des feux d'artifice et d'autres événements et activités festifs. À cette occasion, les fonctionnaires, les employés d'institutions privées et les élèves sont autorisés à prendre un jour de congé. C’est un jour férié.

Le roi du Cambodge est Sa Majesté Samdech Preah Boromneath Norodom Sihamoni, bouddhiste et de langue khmère. Il est le fils du roi Norodom Sihanouk et de la reine Norodom Monineath Sihanouk. Son élection comme nouveau roi a eu lieu après que son père, le prince Norodom Sihanouk, a annoncé son abdication le 7 octobre 2004.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2024

 
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1939, Brésil, 28 octobre Bruno Teissier 1939, Brésil, 28 octobre Bruno Teissier

28 octobre : le Brésil célèbre ses fonctionnaires

 

Au Brésil, cest aujourd’hui la Journée du fonctionnaire (Dia do Servidor Público), cette journée leur est accordée chaque année pour en faire un week-end de trois jours.

Cette date a été instaurée sous le gouvernement de Getúlio Vargas en 1943.  Le choix de cette date est lié à une loi importante dans l'histoire de la fonction publique brésilienne. Il s'agit du décret-loi n° 1 713 du 28 octobre 1939, par lequel le gouvernement Vargas a réglementé le fonctionnement de la fonction publique brésilienne.

Cette année, le 28 octobre tombe un lundi, mais quand la Journée des fonctionnaires tombe en milieu de semaine, certains États la décalent au lundi ou au vendredi le plus proche.

Au brésil, il existe aussi une Journée du fonctionnaire municipal qui est célébrée chaque 20 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 octobre 2024

Mise à jour 2025 : la journée a été déplacée au 27 octobre dans de nombreux États ou au 31 octobre dans quelques-uns comme Rio de Janeiro ou l’Algagoas. Certains, comme le Mato Grosso ou le Roraima ont maintenu la date du 28 qui est cette année un mardi.

 
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Grèce, 1940, Seconde Guerre mondiale, 28 octobre Bruno Teissier Grèce, 1940, Seconde Guerre mondiale, 28 octobre Bruno Teissier

28 octobre : le jour où les Grecs ont dit « non »

Ce jour est jour férié en Grèce et à Chypre en référence au “ Non ” des Grecs face à l’ultimatum de Mussolini en 1940. L’évènement est commémoré chaque année par des défilés de soldats et d’étudiants.

 

Il y a treize ans, le 28 octobre 2011, les Grecs défilaient dans les rues pour dire « non » à l’austérité imposée par la gestion européenne de leur dette publique. Le slogan était tout trouvé, les sentiments anti-européens étaient toujours prêts à resurgir en cette période très humiliante pour le pays. En réalité, cette fête très patriotique fait référence à un événement beaucoup plus ancien. 

En 1940, le 28 octobre à 4 heures du matin, Rome demandait au président Metaxas de permettre à l’armée italienne de disposer du territoire grec dans le cadre de la stratégie de l’Axe. Metaxas opposa à Mussolini un « non » catégorique. C’est ce sursaut patriotique, face à un pays plus puissant, que la Grèce commémore aujourd’hui par un jour férié, le Jour du Non (Επέτειος του « 'Οχι »). 

Cet ultimatum a été présenté à Metaxas par l'ambassadeur d'Italie en Grèce. En réalité, le président grec ne lui aurait pas répondu par un simple “non” mais par cette phrase, prononcée en français : « Alors, c'est la guerre ! »

À ce moment-là, Metaxas avait exprimé le sentiment populaire grec, le refus de la soumission. Ce refus a été transmis à la presse grecque de l'époque avec le mot « 'Οχι » (non). Le mot « NON » a figuré pour la première fois comme titre dans l'article du journal Hellenic Future de N. P. Efstratiou le 30 octobre 1940.

L'ultimatum stipulait que l'attaque débuterait à 6 heures du matin. À cinq heures et demie du matin, la guerre gréco-italienne commença par une invasion surprise.

L’histoire ne s’arrête pas là. Les Grecs ont si bien résisté face à l’offensive italienne que les Allemands ont dû prêter main-forte aux Italiens. Si bien que Hitler a dû retarder de deux mois son offensive contre la Russie. Deux mois face au « général hiver », ça ne pardonne pas. L’enlisement allemand face à la Russie a marqué le tournant de la guerre. Comme quoi, un petit “non” très déterminé…

Il est à noter que la Grèce est le seul pays au monde qui ne célèbre pas sa libération mais son entrée en guerre. Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la guerre civile a éclaté, de fait le pays est resté en état de guerre. C’est la raison pour laquelle le 28 octobre a été érigé en fête nationale et non le 12 octobre (jour de la libération d’Athènes en 1944) ou le 18 octobre suivant, jour où Georges Papandreou a hissé le drapeau national sur l'Acropole. Ni même le 30 octobre 1944, date retrait des nazis de Thessalonique. Quant à la date du 8 ou 9 mai 1945, elle n’a guère de sens dans un pays qui était  libéré de l’occupation nazie depuis octobre 1944.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 octobre 2024

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

27 octobre : la journée noire du Cachemire selon le Pakistan

La Journée noire du Cachemire, jour de deuil et de protestation, correspond à l’anniversaire l’entrée officielle des troupes indiennes au Cachemire, après le traité signé par le maharadjah Hari Singh, en 1947.

 

La Journée noire du Cachemire (Kashmir Black Day) correspond à l’anniversaire de l’entrée officielle des troupes indiennes au Cachemire, après le traité signé par le maharaja Hari Singh, en 1947.

Pour Islamabad, c’est un jour de deuil et de protestation contre ce qu’il considère comme une occupation illégale du Cachemire par l’Inde. Chaque 27 octobre, des discours sont prononcés, des manifestations ont lieu au Pakistan et dans les régions pakistanaises du Cachemire, dites Cachemire libre (Azad Kashmir). Pour répondre au Pakistan, l’Inde a instauré une Journée noire du Jammu-et-Cachemire, chaque 22 octobre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 octobre 2024

 
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2023, indépendance, Savoie, 27 octobre Bruno Teissier 2023, indépendance, Savoie, 27 octobre Bruno Teissier

27 octobre : une poignée de Savoisiens fêtent l’indépendance de la Savoie

Une poignée d’activistes fête aujourd’hui, par un repas festif organisé à La Muraz, l’anniversaire d’une déclaration d’indépendance de la Savoie. Le mouvement régionaliste Sabaudia s’est toutefois désolidarisé de cette initiative aux accents populistes et complotistes.

 

Le 27 octobre 2023, un groupuscule savoyard indépendantiste avait proclamé l’indépendance de la Savoie, demandant le retrait immédiat  de « tous ses services administratifs et tous ses agents en exercice dans notre État de Savoie ». S’appuyant sur une lecture erronée du droit international, il affirme que le traité de Turin de 1860, par lequel le Piémont cède la Savoie et le Comté de Nice à la France, serait caduc. D’ailleurs, si tel était le cas la Savoie ne serait pas pour autant indépendante, mais reviendrait à l’Italie, héritière du Royaume de Piémont-Sardaigne. Ce traité a bien été réaffirmé par la France et l’Italie en 1947 et il n’a jamais été contesté depuis, sauf par quelques automobilistes qui ont cru pouvoir ne pas s’acquitter des PV et qui, finalement, ont tous été condamnés.

Cette poignée d’activistes fête aujourd’hui, par un repas festif organisé à La Muraz, l’anniversaire de cette déclaration d’indépendance. Un président « savoisien » T. Bécourt (un auteur d’ouvrages ésotériques) ainsi qu’un gouvernement ont été désignés et même quelques ambassadeurs nommés… L’État de Savoie a son site internet officiel sur lequel il décline un discours proche de la rhétorique complotiste et antivax. Ce groupuscule populiste n’a, à ce jour qu’un écho, très limité.

Les régionalistes du mouvement Sabaudia-MRS se sont totalement désolidarisés de ce groupuscule indépendantiste. Leur principale revendication est la création d’une région Savoie avec un statut particulier, comme la Corse, mais il ne réclame pas l’indépendance. Ce mouvement, qui a obtenu quelques élus locaux, existe depuis plus d’un demi-siècle. Une scission minoritaire avait créé dans les années 1990, la Ligue savoisienne, mouvement indépendantiste qui avait inventé une “fête nationale de la Savoie”, le 19 février, anniversaire de la fondation du duché de Savoie en 1416, acte qui faisait de la région un nouvel État européen. Ironie de l’histoire, c’est cet État, devenu le Piémont qui a dépassé sa capitale de Chambéry à Turin, qui est à l’origine du Royaume d’Italie, qui a cédé la Savoie à la France. Mais cette célébration dont la symbolique était bien faible n’a pas survécu à Patrice Abeille son promoteur, décédé en 2013.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 octobre 2024

Le drapeau de la Savoie flottant au col du Petit-Saint-Bernard (photo Florian Pépellin)

 
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Autriche, 1955, 26 octobre Bruno Teissier Autriche, 1955, 26 octobre Bruno Teissier

26 octobre : l'Autriche célèbre sa neutralité

L’Autriche est un pays à l’identité encore mal établie. C’est un des rares pays au monde à ne pas commémorer un changement de régime ou une indépendance. La fête nationale autrichienne n’est autre que la date anniversaire du vote de la loi relative à la neutralité permanente de l’Autriche en 1955.

 

L’Autriche est un pays à l’identité encore mal établie. C’est un des rares pays au monde à ne pas commémorer un changement de régime ou une indépendance.  Le 26 octobre (1955) fut toutefois, le premier jour de l'Autriche sans aucune domination étrangère. Jusqu’à cette date, le pays qui était une partie du IIIe Reich, était occupé depuis 1945, par quatre puissances, les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.

La fête nationale autrichienne (Österreichischer Nationalfeiertag) fait référence à la loi relative à la neutralité permanente de l’Autriche adoptée en 1955. Elle découle du « Traité d’État », signé le 15 mai 1955 et entré en vigueur le 27 juillet, a permis l’apparition de l’Autri­che sur la scène internationale avec un rôle à jouer : le trait d’union entre les deux blocs. Mais, avec la fin de la guerre froide, cet événement fondateur a beaucoup perdu de sa pertinence. L’Autriche, qui ne peut guère célébrer les défaites de 1918 et de 1945, qui ont chacune apporté un changement de régime. Le pays n’a pas trouvé d’autre fait marquant sur lequel appuyer son identité d’où un malaise qui nourrit une extrême droite toujours très proche du pouvoir.

Contrairement à la Suède et à la Finlande, l’Autriche ne compte pas remettre en cause cette neutralité à qui elle doit son existence. Elle n’oublie pas qu’elle lui a été concédée par l’URSS, en échange de son appartenance au monde libre. De fait, en dépit de cette neutralité affichée, Vienne a toujours eu une certaine indulgence à l’égard de Moscou et même une réelle proximité quand le FPÖ (extrême droite) est au gouvernement ce qui était le cas en 2018-2019. Ce tropisme russe imprègne toute la classe politique, en particulier les socialistes. L’Autriche a été premier pays de l’Ouest à importer du gaz russe (dès 1968). En 2024, elle est dépendante de Gazprom pour plus de 90% de son approvisionnement (contre 8% pour l’ensemble de l’UE). Le pays est très infiltré par le renseignement russe. On comprend pourquoi, en dépit de l’invasion de l’Ukraine, Vienne, et Budapest, demeurent deux capitales très réticentes à venir en aide aux Ukrainiens. Une neutralité de façade donc, mais est célébrée tous les 26 octobre.

La plus grande célébration a lieu à Vienne, la capitale autrichienne, elle est marquée notamment par un défilé militaire. Un pays neutre doit montrer qu’il peut se défendre ! Les bâtiments du Parlement autrichien et de la Chancellerie ouvrent leurs portes aux visiteurs à cette occasion. Les Autrichiens aiment participer à différents événements festifs ou partir pique-niquer, car le jour est férié et chômé depuis 1965. 

Antérieurement, l’Autriche avait le 12 novembre pour fête nationale, c’était anniversaire de la proclamation en 1918 de l’État libre de l’Autriche allemande. Puis de 1934 à 1964, le 1er mai fera office de fête nationale, mais ce choix des nazis ne pouvait satisfaire les autorités de la IIe république, même si le sens en avait été modifié. Puis, finalement, c’est le 26 octobre qui a été adopté en 1965. Il était appelé le Jour du drapeau (Tag der Fahne) ; aujourd’hui c’est simplement la “fête nationale” (Nationalfeiertag).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2024

 

La cérémonie des couleurs (source : milak.at)

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1990, Kazakhstan, URSS, 25 octobre Bruno Teissier 1990, Kazakhstan, URSS, 25 octobre Bruno Teissier

25 octobre : la fête nationale kazakhe

Le Jour de la République commémore l'adoption de la Déclaration de souveraineté de la République socialiste soviétique kazakhe le 25 octobre 1990. 34 ans plus tard, le Kazakhstan est en train de prendre réellement et franchement ses distances avec la Russie.

 

Le Jour de la République (Республика күні) commémore l'adoption de la Déclaration de souveraineté de l'État de la République socialiste soviétique kazakhe, le 25 octobre 1990. Cette déclaration sera un premier pas vers l’indépendance du Kazakhstan, proclamée le 16 décembre 1991, soit dix jours avant la disparition de l’URSS. En effet, le Kazakhstan a été la toute dernière république soviétique à le faire.

Le Jour de la République a été officiellement déclaré fête nationale du Kazakhstan en 1995, puis rétrogradé en simple jour férié, au profit du 30 août (Jour de la Constitution), puis du 16 décembre (Jour de l’indépendance), et même supprimé, en 2009, de la liste des jours fériés par le président Nazarbaïev, puis, finalement, réinstauré en 2022 par le président Tokaïev, comme fête nationale (қазақстанның ұлттық күні).

Le Kazakhstan qui a déclaré son indépendance vis-à-vis de l’URSS, après la Russie elle-même, est resté longtemps très proche de Moscou. En décembre 2021, c’est encore l’armée russe, appelé par le nouveau président Tokaïev qui est intervenue pour le conforter au pouvoir face aux partisans de l’ancien président qui œuvraient en coulisse. Il faudra attendre l’invasion de l’Ukraine par Poutine pour que le Kazakhstan prenne ses distances, refusant d’envoyer la moindre troupe pour s’associer à cette folie.

Récemment, Astana déclinait la proposition de Moscou d’intégrer les BRICS, réunis non loin de là à Kazan, ce mois d’octobre 2024. En rétorsion, la Russie a aussitôt restreint ses importations de produits agricoles en provenance du Kazakhstan, notamment les légumes et les fleurs coupées. Le résultat, c’est que la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Kazakhstan supplantant la Russie pour la première fois depuis que l'Empire russe a colonisé la région. Cette déclaration de souveraineté, commémorée chaque 25 octobre, est en train, 34 ans plus tard, de se concrétiser dans des faits.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2024

 
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1964, Zambie, 24 octobre, indépendance Bruno Teissier 1964, Zambie, 24 octobre, indépendance Bruno Teissier

24 octobre : la Zambie célèbre son indépendance

La Zambie célèbre l’anniversaire de sa déclaration d'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne il y a 60 ans. En 1964, les Anglais occupaient le pays, connu sous le nom de Rhodésie du Nord, depuis plus de 80 ans.

 

La Zambie célèbre l’anniversaire de sa déclaration d'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne en 1964. Les Anglais occupaient le pays, connu sous le nom de Rhodésie du Nord, depuis plus de 80 ans.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, face à la poussée des mouvements anti-coloniaux.  le Royaume-Uni a décidé de créer une Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, composée de la Rhodésie du Nord, de la Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe) et du Nyassaland (aujourd'hui Malawi), et de lui donner un statut semi-autonome. Les habitants de la Rhodésie du Nord s'opposèrent à cette décision et déclenchèrent une série de grèves générales en 1960-1961. En octobre et décembre 1962, la Rhodésie du Nord a organisé des élections pour son conseil législatif. Celui-ci a adopté les résolutions appelant à la sécession du pays de la fédération et exigeant une pleine autonomie interne en vertu d'une nouvelle constitution. Finalement, la fédération a été dissoute en 1964. La Rhodésie du Nord a élu son premier président Kenneth Kaunda, qui a pris ses fonctions le 24 octobre 1964 et a rebaptisé le pays République de Zambie. C’est cette date est célébrée en Zambie comme le Jour de l'Indépendance (Zambian Independence Day), qui est l'un des jours fériés de la république.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2024

 
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Hongrie, Chute du communisme, Communisme, 1989, 1956, 2012, 23 octobre Bruno Teissier Hongrie, Chute du communisme, Communisme, 1989, 1956, 2012, 23 octobre Bruno Teissier

23 octobre : la Hongrie commémore 1956 tout en soutenant la Russie

Le 23 octobre est un double anniversaire en Hongrie où on commémore la révolution de 1956, écrasée par Moscou, et celle de 1989 qui a mis fin au régime communiste. Cette fête nationale est aussi, pour une partie des Hongrois, l’occasion de manifester contre le régime autoritaire mis en place en 2012 par Viktor Orbán.

 

Voilà une journée bien embarrassante pour le gouvernement hongrois de Viktor Orbán qui soutient l’agression russe de l’Ukraine alors que la Hongrie commémore, chaque année, l’insurrection du 23 octobre 1956 contre l’oppression communiste. Cette révolution démocratique déclenchée par un désir de liberté sera écrasée dans le sang par une intervention de l’armée soviétique, au prix de 200 000 morts. Viktor Orbán a toujours été très ambiguë sur le sujet. En 2022 et 2023, lors des célébrations du 23-Octobre, il a choisi faire profil bas, préférant s’exprimer depuis une ville de province alors que l’opposition manifeste, comme chaque année, dans la capitale contre sa dictature. En 2024, il fera un discours à Budapest à 10h30, prudemment , dans un parc fermé, le parc Millenáris, et non sur un espace ouvert comme la place Kossuth ou la place Hősök, comme jadis. Il cède la rue à la rue à Péter Magyar qui rassemble ses partisans sur la place Bem József.

Le 23 octobre est un double anniversaire. La Hongrie commémore les événements de 1956 en même temps que la journée de 1989 qui a mis fin au régime communiste.  Un tiers de siècle plus tard, le 23 octobre 1989, ce régime prenait fin, laissant la place à une république de Hongrie qui a fonctionné démocratiquement jusqu’au 1er janvier 2012, date de l’entrée en vigueur d’une nouvelle constitution, inspirée des idées de l’extrême droite hongroise.

Cette journée du 23 octobre, dite Fête de la Révolution (Forradalom ünnepe), est devenue une fête nationale en 1990, marquée par des célébrations officielles de cette double célébration, est aussi l’occasion pour l’opposition de protester contre un État hongrois aux tendances de plus en plus autoritaires. 

Victor Orbán n’était pas né en 1956, mais l’évènement lui doit beaucoup politiquement. En effet, il s’était fait connaître en 1989 lors des obsèques d’Imre Nagy, exécuté en 1958 pour avoir été le leader de l’insurrection de 1956 : le jeune Orbán, alors inconnu, avait pris la parole devant la foule pour réclamer le départ de Hongrie des forces soviétiques qui y stationnaient depuis 1956. Il fut ovationné par les 200 000 personnes qui assistaient à l’hommage à Nagy. En 2018, ce même Orbán fera enlever nuitamment, la statue d’Irme Nagy qui faisait face au Parlement pour la reléguer dans un obscur jardin de Budapest. Érigée en 1996, pour le 40e anniversaire de 56, c’était une des plus photographiée de Budapest. La trahison des idéaux de liberté de 1956, par le régime d’Orbán et sa réécriture de l’histoire était déjà pleinement en marche. Dans ses discours du 23-Octobre, Orban concentre ses attaques sur Bruxelles. L’UE (dont les fonds européens ont rempli les poches de sa famille) comparée à l’URSS est un leitmotiv de ses discours.

En septembre 2024, son directeur politique, Balázs Orbán (un homonyme) a été plus clair encore, affirmant qu’ « à partir de 1956, nous n'aurions probablement pas fait ce que le président Zelensky a fait il y a deux ans et demi, car c'est irresponsable.» Le tollé a été presque unanime, y compris au Fidesz, le parti au pouvoir. Car dans l’opinion, le souvenir de 1956 rime toujours avec un désir de liberté étouffée par les Russes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2024

Mise à jour 2025 : Des dizaines de milliers de personnes ont rempli les rues de la capitale hongroise, ce jeudi, lors de deux rassemblements concurrents. D’un côté, les partisans du Premier ministre Viktor Orban, et de l’autre, les soutiens de son rival, Péter Magyar. Les seconds étaitent bien plus nombreux que les premiers, ce qui confirme les sondages (à six mois des législatives) qui donnent le parti Respect et liberté (TISZA, PPE) de Péter Magyar bien plus haut que le Fidesz, le parti au pouvoir.

 
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Autriche, vin, 22 octobre Bruno Teissier Autriche, vin, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : l’Autriche célèbre son vin mousseux

La Journée du vin mousseux autrichien (Tag des österreichischen Sekts) est célébrée chaque 22 octobre et ouvre la haute saison du vin en Autriche. Traité de Versailles (1919) ayant interdit aux Autrichiens l’appellation de « champagne », il fallu trouver un autre nom : sekt s’est imposé rapidement.

 

La Journée du vin mousseux autrichien (Tag des österreichischen Sekts) est célébrée chaque 22 octobre et ouvre la haute saison du vin en Autriche. Au total, ce sont environ 12 millions de bouteilles de vins mousseux qui sont consommées d'ici la fin de l'année, ce qui correspond à environ 45% de la consommation annuelle totale.

L’introduction de ce type de vin en Autriche est due à Robert Alwin Schlumberger. Après avoir été maître de chai dans la maison de champagne Ruinart (à Reims, en Champagne). Il est rentré dans son pays en 1842 pour y produire le champagne Schlumberger à Bad Vöslau, aujourd’hui en Basse-Autriche.

L’une des dispositions du Traité de Versailles (1919) suite à la défaite de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, a été d’interdire l’appellation de « champagne » à tout vin mousseux produit hors de la Champagne. Et depuis 1995, on ne peut même plus parler de « méthode champenoise » hors de sa région d’origine (seulement de « méthode traditionnelle »). Il a fallu trouver une autre appellation pour le vin pétillant autrichien. « Sekt » s’est imposé vers 1925, on connaît mal son origine. Sans doute est-ce une germanisation du terme de secco, en italien, ou sec, en français.

Le 26 janvier 2022, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur, qui prévoit le changement de nom du vin mousseux autrichien d'origine protégée (AOP) en « Sekt Austria », réservé à la seule Autriche vinicole.

Le Sekt Austria Tag marque le début de la période la plus pétillante de l’année : de nombreux producteurs de vins mousseux ouvrent les portes de leurs caves aux visiteurs, cette année c’est du vendredi 18 octobre au mardi 22 octobre 2024.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 octobre 2024

photo : Christine Miess (Sekt Austria)

 
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1967, Égypte, armée, marine nationale, 21 octobre Bruno Teissier 1967, Égypte, armée, marine nationale, 21 octobre Bruno Teissier

21 octobre : l’Égypte célèbre sa marine

La Journée de la Marine commémore le naufrage d’un destroyer israélien, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. Une occasion de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël.

 

La Journée de la Marine (يوم البحرية المصرية) commémore le naufrage du destroyer israélien Eilat INS, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. La marine égyptienne a été la première marine à couler un navire à l'aide de missiles anti-navires.

Le 21 octobre 1967, l'Eilat patrouillait dans les eaux internationales au large de Port-Saïd, dans le cadre d’une simple mission de surveillance. Un navire lance-missiles égyptien de classe Komar lança deux missiles Stix sur l’Eilat. Environ une heure plus tard, deux autres missiles furent lancés et le destroyer coula. Sur un équipage de 190 hommes, 47 sont tués et 41 sont blessés.

La destruction du destroyer, l'un des trois bâtiments de guerre de ce type que compte la flotte israélienne, a profondément choqué les Israéliens qui se sentaient invulnérables depuis leur victoire militaire à la suite de la guerre des Six-Jours (juin 1967). L’Eilat a coulé à l’endroit même où, il y a trois mois, il avait envoyé par le fond deux vedettes rapides égyptiennes.

Comme la journée du 6 octobre, pour les forces terrestres, la Journée de la Marine permet de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël. À ce jour, toutefois, le naufrage de l’Eilat INS est l’une des plus grandes tragédies que la marine israélienne a connue. Ce n’est pas un jour férié en Égypte, juste une journée de commémoration et de cérémonies militaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2024

 
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Guatemala, 1944, 20 octobre, révolution Bruno Teissier Guatemala, 1944, 20 octobre, révolution Bruno Teissier

20 octobre : la démocratie perdue du Guatemala

Le Guatemala célèbre aujourd’hui les 80 ans de sa révolution démocratique. Mais la démocratie ne dura que 10 ans. En 1954, Les États-Unis renversèrent le président élu démocratiquement pour le remplacer par une junte militaire. Il avait eu le tort de s’attaquer aux intérêts commerciaux américains…

 

Le Guatemala célèbre aujourd’hui sa révolution de 1944 qui a mis fin à une dictature. Mais la démocratie ne dura que 10 ans. En 1954, Les États-Unis renversèrent un président élu démocratiquement par une junte militaire. Il avait eu le tort de s’attaquer aux intérêts commerciaux américains. 

La Révolution guatémaltèque de 1944 , également appelée Révolution d’octobre ou du 20 octobre, est un mouvement civilo-militaire qui s’est déclenché au Guatemala le 20 octobre 1944, mené par des militaires, des étudiants et des travailleurs, qui ont renversé le gouvernement de facto du général Federico Ponce Valdes. Cela a donné lieu aux premières élections libres dans ce pays et inauguré une période de dix ans de modernisation de l'État au profit des majorités de la classe ouvrière. L'historiographie qualifie cette période des « dix années de printemps » et parle d’un « âge d'or » au Guatemala. En 1945, Juan José Arévalo, président nouvellement élu, lancera une politique sociale ambitieuse visant à réformer le Code du travail en instaurant le droit de grève et accordant des droits aux indigènes. En 1954, son successeur, Jacobo Árbenz Guzmán, instaurera une taxe sur les exportations et mène une réforme agraire qui contraint la United Fruit Company (entreprise bananière américaine) à céder ses terres en friche. C’est ce qui signera sa perte. Un coup d’État organisé par la CIA reverse Árbenz et met en place une junte militaire. Le Guatemala vira ensuite 25 ans de guerre civile et de répression qui feront 200 000 morts.

Le 20 octobre est aujourd’hui une fête nationale dans ce pays d'Amérique centrale, commémoré comme le Jour de la révolution de 1944 (Día de la Revolución de 1944).

Cette année pour le 80e anniversaire de la Révolution, le gouvernement du Guatemala a organisé une série d'activités gratuites tout au long du mois d'octobre, parmi lesquelles une promenade nocturne (à partir de 18h) à travers les points emblématiques du centre historique et du centre civique, dont les façades seront éclairées par des projections cartographiques. Ce dimanche 20 octobre, un concert est donné devant le Palais national de la culture, auquel participeront l'orchestre symphonique et l'orchestre Marcial. Grâce au site Revolución Viva, le ministère de la Culture et des Sports (MCD) a programmé une série d'événements qui auront lieu jusqu’au 31 octobre.

Le jour férié tombant le dimanche, la journée de lundi 21 octobre a aussi été déclarée fériée et chômée.

Après des mois d'incertitude et des tensions politiques, l’entrée en fonction, le 15 janvier 2024, de Bernardo Arévalo, un président de la République élu avec plus de 60% des suffrages une ère nouvelle au Guatemala. Bien qu’assez conservateur, sur le plan sociétal, et libéral en matière économique, Bernardo Arévalo se dit social-démocrate. Il moins marqué à droite ou à l’extrême droite que ses prédécesseurs et s’applique à rétablir l’État de droit et les libertés publiques bien malmenés dans ce pays depuis 80 ans et de lutter contre une corruption endémique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2024

 
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727, Royaume-Uni, 19 octobre, vie de saint Bruno Teissier 727, Royaume-Uni, 19 octobre, vie de saint Bruno Teissier

19 octobre : Sainte Frideswide, patronne d’Oxford et de son université

Aujourd'hui, c’est le Saint Frideswide's Day qui est également célébrée comme la Journée de l'Oxfordshire, un comté du centre de l’Angleterre. Décédée le 19 octobre de l’an 727, sainte Frideswide est la sainte patronne d’Oxford et de son université, la plus ancienne des pays anglophones. Outre la sainte patronne, on célèbre aussi Alice, l’héroïne de Lewis Carroll

 

Aujourd'hui, c’est le Saint Frideswide's Day qui est également célébrée comme la Journée de l'Oxfordshire, un comté du centre de l’Angleterre. Elle est marquée par des cérémonies de lever de drapeau organisées dans tout le comté. Décédée le 19 octobre de l’an 727, sainte Frideswide est la sainte patronne d’Oxford et de son université, la plus ancienne des pays anglophones et l'une des universités les plus prestigieuses au monde.

Frideswide (ou Frithuswith) était la fille du sous-roi Didam d'Eynsham, qui gouvernait la partie de Mercie qui correspond à peu près à l'actuel Oxfordshire occidental. Alors qu'elle était encore jeune, Frideswide décida de consacrer sa vie à la foi et fit vœu de célibat. Ce vœu n'empêcha cependant pas le roi Algar de Leicester de la demander en mariage. Celui tenta de l'enlever mais elle parvint à lui échapper. Frideswide fonda un monastère sur le site de l'actuelle université d'Oxford et en devint la première abbesse. Le monastère sera détruit par les Vikings en 1002, mais le souvenir de la princesse devenue religieuse lui subsistera.

La fête de Sainte-Frideswide a été popularisée au XIXe siècle par Henry Liddell, doyen de Christ Church (et père d'Alice Liddell qui inspira Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ). Depuis lors, elle est célébrée chaque année, le 19 octobre, par un office dans la cathédrale Christ Church d’Oxford.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2024

Alice au pays des merveilles est étroitement liée à la ville d'Oxford, en particulier au Christ Church College où son auteur, Lewis Carroll était étudiant.

 
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1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier 1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier

18 octobre : il y a 95 ans les Canadiennes devenaient des « personnes »

Le 18 octobre 1929, la plus haute cour d'appel du Canada reconnaissait que les femmes était bien des personnes au sens de la loi et leur accordait le droit d'être nommées au Sénat… L’anniversaire de cette décision est célébré chaque année.

 

Le 18 octobre, au Canada, c’est la Journée de l’affaire « personne ».

On remet aujourd’hui à Ottawa, le Prix du Gouverneur général à cinq femmes de nationalité canadienne, âgées de plus de 30 ans (il existe aussi un Prix jeunesse pour les 15 à 30 ans), ayant, par leur détermination et leur courage fait faire des progrès importants en matière d’égalité des sexes dans leur lieu de vie, de travail. Ce prix a été institué en 1979 à l’occasion du cinquantenaire de l’affaire « Personne », un combat qui a véritablement changé le cours de l’histoire des femmes au Canada.

C’est le refus, par trois premiers ministres successifs, de voir une femme accéder au Sénat sous prétexte que les femmes ne sont pas des « personnes ayant les qualités requises » au sens de la constitution du Canada qui est à l’origine de cette révolution. Il faudra la détermination de la principale intéressée, Emily Murphy, et de quatre soutiens influents : Henrietta Muir Edwards, louise McKinney, Nellie McLung et Irene Parlby pour obtenir gain de cause devant le plus haut tribunal de l’Empire britannique, en 1929, après huit années de lutte acharnée.

Tout a commencé en Alberta, où la décision d’une juge était contestée par un avocat. Les autorités de l’Alberta ont confirmé la juge dans ses fonctions. Les cinq femmes citées plus haut ont alors exhorté la Cour suprême du Canada à donner suite au précédent établi en Alberta. Le 24 avril 1928, la Cour rend une décision contraire à celle de la province, établissant que les femmes ne sont pas des personnes au sens juridique. Tenaces, les cinq femmes portent leur cas directement devant le Conseil privé britannique, outrepassant ainsi les pouvoirs juridiques canadiens. La Grande Bretagne infirmera la décision du Canada le 18 octobre 1929, affirmant, une fois pour toutes, que les femmes sont bien des personnes au sens de la loi.

Ce jour-là, en effet, le plus haut tribunal d’appel du Canada a rendu une décision historique : les femmes seraient incluses dans la définition du mot « personne » au sens de la loi. C’est ainsi que les femmes ont obtenu le droit de siéger au Sénat, ce qui a mené à une participation féminine grandissante à la vie publique et politique.

L’action de ces cinq pionnières ( les “Célèbres cinq”, Famous Five) ouvrira la voie à la participation des femmes à tous les aspects de la vie publique au Canada, sur un pied d’égalité avec les hommes. Cela dit, si Emily Murphy fut une pionnière des droits politiques des citoyennes anglaises du Canada, elle a toujours milité pour que les femmes autochtones (celles des premières nations) et les immigrantes en soit excluent. Ce qui lui vaut aujourd’hui, à juste titre, d’être traitée de raciste et de voir ses statues vandalisées. Elle avait, entre autres, appuyé publiquement des politiques eugénistes, dont celles menant à l’adoption, en 1928, de la loi sur la stérilisation sexuelle, qui permettait à des médecins de stériliser sans leur consentement des personnes considérées comme déficientes mentales. En vigueur jusqu’en 1972, cette loi a été dirigée de manière disproportionnée contre les femmes autochtones et celles de classes pauvres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 octobre 2024

 
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1945, Argentine, manifestation politique, 17 octobre Bruno Teissier 1945, Argentine, manifestation politique, 17 octobre Bruno Teissier

17 octobre : le jour de la fidélité en Argentine

Le 17 octobre est la date fétiche du mouvement péroniste argentin. Elle commémore un soulèvement populaire en faveur de Juan Perón emprisonné. Cette année, c’est aussi l’occasion de manifester contre le gouvernement d’extrême droite du président Milei.

 

Le Jour de la fidélité ou de la loyauté (Día de la lealtad), chaque 17 octobre, est la date fétiche du mouvement péroniste. Celui-ci est représenté sur l’échiquier politique argentin par le Parti justicialiste, une formation populiste qui depuis le début du XXIe siècle, sous les présidences de Néstor Kirchner, puis Cristina Kirchner et Alberto Fernández, penchait plutôt à gauche. Quand ce parti est au pouvoir la célébration du 17 octobre semble être celle de la nation tout entière. Ce qui correspond à l’idéologie de ce parti pour qui l’État doit faire corps avec le peuple et inversement. Depuis sa défaite électorale de décembre 2023 et l’élection d’un président d’extrême droite à la tête de l’Argentine, Javier Miliei, le mouvement péroniste est dans l’opposition, avec une centaine de députés à l’Assemblée (sur 250), mais il conserve la moitié du Sénat et la moitié des postes de gouverneur de province. Cela donne une dimension particulière à une journée toujours empreinte de nostalgie à l’égard de la figure de Juan Perón et cette année, marquée par la colère face à un président qui est en train de détruire le pays dans la lignée de Bolsonaro ou de Trump dans l’autre Amérique.

La journée commémore le début de la manifestation massive, le 17 octobre 1945, sur la place de mai exigeant la libération de l'officier militaire argentin Juan Perón, emprisonné sur l'île de Martín García. Celui-ci était un ministre du Travail très favorable aux ouvriers. En octobre 1945, des militaires opposés à son influence croissante dans le gouvernement provoquèrent une révolution de palais, contraignirent Perón à la démission, puis le firent mettre en détention le 12 octobre 1945. Apprenant la nouvelle, des milliers de travailleurs et leurs familles se sont rassemblés le 17 octobre dans les rues de Buenos Aires et ont marché vers son centre, la place de Mai (Plaza de Mayo), exigeant la libération de Juan Perón. Celui-ci est libéré le jour même.

Fort de sa popularité, ce leader populiste de gauche deviendra président de l'Argentine, le 4 juin 1946 jusqu’au 21 septembre 1955. Cet anniversaire fêté chaque année comme le jour de la fidélité est aussi celui du mouvement péroniste dont les leaders ont appelé à se mobiliser ce jeudi dans "l'unité" sur toutes les places du pays, en particulier Plaza de Mayo. Ce lundi la CGT, le Courant ouvrier fédéral (CFT) et le Mouvement d'action syndicale argentin (MASA) se mobilisent à 14h00 devant le Monument au travail, sur le Paseo Colón et Independencia à Buenos Aires. Un grand rassemblement est également prévu à 17 heures dans le quartier de Bella Vista avec pour le slogan : Comment industrialiser à nouveau l'Argentine ? Mettant ainsi le doigt sur le grand échec du péronisme dont la gestion populiste pays a accompagné le déclin de l’Argentine depuis 1945.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2024

 
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1974, 16 octobre, Chili, Enseignants Bruno Teissier 1974, 16 octobre, Chili, Enseignants Bruno Teissier

16 octobre : au Chili, la journée des enseignants et sa date introuvable

La date de cette Journée des professeurs a changé plusieurs fois et ne fait toujours pas l’unanimité car le 16 octobre fait référence à une institution complice de la dictature de Pinochet.

 

La date de cette Journée des professeurs (Día del Profesor) a changé plusieurs fois et ne fait toujours pas l’unanimité car le 16 octobre fait référence à une institution complice de la dictature de Pinochet (1973-1990).

Comme en Argentine, la Journée des enseignants (Día del Maestro) au Chili avait été fixée le 11 septembre. La date était celle du décès de Domingo Sarmiento, un enseignant argentin, pionnier de l'éducation également au Chili. C'est lui qui a fondé le premier établissement d'Amérique latine pour former des enseignants, l'École normale des enseignants du Chili.

Cette journée a été célébrée pour la première fois en 1943 suite à un décret du président de l'époque, Juan Antonio Ríos. En 1943, la première Conférence interaméricaine sur l'éducation, s’était réunie à Panama. C’est elle avait institué le 11 septembre comme Journée panaméricaine des enseignants dans l’ensemble du continent en l'honneur de Domingo Faustino Sarmiento.

Le 11 septembre au Chili est une date funeste, celle du coup d’État sanglant du général Pinochet et du début de sa dictature, en 1973. En 1974, la junte décida donc de déplacer cette journée au 10 décembre, anniversaire de l'attribution du prix Nobel de littérature à Gabriela Mistral en 1945 (le premier décerné à un écrivain d’Amérique latine). La poétesse chilienne avait aussi laissé une importante œuvre pédagogique. C’est ce jour-là que la journée des enseignants est devenue el día del Profesor.

On s’est vite aperçu que la date du 10 décembre, arrivant en toute fin de l’année scolaire, était peu propice à la célébration ses enseignants.  Dans ce pays de l’hémisphère sud, l’année scolaire débute autour du 1er mars et se termine vers le 20 décembre. Avec les préparatifs de Noël, des fêtes de fin d’année civile et l’approche début des grandes vacances d’été, la chaleur déjà lourde… les élèves commencent vraiment à se disperser.

En 1977, la date de la célébration a donc été déplacée, cette fois au 16 octobre, pour célébrer la fondation de l'École normale du Chili (Colegio de Profesores de Chile, CPC) en 1974. Mais cette date, choisie elle aussi à l’époque de la dictature, ne plaît guère à l’ensemble du corps enseignant qui réclame un nouveau changement de calendrier pour effacer cette mémoire.

La dictature militaire de Pinochet avait persécuté les enseignants de gauche : environ 103 enseignants ont été emprisonnés et beaucoup portés disparus. Parallèlement, des professeurs proches du régime se sont regroupés autour de ce Colegio de Profesores (CPC), dont les postes de direction était attribués par la junte militaire. C’est cette institution, émanation de la dictature d’extrême droite, que l’on célèbre aujourd’hui. Dans beaucoup de domaines, un demi-siècle après le coup d’État militaire, la page du régime de Pinochet n’est toujours pas tournée !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2024

 
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1963, Tunisie, indépendance, 15 octobre Bruno Teissier 1963, Tunisie, indépendance, 15 octobre Bruno Teissier

15 octobre : la Tunisie commémore l’évacuation de Bizerte

Le départ du dernier soldat français le 15 octobre 1963 a été célébré par des milliers de Tunisiens comme l'aboutissement de l'indépendance totale de la Tunisie. Le président de la République, Habib Bourguiba en avait fait aussitôt une fête nationale célébrée chaque année depuis 1964

 

Le départ du dernier soldat français le 15 octobre 1963 a été célébré par des milliers de Tunisiens comme l'aboutissement de l'indépendance totale de la Tunisie. Le président de la République, Habib Bourguiba en avait fait aussitôt une fête nationale célébrée chaque année depuis 1964. En 2024, c’est la 60e édition de la Fête de l’évacuation (عيد الجلاء). Cette célébration colle parfaitement avec le discours du dictateur, le président Kaïs Saïed qui, constamment, explique que l’origine des malheurs de la Tunisie est à chercher à l’étranger.

Cette évacuation est d’abord vue comme une revanche sur ce jour de 1881 où le général français, Aimé Bréart, en provenance de Toulon, débarquait avec 8000 hommes et parvenait à contraindre le Bey de Tunis de signer le traité du Bardo qui ratifiait la fin de l’indépendance du pays.

Dans les accords du 3 juin 1955 sur l'autonomie interne de la Tunisie, prélude à l’indépendance du 20 mars 1956, il était stipulé que la France gardait deux "zones de sécurité" (en fait des bases militaires), une au sud et l’autre à Bizerte, à l'extrême nord du pays. Sous couvert de défendre le passage entre Méditerranée occidentale et orientale, dans un contexte de guerre froide, la France tenait surtout à surveiller une Algérie dont elle n’envisageait pas encore l’indépendance.

Le président Bourguiba, père de l’indépendance, était perçu par ses pairs comme trop pro-occidental, en raison de ses bonnes relations avec les États-Unis. Il voulut infléchir cette réputation en s’attaquant à la présence française à Bizerte, mais la réaction du général de Gaulle fut d’une telle violence face à une armée tunisienne encore très modeste, que la bataille de Bizerte, en juillet 1961, fut un véritable carnage y compris au sein de la population civile : quelque 650 morts et 1560 blessés militaires et civils, contre 25 morts, côté français. Comme beaucoup de victoires militaires basées sur une telle disproportion, la victoire politique ira aux vaincus des armes. La France devra se résoudre à quitter Bizerte deux ans plus tard, la base était, d’ailleurs, devenue bien peu utile à présent que l’Algérie était parvenue à arracher son indépendance.

Le 15 octobre 1963, l’amiral Vivier quittait Bizerte, escorté par deux patrouilleurs tunisiens, Destour et Djamhuriya. Des réjouissances furent organisées, en présence de dirigeants égyptiens et maghrébins, pour fêter la victoire du peuple tunisien et le départ du dernier symbole du colonialisme. Depuis le retrait des troupes françaises du territoire tunisien en 1958, Bourguiba n’avait cessé de revendiquer l’achèvement de la décolonisation par l’évacuation de la base navale.

Ce mardi, le Carré des martyrs, à Bizerte, accueille la cérémonie de commémoration du 61e anniversaire de l'évacuation, en présence du président de la République, Kaïs Saïed. Celui-ci salue le drapeau au son de l'hymne national, après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied du mémorial des martyrs et récité la Fatiha. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 octobre 2024

Le cimetière des Martyrs de Bizerte et un timbre commémorant le 20e anniversaire de l'évacuation

 
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Géorgie, 14 octobre, fête religieuse Bruno Teissier Géorgie, 14 octobre, fête religieuse Bruno Teissier

14 octobre : la Géorgie célèbre sa plus ancienne église

C’est la Journée de la cathédrale de Svétitskhovéli.Cette église, située dans la localité de Mtskheta, proche de Tbilissi, passe pour être la plus ancienne de Géorgie. Partout dans le pays la journée est très festive, elle a permis cette année un week-end de trois jours : le 14 octobre est un jour férié et chômé.

 

C’est la Journée de la cathédrale de Svétitskhovéli (Svetistskhovloba, სვეტიცხოვლობა). Cette église, située dans la localité de Mtskheta, proche de Tbilissi, passe pour être la plus ancienne de Géorgie. Il ne s’agit pas de l’édifice actuel construit au XIIIe siècle et maintes fois remanié, ni du précédent, mais du tout premier, en bois, édifié sur le site au VIe siècle. Selon la légende, l’église aurait été édifiée sur le lieu même où fut enterrée, 330 ans plus tôt, la tunique du Christ qu’aurait rapporté en Géorgie, un témoin de la crucifixion. Ce n’est pas sûr car il ne reste rien de cette relique, même si les Russes pensent en posséder un morceau. D’ailleurs, la concurrence et rude : une trentaine d’églises dans le monde, dont en France, affirme posséder la véritable tunique du Christ.

Édifiée sur le site d’un cèdre, Svétitskhovéli a été la principale église géorgienne pendant un millénaire avant d'être remplacée par la cathédrale de la Sainte-Trinité de Tbilissi. Tous les ans, à partir de 10h, une célébration solennelle, avec la participation du patriarche de Géorgie, a lieu dans cette cathédrale. Après la célébration, un rite de baptême de masse est organisé au confluent du Koura (Mtkvari) et d’Aragvi. Partout dans le pays la journée est très festive, elle a permis cette année un grand week-end de trois jours. En effet, le 14 octobre est un jour férié et chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2024

 
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ONU, 13 octobre, catastrophe Bruno Teissier ONU, 13 octobre, catastrophe Bruno Teissier

13 octobre : Journée de la prévention des catastrophes

Instituée par l’ONU en 1989, cette journée internationale permet de rappeler l'importance de la stratégie pour la prévention des catastrophes, chaque 13 octobre, à l’issue d’une période où, depuis la fin août et jusque début octobre, les situations dramatiques se succèdent, chaque année plus meurtrières que dans le passé, pour celles qui dépendent du climat.

 

Instituée par l’ONU en 1989, cette journée internationale permet de rappeler l'importance de la stratégie pour la prévention des catastrophes, chaque 13 octobre, à l’issue d’une période où, depuis la fin août et jusque début octobre, les situations dramatiques se succèdent, chaque année plus meurtrières que dans le passé, pour celles qui dépendent du climat. 138 pays, dont la France, prennent part à cette action concertée chaque 13 octobre.

L’objectif de cette Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe (International Day for Disaster Risk Reduction, IDDRR) est de rappeler à tous, les démarches et les choix pour réduire les conséquences dommageables à la santé humaine, aux enjeux économiques, environnementaux et patrimoniaux d'aléas naturels tels que les inondations, les séismes, les éruptions volcaniques, les tempêtes et les cyclones, les feux de forêts, les glissements de terrain... souvent aggravés par l'action de l'homme.  

La pandémie de COVID-19 et l'urgence climatique montrent que nous avons besoin d'une vision claire, de planification et d'institutions compétentes et aptes à agir sur la base de preuves scientifiques dans l’intérêt du public.

Cela nécessite la mise en place de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe d'ici à la fin de l'année 2020, comme convenu en 2015 par les États Membres des Nations unies lorsqu'ils ont adopté le Cadre de Sendai (au Japon) pour la réduction des risques de catastrophe. 

Aujourd’hui, les fonds alloués aux interventions d'urgence sont environ 20 fois supérieurs à ceux destinés à la prévention et à la préparation, ce qui va à l'encontre de principes de durabilité.

Selon l’UNICEF, environ un milliard d’enfants dans le monde sont exposés à des risques extrêmement élevés en raison des impacts climatiques, notamment des catastrophes liées au climat.

La Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe 2024 met l’accent sur le rôle de l’éducation dans la protection et l’autonomisation des enfants pour un avenir sans catastrophe.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2024

 
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1968, Guinée équatoriale, 12 octobre, indépendance Bruno Teissier 1968, Guinée équatoriale, 12 octobre, indépendance Bruno Teissier

12 octobre : la fête nationale de la Guinée équatoriale

Le dictateur Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, préside aux festivités du 56e anniversaire de l'indépendance, qui est aussi la fête nationale d'un pays qui n'a jamais connu la démocratie.

 

L’ancienne Guinée espagnole célèbre l’anniversaire de son indépendance (Día de la Independencia Nacional) obtenue en 1968. Le 12 octobre, une date ambiguë dans l’Espagne de Franco. On y célèbrait ce jour-là, la “Journée du patrimoine hispanique” et fête de la Vierge du Pilar. À chaque anniversaire, le président Teodoro Obiang ne manque pas de rendre hommage aux luttes anticolonialistes qu’a connues le pays et de fustiger “Le manque de libertés et l’autocratie de la période coloniale n’est pas l’état de libertés démocratiques et de respect des droits de l’homme que l’on connaît aujourd’hui en Guinée équatoriale. » comme il l’a fait en 2023. Une affirmation pour le moins cavalière dans un pays où toute forme d’opposition est systématiquement étouffée par des enlèvements, des assassinats des disparitions forcées jusqu’à l’étranger. avril 2024, Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême de Guinée équatoriale, en exil en France, a déposé une plainte pour tentative d’enlèvement et séquestration, menace de mort et chantage. Quant à l’Espagne , elle poursuit le fils du dictateur pour l’enlèvement et la torture de quatre opposants, dont deux citoyens espagnols.

La Guinée, constituée de l’île de Fernando Poo (aujourd’hui Bioko) et du territoire de Río Muni (Mbini), était une colonie espagnole depuis plus d’un siècle. À partir de 1963, sous la pression internationale, elle a obtenu un statut d’autonomie avec un gouvernement démocratique. En 1965, l'ONU a demandé à l'Espagne de fixer une date pour l'indépendance de cette région africaine. Le 24 juillet 1968, les Cortès espagnoles ont approuvé la loi autorisant le gouvernement à accorder l'indépendance à la Guinée équatoriale. Le 11 août a eu lieu un référendum au cours duquel la population guinéenne a voté oui à 63% en faveur de l’indépendance. Francisco Macías Nguema, un grand propriétaire terrien, est élu président de la république, il instaure très vite une violente dictature. Il sera renversé le 3 août 1979, par Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, qui en 45 ans de règne a imposé un régime tout aussi implacable et corrompu à la petite république équatoriale.

La fête nationale est l'événement majeur de l'année en Guinée équatoriale. Il s'agit d'une manifestation tournante organisée chaque année dans une ville différente. Tout le pays est mis à contribution pour organiser l'événement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2024

 
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