L’Almanach international
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30 mai : en mémoire des victimes de l’attentat de Lod
Le 30 mai 1972, des terroristes japonais ont ouvert le feu sur des touristes dans une salle de l’aéroport de Lod, en Israël. La plupart des victimes de cet attentat pro-palestinien étaient portoricaines. Porto Rico cultivent leur mémoire.
Le 30 mai 1972, trois terroristes japonais, ayant caché leurs armes dans des étuis à violon ont ouvert le feu sur des touristes attendant leurs bagages dans une salle de l’aéroport de Lod (aujourd’hui appelé Ben Gourion), le plus important d’Israël. Parmi eux se trouvait un groupe de Portoricains impatients de se rendre en pèlerinage en Terre sainte. Cet attentat terroriste lâche a fait soixante-dix-huit blessés et vingt-six morts, dont dix-sept Portoricains, 8 Israéliens et un Canadien.
C’est à Porto Rico que se tient la principale cérémonie du souvenir. Chaque année, le 30 mai, Jour du souvenir du massacre de Los (Día de Recordación de la Masacre de Lod), le gouvernement Portoricain organise une cérémonie à la mémoire des victimes. Elle se déroule au modeste mémorial établi devant le Parlement de Porto Rico, non loin de celui qui commémore la Shoah.
Les trois auteurs (Kōzō Okamoto, Tsuyoshi Okudaira et Yasuyuki Yasuda), qui appartenaient à l’Armée rouge japonaise, avaient été formés au Liban, dans la plaine de la Bekaa. L’attentat a été planifié par Wadi Haddad, chef des opérations extérieures du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), avec la contribution d’Okamoto, le seul survivant de l’opération terroriste. Ce dernier a été emprisonné en Israël pendant 15 ans puis relâché dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le FPLP. Le Liban lui a accordé l’asile.
On était cinq ans après la guerre des Six-Jours, Jérusalem-Est, la Cisjordanie, le Golan et Gaza étaient, depuis, occupés par Israël. Le terrorisme propalestinien ensanglantait les aéroports depuis déjà plusieurs années. La Fraction Armée rouge japonaise, active depuis 1970, réalisait à Lod son attentat le plus spectaculaire. Quant au FPLP, il avait déjà à son actif plusieurs détournement d’avion et de nombreuses victimes. Plusieurs de ses membres participeront au massacre des JO de Munich, la même année.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025
30 mai : Trinidad-et-Tobago fêtent l'arrivée des Indiens
Le Jour de l'arrivée des Indiens commémore l'immigration des premiers ouvriers indiens en provenance de l'Inde à Trinidad, en mai 1845, sur le navire Fatel Razack.
Le Jour de l'arrivée des Indiens (Indian Arrival Day), célébré le 30 mai, commémore l'arrivée des premiers ouvriers en provenance de l'Inde à Trinidad (dans les Caraïbes), le 30 mai 1845, sur le navire Fatel Razack. À l’époque l’Inde était anglaise comme Trinidad, Londres avait besoin de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage. Dans toutes les colonies anglaises se sont constituées des colonies indiennes qui vivent aujourd'hui en Amérique (Trinidad, Guyana, Suriname) ou en Afrique (Maurice, Tanzanie, Afrique du Sud) ou Océanie (Fidji)… Ainsi ce premier navire a apporté non seulement une nouvelle main-d'œuvre pour aider au développement économique de Trinidad, mais aussi un nouveau peuple avec une nouvelle culture qui participe aujourd’hui à l’identité très métissée de cet archipel des Caraïbes .
Bien que cet événement soit célébré au sein de la communauté indienne de Trinité-et-Tobago depuis de nombreuses années, ce n'est qu'en 1994 qu'il est devenu un jour férié officiel. Cela s'appelait le Jour d'arrivée. En 1995, il a été rebaptisé “Indian Arrival Day”. Le 30 mai de chaque année, on commémore cet événement capital en reconstituant l'arrivée du Fatel Razack sur différentes plages de Trinité-et-Tobago. Il y a aussi de la musique et de la danse, et les membres exceptionnels de la communauté sont honorés pour leur contribution à la société. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.
L'immigration indienne à Trinidad s'étend sur la période 1845-1917. Pendant cette période, plus de 140 000 Indiens ont été transportés sur l'île. Le voyage était long et pénible et les conditions de vie déplorables. Après avoir débarqué à Nelson Island, les arrivants étaient nourris pendant quelques semaines, avant d’être envoyés dans les différents domaines agricoles qui les avaient réclamés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2024
En 1890
30 mai : qui se souvient de la république du Biafra ?
Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu et des trois ans de guerre qui ont provoqué au moins un million de morts… Un mouvement indépendantiste a néanmoins resurgi récemment, avec une montée des violences contre les représentants de l’État fédéral.
Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu ? On a surtout en mémoire la terrible famine engendrée par trois ans de guerre (1967-1970) qui ont provoqué au moins un million de morts, peut-être plus.
Sur le plan international, le Biafra indépendant n'avait été reconnu que par une poignée de pays, dont la Tanzanie, le Gabon et la Côte d'Ivoire. Le soutien est également venu du Vatican (les Igbos sont catholiques) et de nombreuses organisations humanitaires chrétiennes, dont Caritas International et Diakonisches Werk, qui ont aidé la population à lutter contre la famine.
Depuis son indépendance en 1960, le Nigeria était parvenu à préserver son unité au sein d'une fédération. Mais les Igbos se sentaient exclus de la vie sociopolitique, et même persécutés par les deux autres principales ethnies, les Haoussa-Foulani (nord) et les Yorouba (sud-ouest). Aujourd’hui encore, les Igbo, troisième communauté du Nigeria, se sentent toujours « sous occupation », marginalisés, parfois même injustement traités par le gouvernement. Le Biafra, région du peuple igbo, recèle près des deux tiers des gisements de pétrole du pays. Il n’était donc pas question de les laisser prendre son indépendance. D’où cette terrible guerre qui s’est soldée par un échec des séparatistes écrasées par les forces loyalistes au pouvoir fédéral nigérian. Quant au colonel Ojukwu il s’est s’exilé à Londres avant de revenir au pays après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Mais c’est à Londres qu’il s’éteindra le 26 novembre 2011 à l’âge de 78 ans.
Un demi-siècle après, les mouvements séparatistes igbo réémergent depuis quelques années, le plus important d’entre eux étant le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IBOB), qui mène des campagnes intenses de propagande sur les réseaux sociaux. L’idée indépendantiste fait son chemin parmi les jeunes générations… Bien que la République du Biafra ait cessé d’exister, en janvier 1970, le mouvement pro-Biafra, lui, ne s’est jamais totalement éteint. Ces dernières années, il a même conquis un regain de popularité, notamment chez les jeunes qui, pourtant, n’ont pas connu les affres de la guerre. Le chef des séparatistes actuels, Nnamdi Kanu, n’était pas né le 30 mai 1967 et avait moins de 3 ans à la fin du conflit.
Nnamdi Kanu a été acquitté par une cour d'appel d'Abuja en octobre 2022. La Cour suprême du Nigéria continue néanmoins les poursuites, son audience d'appel est annoncé pour le 14 septembre 2023. Moins radical qu’à une époque, Nnamdi Kanu avait renoncé à son appel au boycott des institutions nigérianes et a exhorté les Biafrais à participer aux élections. Mais cela n’a pas calmé les velléités indépendantistes. La région est en proie à une recrudescence des violences, imputées par les autorités à l'IBOB, qui a nié à plusieurs reprises toute responsabilité. Les attaques ciblées ont tué plus d’une cetaine policiers et autres membres des forces de sécurité dans la région en 2022, d'après les décomptes des médias locaux.
Pour l’heure, les dirgeants du Peuple Indigène du Biafra (IPOB) a simplement appelé les habitants du Sud-Est à observer 3 minutes de silence et de faire un sit-at-home le 30 mai 2023, pour honorer les « héros tombés ». Pour les militants de l’indépendance, le 30 mai est le Biafra Heroe’s Day .
Cette guerre bien oubliée n’est pourtant pas restée sans postérité. Elle a eu pour conséquence l’évolution de la doctrine de l’aide humanitaire prônant la médiatisation intense des conflits et une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Cela s’est matérialisé par la création en 1971 de l’organisation caritative d’origine française Médecins sans frontières. Les French doctors sont intervenus ensuite dans de très nombreux pays en guerre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2023
30 mai : la Dame du lac, un pèlerinage africain
Chaque année, a lieu à Togoville, sur les rives du lac Togo, le pèlerinage annuel à celle que l’on appelle « la Dame du Lac ». Selon des témoins, la Vierge serait apparue sur une barque au milieu du lac en 1940…
Chaque année, a lieu à Togoville, sur les rives du lac Togo, le pèlerinage annuel à celle que l’on appelle « la Dame du Lac ».
Selon des témoins, la Vierge serait apparue sur une barque au milieu du lac en 1940. Depuis, le lieu est vénéré par les catholiques, il attire pèlerins et touristes jusqu’au Pape Jean-Paul II qui est venu consacrer le sanctuaire à la Vierge lors d’un voyage apostolique en août 1985. On vient de toutes les régions du Pays, du Bénin voisin et au-delà pour l’un des deux grands pèlerinages de l’année (l’autre a lieu en novembre) qui est l’occasion de grands rassemblements, processions, vénération de la barque qui aurait transporté la Vierge…
C’est après 20 mn de traversée du lac Togo en pirogue que l’on arrive à Togoville (qui a donné son nom au pays), ex-Togostadt, ville marquée par l’époque où le pays était colonie allemande (il le restera jusqu’en 1918 où il est alors cédé à la France). Si Togoville reste, pour les catholiques, l’endroit le plus sacré du pays , il n’en est pas moins aussi un haut lieu de la religion vaudoue qui y attire des milliers de personnes à l’occasion de la fête du nouvel An entre septembre et octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2019