L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

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6-7 juin : Aïd al-Adha, la plus grande fête musulmane de l'année

Le Grand Aïd est célébré ce vendredi ou ce samedi. Les différents acteurs du monde musulman divergent sur la date, généralement pour des raisons géopolitiques ou de rivalités internes. La fête du mouton dure quatre jours et débute la veille.

 

Cette année, l'Aïd el-Adha (ou Aïd el-Kébir, يد الأضحى ), le Grand Aïd est célébré ce vendredi ou ce samedi dans la plupart des pays. La fête du mouton dure quatre jours et débute la veille au soir.

Dans les pays musulmans, selon la tradition, c’est le chef de famille qui est censé procéder au sacrifice du mouton sinon, un autre homme est désigné pour cela. Il est reconnaissable dans la rue au long couteau qu’il tient en main et à son tablier maculé de sang. En France, toutefois, l’abattages de moutons par des particuliers est interdit, c’est-à-dire en dehors d’abattoirs autorisés. Cette année, les Marocains se passeront de mouton afin de préserver le cheptel bien réduit après sept années de sécheresse consécutives.

L’origine religieuse de cette fête est héritée des juifs et des chrétiens, on la retrouve dans l’Ancien Testament. Pour les croyants de l'islam, il s'agit en effet de rendre hommage à la soumission d'Abraham à Dieu. Selon le récit de la Bible et du Coran, celui-ci a accepté de sacrifier son fils, avant qu’un ange ne lui substitue de justesse un mouton. Aujourd'hui, la célébration mêle une grande prière et des sacrifices traditionnels de moutons, donnant lieu à un repas de partage avec les proches et des personnes dans le besoin. 

La fête est fixée selon le calendrier musulman qui suis les phases de la lune. Elle correspond au 10e jour du mois de Dhoul-Hijja. Selon le calendrier grégorien (calé sur le soleil), le Grand Aïd tombe autour du 6 juin 2025, du 26 mai 2026, du 16 mai 2027…

Le fait que la date exacte ne soit dévoilée qu’à la dernière minute, selon l’observation de la lune permet des interprétations divergentes qui entretiennent des dissensions géopolitiques, comme entre l’Algérie (l’Aïd y débutera le soir du 5 juin) et le Maroc (l’Aïd y commencera le soir du 6 juin) ou révèlent des rivalités de confréries musulmanes internes à pays. C’est le cas au Sénégal où la Coordination des Musulmans du Sénégal (CMS), a maintenu le 6 juin 2025 comme jour de célébration de la fête de Tabaski (nom local de l’Aïd). Tandis que de son côté, la Commission d’observation du croissant lunaire de Touba, après observation, a quant à elle retenu la date du 7 juin 2025. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

 
Enluminure ottomane du XVIe siècle : Gabriel arrête le bras d'Ibrahim prêt à sacrifier son fils Ismaël et lui tend un mouton.

Enluminure ottomane du XVIe siècle : Gabriel arrête le bras d'Ibrahim prêt à sacrifier son fils Ismaël et lui tend un mouton.

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1963, Iran, manifestation politique, 5 juin Bruno Teissier 1963, Iran, manifestation politique, 5 juin Bruno Teissier

5 juin : les Iraniens fidèles au régime célèbrent le début de la révolution islamique

Pour les partisans du régime, la révolution islamique a commencé en juin 1963 quand des émeutes contre la dictature du shah avaient conduit à l’arrestation de Khomeini, l’un des chefs de file de l'opposition religieuse. Cette arrestation a été opérée le 5 juin 1963 ou le 15 Khordad 1342 du calendrier iranien.

 

Officiellement, c’est le 11 février 1979 que l’ayatollah Khomeini a pris le pouvoir et proclamé l’instauration de la république islamique qui a conduit à la dictature religieuse toujours en place en Iran. Pour les partisans du régime, la révolution islamique a commencé en juin 1963 quand des émeutes contre la dictature du shah avaient conduit à l’arrestation de Khomeini, l’un des chefs de file de l'opposition religieuse. Cette arrestation a été opérée le 5 juin 1963 ou le 15 Khordad 1342 du calendrier iranien. Ce jour est resté une date sacrée du calendrier mémoriel du régime de Téhéran, au point que le nouveau système de missile sol-air conçu par l’Iran et rendu public en juin 2019, a été baptisé baptisé 15 Khordad (پانزده خرداد).

Ces protestations de juin 1963 visaient le programme réformateur de la révolution blanche voulu par le chah Mohammad Reza Pahlavi, en particulier la suppression de la féodalité dans le cadre d'une réforme agraire et l'introduction du droit de vote des femmes. L’empereur cherchait à moderniser son pays pour mieux assoir son régime. Le discours de Khomeini contre les réformes de la révolution blanche fut accompagné de manifestations violentes dans plusieurs villes.

Plus de 10 000 manifestants défilèrent le 5 juin 1963 dans les rues de Téhéran pour protester contre l'arrestation de Khomeini. Le Premier ministre Alam finit par appeler l'armée pour mater la contestation, et ne put quitter le siège du gouvernement qu'avec un véhicule blindé. l’État d’urgence fut mis en place à Téhéran. Les troupes furent envoyées dans les rues et tirèrent sur des manifestants. Il y eut des milliers de blessés et une trentaine de morts.

La date du 15 Khordad est largement célébrée en République islamique d'Iran par un jour férié. Parmi d'autres lieux, le carrefour du 15 Khordad et la station de métro du 15 Khordad portent son nom. Par coïncidence, Khomeini mourut vingt-six ans plus tard, le 4 juin 1989, la veille du 15 Khordad.

La cérémonie qui se tient au cimetière des 15 martyrs de Khordad à Téhéran a réunissant des personnes de différents horizons, y compris des vétérans de la lutte contre le régime Pahlavi. Des discours sont prononcés, ponctués par des chansons interprétées lors de la cérémonie en commémoration des martyrs et de la révolution islamique. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 juin 2025

15 khordad (Photo :Maryam Abolbagha, Iran press)

 
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1982, ONU, enfants, 4 juin Bruno Teissier 1982, ONU, enfants, 4 juin Bruno Teissier

4 juin : la Journée internationale des enfants innocents victimes d'agression

Cette journée a été instaurée en 1982 par les Nations Unies en mémoire des 14 enfants tués lors d’un raid de l’armée israélienne sur Beyrouth le 4 juin 1982… L’actualité nous offre aujourd’hui des chiffres bien plus effroyables : plus de 16 000 enfants tués à Gaza depuis le début de l’intervention israélienne.

 

Cette journée a été instaurée en 1982 par les Nations Unies en mémoire des 14 enfants tués lors d’un raid de l’armée israélienne sur Beyrouth le 4 juin 1982. L’État hébreu réagissait en représailles à une tentative d'assassinat contre l'ambassadeur israélien au Royaume-Uni, lequel avait été grièvement blessé.

L’actualité nous offre aujourd’hui des chiffres bien plus effroyables : plus de 50 000 enfants tués ou blessés à Gaza depuis le début de l’intervention israélienne (dont 16 000 tués) selon le site de l’UNICEF. Les 37 enfants israéliens victimes du Hamas ne sont pa non plus oubliés en cette journée du 4-Juin.

« Depuis la fin du cessez-le-feu le 18 mars, 1 309 enfants auraient été tués et 3 738 blessés. Au total, plus de 50 000 enfants ont été tués ou blessés depuis octobre 2023. Combien d’autres petites filles et petits garçons devront encore mourir ? Quelle atrocité devra encore être diffusée en direct pour que la communauté internationale se mobilise pleinement, use de son influence et prenne des mesures fortes et décisives pour mettre fin à ce massacre impitoyable d’enfants ? » (extrait du site de l’UNICEF)

Une seule frappe bien ciblée peut faire des dégâts considérables dans la population. La Défense civile de la bande de Gaza annonçait samedi 24 mai la mort de neuf enfants d'un couple de médecins palestiniens (Hamdi Al-Najjar et son épouse, Alaa Al-Najjar) tués dans un raid aérien israélien dans le sud du territoire assiégé et dévasté par la guerre.

La journée mondiale du 4 juin, si elle a pour origine des victimes palestiniennes et libanaises, se penche sur tous les conflits dans le monde. Le plus meurtrier est celui du Soudan dont le bilan sur les enfants est encore difficile à chiffrer car peu d’entre eux meurent sous les bombes mais plutôt de malnutrition, sont victimes de violences sexuelles ou enrôlés dans le conflit par les parties belligérantes.

L’Ukraine compte 7,5 millions d'enfants, eux aussi victimes de la guerre qui dévaste le pays. Nombre d'entre eux sont traumatisés, bouleversés par le décès d'un proche, tandis que d'autres ont été enlevés et déportés en Russie. Selon les données vérifiées par l’ONU, plus de 2 500 enfants ont été tués ou blessés depuis février 2022.

La Journée internationale des enfants innocents victimes d'agression (International Day of Innocent Children Victims of Aggression, اليوم الدولية لضحايا العدوان من الأطفال الأبرياء, Día internacional de los Niños Víctimas Inocentes de Aggresión, 受侵略戕害的無辜儿童国际日, est célébrée chaque année depuis le 4 juin 1983.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 juin 2025

De médecin transportent un enfant palestinien blessé à l'hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza après une frappe aérienne israélienne le 17 October 2023 (photo Fars Media Corporation)

 
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1886, Ouganda, 3 juin, chrétiens Bruno Teissier 1886, Ouganda, 3 juin, chrétiens Bruno Teissier

3 juin : la journée des martyrs en Ouganda

La date fait référence à l’exécution sur un bûcher, le 3 juin 1886, de 31 jeunes gens, des pages du roi Mwanga furieux qu’ils se refusent à lui depuis qu’ils ont été convertis par des missionnaires chrétiens. Chaque 3 juin, se déroulent un pèlerinage et une commémoration très ambiguë, dans un pays où la situation des homosexuels est l’une des pires du monde. Une nouvelle loi promulguée en 2023 aggrave encore les peines encourues.

 

Voilà un jour férié très ambigu, à la fois une cérémonie catholique et une fête civile de l’Ouganda qui participe à la propagande anti-gay de ce pays particulièrement sévère en la matière.

La date fait référence à l’exécution, le 3 juin 1886, de 31 jeunes gens, principalement des pages du roi Mwanga, furieux qu’ils se refusent à lui depuis qu’ils ont été convertis par des missionnaires. Ce jour-là, ont été sacrifiés sur un bûcher 13 catholiques, 13 protestants et 5 non chrétiens. Ce roi homosexuel voyait ses sujets lui échapper après être passé dans les mains des missionnaires européens auxquels son prédécesseur avait ouvert les portes du puissant royaume du Buganda (futur Ouganda). Pendant sept mois, il va ordonner une série d’exécutions qui se déroulaient sur le site de Namungongo, à 15 km de Kampala. C’est là que les catholiques ont construit une basilique qui chaque 3 juin, attire plusieurs centaines de milliers de personnes venues de toute l’Afrique orientale. Elle a même été visitée par le pape Jean Paul II en 1984. Les martyrs avaient été canonisés en 1964 par Paul VI, au cours du concile Vatican II. Le plus jeune avait treize ans, il est aujourd’hui honoré comme saint Kizibo, le patron des jeunesses d’Afrique selon le Vatican. Le pape François est également venu en 2014. À Namungongo existe aussi des sanctuaires anglican et musulman (seul un gros tiers de la population ougandaise est catholique). D’ailleurs, parmi les martyrs de l’époque figure aussi quelques musulmans. C’est à Munyonyo, que les pages chrétiens du roi ont été capturés et condamnés à mort (un monument figurant quatre d’entre eux leur rend hommage) avant d’être exécuté à Namugongo. 

Le grand pèlerinage de Namungongo attire chaque 3 juin plus d’un demi-million de personnes qui viennent du Kenya, du Rwanda, de Tanzanie et de tout l'Ouganda pour participer à la fête des martyrs ougandais. Beaucoup d'autres suivent la célébration à la télévision nationale.

La journée demeure un jour férié civil, exploité de manière ambiguë par un pouvoir qui, par ailleurs, réserve une des pires conditions aux homosexuels dans le monde. Comme ailleurs en Afrique, les lois qui s’appliquent en Ouganda sont directement héritées de celles de l’Angleterre du XIXe. En mars 2023, une nouvelle loi avait été votée, faisant de l’homosexualité un crime. Devant le tollé international, une nouvelle mouture de la loi a été promulguée le 29 mai 2023, précisant que le « fait d’être homosexuel » n’était pas un crime, mais que seules les relations sexuelles l’étaient. Dans la nouvelle version du texte, les parlementaires ont maintenu une disposition faisant de « l’homosexualité aggravée » un crime capital, ce qui signifie que les récidivistes pourraient être condamnés à mort. En Ouganda, la peine capitale n’est plus appliquée mais n’a jamais été abrogée. Ce qui inquiète particulièrement les organisations de défense des droits des homosexuels, c’est que selon cette nouvelle loi, quiconque « promeut sciemment l’homosexualité » encourt jusqu’à vingt ans de prison. En 2025, l’ONG Human Rights Watch dénonce un climat d’impunité aggravé et une violence institutionnalisée contre les homosexuels.

« Les sources montrent que l’homosexualité est courante au Buganda à la fin du XIXe siècle. La plupart des sources datent la diffusion de l’homosexualité de l’arrivée des Arabes au Buganda. (…) Les rois sur lesquels nous avons suffisamment d’informations (Mwanga, 1884-1897, Mutesa, 1856-1884 et peut-être Suna, c. 1830-1856 et Kamanya, c. 1812-c. 1830) sont bisexuels. (…) Les pages sont généralement des adolescents qui sont envoyés par leurs parents, leurs maîtres ou leurs patrons pour servir le roi. Le parrain espère que le page saura attirer la faveur du roi et en fera bénéficier son entourage. Des fils de chefs se mêlent à de jeunes esclaves dans un univers très concurrentiel et violent. Les pages n’ont pas accès aux épouses de leur maître. L’augmentation du nombre d’épouses rend le contrôle de leur fidélité problématique, malgré le recours à une violence extrême. L’homosexualité est encouragée délibérément parmi les pages pour qu’ils soient moins tentés de trahir leur maître. Ces pages royaux occupent une place fondamentale dans l’organisation politique du royaume du Buganda. C’est parmi les anciens pages que sont choisis les futurs chefs qui gouverneront le pays. » extrait d’un article de Henri Médard (auteur de Croissance et crises de la royauté du Buganda au XIXe siècle, Karthala, 2007).

La Journée des martyrs (Uganda Martyrs Day) est aussi l’occasion de commémorer le refus de la soumission à un tyran. Et l’Ouganda en a connu d’autres, hormis Mwanga dont le renversement par les Anglais a été le prétexte à la colonisation du royaume du Burganda. On se souvient de Milton Obote mais surtout du fantasque et sanguinaire Idi Amin Dada. Lequel avait aussi fait exécuter un archevêque anglican. Quant au président actuel, Yoweri Museveni…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juin 2025

 
Le roi Mwanga

Le roi Mwanga, despote homosexuel et icône gay que les autorités ougandaises cherchent à effacer de la mémoire du pays

L'Archevêque de Kampala célèbre la fête des Saints Martyrs Innocents au sanctuaire catholique de Namugongo

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1924, États-Unis, 2 juin, Amérindiens Bruno Teissier 1924, États-Unis, 2 juin, Amérindiens Bruno Teissier

2 juin : le jour où les Amérindiens sont devenus (presque) des citoyens

Voilà une célébration qui trouve difficilement sa place dans l’Amérique de Trump : la Journée de la citoyenneté amérindienne. Il y a un siècle, le 2 juin 1924, le gouvernement des États-Unis accordait enfin la citoyenneté à tous les Amérindiens, mais sans le droit de vote !

 

Voilà une célébration qui trouve difficilement sa place dans l’Amérique de Trump : la Journée de la citoyenneté amérindienne (American Indian Citizenship Day). Il y a cent ans, le 2 juin 1924, le gouvernement des États-Unis accordait la citoyenneté aux Amérindiens en adoptant la loi Snyder, également connue sous le nom de loi sur la citoyenneté indienne. L’an dernier le centenaire avait suscités des festivités, cette année…

Avant 1924, la constitution des États-Unis et son 14e amendement, refusait explicitement la citoyenneté américaines aux amérindiens. En 1857, la Cour suprême des États-Unis a statué dans l'affaire Dred Scott contre Sandford que les Amérindiens n'étaient pas citoyens, mais pouvaient acquérir la citoyenneté par naturalisation. Mais selon des conditions très restrictives. On continuait à exclure notamment tous ceux qui n’étaient pas contribuables parce qu’ils n’avaient pas accepté le morcellement en lots individuels des terres collectives. C’est-à-dire 92% d’entre eux. Petite avancée, en 1888, les femmes amérindiennes épousant des citoyens américains ont obtenu la citoyenneté. Les vétérans amérindiens de la Première Guerre mondiale ont obtenu la leur en 1919. Ils n’étaient qu’une poignée.

La loi sur la citoyenneté indienne de 1924 fut donc un progrès évident mais les Amérindiens restaient des citoyens de second plan puisqu’ils ne bénéficiaient pas du droit de vote ! Ils n’obtiendront qu’en 1948, soit tout de même 17 ans avant les Noirs. Et encore, celui-ci reste toujours difficile à exercer dans de nombreux États comme l’Alaska, le Dakota du Sud, le Dakota du Nord, le Montana, l’Arizona, le Nouveau-Mexique… Les Amérindiens constituent des groupes électoraux clés dans des États comme l'Arizona, l'Alaska, le Nevada, le Montana, le Michigan et le Wisconsin, pour n'en citer que quelques-uns. Les restrictions électorales ciblant ces communautés peuvent influencer considérablement les résultats électoraux.

Par exemple, dans le Montana, l'assemblée législative de l'État a adopté la loi en 2018, limitant la collecte des bulletins de vote, une méthode largement utilisée dans les communautés autochtones rurales isolées. Les tribus Assiniboine et Sioux de Fort Peck, la nation Blackfeet, les tribus confédérées Salish et Kootenai de la réserve Flathead, la tribu Crow et la communauté indienne de Fort Belknap, Western Native Voice et Montana Native Vote ont contesté cette loi devant les tribunaux. En 2020, la cour a statué dans l'affaire Western Native Voice c. Stapleton que le blocage de la collecte des bulletins de vote était inconstitutionnel. Étonnamment, quelques mois seulement après cette décision, l'assemblée législative de l'État du Montana a de nouveau restreint la collecte des bulletins de vote. Les tribus du Montana ont été contraintes de saisir à nouveau les tribunaux pour protéger les droits des électeurs autochtones. La Cour a de nouveau jugé les restrictions électorales inconstitutionnelles… La citoyenneté pleine et entière des Amérindiens est un combat de tous les jours.

À propos de l’exercice du droite de vote, Pap Ndiaye fait ce constat : « Les républicains, dans les États où ils sont majoritaires, en ont profité pour multiplier les obstacles à l'inscription sur les listes électorales, officiellement pour “lutter contre la fraude”, un argument classique depuis le XIXe siècle. En réalité, il est surtout question de limiter la participation électorale des minorités, qui penchent largement du côté démocrate. (…) Les électeurs doivent faire une dizaine de kilomètres et attendre plusieurs heures avant d'accéder aux urnes, ce qui les décourage d'autant plus que le jour du scrutin est le mardi et qu'il est parfois compliqué de s'absenter de son lieu de travail, même si l'employeur a obligation d'accorder un bref congé. En Caroline du Sud, en Arkansas, en Alabama, au Texas et ailleurs, les autorités réclament une pièce d'identité avec photo pour pouvoir voter, ce qui exclut les plus pauvres et les plus âgés qui n'ont ni passeport ni permis de conduire. On raye des listes électorales à tour de bras sous n'importe quel prétexte : une adresse inexacte, une homonymie. La possibilité de voter par correspondance est limitée. » (L’Histoire, juin 2020)

Cette commémoration du 2 juin n’est pas un jour férié officiel, la date est simplement célébrée par des événements éducatifs, des conférences, des expositions thématiques et des cérémonies. Dans les écoles et les universités, elle était une occasion d'étudier l'histoire et les traditions des peuples autochtones des États-Unis, avant que l’administration Trump ne fasse régner la terreur et interdise toutes allusions à ce type de sujet. Sur les sites des universités, les pages qui en parlaient ont été pour la plupart effacées dans la hâte début 2025.

Le 20 janvier 2025, le président Trump a publié un décret intitulé « Protection du sens et de la valeur de la citoyenneté par le sol », qui vise à retirer la citoyenneté aux enfants nés aux États-Unis de parents qui ne sont ni citoyens ni résidents permanents légaux. Ce décret, publié par le président parmi de nombreuses autres mesures anti-immigration, se concentre sur la clause de citoyenneté du quatorzième amendement de la Constitution, qui garantit la citoyenneté par le sol. Elle ne concerne pas les Amérindiens, pour le moment…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juin 2025

Le président Calvin Coolidge pose avec quatre Osage, à la Maison Blanche après la signature de l'Indian Citizenship Act, 1924.

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

1er juin : la célébration du Débarquement qui fit de Genève une ville suisse

Le Débarquement du 1er juin est, au même titre que l’Escalade, une fête nationale genevoise. Elle commémore l’arrivé en barque de trois contingents armés suisses, le 1er juin 1814, préfigurant l'entrée de Genève dans la Confédération helvétique.

 

Le Débarquement du 1er juin est, au même titre que l'Escalade, une fête nationale genevoise. Elle commémore le débarquement des contingents confédérés au Port-Noir, le 1er juin 1814, préfigurant l'entrée de Genève dans la Confédération helvétique.

Genève qui avait été pendant deux siècles une république indépendante a été annexée en 1798 par la  république française et réduite au statut de simple préfecture du département français du Léman. La déroute de l’armée française en Russie, puis en Allemagne, écrasée à la Bataille de Leipzig (octobre 1813), a affaibli la France. L’Autriche et d’autres se sont retournés contre elle. Les Autrichiens qui traversaient la Suisse, libèrent Genève de la tutelle française et la ville retrouve sa souveraineté le 31 décembre 1813.

Quelques mois plus tard, le 1er juin 1814 en gage d’amitié, arrivent Fribourgeois, Soleurois et Lucernois, les troupes dites « confédérées », débarquent au Port-Noir. Ne pouvant arriver par voie terrestre, car des contingents français occupaient encore certains territoires entre Nyon, et Genève, ils arrivent en barque sur le lac. Cet événement entérine l’entrée de Genève dans la Confédération helvétique. Mais, il faudra tout de même attendre le 19 mai 1815 pour que la Cité de Calvin devienne le 22e canton suisse. Ce fut un mariage de raison, la ville de se voyait pas continuer à demeure une minuscule république indépendante au cœur de l’Europe. Les cantons catholiques ont vue cette intégration de la cité calviniste avec méfiance, mais la richesse et la puissance de la ville francophone ne pouvait de renforcer la confédération. Ce sera le cas.

C’est donc pour célébrer ce moment historique qu’est organisée, chaque année, la cérémonie du 1er juin. Les autorités politiques genevoises, accompagnées des Vieux-Grenadiers genevois, fribourgeois et soleurois, assistent à diverses démonstrations. Une couronne de fleurs est déposée sur la colonne commémorative située au Port-Noir. Le lieu est aujourd’hui un port de plaisance situé sur la commune de Cologny. La fête est l’occasion d’un défilé des sociétés patriotiques en costume d’époque. La cérémonie qui appartient au folklore local débute à 17h45 précise, le 1er juin.

Le site de la société de la Restauration et du 1er juin qui organise chaque année cette cérémonie : https://www.1erjuin.ch/

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2025

 
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Pologne, écologie, 31 mai Bruno Teissier Pologne, écologie, 31 mai Bruno Teissier

31 mai : la Pologne fête ses cigognes

À la veille d’un scrutin décisif pour l’avenir de l’Europe, et l’écologie, la Pologne célèbre la Journée de la cigogne blanche, un oiseau symbole de la campagne polonaise qui en accueille une sur cinq dans le monde

 

À la veille d’un scrutin décisif pour l’avenir de l’Europe, la Pologne célèbre la Journée de la cigogne blanche (Dzień Bociana Białego), une fête créée en 2003 par la Société polonaise des amis de la nature pro Natura.

Les cigognes blanches (Ciconia ciconia) sont un symbole indissociable de la campagne polonaise. La Pologne est le bastion européen de la cigogne blanche. On estime qu'environ 50 000 couples de cigognes nichent dans ce pays, soit 20% de l’effectif mondial. Leur fief polonais se situe en Warmie et en Mazurie, deux régions du nord-est où subsistent encore de nombreuses zones humides et petits cours d’eaux non domestiqués, ainsi que des prairies qui sont les espaces d’alimentation des cigognes. Car si ces dernières ne fréquentent plus de nombreuses régions de France, d’Allemagne, du Benelux ou de Scandinavie, c’est en raison de la disparition de ces espaces pour laisser place à des zones cultivées de manière industrielle. Les engrais et insecticides utilisés à outrance, comme les lignes électriques sont également des pièges mortels pour ces grands oiseaux. Les questions écologiques sont l’un des grands enjeux du second tour des élections présidentielle du 1er juin, en Pologne, un pays où le Pacte vert pour l'Europe (Green Deal) proposé par la Commission européenne a suscité de la colère dans les campagnes polonaises, lesquelles votent de plus en plus pour des partis conservateurs et anti-européens. 

La cigogne blanche est l'une des plus anciennes espèces synanthropiques (vivant à proximité des habitations humaines), considérée par certains comme porteuse de chance et annonçant l'arrivée du printemps. Leur arrivée en Pologne se fait au moins de mars. C’est d’ailleurs le 25 mars que la Lituanie voisine fête les cigognes (gandrų festivalis). Elles repartent en septembre, parfois dès la fin août.

La France n’a pas de journée nationale de la cigogne, toutefois en Alsace, à Kintzheim, le parc Cigoland propose depuis 1974, une fête de la cigogne. Au bord de l’Atlantique du côté de Rochefort, c’est tous les deux ans, la prochaine en 2026.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2025

Cigogne blanche (photo : Mindaugas Urbonas)

 
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1972, Porto Rico, attentat, 30 mai Bruno Teissier 1972, Porto Rico, attentat, 30 mai Bruno Teissier

30 mai : en mémoire des victimes de l’attentat de Lod

Le 30 mai 1972, des terroristes japonais ont ouvert le feu sur des touristes dans une salle de l’aéroport de Lod, en Israël. La plupart des victimes de cet attentat pro-palestinien étaient portoricaines. Porto Rico cultivent leur mémoire.

 

Le 30 mai 1972, trois terroristes japonais, ayant caché leurs armes dans des étuis à violon ont ouvert le feu sur des touristes attendant leurs bagages dans une salle de l’aéroport de Lod (aujourd’hui appelé Ben Gourion), le plus important d’Israël. Parmi eux se trouvait un groupe de Portoricains impatients de se rendre en pèlerinage en Terre sainte. Cet attentat terroriste lâche a fait soixante-dix-huit blessés et vingt-six morts, dont dix-sept Portoricains, 8 Israéliens et un Canadien.

C’est à Porto Rico que se tient la principale cérémonie du souvenir. Chaque année, le 30 mai, Jour du souvenir du massacre de Los (Día de Recordación de la Masacre de Lod), le gouvernement Portoricain organise une cérémonie à la mémoire des victimes. Elle se déroule au modeste mémorial établi devant le Parlement de Porto Rico, non loin de celui qui commémore la Shoah.

Les trois auteurs (Kōzō Okamoto, Tsuyoshi Okudaira et Yasuyuki Yasuda), qui appartenaient à l’Armée rouge japonaise, avaient été formés au Liban, dans la plaine de la Bekaa. L’attentat a été planifié par Wadi Haddad, chef des opérations extérieures du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), avec la contribution d’Okamoto, le seul survivant de l’opération terroriste. Ce dernier a été emprisonné en Israël pendant 15 ans puis relâché dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le FPLP. Le Liban lui a accordé l’asile.

On était cinq ans après la guerre des Six-Jours, Jérusalem-Est, la Cisjordanie, le Golan et Gaza étaient, depuis, occupés par Israël. Le terrorisme propalestinien ensanglantait les aéroports depuis déjà plusieurs années. La Fraction Armée rouge japonaise, active depuis 1970, réalisait à Lod son attentat le plus spectaculaire. Quant au FPLP, il avait déjà à son actif plusieurs détournement d’avion et de nombreuses victimes. Plusieurs de ses membres participeront au massacre des JO de Munich, la même année.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025

 
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1945, Indonésie, 29 mai Bruno Teissier 1945, Indonésie, 29 mai Bruno Teissier

29 mai : l’Indonésie rend hommage aux personnes âgées

Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques.

 

Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées (Hari Lanjut Usia Nasional) afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques. Le vieillissement de la société indonésienne n’est pas aussi avancé que celui du Japon où près de 30% de la population a plus de 65 ans. En 2025, seuls 12% des Indonésiens ont plus plus de 60 ans (âge pivot déterminé par la loi de 1998), mais ils seront 20% en 2045, selon les données de l'Agence centrale des statistiques (BPS). Le slogan de cette année est « Personnes âgées heureuses, Indonésie prospère ».

Cette journée a été instaurée par le président Suharto en 1996. Elle commémore l'ouverture de la première réunion plénière du Comité d'enquête pour les travaux préparatoires à l'indépendance. Le Dr Radjiman Wediodiningrat, alors âgé de 66 ans, présidait ce comité. Cette date a donc été choisie pour souligner la possibilité pour les personnes âgées de participer activement à la vie publique et politique, en tirant parti de leur vaste expérience.

À l’échelle internationale, les personnes âgées ont une journée mondiale, le 1er octobre, adoptée en 1990 par l’ONU.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025

 
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1907, Namibie, génocide, 28 mai Bruno Teissier 1907, Namibie, génocide, 28 mai Bruno Teissier

28 mai : la Namibie commémore le premier génocide du XXe siècle

En janvier 1904, des Héréros lancèrent une attaque surprise, tuant quelque 150 colons allemands qui leur avaient volé leurs terres et occupé leur pays. Les autorités allemandes ont répliqué avec une telle violence que la Namibie a été le théâtre du premier génocide du XXe siècle. Celui est commémoré ce 28 mai. Génocide et colonialisme sont intimement mêlés, le drame de Gaza en témoigne aujourd’hui.

 

En 2024, le gouvernement namibien a décidé de commémorer chaque 28 mai, la campagne d'extermination ethnique menée par le gouvernement colonial allemand contre les populations Héréros (ou Ovahereros) et Namas. Ce qui est considéré comme le premier génocide du XXe siècle, s'est déroulé entre 1904 et 1908. Ce 28 mai 2025, est la première commémoration officielle de l’extermination de près de 80 % du peuple Nama et de 50% des Ovahereros, soit quelque 100000 morts. Le pays est aujourd’hui le moins densément peuplé d’Afrique (le 2e dans le monde). Le drame de la Namibie, ce ne sont pas seulement les massacres, mais aussi la répartition des terres faite à cette époque qui a engendré une pauvreté nationale dont le pays a souffert tout au long du XXe siècle.

Après un débat de plusieurs années, l’Allemagne a fini, en 2021 par reconnaître sa « responsabilité morale » dans les massacres, mais elle a évité de présenter des excuses officielles pour éviter se devoir réclamer des indemnisations. Elle s'est toutefois engagée à verser plus d'un milliard d'euros d'aide au développement sur 30 ans, promesse rejetée par la Namibie. Les négociations se poursuivent… Les descendants des victimes demandent notamment à Berlin de racheter les terres encore occupées par des descendants des colons et et de les leur céder.

En 1884, l'Empire allemand a colonisé le territoire de l'actuelle Namibie en la baptisant Deutsch-Südwestafrika (Afrique du Sud-Ouest allemande). Le projet était d’en faire un territoire à prédominance blanche, où les colons posséderaient la majeure partie des terres, tandis que les autochtones vivraient dans des réserves.

Les colons furent encouragés à confisquer terres et bétail aux peuples autochtones, Nama et Héréro principalement, et à les réduire en esclavage. Ceux-ci résistèrent pendant des années à l'occupation européenne. Un jour de janvier 1904, les Héréros lancent une attaque surprise, tuant quelque 150 colons allemands, principalement des fermiers. Des troupes allemandes (Schutztruppen) arrivent en force pour rétablir l'ordre dans la colonie rebelle, une véritable guerre est déclarée. Le 11 août 1904, les Héréros sont finalement écrasés à la bataille décisive de Waterberg. Entre 3 000 et 5 000 combattants héréros périssent au combat, mais l’objectif est de les éliminer pour récupérer la totalité de leurs terres. En octobre 1904, le général Lothar von Trotha, chargé de réprimer la rébellion des Héréros, ordonne leur élimination totale, y compris les femmes et les enfants. À la même époque, les Namas se révoltent eux aussi contre les Allemands et subissent un sort similaire.

Les autorités coloniales établissent cinq camps de concentration : Shark Island, Windhoek, Swakopmund, Karibib et Okahandja. Les prisonniers y sont soumis au travail forcé ; nombre d'entre eux meurent de malnutrition, de faim, d'épuisement, de blessures graves et de maladie. Ils sont également utilisés pour des expériences médicales… Cette politique d’extermination systématique (le terme de génocide n’existait pas encore) des Héréros a créé un précédent qui a inspiré Hitler dans sa politique contre les juifs et autre non-aryens.

La date choisie pour commémorer ce génocide namibien reste contestée par les descendants des rescapés. C’était le jour de 1907 où les autorités allemandes ont ordonné la fermeture des camps de concentration à la suite de critiques internationales concernant les conditions brutales et les taux de mortalité élevés. Car la fermeture des camps de concentration ne mit pas fin aux souffrances des Hereros survivants ; ils furent contraints de travailler comme ouvriers agricoles pour les colons allemands et n'avaient pas le droit de posséder des terres ou du bétail.

Les populations concernées auraient préféré commémorer la date du 12 avril, anniversaire d’un premier massacre commis en 1893 contre des Namas du village de Witbooi, faisant 88 morts (10 hommes et 78 femmes et enfants). En 1904, les Namas comprirent la véritable intention des Schutztruppen allemands, ils s’allièrent aux Ovahereros contre le régime colonial. L'ordre d'extermination contre les Namas sera émis le 22 avril 1905. Celui de l’extermination des Héréros avait été émis par Von Trotha, le 2 octobre 1904, une date qui est commémorée chaque année localement et qui aurait put être celle de la Journée nationale.

Cette toute première cérémonie de la commémoration du génocide (Genocide Remembrance Day) se déroule dans les jardins du parlement de Windhoek, la capitale de la Namibie, avec une minute de silence et une veillée aux chandelles.

Le 28 mai a été déclarée jour férié national en Namibie et des membres de la communauté diplomatique sont attendus à l'événement, où la présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah prononcera un discours liminaire. Les commémorations auront ensuite lieu chaque année pour marquer « le début d'un cheminement national vers la guérison », a déclaré le gouvernement. Elles « constituent un moment de réflexion et de deuil national », a-t-elle ajouté. Beaucoup regrettent toutefois le manque de concertation et le peu de présence des chefs traditionnels et de descendants des victimes à cette commémoration. Des appels au boycott ont même été lancés et des cérémonies locales alternatives organisées sur les sites des massacres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mai 2025

PS : On peut noter qu’au début de la présence allemande, la colonie était dirigée par un certain Heinrich Göring (le père du futur bras droit de Hitler). Il a quitté son poste avant que ne s’enclenche le génocide, mais il est le premier à avoir réclamé des troupes pour mater des autochtones jugés trop peu dociles.

Mémorial du génocide à Windhoek (2016)

Prisonniers des tribus Héréro et Nama pendant la guerre de 1904

 
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1995, Turquie Bruno Teissier 1995, Turquie Bruno Teissier

27 mai : les Mères du samedi, 30 ans de manifestations à Istanbul

Voilà 30 ans, jour pour jour, que les mères et proches de victimes de disparition forcée en Turquie dans les années 1990, se réunissent chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul.

 

Les Cumartesi Anneleri (« les mères du samedi ») sont un groupe de mères et de proches de victimes de disparition forcée en Turquie dans les années 1990. Elles ont commencé à organiser des veillées hebdomadaires sur la place Galatasaray après la détention de Hasan Ocak le 21 mars 1995 et la découverte ultérieure de son corps torturé dans une fosse commune. Les défenseur-ses des droits humains et les familles des victimes se sont réunis pour la première fois sur la place Galatasaray le 27 mai 1995 pour réclamer la fin des disparitions forcées, demander des informations sur le lieu où se trouvent les disparus et rendre justice aux victimes.

Le 20 avril 1994, des unités de la brigade commando de Bolu ont installé un camp autour du village de Çağlayan dans le district de Kulp à Diyarbakır (au Kurdistan turc). La même unité est arrivée au hameau de Deveboynu le 24 mai et a emmené Mehmet Selim, 46 ans, Hasan, 40 ans, et Cezayir Örhan, 17 ans… Quel a été leur sort ?

Inspirées par les Grands-mères de la place de Mai, à Buenos Aires, les familles des victimes ont décidé de manifester de manière récurrente à Istanbul, dans le quartier de Beyoğlu, jusqu’à obtenir des informations.

Le 25 mai 2024, les Cumartesi Anneleri elles se sont rassemblées pour la millième fois, sans pour autant s’interrompre. Ce 27 mai 2025, cela fait 30 ans, jour pour jour, qu’elles manifestent. Samedi, pour la 1054e semaine, elles invitaient à nouveau et encore la population à déposer des œillets sur la place Galatasaray.

En 1995, l'Association des droits de l'homme (IHD) avait déclaré la période du 17 au 31 mai Semaine des personnes disparues. Chaque année, au cours de cette semaine, les sections de l'association organisent une série d'événements tels que des panels, des communiqués de presse et des projections de films avec la participation des proches des disparus.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025

 
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1967, Israël, Palestine Bruno Teissier 1967, Israël, Palestine Bruno Teissier

26 mai : la marche des drapeaux dans Jérusalem, rassemblement ultranationaliste juif

Cette fête dite “Journée de Jérusalem” rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationalistes juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 et en même temps de provoquer les Arabes vivant encore dans la vieille ville.

 

Cette fête dite Journée de Jérusalem (Yom Yeroushalayim - יום ירושלים) rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationaliste juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 (28 Iyar 5727 ), partie de la ville qui était jusque-là administré par la Jordanie. Tout un quartier habité par des Arabes d’origine maghrébine a été aussitôt investi par l’armée israélienne, sa population chassée et entièrement détruit en quelques jours. L’espace ainsi dégagé constitue aujourd’hui la grande esplanade du Mur des lamentations (le Kotel des juifs). C’est là qu’abouti la marche appelée “danse des drapeaux” qui a parcouru les rues de Jérusalem et que se déroule la fête qui célèbre la “réunification” de la ville.

Le 12 mai 1968, le gouvernement du pays a proclamé la date du 28 Iyar comme jour férié en tant que « journée de Jérusalem ». Cette fête dépend du calendrier hébraïque. Le 23 mars 1998, la Knesset a décidé de faire de ce jour une fête nationale. Ces décisions contreviennent au droit international. La partie orientale de Jérusalem est un territoire occupé qu’Israël n’a pas le droit d’annexer. Seuls les États-Unis ont entériné cette annexion.

Tout le monde n’est pas à la fête pour la Journée de Jérusalem. Les commerçants non-juifs ont reçu l’ordre de la police de fermer boutique. Ce 26 mai 2025, cette marche ultranationaliste intervient sur fond de guerre à Gaza. Ce matin, en toute impunité, de jeunes juifs israéliens ont scandé "Mort aux Arabes" en parcourant les quartiers musulmans de la vieille ville. Par provocation, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir et ses sbires se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées (restée en principe sous le contrôle de la Jordanie). C’est ce ministre qui supervise depuis plusieurs années, les destructions des quartiers arabes de Jérusalem-Est et qui en expulse les habitants. Le processus s’est grandement accéléré parallèlement à la destruction de Gaza.

Comme chaque année, des militants du mouvement Standing Together (le principal mouvement populaire arabo-juif du pays) étaient présents dans la vieille ville pour protéger les commerçants arabes victimes de jeunes voyous extrémistes juifs qui savent que la police israélienne les laissera faire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025

PS : il existe une autre “journée de Jérusalem”, inventée par les Iraniens, très anti-israélienne : la Journée al-Qods qui dépend du calendrier musulman

La Marche du Jour de Jérusalem (dit “danse des drapeaux”) - Jaffa Road (photo Hoheit)

 
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1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier 1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : le Guyana célèbre son indépendance

Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenue son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique.

 

Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenu son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique. Le premier ministre de l’époque, Cheddi Jagan, est considéré comme le père de l’indépendance.

Les festivités du Jour de l’indépendance (Independance Day) durent deux jours et se déroulent au stade national de Providence : musique, danses caribéennes, festival de la gastronomie… Ce même jour, une cérémonie de lever du drapeau, le discours du président, des concerts et des spectacles, ainsi que des feux d'artifice compètent les célébrations. Le jour de l'Indépendance étant un jour férié national, la plupart des employés bénéficient d'un jour de congé, et toutes les écoles, tous les bureaux gouvernementaux et la plupart des entreprises sont fermés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025

 
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1924, ONU, sport, 25 mai Bruno Teissier 1924, ONU, sport, 25 mai Bruno Teissier

25 mai : la Journée mondiale du football

Créée en 2024, la journée mondiale du football est l’anniversaire du premier tournoi international de football de l’histoire avec la représentation de toutes les régions du monde, tournoi qui a eu lieu le 25 mai 1924, dans le cadre des Jeux olympiques d’été, organisés à Paris.

 

La Journée mondiale du football (World Football Day) est l’anniversaire du premier tournoi international de football de l’histoire avec la représentation de toutes les régions du monde, tournoi qui a eu lieu le 25 mai 1924, dans le cadre des Jeux olympiques d’été, organisés à Paris. Cette journée mondiale, instaurée par l’ONU, est toute récente : elle a été décidée l’an dernier lors de la 78e session de son Assemblée générale, le 7 mai 2024, pour célébrer le 100e anniversaire de ce premier tournoi international.

Dans sa résolution, l’ONU reconnaît également « le rôle fondamental » de la Fédération internationale de football association (FIFA) et le rôle important des fédérations régionales et nationales de football, ainsi que des associations concernées, dans la promotion du football. Comme nouveauté cette année, proposée par la FIFA, la première édition d’une Semaine mondiale du football qui s’est déroulée du 21 au 25 mai 2025 avec pour slogan, « L’union fait la force » et qui se termine donc aujourd’hui.

La Coupe du Monde, organisée par la FIFA, plus grande compétition internationale de football revient en 2026, pour sa 23e édition, avec plusieurs nouveautés au programme. Elle sera notamment co-organisée par trois pays (États-Unis-Canada-Mexique), où s’affronteront 48 des meilleures équipes au monde.

La résolution des Nations unies qui a créé cette journée mondiale encourage tous les pays à soutenir le football et d'autres sports en tant qu'outils de promotion de la paix, du développement et de l'autonomisation des femmes et des filles. Elle incite également les pays à adopter des politiques et des programmes visant à promouvoir le football et d'autres sports et activités physiques.

Il existait depuis 2013, une Journée du football et de l’amitié (Football for Friendship - ФУТБОЛ ДЛЯ ДРУЖБЫ ) lancée en Russie par le conglomérat pétrolier russe Gazprom qui avait pris une dimension internationale avec une soixantaine de participants. La dernière édition remonte à 2021. Depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, les pays occidentaux ont cessé d’y participer. Cette journée se poursuit, sous une autre forme à des dates variables, en Russie avec une poignée de pays alliés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mai 2025

Bibliographie :

Géopolitique du football 1900-1939, par Frédérik Legat, préface de Pascal Boniface

Géopolitique du football 1939-1945, par Frédérik Legat, préface de Patrick Clastres

Géopolitique du football 1945-1991, derrière le rideau de fer, par Frédérik Legat, préface de Lukas Aubin

Géopolitique du football 1945-1991, à l’Ouest et au Sud, par Frédérik Legat, préface de Karl Olive (à paraître en octobre 2025)

 
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France, Camargue, Provence, pèlerinage, 24 mai, 25 mai Bruno Teissier France, Camargue, Provence, pèlerinage, 24 mai, 25 mai Bruno Teissier

24-25 mai : le pèlerinage des Saintes-Marie-de-la-Mer

Aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, le 24 mai, c’est le pèlerinage gitan honorant sainte Sara, la patronne des gens du voyage. Demain, 25 mai, ce sera au tour des saintes Marie Jacobé et Marie Salomé à être conduites à la mer entourées de milliers de pèlerins et touristes.

 

Ce 24 mai, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, c’est le pèlerinage gitan qui débute par une messe à 10h. Dans l’après-midi, à 15h30, on conduit en procession jusqu’à la mer, la statue de sainte Sara, la patronne des Gitans.

Demain, 25 mai, à 11 heures, on transportera sur une barque les saintes Marie Jacobé et Marie Salomé tandis que l’évêque, à bord d’une autre barque, bénira la mer, le pays, les Gitans et les autres pèlerins présents avant de célébrer une messe en l’église Notre-Dame-de-la-Mer. À 15h30, c’est la cérémonie de la Remontée des Châsses des saintes.

Le lundi 26 mai est la Journée à la mémoire du marquis de Baroncelli : messe en provençal, abrivado, cérémonie à son tombeau, spectacle camarguais aux arènes… C’est Folco de Baroncelli qui est a inventé la “tradition” qui se joue chaque 24 et 25 mai aux Saintes-Maries, on lui rend hommage.

Chaque année, du 24 au 26 mai, la cité camarguaise vit au rythme de ce grand pèlerinage rassemblant plusieurs milliers de personnes dans l’église, les rues et sur les plages des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Ce lieu ce pèlerinage est très ancien, bien antérieur au christianisme et à l’arrivée des Tziganes. Ces derniers sont apparus dans la région au XVe siècle mais leur participation aux festivités locales ne remontent qu’au milieu du XIXe et encore. Les gens du voyage n’ont eu pleinement accès à l’église qu’en 1921. Longtemps, le pèlerinage resté discret. C’est l’arrivée du chemin de fer, en 1892, qui lui a donné une autre dimension, rassemblant jusqu’à 40 000 personnes certaines années.

Il faut attendre 1935, sur demande du marquis de Baroncelli-Javon, pour que l’Église accepte que le 24 mai les Gitans puissent porter procession jusqu’à la mer, la statue de Sara, sainte patronne des gens du voyage et servante des deux autres saintes, pour l’immerger partiellement. Longtemps réticente face à ce folklore, l’Église, à présent, joue pleinement le jeu. Depuis 1993, on organise le soir du 24, une veillée de prière.

En même temps le pèlerinage a pris aussi une tournure touristique cultivant la culture camarguaise. Aujourd'hui on compte entre sept et dix mille Gitans pour quatre à cinq mille pèlerins, visiteurs et touristes venus des départements voisins ou de plus loin, en raison de la forte médiatisation de l’événement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025

(photo Fiore S. Babato)

 
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Tadjikistan, jeunesse, 23 mai Bruno Teissier Tadjikistan, jeunesse, 23 mai Bruno Teissier

23 mai : le jour de la jeunesse tadjike

Le Tadjikistan célèbre sa jeunesse selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.

 

En République du Tadjikistan, le 23 mai est traditionnellement célébré comme la Journée de la jeunesse (Рӯзи ҷавонон), une fête instituée en 1997 par décision du président de la République du Tadjikistan, Emomali Rahmon. Le choix de la date de la célébration est lié à l'anniversaire de la création du Comité pour la jeunesse, les sports et le tourisme auprès du gouvernement. La jeunesse représente la moitié de la population, cette fête est l’occasion de raffermir le régime, dirigé d’une main de fer par Rahmon et son entourage depuis 1992, mais aussi de persuader les jeunes que leur avenir est bien au Tadjikistan, car beaucoup partent pour trouver un emploi mieux rémunéré en Russie. Il y aurait environ un million de travailleurs tadjiks, principalement saisonniers,  en Russie, alors que la population totale du Tadjikistan est d’à peine 10 millions d’habitants — dont un peu plus d’un tiers ont moins de 15 ans.

La célébration est précédée par la Semaine de la Jeunesse, qui a débuté le 18 mai, au cours de laquelle sont organisés divers événements, comme des compétitions sportives, notamment la fameuse course nationale qui se déroule chaque troisième dimanche de mai, ainsi que le marathon cycliste.

À Douchanbé, la capitale du pays, une Marche des jeunes est organisée en l’occasion de cette fête, auxquelles participent des milliers de personnes. En outre, dans le cadre de la Journée de la Jeunesse, des concerts, des discours de représentants du gouvernement, des remises de prix, des rassemblements et divers spectacles sont organisés à Douchanbé et dans d’autres villes. Tout cela selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025

 
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2010 Bruno Teissier 2010 Bruno Teissier

22 mai : le Bitcoin Pizza Day

Célébré chaque année le 22 mai, le Bitcoin Pizza Day commémore l’achat historique, en 2010, de deux pizzas pour un montant de 10 000 Bitcoins, soit environ 41 dollars à l’époque. Ce qui représenterait aujourd’hui près d’un milliard de dollars.

 

Célébré chaque année le 22 mai, le Bitcoin Pizza Day commémore l’achat historique, en Floride, de deux pizzas par Laszlo Hanyecz en 2010 pour un montant de 10 000 Bitcoins, il s’agissait de deux grandes pizzas de Papa John’s. Cette modeste transaction, d’environ 41 dollars à l’époque, est aujourd’hui estimée à près d’un milliard de dollars. Cette journée est devenue un symbole de l’évolution du Bitcoin, une cryptomonnaie passée d’une expérience de niche à l’épine dorsale de l’espace émergent de l’innovation financière.

Chaque année, nous célébrons le Bitcoin Pizza Day, car il nous rappelle le long chemin parcouru par ce secteur : de 2010 à aujourd’hui, la valeur de 10 000 BTC est passée de 40 dollars seulement à près d’un milliard de dollars. Les bienfaits pour l’humanité d’une telle évolution ne sautent pas aux yeux. De fait les promoteurs des cryptomonnaies doivent en faire constamment la promotion. Cette journée y participe.

Bitget principale bourse de cryptomonnaies et la société Web3, célèbre le Bitcoin Pizza Day en organisant des événements sur les cinq continents et en distribuant des pizzas à plus de 2 000 personnes. Du 19 au 22 mai, des rassemblements auront lieu dans plusieurs villes dont notamment : Abuja, Le Cap, Buenos Aires, São Paulo, Mexico, Lisbonne, Barcelone, Florence, Catane, Turin, Milan, Athènes, Manille, Penang, Tirana, Prague, Dubaï, Taipei et Hô-Chi-Minh-Ville.

Le Bitcoin a été imité et même surpassé. En mars 2025, la cryptomonnaie Ethereum avait enregistré près de 37 millions de transactions sur sa chaîne. C'est environ trois fois plus que son rival plus connu, le Bitcoin, qui a enregistré un total de 12 millions de transactions ce mois-là. Mais, il existe de nombreuses autres cryptomonnaies majeures qui ont une activité transactionnelle nettement inférieure, plus ou moins risquée, certaines franchement frauduleuses.

En effet, une mise en garde sur les risques s’impose : les cours des actifs numériques sont sujets à des fluctuations et peuvent connaître une volatilité importante. Il est conseillé aux investisseurs de ne risquer que les fonds qu’ils sont prêts à perdre !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2025

 
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Inde, terrorisme, 21 mai, 1991 Bruno Teissier Inde, terrorisme, 21 mai, 1991 Bruno Teissier

21 mai : la Journée antiterroriste en Inde

Cette journée n’a rien à voir avec le terrorisme pakistanais, elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991, par une femme kamikaze tamoule.

 

L’Inde a été frappé récemment par une attaque terroriste faisant 26 victimes, perpétrée au Cachemire par un commando d’origine pakistanaise. Cela fait un quart de siècle, depuis l’attaque de juillet 2001, déjà au Cachemire indien, qui fait 12 morts, que le terrorisme frappe cette région et même un peu plus.

Cette Journée antiterroriste (आतंकवाद विरोधी दिवस) est toutefois plus ancienne. Elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991. Une femme s’était approchée de lui, se pencha pour lui toucher les pieds et fit exploser une ceinture d'explosifs dissimulée sous sa robe. L'explosion tua Rajiv Gandhi, la kamikaze tamoule, ainsi que 25 autres personnes. La séquence actuelle, qui n’a plus rien à voir avec la situation au Sri Lanka, a provoqué une dangereuse tension entre l’Inde et la Pakistan. Cet Anti-Terrorism Day du 21 mai ne peut que relancer l’hostilité de l’Inde à l’égard de son voisin.

Ce Journée vise avant tout à sensibiliser le public au caractère destructeur et antisocial du terrorisme, et à encourager l'unité contre la violence et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Elle est également l'occasion de rendre hommage aux victimes du terrorisme et à leurs familles pour leurs sacrifices.

À cette occasion, de nombreuses ONG et organisations sociales et culturelles organisent également leurs propres programmes pour mettre en lumière les effets néfastes de la violence et du terrorisme. L'engagement antiterroriste et antiviolence est pris dans tous les services gouvernementaux, entreprises publiques et autres institutions publiques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2025

 
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20 mai : la Marche du silence en Uruguay, en mémoire des disparus de la dictature

Chaque 20 mai des marches se déroulent dans toutes les villes d’Uruguay en mémoire des victimes de la dictature militaire. Cette année le pays célèbre ses 40 ans de démocratie et la 30e édition de ces marches annuelles destinées à briser le silence sur le sort des disparus.

 

Chaque année le 20 mai des marches silencieuses se déroulent dans toutes les villes d’Uruguay en mémoire des victimes de la dictature militaire. Cette année l’Uruguay célèbre ses 40 ans de démocratie, et la 30e édition de ces marches annuelles destinées à briser le silence sur le sort des disparus. La transition démocratique date du 1er mars 1985. Ce jour-là, la junte militaire qui avait pris le pouvoir le 27 juin 1973 le rendait aux civils. Cette année, le pays fête aussi le retour de la gauche au pouvoir avec l’élection de Yamandú Orsi, à la présidence de la république, soutenu par le Front large (l’union des gauches), ces gauches qui ont été les principales victimes de la dictature militaire d’extrême droite. Y. Orsi se revendique de l’héritage politique de l’ancien président (2010-2015) Pepe Mujica, l’ex-guérillero torturé et emprisonné sous la dictature, décédé le 13 mai 2025.

La date du 20 mai commémore les assassinats de Zelmar Michelini, sénateur du Front large (gauche), Héctor Gutiérrez Ruiz, député du Parti national (droite), a été choisie vingt ans après leur assassinat, le 20 mai 1976. En fait, il s’agit du jour où leurs corps ont été retrouvés. On rend aussi hommage à Rosario Barredo et William Whitelaw, deux ex-militants Tupamaros assassinés en 1976 en Argentine. Une première manifestation a eu lieu le 20 mai 1995, à l’initiative de la famille Michelini désireuse d’en savoir plus sur ce qui était arrivé à Zelmar.

L’année suivante, sous le slogan « Vérité, Mémoire et Plus Jamais ça » (Verdad, Memoria y Nunca más), la première Marche du Silence (Marcha del Silencio) a été organisée le 20 mai 1996, à l'appel des Mères et des Familles des Détenus et des Disparus Uruguayens et d'autres organisations liées. Il s’agit aussi de protester contre la loi d’amnistie de 1986, amnistiant  les militaires ainsi que tous les bourreaux et assassins pour tous les crimes commis jusqu'au 1er mars 1985. En 1989, un référendum avait échoué à la faire abroger. Après des années de silence et d’immobilisme, sous les présidences de Julio María Sanguinetti et de Luis Alberto Lacalle, le gouvernement de Jorge Batlle a finalement créé une Commission de Paix le 9 août 2000. Mais, celle-ci se heurte toujours à une forme d’omerta que les marches du silence cherchent chaque année à briser.

La marche du 20 mai 2025 se déroule sous le slogan « 30 fois Plus Jamais : Sachez vous conformer. Où sont-ils ? » (30 veces Nunca Más: Sepan Cumplir. ¿Dónde están?). Le rassemblement de Montevideo se fait à 19 heures sur la place des Disparus des Amériques, à l'angle des avenues Jackson et Rivera, et le cortège marchera jusqu'à la place de la Liberté, avec des fleurs et le drapeau national.

Des images annonçant la marche de 2025.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2025

La marche 2024, “Ils savent où ils sont. Nous exigeons des réponses. Plus de terrorisme d’État.”

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

19 mai : la Saint-Yves ou la Fête de la Bretagne

En réalité la fête de la Bretagne dure plusieurs jours autour du 19 mai, date de la Saint-Yves, le jour où l’on fête le saint patron de la Bretagne. La fête profane est très récente, puisqu’en 2025, elle n’en est qu’à sa 17e édition.

 

En réalité la fête de la Bretagne dure plusieurs jours autour du 19 mai, date de la Saint-Yves, le jour où l’on fête le saint patron de la Bretagne. La fête profane est très récente, puisqu’en 2025, elle n’en est qu’à sa 17e édition. En revanche le Grand Pardon dédié à Yves de Tréguier, prêtre du XIIIe siècle, mort le 19 mai 1303 et canonisé le 19 mai 1447, a lieu tous les ans à Tréguier depuis le Moyen Âge. Ce n’est qu’au XIXe siècle que des associations régionalistes ont voulu en faire une fête de toute la Bretagne sans grand succès, même si des manifestations ont eu lieu, modestement, tout au long du XXe siècle.

L’idée d’une fête purement laïque a été lancée en 1997 sous le nom de Fest’ Yves (Gouel Sant Erwan) qui a laissé place par la suite à la Fête de la Bretagne (Gouel Breizh / Fétu de la Bertègn), laquelle se veut trilingue français-breton-gallo. Dans le cadre de cette fête aujourd’hui promue par le Conseil régional de la Bretagne, il existe toujours un festival de musique Fest’Yves qui en est à sa 26e édition. C’est l’occasion de se retrouver pour danser, chanter, faire la fête et partager l’identité bretonne avec le plus grand nombre. Cette année la fête se déroule du vendredi 16 mai au dimanche 25 mai 2025. Son écho, toutefois, reste limité dans un pays centralisé, la France, toujours méfiant à l’égard des fêtes régionales à vocation identitaire.

Loin de la Bretagne, il existe à Rome, une petite église dite « Saint-Yves-des-Bretons » (Sant'Ivo dei Bretoni). Chaque 19 mai, une messe en français y est célébrée en l'honneur du saint. La Saint-Yves est aussi l’occasion d'une messe partiellement en langue bretonne célébrée en la cathédrale Saint-Louis de Versailles où se retrouvent les catholiques bretons d'Île-de-France. Cette année, elle aura lieu le dimanche 25 mai et elle est aussi fréquentée par les professionnels de la justice dont Yves de Tréguier, qui avait consacré sa vie à la justice et aux pauvres, est aussi le saint patron, et tout particulièrement celui des avocats. Le 3e week-end de mai à Tréguier, dans les Côtes-d'Armor, le groupe catholique du barreau de Paris participe le samedi au colloque juridique organisé par le barreau de Saint Brieuc et le dimanche au Grand Pardon de Saint-Yves (la châsse contenant le crâne de Saint Yves, est portée en procession).

Le site officiel de la Fête de la Bretagne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2025

La Fête de la Bretagne au fort du Dellec à Plouzané

 
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